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close your eyes | Sam 8 Mai - 22:37
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outfit - Pas un jour ne passait sans qu’il ne pense à Chansol. Il se revoyait dans cette voiture avec lui et ils n’avaient pas eu besoin de mots ce soir-là pour communiquer. Leurs corps avaient parlé pour eux et il se rappelait dans le moindre détail les gestes qui s’étaient écoulées entre eux. Les baisers volés, les caresses éternelles. Et les regards abîmés plongés l’un dans l’autre de peur que le lien ne se rompt s’ils s’y perdent ailleurs. Cependant, plus que les émotions qui avaient défilé dans son âme fragmentée lors de cet instant, c’était le trouble qui le terrorisait d’avoir revu son frère qui avait pris le dessus. Plusieurs fois avait-il ignoré ses appels parce que, comme convenu, il avait réussi à trouver son numéro de téléphone portable et à le contacter. Il avait éteint plusieurs fois son appareil parce que ça le rendait fou alors que son être lui hurlait de reprendre contact avec Chansol. Sauf qu’à chaque fois, il voyait le nom de son frère inscrit sur son écran de verrouillage et ça lui remuait les entrailles. Il était resté clouer au lit pendant deux jours après cette rencontre fortuite, inquiétant ses colocataires de sa pâleur et des cernes qui se faisaient plus oppressantes sur son visage. Il ne dormait déjà pas beaucoup, il avait encore plus de mal à rejoindre le pays des rêves avec ce qui le tourmentait. Il avait bien fallu faire face et les derniers mots de Chansol avaient fini par lui cogner dans la tête à le pousser à agir alors, bientôt, il devrait retourner à Jeju.
Il poussa un léger soupir tandis qu’il sortait par la porte de service du bar dans lequel il travaillait. La soirée avait été épuisante, quoique fructueuse. Il fit défiler les billets de son pourboire plus qu’alléchant entre ses mains et sourit. Il les rangea dans son portefeuille qu’il remit aussitôt dans son sac et s’étira les bras. Il était temps de rentrer pour travailler un peu et dormir. Il avait toujours cette boule formée au creux de sa gorge qui l’empêchait de manger à sa faim et qui lui avait fait perdre du poids. Cette situation devenait intenable et il se demandait par quels moyens il parvenait à suivre les cours depuis qu’ils avaient repris. Finalement, peut-être avait-il grandi. Peut-être voyait-il malgré tout les choses différemment aujourd’hui. Il s’apprêta à se diriger vers la bouche de métro quand on l’interpella. Cette voix n’appartenait qu’à une seule personne, si inespérée alors que c’était à lui de faire le premier pas.

« Chansol ? »

Chansol était dans l’obscurité et ses yeux eurent du mal à le distinguer. Il s’approcha de lui et ne sut pas pourquoi mais il fut si heureux de le voir. Un sourire commença à se dessiner sur ses lèvres jusqu’à disparaître dans les ténèbres qui flottaient, pour le coup, avec insistance ce soir l’âme battue de Chansol.

« Mais que t’est-il arrivé ?!, s’exclama-t-il en s’apprêtant à porter une main à son visage avant de se raviser pour ne pas l’effrayer plus qu’il ne l’était probablement déjà, Chansol… »

Puis, il se souvint. Il les avait vus traverser le campus tous les trois, il avait entr’aperçu l’expression peinte sur le visage de Chansol aux côtés de sa soeur… et de son père. Cela lui glaça les sangs et il n’attendit pas qu’il réagisse pour l’entraîner avec lui jusque dans un taxi. Il fit défiler des pages sur son téléphone portable, se mordit légèrement le pouce car presque tous les hôtels étaient complets. Les beaux jours arrivaient, ramenaient avec eux les premiers touristes qui préféraient la chaleur à la fraicheur des saisons hivernales. Il termina par en trouver un et le prix était excessif mais c’était pour ces moments qu’il avait toujours cet argent alors il réserva et il les y emmena car, au moins, y seraient-ils à l’abri des regards.

