été 2019

Myung Jin baissa les yeux devant sa mère. Comme toujours, elle était obligée de le rabaisser. Ne pas pleurer, il ne devait pas, ne pouvait pas. Un homme. Il devait être un homme. Être fort. Le jeune homme serra les poings, ses ongles s’enfonçant dans sa peau. Intérieurement, il bouillonnait. Mais il ne disait rien. Il se taisait, comme toujours. L’étudiant déposa un baiser sur le front de sa fiancée, lui jeta un dernier regard avant de quitter la chambre d’hôpital où elle séjournait depuis le début de son coma. Il quitta les lieux, rapidement, les mains tremblantes de rage. Il avait besoin de se défouler, de se changer les idées. Alors, Myung Jin rentra chez lui pour se changer et filer à la salle de sport. Meilleur endroit pour lui pour déverser sa rage. Il frappa, encore et encore, le sac de frappe. Une heure. Deux heures. Il continuait, pas épuisé. Il avait beaucoup trop de colère en lui. Une heure s’écoula et il finit par s’arrêter. Le jeune homme partit dans les vestiaires et s’assit sur le banc, toujours pensif. Ça lui avait fait du bien, oui, mais il gardait encore trop en lui. Besoin de parler. Il releva la tête, chercha son téléphone dans son sac et envoya un message à Ji Hae : ça te dit de boire un verre ? 19h au Jay & Janson ? Le garçon se doucha, se changea et partit aussitôt en direction du bar indiqué à son meilleur ami. Il poussa la porte de l’établissement et alla s’asseoir sur une chaise haute, réclamant le shot le plus fort. Il regarda l’heure sur son téléphone. 10 minutes d’avance.

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jihae avait appris pour Myungjin et sa fiancée. Il savait qu’elle était dans le coma et il lui avait envoyé un message lui indiquant que s’il avait besoin de quoique ce soit, il serait là pour lui. Seulement, le jeune homme n’était pas doué avec ce genre de choses. Il n’arrivait pas spécialement à consoler ses amis et c’était ce qui l’embêtait le plus parce qu’il ne parvenait pas à aider son meilleur ami. Du moins, pas avec des mots. Physiquement, il serait là pour lui qu’importe l’heure à laquelle il l’appelait. Il arrêterait même de jouer et d’être sur son pc pour passer du temps avec Myung si cela pouvait l’aider à aller mieux. De toute façon, il ne pouvait rien faire de plus. Ce n’était pas comme s’il pouvait aider Yuko à aller mieux et à se réveiller. Il ne fut donc pas surpris de voir s’afficher le prénom de son ami sur son téléphone ainsi qu’une invitation à boire. Il y répondit vite fait : « Okay ! J’y serai. » avant d’enregistrer ce qu’il était en train de faire. Jihae se leva et alla directement à la douche pour sortir cette impression de renfermé mais également de transpiration sèche. Il avait passé la journée  à bosser sur son ordinateur et n’avait pas spécialement fait d’effort physique, mais il ne se sentait pas propre pour autant. Il finit par sortir, salua sa famille en les informant qu’il sortait avec Myungjin et qu’il ne savait pas quand il rentrerait et se dirigea vers le bar où il lui avait donné rendez-vous. Il avait 5 minutes d'avance. Jihae le vit directement en entrant et prit place à ses côtés, demandant la même chose que lui. « Y a un souci ? » demanda-t-il laissant les banalités de côté.

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Myung Jin n’avait pas complètement évacué sa rage et sa frustration. Il avait besoin de parler. De mettre des mots sur tout ça. Et qu’on le comprenne. Qu’on lui dise qu’il n’avait rien fait de mal. Qu’il ne faisait rien de mal. Personne ne le lui disait. C’était Yuko, en général, qui le rassurait. Mais elle ne le pouvait pas. L’étudiant invita son meilleur ami à boire un verre. Il avait besoin de noyer tout ça dans un peu dans l’alcool, même si ce n’était pas la meilleure solution à ses problèmes. Changé, il sortit aussitôt et rejoignit le bar qu’il avait indiqué à Ji Hae. S’installant au bar, il commanda le shot le plus fort. Il avait vraiment besoin de ça. Myung Jin n’attendit pas longtemps, son meilleur ami débarquant 5 minutes seulement après lui. Le garçon releva la tête quand il s’installa à ses côtés et soupira longuement à sa question, l’air désespéré et désemparé. « Ma mère. » Dit-il, regard dans le vide. Ji Hae savait ce qu’elle lui faisait subir, tous les jours. Il savait qu’elle l’appelait l’idiot, l’incapable et encore tout un tas de beaux surnoms. Elle ne savait pas que Myung Jin était au courant. Bien évidemment, il faisait semblant devant elle, ne disait rien, restant silencieux. « Je suis allé voir Yuko, à l’hôpital. Et je l'ai croisé là-bas… » Souffla-t-il en attrapant son shot entre les doigts. Il vint trinquer avec Ji Hae et but cul sec son premier shot. Il fit signe au barman de lui en servir un deuxième. Son meilleur ami pouvait aisément comprendre pourquoi il était dans cet état, à vouloir boire. Myung Jin ne supportait plus les remarques. Et c'était pire depuis le coma de Yuko. Ce qu'elle lui avait dit aujourd'hui... Pire que tout.

