Décidément, les remarques du jeune étudiant continuaient de beaucoup amuser Mingwei. Lui, qui trouvait toujours une occasion pour faire des allusions sexuelles, peu importait la situation, il était servi avec Yeosang. Sur un plateau d’argent même. Le sino-coréen était un garçon très gentil et plein d’entrain, seulement il pouvait rapidement être un peu trop envahissant et lourd à force de toujours montrer son immaturité. C’était son charme, il n’y avait pas d’entre deux avec lui, soit on ne l’aimait pas, soit on l’adorait. Peu importait pour le cuisinier qui n’était que de passage. Chaque rencontre comptait pour lui et il savait aussi que les relations étaient en mouvement constant et tout pouvait rapidement changer. « Crois-moi, tu ne veux pas savoir. » Ce sourire en coin, taquin. Depuis gamin il avait toujours eu un surplus d’énergie qu’il stockait en lui constamment sans jamais réussir à l’extérioriser. D’où le fait que ses parents avaient accepté de le laisser faire des arts martiaux. « C’est quand même drôle non ? Tu sais que je suis cuisinier en dehors des études, et je n’aime même pas manger ! » Il en rigolait tout seul, c’était mieux que d’en pleurer. Mais Mingwei prenait sa passion de la cuisine dans le sourire de son entourage qui goûtait ses plats.

La conversation osée était lancée et le sino-coréen scrutait attentivement le visage de ce nouvel ami, à la recherche du moindre signe d’inconfort. Il arrêterait aussitôt si c’était le cas, loin d’être désireux de créer une gène entre eux. Le froncement de sourcils était dérangeant, mais surtout car l’étudiant pensait bien avoir dit quelque chose qu’il ne lui avait pas plus. Il cherchait cependant dans sa tête sans trouver ce qu’il avait pu être la source de cette gène. Alors du bout du doigt, il tapota entre les sourcils de Yeosang pour détendre son expression.
Se retrouver face à une personne mal intentionnée n’était pas un problème pour Mingwei, il savait se défendre et ne laissait aucune négativité passer. Certes, il avait ses insécurités, comme tout le monde, mais les cachait tellement bien qu’il lui arrivait parfois de les oublier. « T’inquiète pas, les personnes mal intentionnées je m’en occupe. » Cela faisait bien deux ans qu’il ne se battait plus pourtant, sans compter les deux dérapages récents. Mais il y avait toujours des exceptions. Il lançait un énième clin d’œil et déposait des morceau de leurs plats dans l’assiette du plus jeune, complètement ignorant de ses expériences passées. L’entendre penser tout haut avait un côté satisfaisant et le sino-coréen ne pouvait s’empêcher de sourire. Discrètement, il se rapprochait encore de l’étudiant jusqu’à ce que leur cuisse se touche. « Tu fais ce que tu veux, je ne force en rien. » Il voulait s’assurait, qu’au moins ça était clair pour Yeosang, qu’il pouvait changer d’avis et se rétracter à tout moment en toute confiance. « Après, c’est le risque, surtout avec moi. Tu deviendrais accro. » Riant devant ses bêtises, Mingwei reprit un autre verre de soju. « Après, tu peux dire non et faire ton expérience plus tard. » Même si le cuisinier aurait voulu le contraire, il pouvait toujours rester un simple ami qui serait là pour partager un verre d’alcool.

Le fait que Yeosang était un débutant ne dérangeait pas du tout Mingwei, au contraire. Il y avait ce côté recherche et découverte qui avait tendance à l’exciter encore plus. Comme cette fierté d’être celui qui lui avait appris, d’être celui avec qui tout avait commencé. « Faut pas te mettre la pression comme ça, babe. » Un surnom affectif qu’il distribuait à beaucoup de beaux garçons. « Ça peut être très grisant de te faire découvrir ça. » Il avait hâte, il n’avait jamais réellement été très patient. Cependant, il ne pouvait et ne voulait pas le brusquer. Chaque chose en son temps et si rien ne se passait c’était bien aussi. « Mais tiens, on a le temps tu sais, mange et n’y pense plus. » Il continuait de placer de quoi manger dans son assiette alors que lui se contentait d’alcool. Il n’avait pas bougé cependant, restant presque collé à Yeosang pour profiter jusqu’à au bout de ce contact physique.