Ae Ra & Hae Jin
Non, Hae Jin n’avait même pas pris la peine de réfléchir quand il s’était empressé de se saisir de ses affaires puis de sortir rapidement de son bureau. Il aurait pourtant dû, après tout il connaissait Ae Ra et sa personnalité plus qu’unique, cependant dès que la jeune femme avait mentionné le mot urgence, son cerveau avait visiblement cessé de fonctionner correctement. Ce n’était pas parce qu’ils se chamaillaient toujours comme un chien et un chat qu’ils ne s’appréciaient pas, qu’ils ne se respectaient pas non plus ; à dire vrai, ils ne traîneraient pas ensemble s’ils n’étaient pas en mesure de se supporter. Voilà pourquoi il était donc normal pour le jeune homme de s’inquiéter à peine une telle phrase rétorquée… En vérité, il n’avait pas tout compris ce que la demoiselle lui avait déclaré, simplement que c’était urgent et qu’il devait venir de suite ; après tout ce qu’il avait vécu, tout ce qu’il avait perdu, Hae Jin était la dernière personne à plaisanter sur ce genre de choses. Tant pis s’il exagérait ou s’il s’inquiétait pour au final pas grand-chose, il préférait ça plutôt que passer à côté d’un incident qu’il aurait pu éviter. Tant pis s’il se faisait un nombre incalculable de fois par ce genre de manigance, il se connaissait pour savoir qu’il réagirait toujours de la même manière et s’en tracasserait toujours autant.

Pas une seule seconde le garçon n’avait hésité, il s’était dépêché pour la rejoindre, courant comme il le pouvait et c’était la raison pour laquelle il était arrivé tout essoufflé, les mains sur les genoux le temps de récupérer sa respiration. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » L’avait-il aussitôt questionné avant de l’observer de haut en bas, s’assurant qu’elle n’était pas blessée ou dieu ne savait quoi d’autre. « Tu vas bien ?? » Il ne lui avait même pas laissé le temps de répondre à sa première question qu’il avait déjà enchaîné sur une deuxième hors qui pouvait-il lui s’il était inquiet ? Ae Ra n’avait pourtant pas l’air d’aller mal toutefois Hae Jin ne pouvait pas deviner que l’urgence de la jeune femme n’était en réalité pas aussi importante que ce qu’il croyait.

Ae Ra & @Seon Hae Jin

Tu n'étais pas méchante, juste particulière. Comme toutes tes relations. Mêlant des amitiés sans nom à des histoires de haine tu flottais entre la joie et la colère. C'était ton quotidien, mais rien de fou, simplement de compliqué. Pour toi, il s'agissait d'une vie que tu maîtrisais , pour les autres un enfer surement. Seul Han Jae et Ha Rang te comprenaient complètement, bien qu'au fond ils devaient se demander quelle mouche te piquait de temps à autre. L'enfance. C'était elle, la principale cause de tes troubles. La peur venant en seconde. L'enfant en toi réclamait tant d'attention qu'elle t'étouffait, elle t'empêchait de grandir, de devenir celle que tu aurais pu être. L'enfant n'avait jamais eu l'affection et l'amour était un mot étranger. Ignorant comment le montrer, comment l'accepter tu faisais ce que tu voulais, sous prétexte d'être une personne horrible. Une personne que personne ne voulait côtoyer. Tellement plus simple d'être celle évitée, celle que tu avais toujours été. Et pourtant, certaines personnes venaient toquer à ta porte, restait boire l'apéro et finissait par être dans ton quotidien. Ou plus précisément sur ton journal d'appel. Comme ce nom qui revenait pour que tu puisses grommeler contre quelqu'un alors que tu l'appelais lorsque ton temps était libre. Lorsque tu te retrouvais seule et que l'ennuie et la faim se mêlait. Tu ne voulais pas être seule, tu ne pouvais pas être seule.
Et quoi de mieux pour que les gens ne s'en rendent pas compte que de leur dire que l'urgence était là ? L'urgence de ne pas te laisser seule, dans le noir. Des flash te rappelant à quelle point cette solitude était pénible.

