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(evan) shining stars
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(evan) shining stars | Mer 14 Avr - 11:09 Citer EditerSupprimer
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volley outfit & ootd | Les étoiles ne se sont jamais vraiment éteintes depuis ce soir-là. Sans être pourtant capable d’avouer quoi, Chansol a senti qu’il s’est passé quelque chose entre Evan et lui. Des confessions, sûrement, pourtant, il n’en ressent pas la moindre honte. Aussi, est-ce peut-être pour cela qu’il n’a pas hésité longtemps avant de lui envoyer un message, l’invitant à venir le voir durant le match de volleyball durant lequel il joue. La mi-temps a désormais sonné et Chansol a bien remarqué la silhouette du jeune homme installé dans les gradins. Un regard échangé, clin d’œil complice et sourire tiré, le sportif est ensuite retourné se battre contre le filet de l’adversaire. Les muscles se tendent et ses cuisses, puissantes, le hissent au-delà des cordages. Les passes s’échangent, les techniques s’affinent et les ailes semblent venir, doucement, s’accrocher là, juste derrière son maillot. S’acharnant encore et encore contre leurs adversaires, la victoire est faite lorsque sonne la fin du temps imparti. La véritable liberté n’est-elle pas cachée dans ce sport qui lui permet de briller si fort ? Alors lui et son équipe crient de joie, se frappent dans les mains, dans le dos ; déferlante d’adrénaline qui permet à l’université de continuer de placer leurs espoirs au travers de ces jeunes hommes débordant d’envie de s’élever si haut qu’ils en deviendraient intouchables. Et par-dessus une étreinte, les prunelles de l’attaquant cherchent la silhouette d’Evan qui, tête baissée, semble être inspiré par quelque chose. Griffonne-t-il quelque chose sur ses genoux ?
Une dizaine de minutes plus tard, les sportifs rejoignent les vestiaires pour se passer sous l’eau et se changer. Les commentaires vont encore bon train et tous ces garçons réunis au même endroit n’hésitent pas à ajouter des remarques sur de jolies demoiselles qui ont pu venir regarder le match et les encourager. Chansol demeure en retrait, faisant néanmoins sa part pour acquiescer aux propos de certains, plus insistants. Personne en-dehors d’Evan, n’est au courant pour son attirance pour la gent masculine. Chansol a déjà eu des relations avec certains, mais pas plus loin que quelques baisers. Tandis qu’il frotte son visage, il sent ses joues s’empourprer, ce qu’il empresse de faire passer pour la température de l’eau trop chaude et les restes de l’adrénaline. Une fois sorti de la douche, torse nu, il saisit ses affaires propres dans son casier, sans savoir que la brûlure inscrite sur son dos dénudé attire le regard d’Evan, venu l’attendre non loin. Deux minutes plus tard, Chansol salue son équipe et sort du vestiaire en tombant nez-à-nez avec son spectateur. « Ah, tu es là ! » Il sourit, le garçon, comme si rien de toute leur précédente soirée, de leurs précédentes mœurs, n’ont jamais existé. « Alors, qu’est-ce que tu as pensé du match ? On a encore gagné, mais il faut dire aussi que nous sommes la meilleure équipe. » Il lui adresse un clin d’œil, remarquant son calepin dépassant de son sac sans pour autant le mentionner. « Je suis content que tu sois venu. » Murmure déposé contre son oreille tandis qu’il se met en marche. « On va se poser quelque part ? » Et ses doigts rehaussent son propre sac de sport sur son épaule.( @choi evan )
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Re: (evan) shining stars | Mer 14 Avr - 16:39 Citer EditerSupprimer
outfit - Il avait longtemps hésité avant de lui répondre qu’il viendrait. Il avait pesé le pour et le contre puis s’était dit qu’il lui devait bien quelque chose en retour de sa gentillesse de l’autre soir. Chansol l’avait ramené jusqu’à son dortoir probablement pour s’assurer qu’il rentre en sécurité avec lui car il avait été plus saoul que lui. C’était ridicule. Et qui avait pris soin de le ramener lui jusqu’à son dortoir ? Il s’était réveillé le lendemain avec une sale gueule de bois et des images plein la tête en ne sachant quoi en penser. Les images ne demeureraient pas contrairement aux mots et ses mots avaient laissé leur trace indélébile sur son corps. Il n’avait eu de cesse de les retourner dans ses esprits sans en trouver la plus juste signification mais une seule phrase y demeurait. Moi, elles ont la couleur du sang et la noirceur du corbeau. Il n’avait pas douté que Chansol puisse souffrir plus que lui sauf qu’il en avait aujourd’hui la conviction. Il ne souhaitait pas non-plus ressentir de la pitié envers lui parce qu’il ne désirait pas que Chansol ait également pitié de lui. Il n’était pas question de cela entre eux… mais alors quoi ? Il n’avait plus envie de le voir et en à peine quelques jours, il s’agissait déjà de leur troisième rencontre. Étrange comme leurs deux âmes si contrariées soient capable de s’entremêler avec facilité sans que le temps ne soit altéré.