@sun chansol
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Re: close your eyes | Mer 12 Mai - 22:20
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ootd / Et tu te tairas car elle est à côté. Juste là, de l’autre côté de la cloison. Et tu te tairas car tu subiras, pour elle, pour vous. Parce que lui ne mérite rien, mais qu’elle mérite tout. Et tu accepteras ses coups, sans broncher, les bras qui n’essaient même plus de se débattre. Et tu ne sauras même plus pleurer car tu es au-delà de cette haine qui s’abat sur toi.
Pauvre gamin qui a voulu bien faire. Pauvre gamin qui n’a de cesse de souffrir à la déferlante de cet homme qui ne sait pas se stopper. Alors le corps étendu demeure silencieux, recroquevillé, peinant à respirer durant quelques secondes. Parce qu’il s’est retenu, Chansol, de respirer, en espérant que ce serait moins douloureux en apnée. A l’évidence, cette technique est mauvaise.
Les coups ont plu sur son corps. Des coups stratégiques qui ne laisseront des marques que sous le tissu retiré. En surface, le jeune homme n’est qu’à peine abîmé. Avec une lèvre gonflée et une pommette blessée. Rien d’important. Il fera passer cela pour une bagarre qui n’a pas tourné à son avantage. Comme avant. Et il se changera dans les douches des vestiaires pour qu’un regard ne vienne troubler cette silhouette que ses coéquipiers ne verront pas s’ébranler.
Pourtant, tout au fond de lui, il a envie de hurler. Il ne le fait pas, car sa sœur ne mérite pas cela. Il l’a toujours protégé de cette vision de leur père violent, alors il fera bonne figure. Il va se relever et sourire, apposant une compresse humide sur son visage tuméfié pour que le sang tarisse. Son reflet dans le miroir est une catastrophe alors que ses jambes le font déjà souffrir. Ce n’est rien. Ça va passer. Comme d’habitude. Cette douleur est irréelle. Cette douleur n’existe que dans les souvenirs. Seulement, Chansol est effrayé de songer que son père n’habite finalement pas assez loin de lui.
Ses phalanges blanchissent quand son poing se resserre et qu’il suffoque. Il a l’impression de manquer d’oxygène et ce n’est pas ici qu’il en trouvera. Continuer de vivre en apnée n’est clairement pas une bonne idée. Pourquoi avoir tenté cette expérience idiote ? Pour tenter de faire abstraction des maux accusateurs. Tout ça, ce n’est rien que de ta faute, Chansol. C’est toi qui as proposé à ta sœur de venir faire ses études dans la même université que toi. Pour la protéger. Pour l’éloigner. Pour la rapprocher de lui. Alors ses doigts étirent ses lèvres en un sourire quand il n’a que l’unique envie d’en terminer avec tout ça.
Il a paradé à travers les couloirs de la faculté, l’étudiant en sport. Il a crû tromper le monde et il s’en est plutôt bien tiré – du moins, il le croit. Mais quand cela a juste été trop, qu’il a fait un signe d’au revoir à la prunelle de ses yeux, il s’est permis de s’effondrer. De se raccrocher à cette personne qu’il a n’a pas revu depuis leur dernière sortie en voiture, à cette personne qui lui a donné et qu’il espère avoir suffisamment chéri pour qu’elle l’accepte un peu plus auprès d’elle. Evan. Mais les lippes sont closes quand il se retient à lui, le regard suppliant quand les mots ne quittent pas sa gorge serrée. Cette fois-ci, c’est moi qui ai besoin que tu m’emportes le plus loin possible de tout ça.
Et il le fait, Evan. Il l’emmène avec lui dans un taxi avant qu’ils n’arrivent dans un hôtel luxueux. Mais les lumières riches et les boiseries ne font pas remonter le moral de Chansol car celui-ci se laisse simplement conduire par son aîné. Une fois la porte refermée sur leurs deux ombres, le jeune homme à la chevelure rosée lâche son sac par terre et s’approche de la baie vitrée, l’ouvre et s’engage sur le balcon. Ses bras viennent enlacer son propre corps et ses jambes se dérobent sous son poids. Les genoux cognent autant que le myocarde qui s’est ébranlé. Là, à des centaines de mètres du sol, est-il davantage en sécurité ? Son désir d’y croire est croissant, brûlant dans sa poitrine qui se consume des coups subis quelques heures plus tôt.
Evan, ne me regarde pas comme ça.

@choi evan
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Re: close your eyes | Ven 14 Mai - 11:14
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outfit - Il assistait, impuissant, à sa souffrance qui s’évaporait de tous les pores de sa peau mille fois plus qu’à l’accoutumée. Il se mordit violemment la lèvre inférieure et se passa une main dans ses cheveux. Il l’observa agir sans réagir et sentit son coeur se serrer, se décomposer face à la détresse qu’il lisait dans ses yeux. La même que celle qu’il avait vaguement aperçu ce jour où il avait découvert d’où il puisait une telle colère pour en venir à s’acharner inlassablement sur lui. Il avait été pitoyable ; même s’ils étaient loin d’être tous les deux proches à cette époque, il aurait dû pouvoir faire quelque chose pour lui. Aujourd’hui, il ne savait pas quoi faire de plus mais au moins était-il présent. Il ne le laisserait pas tomber, il resterait avec lui jusqu’au bout de la nuit. C’était dur, éprouvant de le voir plié en deux à contenir sa douleur devant ses yeux. Il crevait d’envie de lui hurler de tout déverser hors de lui avant que ça ne le bouffe avant de se rappeler lui-même qu’il agissait exactement de la même façon. Il ne valait pas mieux que lui, il le lui avait bien dit.
Il le rejoignit sur la terrasse et eut peur que son propre corps ne se dérobe sous lui. C’était lui que Chansol était venu voir. Parmi toutes les personnes composant son entourage, c’était lui qu’il était venu voir. Certes, il était au courant pour sa situation, une voix lui murmurait au creux de l’oreille que ce n’en était pas pour autant la raison première. Il ne lui poserait pas la question bien qu’elle brûle d’envie de franchir la barrière de ses lèvres. Il effleura de ses doigts ses cheveux pour signaler sa présence et attrapa délicatement sa main. Lui-même n’avait pu supporter qu’on le touche après chaque coups reçus, que ressentait Chansol en cet instant ? Il le fit se relever et l’entraîna avec lui jusqu’à la salle de bain. Il trouva la trousse de secours et fit le nécessaire pour ses plaies. Elles étaient superficielles et cela l’effraya plus de savoir que ses vêtements cachaient le reste. Il le savait. Bien sûr qu’il le savait, il avait subi cette colère, cette haine sur lui sauf que pour lui ce n’était pas son père qui avait souillé son corps, c’était le damné. Son regard se plongea dans le sien et il eut envie de pleurer. Cela ne cesserait-il donc pas ? Il n’attendit pas son approbation et retira sa veste. Aucune réaction alors il continua et enleva son haut. Il eut un haut-le-coeur, ne se détourna pas. Il posa sa main sur son torse qu’il serra en un poing. Ils n’avaient demandé qu’à vivre. Ce ne fut qu’un simple baiser qu’il déposa sur chacune de ses contusions, ce fut malgré tout un baiser qu’il lui offrit. Après quoi partit-il préparer le bain avant de les dévêtir complètement tous les deux.
Ça n’enlèverait pas l’empreinte laissé des cicatrices invisibles, ni la souillure qui émanerait de ce corps décharné, cependant, il le lava avec autant de douceur dont il était capable de faire preuve. Le corps et ses cheveux dans lesquels ses doigts se perdirent alors qu’enfin il le sentait se détendre un peu. Ils n’eurent plus qu’à se plonger dans le bain et la baignoire était assez grande pour eux deux qu’ils puissent rester chacun d’un côté et de l’autre. Les bras se balançant par-dessus celle-ci, il ferma les yeux et se relaxa lui aussi du mieux qu’il le put. Cela réveillait de souvenirs insupportables en lui.

