proposant des performances publiques tous les soirs d'halloween, on pourrait croire à une exception quand on la voit danser entre les tables et les clients. la pâtisserie n'est pas bondée en cette fin de journée mais il n'est pas rare de voir des retardataires se présenter. se perdre une petite heure dans cette décoration qui met harry potter à l'honneur, tout en dégustant de magnifiques saveurs, voici ce qui est proposé ici. yujin, en tant que grande amoureuse des serpentards, est ravie d'évoluer dans cet univers même si le métier de vendeuse et/ou serveuse possède son lot de complexité. son plateau à la main, la blonde pense faire sa dernière course de la journée avant de pouvoir s'accorder un temps de répit. c'est sans compter sur la musique qui résonne dans le commerce. celle-ci signale l'arrivée d'un nouveau client. heureusement pour eux, employés ou consommateurs, le thème musical est changé régulièrement si ce n'est tous les jours. rian, sa patronne a donc pensé à tout. en attendant, l'étudiante passe ses mains sur son tablier, habitude qu'elle a pris bien qu'elle ait trois mois d'expérience à son compteur. et encore, il s'agit d'un temps partiel ! la vie universitaire demande beaucoup d'investissement ains que ses diverses activités en tant que make up fx. d'ailleurs, elle espère pouvoir utiliser ses compétences à bon-escient lors d'une prochaine soirée organisée dans les parages. yujin devrait le suggérer à sa supérieure directe. cette dernière a toujours pris le temps de l'écouter, elle et ses rêveries. en attendant, son regard finit par se poser sur le jeune homme sans qu'elle puisse croiser le sien. en effet, son aîné semble chercher quelque chose ou serait-ce... quelqu'un ? elle n'a pas l'impression de l'avoir déjà vu, pas dans cet environnement. marquant un temps d'arrêt, yujin se reprend et se dirige vers lui, se trouvant moins confiante pour une raison qu'elle ignore. les secondes défilent et les traits de l'inconnu sont plus visibles. une part d'elle s'interroge sur son identité. sa silhouette lui parle mais la demoiselle est incapable de mettre un nom sur son visage. sûrement car sa mémoire a décidé de classer cette partie de sa vie... guidée par son professionnalisme, un sourire se dessine sur ses jolies lèvres. " monsieur, bonjour. je peux vous aider ? "

yujin n'est pas une flemmarde mais voir un client débarquer à une heure si tardive la dérange un peu. elle ne comprend pas pourquoi les personnes décident d'arriver au dernier moment. est-ce un manque de respect envers les serveurs ? le client est un véritable roi ici. enfin, pour leur défense, le rythme soutenu exigé à l'ensemble des salariés dans ce pays ne permet aucune souplesse. elle espère néanmoins qu'il ne compte pas faire perdurer sa visite trop longtemps afin qu'elle puisse partir à l'heure. la jeune femme doit effectivement rejoindre sa meilleure amie. les deux vont s'évertuer à monter une chorégraphie de toute pièce, ce qui risque de leur demander beaucoup de patience et d'efforts physiques. plantant son regard vers l'inconnu, elle esquisse un sourire de convenance pour l'accueillir comme il se doit. veut-il prendre à emporter ? à l'expression affichée sur son visage, elle continue d'imaginer le motif de sa visite. peut-être qu'il souhaite prendre un cours de magie. la blonde rêverait de pouvoir suivre un cours de son film préféré mais heureusement, cet homme charmant lui répond à temps. quelqu'un ? l'étudiante se retient de froncer ses sourcils. " oh. cette personne est une habituée ? " elle ne veut pas paraître trop curieuse mais s'il décide de dévoiler son nom, yujin pourrait toujours transmettre un message. si la demoiselle n'est pas la serveuse la plus ancienne à l'amortentia, elle connaît au moins quelques noms. mais vu son air abattu, l'étudiante est convaincue qu'elle ne sera pas en mesure de lui venir en aide. en attendant, le client finit par se présenter, ce qui l'étonne un peu. si la danseuse n'a rien à cacher, elle ne comprend pas vraiment où il veut en venir. à croire que cet homme est une énigme. elle improvise dans un humour bancal mais qui l'amuse pour autant. " yujin malefoy. maison serpertard. " c'est que son magnifique blond correspond très bien à la chevelure de ses favoris et à son niveau de réflexion. yujin s'est sentie obligée de détendre l'atmosphère. qui sait ? il pourrait toujours récupérer son sourire... " hm... oui ? " dit-elle d'une voix hésitante. la jeune femme suit des études en psychologie... de quoi se forger une première expérience en la matière. et puis, sa façon de la tutoyer correctement peut démontrer son besoin de s'exprimer. et vu son histoire, la demoiselle ne saurait lui dire non. toutefois, il n'est pas question de l'imiter. il s'agit de son aîné. " ma patronne n'est pas là aujourd'hui. ça devrait aller. " yujin jette un coup d'oeil autour d'elle afin de voir si les derniers clients sont servis. la voie est donc libre. toujours armée de son plateau, elle décide de s'approcher de la table de ce fameux jeha et lui rend une carte des desserts. " je ne sais pas si vous me laissez carte blanche alors tenez. vous pouvez découvrir les nouveautés à la première page. " son sourire vendeur est collé à son visage avant de surenchérir. elle non plus, elle ne perd pas le nord. " la potion d'amnésie connaît un franc succès. si vous êtes curieux. " malgré son invitation, yujin place son travail en premier. personne ne pourra le servir si ce n'est elle.

