sombre


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burn on it

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burn on it | Mar 15 Juin - 16:48
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ootd - Et de nouvelles rencontres se firent. Limpides, dérisoires. Selyan subissait toujours chaque jour toutes sortes de rebondissements comme si au fond un soupçon de malchance lui collait à la peau. En voilà en veux-tu dirait-on. Plus fatigué qu’à l’accoutumée, il s’efforçait pourtant de se reposer tout en veillant à rendre ses devoirs à temps, à réviser pour avoir les meilleures notes - sans savoir qu’il n’en avait pas réellement le besoin -, et à être assidu en cours. Vie monotone quand le temps s’améliorait à l’extérieur et que les premiers rayons de soleil du matin ravivaient les coeurs en peine. Était-ce cela qui avait poussé cette étudiante qu’il connaissait depuis peu à lui demander de sortir avec elle ? Il s’était mal vu refuser et son existence s’était vu dès lors chambouler parce qu’une vie seul n’était pas comparable à une vie à deux, notamment parce que les Coréennes demandent beaucoup d’attention.
Les esprits voguaient ailleurs ces derniers jours, des sentiments naissants quand l’amour se voulait pressant. Néanmoins, même s’il ne regrettait pas son choix, il percevait dans l’air comme une sorte d’amertume. Plus de nouvelles, bonnes nouvelles. Reo ne lui envoyait pas de messages plus que lui ne lui en envoyait. C’était délicat et ça l’avait toujours été. Leur dernière rencontre avait eu des allures de premiers au revoir alors qu’il ne sortait pas encore avec elle. Il essaya de se remémorer depuis combien de temps venaient-ils l’un vers l’autre sans réellement s’en souvenir. Ils s’étaient à peine connus qu’ils s’étaient jetés l’un sur l’autre et, aujourd’hui, il allait devoir y mettre fin. Parce que rien n’était éternel.
Aussi, quand il l’aperçut marchant dans les rues d’Itaewon, faisant face lui aussi à cette chaleur suffocante, il traversa le passage piéton en hâte et le rattrapa par le bras. Voir son visage s’éclairer à son encontre lui serra le coeur et il esquissa un léger sourire qui se voulut rassurant.

« Reo, dit-il, salut. Qu’est-ce que tu fais dans le coin ? »

Parce que pour lui, Itaewon, c’était comme sa maison. Plein d’étrangers, plein de lieux atypiques. Ici, on venait de là-bas et d’ailleurs et ça n’avait aucune importance alors il s’y complaisait. Il n’avait pas d’argent à dépenser, il vaganbondait dans les rues et s’y perdait en venant de temps à autre à discuter avec ces drôles de personnages qui peuplaient les histoires d’humour comme les plus moroses.

@khan reo
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Re: burn on it | Mar 15 Juin - 18:26
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Et l’histoire, inlassablement, a repris son cours lorsqu’ils se sont quittés le lendemain pour ne plus se retrouver. Reo a dû se faire violence en lui-même afin de se dire qu’il ne s’est pas agi d’adieux, qu’il ne s’est agi de rien d’autre que d’une nuit hors du temps entre deux âmes perdues ; seulement, les faits sont que ni l’un ni l’autre n’a eu la force, ou plutôt le courage, de revenir à l’autre. Le cœur serré et les pulsations en émoi, Reo s’est enfermé dans ses propres douleurs, ne souriant de façade pour n’inquiéter personne. Parce qu’il déteste cela, Reo. Il déteste être faible quand il l’a trop été. Appel à l’aide silencieux de l’enfant égaré.
La douleur ne s’en est que décuplée lorsque, par hasard, il a aperçu une jeune femme aux bras de Selyan. Une fois, deux fois, trois fois, la même. Et les bruits de couloir ne sont plus des rumeurs. Précipité dans les toilettes de l’université, Reo a frappé contre la porte battante quand son myocarde arrivait encore à le supporter. Pourquoi, Selyan ? Pourquoi est-ce que je suis incapable de te dire ce que je voudrais vraiment au fond de moi ? Et voilà qu’elle vient de lui voler sa place. Un soubresaut le surprend ; sa place ? Quelle mauvaise ironie. Reo ignore même s’il a eu une quelconque place en-dehors de leurs ébats.
Alors il a continué ses études. Il a continué de rêver un peu plus fort. Pour lui, pour elle. Espérant que, peut-être, il finirait par oublier que Selyan et lui ça fait désormais partie du passé. Aucune attache. Aucune entrave ; n’était-ce pas ce qu’ils avaient choisi ensemble ? Mais Reo n’a fait que mentir depuis le début et il mérite sans doute que ce qui est en train d’arriver. J’ai peur, et personne ne viendra me rassurer. Espèce d’imposteur. L’avidité s’infiltre sous les veines quand les prunelles tentent de s’élever pour s’oxygéner.