Quelques minutes plus tard la porte s'ouvrait sur un homme bien essoufflé. Un clic sur l'heure et tu entendais un chiffre qui te palliait: il s'était dépêché et rien qu'à attendre sa respiration tu devenais son parcours pressé par le temps, laissant tes lèvres s'étirer en un sourire. Te levant de ta chaise tu ne prenais pas le temps de répondre directement attrapant simplement ton sac en faisant retentir tes talons sur le sol dur. " Je vais mal. J'ai extrêmement faim.. Allons manger. Je ne voulais pas manger seule. " Avouais tu sans la moindre honte, ou même hésitation, laissant croire que tu vivais avec ça aussi bien que ta maladie. Un masque rodé, que tu ne voulais presque plus porter, mais impossible d'enlever tant la vulnérabilité t'aurait rattrapé. " Très beau record tu es arrivé très vite, bravo. " Une vraie peste, comme on les aime.

Ae Ra & Hae Jin
Pourquoi Ae Ra ne savait-elle jamais faire comme les autres ? Cette question, Hae Jin se le posait des tas de fois et bien qu’il connaissait la réponse, il persistait à s’interroger malgré tout. Il avait plus de points communs avec la jeune femme qu’il n’y paraissait et c’était bien la raison pour laquelle ils s’entendaient même si leur relation pouvait sembler électrique. Il la comprenait, il avait conscience où elle voulait en venir en agissant de la sorte, néanmoins ce n’était pas correct, ce n’était pas juste non plus. Elle aurait simplement pu l’appeler en lui rétorquant qu’elle avait faim, qu’elle souhaitait déjeuner ensemble, il n’aurait pas dit non et cela lui aurait évité de s’inquiéter inutilement. Dans ces moments là, Hae Jin se sentait si faible parce qu’il se faisait toujours avoir comme un bleu et il avait beau savoir qu’on jouait de lui, il continuait à se tracasser malgré tout. Il n’avait pas envie d’éprouver de regrets car il n’avait pas répondu présent à un moment où on avait le plus besoin de lui toutefois ça ne l’empêchait pas de vouloir l’étriper une fois la supercherie découverte. Evidemment qu’il lui en voulait de l’avoir fait courir de la sorte, d’avoir prétexter une urgence quand il n’y en avait pas vraiment et d’avoir utilisé son point faible contre lui.

Toutefois, le jeune homme n’avait rien exprimé de ce qu’il ressentait et encore moins de cette envie qu’il avait de la secouer ; son unique réaction avait été de lever les yeux au ciel puis de soupirer. « Tu ne pouvais pas juste dire ça au lieu de raconter des conneries ? » Lui avait-il demandé malgré tout calmement avant de prendre la route à ses côtés. « Il n’y a pas de quoi être fier. » Et le pire dans tout ça, il ne pouvait même pas lui dire que la prochaine fois, il ne courrait pas aussi vite, car il savait pertinemment qu’il le ferait. « Je sais que ça ne te gêne pas de m’inquiéter mais quand même. » Cette fois-ci, Hae Jin n’avait pu que souffler légèrement, secouant quelque peu sa tête à droite et à gauche, blasé par cette situation. « Tu peux simplement dire que tu as faim, je comprendrais. » Lui non plus n’aimait pas être seul bien qu’il ne l’avouait jamais à haute voix, qu’il ne se l’avouait pas à lui-même également ; il était en mesure de comprendre un tel besoin et à choisir, il préférait se déplacer à plus d’une reprise, quitte à abandonner son travail, pour lui faire plaisir plutôt qu’elle lui fasse une telle frayeur à chaque fois.