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Jihae n’était peut-être pas le meilleur pour consoler son entourage, ne sachant jamais quoi dire ni comment dire les choses, mais quand on le sonnait, il répondait toujours présent. Et ce fut le cas quand Myungjin lui demanda de le rejoindre à un bar pour qu’ils se voient. Il se doutait que quelque chose c’était passé et que ça avait soit un rapport avec sa mère, soit c’était avec Yuko. Dans les deux cas, Jihae serait là pour soutenir son meilleur ami. Ainsi, ils se retrouvèrent à l’endroit prévu, et il put voir Myung déjà accoudé au comptoir, un shot dans la main. C'était donc que quelque chose n’allait vraiment pas bien. Il ne prit pas la peine de ne saluer, commandant la même chose que lui avant de lui demander s’il y avait un souci. L'air de son meilleur ami en voulait dire long sur le sujet et avant même qu’il ne réponde, Jihae se doutait que ça avait un rapport avec sa mère. Il soupira et serra son poing jusqu’à ce que ses jointures deviennent blanches. Il n’aimait pas cette femme, ne l’avait jamais aimé. Le fils Yi avait du la voir à deux ou trois occasions et ne pas forcément lui parler longtemps, mais rien que ça, ça lui avait donné une idée du personnage qu’elle était. Elle était fausse et surtout une mauvaise mère pour Myungjin qui n’avait rien demandé. En somme, Jihae la détestait et cet état ne changerait probablement jamais. Il reprit alors la parole et Jihae tourna la tête dans sa direction. Il n’avait pas eu tort quand il avait pensé qu’il y avait eu quelque chose avec sa mère ou Yuko. « J’imagine qu’elle a pas du aimer voir que tu étais sensible face à son état ? » Il n’était pas loin de la vérité, il le sentait. Cependant quel humain normalement constitué resterait de marbre face à son coma. « Son état a bougé ? » Il demandait par curiosité mais aussi parce qu’il s’inquiétait pour Myung. Si elle restait encore longtemps dans ce sommeil sans se réveiller, qu’adviendra-t-il de son meilleur ami ?

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Myung Jin regarda l’alcool présent dans le verre. Il n’aimait pas se noyer dans l’alcool, ce n’était pas son genre sauf quand ça allait vraiment mal. Et c’était le cas aujourd’hui. Il était allé à l’hôpital, voir Yuko, comme d’habitude. Il allait la voir tous les jours, il lui tenait la main tous les jours, il lui demandait tous les jours de se réveiller. Et chaque jour, en quittant sa chambre, il embrassait son front. Mais cette fois-ci, il avait croisé sa mère. Et comme à chaque fois, elle lui avait balancé des mots blessants. Pas le droit de pleurer. Être un homme. Ne pas faire honte à sa famille. C’était tout ce qu’il avait retenu de cette discussion. Et comme toujours, comme à chaque fois, Myung Jin n’avait rien dit. Il avait encaissé, était resté silencieux. Il était parti sans rien dire, les mains tremblant de rage. S’il avait pu évacuer une partie de sa colère, il en restait encore. Il avait besoin de vider son sac. L’étudiant avait besoin de Ji Hae, son meilleur ami. Alors, il lui avait donné rendez-vous dans un bar. Et maintenant, il l’attendait. Ce dernier ne tarda pas à arriver, lui demandant aussitôt quel était le souci. Un simple mot suffit pour que son meilleur ami comprenne. Myung Jin lui expliqua qu’il était allé voir sa fiancée à l’hôpital. « Non, clairement pas. » Souffla-t-il. « Un homme ne doit pas pleurer. Un homme doit être fort. Sinon, il fera honte à sa famille. » Répéta-t-il, serrant les dents, avant d’avaler son verre cul sec. Il demanda un autre verre au barman. Le jeune homme soupira et secoua la tête. « Non, toujours pas… » Dit-il, tentant de masquer les trémolos dans sa voix. Il passa brièvement sa main sur ses yeux qui s’humidifiaient. Il fronça les sourcils, faisant son possible pour contenir ses larmes. Depuis qu’il avait quitté l’hôpital, il n’avait qu’une envie : pleurer. Mais il se retenait, ayant toujours les mots de sa mère en tête. S’il pleurait, c’était qu’il était faible, non ? « Il s’améliore quand même un peu. » Ajouta-t-il, contenant comme il le pouvait la vague d’émotions qui le submergeait.