« Au lycée, j’ai subi des attouchements de la part de ma belle-mère. »

Ce n’était pas pareil, ça n’aiderait probablement pas Chansol à se concentrer sur autre chose que ce que son père lui faisait encore subir à son âge. Néanmoins, il en avait besoin, il avait gardé trop longtemps ce secret pour lui. Il était temps qu’il sorte et qu’il le décolle de sa peau. Toutes ses fois, tous ces soirs où elle s’était approchée trop près de lui et avait achevé de l’enfoncer dans la boue. C’était fini.

@sun chansol
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Re: close your eyes | Ven 14 Mai - 20:59
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ootd / Il suffoque à l’intérieur de son âme. Il suffoque à l’intérieur de son cœur. Il suffoque à l’intérieur de tout son être. L’oxygène lui manque et pourtant ses poumons continuent de fonctionner en rythme. Son myocarde bat encore et les douleurs le ramènent des années en arrière. Chansol n’a été que le vilain petit canard de son père une fois le divorce prononcé. Les parents séparés, les enfants dérobés à leur mère par la puissance de l’argent, Chansol n’a sûrement pas été à la hauteur des attentes de cet homme violent. Alors les coups ont commencé à pleuvoir. Une fois, deux fois et tant de fois.
Plié en deux sur ce balcon vertigineux, ses mains viennent s’accrocher à sa chevelure rosée qu’il tiraille légèrement. Le sang tambourine si fort dans ses tempes et la hauteur lui donne envie de vomir. Pourtant, il n’est pas sujet au vertige, le sportif. Recroquevillé dans son horreur, sa lèvre fissurée tremblant quand il sent la chaleur d’Evan le retrouver. Il ne bronche pas, à vrai dire, il le laisse agir à sa guise. Il se sait en sécurité entre ses mains, contrairement aux siennes. Ces mains qui ont souillé un autre corps, qui se sont abattus sur celui de ce garçon qu’il a couru rejoindre en espérant qu’il ne le repousse pas. Car cela aurait été parfaitement légitime.
La suite des événements semble se dérouler alors que son esprit s’est éclipsé de son enveloppe corporelle. Les soins qu’Evan lui procure, ces baisers qu’il ose déposer sur son torse, tout cela se passe sans que Chansol ne parvienne à prononcer le moindre mot. Il est déconnecté de cet instant, pauvre enfant perdu, pauvre enfant dépourvu de tendresse qui a tellement envie de changer à jamais. Malgré lui, son corps frissonne. Malgré lui, ses doigts ont des soubresauts et ses prunelles se sont perdues dans un monde différent. Et s’il avait choisi la voie de son père ? Et s’il s’était montré encore meilleur ? Cela aurait-il changé quelque chose à tout cela ? Chansol l’ignore, mais ce n’est pas le moment d’imaginer ce que l’histoire aurait pu être.
Les jambes ramenées contre son torse, l’eau chaude et le savon, les caresses de son aîné le nettoyant de tout cela, lentement, le jeune homme a l’impression de se détendre. Il ferme une seconde les paupières en abandonnant un léger soupir. La douceur l’enivre et il revient peu à peu à lui. Evan s’est installé en face de lui dans la baignoire et il l’observe en silence toujours. Son cœur s’étreint et ses larmes viennent finalement se perdre dans l’eau claire de leurs deux corps brimés. Chansol frotte ses yeux de son bras d’un geste lent mais les perles salées continuent de glisser, véritable torrent qui sillonne sur son visage, son cou et trempent dans l’eau. Les révélations de son camarade le rendent si confus. Est-ce que le jour finira par se lever ? Haut et brillant dans les cieux.
Parce qu’il essaie d’imaginer, encore, les violences qu’il a fait subir à son aîné tandis qu’il hurlait de détresse à l’intérieur de lui-même. Il n’a fait que détruire un peu plus un homme qui n’a jamais eu de chance. Son myocarde palpite plus fort sous sa poitrine mais les mots demeurent bloqués dans sa gorge. Progressivement, son regard rougit se reporte sur la silhouette de l’autre côté du bain et il finit par se rapprocher d’Evan, déposant sa tête sur son épaule. Etat pitoyable, cœur en vrac. Chansol n’est probablement pas le seul pour qui il pleure en cet instant. Mais il sait au moins qu’il a pu parfaire son image devant sa sœur, la protégeant une fois de plus. Pour elle, rien que pour elle, il se laisserait frapper encore mille fois.