Il se regarda dans le miroir dans la salle de bain et poussa un léger soupir. Il attrapa le bob rouge qui trainait à côté de lui sur une chaise et l’enfonça sur sa tête. Ça lui ferait du bien de prendre l’air et ce match était une occasion pour lui de découvrir un autre horizon. Il ne s’intéressait pas au sport, ce n’était pas le domaine dans lequel il souhaitait exercer ses talents de dessinateur. Il pratiquait quotidiennement du jogging pour se maintenir en forme et faisait quelques exercices en salle de sport mis à la disposition des étudiants mais ça ne faisait pas de lui pour autant un adepte de sport. Qu’est-ce qui avait poussé Chansol à se mettre à un sport comme le volley ? Ce n’était pas le sport le plus réputé en Corée du Sud mais il existait encore beaucoup de personnes adorant se défoncer les mains pour passer un ballon au-dessus d’un filet. Lui serait incapable de réaliser une telle prouesse sans avoir peur de se faire mal à ses mains qui lui permettent d’inscrire sur papier le passé, le présent et le futur. Il observa pourtant le match avec plus d’intérêt qu’il ne l’eut cru bien qu’il n’y comprenne pas grand-chose. C’était surtout le corps de Chansol qu’il suivait du regard, s’élevant aussi haut qui lui permettent ses longues ailes, et ses doigts se mirent d’eux-mêmes en mouvement à remplir le blanc immaculé des feuilles du calepin posé sur ses jambes. Vole, vole encore plus haut ! Mais la chute était toujours inévitable. Relève-toi. Il eut peur et déglutit. Chansol se releva et assura à tout le monde qu’il allait bien. Menteur. Il se mordilla la lèvre inférieure et secoua la tête en reprenant lui aussi ce qu’il était en train de faire.
Son équipe gagna. Bien sûr qu’elle gagna. Il rangea ses affaires dans son sac et se dirigea vers les vestiaires. Il demanda où il pourrait trouver Chansol et on lui indiqua le chemin. Alors, avec quelle force parviens-tu à voler alors que tu es toi aussi brûlé ? Il se précipita à l’extérieur et porta instantanément sa main à sa gorge. Et si… Il sursauta et se retourna face à lui. Son teint était livide, il esquissa malgré tout un léger sourire.
« Je n’y connais pas grand-chose mais… »
Il ne termina pas sa phrase parce qu’encore une fois Chansol le prit au dépourvu. Il le regarda et fronça ses sourcils une fraction de secondes. Il n’avait pas le droit de lui dire ça.
« Oui, allons quelque part. »
Il le suivit et se demanda ce qu’il faisait là. Ils avaient passé ensemble une bonne soirée mais ça s’arrêtait là. Tous les deux n’étaient assurément pas faits pour s’entendre et ils n’étaient pas amis. Ni ennemis. Rien de tout ça. Juste égarés. Cependant, ils ne retrouveraient pas leur chemin ensemble, c’était impensable.
@sun chansol
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Re: (evan) shining stars | Mer 14 Avr - 19:25 Citer EditerSupprimer
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ootd | Mais quoi ? Peu importe.
Peu importe, comme cette chute qu’il tente d’effacer. Qu’il oublie déjà. Parce qu’il ne peut pas tomber plus bas, Chansol. Il n’est pas capable de tomber plus bas qu’il ne l’est déjà. Alors, finalement, n’est-ce pas qu’un peu trop aisé de s’élever ? Les fantômes du passé s’étirent et s’accrochent à ses mollets, à ses jambes, à ses cuisses, à sa taille, pour l’emporter avec trop d’aisance. Parce que les pensées sont malgré tout occupées par cette visite qu’il doit recevoir d’ici peu de temps. En effet, sa petite sœur est bientôt en âge d’entrer à la faculté et elle lui a demandé de venir ici. A l’évidence, Chansol ne peut que sentir la fierté gonfler sa poitrine ; quand bien même son père l’accompagnera. Un instant, il a flanché, le gamin hautain. Il a flanché et sa cheville a trébuché. Pauvre pantin désarticulé.
Pourtant, auprès d’Evan qui esquisse cette moue contrite, ses douleurs ont l’air un peu moins difficiles à supporter. Il lui sourit, lui murmure à l’oreille et quand son aîné acquiesce dans son sens pour aller quelque part, le plus jeune se permet de lui dérober son bob rouge, le déposant sur sa chevelure blonde. « Est-ce que cette couleur me sied au teint ? » Il s’en amuse, l’adolescent à peine sorti de l’enfance. Pourquoi ne pas le faire ? Un instant, il a envie de demander à Evan pourquoi est-ce qu’il est venu aujourd’hui, pourquoi est-ce qu’il a assisté à tout le match, du début à la fin, alors que pourtant, il est censé le détester du plus profond de son âme. Chansol n’a fait que démolir son monde quand il n’a seulement qu’à peine désiré devenir ami avec lui. Faux espoirs mènent au désespoir. As-tu encore mal, Evan ? Est-ce qu’à chaque coup de poings tu m’as un peu plus haï ? C’est avec une certaine forme de fascination pour son camarade qu’il les entraîne à l’extérieur du campus, s’arrêtant près d’une camionnette vendant des crêpes sucrées de toutes les sortes.