si le client décline son identité avec efficacité, il ne suit pas le même schéma pour signifier l'origine de sa visite au café. la blonde ne parvient pas à rattacher les indices, certainement trop étonnée par cette conversation. si elle ne le considère pas comme une personne dangereuse, elle se méfie tout de même. ce n'est pas du genre de sa patronne de lui faire passer des tests étranges, surtout que celle-ci est plutôt satisfaite de son travail. ce jeha n'a pas forcément le comportement d'un client au quotidien même si effectivement, il peut correspondre au client égoïste qui se pointe toujours avant la fermeture. elle se met à rire avant de se diriger derrière le comptoir pour préparer sa boisson ou plutôt leur boisson. en effet, il ne cesse d'insister pour que la belle s'invite à sa table. elle n'est pas contre le fait de pouvoir s'asseoir quelques instants même si elle craint le moment où elle devra se relever. jetant un coup d'oeil sur le siège disponible à ses côtés, yujin en fait qu'à sa tête et s'installe en face. ainsi, elle pourra surveiller si d'autres clients égoïstes arrivent ou si les derniers présents décident de quitter les yeux. le service est un véritable jeu et maintenant, l'étudiante commence bien à connaître ses règles. vient ensuite une série de questions à l'égard de rian. " elle est avenante avec tout le monde. " résume t-elle simplement. la demoiselle se retient d'arquer un sourcil. pourquoi a t-elle la sensation qu'il souhaitait rencontrer la gérante de l'établissement ? elle joue l'innocente mais commence à s'inquiéter pour rian. qui est cet homme ? un harceleur ? " oh... vous venez contrôler l'établissement ?! je n'ai pas les habilitations pour vous faire la visite. je comprends mieux vos questions. " bien sûr, elle se doute que c'est loin d'être le cas. il ne serait pas aussi familier, et surtout il porterait une tenue plus adéquate. peut-être qu'il finira par être plus explicite sur ses attentions. " assez longtemps pour ne pas vous renverser du café dessus. rassurez-vous. " yujin lui offre un sourire et lui fait un signe de la tête pour qu'il puisse déguster cette boisson ou potion, selon les croyances de chacun. moqueuse, elle lui répond du tac-au-tac. " mais peut-être que je ne souhaite pas vous aider à rajeunir.. c'est trop tard maintenant ! " il lui a tendu une perche, elle n'a pas pu se retenir. " tes questions par rapport au café m'étonnent. est-ce que tu cherches un nouveau endroit où travailler. ça se passe mal là où tu es ? " cette fois-ci, la blonde est plus sincère. " alors cette boisson ? j'ai bien choisi ? "