@choi evan
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Re: close your eyes | Sam 15 Mai - 17:59
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outfit - Son sourire satisfait, presque moqueur. Il l’avait subi de nombreux soirs sans rechigner. Son corps encaissait ces mains sans sourciller en se demandant sans cesse de quelle manière pouvait-il lui faire comprendre qu’elle n’en avait pas le pouvoir de le toucher comme elle l’entendait. Bien sûr qu’elle l’avait pourtant eu parce qu’elle avait pleinement conscience qu’il était en chute libre et qu’il serait incapable d’en parler à son père. On ne savait pas qui aurait-il prêt à croire et c’était ce dont il redoutait. Il avait toujours été droit, suivant l’exemplarité de ses deux frères, mais à son âge, on se perdait alors il avait préféré préserver au lieu de le détruire le bonheur factice de la famille qu’ils s’étaient tous donnés la peine à remodeler après le divorce des parents. Il l’avait repoussée une fois, cette fois de trop, même si la première fois l’avait déjà été. Elle s’était sentie outrée, n’en s’était pas moins penchée vers lui, prête à l’embrasser. Son myocarde au bord de l’implosion, il ne savait toujours pas ce qui l’avait retenu de lui mettre son poing en plein visage. La violence. Comme si la violence résolvait tous les problèmes sauf qu’il était bien placé pour savoir que non. À la place, il pleurait toute la nuit, se réveillait toujours en sueur et la tête plein de cauchemars. Il sentait son corps n’avoir plus de force quand celui-ci le tirait jusqu’aux toilettes où il rejetait toute son amertume. Combien de poids avait-il perdu ? Combien de fois avait-il cru que Chansol lui briserait un os de ses poings ? Et toi ?
Il n’eut plus qu’envie de hurler. C’était la première fois que Chansol pleurait devant lui et ça lui déchirait le coeur, lui broyait les entrailles. Son visage se crispa avec une brutalité indéfinie qu’il en eut mal à la mâchoire. Il avait mal pour lui sans en connaître véritablement la raison et les larmes coincées au creux de ses yeux les lui brûlaient. Un supplice inconcevable. Pourquoi devrait-il avoir mal pour lui ? Il était l’une des pièces de ce puzzle qui avait brisé sa vie. Les coups avaient plu sur lui de nombreuses fois qu’il avait cessé de compter et il ne doutait pas qu’il en avait été de-même pour Chansol quand son père le frappait. Il avait supporté, ravalé sa fierté et l’en avait même remercié de ne le frapper qu’à des endroits de son corps non exposés jusqu’à ce qu’il comprenne pourquoi il y avait toujours tenu à le faire. Tant mieux pour eux, Evan avait pu le cacher à son père et ce n’était pas sa belle-mère qui aurait été lui en parler vu qu’elle n’avait fait qu’appuyer sur les cicatrices invisibles. Chansol lui avait fait perdre toute confiance en lui et n’avait même pas cherché à le connaître. À saisir une explication due au fait qu’il s’était toujours laissé faire, même si en soi il n’aurait pas pu faire grand-chose contre une bande de gamins écervelés dont le meneur avait le coeur en vrac. À quoi est-ce que ça lui aurait servi de contre-attaquer ? La violence n’était pour lui qu’un prétexte. Toutefois, il en vint à se demander comment se sentait Chansol d’avoir déjà reproduit salement le chemin paternel.
Sa tête se posa sur son épaule et il ferma les yeux. Son corps se révulsait moins à son encontre bien qu’il en resterait éternellement des séquelles. Il se retourna pour lui faire face et le prit dans ses bras. Il partit enfouir sa tête au creux de son cou et huma le parfum qui se dégageait de sa peau. Il s’était attaché à lui, il n’y avait pas d’autres réponses possibles à ses questions. Son souhait premier n’avait été que d’être son ami, c’était incontestable. Ils n’en seraient pas plus des amis à l’avenir et quoi qu’ils puissent devenir, il désirait le chérir et le protéger parce que ça ne pouvait plus durer. Il le savait mieux que personne.

« Je n’en pouvais plus, Chansol, parvint-il à dire, C’est pour ça que je suis parti. Et toi aussi c’est ce que tu as fait. »

Même s’il l’avait vu à son regard, Chansol avait accepté de voir son père que parce que sa soeur désirait probablement venir étudier ici. Il ne la connaissait pas mais la ressemblance avait été frappante alors, à l’évidence, cette âme perdue n’avait encaissé les coups pour cette même âme égarée. Il le garda contre lui et déposa un baiser contre sa tempe. Il n’avait pas le pouvoir de les sauver tous les deux… ou bien devait-il d’abord se sauver lui-même.