Brise tiède qui repousse les cheveux bruns en arrière, Reo retire son pull pour le caler sur son bras. Il a quitté le campus universitaire depuis un petit moment pour s’aventurer dans les rues de Séoul. Il aimerait trouver un nouveau cahier pour le remplir d’un million de notes sur les étoiles. Celles-ci ne le déçoivent jamais à l’inverse des hommes dont lui-même fait partie. Soupir abandonné sur ses lippes rosées lorsqu’il s’apprête à traverser. Main qui vient attraper son bras à la volée alors que ses esprits sont dispersés.
Reo redresse les pupilles vers l’interlocuteur et une vague chaleur s’immisce en lui. Sa bouche s’ouvre à peine, se referme, s’ouvre à nouveau. Qu’est-ce qu’il fait dans le coin ? D’un mouvement plus sec qu’il ne s’en rend compte, il retire son bras de l’étreinte de Selyan. « Je ne fais que me balader. Je voudrais un nouveau cahier, pour les cours. » Il hausse les épaules en se mordant la lèvre inférieure. Comment paraître normal alors qu’à l’intérieur tout fout le camp ? « Et toi, tu n’es pas avec ta copine ? » Amertume indissociable qui s’installe entre les deux hommes, comme cette distance qu’impose Reo.
Qu’est-ce que tu cherches à faire, au juste ? Mais quand tout est déjà détruit, que reste-t-il à reconstruire ?

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Re: burn on it | Jeu 17 Juin - 12:09
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ootd - Reo, tu n’es pas qu’une pièce rapportée. Et les doigts souhaitèrent s’accrocher à ce bras quand celui-ci le repousse machinalement. Crac. La fissure se fit nette, précise et, instinctivement, son regard se baissa. Même par message, même par un appel, il aurait dû le prévenir qu’il avait trouvé quelqu’un et ils en auraient parlé en se revoyant. Seulement, il s’était dit que ça n’aurait fait que le faire fuir davantage alors il s’était contenté d’un silence. Lourd de sens, pesant et culpabilisant. Il avait cru agir comme on l’attendait de lui, il s’était trompé. Encore une fois. Faillir, ne pas réussir, n’être qu’un bon à rien parce que c’était forcément ce qu’il était comme on l’avait abandonné. Vas-tu m’abandonner ? Et le myocarde accéléra la cadence en espérant arriver premier parce que s’il arrive dernier, c’était que cela serait vain. Mais, être premier ne signifiait pas qu’il ferait mieux et il le savait. Bon dernier.

« Pourquoi est-ce que je serais forcément avec elle ? »

Il soutint son regard, prêt à tout faire pour ne pas que le fossé prenne plus d’ampleur. C’était trop tard. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Reo était l’unique personne à laquelle il souhaitait rester attachée aujourd’hui sans réellement savoir pourquoi. Parce qu’ils étaient similaires tous les deux ? C’était ridicule. Ils n’étaient que deux âmes en peine qui avaient comblé leurs besoins dans le sexe et leurs gestes précipités et saccadés n’avaient pas panser même la plus petite blessure ornant leurs corps. Ce n’était pas de la communication qu’ils avaient entrepris, c’était de la noirceur qui avait pris plus de place sur leurs corps. Sauf, qu’inlassablement, il désirait le voir rester à ses côtés comme si cela pouvait se faire aussi aisément sans qu’ils ne couchent ensemble.
Homme de foi, fidèle. Est-ce que cela aurait été plus simple s’il avait été plus qu’un imposteur ? En acceptant de sortir avec elle, il savait ce qu’il engendrerait. Ils savaient l’un comme l’autre que ce jour arriverait et Selyan s’en voulait de ne pas pouvoir continuer à combler les besoins de son ami. Être homosexuel en ce monde n’était pas encore accepté et ne le serait probablement jamais à l’avenir. Leur situation était donc la solution de secours et il l’avait comme jeté à la poubelle en croyant que le mieux était d’attendre de le voir pour le lui dire. Ça aurait dû ! Alors pourquoi est-ce que ça sonne comme s’ils n’allaient plus se revoir ?

« Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit plus tôt, lui dit-il en glissant une main dans sa nuque, Je ne pensais pas que ça te toucherait autant. »

Son regard ne se détachait pas du sien et il déglutit. Cesse de faire l’idiot.

« On croirait presque que tu es amoureux de moi. »

Et si c’était le cas, que ferais-tu ? Quelques gouttes se firent sentir et, surpris, il leva le regard vers le ciel. Il n’annonçait pas de pluie et il n’avait pas emmené de parapluie pour s’abriter. Est-ce que le ciel versait des larmes pour leurs deux êtres en proie au doute ?