Après qu’ils ont choisi, ils continuent leur route jusqu’à s’installer sur un banc libre où manger tranquillement durant quelques minutes. Et parce que la cheville lance doucement, mais qu’il ne dira rien, Chansol. Il en a vu d’autres. Il rend enfin son bob à Evan, lui écrasant mollement sur le sommet de son crâne en riant toujours, le décoiffant légèrement au passage. « Au fait, qu’est-ce que tu as dessiné sur ton carnet ? Je t’ai vu être concentré sur l’estrade. » D’une bouchée, il se régale avec la chantilly et les morceaux de fraises qui surplombent en premier sa crêpe. Il ne se gêne pas d’abandonner un soupir de bonheur tant c’est délicieux, étendant ses jambes devant lui. La pression est maintenant complètement redescendue. Pourtant, il sait que dans deux jours il va retourner sur le terrain pour poursuivre les éliminatoires avec les autres équipes. La compétition n’est pas toujours aisée, mais Chansol a toujours été un mauvais perdant. « C’est moi que tu as dessiné ? » Il insiste alors, offrant un nouveau sourire à son interlocuteur tandis qu’il vient lui dérober un petit morceau de gâteau au chocolat dans sa propre crêpe.( @choi evan )
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Re: (evan) shining stars | Mer 14 Avr - 21:49 Citer EditerSupprimer
outfit - Il lui avait dit avoir souhaité être son ami. C’était du passé aujourd’hui, il n’en avait plus envie. C’était ce qu’il croyait profondément bien qu’il suffisait de peu pour ébranler certaines convictions. Alors que faisait-il là ? Il se laissait entraîner et essayait d’apprécier sa compagnie. Ce n’était pas qu’elle ne l’était pas, au contraire, c’était qu’elle lui rappelait les mauvais souvenirs. Il avait plusieurs fois tremblé à son approche, il avait maintes fois senti son coeur se serrer à le regarder au loin s’amuser avec sa bande de copains tandis que lui restait seul. Seul à souffrir, à pleurer et à hurler sans qu’on ne lui vienne en aide parce que la coqueluche du lycée avait jeté son dévolu sur lui. Cette sale tête vers laquelle il avait espéré passer des jours heureux pleins de joie et d’amitié qui s’étaient vus labourer par la bêtise humaine. C’était pourtant à côté de ce gamin qu’il se trouvait et ses traits l’effrayaient moins. Ses yeux ne lui semblaient plus être des lames et ses mains avaient pris une autre forme qui l’avaient déjà déstabilisées plus d’une fois. Il était contrarié, en colère et quand bien même ne lui avait-il pas pardonné, n’avait-il pas pardonné à sa famille, à toutes ces personnes lui ayant fait du mal, il ne désirait pas rester bloqué face à cette porte entrouverte. Le temps n’avait pas pansé suffisamment ses blessures, peut-être fallait-il recourir à un autre moyen alors il saisissait sa chance, même si cela le déplaisait. Il était venu à Séoul pour une autre vie mais pas seulement. Pour avancer aussi. Plus que tout il aspirait à avancer.
Il sourit quand il lui vola son bob et ne sut pas si cela lui seyait plus qu’à lui. Il haussa les épaules et ses yeux scintillèrent face à la proposition du sportif de manger une crêpe. C’était la meilleure spécialité asiatique qu’il n’eut jamais goûté depuis son arrivée ici. Il n’était pas ce qu’on appelle un gourmand mais il aimait comme tout le monde les bonnes choses et c’en était une. Il prit soin de choisir une qui le satisferait à la hauteur de ses attentes et en croqua un bout quand son bob lui fut rendu. C’était bien la peine de prendre le temps d’être présentable pour cette rencontre.
« Mh ? »
C’était étrange cette sensation. Avaient-ils le droit de se poser des questions comme si rien n’était arrivé ? Et pourquoi est-ce important que Chansol sache si oui ou non il ait pu le dessiner ? Il le laissa agir à sa guise car il n’était plus à ça près. Peut-être était-ce sa façon à lui de montrer que ça le rendait nerveux qu’ils se voient normalement malgré les mauvais moments passés au lycée.
« Qui sait, lui dit-il, Est-ce que si je te montre mes dessins tu accepteras d'arrêter de faire semblant d’être un autre avec moi ?, arqua-t-il un sourcil, Je sais que tu as mal. Là, lui montra-t-il sa cheville, Et là. »
Il désigna son coeur puis regarda ailleurs. Ils n’avaient pas à faire « comme si », pas tous les deux. Il termina sa crêpe et s’essuya la bouche puis les doigts avec sa serviette avant de saisir son calepin. Il lui montra ses dessins, légèrement gêné, et plaça l’une de ses mèches derrière son oreille. Celui-ci n’était qu’un calepin de croquis, composé de toutes sortes de dessins avec parfois des ratures, et le dernier n’était qu’une ébauche. De lui, Chansol. Il avait bonne mémoire et il avait retenu son visage au bar. Son expression en le voyant et ses pommettes se rehaussant en un sourire destiné qu’à lui seul. Le premier.