@sun chansol
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Re: close your eyes | Dim 16 Mai - 22:24
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ootd / Les histoires résonnent dans les oreilles, dans les esprits, jusqu’au fond de l’âme pour la faire trembler. Tout entière. Parce qu’ils ne sont que deux enfants aujourd’hui. Deux gamins qui n’ont rien connu d’autres que la douleur d’une famille déchirée, déchirante. Pour Chansol, cependant, avant le divorce de ses parents, la vie était plus douce. Ils étaient unis et les différences faisaient leurs forces, à tous. Et puis le malheur s’est abattu, et le père a tout envoyé valser. Sa vie, leur vie. Homme implacable qui a tout volé à la mère de ses enfants, absolument tout. Pourtant, quand le jeune homme à la chevelure rosée ferme ses paupières et pense au passé, c’est à ces souvenirs agréables qu’il pense. Il les laisse tourner en boucle dans son esprit, comme une lente ritournelle que rien ne viendra briser. Mais elle a déjà volé en éclats.
Tout comme son corps en a subi les dommages, ses souvenirs se sont lentement teintés de noir et de blanc. Un vieux filtre pour une époque révolue. Aujourd’hui, c’est à lui de se créer ses propres mémoires, de faire de son mieux pour les couleurs y demeurent éclatantes comme au premier jour. Est-ce seulement possible ? Son visage reposant contre l’épaule de cet homme qu’il a détruit un peu plus à chaque coup. Parce qu’il a reproduit le même schéma. Cette unique figure d’attachement qu’il a eu au cours de ses années d’adolescents est devenue le reflet de son ignorance. Et la violence n’engendre que la violence.
Un coup ne suffit pas, il est bien placé pour le savoir. Comment juger son père, ainsi ? Il en a fallu deux, puis trois, quatre. Sans arrêt. Les jours se sont transformés en mois et les mois en années. Qu’as-tu fait, Chansol ? Gamin paumé qui n’a eu de cesse de déverser sa rage sur ce garçon qu’il n’a jamais su connaître. Il était aveuglé par la douleur et rien n’a jamais pu lui faire ouvrir les yeux jusqu’à présent. Protéger sa sœur, à tous les prix. Pour qu’elle ne se doute jamais de rien. Sourires de façade. Enfant turbulent aux bonnes notes, pourtant.
Alors qu’Evan l’étreint de sa chaleur, doucement, ses larmes se tarissent alors que ses poumons suffoquent. Il manque d’air. D’un air pur qui viendrait combattre tout le reste, l’emporter et l’enterrer si loin que tout irait enfin mieux. Aux paroles prononcées dans l’atmosphère du bain qui a refroidi, le plus jeune relève le visage pour fixer ces prunelles qui ne cessent de le frapper. Pas un jour n’est passé sans qu’il n’ait pensé à lui depuis l’autre jour, sur la falaise. Leurs ébats, leurs échanges, leurs êtres abandonnés sur les fauteuils élimés d’une voiture empruntée. « Il fallait bien qu’on se sauve, Evan. » Sa voix est rauque, enrouée des coups qu’il a reçus, mêlée à la tendresse de l’aîné. Ses doigts glissent sur la joue d’Evan sans s’y arrêter.
Et puis Chansol prend appui sur les rebords de la baignoire pour s’en extirper. Un pied après l’autre en prenant gare de ne pas tomber, il entoure sa taille d’une serviette sans oser regarder son piètre reflet dans le miroir. Il le connaît, il l’a déjà vu, quelques heures auparavant. Un instant, le sportif observe l’immense chambre dans laquelle le brun les a conduits et ce dernier ne tarde pas à se matérialiser près de lui. Chansol se laisse asseoir au bord du lit mais sa main repousse doucement celle d’Evan quand il veut lui sécher les cheveux. Pourtant, il insiste et Chansol finit par se laisser faire. « Pourquoi est-ce que tu es en train de t’occuper de moi alors que tu devrais me haïr chaque jour ? » La question lui brûle les entrailles. « Je ne suis pas beau à voir, et pourtant, l’autre jour, tu m’as dessiné. » Cela lui est resté en mémoire sans arrêt.

@choi evan
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Re: close your eyes | Lun 17 Mai - 13:33
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outfit - Le luxe. Cette richesse incontournable. Il y avait vécu de nombreuses années, il s’y était noyé. Ça ne l’avait pas attiré même quand il fut en âge de comprendre à quoi cela se référait. Il claquait des doigts, il obtenait ce qu’il désirait. Et après ? Ce n’était que des biens matériels et lui ne souhaitait que l’immatériel. L’insaisissable. Bien sûr qu’il en profita puisqu’on lui permettait de se plonger dans cet argent illimité. Sa famille ne faisait pas partie des plus riches mais leur statut était aisé. Il habita ces maisons aux nombreuses pièces dans lesquelles on s’égarait, il eut son propre atelier de dessin. Tout le matériel qu’il se permit d’acheter n’eut pas pour autant le don de lui donner le sourire. Dessiner l’emmenait dans un autre monde loin du sien mais ne lui faisait pas oublier la dure réalité dans laquelle il appartenait. Différent. En Angleterre, ça n’avait pas eu d’importance, on ne l’avait pas plus aimé pour sa richesse et, en Corée du Sud, on ne l’avait simplement pas aimé d’être étranger. Il eut envie de se défaire de tout. De cet or ruisselant, de cette nationalité qui l’avait fait vivre des années durant avant de l’engouffrer. Il était, certes, légitimement un petit prince capricieux, il était néanmoins une personne différente de celles de la bourgeoisie parce que ce n’était pas avec ces principes et convictions que ses parents l’avaient éduqué. Pas plus pourtant qu’ils ne l’avaient élevé à s’enfuir la queue entre les jambes. Malgré tout.
Elle faisait partie intégrante de lui et elle lui collait à la peau. Il avait pris le strict nécessaire en partant mais s’était arrangé pour transférer tout l’argent qu’il possédait en son nom sur un compte dont lui seul aurait les codes pour y accéder et où personne ne serait capable de l’y retrouver. Il s’était arrangé pour que cet argent n’apparaisse aux yeux de personne et s’était mêlé à la foule des citoyens modestes en arrivant à Séoul où il avait de nouveau rencontré Chansol. Chansol qui regardait ce luxe avec ces mêmes yeux qui se fourvoyaient. Il en eut presque le souffle coupé et déglutit avec difficulté. Il était lui aussi sorti de l’eau après lui et s’était empressé de s’essuyer pour revêtir son boxer et son t-shirt. Il vint se placer devant Chansol, sentit son coeur se serrer de cette main repoussante. Il revint quand même vers lui et lui essuya les cheveux quand les mots tombèrent sans crier gare. Les mêmes qu’il s’était posé l’instant d’avant. Il s’arrêta et se fit rage pour que ses larmes ne se déversent pas sur ses joues. La réponse était évidente, si difficile à prononcer. Ce n’était pas qu’il ne l’admettait, c’était qu’il avait peur que Chansol ne l’accepte pas.

