Il était épuisé. Cette rencontre malchanceuse lui tapait sur les nerfs et mettait son coeur à mal. Il n’avait aucun mal à respirer, il le sentait néanmoins se serrer contre sa poitrine. Il dormait mal ces temps-ci, se plongeait excessivement dans ses cours et ne refusait presque plus aucune invitation à des soirées où l’occasion de boire se faisait pressentir. Tout était parti en vrille depuis qu’il sortait avec cette fille et qu’il avait appris que Reo était amoureux de lui - bien qu’il s’en doutait. Il était de ce fait fatigué et que cette femme ne le lâche pas ne faisait que tirer davantage sur la corde. Il pensait qu’il la sèmerait après qu’elle ait pu trouver son livre et qu’il rentrerait au campus universitaire pour reprendre ses recherches et finir au moins l’un de ses dossiers. Il en profiterait pour dormir une petite demi-heure, même si l’heure était plus avancé que prévu dû à sa maladresse. Il savait qu’il devait se reprendre mais c’était plus facile à dire qu’à faire.

« Qu’est-ce que vous êtes en train de faire ? », s’étrangla-t-il presque.

Il s’était pourtant apprêté à répondre à son ton sarcastique d’avant jusqu’à ce qu’il ne la voit tendre sa carte pour payer le tout. Elle était venue avec lui en prétextant qu’il lui en devait une et il avait été prêt à payer pour elle malgré ses maigres revenus au lieu semblait-elle le prendre en pitié. Il avait horreur qu’on puisse le prendre en pitié et visiblement son interlocutrice elle aussi, ceci n’expliquant pas le comportement qu’elle avait depuis qu’il avait renversé son café sur son joli haut probablement hors de prix. Il grimaça et lui saisit le poignet pour l’entraîner à l’extérieur. Les livres étaient payés, il ne pourrait rien y faire de plus.

« Moi non-plus je n’ai pas réellement été éduqué par des parents, s’énerva-t-il, Ça ne m’empêche pas de connaître les bases du savoir-vivre, contrairement à vous. Vous me faites toute une histoire pour au final sortir votre carte et payer également pour moi-même, continua-t-il, Je ne vous ai rien demandé. »

Il se retint de dire qu’il la trouvait égoïste parce que cela n’améliorerait pas la situation.

« Je m’appelle Selyan, dit-il, les dents serrés, poli et respectueux qu'il était malgré tout, et j’ai autre chose à faire que de palabrer avec vous alors si nous en avons fini, permettez-moi de rentrer chez moi. »

Il poussa un léger soupir et se sentit plus exténué qu’il n’y avait quelques minutes. Apercevant un banc derrière eux, il partit s’y asseoir et sortit son téléphone portable parce qu’il l’avait senti vibrer dans sa poche au moment de l’achat. Ce n’était que elle qui avait fini les cours et qui souhaitait le voir. Il lui répondit que dès qu’il le pourrait il l’appellerait, à savoir que tout dépendait de madame face à lui.

hrp:

@jung ae ra

 Tu étais sûrement le pire cauchemar de ce jeunot qui avait croisé ta route. Le moment de malheur, le chat noir. Et quel dommage tu ne pouvais le voir sur son visage, tu ne pouvais voir son regard qui aurait sûrement pu montrer toute cette haine qu'il aurait pu avoir. Toute cette fatigue accumulée. Ta faute était elle si grande lorsque tu ne pouvais distinguer aucune émotions ? Quand tu te contentais de vivre pour toi? Pour éviter de finir dans ces profondeurs si longuement côtoyer ? Etait ce réellement de ta faute ? Tu jouais sûrement aux innocente, ou bien l'étais tu réellement. Son étonnement, sa peur, tu pouvais déjà sentir l'égoïsme. Ou du moins ne pas vouloir payer pour une totale inconnue, ce qui en soit était totalement normal. Sauf que tu l'arrêtais dans ses pensées pour régler le tout. Ignorant même sa première question.

Rien n'allait dans tes actions et pourtant tu écoutais les conseilles. Tu disais bonjour et s'il vous plait mais les gens continuaient de sursauter. Tu payais même les services qu'on te faisait et te voilà trainer comme un vulgaire objet. Qui avait donc la merveilleuse idée de t'apprendre à avoir des problèmes? Tu retenais alors Han Jae et Ha Rang à vouloir t'aider en t'apprenant des bêtises sans nom. Oh les parents. ON t'avait déjà dit de ne pas dire ton opinion dessus. oups. Les lèvres en avant dans un "oh" en comprenant que tu avais touché le point sensible tu ne pus cependant pas enlever ce léger sourire qui se mit sur tes lèvres. Plus on te parlait mal et plus tu semblais apprécier la personne en face. Une preuve de ta folie, ou juste de leur courage que tu admirais, tu ne savais pas réellement.