@khan reo
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Re: burn on it | Jeu 17 Juin - 18:10
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Et si je ne suis pas qu’une pièce rapportée, pourquoi est-ce que tu m’évinces de la sorte ? Les prunelles se rencontrent enfin, après plusieurs longs jours sans se voir, sans se parler, et pourtant, tout semble avoir changé entre eux. Reo a l’impression de sentir son cœur se serrer quand ses paroles acerbes s’étalent sur Selyan sans lui faire de cadeaux. Parce que Selyan ne lui en a pas fait non plus. Il a enterré sa tête dans un trou et n’en est plus sorti jusqu’à présent. Ne rien dire, ne rien faire ; égoïstement, il a cherché à s’enfuir de cette relation qu’ils avaient instauré entre eux. « Si tu n’es ni avec elle, ni avec moi, avec qui es-tu ? » La rancune sonne comme le glas alors qu’il aimerait s’enivrer de son parfum et de ses bras comme auparavant.
Reo n’a eu de cesse de se souvenir de cette unique soirée où Selyan lui a laissé voir les prémices de ses profondeurs. Il a tenté d’y faire face, noyer les siennes, afin de se concentrer sur cette âme en peine qui ricoche avec violence contre la sienne. Mais ni l’un ni l’autre n’est meilleur. Depuis le début, Reo a obtenu des caresses de Selyan tandis que son cœur était déjà épris. Il savait dès lors qu’il finirait par souffrir un jour ou l’autre. Cependant, son caractère rêveur lui a permis de tout colmater avec tendresse afin d’imaginer que, peut-être, Selyan finirait par tomber amoureux de lui en retour. Mais Reo, t’es-tu bien regardé ?
Lorsqu’il le voit être gêné, lorsqu’il l’aperçoit glisser sa main dans sa nuque, lorsqu’il l’entend prononcer toutes ces paroles, Reo a un petit rire jaune, nerveux. Il se contient encore lorsque ses propres doigts s’agitent, agrippent son teeshirt, s’agacent dans son pull transporté sur le bras. « Je croyais que j’étais plus important que ça pour toi. » Il se sent blessé, mis au placard pour une étudiante qui, à l’évidence, a dû faire la cour une fois ou deux à Selyan avant que celui-ci accepte. Qu’est-ce qu’elle a de plus que Reo ? Des formes différentes ? Une histoire plus simple ? Mais Selyan ne sait rien de Reo, absolument rien.
Il ignore tout des démons qu’il peine à laisser dépasser. Il ignore qu’il s’agit de sa sœur jumelle, cette « personne proche décédée ». Il ignore que son rêve de grandeur s’est brisé en même temps que sa maudite cheville. Il ignore même tout de cette passion dévorante qu’il a réduit en poussière. Il ignore la raison de son attrait pour les étoiles et les constellations. Selyan ne sait que ce que Reo a bien voulu lui offrir durant leurs ébats et, malgré tout, c’est déjà beaucoup plus qu’il n’a offert à quiconque. Une chaleur, des sourires sincères, des désirs d’avenir, des curiosités ; une homosexualité assumée.
Et l’inverse est tout aussi réciproque : Selyan n’a donné à Reo qu’une infime parcelle de lui-même.
Alors, quand l’amusement de Selyan s’égare entre leurs deux silhouettes, en même temps que les gouttes de pluie, Reo a l’impression que tout son corps va finir par s’effondrer. Mais il ne flanchera pas. Les mains en avant, il vient repousser le torse le torse de Selyan, saisissant néanmoins son haut entre ses phalanges. Ses iris rencontrent les siennes et il trouve le courage de tout avouer. « Je le suis depuis le début, mais tu n’as jamais voulu le voir. J’ai toujours espéré qu’un jour tu t’en rendes compte, parce que je suis un lâche et que je ne suis pas capable de te l’avouer ! J’aurais aimé que les choses soient différentes entre nous, je… » Il déglutit en le relâchant, secouant le visage pour évincer l’humidité dans ses yeux. « Je déteste te savoir dans les bras d’une autre. »
Parce que moi, je suis incapable d’en regarder un autre que toi.
Parce que Reo a peur d'être seul. Parce que Reo sait comment tout se termine toujours.

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Re: burn on it | Ven 18 Juin - 15:31
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ootd -
I thank you always that you saved me from tears
Again and again