« Et toi, pourquoi est-ce que tu ne parles pas ? »

Il fit glisser la serviette autour de son cou et ancra son regard au sien. Chansol n’était pas là, il n’était pas là. Ça l’effraya plus encore et son regard dériva sur ses cicatrices à son poignet. Est-ce qu’il comptait recommencer ? Lui n’avait pas réessayer de se suicider après avoir tenté une fois alors que l’envie fut tentante plusieurs fois quand il fut loin d’eux tous. Que ce soit dans la chambre de son dortoir ou à se jeter de l’un des ponts ornant la capitale. Plusieurs fois y avait-il songé sans passer à l’acte parce que, s’il était venu sur Séoul, c’était au contraire pour s’acharner à vivre comme on lui avait ôté le droit de mourir. Et Chansol ? Son corps se mit à trembler et il plaqua ses deux mains sur ses joues pour le forcer à capter son regard.

« Parle-moi !, s’emporta-t-il, PARLE-MOI ! »

Parce que je ne te haïs plus, parce que je ne t’ai peut-être jamais détesté.

« C’est moi que je déteste !, continua-t-il, Alors arrête, arrête !, répéta-t-il, Et parle-moi je t’en supplie ! Ne garde pas tout ça pour toi ! »

Ce n’était pas bon de ne rien dire, il le savait mieux que personne. Il s’efforçait du mieux qu’il en était capable et il commençait déjà à lui parler petit à petit mais, d’eux deux, il n’y avait que lui qui avait commencé. Chansol se terrait derrière son mur et c’était pourtant lui qui était venu le trouver. Ses yeux se firent plus suppliants et il se mordit la lèvre inférieure une nouvelle fois que du sang perla à son menton jusqu’à sa gorge.

"At the end of the world
If we can go back in time
Spread the folded wings
I fly to you who I longed for
"

@sun chansol
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Re: close your eyes | Ven 21 Mai - 19:27
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ootd / Et les questions n’ont de cesse de revenir à l’envoyeur. Mauvaise balle de match qui rebondit encore et encore sans obtenir la délivrance de la victoire. Chansol a beau interroger, Evan a beau interroger, les questions demeurent sans la moindre réponse. Pourtant, au fond de lui, le sportif a pourtant l’impression de donner tellement de lui-même à son interlocuteur. Venu le trouver, venu se perdre un peu plus fort contre son âme esseulée, Chansol dévoile ses pires côtés à ce jeune homme. Il le laisse s’occuper de lui comme s’il n’était qu’une maudite poupée de chiffons et, parfois, il se demande si cela n’est pas le cas. Une vulgaire marionnette dont on tire les ficelles au-dessus de sa tête. Et il a beau lutter, afficher de splendides sourires de façade, il n’atteindra jamais les mains de ceux qui régissent son existence. Comme une épée de Damoclès qui ne tombera jamais.
Alors il se contente d’abandonner un soupir, laissant encore Evan sécher ses cheveux jusqu’à ce qu’il en ait assez. Jusqu’à ce que tout ce qu’il contient depuis ces dernières minutes s’échappent et claquent dans l’air. Peut-il seulement lui en vouloir ? Les maux se serrent dans la gorge muette, les maux s’accumulent et finissent pas résonner comme le glas. De ses deux mains posées à plat sur le torse d’Evan, Chansol le repousse sans ménagement. Il a besoin d’air. Il a besoin de respirer. Il ne fait qu’étouffer davantage à chaque pas effectué. Désormais debout, il fixe son camarade de ses prunelles brunes, son cœur cognant avec ferveur dans sa poitrine. « Qu’est-ce que ça changera, Evan ? Hein, dis-moi ce que ça changera ! Est-ce que toi aussi tu me diras ce que tu ressens vraiment plutôt que d’éluder chacune de mes questions ?! » Il glisse une main dans sa chevelure plus tout à fait rosée depuis les dernières semaines.
« Tu veux entendre que je ne suis qu’un idiot ? Mais tu le sais déjà. Tu sais qui je suis vraiment à l’intérieur de moi et c’est pour ça que je fais tous les jours de mon mieux pour m’en repentir. J’ai fracassé ta vie comme mon père continue de fracasser la mienne ! Et je n’ai même pas d’excuses pour tout ça. » Ses mains se serrent en deux poings le long de son corps. La colère l’agace autant que sa propre souffrance. Alors il veut changer d’idées et retourne dans la salle de bain pour se vêtir. Mais l’évidence est qu’ils n’en ont pas fini. Ce n’est que le début, n’est-ce pas ? « Il m’a frappé parce que je ne suis pas le fils dont il a toujours rêvé. Il m’a frappé parce qu’il ne frappera jamais ma petite sœur ! Il m’a frappé pour me hurler que la faire venir dans cette université va l’éloigner de lui et que, peut-être, ainsi, je finirais par tout lui dévoiler. Mais elle n’y est pour rien ! » Ses mains tremblent et la rage régit dans son estomac. Ses iris semblent devenues folles. Tout cela est de bien mauvais goût. Pourquoi ne pas en terminer avec tout ça ?
Chansol revient dans la pièce principale, saisissant le col du teeshirt d’Evan pour le plaquer contre le mur dans un accès de violence incontrôlable. « Tu devrais avoir peur de moi. Pourquoi ce n’est pas le cas ? POURQUOI ? » Et il le secoue une seconde avant de reprendre la parole. « Toi aussi tu ne dis rien, mais ne crois pas que je sois aveugle. Tout cet argent, toute ton histoire de mariage, la violence que tu as subie… ARRÊTE DE FAIRE SEMBLANT ! » Il hurle sans trop savoir pourquoi et son poing répand sa douleur, s’encastrant dans le mur ; parce que la rédemption a déjà commencé. Chansol est à bout de souffle, mais il ne frappera plus qui que ce soit. Jamais. Il n’est qu’un pauvre gosse qui en a gros sur le cœur et les larmes au coin des yeux. Il relâche son aîné en évitant de croiser son regard, se dirigeant vers son sac pour quitter cet endroit oppressant.
Chansol n’est qu’une vitre brisée qui tente malgré tout de recoller ses propres morceaux. Et quand son âme lui crie d’embrasser Evan, son subconscient lui assène qu’il ne mérite même pas de se tenir à ses côtés. Evan lui donne plus que lui ne saura jamais le faire. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer. Evan assure qu’il ne le déteste pas, qu’il ne le haït plus ; alors quoi ? Que ressent-il vraiment pour cet enfant tout juste sorti de l’adolescence et dont les blessures ne sont pas refermées ? Chansol a envie de cogner encore et encore, jusqu’à ce que ses phalanges en explosent. Elles saignent déjà, mais la douleur physique n’est qu’un doucereux leurre pour apaiser les esprits.