"  Je n'ai jamais dit que je voulais aller dans les règles de savoir vivre. Et justement c'est parce que tu n'as rien demandé que j'ai fait ça. Par pitié ? Ne vas pas trop loin dans ton petit cerveau... "

Tu espérais qu'il abandonne toute fausse idée d'une générosité pourtant sortie de nul part. Et pourtant il continuait de poliment répondre à tes interrogations, à ne pas chercher qui tu étais, à t'éviter, te laisser. Féroce mais finalement réellement bien éduqué. " Que je te laisse ? C'est toi qui m'a entraîné ici...  "

UNe blague à l'état pur et pourtant tu comprenais. Il te délaissait un instant, que tu pris en plus pour le rejoindre doucement croisant alors les jambes et bras dans un air refrogné. "  Quelle est ton expression maintenant ? La moue ? Les sourcils froncés? Le pas content style ? " Tu ne pouvais qu'imaginer avec des souvenirs lointains qui te manquaient. " Selyan ... tu me détestes pas vrai ? Je suis la pire chose que tu es croisé aujourd'hui.. N'est ce pas ?  "

C'était presque une habitude. De ne pas être cette personne agréable, de ne pas être celle qu'on espérait. Mais ce n'"était pas un problème pour toi, ainsi ils te garderaient en tête des jours, et des jours encore. " Effectivement tu es bien élevé.. du moins comme les gens pensent qu'il faut élever leurs enfants. "

Et s'il voulait partir ? TU ne le retenais pas. Tu ne faisais que converser comme vieille femme perdue. Sans pourtant quitter ce rôle détaché et loin.

"  "
@Jong Selyan

Hop:

Il fouilla dans l’une des poches de sa veste et en sortit un paquet de cigarette et un briquet. Il s’en alluma une en espérant y trouver de l’apaisement et du calme parce qu’elle ne le lâchait pas. Il songea qu’elle avait plus de temps à perdre que lui et il décela qu’au fond d’elle elle devait se sentir seule mais il n’avait pas les moyens de combler le vide de chaque personne alors que lui-même ne parvenait pas à remplir le sien. Les uniques êtres ayant les capacités de le faire, il craignait de les avoir toutes perdues. Il toussota légèrement, la nicotine était, certes, un bon remède, mauvais pour sa santé. Il regarda la cendre devenir poussière et tomber au sol et ferma un instant les yeux. Cette femme représentait l’égoïsme à l’état pur et elle ne s’en cachait pas, peut-être devrait-il apprendre d’elle, lui qui cherchait à ne pas l’être mais qui finissait par l’être indistinctement. Chacun avait sa manière de se protéger.
Il lui lança un regard noir, la colère vaporisée revenant à la rage avec plus d’intensité. Elle ne mâchait pas ses mots, il ne se privera pas d’en faire de-même. Et la veine à sa tempe droite continuait de battre plus violemment et l’empêchait d’y voir plus clair. C’était la toute première fois qu’une personne lui faisait perdre son sang-froid avec autant d’extravagance et c’était difficile pour lui de ne pas succomber. Faire attention pour son coeur malade n’était plus aisé et, les battements du myocarde qui s’agitaient à plus vive allure, ses oreilles n’avaient aucun mal à les percevoir. Puis, cela s’atténua quand il comprit qu’il s’agissait réellement d’un simple mécanisme de défense ; en quoi est-ce que ça l’aiderait de lui donner raison ?

« Vous vous cachez derrière cet égocentrisme, dit-il, Pourquoi ? Qu’est-ce que ça vous apporte ? Vos parents ne vous ont pas donné assez d’attention ? »

Il plongea son regard dans le sien, attendit patiemment sa réaction. Elle était une belle femme, c’était dommage que de telles émotions puissent ternir son joli visage.

« Je ne peux pas vous détester, je ne vous connais pas, s’exprima-t-il calmement, Et pourtant, personne ne me l’a appris ça. Ce ne sont pas les adultes qui m’ont appris à être comme je suis aujourd’hui. »

Il écrasa sa cigarette au sol et se leva pour partir jeter le mégot à la poubelle. Il avait assez trainé aujourd’hui mais quelque chose le retenait à ne pas la laisser encore alors il revint vers elle. Ils n’étaient que deux inconnus impropres au mauvais sort.