@sun chansol
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Re: (evan) shining stars | Jeu 15 Avr - 12:09 Citer EditerSupprimer
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ootd | « Alors c’est comme ça que tu me vois… Je ne suis pas beau. » Il hausse les épaules en terminant sa propre crêpe. « Mais la beauté est subjective et propre à chacun, à l’évidence. J’imagine que je suis beau dans ma souffrance pour qu’un artiste ait choisi de me dessiner. » Imperceptiblement, ses doigts tremblent quand il saisit le carnet pour observer de plus près l’esquisse de lui-même faite par Evan. La soirée dans ce bar remonte aujourd’hui à plusieurs jours pourtant il a l’impression d’être encore plus fatigué que le lendemain de cette cuite. Il abandonne un soupir en retournant le dessin à son propriétaire, notant cependant qu’il est vraiment doué dans son art. Avec quelle justesse a-t-il pu capturer cet instant alors qu’il était bien plus saoul que lui ? Les artistes le surprendront toujours. Car les sportifs, eux, sont des personnes plus faciles à observer que les autres. « Pourquoi est-ce que je devrais faire semblant d’être un autre en ta compagnie ? Tu sais qui je suis. » Et mes plus vieux démons sont mes plus grandes peurs. Quelques secondes, ses pupilles se sont fixées dans les siennes à l’instant où Evan a reporté son attention sur lui. Chansol glisse une main dans sa nuque, comme gêné, avant de rire doucement. Toute cette relation entre eux a-t-elle davantage de sens que le reste du monde ? Le temps continue de passer, inlassablement, les emportant dans son filet. Resteront-ils médiocres ou s’élèveront-ils tel que leur désir le quémande ?
« Evan, allons à la pharmacie m’acheter un bandage pour maintenir ma cheville en place alors. » Il se sent un peu idiot, Chansol, à cet instant. Comme s’il arrête de nier sa douleur, comme s’il avoue sa faiblesse. Alors, quand son camarade s’apprête à se relever, il saisit son poignet pour plaquer doucement sa tête dans son dos. « Ne fais pas semblant avec moi non plus. » Je suis plus fort que ça et je peux l’encaisser. Je le mérite. Parce que depuis leurs « retrouvailles », Chansol ne comprend pas pourquoi Evan ne le piétine pas à son tour. Pourquoi il ne lui crie pas dessus, pourquoi il ne tente pas de le frapper en retour, pourquoi il ne se venge pas de la personne qui a contribué à brûler ses ailes. Aurait-il pitié de lui ? De la pitié, il n’en veut pas, Chansol. Il désire qu’Evan soit tel qu’on l’a rendu, tel qu’il l’a rendu, et que la roue continue de tourner. Enfin, le sportif se redresse, rattrape son sac qu’il met sur son épaule et s’engouffre dans la première pharmacie qui se présente à eux. Une crème pour contusions et un bandage plus tard, Chansol s’arrête sur le côté quelques minutes pour appliquer le tout à sa cheville. Au moins, il sera équipé pour les prochaines fois. Il soupire encore et se redresse en faisant lentement tourner sa cheville. « Je crois que je peux courir le marathon maintenant. »
Puis, peut-être en repensant à ce dessin qu’Evan a fait de lui, Chansol offre un nouveau sourire à son interlocuteur non loin de lui. Peut-être pour le remercier, d’une certaine manière, peut-être pour lui demander de s’éloigner de lui ; parce qu’il ignore tout ce que ça peut impliquer derrière. « Tu avais un petit insecte juste là. » Sur le rebord rouge de son bob sous lequel Evan se planque depuis tout ce temps. Alors, lentement, Chansol se permet de lui relever pour croiser ses prunelles. « A toi de m’emmener quelque part maintenant. » L’autre fois, c’est le plus jeune qui l’a entraîné dans ses déboires. Ce n’est que partie remise.( @choi evan )
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Re: (evan) shining stars | Ven 16 Avr - 13:18 Citer EditerSupprimer
outfit - Pourquoi le dessin ? Il ne se souvenait plus de ce qui l’avait poussé à se passionner de dessin. C’était venu comme tout le reste et ça s’était ancré sur sa peau. Incapable de sortir sans feuille, sans crayon, incapable de ne pas coucher sur papier ce qui le touche. Il était saoul l’autre soir, il ne tenait pas l’alcool mais il avait toujours eu très bonne mémoire. Quand leurs regards s’étaient croisés et qu’il avait esquissé ce sourire, il était encore sobre et, même si pour beaucoup l’alcool avait le pouvoir de tout faire oublier, pas pour lui. Ce sourire était le premier qu’il lui destinait, c’était le premier dont il lui faisait part sans mauvaise arrière-pensée valable que de lui communiquer sa joie de le voir. Il ne lui avait pas encore pardonné mais il n’irait pas nier ne pas apprécier que Chansol souhaite d’une manière ou d’une autre racheter ses erreurs et découvrir qu’il aimait bien passer du temps avec lui. Sinon, pourquoi est-ce qu’il l’aurait invité à venir voir son match de volley ? C’était agréable cet instant avec lui.
« Notre souffrance fait partie intégrante de nous, lui répondit-il, Que tu le veuilles ou non, elle ne partira jamais alors je ne m’excuserais pas de t’avoir dessiné avec elle. »
Il récupéra son calepin et observa son ébauche avec un oeil plus critique avant de le fermer et de le ranger.
« Tu es beau. Ne le suis-je pas malgré ma souffrance ? »
Il n’irait pas crier sur tous les toits qu’il se trouvait beau mais les faits étaient là. Il n’était pas dénudé de beauté et ses traits efféminés le rendaient plus agréables à regarder que d’autres. Il voulut sourire mais ses mots l’en empêchèrent. C’était faux. Il ne savait pas qui il était et l’inverse était tout aussi vrai. Ils ne se connaissaient pas, ils ne laissaient voir que ce qu’ils avaient envie de montrer et ils n’avaient fait qu’émettre des conjectures. Il déglutit et se passa une main dans les cheveux. D’un coup, il se sentit fatigué et eut envie de rentrer et il l’aurait fait si Chansol n’avait pas saisi son poignet pour poser sa tête dans son dos. Il frémit et mordilla sa lèvre inférieure. Voilà pourquoi il lui avait exactement dit les mêmes mots. Il le suivit silencieusement et le regarda faire en songeant que malgré tout il avait bien fait d’insister pour sa cheville. C’était prouver qu’il s’inquiétait pour lui mais, aujourd’hui, ça n’avait plus d’importance qu’il s’en soucie.