"Everybody knows my name now
But somethin' 'bout it still feels strange
Like lookin' in a mirror, tryna steady yourself
And seein' somebody else"


@choi evan
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Re: close your eyes | Ven 21 Mai - 22:39
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outfit - La violence engendre la violence. C’était ce qu’il se répétait tandis que le poing de Chansol s’était abattu à côté de sa tête contre le mur. Sa première réaction fut de fermer les yeux, tremblant de la tête aux pieds, effrayé à l’idée que cette main aurait pu s’abattre de nouveau sur lui. Il s’en voulut de penser de la sorte, il blâma ses réactions chimiques de le mettre en garde contre une personne à laquelle il s’était attaché à ce jour plus que de raison. Il ne désira plus qu’à se recroqueviller sur lui-même et pleurer en attendant que la situation ne se calme. Qu’elle ne s’assèche. Néanmoins, quelles solutions apporterait-il au problème actuel avec une terre aride ? Le désespoir l’assaillit et les mots de Chansol continuaient de s’abattre dans ses esprits avec fracas. Le pire était qu’il ne pouvait même pas lui en vouloir et si Chansol n’avait cessé durant sa colère de se dénigrer, il en vint à le faire tout autant lui aussi. Il ne valait pas mieux que lui, il ne méritait même pas toute cette haine qui n’était même pas dirigé contre lui mais contre l’injustice. Quand il rouvrit les yeux, ce fut pour le voir saisir son sac, prêt à partir, et pendant une fraction de secondes, il songea qu’elle était là la meilleure solution. Sauf que s’il ne le rattrapait pas tout de suite, il savait qu’il ne le reverrait plus. À bout de souffle.
Il se remit droit sur ses deux pieds et lui bloqua le passage devant la sortie. Chansol ne franchirait pas cette porte, il ne le lui autoriserait pas. Ils avaient vécu trop de choses ensemble pour que ça s’arrête là. Est-ce que cette nuit ne valait-elle que le néant ? Ils avaient pourtant couché ensemble et leurs deux corps qui s’étaient emmêlés l’autre soir étaient témoins de toute la tendresse et la douceur qu’ils avaient fait preuve à l’égard l’un envers l’autre. Ce n’était pas que de la souffrance entre eux, c’était plus que cela. Indescriptible mais réel. Présent à l’intérieur de leurs deux âmes égarées. Il chercha son regard où régnait le désordre et la tempête de ses prunelles vacillantes et affolées, difficile à capturer tant il était désorienté et que les murs infranchissables tremblaient sous l’assaut alors que l’envie pour chacun était de se réfugier sous terre.

« Je t’interdis de partir, lui dit-il et le voyant esquisser un mouvement, il le repoussa sans ménagement, Je t’interdis de passer cette porte ! »

Ses mains s’agrippèrent à ses poignets et il secouait la tête en proie à l’accablement. Il avait l’impression de devenir fou et que s’accrocher était vain. Sauf que c’était Chansol qui l’avait poussé à croire contre toute attente que leurs vie pouvaient se parsemer de plus belles couleurs.

« Qu’est-ce que j’ai fait ?, le questionna-t-il, ébranlé, Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu ne veuilles pas de moi ?! Tu m’as dit que tu étais là alors pourquoi est-ce que tu t’en vas ?! »

Il le repoussa encore une fois et le força à s’asseoir sur le bord du lit. Leur problème avait toujours été lié à la communication parce que c’était ce qu’ils ne s’étaient pas adonnés à faire. Ils avaient esquivés habilement et ils s’étaient cachés à répétition pour se retrouver ce soir au pied du mur.

« J’ai peur de toi, avoua-t-il, Ça ne veut pas dire qu’aujourd’hui je me laisserais faire si tu tentes quoi que ce soit. Et à quoi est-ce que ça servirait de te le répéter ? De te dire à chaque fois que je te vois que, oui, tu as bousillé ma vie. Tu m’as piétiné, tu m’as fait croire que j’étais bon à jeter alors que, pire que tes coups, vos mots et vos rires s’insinuaient en moi comme du poison, lui asséna-t-il en sentant son coeur défaillir, J’ai cru qu’en rentrant chez moi, dans cette putain de luxure dont je ne t’ai jamais fait part, je serais à l’abri et je n’y étais même pas. Comment faire quand on a perdu toute crédibilité à l’extérieur pour reprendre le dessus face à la femme qu’aime l’une des personnes les plus chères à vos yeux ? Et moi, qu’est-ce que je faisais pour arranger la situation ? Je pleurais. Je pleurais chaque soir et mon être hurlait mais il n’y avait personne pour m’aider. »

Alors il reprit entre ses doigts fins le poignet de Chansol et l’agita avec brutalité sous leurs nez.