Reo n’avait pas eu besoin de faire grand-chose. S’accrocher à lui avait été suffisant pour que Selyan se sente un peu mieux comme le fardeau s’avérait trop lourd à porter. En fait, c’était bête mais il détestait cette vie qu’on lui avait offerte. Il était en proie à l’appréhension chaque jour de sa putain d’existence parce qu’à peine capable de comprendre son sens exact on l’avait abandonné comme un vulgaire objet sur un bout de trottoir. Les cris, les larmes ne ramèneraient pas les êtres perdus. Perdus ou partis ? Où êtes-vous, papa, maman ? Aviez-vous une bonne raison de me laisser seul au coeur de la ville sans en éprouver une pointe de culpabilité ? Vous me manquez alors que je ne me souviens plus de vos visages. Revenez, ne me laissez plus seul. Je ne veux plus être seul ! Et ça résonnait à l’intérieur de lui car, malheureusement, les gens venaient et repartaient autour de lui. On ne restait pas auprès de lui comme si lui-même agissait de manière impulsive et les repoussait. Effrayé, terrorisé le gamin, il préférait sans en prendre conscience les jeter tous hors de son gouffre pour ne pas qu’ils chutent avec lui. Trop tard pour certains, il les avait vus mourir sous ses yeux. Quand le prénom déchira le silence nocturne et que la fille aux cheveux auburn s’élança du haut du toit, elle non-plus il n’avait pu la rattraper. Inlassablement, le même schéma se répétait. Alors avoir Reo à ses côtés avait été un peu comme une bouée de sauvetage dans laquelle il avait plongé et il s’était bien fichu de l’user en sachant même que des sentiments se tissaient au fil des jours. Oui, il avait feint.
Et avant que la bouée n’éclate, une nouvelle plus neuve, moins fragilisée, était apparue et il avait sauté dedans à pieds joints sans penser aux conséquences. Il y avait de l’attirance, cela ne justifiait pas non plus tous ses actes. Les mots de Reo ricochèrent contre son âme et réussirent malgré tout à s’insinuer à l’intérieur de lui. Avec qui était-il ? Il n’avait pas dit ne pas sortir avec elle mais il douta. Tout s’ébranla, les murs dressés avec tant de force tremblèrent et la pluie s’abattit avec fureur sur son corps qui perdait pied. Il osait dire que Reo était plus pour lui que ces aventures d’un soir et il l’avait ridiculisé ouvertement. Il tenait à garder contenance face à lui, cependant, les révélations faites lui poignardèrent le coeur. Tu le savais depuis le début. Et il s’était fourvoyé parce que c’était plus facile de se dire que ce n’était pas vrai. Même si lui ne ressentait rien pour lui, il ne méritait pas tout l’amour de Reo. Il ne méritait pas qu’il puisse éprouver une infime parcelle d’émotions pour lui qui ne faisait que profiter. Profiter de cette attraction qui émanait de lui pour combler ses propres besoins. Pourtant, quand les mains relâchèrent son haut déjà trempé, il en rattrapa une.

« Pourquoi est-ce que tu ne me l’as pas dit plus tôt ?!, s’emporta-t-il, Tu le savais très bien ! Tu sais très bien ce que je suis et je… »

Je n’ai fait que profiter de toi.

« Même si cela aurait été réciproque, je ne mérite pas tout ton amour, dit-il, Reo…, souffla-t-il en essayant de capter son regard, Je suis tellement désolé. »

Sauf que les excuses ne balaieront pas l’amertume et la rancune. Il souhaitait le prendre dans ses bras, se convaincre qu’ils seraient capable de se retrouver dans les jours à venir. La fissure se fit plus large et son visage se crispa sous la douleur. Les pleurs ne venaient pas mais l’âme se défragmentait. Cet amour, il n’était pas commun, il était puissant et incomparable.

« Tu n’as pas à porter mon fardeau alors que le tien est déjà bien lourd. »

Il maintint sa main dans la sienne, la serra en sachant que lorsqu’elle glissera d’entre ses doigts ça signerait un arrêt probable dans leur relation. Pourquoi pars-tu là-bas ? Pour souffler un bon coup. Tu parles. Il était parti en espérant se faire sauter la figure car il n’était pas quelqu’un de courageux. Il avait laissé son destin entre les mains du hasard qui n’avait finalement pas bien fait les choses. Toujours vivant, toujours présent, à la fois seul et entouré. Il s’était leurré, il avait voulu garder Reo près de lui en le sachant amoureux de lui. La voilà la raison et ses yeux se voilèrent de tristesse.

The rain falls, I look out the window
You're standing there already waiting for me
I prayed to the heavens
Not to lose you
A fateful encounter
For an inevitable love