Comment faisait-il ? Comment est-ce que Chansol réussissait-il à trouver le courage là où lui ne le trouvait pas ? Il avait l’impression qu’il acceptait de le voir pour puiser de la force auprès de lui ; ne finirait-il pas par l’épuiser ? Il serra les poings et le poussa, ne fit néanmoins ni preuve de violence ni preuve de douceur.
« Qu’est-ce que tu veux ?, commença-t-il, les sourcils froncés, Que je crie ? Que je me remette à pleurer ?, le questionna-t-il avant de tiquer et de regarder ailleurs, Que je te frappe ? Je ne ferais pas ça. Je ne te donnerais pas ce plaisir, lâcha-t-il, Et parce que je n’en ai pas besoin. C’est vrai, dit-il en regardant ses mains, Je t’en veux à un point que tu n’imagines même pas mais j’ai appris que le pardon allège le coeur et libère l’âme des pensées qui la tourmentent. Si j’avais été égoïste à cette époque, je ne t’aurais pas laissé faire. Mais, aujourd’hui, j’ai décidé d’être un peu égoïste parce que sinon je ne survivrais pas. Je ne sais pas pourquoi je vis mais il doit bien y avoir une raison, dit-il avant de souffler un bon coup, Je ne t’ai pas encore pardonné mais j’ai envie de savoir qui tu es. »
Il replongea son regard dans le sien et réajusta la bandoulière de son sac sur son épaule.
« Je veux que tu souris. »
Elle était là la raison qui le poussait aujourd'hui vers lui. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et l’entraîna à sa suite. Récemment, on lui avait proposé d’exposer l’une de ses oeuvres dans une galerie alors c’est là-bas qu’il l’emmenait. Quand ils y furent, il salua les gérants de l’endroit et leur sourit. Il y avait un peu de monde et deux personnes devant sa peinture. Il la désigna à Chansol et, gêné, essaya de déchiffrer les expressions qui se peignaient sur son visage.
@sun chansol
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Re: (evan) shining stars | Ven 16 Avr - 20:00 Citer EditerSupprimer
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ootd | Il voulait, Chansol, qu’Evan manifeste tout son mécontentement envers lui. Qu’il déverse toute cette souffrance qui suinte dans chacun des pores de son épiderme, qu’il hurle et qu’il le frappe, peu importe, qu’il s’acharne avec violence sur lui. Alors pourquoi se contente-t-il de simplement lui asséner des propos et de le dessiner de cette manière ? Chansol devrait s’en sentir flatté, pourtant, la raison cachée derrière tout cela, est la peur. Cette foutue peur qui lui colle à la peau comme un chewing-gum s’accroche à une basket. Parce que lorsque son père demeurait silencieux trop longtemps, la sentence était encore plus difficile à encaisser. Parce que lorsque son père se contentait de le regarder sans rien dire, sans rien faire, l’enfant qu’il était ne savait plus où se mettre. Parce qu’il préférait quand son père le battait et qu’il l’injuriait tout de suite. C’était moins douloureux que de redouter chaque instant de son existence. C’est sans aucun doute pour cette raison que suivant les minutes passées en compagnie de son camarade, il s’interroge avec ardeur sur le moment où l’explosion aura lieu. Puis, tout à coup, comme si Evan l’a compris, il le repousse, le mettant dos au mur alors qu’il vient tout juste de bander sa cheville abîmée. Ses prunelles se plantent dans les siennes et Chansol ne baissera pas le regard. Il attend, patiemment, que le garçon face à lui en vienne aux faits et il se prend tout en plein visage ; est-ce plus douloureux qu’une gifle, Chansol ? Oui. Oui, parce qu’il enrage, le sportif, tout au fond de lui, de ne pas pouvoir lui couper la parole pour se défendre. Et ça gangrène à l’intérieur, comme une vieille histoire pas tout à fait partie. Ça se propage tout autour de son âme, la grignotant à l’instar d’un vulgaire insecte, tandis que, pourtant, les doigts d’Evan le rattrapent pour l’entraîner avec lui. Il se laisse porter, sonné d’un mauvais coup jamais reçu. Pourquoi, Evan ? Pourquoi vouloir me voir sourire avec autant de justesse que sur le dessin que tu m’as montré ? Pour quelle raison veux-tu aujourd’hui me voir sourire quand il n’y a qu’une étape pour que je m’écroule ? Et toi, Evan, es-tu seulement capable de sourire pour de vrai ? Alors ce n’est qu’une fois au cœur de l’exposition que Chansol a l’impression de plus ou moins revenir à lui. Arrangeant son pull blanc, il observe les tableaux exposés, songeant que c’est la première fois qu’il assiste à ce genre de choses. L’ambiance est apaisante, tout le monde discute à voix basse, montre du bout des doigts des formes insoupçonnées, des significations différentes pour chacun. Quelle signification y a-t-il pour Chansol ? Planté devant l’œuvre d’Evan, il enfouit les mains dans ses poches, une nouvelle fois presque gêné de se trouver là. « Est-ce que cela a une signification particulière pour toi, Evan ? Moi, j’ai l’impression de m’y perdre, de m’y noyer, quand bien même les couleurs y sont