Une proposition spontanée ça me correspondait si bien. Même si en ce moment je n’étais plus totalement sûre de savoir ce qui me ressemblait ou non. Peut-être qu’une sortie comme celle-ci me ferais du bien. Prendre l’air, voir autre chose. J’avais espoir que c’était ça dont j’avais besoin. Puis on était bien vite revenu à mon état, comment je me sentais en ce moment. C’est-à dire assez vide et perdu.

« Non j'y ai jamais pensé"

C’était tout ces changements qui m’avait chamboulé plus que je ne l’aurait voulu. Déçu de moi, de pas avoir pu accomplir ce que je voulais. Je m’étais mis dans mon coin, au sein de cette nouvelle fraternité qui aurait dû m’ouvrir de nouvelle porte, m’offrir de nouvelles possibilité même si cela m’éloignait de Sawyer. J’avais espérer que cela passerait, le temps de m’habituer. Mais au final, cela faisait déjà quelque temps et je n’avais pas avancer, du moins mentalement.

« J’ai pas l’impression que ce serait ça … enfin j’en sais rien »

Après tout je n’avais pas étudié ce genre de choses.

« C’est juste que tout ces changement soudain"

Presque brutaux pour moi, même.

« J’en sais rien, je suis plus comme avant et j’aime pas être comme ça, mais je sais pas …. Comment redevenir celui que j’étais »

Celui qui était super sociable, qui discutait avec quais tout le monde et qui souriait tout le temps et qui pouvait peindre, tout le temps sans regarder sa toiles pendant des heures sans que rien lui vienne.

« Je sais pas …. comment mieux expliquer »

Ce que je disais c’était flou non? C’était pas si facile d’exprimer des sensations et sentiment complexe comme ceux-là. Même pour moi qui parlait facilement et qui disait facilement les choses.

« Tu t’es jamais senti, un peu vide ? Comme s’il manquait un truc, mais que tu savais pas quoi et … je sais même pas si je me sens vide. »

J’avais pris une grande inspiration, non je ne savais pas, absolument pas ce qui m’arrivait et c’était d’autant plus frustrant.

Je pouvais comprendre que Namsun avait des difficultés à accepter le changement face auquel il se trouvait, mais de mon côté, j’étais parfaitement satisfait avec le changement des fraternités, ce qui n’arrangeait évidemment pas les affaires. Les tensions s’étaient dissolues avec une aisance folle, et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que nous avions vraiment bien fait de changer les choses. Les sponsors avaient pris la bonne décision, tout comme la direction de l’université, et quiconque osait dire le contraire n’avait certainement jamais connu le sentiment atroce de voir ses affaires complètement ruinées par la volonté stupide d’une autre personne immature et désireuse d’attirer des ennuis à autrui. Un comportement qui, à mes yeux, n’avait rien de très adulte, si je devais être parfaitement honnête. Mais je voyais la situation de Namsun, et je pouvais comprendre sa difficulté à l’heure actuelle.

« Je pense que ça te ferai du bien. T’as besoin de faire du tri. » Dans ses pensées, dans sa vie. Il y avait toujours des changements à faire, même si je ne pouvais pas me mentir, j’étais moi-même assez hermétique au changement, dans la plupart des cas. Ici, c’était presque une exception ; j’avais voulu ce changement depuis bien longtemps. « Je comprends. » Et pour une fois, je le comprenais vraiment. « Ça je l’ai remarqué, d’où ma proposition. » Un peu trop abrupt, peut-être ? C’était mon tempérament, mes habitudes. J’essayais de m’améliorer à ce niveau, mais je ne pouvais pas lui mentir malgré tout ; je l’avais vu, son mal être. J’ignorais juste comment l’aider, moi, de ma place. Je n’étais pas psychologue, et les sentiments des autres étaient un véritable flou artistique à mes yeux. C’était comme me demander d’interpréter de l’art abstrait ; j’en étais presque incapable.

« J’ai perdu mes parents quand j’étais gosse. » J’avais changé de position dans l’eau afin d’être mieux installé, appréciant le clapotis contre le bord du bassin alors que je prenais une profonde inspiration. Il faisait assez calme, c’était agréable. « Je crois qu’à partir de là, on peut dire que j’ai grandi avec un vide. » Ce n’était pas pour rien que j’étais d’un naturel anxieux, après tout. « Je suis très sérieux, tu sais. Au sujet du psychologue. Ça te ferait peut-être du bien de parler à quelqu’un qui ne te jugera pas. » Mais une fois encore, je savais ce que c’était, lui peut-être pas. Nous étions si différents, parfois.

Evidement, j’écoutais les conseils de mon petit ami mais … avait-je besoin d’aller aussi loin et voir un psy ?! Peut-être qu’il avait raison, peut-être que ça me ferais du bien. Après tout, je ne pouvais pas éternellement rester comme ça. Bloquer dans une impasse, tout ça à cause de fraternité. Enfin c’est ce qui avait déclenché ça en tout cas.