@khan reo
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Re: burn on it | Sam 19 Juin - 18:20
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burn on it
Parce qu’à chaque fois, à la fin, il finit toujours par se retrouver seul, Reo. Les événements s’enchaînent et les morts s’ensuivent. Douloureuses, inexplicables. Il sent ses genoux trembler, à cause de la pluie ou bien de la colère, il sent sa cheville vaciller, à cause de l’humidité ou bien de la tristesse. Et son poignet rejette le contact de Selyan sur sa peau alors qu’il n’espèrerait qu’une chose : qu’il le prenne dans ses bras et l’emporte ailleurs pour l’éternité. Mais Selyan ne le fait pas, il ne le fera pas. A la place, il tente de s’excuser, de broder autour d’un seul et même fait. Reo n’est cependant pas aveugle et même si son cœur tambourine dans sa poitrine et qu’il se donne en spectacle sous ces trombes d’eau, sur ce trottoir étroit, il n’est plus à ça près. « Je ne te l’ai pas dit parce que je ne voulais pas que tu t’éloignes de moi ! Je voulais te garder près de moi et cette relation basée sur le sexe a été la seule chose que j’ai trouvé pour que tu me reviennes à chaque fois. »
A ces derniers mots, sa voix se brise comme un million de particules et ses larmes s’unissent aux gouttes de pluie qui dévalent son visage. Ses yeux rougissent aisément quand il les frotte d’un revers de la main, la respiration saccadée sous ces nombreuses révélations qu’il offre à Selyan, mais qu’il s’offre aussi à lui-même. Durant ces derniers mois, il n’a eu de cesse de penser à Selyan, tout le temps, à chaque minute de son existence, à se demander s’il daignerait lui envoyer un message, s’il daignerait penser à lui. L’a-t-il fait en-dehors des draps partagés ? La gorge se serre davantage quand les larmes salées ne peuvent pas s’arrêter. « Arrête. Arrête Selyan ! Tu ne connais rien de mon fardeau ! Tu ne connais absolument rien de moi ! » Ses deux mains reviennent le repousser, brûlant de désir pourtant de l’embrasser et de lui dire de venir avec lui sous les couvertures. Ils sont allés trop loin à présent.
Les maux s’insinuent quand le regard de Reo fusille le visage de son amant. Il se sent trahi, il a l’impression de n’avoir été qu’un passe-temps comme un autre pour Selyan. Il s’en veut envers lui-même d’avoir cru qu’un jour, peut-être, il aurait pu être davantage pour cet homme dont il est tout de suite tombé sous le charme. « Lâche-moi, lâche-moi. » Il le rejette encore parce qu’il espère lui faire comprendre que ce n’est pas de cette manière que cela peut fonctionner. « Tu aurais dû me retenir avant. » Les mots cinglent à travers la pluie, ricochent contre leurs deux carcasses fracassées.

Toi et moi, nous sommes voués à l’échec de ce monde disgracieux. J’aurais aimé te montrer les plus belles étoiles. Aujourd’hui, c’est le noir qui s’empare de mon cœur. Un noir intersidéral dont les ténèbres m’ont toujours effrayé. Pourtant, elles sont tous les jours présentes en moi. Pardon. Pardon de n’être qu’un lâche et un rêveur.

Aujourd’hui, c’est son cœur qu’il lui tend de ses deux mains, lui donnant la vision de ses douleurs enfouies. Reo veut encore lui donner alors qu’il n’obtiendra rien d’autre en retour. « On aurait peut-être pu s’alléger de quelques poids ensemble, et regarde-nous. » Regrets amers qui emprisonnent son cœur. Reo passe une main dans ses cheveux trempés, qui lui collent au front, aux tempes, avant de se baisser pour ramasser son pull tombé. « Retourne jouer avec elle, peut-être qu’elle sera plus forte que moi. » Et dans ses prunelles, à Reo, le message est pourtant si hurlant.

Selyan, je ne veux pas que tu m’abandonnes.

Codage par Libella - @jong selyan
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Re: burn on it | Dim 20 Juin - 13:46
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ootd - Égoïste qui agit pour ne pas l’être mais qui le fut plus que les autres. Les excuses ne suffirent pas à ramener l’être amoureux et leur relation venait d’éclater à leurs figures en des millions de morceaux tranchants. Lacérants leurs âmes déjà explosées et ils eurent beau tendre les mains pour que des pièces tombent entre leurs mains, elles leurs échappèrent entre les doigts. L’un comme l’autre avait failli et ils n’avaient plus qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Tout particulièrement Selyan. Il avait cru qu’en coinçant dans un coin de sa tête cette vérité particulière il parviendrait à y échapper alors qu’il n’était pas dupe. Reo s’était contenté de ces soirs d’infortune tous ces jours d’apitoiement mais il aurait un jour soit pris le courage de se confesser à lui, soit de le laisser à son triste sort pour ne plus avoir à souffrir. Il le comprenait terriblement sans le comprendre parfaitement. Égoïste. Il pensait agir pour le bien des autres et faire de son mieux mais maladroit au possible, les dégâts engendrés étaient plus puissants qu’une bombe larguée sur leurs deux êtres tourmentés. Un baume sur leurs plaies ne suffirait pas à endiguer les ravages causés par la bombe, trop tard.
Corps qui lui échappa encore une fois quand avant il se mêlait au sien avec une aisance aux caractéristiques incroyables. Avaient-ils été jamais proches ? Les mots étaient balancés contre lui tels des balles atteignant leurs cibles en suivant une trajectoire précise. Et l’organe faisant vivre le pantin désarticulé rata un nouveau battement et se serra que respirer devint impraticable car les larmes de Reo débordèrent de la crue. C’était pourtant vrai. Ils ne se connaissaient pas, ils n’avaient faits que s’égarer dans des draps qui n’étaient pas les leurs. Ils s’étaient tus et s’étaient mus l’un dans l’autre en sachant pertinemment que l’un comme l’autre ils souffraient de maux irréparables. Ils avaient passé des nuits ensemble et au lieu de s’exprimer, ils n’avaient fait que s’apprendre sur le terrain du corps alors les barrières autour du myocarde s’enlisèrent. Des excuses ne suffiront pas à te rattraper et je le sais mais pardonne-moi mon incompétence. Tu le sais, pourtant, tu m’as apporté plus que n’importe qui ait pu m’apporter. Seulement, je ne peux pas t’offrir ce que tu désires. Ce n’est pas moi qui comblera ton vide parce que je ne suis que néant. Le comprends-tu ?
Et ce fut plus qu’insupportable. Il hurla. Il se mit à hurler en glissant ses mains sur son visage. Effrayé. Reo se retourna mais ne s’arrêta pas. Il se recroquevilla sur lui-même et saisit ses cheveux entre ses doigts malheureux. Il fixa le sol de ses yeux exorbités, fatigués de cette existence, et la respiration ne se calma. Le cerveau vogua en trombe, la vision vacilla. Il allait s’évanouir quand un parapluie prit place au-dessus de lui. Il releva la tête et croisa le regard d’un être cher.