Ae Ra & @Seon Hae Jin

Il était une fois, un jeune homme qui criait au loup. On t'avait raconté cette histoire, la voix basse, l'oreille tendue, les frissons prenant place sur ta peau tandis que ta mère tentait de te prévenir. "Il criait tellement au loup qu'un jour... où fit mine de ne pas l'entendre. Tu sais ce qu'il se passa ce jour Ae Ra ? " Tes souvenirs étaient clairs, limpides et re-dessinaient toutes les couleurs de cette scène pourtant sombre. "Il se fit manger par le loup, parce que personne ne l'avait cru". Ta gorge se serrait toujours. Avais tu déjà crié ? Avant de demander cette aide précieuse? T'étais tu plains? Avais tu ouvert la bouche pour d'autres paroles que des politesses familiales ? Pourquoi le loup avait il réussi à te dévorer? Aujourd'hui pourtant tu criais pour tout, et n'importe quoi. Un jour, tu crierais et personne ne viendrait. Tu le savais. Mais en attendant, tu te rassurais de le voir débouler à grande vitesse dans ton bureau. Que ton cri ait été entendu et cru. Un jour il ne viendrait plus.

" Des conneries ? Quelles conneries ? C'est urgent, c'est grave.. Hah Jin. J'ai faim ! " N'était ce pas un des besoins les plus importants? Etait il fou de dire que ce n'était rien? "Fière ? De ? " Jouant l'innocente tu voulais lui montrer un sourire forcé, mais un sourire quand même. Il avait déjà vu ce comportement bien trop de fois pour son bien. "J'aime ça.. " Dis tu sans la moindre honte. Croisant les bras dans l'ascenseur alors que les portes ne se fermaient. " J'aime t'inquiéter. Est ce que c'est de ma faute ? " Une honnêteté tranchante, un regard qui se plongeait sur lui sans pourtant réellement le voir. " si je dis que j'ai faim et que tu viens... je peux me dire que tu as faim aussi.. que tu me fais une faveur. Quand tu viens en t'inquiétant je sais que tu tiens encore à moi. " Un énième sourire franchis tes lèvres. Jamais d'une joie pleine et assumée. Mais celui ci révélait que tout était vrai. Tu ne réfléchissais pas comme les autres Ae Ra. Mais c'était ce qui faisait ton charme. " On mange quoi ? " Eviter de tourner autour d'un sujet sensible, éviter de le laisser réfléchir et le laisser imaginer que tu crevais de ce besoin d'être dans la tête des gens. Parce qu'un jour Ae ra, tu crieras, et personne ne viendra.

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Ae Ra & Hae Jin
Hae Jin ne savait pas pendant combien de temps il allait encore continuer d’accourir lorsque la jeune femme l’appelait, mimant la détresse dans laquelle elle n’était pas. Certes, il préférait s’inquiéter pour rien plutôt que passer à côté d’une chose qu’il avait refusé de voir, néanmoins lorsqu’il posait ses yeux sur elle, il finissait toujours par s’en vouloir de s’être précipité autant. Il aimerait être capable de lui faire une blague, de refuser de la croire et venir quand même, simplement pour noter sa réaction, seulement Hae Jin n’était pas ainsi. Il avait beau souvent mentir sur les sourires qu’il affichait, il n’était pas fourbe à ce point non plus. Hors, évidemment qu’il était remonté en cet instant, qu’il aurait aimé que Ae Ra soit plus franche plutôt que lui trouver de mauvaises excuses. Il était en mesure de comprendre la fierté qui se cachait probablement derrière ce type de comportement cependant ça n’en restait pas moins frustrant. Parce que si elle ne souhaitait simplement pas manger toute seule, ça aussi il aurait pu le comprendre et il serait venu volontiers malgré ô combien il pouvait être occupé. Il espérait, vainement, que la prochaine fois sa camarade n’agisse pas de cette manière et arrête de prétexter des urgences qui n’existaient guère.