éclatantes. » Ou menteuses. Piteuse réalité. « Au fait, comme tu l’as insinué tout à l’heure, je n’ai jamais pris de plaisir à te frapper. » Parce que ça devait sortir depuis qu’il ronge son frein. « Tu te crois bon pour avoir encaissé mes coups à l’époque ? Tu te crois meilleur que moi de ne pas avoir su crier et demander de l’aide, pour toi ? » Le ton monte quand les mains se serrent, agitées. « Oui, ça me faisait du bien ! Oui, ça libérait toute la colère que j’avais en moi ! Mais jamais je n’ai aimé faire ça. Putain, Evan, mon père me battait ! » Même si ce n'est pas une excuse suffisante. Sa voix résonne parmi tous les tableaux et les regards se dirigent à l’évidence vers leurs deux silhouettes. Mais Chansol ne connaît qu’une seule personne ici, et Evan sait déjà cela. Qu’il se fasse virer, qu’il se fasse jeter dehors, il n’en a que l’éternelle habitude. « Si tu veux me faire sourire, deviens l’une de ces raisons capables de le faire. » Et il passe une main dans sa chevelure blonde avant de tourner les talons pour chercher où sont les toilettes. Il a besoin de s’isoler un peu, au moins une minute, le temps que la pression retombe. Parce que les sanglots naissent de la colère et il s’interdit d’un verser le moindre depuis trop longtemps pour s’abandonner en cet instant.( @choi evan )
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Re: (evan) shining stars | Ven 16 Avr - 23:33 Citer EditerSupprimer
outfit - On leur avait donné un travail à faire. Un mot : « la raison ». Quoi ? Laquelle ? Cela signifiait à la fois peu et tant. Il avait longtemps fixé la planche devant lui, n’avait pas réussi à trouver le sommeil et avait eu du mal à se concentrer sur quoi que ce soit tant qu’il n’avait pas su quoi dessiner. Il s’était laissé emporter et avait su apparemment saisir le mieux ce qu’on attendait d’eux à ce travail. On l’avait félicité, on ne lui avait pas dit ce qu’il avait réussi à accomplir en réalisant ce travail et, aujourd’hui, en se tenant devant sa toile pour la énième fois, il ne le comprenait pas plus. Il ne se considérait même pas encore comme un réel artiste car il y avait plus doué que lui mais c’était comme ça qu’ils étaient, eux, les artistes. Toujours viser plus haut, toujours à vouloir atteindre la première place quitte à s’égratigner les mains. C’était ridicule, comme tout le reste.
Il l’écouta avec ses poings qui s’étaient serrés instantanément à ses premiers mots. Il sentait son coeur battre fort contre sa poitrine alors que Chansol lui assénait à son tour des paroles à double tranchant. Ce n’était peut-être que pure vérité mais la vérité était celle qui faisait mal. Son visage se déformait sous cette douleur et plus encore sous la colère qui continuait de prendre place face à sa raison. On en revenait à cette fichue raison, hein… Il reporta son attention sur sa toile et comprit que par-dessus tout il avait simplement reporté tout ce qui se trouvait à l’intérieur de lui. Le chaos. Alors oui, le petit Evan avait voulu s’en sortir seul, il s’était dépatouillé à sa manière mais, derrière lui, l’écart qu’il avait creusé depuis son gouffre n’était pas bien grand. Cela lui fit plus mal et pourtant, il le rejoignit dans les toilettes où il s’était réfugié. Il vit bien à son visage qu’il se retenait de craquer et cela termina de l’anéantir. Il en avait assez, assez d’être ce boulet. Il le poussa assez fort pour qu’il se retrouve plaqué contre le mur et reposa ses mains sur son torse mais ne fit pas un geste de plus qui pourrait lui faire mal.
« Mais tu n’avais pas le droit de faire ça !, explosa-t-il, Ce n’était pas une excuse que ton père te battait ! Tu n’avais pas à reporter ce qui n’allait pas sur moi !, lui hurla-t-il presque à la figure, Sais-tu seulement qu’une fois j’ai fini à l’hôpital ?, dit-il d’une voix blanche, À cause de toi et de tes soit disant amis ? Mais sais-tu seulement pourquoi je ne veux plus m’attarder sur cette histoire, Chansol ?, continua-t-il en saisissant son pull, Parce qu’il y en a qui m’ont fait plus de mal que toi. »
Viens. Elle susurrait ce simple mot alors qu’elle le rejoignait dans sa chambre après les cours. Au début, il avait cru que c’était pour le soigner puisque la première fois elle l’avait surpris en train de se panser sans réellement comprendre à quel moment ça avait mal tourné. C’était facile, son père rentrait tard. C’était une femme, il aurait dû être plus capable de la repousser mais son corps avait toujours été tétanisé. Impossible de lui faire face, impossible de l’empêcher de poser ses mains sur son corps. Il déglutit et retira brusquement ses mains de lui. Penser à elle le rendait toujours malade et il revoyait toujours l’air qu’elle avait arboré quand il était parti car, malheureusement, elle l’avait vu fuir. Elle n’avait rien dit, ce n’était pas pour autant qu’il l’en remerciait. Il poussa un léger soupir et regarda Chansol. Lui aussi était perdu.
