ootd | Et si cette étreinte ne semble pas vouloir dire grand-chose en apparence, elle signifie beaucoup plus qu’ils ne sont en train de se dire. Chansol et Evan sont deux êtres que la vie n’a pas pris le parti et pourtant, aujourd’hui, ils se tiennent encore debout. Peut-être même plus forts que jamais. Du moins, de ce qu’ils décident d’offrir l’un à l’autre. Des sourires de façade, de beaux mots pour couvrir la vérité ; et ils continuent de faire semblant alors qu’ils se sont dit d’arrêter. Les vieux démons demeurent toujours enfouis quelque part, prêts à surgir à tous les instants. Et quels démons s’installent, cachés, dans le bob d’Evan lorsque l’étreinte se rompt et qu’il s’enfonce à l’intérieur ? Y a-t-il un petit démon rouge, perché sur un côté du chapeau, contrastant avec un petit ange blanc, de l’autre côté ? Une dualité dont Chansol n’est pas le seul à lutter contre. Ou avec. Suivant les versions. Alors le plus jeune n’ajoute rien, sinon cette demande de poursuivre la visite de l’exposition malgré ce qu’ils viennent d’exprimer. Il laisse Evan reprendre une contenance comme lui-même a dû le faire une minute plus tôt mais il sait que l’évidence est la même que pour lui : il ne va pas bien. Peu importe qu’il se recoiffe, son aîné, peu importe qu’il ajuste ses vêtements, peu importe le regard qu’il porte sur les différentes œuvres exposées dans cette galerie, peu importe les paroles qu’il lui donne, peu importe ses agissements ; il ne va pas bien. « Moi aussi, je vais bien, alors. » Mots qui se murmurent au creux de l’oreille avant de s’engager hors des toilettes, retrouvant le reste du monde. Ce n’est pas malicieux, ni sournois de la part du sportif. Il s’agit juste de comprendre l’envers de la réalité. A ce jeu-là, il est doué, du moins, il l’espère vraiment. Il est facile de dire blanc quand il n’y a que le noir qui entoure l’âme. Néanmoins, la situation paraît plus ou moins apaisée pendant l’heure qui suit. Chansol se laisse porter par Evan qui lui fait découvrir un peu de son monde. De toutes ces couleurs qui s’étreignent sur les toiles, qu’elles lui appartiennent ou non. Chansol apprécie l’art, songeant que même le sport est une forme d’art, cependant, sa cheville bandée commence à le fatiguer et il ne veut pas s’éterniser plus longtemps. Quelque chose les empêche encore d’être vraiment sincères l’un envers l’autre. Et ça gâche tout. « Merci pour la visite. J’ai vraiment appris beaucoup de choses et j’espère que tu continueras de peindre, toi aussi. » S’adonner à une passion permet de ne jamais tout à fait se perdre. « Je pense qu'il vaut mieux que je rentre. » Il désigne vaguement sa cheville en une moue contrite avant de planter son regard une seconde dans celui de son camarade. Chansol finit par mettre son sac de sport sur son épaule pour lui faire un signe de la main, poussant la porte de la galerie en laissant Evan à l’intérieur. Le temps s’est couvert et il sait qu’il ne rentrera pas sec sur le campus universitaire. Mais ça aussi, peu importe.

( @choi evan )