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Jihae répondait toujours présent pour son meilleur ami. Encore plus depuis que Yuko était dans le coma. Il avait besoin de son soutien et il le comprenait parfaitement. Seulement, il n’était pas doué pour réconforter les gens. Il était là physiquement mais verbalement, il n’était pas le meilleur. Il s’assit donc près de lui et devina à ses réponses qu’il se passait quelque chose avec sa mère et le fait qu’il ne devait pas montrer d’émotions. Il grogna en entendant la réponse de Myungjin. « Ça ne fait pas de toi moins un homme de te laisser aller quand tu en as besoin et envie. Justement, ça montre que t’as des sentiments et que t’es pas un putain de robot. » Ce culte de l’homme qui devrait cacher ses sentiments alors qu’il avait tout autant le droit de montrer que les femmes l’énervait réellement. Si Myung en avait besoin, il n’avait pas besoin de se retenir. Ça lui ferait bien plus mal de ne rien dire ou faire simplement parce que sa mère ne voulait pas. Jihae soupira avant de lui demander si l’état de Yuko s’était amélioré. La jeune femme était dans le coma depuis quelques jours maintenant et il n’y avait rien qui changeait. Les mots de son meilleur ami lui apprirent qu’il avait vu juste. Rien n’avait bougé. Il reprit cependant la parole et Jihae fronça les sourcils. « C’est à dire ? » Parce que si elle ne se réveillait pas, c’était ce n’était pas un signe d’amélioration à ses yeux. Il posa alors sa main sur la sienne et la serra doucement. « Si tu veux te laisser aller, tu peux. Je te jugerai pas, tu sais. » Jamais il ne le ferait. Jihae était du genre à se laisser aller quand ça n’allait pas. Certes, pas forcément en public, mais ça lui arrivait. De toute façon, personne ne le verrait s’il baissait la tête et pleurait. Jihae continuerait de boire son verre comme si de rien était. « C’est pas bon de se retenir... » Ça ne faisait qu'aggraver les choses du point de son point de vue.

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Myung Jin avait vraiment besoin de vider son sac, de parler à quelqu’un. D’habitude, il se confiait à Yuko mais cette dernière était dans le coma… ça ne l’empêchait pas pour autant de lui parler, de continuer à se confier mais il n’avait pas de réponse de sa part. Elle ne le réconfortait pas comme elle le faisait toujours. Elle ne le pouvait pas, et ça lui manquait énormément. Alors, l’étudiant avait contacté son meilleur ami. Et le jeune homme se retrouvait à lui répéter les mots de sa mère. Enfin, sa mère… qui n’était pas réellement sa mère mais ça, Ji Hae le savait. Cette femme vouait une haine infinie à Myung Jin et le garçon ne comprenait pas pourquoi elle s’en prenait à lui de la sorte. Il n’y pouvait rien si son paternel l’avait trompé avec sa secrétaire. « Elle s’en fout que j’ai des sentiments. Je dois être le parfait petit robot à sa botte. » Dit-il, amer. Il en avait plus qu’assez de tout ça. Il en avait vraiment sa claque de toujours faire tous les efforts possibles pour être parfait et que ça ne soit jamais assez. Il faisait toujours de son mieux, constamment, pour ne pas décevoir mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Retenant ses larmes, il ne put cacher les trémolos dans sa voix en parlant de l’état de sa fiancée. Ça n’avait pas beaucoup évolué. Elle réagissait un peu, mais rien de plus. « Elle… réagit un peu. » Confia-t-il avant d’avaler d’une traite son verre. Encore une fois, il fit signe au serveur de le lui remplir. « Je sais mais… ça va… aller. » Dit-il difficilement, à deux doigts de pleurer. Puis, finalement, les mots de Ji Hae eurent raison de lui. L’étudiant baissa la tête, sa main cacha ses yeux, et les larmes coulèrent silencieusement. Myung Jin s’en voulait de craquer. Il était faible, comme le disait sa mère. A force de lui rabâcher sans cesse, il finissait par le croire. Et elle le détruisait à petit feu. « Putain. Fait chier. » Lâcha-t-il, son poing se serrant autour de son verre.