***

ootd - Quelques jours passèrent et il s’efforçait de suivre le cours de sa vie. Le nom de Reo résonnait malgré tout en lui et, lorsqu’il l’aperçut à cette soirée à laquelle il venait d’arriver avec sa petite-amie, il déglutit. Ce ne fut pas ce qu’il voulut, il ne désirait pas l’importuner mais, de fil en aiguille, ils se retrouvèrent à côté de lui. Son verre entre les mains, il essayait de faire bonne figure et de s’assurer que tout se passe pour le mieux.

« Salut, je suis Sakae, se présenta sa petite-amie sans qu’il ne s’y attende, Tu es Reo, c’est ça ? J’ai beaucoup entendu parler de toi. »

Il faillit s’étouffer avec son verre. Il regarda sa petite-amie sans comprendre où elle voulait en venir mais ce n’était pas méchant. Elle était comme ça, naturelle, ouverte à toutes rencontres car elle estimait que chaque personne aussi bonnes soient-elles méritait d’être connue.

@khan reo
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Re: burn on it | Dim 20 Juin - 21:14
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burn on it
"In your coldly frozen world
There is no warmth anywhere
Even if I reach out my hand ugly
So I can't even reach you
So dangerously, it keeps going"


Alors le temps reprend son cours, comme si aucun événement disgracieux n'était venu le surprendre. Parce que l'horloge continue de tourner, inlassable, et le cœur n'a de cesse de perdre des morceaux. Dispute dont il est revenu malade, Reo, au sens propre comme au figuré. Yeux rougis qui se sont permis de pleurer jusqu'à ce que les vannes se referment, doucement. Larmes qu'il a versé en pensant à tout ce qu'il a pu dévoiler à Selyan et qui, finalement, n'a jamais eu d'autres sens que celui qu'il a lui-même bien voulu accorder dans ses rêves. Douloureuse utopie quand il faut ouvrir les paupières et affronter le monde extérieur. Parce que Selyan n'a rien fait pour le retenir. Absolument rien. Et ça lui donne encore envie de vomir. De tout rendre jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus.
Car même de sa passion, il ne peut guère s'enivrer.
Foutue cheville, corps foutu. Bon à jeter à la poubelle. Selyan n'a-t-il pas eu raison de s'en débarrasser ? Reo ne devrait-il pas y songer avec plus de sérieux ? Soupir abandonné entre deux cahiers, pupilles qui suffoquent autant que les poumons. Rejeté, abandonné ; pauvre gamin perdu qui ignore dans quelle direction aller à présent. Il se demande si son existence a réellement une importance, si, de là-haut, Rea serait capable de lui donner un signe. Juste un petit signe. N'importe lequel. Mais tout est brisé à jamais. Il est terrorisé, Reo, et personne ne viendra le sauver.

"Torment and hurt again
Even if it looks like a contradiction
Even if it's all a dream, I’m fine"


Ce ne sont que quelques jours plus tard qu'il trouve le courage de se faire emporter par quelques amis à l'une de ces fêtes organisées. Ils en ont marre de le voir traîner des pieds, de le voir affalé et ils veulent le voir sourire. Plus facile à dire qu'à faire, à l'évidence. D'autant plus que le destin semble remettre Selyan sur sa route, lui et cette demoiselle accrochée à son bras. Nausée violente qui retourne l'estomac de Reo et lui donne envie de s'enfuir à toutes jambes. Seulement, on le retient, on le tient et on l'installe, là.
Juste à côté d'elle et de son parfum qui tambourine dans son esprit ; elle ne sent pas comme lui. « Au moins il t’a parlé de moi, contrairement au fait qu’il ne m’ait jamais rien dit à propos de toi. » Railleries évadées de ses lippes rosées qu'il finit par tremper dans le cocktail qu'on vient de servir. La nourriture ne lui donne clairement pas faim et cette rencontre lui laisse un goût amer dans la bouche. Selyan se tient à quelques mètres de lui et il agit comme si rien ne s'était passé. Selyan, m'as-tu effacé de ta vie en si peu de temps ? Les phalanges de Reo blanchissent en serrant plus fort son gobelet prêt à exploser à son image.