« Non. Avoir faim n’est pas une urgence. » Le PDG n’avait pu que souffler doucement à cette réflexion, se demandant même pourquoi il cherchait à se justifier alors que c’était évident que la demoiselle ne l’écouterait jamais. En plus, elle se plaisait à jouer les innocentes et plutôt que lui répondre, il s’était contenté de lever ses yeux au ciel ; bien sûr qu’Ae Ra était fière de le faire tourner en bourrique de cette façon, il le voyait bien. « C’est de ta faute. Il n’y a rien d’amusant à inquiéter quelqu’un. » Ferait-elle pareille si les rôles étaient inversés ? Il l’ignorait puis en réalité, jamais il ne se permettrait de tourmenter quelqu’un juste pour son petit plaisir personnel. C’était joué de ses faiblesses et même s’il ne l’avouait pas à haute voix, il détestait ça. « Sauf qu’il risque d’arriver un moment où je ne viendrais plus parce que tu ne dis que des bêtises. » Sincèrement, Hae Jin était capable de se mettre à sa place ; lui aussi connaissait ce sentiment d’insécurité et la solitude avait toujours eu le don de l’effrayer, ça le touchait même qu’elle le visualise ainsi cependant il faudrait qu’elle se rende compte que, non, ce n’était pas la solution. « Et ça ne voudrait pas dire que je ne tiens plus à toi, juste que j’ai arrêté de croire en tes urgences. » Cette simple idée le tracassait vraiment, parce qu’il avait réellement peur qu’un jour finisse par arriver alors que pour une fois, Ae Ra ne mentirait pas. « Tu n’es pas obligée d’être honnête si tu ne le veux pas, je te demande simplement d’arrêter d’utiliser ce genre d’excuses. Je viendrais quoi que tu dises. » Il lui sourit sur ses propos, réellement sincère dans ce qu’il déclarait. « Ce que tu veux, je te suis. » Hae Jin n’était pas du genre difficile en ce qui concernait la nourriture puis la jeune femme était celle qui l’avait appelé, il préférait la laisser choisir.

Ae Ra & @Seon Hae Jin

Combien de temps ça allait durer ? Pendant combien de temps garderais tu ce masque rigide sans peur, qui cachait une fillette effrayée de ne plus rien voir. De disparaître une fois l'inutilité révélée. Peut être que Eui Geon avait raison, peut être que tu étais inutilen te laisserait de côté. Ta mère ne t'avait porté que pour ses rêves de grandeur, tu en étais convaincue. Alors qu'en était il de toi maintenant ? Qui allait venir à ton secours ? Il était venu, il avait accouru et tu ne pouvais mentir: cela te rassurait. Tu voulais essayer encore et encore, comme un enfant qui découvrait l'électricité.L'appeler, le voir essoufflé, te gronder lui promettre de ne plus recommencer, et finir par recommencer. Un cercle vicieux qui n'en finissait par, car il ne semblait pas déterminé à te lâcher, malgré tout ce que tu lui faisais subir. Rassurant, mais jamais assez pour ton insécurité. Alors ton regard semblait vide de toute émotions en le regardant, comme si tu ne comprenais rien à ce qu'il te baragouinait, que tu ne savais pas ce que l'inquiétude était. Il t'arrivait très rarement de t'inquiéter pour les autres, tu devais l'avouer. Dans tous les cas, tu étais sûre qu'il ne voyait pas cette joie danser dans tes pupilles, celles ci voilées au fur et à mesure de ton existence. Mais il pourrait le comprendre, l'accepter peut être pas, mais le comprendre.. tu en étais sûre.