« Et alors ?! Ça ne m’a pas empêché de m’en sortir par mes propres moyens comme tu l’as fait !, continua-t-il, Et on s’est retrouvés. Chansol, prononça-t-il doucement son prénom, Je ne regrette pas un instant d’avoir couché avec toi. Je n’ai pas eu envie d’alléger ma souffrance avec le premier venu, j’ai simplement eu envie de coucher avec toi parce que tu ne m’es pas indifférent. »

Parce que les faits étaient là. Sinon, il ne lui aurait pas permis qu’il ne le touche plus qu’il ne s’était déjà permis de le faire. Cela ne voulait pas dire qu’il possédait des sentiments pour lui mais il s’était assez attaché à lui au point d’avoir eu envie de lui. De désirer avec une force inimaginable qu’il reste auprès de lui et qu’il ne fuit pas plus que lui ne l’avait fait par le passé. Il se mordilla la lèvre inférieure et recula jusqu’au mur le plus proche. La balle était dans son camp.

"You're the only thing that I think I got right
I'll never give you away
'Cause I already made, already made that mistake
"

@sun chansol
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Re: close your eyes | Sam 22 Mai - 11:36
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ootd / Plus il se voit sombrer, Chansol, moins il a envie de renouer avec ses vieux démons. Ceux-là même qui ont marqué ses poignets à vie, ceux-là même qui ont dévoré une partie de son cœur et de son âme. Parce que les vieux démons ne sont jamais très loin, toujours tapis dans un coin à patienter sagement pour surgir au moment où on les attend le moins. Déjà, pourtant, en faisant le pas de venir trouver Evan et non pas de s’enfermer à double tour dans ses hautes sphères, Chansol a laissé la porte entrouverte pour permettre à ces pensées de s’éclipser. Au moins un peu. Un tout petit peu. Il n’a plus envie de se perdre dans ses douleurs quand bien même il le fait malgré lui.
Alors il s’énerve, il s’agace contre lui-même autant qu’il le fait contre Evan, contre son père, contre sa petite sœur, contre tout ce qu’il a pu construire au-delà de ses peurs. Ses phalanges ont rougi, blessées un peu plus ; mais ce n’est pas grand-chose. La douleur le foudroie à peine quand son aîné revient vers lui, bloquant la porte pour qu’il ne sorte pas, bloquant ses bras pour le forcer à faire marche arrière. Le sportif ne lutte qu’une seconde, se retrouvant assis au bord du lit face à Evan qui parvient à son tour à se livrer. Et les maux hurlent de tous ses pores pour venir ricocher contre Chansol avec violence. Il lit avec une aisance particulière ce qu’il a pu vivre au travers de ses prunelles et ça le glace, lui collant un frisson d’effroi le long de l’échine. Ça fait mal. Ça fait affreusement mal. Ses doigts tremblent quand il les serre sur ses cuisses, n’osant même pas détourner son regard de cet homme qui se bat devant lui.

Et moi, Evan, moi je suis effrayé de toi.
De voir combien tu as su grandir alors que je suis resté le même.
Dans le fond, tu as fini par t’élever tandis que je suis retombé au sol avec fracas.
J’aimerais tellement te dire que je suis désolé, que je suis le plus grand des imbéciles et que je ne mérite pas la moindre de tes attentions.
Mais tout ça, tu le sais déjà, n’est-ce pas ?
Pourtant, tu restes auprès de moi et tu essaies de me hisser à ta hauteur.
Je ne suis qu’un piètre danseur, tu sais.


Et les derniers mots s’abattent plus fort, accentuant les battements de son cœur à vif. Chansol aussi se mord la lèvre avec force, retenue extrême pour ne pas imploser, pour ne pas vriller. Qu’a-t-il fait de cet homme si droit ? Mais il arrête de réfléchir quand il voit Evan buter contre le mur. Il se redresse à son tour et vient empoigner le col de son teeshirt pour l’embrasser de tout son saoul. Jouer avec ses lippes, jouant avec sa langue dans un ballet qui leur coupe leur souffle. La chaleur irradie dans toute son âme, véhiculant cette tendresse tant recherchée. Tant pis la douleur à ses propres lèvres, tant pis la douleur dans le reste de son corps.
Il revoit Evan niché au creux de ses bras, à l’arrière de cette voiture empruntée, et depuis ces derniers jours, il n’a eu de cesse d’y penser. Encore et encore. Inlassablement. Et il n’a pas été le seul à le faire. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après toutes ces années de calvaire ? Chansol a détruit sa vie et pourtant Evan ne le repousse pas. Il saisit l’importance de cette seconde chance et il ne veut plus se cacher. Son regard n’a jamais été tourné que vers les hommes, et ce soir, il n’y a que son aîné dans ses prunelles abîmées.
Le baiser rompu, Chansol laisse son front retomber sur l’épaule du plus petit dans un soupir qui enserre son myocarde. Les yeux figés vers le sol, il n’a pas relâché le teeshirt de son amant. « Je ne te ferais plus jamais de mal, Evan. » Un souffle, un murmure qui résonne comme une promesse entre les murs de cette chambre démesurée. Alors, lentement, Chansol se détourne pour contourner son sac au sol et revenir sur la terrasse respirer de l’air frais. Ses poumons se gonflent petit à petit et ses prunelles s’humidifient encore quand il sent la présence de son interlocuteur dans son dos. « J’ai peur, Evan. » Il lui fait de nouveau face et ne lui laisse pas le temps de répondre. Ses bras entourent sa silhouette pour l’enlacer contre lui. Ses phalanges abîmées se liant au teeshirt quand il lui semble alors impossible de pouvoir s’oxygéner correctement.

@choi evan
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Re: close your eyes | 
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