Ce n’était pas comme ça qu’il devait se sentir, il ne devait pas avoir de la peine pour lui. Il en avait bavé à cause de lui, il avait perdu confiance en lui en partie à cause de lui alors c’était normal qu’il en vienne seulement à le détester. Chansol mériterait qu’il déverse toute sa colère sur lui que ce soit par des gestes ou des mots mais n’en avait-il pas vu assez ? Puis…
« Ça nous avancerait à quoi ?, lâcha-t-il, Je n’ai pas pitié de toi, tu sais. Je… »
… commence à t’apprécier ? C’était peut-être ça le problème.
« Je vais relever le défi, reprit-il finalement, Même si je ne sais pas comment faire. Parce que je ne suis pas meilleur que toi, dit-il la voix tremblante, Je ne suis que moi-même et moi aussi j’essaie d’avancer dans la vie. Est-ce que c’est grave ? »
Il plongea son regard dans le sien et vit bien qu’à lui aussi il avait ravivé de douloureux souvenirs. Combien d’années avait-il vécu cette violence ? Lui souffrait déjà énormément après trois années de la part d’un gamin qu’il connaissait à peine mais qu’en était-il de la douleur ressenti par un gamin se faisant battre par son père rien qu’une fois ? Il attrapa les rebords de son bob et se cacha derrière. Il n’avait pas honte de se montrer faible face à lui car c’était ce qu’il était encore aujourd’hui. Son visage le trahirait s’il continuait à le regarder et il ne souhaitait pas pleurer une nouvelle fois face à lui. Sa famille le manquait, ses parents et ses deux frères. Le sourire éternel de sa mère aujourd’hui figée dans le temps. La vie d’avant où il n’avait pas peur de se lever le matin.
@sun chansol
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Re: (evan) shining stars | Jeu 22 Avr - 20:33 Citer EditerSupprimer
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ootd | Et s’il part s’isoler dans les toilettes durant un cours instant, Chansol, ce n’est pas parce qu’il a besoin de pleurer et de rendre la crêpe qu’ils viennent de manger. C’est parce qu’ils sont en train de faire remonter tous ces souvenirs, et s’ils ne sont pas agréables pour Evan, ils sont aussi loin de l’être pour son cadet. Toutes ces fois où son poing s’est abattu sur le visage, sur les bras, les jambes, le corps tout entier de son camarade, cela n’a pas été par plaisir ; il vient de le lui avouer. Cela a été sa manière à lui d’extérioriser tout ce qui lui a bloqué la respiration durant beaucoup trop d’années. Parce qu’à chaque fois qu’il rencontrait de nouveaux camarades de classe, ils lui demandaient « Et tes parents ? » et Chansol répondait « Et les vôtres ? ». Par honte d’avouer que sa mère vivait ailleurs alors que son père le battait un peu plus tous les jours. Et aucun de ses prétendus amis n’a jamais levé le petit doigt pour ne serait-ce que comprendre ce qui pouvait réellement se passer une fois la porte de la maison refermée derrière la silhouette du jeune homme. Chacun se contentait de sourires, de s’amuser et quand on lui demandait pourquoi il frappait, il disait « Et pourquoi pas ? ». Oui, et pourquoi pas. Parce que c’est douloureux. Parce que, malgré cela, ça a été insuffisant pour qu’il se tempère, pour qu’il parvienne à avouer, pour qu’il réussisse à s’opposer plus fort encore.
Alors les aveux fusent et Chansol n’est pas seul bien longtemps. Evan le pousse, le repousse, et il le laisse agir à sa guise. Ses prunelles fuient les siennes quand son cœur se serre légèrement lorsqu’il lui déclare être allé à l’hôpital par sa faute, plus encore quand il lance détester d’autres personnes davantage que lui. L’exclusivité est rompue. Parce que, peut-être bien, qu’il s’agit aussi un peu de cela. Regarde-moi, Evan. Regarde-moi sombrer ; mais je ne sombrerais pas tout seul. L’aurait-il choisi, dans sa corruption, d’une manière ou d’une autre ? Lui, ce gamin fraîchement débarqué de nulle part, avec sa valise et ses pupilles déjà éteintes ? Un premier coup pour voir la réaction. Un deuxième pour le confirmer et les suivants ont plu sur sa carcasse déjà abîmée. Un peu plus ou un peu moins, où se situait la différence, à l’époque ? Egoïste. Et ils le sont ensemble. C’est au tour de Chansol de repousser ce corps venu bien trop près du sien. De le repousser jusqu’à ce que les reins d’Evan se collent contre le rebord de l’évier derrière lui. « Si tu ne veux pas t’y replonger, pourquoi n’avoir de cesse de provoquer ces conversations ? Je ne sais pas ce qui t’es arrivé, Evan, mais je vois bien que je ne suis peut-être pas le plus à plaindre. Je me fous que tu aies pitié de moi ou pas. »
C’est lui qui se détache, qui recule de quelques pas pour revenir plaquer son dos contre le mur où il était installé une minute plus tôt. Leurs regards se rencontrent et Evan n’est pas le seul à abandonner un soupir dans son sillage. Le blond le fait aussi, glissant une main, nerveuse, dans sa chevelure. Qu’est-ce qu’il attend de lui, au juste ? Chansol pense s’être excusé, mais il sait pertinemment que ses excuses ne sont qu’une infime partie de lui. Lorsqu’Evan finit par reprendre la parole, il a à la fois envie de le frapper et de l’embrasser. Cette dualité le perturbe encore plus que les maux échangés. Pourtant, il n’en fait rien ; à la place, il se rapproche de son aîné, plaçant ses bras autour de sa nuque, englobant ses épaules, l’attirant son visage contre son propre torse quand son bob l’enfouie toujours sous ses sombres pensées. « Merci. » Pour cette seconde chance, parce que c’en est une, n’est-ce pas ? Il ne la gâchera pas. Jamais. Les erreurs n’ont été que trop désastreuses. Et non, ce n’est pas grave, de vouloir faire de son mieux. Ils ne sont que des humains abîmés, après tout. Chansol demeure dans cette étreinte durant quelques minutes, sa tête reposant sur le sommet du crâne de son camarade, les paupières à demi-closes le temps que leurs souffles s’apaisent enfin. « Est-ce que tu veux toujours me faire faire le tour de l’exposition ? » Les mains déposées sur les épaules, un délicat sourire qui se trace sur les lèvres.