Ah bon? Pourtant tu étais sûre d'avoir vu dans un documentaire qu'il était impossible de vivre sans se nourrir. T'aurait on menti ? Ou jouais tu au imbécile ? " Ah Sorry" Tu n'étais pas vraiment désolée, tu n'étais pas vraiment celle que tu prétendais être non plus. Au fond tu pensais comprendre la frustration de ton comportement mais tu ne pouvais t'empêcher d'agir comme si tout t'était dû, comme si tout était normal. C'était la seule raison pour laquelle tu respirais. La seule qui te gardait encore en vie. Amusant. Ce mot t'avait été si inconnu pendant des années que tu semblais chercher à rattraper le temps perdu. Cependant tu ne pouvais mettre les émotions des autres de côté. La preuve était cette phrase poignante et vraie que prononçait Hae Jin. Il ne viendrait plus. Il ne te croirait plus et déciderait délibérément de ne plus venir. Un jour il te tournera le dos. Une image perçante et blessante qui te glaçait le sang faisant de ton visage une pierre sans vie. Une poupée sans âme, des yeux vides. "J'ai compris.  " Tu entendais. Tu étais aveugle mais pas sourde. Tu comprenais, têtue mais pas conne. Et tu te faisais violence pour tenter de mettre du changement dans ta vie, en passant par ta façon d'être avec les autres. Tel un enfant à qui on expliquait que son comportement n'était pas bon tu entendais les critiques comme un chat mal éduqué. Et tu ne pouvais qu'écouter. " Tu devrais faire attention à qui tu crois.  " Avoir confiance en toi ? une mauvaise idée, alors que tu le savais: jamais tu ne lui ferais du mal. Mais il devait se protéger. C'était ton seul conseil d'amie. Il viendrait ? Peu importe l'excuse ? Peut être. Sûrement. Probablement. Sans hésitation. Alors pourquoi tu crevais de les voir s'inquiéter à ton sujet ? Narcissisme ? Besoin de reconnaissance ? Les psychologues pouvaient dire ce qu'ils voulaient. Tu avais peur de disparaître sans que personne ne s'en rende compte. Tu avais peur d'appeler à l'aide encore et encore, et de ne tomber que sur le silence, l'ignorance. Reprenant contenance et ce dos si droit qui marquait une confiance presque exécerbée tu pris ton sac pour sortir de ton bureau. " Bibimbap. " Tu en avais si peu mangé, salade, légumes, évitant le riz comme la peste, tu voulais te plonger encore une fois dans cette tradition perdue. Ton pas sûr ne semblait jamais vaciller mais il n'était que supercherie. " Je ne connais pas les restau du coin, tu sais qui en fait des bons ? " Ce n'était pas comme si tu pouvais te renseigner sur internet. Comme si tu pouvais lire les avis. Certes ton application lisait le tout pour toi, mais quelle perte de temps.
Ce ne fut qu'une fois le restaurant trouvé, la place attribué que tu pouvais te détendre semblant ravie de ce choix rien qu'aux odeurs émanant des autres tables. " J'ai hâte de goûté. Alors, que faisais tu Hae Jin ? Avant que je ne vienne ruiner ta vie. " C'était une façon très magistrale de lui demander ce qu'il faisait avant que tu ne l'appelle.

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Ae Ra & Hae Jin
C’était toujours difficile de deviner ce que pensait les autres, il n’était après tout pas dans leur tête pour savoir ce qu’ils songeaient réellement. Hors, Hae Jin avait beau comprendre la jeune femme, savoir pourquoi elle faisait ça, cela n’enlevait pas le fait qu’il n’appréciait pas son comportement. Parce qu’elle l’inquiétait, parce qu’elle jouait sans arrêt de ses faiblesses et que par la même occasion, indirectement, elle le blessait. Il ne voulait pas paraître dur ou méchant avec elle néanmoins il n’avait pu faire autrement qu’essayer aussi de lui faire comprendre ce qu’elle risquait de perdre. Il ne savait pas si un jour viendrait et il cesserait de se précipiter comme il le faisait ; il n’était pas devin, il ne pouvait pas connaître tous ses agissements à l’avenir cependant cela lui semblait logique. A force de mentir et de prétexter des urgences inexistantes, lui risquait de ne plus en être alerté au bout d’un moment… Et à dire vrai, il ne souhaitait pas en arriver là, parce qu’il ne voulait pas manquer ce jour où Ae Ra aurait vraiment besoin de lui. Il avait déjà commis cette erreur par le passé, il n’avait pas envie de recommencer et c’était également la raison pour laquelle, bien qu’il avait conscience au fond de lui que la jeune femme lui mentait, qu’il continuait encore et toujours de se presser, le cœur serré, à chacun de ses coups de fil. Elle clamait avoir compris, lui ignorait si c’était réellement le cas, toutefois il l’espérait sincèrement. Il aimerait vraiment que la prochaine fois qu’elle l’appelle car elle ne désirait pas manger toute seule, elle n’utiliserait pas une autre urgence mais parviendrait à lui trouver une autre excuse. C’était tout ce qu’il demandait, elle n’était même pas obligée de lui révéler la vérité si elle ne le voulait pas, juste qu’elle cessait d’appuyer à l’endroit où ça faisait le plus mal. « Je n’ai jamais dit que je te croyais. Je m’efforce de te croire même si je sais, au fond, qu’il y a de fortes chances à ce que tu mentes. » Puisque s’il ne le faisait pas, il aurait arrêté de venir depuis bien longtemps déjà. Il continuait de s’inquiéter, de se faire du souci pour elle et de ne paniquer, même si une part de lui persistait à lui dicter qu’elle le manipulait encore. C’était sa manière de rester présent pour elle et de s’assurer que, quoi qu’elle puisse dire, il viendrait quand même ; il ne savait simplement pas combien de temps ce genre de manège perdurerait.