Après avoir servi le client, la blonde guette sa réaction, par habitude. Si travailler dans une telle pâtisserie la rend fière, ce sentiment augmente quand les expressions surprises s'affichent sur le visage de ces inconnus. Le jeune homme décrit la boisson avec perfection. Elle est originale et même si Yujin aurait tendance à tilter sur l'utilisation du mot " mais ", elle est ravie d'entendre un tel discours. Rien de nouveau sous les tropiques mais elle apprécie les gens qui ne sont pas avares en compliments. Parfois, rien que des petits mots gentils peuvent remonter le moral, surtout pour les personnes qui travaillent durs derrière. Toutefois, c'est avec un léger soupçon de prétention que la serveur lui répond : " Avec toutes les fois où on me pose cette question, ça ne serait clairement plus un secret. " Elle imite à son tour et lève son pouce, satisfaite de lui avoir proposé la bonne suggestion.  " Bien occupé ? Vous travaillez dans quel domaine ? " Apparemment, la curiosité l'a contaminé. Pourquoi serait-il le seul à poser des questions aujourd'hui ? Puis, Yujin le voit agiter ce badge accroché autour de son cou. Elle fronce les sourcils et se concentre sur les écritures malgré les mouvements de son aîné. Un médecin ? La demoiselle ne réagit pas. Si elle a bien quelque chose qu'elle n'apprécie pas dans ce doux monde, c'est ce milieu... Elle ne doute pas de ses compétences mais le médical lui rappelle des mauvais souvenirs, encore ancrés en elle. Yujin cache son soulagement quand il finit par lui avouer la visite de sa venue. " Oh ? Vous connaissez Ri An ? " Elle plante son regard de nouveau sur la carte comme si cela pourrait lui parler plus facilement. Est-ce que sa patronne a déjà cité son prénom dans une conversation ? Elle ne pense pas. Les jeunes femmes s'entendent mais n'évoquent pas non plus leur vie privée. Peut-être qu'elle en saura plus par la suite. " Je suis étudiante. Je suis inscrite dans un cursus de .. psychologie. " Elle se racle la gorge. Si le monde s'ouvre peu à peu, la jeune femme s'entend toujours à tout type de remarque quand elle fait référence à ses études. Mais elle qui voulait bouger les choses, autant le dire directement, non ? " Et tu es sûr qu'elle aime les surprises ? Je n'ai pas souvenir qu'elle m'ait évoqué des études en médecine.. " Yujin retire son écharpe aux couleurs vertes de sa maison d'appartenance. " Je me permets, je commençais à avoir un petit chaud là-dessous. " Elle la pose sur la chaise libre à ses côtés. " Tu travailles dans quel service ? "  

la connaître, un euphémisme. sur le bout des doigts, par cœur. abracadabra, les questionnements seront amenés à rejoindre l'esprit de son interlocutrice ; curiosité piquée à vif. une crise situationnelle est rencontrée. le garçon s'offre alors, le loisir d'inciter la demoiselle à le rejoindre au travers d'une confession, de légers murmures. “ c'est un secret. „ à ces mots, un ricanement cristallin sera amené à se faire entendre ; soldé, d'un clin d'œil. ainsi, il clôturait l'idée de devoir en dévoiler d'avantage si ce n'est, son désir de s'entretenir avec la propriétaire. idée futile et semée d'embûches. “ des études de psychologie, donc. original et inattendu. „ sourcils froncés, il l'observait avec d'avantage de sérieux. “ est-ce intéressant ? j'ai toujours été curieux à l'égard de ce domaine ; voir, connaître, comprendre autrui. „ à l'aide d'un simple regard, d'une gestuelle quelconque ou de vulgaires paroles. des génies du mal. “ j'ai étudié dans différents domaines ; aujourd'hui, je suis interne et principalement axé vers les urgences. je n'ai donc, pas de vie sociale, pas de sommeil et encore moins de jours de repos. si ce n'est, des rares occasions comme celles-ci. „ boisson terminée, il fut amené à se redresser (difficilement, mais sûrement). il est temps.

il se fait tard. assez tard, pour se rendre à l'évidence que la principale raison de sa venue ne sera aucunement en mesure de pointer le bout de son nez. il se décide alors. retroussant ses manches. “ il est tard, l'heure de fermeture est dépassée. je t'ai retardé, laisse-moi t'offrir mon aide pour remettre les derniers détails en ordre. „ gentleman des temps modernes, simplement concerné face à l'idée de délaisser la demoiselle seule, en cet antre. aussitôt, il s'aventure auprès de la vaisselle délaissée par les derniers clients afin de rassembler le tout. la vaisselle, cela devrait être dans ses cordes. “ inutile de refuser, j'ai déjà mis la main à la pate. ce sont mes excuses formulées en geste pour t'avoir retardé sur le timing de la fermeture. „ à ces mots, l'eau brûlant coulait à flot à l'encontre de son échine. chaque parcelle de vaisselle sera nettoyée et essuyée avec un certain sérieux. “ je compte sur toi. motus, bouche cousue. ces moments resteront entre toi et moi. „ un sourire, qui se souhaitait sincère. il est temps, de jouer sa dernière carte.