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Le jeune homme comprenait son meilleur ami ainsi que ce qu’il ressentait. Même si dans sa famille il avait le droit de dire ce qu’il pensait et de montrer ses sentiments, ce n’était pas pour autant qu’il pouvait tout faire. Il repensa à Rian qui avait du quitter son fiancé parce que leur père n’avait pas apprécié qu’il soit si pauvre. Donc dans une certaine mesure, il comprenait ce qu’il ressentait. « Dis lui merde ! Ça te fera du bien et ça lui fermera son caquet. » Jihae n’avait jamais aimé sa mère et il ne se gênait jamais pour le dire ou le faire comprendre. Quelle genre de femme faisait subir ce genre de chose à son fils et ce même si elle n’était pas vraiment sa mère. Heureusement que le mari de sa mère, qui les avait adopté Rian et lui, ne s’était jamais comporté de la sorte avec eux. Jihae aurait clairement vrillé et l’aurait envoyé chier plus qu’il ne l’aurait fait avec une autre personne. Il avait toujours été sympathique avec eux, contrairement à la vipère qui servait de mère à Myungjin. D’ailleurs, il s’enquit de l’état de Yuko et soupira en l’entendant lui dire qu’elle réagissait un peu. C’était déjà ça. Elle aurait pu ne rien faire du tout. C’était plutôt encourageant non ? Jihae continua de soutenir son meilleur ami, lui disant qu’il ne devait pas se retenir s’il avait envie de pleurer. Ce n’était pas bon de tout garder et encore moins simplement parce qu’il ne voulait pas que sa mère ait raison. Il détourna le regard quand il sentit Myung craquer et lui laissa le temps de pleurer sans qu’il ne se sente jugé. « Ça ne fait pas de toi un faible ou un lâche ! C’est pas parce que t’es né avec une bite entre les jambes que tu peux pas ressentir des émotions. » Il soupira et finit son verre pour en demander un autre. « N’écoute pas ce que cette vipère dit. Elle ne fait que cracher son venin parce qu’elle a la haine contre ton père et qu’elle peut rien faire contre lui. C’est pas ta faute et ça ne le sera jamais. Il avait qu’à garder sa queue dans son pantalon. T’as rien demandé toi... » Est-ce que ça l’aiderait ? Il n’était pas sûr, mais il ne savait réellement pas comment réconforter les gens autour de lui.

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Myung Jin n’en pouvait plus de supporter les critiques de sa mère mais il n’avait pas le choix. Il continuait de se taire et de subir. Que pouvait-il bien faire d’autres ? Lui dire merde, comme son meilleur ami lui conseillait ? C’est sûr que ça lui ferait du bien mais ça ne changerait rien. « Pas sûr que ça lui ferme son caquet. Et je pense que ça sera pire si je l’ouvre… » Souffla-t-il, vraiment au bout du rouleau. Les remarques constantes qui le descendaient, elle n’avait que ça à la bouche. Et s’il osait dire un mot, s’il osait lui répondre, même la regarder mal… Il savait que son père lui remonterait les bretelles. Il ne savait pas comment elle faisait mais elle avait une sacrée emprise sur son paternel. Elle le rendait dur et réellement mauvais. Alors que sa mère, sa vraie mère, le rendait doux. Malheureusement, elle n’était plus là. Et il devait subir les foudres de cette femme qui n’avait pas réussi à garder son homme dans son lit. Et en prime, les regards noirs et glaciaux de son frère. Famille de merde. Puis, le sujet dévia sur Yuko. Sa fiancée était toujours dans le coma et son état ne s’améliorait pas vraiment. Un peu. Parce qu’elle réagissait à quelques stimuli. C’était mieux que rien. Le jeune homme lorgna sur son verre qu’il vida cul sec et demanda encore la même chose au barman. Ji Hae lui conseilla de ne pas se retenir de pleurer, que ce n’était pas bon de garder pour lui. Oui, il avait raison mais il était faible dans ce cas-là. A force d’entendre cette vipère lui dire, Myung Jin y croyait. Pleurer, c’était se montrer faible. Mais il n’en pouvait plus alors il baissa la tête, craqua et laissa couler quelques perles salées sur ses joues. Il se cacha les yeux, ses doigts se resserrant autour de son verre. Il se laissa aller quelques instants, sécha ses larmes et se redressa, faisant comme si de rien n’était. L’étudiant jeta un regard à son ami et esquissa un sourire à ses mots. C’était bien un des rares à lui faire retrouver le sourire aussi rapidement. Quand il était dans le mal, il était réellement dans le mal et son sourire, d’habitude si présent, était complètement éteint. Tout en l’écoutant, il termina son verre et en demanda un autre. « Elle a une certaine emprise sur lui. Depuis le décès de… ma mère. » Soupira-t-il en buvant une gorgée de son alcool. « Il n’était pas comme ça, avant. Quand maman était encore là, il était… gentil. Et ne laissait pas cette vipère me dire quoi que ce soit. » Continua-t-il. « Maintenant… Il s’en fiche, il la laisse faire, même devant lui. » Il n’avait le soutien de personne. Du moins, dans sa famille. Sinon, il avait Ji Hae. Puis Yuko… Mais sa fiancée, actuellement, était dans le coma. Sans elle, c’était vraiment dur. Elle avait toujours les mots pour le rassurer. Myung Jin releva les yeux vers son ami et lui adressa un bref sourire. « Merci d’être là. Vraiment. » Souffla-t-il, réellement reconnaissant que son meilleur ami soit là. Il ferait tout pour lui, et savait que c’était réciproque.