"No more, bury your worries and regrets, keep all in
Burn the pain and hurt, burn it
Even the sadness that draped in flames whiter
I'll bloom in me"


Une minute plus tard, le jeune homme préfère se relever pour s'éloigner, avant que les choses ne deviennent trop compliquées pour lui. Cependant, même s'il n'a pas particulièrement envie de rester ici, il se dit qu'il a le droit d'y être et de s'amuser. Si Selyan veut le jouer ainsi, Reo sera meilleur que lui. Au moins sur ça. Et tant pis s'il passe pour un gamin épris - il n'en a plus rien à faire. Les verres s'enchaînent et son côté téméraire s'éveille au fur et à mesure, vicieux et sournois. « Oups, pardon. Je ne t’avais pas vu. » Moue faussement confuse lorsqu'il vient de bousculer Sakae. Haussement d'épaules quand il reprend sa soirée. Corps qui vient rejoindre ceux des autres sur la piste de danse. Regarde-moi, Selyan. Regarde-moi bien, car ce soir ne fait que commencer.


Codage par Libella - @jong selyan
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Re: burn on it | Jeu 24 Juin - 11:26
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ootd - On les avait faits se connaître par pur hasard. On s’était dit qu’ils s’entendraient bien comme tous les autres et on n’irait pas prétendre le contraire. Enfin, si. Tout ce qu’ils avaient appris l’un de l’autre c’était au lit et en fait, ils ne se connaissaient pas réellement. Ils n’étaient même pas sûrs de s’entendre car ils n’avaient pas essayé. Ils s’étaient noyés dans les draps et il n’y avait eu rien de plus. Une vague promesse d’un rendez-vous oublié parce que Selyan avait tout envoyé balancer par terre comme si la peur lui nouerait fort les entrailles qu’il serait incapable de respirer. Avoir la chance de faire la connaissance de Reo et savoir que leur semblant d’amitié ne tenait qu’à un fil, qu’aurait-il pu faire de plus ? Il ne désirait que le garder près de lui mais il n’avait pas bougé le petit doigt pour le faire. Il avait laissé faire le temps comme avec le reste alors la bombe leur avait explosé à la figure et les dégâts continuaient de se faire sentir. Des excuses ne suffiront plus, il devrait déplacer l’univers tout entier pour ravoir l’étoile scintillante à ses côtés. En as-tu envie ?
Sauf qu’il ne pouvait pas fermer les yeux face aux détails invisibles. Cette situation le rendait malade parce qu’il n’avait pas une seule fois agi de la sorte durant son existence. Il avait été plus qu’un idiot, il avait ridiculisé, blessé une personne alors qu’il ne souhaitait que son bonheur. Visiblement, c’était trop demander de commander de la joie pour chaque être cher peuplant son entourage. Reo n’était pourtant rien de plus rien de moins qu’une aventure d’un soir vue et revue, c’était surprenant qu’il puisse le considérer comme plus. C’était néanmoins le cas et le savoir malheureux par sa faute ne le faisait pas aller mieux. Qu’avait-il cru ? Peut-être qu’en feignant ne pas savoir les sentiments naissants deviendraient néants et s’effaceront avec le temps. Que tu es pathétique, Selyan. Reo n’était pas amoureux de lui, Reo était amoureux de lui à en crever et ça l’effrayait. Avait-il jamais vu quelqu’un l’aimer comme Reo l’aimer ? Mais que sais-tu de moi ? Pas plus que ce que je sais de toi. Je suis un poison, Reo, et c’est d’un mirage dont tu es tombé amoureux. Et les pensées amères se mélangèrent aux songes tourmentées. Inhaler devint angoissant comme ça l’avait incessamment été. Et les remèdes devinrent insuffisants que ce fut plus aisé de s’enliser dans les déboires éternelles.
Donc il continua de se laisser emporter et ne s’excusa plus de la fatigue accumulée par sa faute. C’était à lui de faire les présentations, elle le devança et la réponse fut cinglante. Elle haussa un sourcil, jeta un coup d’oeil à Selyan qui souhaita disparaître. Arrête de souhaiter, agis. Agis, affirme-toi. Et la scène qui lui offrit Reo ne fit que le rendre mal à l’aise. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait une personne se noircir par sa faute et sa vision se brouilla. Il ne réagit pas à l’interaction entre les deux êtres éperdument amoureux de lui quand lui ne l’était même pas. De toute façon, il n’en eut pas besoin.