 

Elle enchaîne les séries de questions si anodines aux yeux de tous mais si vitales pour elle. Depuis que son regard s’est posé sur cet homme, elle a cette étrange sensation de déjà-vu. Dans ce type de situation, c’est souvent désagréable. Il a beau être charmant, une partie d’elle lui chuchote de rester méfiante. Si elle a bien compris l’objet de sa visite, elle veut s’assurer qu’il ne fasse aucun mal à sa patronne. Pourquoi être aussi secret ? La blonde n’est pas certaine de pouvoir respecter la partie de son contrat. “ Ça l’est. S’intéresser aux autres et les comprendre devrait être le minimum pour chaque corps de métier. Trouver des solutions pour éviter tout impact, aussi. J’ai encore de nombreuses années d’étude devant moi. “ Yujin n’a pas encore pu se spécialiser. L’avenir l’invitera à s’orienter vers une option ou une autre. Pendant ce temps, elle profitera de chaque source de savoir, aussi fatiguant soit-il. Elle pourra plus facilement comprendre ce qui s’est passé pour elle et peut-être trouver une solution à ses problématiques encore actuelles, par moment. “ Vous devez être déçu. Avoir un temps de repos et vous voilà bredouille. “ Mais la vie nous fait souvent comprendre que nous devons nous armer de patience pour réussir. Le médecin risque de revenir à la charge d’une façon ou d’une autre. Elle en est convaincue.  

Yujin ne refuse pas son aide quand il souhaite débarrasser et s’occuper de la vaisselle. Elle lui offre un sourire. “ Si je ne peux pas dire non alors. ” De son côté, elle s’efforce à nettoyer les tables et à ranger les dernières chaises avant de le suivre derrière. A hauteur de l’évier, elle se heurte maladroitement contre lui en voulant rincer son éponge dans le bac. “ Oh désolé. “ Elle entend un léger bruit comme un prospectus qui glisse sur le sol. La jeune femme l’écoute parler tout en récupérant l’objet par terre. Sa carte professionnelle. Son champ de vision se fixe avec intensité sur sa photo de lui, légèrement plus jeune d’un an ou deux environ. Elle se souvient de lui, ça y est. Elle est paralysée, détestant tomber sur une personne qu’elle a croisé à cette époque. Lui qui parlait de son envie de comprendre les gens précédemment, n’avait-il pas cerné son mal-être ? Elle range la carte dans la poche arrière de son pantalon et se retrouve muette pendant plusieurs minutes. Je Ha se dirige vers la sortie de la pâtisserie et elle le raccompagne poliment. Elle ne sait pas encore quoi faire de cette information. L’ignorer ou en parler ? Yujin ne peut pas le laisser partir sans sa carte mais... Des mots finissent par sortir de sa bouche. “ Quand tu ne me demandes de rien dire. Parles-tu de ce soir ou bien... “ Elle relève le menton vers lui et lui tend sa carte en serrant les dents. “ De notre rencontre précédente ? “  

c'est un au revoir et non, un adieu. il l'espérait. au-delà de ces agissements égoïstes, s'engouffre un sentiment de culpabilité. coupable, de ces méfaits. ce n'est que lorsqu'il fut amené à rejoindre l'extérieur qu'un énième questionnement fut dévoilé. une sollicitation, un souvenir d'antan. (. . .) en son esprit, les images sont floues. il n'était — dès lors, qu'un étudiant. humble, naïf et curieux. la demoiselle qui se dressait à son encontre était alors, une patiente. une échine qui fut meurtrie et remodelé. une maladie rare, il ne l'oublierait guère. et pourtant, en signe de respect il s'était ainsi tût. “ le secret professionnel, c'est un secret que je ne brise jamais. „ à ces mots, intercepter sa carte. du bout des doigts, l'emporter afin de la glisser au creux de l'une de ses poches. “ le présent passe, le passé n'est plus rien, et l'avenir est incertain. „ d'un sourire qui se souhaitait sincère et rassurant, il agissait de manière hésitante. “ je ne suis pas un tortionnaire qui s'offre le loisir de prêcher ses anciens patients dans l'espoir de les torturer de longues années après les faits. „ d'un ricanement qui vogue dans l'air, sa chevelure sera délicatement secouée. loin de là. un dossier clos, un visage qui se devait d'être oublié. son esprit interceptait bien trop d'informations pour être amené à agir de la sorte. mémoire sélective, disait on.

“ rassurée ? à moins que, notre secret d'aujourd'hui ne soit dévoilé ; peut-être deviendrais-je d'avantage méchant. „ ce sont des menaces, en l'air. une simple boutade qui se souhaite faire sourire son interlocutrice (à première vue, tendue). le garçon s'offrait le loisir d'agir de la sorte, apaiser les mœurs. apaiser l'esprit tourmenter de son interlocutrice, il l'espérait secrètement.