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Soupirant en regardant son meilleur ami, Jihae ne savait pas quoi faire pour l’aider. Il n’était pas doué pour réconforter les gens et encore moins quand toutes les solutions qu’il proposait étaient des solutions inapplicables. Il comprenait totalement le fait que Myungjin se soit tu lorsqu’il était plus jeune pour éviter de se retrouver à la rue ou encore moins bien traité qu’il ne l’avait été. Mais maintenant ? Ça lui semblait inconcevable et il n’aimait vraiment pas la belle mère. « Tu comptes accepter encore longtemps ce traitement ? Je comprends que ça reste ta famille… Mais une famille ne devrait pas te traiter comme une merde ! Et je pense pas qu’un peu de rébellion pour avoir le droit à être traité comme tout le monde leur remettrait les idées en place. » Jihae ne pouvait pas nier le fait que ça l’emmerdait plus que tout que son meilleur ami se retrouve dans ce genre de situation. Il aurait aimé faire plus que ça pour lui, mais ne le pouvait pas. Alors, il était là avec lui, le soutenant de sa présence, même si l’envie d’aller secouer les puces de cette vieille peau le démangeait de plus en plus. Mais, par respect pour Myungjin, il ne le ferait pas. Il avait bien assez de problèmes pour éviter de lui en rajouter. Yuko ne s’était pas toujours pas réveillée de son coma et ça l’inquiétait autant que ça inquiétait Myung et pourtant, il n’était pas proche de la jeune femme. Jihae savait que ça l’affectait plus qu’il ne le voudrait et que la vipère qui lui servait de mère depuis le décès de la sienne, ne se gênait pas pour le rabaisser et ce même lorsqu’il montrait des émotions. Alors le jeune homme incita son meilleur ami à pleurer. Il n’y avait aucun mal à le faire parce que c’était naturel et humain et que ce n’était pas parce qu’on était un homme qu’on ne pouvait pas ressentir des choses, autre que des émotions dites viriles. Pleurer ne faisait pas d’un homme moins qu’un homme. Jihae laissa donc Myung pleurer quand il finit par craquer. Il posa simplement sa main sur son épaule, lui assurant sa présence sans le gêner dans son besoin d’extérioriser ce qu’il ressentait. Allait-il mieux après ? Il ne savait pas mais le pyo continua de lui parler, dénigrant sa belle-mère sans aucun regret ni même remord. Cette connasse lui pourrissait la vie depuis trop longtemps maintenant. Il espérait que ça ne durerait pas trop longtemps. Il soupira quand Myung reprit la parole. « Ouais je me doute que c’était différent quand ta mère était là… Mais c’est pas non plus ta faute si ce n’est plus le cas. Ils sont vraiment cons… Putain que j’ai envie d’aller les secouer là les deux. La vipère plus que ton père. » Jihae se sentit alors gêné quand Myungjin le remercia et détourna les yeux en grimaçant légèrement face à ce soudain élan d’affection qu’il sentait. « C’est normal ! Tu ferais pareil pour moi… Puis les amis sont à pour ça aussi non ? » Leur amitié, même s’ils ne se connaissaient pas depuis des années, était aussi forte que n’importe quelle amitié durant depuis la petite enfance. « Ils sont pas là que pour les bons moments. Mais également pour soutenir dans les mauvais. »