« Je vais y penser, pour de vrai hein! Je dis pas ça juste pour en pas le faire. Tant que je trouve une solution! »

Parce que j’en avais marre de tourner en rond, dans ma tête, dans ma vie. Il fallait bien que je me bouge et que je reprenne tout ça en main avant de sombrer, trop profond et de ne plus être capable du tout de ressortir. Au moins, il avait remarqué, même s’il n’avait rien dit. Il avait vu et il avait probablement attendu que j’en parle de moi-même.
Mais je ne m’étais pas attendu à cette révélation là. C’est vrai que depuis tout ce temps, il ne m’avait pas vraiment parler de sa famille, en dehors de sa soeur. Je ne lui avait jamais demander, pensant qu’il ne devait pas s’entendre avec et que s’il voulait m’en parler, il le ferait. J’étais bien loin de la vérité.

« Je suis désolé »

Je ne savais pas quoi dire de plus. Puis à côté, mes problèmes semblaient bien moindre. J’avais certe grandit sans père, mais j’avais deux mamans. J’avais mes parents, lui il n’en avait pas eu pour grandir. Mon vide, il devait être bien rempli comparé au sien.

« Tu ne me juge pas toi. Mais oui, t’as raison. Tu y allait toi? C’est pour ça que c’est ce que tu me conseil? »

« Oh ne t’en fais pas, je n’ai jamais dit le contraire. » Et même si je pouvais sembler froid, j’étais sérieux par nature, et non pas pour le gronder. D’ailleurs, je n’avais pas tardé à afficher un autre sourire à l’adresse de mon petit ami avant de reposer les yeux devant moi. J’étais perdu dans mes pensées, à essayer d’y mettre de l’ordre en vain. J’avais peu de choses à dire de plus que ce que je lui avais déjà conseillé.

« Tu n’y es pour rien. » Il n’avait pas tué ses parents, n’avait pas abandonné sa famille… Rien du tout. Il n’avait pas de raison de s’en vouloir. J’avais secoué la tête.

« Je ne fonctionne pas comme toi. Même si j’essaie d’être objectif, je suis incapable de me mettre totalement à ta place ou de t’aider comme tu en aurais besoin. » J’avais froncé les sourcils. « Même si j’aimerais beaucoup. » Un doux sourire avait soulevé le coin de mes lèvres. « Je me sais que je ne le montre pas beaucoup, mais je m’en fais beaucoup pour toi, Namsun. » J’avais espoir qu’il le sache, qu’il le comprenne. Je l’aimais bien plus qu’on aurait pu le croire.

Non, il n’avait pas dit le contraire. Enfin, je ne lui avait pas vraiment laisser l’occasion de le faire. j’avais préféré me justifier, parce que c’était facile de dire qu’on allait y penser, juste pour changer de sujet.

« Je sais mais … »

Mais quoi, au fond c’était ce qu’on disait, par réflexe dans ce genre de situation. Je devais avouer que parfois il m’arrivait de me demander pourquoi. A quoi bon s’excuser, pour un truc dont on était absolument pas responsable. C’était peut-être plus pour, ’s’excuser d’aborder le sujet … peut-être.

« Tu t’en sors très bien je trouve! »

Il était bien plus empatique que ce qu’il croyait. Du moins en ce qui me concernait. Puis, je n’avais pas besoin qu’il se mette à pas place à vrai dire. Je voulais juste son soutien, quoi qu’il m’arrive. Et ça, il me le donnait. Il trouvait peut-être sa façon de faire maladroite, mais moi ça me convenait.

« Ça se voit plus que tu ne le penses. Ou alors juste que moi j’ai appris à le voir! Il faut surtout que je passe à autre chose. Je dois avancer et me faire à l’idée que les Cheong n’existe plus et que c’est pas grave. Que ça m’empêchera pas de faire plein de belles autres choses! C’est juste que, le choc du changement est encore là. J’aimerais le vivre aussi bien que toi! »

Lui, il semblait bien épanoui dans sa nouvelle frat.

Mais ? J’avais attendu que Namsun exprime son opinion avant de laisser échapper un léger rire, face à son compliment.

« Merci, c’est gentil. »

Mais je faisais de mon mieux, comme tout le monde. Mon regard s’était posé sur mon petit ami alors que je me demandais intérieurement : étais-je vraiment en train de m’en sortir correctement ? Une part de moi réalisait qu’être président d’une fraternité n’était pas aussi facile que j’avais pu l’imaginer. Pourtant, j’étais bien préparé à tout ce que j’allais devoir faire à l’époque, quand nous avions dû voter pour le président des Cheong, mon propre petit ami. Je devais affronter des gens qui ne pensaient pas nécessairement comme moi, et parfois, cela pouvait devenir terriblement fatigant.

« Je ne le vis pas aussi bien qu’on peut le penser. »

J’avais froncé les sourcils.

« Mais je réalise que les choses sont mieux comme ça. Les gens ne s’attaquent plus sans raison… »

Les sponsors avaient une surveillance plus grande des activités des fraternités, ce qui aidait forcément.