@jung ae ra

 Une odeur plus que familière qui venait à tes narines, ramenant le souvenir d'un homme âgé, apparemment stressé par la vie, le travail, abandonnant sa famille à son triste sort, tout ça pour gagner plus de billets, plus de ces paquets qu'il consommait en les interdisant à sa femme. Un égoïsme que tu avais souvent vu, que tu continuais de perpétuer. C'était aussi difficile que de penser à soi ? Une fois qu'on donnait tout aux autres que nous restait il? Donnant ton énergie, ta vie à autrui tu avais su y mettre un terme. Remerciant alors ton éducation individualiste et froide pour te donner le courage de tout couper, de briser ces chaines quitte à te retrouver seule. La solitude t'étant plus supportable que leur présence. Il ne t'avait fallu qu'une interview, qu'un sourire, presque fou, pour briser cette chaîne infernale. Et même si ce jeune homme semblait des plus sympathique, du moins au départ, ton attitude ne changeait pas, comprenant avec difficultés comment se comporter, décidant tout de même d'agir comme tu étais. Se lier aux gens n'était pas dans tes objectifs de toute façon.
Il devait te maudire, te détester mais tu ignorais son regard même si tu le devinais. Sentant le poids de sa rage sur toi, sans pourtant avoir accès à la vision de son expression. La curiosité, elle te piquait pour savoir ce qu'il ressentait, quelle tête faisait il. Croisant alors les bras ton regard tourner vers lui sans jamais le voir tu essayais d'imaginer. Ce que c'était d'être en colère contre quelqu'un au moins de sortir avec furie, de fumer, de vouloir la tuer peut être. Ta gorge dévoilée peut être qu'un jour tu en pousserais un à bout. Et pourtant il semblait que faire autrement soit impossible. Avais tu tenté la gentillesse ? Pas vraiment. Ton langage n'étant pas celui qu'on attendait, tes gestes parlant beaucoup plus sincèrement. Tu sentais ce rapprochement sans que tu ne bouges pourtant. Tu sentais qu'il était temps de se confronter, un léger sourire venant étiré tes lèvres.

"Je ne me cache pas, je suis comme ça.  " Un mensonge à moitié. " Oh, bien joué Sherlock. " Ton visage se rapprochant du sien sans jamais rien derrière la tête tu continuais simplement votre conversation. " Je ne suis jamais blessée. Je n'attends rien, on attend rien de moi. "

Il voulait savoir les bien faits ? Tu lui donnais, peut être qu'il voudrait apprendre à être plus égocentrique, à ne penser qu'à lui. A se foutre du regard des autres. Cependant il avait raison, tu étais une inconnue, inutile de te détester, de te porter dans son coeur, tu n'étais qu'une poussière passagère dans son oeil. Un poids qui finirait par partir.

" On a plus de points communs que tu ne le penses.  " Lâchais tu, sûre de toi, de ses mots, des tiens. " On apprend toujours des adultes, peu importe qui ils sont. " De ses parents, des amis des parents, des gens qui travaillaient, de ceux qu'on croisait, ceux à la télé. Ils étaient partout et faisait qui vous étiez.

Le froid repris son droit et tu supposais son éloignement, bien que rapidement tu entendis ses pas s'arrêter il ne partait pas. "Tu n'es pas satisfait Selyan. Hm.. il te manque quelque chose. L'amour ? Tu veux des parents aimant ? Ou alors .. que tout le monde t'aime ? C'est ambitieux ça.   "

Jouant avec le feu tu avançais pourtant de quelques pas. " Ne sois pas en colère. Je suis juste une inconnue égocentrique qui n'a jamais eu d'amour. Je n'ai pas besoin de ton appréciation, et tu n'as pas besoin de t'épuiser pour moi.  " Une main un peu perdue qui vint se poser sur son épaule après avoir tâtonner l'air. C'était vraiment peu crédible d'être mal voyant, tu te trompais toujours de direction. " Je t'aime bien. " Une folle, une tarée qui passait par là, qui avait eu le malheur de croiser sa route. Cependant une folle qui ne voulait rien de lui, qui n'attendait rien de lui, pas même la satisfaction, une inconnue avec qui il pouvait être lui à cent pour cent.

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@Jong Selyan