"Sur ce bateau que ballotte la mer, qu'une vague peut emplir et retourner, je sais et je sens combien rien n'existe de ce que nous connaissons, car la terre qui flotte dans le vide est encore plus isolée, plus perdue que cette barque sur les flots." (Guy de Maupassant)( @choi evan )
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Re: (evan) shining stars | Ven 23 Avr - 17:02 Citer EditerSupprimer
outfit - Depuis quand est-ce que le ciel n’avait plus de couleurs ? Son coeur cognait fort contre sa poitrine comme s’il ne souhaitait qu’une chose ; sortir de cette cage dans laquelle on l’avait enfermé. Evan avait envie de hurler et de pleurer sans savoir réellement pourquoi. Il se trouvait pathétique mais plus que tout se sentait-il malheureux à cet instant. Il était malheureux. Il n’avait pas connu le bonheur depuis des années car tendre la main n’était pas suffisant. Il avait braver vents et marées, s’était écorché les mains, arraché les cheveux mais pour quoi ? Que des grains de poussière. Il ne savait plus où il en était et des pleurs et des mots lâchés dans le vide ne résoudraient pas le problème parce qu’en même temps la douleur était horriblement forte pour qu’il puisse la contrer à lui tout seul. Alors il s’était tu. Il n’avait rien dit quand on le frappait, il était resté silencieux quand on l’avait touché à en souiller son corps. Il avait encaissé ses poignards s’enfonçant dans sa chair en espérant que cela atténuerait le reste. Comme ce mariage. Ce fichu mariage imposée avec cette femme pourtant si belle et pleine de gentillesse. Incapable de la combler, incapable de lui dire que ce n’était pas elle le problème mais lui.
Ça ne cesserait donc pas. Il se retenait furieusement de ne pas pleurer. Lâche, pleurnicheur. Il désirait être fort, avoir le courage de briser la glace. Quand Chansol le prit finalement contre lui, il eut un haut-le-coeur. Tout son corps réagit à cette étreinte comme s’il s’agissait d’une attaque prête à le mettre hors d’état de nuire et il sentit bien qu’il s’apprêtait à le repousser. Néanmoins, il se tempéra et ses yeux s’écarquillèrent à cette tête posée sur la sienne et ses bras entourant ses épaules. Il s’était laissé faire, il continuait de se laisser faire. Qu’attendait-il pour le repousser ? Quelle était cette force qui l’attirait toujours vers lui que ce soit malvenu ou bienvenu ? Il avait peur, il avait mal, ses sens étaient affolés. Et pourquoi le remerciait-il ? Ses mains voulurent s’accrocher à son dos, puis il se rappela sa brûlure. Il s’arrêta net dans son mouvement et les laissa retomber le long de son corps.
Hello, I'm callin'
Follow me under the rain
We're fallin' through the painful throws
Again and again
Chansol se détacha légèrement de lui et lui demanda si sa proposition tenait toujours. Lui se contenta de se retourner pour ne plus faire face et saisit son bob pour cacher son visage dedans. Il ne pleurait pas mais il le fera si son regard croise le sien. Il inspira, expira, et songea qu’il était fatigué. Fatigué. Mais, malgré tout, ses mains partirent d’elles-mêmes poser ce bob avec cette couleur criarde sur les beaux cheveux blonds de Chansol.
« Bien sûr, sourit-il, Il y a des oeuvres beaucoup plus saisissantes que la mienne. »
Ce sourire était-il convaincant ? Pas plus que celui de son interlocuteur. Il se regarda dans le miroir et remit en place les quelques mèches rebelles sur le haut de son crâne. Il se regarda de brèves secondes puis s’assura qu’il n’allait pas se fissurer avant de se retourner vers Chansol, puis d’ajouter :
« Je vais bien, tu sais. »
Et ils retournèrent à l’exposition. Il lui montra ses peintures préférées et ce que des artistes encore méconnus comme lui étaient capables d’accomplir. Il lui fit part de ses connaissances en espérant que cela les fera penser à autre chose. Ce passé fera toujours parti d’eux, une pièce du puzzle toujours encastrée. Ils n’avaient plus qu’à faire en sorte que cela ne leur nuise plus et que cela devienne une force. À eux de voir sous quelles formes.
@sun chansol
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