« Je suis sûr que ça va finir par aller mieux. »

Du moins, j’avais envie d’y croire. Je n’avais pas l’habitude de voir Namsun dans un état pareil, aussi… Bas. C’était peut-être juste psychologique, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Une part de moi aurait voulu l’aider, même si je savais que je n’étais pas en mesure de le faire : il devait s’aider lui-même, s’il avait envie de s’en tirer.

Pourtant il semblait tellement se plaire dans sa frat, s’épanouir en tant que président. Lui qui avait été si vexé de ne pas avoir ma place à l’époque. Dire que c’est avec des disputes que notre histoire avait commencé. Mais je ne pouvais que le croire, après tout rien n’était jamais totalement parfait.

« Oui pour ça c’est vrai, c’est plus calme. Mais tu sais je crois que c’est pas le changement de frat qui me rend triste. C’est cette impression de ne pas avoir rempli mon rôle de président. Tu vois ce que je veux dire ? »

J’avais voulu sauver les gumiho, les avaient fait devenir Cheong, mais au final rien n’avait marcher et plus rien n’existait et je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir fautif. Même si au fond, ce n’était pas le cas, parce que toute les frat avaient été remises à zéro.

« D’un côté je sais que c’est faux, mais j’arrive pas à m’enlever ça de la tête »

Et avec ça, je m’étais renfermer dans mon coin, et m’étais laissé avaler parce ce que je considérais comme une grosse défaite de ma part.

« J’espère, faut que je re apprenne à me faire des amis! Et aller vers les gens! J’ai l’impression que j’ai oublier comment faire. Toi tu t’es facilement intégré dans ta frat non? »

Un sourire était venu étirer mes lèvres alors que j'écoutais les paroles de Namsun. Avions-nous vraiment inversé nos personnalités ? J'avais fermé les yeux en secouant la tête. Ce genre de choses n'était pas vraiment possible, mais j'avais fini par comprendre, avec le temps, que Namsun fonctionnait comme ça. Dire des choses qui ne me semblaient pas logiques à première vue... Je n'avais pas besoin de justifier pourquoi il avait tort, il le savait naturellement.

« Je comprends... C'est compliqué pour moi aussi. »

Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait ses difficultés, j'avais les miennes, et les choses étaient très différentes, depuis que nous avions chacun pris la direction d'un dortoir différent. Il fallait faire avec, et au bout d'un moment, nous allions nous y habituer. C'était l'ordre des choses, tout simplement.

« Oui, bien sûr. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas... »

Il allait de soi que je n'avais pas envie de rester étudiant à vie, et une fois la fin de ma période d'études arrivée, j'allais pouvoir faire autre chose, imaginer une vie avec lui... Tout serait tellement différent de ce à quoi cela pouvait ressembler.

« Tout va bien se passer, Namsun... Je te le promets. »

Tout ces changements c’était loin d’être facile pour moi. Mais c’était encore recent et j’avais bon espoir de réussir à mieux m’y faire d’ici quelques mois. En attendant il me fallait juste un temps d’adaptation. Ce que je considérais comme un échec n’allait définitivement pas hanter le reste de ma vie, il en était hors de question!

« On a peut-être inversé nos personnalité, t’es devenue le plus sociable et moi ej me suis renfermé »

Je n’avais pas pu m’empêcher de rire à cette hypothèse. Mais, j’allais bien redevenir comme avant non, de temps, c’est tout ce qu’il me fallait.

« Moi aussi ce qui me manque le plus c’est toi. Je me sens seul pendant mes insomnies »

Il n’était pas là pour que je puisse me glisser dans son lit. Puis même la journée, je m’étais tellement habitué à sa présence. Désormais, même en ayant d’autre roomate, c’était comme un peu vide. Il manquait sa présence dans la pièce.

« Mais un jour on vivra de nouveau ensemble hein? Quand on aura plus les études ou je sais pas avant … on pourra vivre ensemble … enfin si t’en a envie bien sûre »

Parce qu’une petite partie de moi se disais que, peut-être, ce n’était pas ce qu’il voulait.

Un sourire était venu étirer mes lèvres alors que j'écoutais les paroles de Namsun. Avions-nous vraiment inversé nos personnalités ? J'avais fermé les yeux en secouant la tête. Ce genre de choses n'était pas vraiment possible, mais j'avais fini par comprendre, avec le temps, que Namsun fonctionnait comme ça. Dire des choses qui ne me semblaient pas logiques à première vue... Je n'avais pas besoin de justifier pourquoi il avait tort, il le savait naturellement.

« Je comprends... C'est compliqué pour moi aussi. »

Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait ses difficultés, j'avais les miennes, et les choses étaient très différentes, depuis que nous avions chacun pris la direction d'un dortoir différent. Il fallait faire avec, et au bout d'un moment, nous allions nous y habituer. C'était l'ordre des choses, tout simplement.

« Oui, bien sûr. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas... »

Il allait de soi que je n'avais pas envie de rester étudiant à vie, et une fois la fin de ma période d'études arrivée, j'allais pouvoir faire autre chose, imaginer une vie avec lui... Tout serait tellement différent de ce à quoi cela pouvait ressembler.

« Tout va bien se passer, Namsun... Je te le promets. »