« Je peux savoir pour qui est-ce que tu te prends ?, dit-elle en poussant Reo vers le bord de la piscine, Dis-le tout de suite si tu as un problème avec moi au lieu de tourner autour du sujet. Moi, je fais de mon mieux pour être agréable avec toi parce que tu n’imagines même pas à quel point il tient à toi, fronça-t-elle les sourcils, Si ton problème est qu’il a préféré me choisir, c’est avec lui qu’il faut voir ça, pas moi. »

Il resta de loin à les observer, n’en entendit pas moins les propos balancés. Son regarda alla de sa petite-amie à Reo et il se sentit mal que ça en vienne jusque là entre eux. Ça exultait autour de lui de voir qu’une femme et qu’un homme se battait pour ses yeux doux - comme ils disaient - alors qu’à lui ça ne lui faisait que du mal. Il se rendit compte qu’il ne savait même plus où il en était. Le chemin s’était volatilisé devant lui et il était égaré.

"Sometimes I just wanna quit
Tell my life I'm done with it
When it feels too painful
Sometimes I just wanna say
I love myself but not today
When it feels too painful
I smash my broken heart of gold"

@khan reo
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Re: burn on it | Sam 26 Juin - 11:00
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burn on it
Et s’il ne se reconnait pas, Reo, c’est que l’amour lui fait faire n’importe quoi. Jamais jusqu’alors il ne s’est mis à agir de la sorte, bousculant, énervant, sans ménagement la personne que celui dont il est tombé amoureux a choisi. Parce qu’avec Selyan, tout est différent. Tout a toujours été différent sans que pourtant il ne puisse vraiment bien l’expliquer. Il y a eu des soirs où ils se sont trouvés par hasard, il y a eu des soirs où les messages se sont envoyés ; par besoin, par désir, par solitude. Jeu dans lequel Reo s’est plongé pour que son aîné ne le quitte jamais et, pourtant, le résultat est probablement au-delà de ce qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Alors que ses doigts s’agrippent avec vigueur à son gobelet qu’il porte à ses lèvres, il se dit que, peut-être, en buvant tout son soûl, il finirait par avoir moins mal à ce cœur qui n’en finit plus de se fragmenter.
Pensées néfastes qui gangrènent dans son esprit quand, une minute seulement, il se retrouve seul au milieu de la foule. A graviter là, parmi tous ces corps qui n’en ont rien à faire des autres. A s’abîmer un peu plus alors qu’il ferait mieux de partir s’enfouir sous ses couvertures. A hurler dans son âme barricadée, tenter de se débattre ; mais pour qui, pour quoi ? Pour prouver qu’il n’est pas touché ? Mauvaise solution que d’offrir le spectacle de sa déchéance aux yeux et aux sus de tous… pourtant, combien sont-ils à réellement l’observer ? Et toi, Selyan, est-ce que tu vois combien je suis maladroit et incapable de surmonter ma propre peine ? Soupir abandonné alors qu’il quitte la piste de danse, dégoûté de lui, d’eux, de tout.
Alors, inévitablement, les problèmes finissent par prendre de l’ampleur et Reo n’est toujours pas décidé à se laisser faire. Regard sombre braqué sur le visage de la poupée, il la hait. Elle et tout ce qu’elle peut représenter. Elle et tout ce qu’elle a fait pour Selyan. Jalousie incroyable, décuplée par l’effet de l’alcool, et le voilà en train de lui répondre sans se gêner. « S’il tient autant que ça à moi, il n’a qu’à venir me le dire lui-même au lieu de passer par sa prétendue petite copine. Tu ne sais rien de tout ça, tu n’avais pas le droit ! » Et c’est à son tour de la repousser, parce qu’elle l’envahit et se croit plus maligne. « Tu n’avais pas le droit de me le prendre ! » Douleur exacerbée d’un gamin paumé qui a fait de son mieux pour se raccrocher quelque part à quelqu’un. Mais il sait, Reo, que Selyan ne lui appartient pas, qu’il ne peut pas prétendre à cela.
Jeux de mains maladroits qui les plongent et les noient. Fracas dans l’eau de leurs deux corps emportés, Reo abandonne un cri de douleur quand sa cheville abîmée reste accrochée au rebord de la piscine. Les larmes envahissent ses yeux quand il tente de nager, de remonter à la surface, repoussant tout et tout le monde alors que l’attention est rivée sur lui. Il n’entend même plus la demoiselle s’énerver, trempée, démaquillée. Il ne veut pas qu’on l’aide, et surtout pas Selyan. Parce que tout ça, c’est sa faute. « Laisse-moi, laisse-moi, laisse-moi ! » Il se débat avec acharnement tandis que ses vêtements lui collent à la peau, que ses cheveux tapissent son front et que ses mains demeurent bloquées autour de sa cheville. Les mémoires du passé ne l’ont jamais quitté et il aimerait que Selyan l’emporte et l’entraîne. Fous-moi la paix. Je t’aime et je te hais.


Codage par Libella - @jong selyan
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