Lui sourire, Hae Jin n’avait pas hésité à le faire puisqu’il n’était pas fâché et que tout ce qu’il voulait était d’exprimer son point de vue. Maintenant c’était l’heure pour aller manger donc comme il l’avait déclaré, il mangerait ce que la jeune femme désirait. Du Bibimbap. C’était parfait pour lui, la raison pour laquelle il l’avait suivi sans rechigner. « Oui, je suis déjà venu par ici avec des collègues. Il y en a un pas très loin qui propose un large choix de plats et qui est vraiment délicieux. » Sans parler de la taille des assiettes qui était vraiment impressionnante pour le prix proposé. « Tu n’as qu’à me suivre cette fois. » Et en peu de temps, une dizaine de minute tout au plus, le restaurant avait été trouvé puis ils étaient désormais installés. « A ton avis. Que voulais-tu que je fasse ? Je travaillais. » Encore et toujours. C’était comme s’il n’avait que ce mot à la bouche hors il aimait son travail et ça lui permettait de ne jamais se perdre dans des réflexions trop négatives. « Ma vie n’est pas encore ruinée, heureusement. » Toutefois elle le serait bien assez tôt si Ae Ra continuait de l’inquiéter inutilement de la sorte ; une pensée qu’il avait préféré garder pour lui, ne souhaitant pas revenir sur un sujet à présent clos.

Ae Ra & @Seon Hae Jin
Loin de toi l'idée de le blesser. Même si cela sonnait faux dans une bouche qui n'avait pensé qu'à elle depuis des années tu ne pouvais pas dire que le heurter te faisait plaisir.Certaines personnes étaient plus prompts à te satisfaire de leur souffrance. Or Hae Jin ne faisait clairement pas parti de cette catégorie. Alors pourquoi continuais tu ? Un besoin vital de voir dans les yeux des autres de l'inquiétude ? Tu espérais peut être, au fond, qu'il parte. Qu'il arrête de venir à ton secours comme si tu le méritais. Des sentiments assez flous et contraires se mélangeaient. Entre la peur de perdre ton entourage et l'envie d'être seule. Donner de l'espoir en quelqu'un, le croire, tu en avais fait les frais, bien trop jeune. Aujourd'hui tu n'acceptais plus aucun sentiment qui demandait ces deux choses précieuses. Han Jae et Ha rang étant les derniers à s'être infiltrés sans permission, tu ne tenais pas à voir un troisième prendre possession de ce coeur que tu fermais bien trop fort pour ton propre bien. Peut être qu'il aurait raison de partir, et tu lui donnais raison, mais au fond, tu le vivrais mal. Peut être même qu'il avait déjà une place.
Et ton esprit tordu, têtu et chiant aurait pu tout oublié, recommencer encore et encore jusqu'à ce qu'il disparaisse et que tu le maudisses en plantant des aiguilles dans une poupée vaudou à son effigie , mais ses paroles te stoppèrent. Il ne te croyait pas vraiment mais venait quand même ? Quel genre de personne stupide faisait ça ? Quel idiot revenait encore en sachant que c'était faux ? Et pourtant tu te sentais bien mal. Bien bas, tout comme tu étais bien haut. C'était sûrement une des rares fois où on venait à toi malgré un mensonge, te laissant réaliser que ton jeu avais sûrement assez duré. " Tu es un idiot.  "  Seul ceux qui te connaissaient vraiment arrivaient à comprendre entre les lignes. Entre cette voix légèrement serrée, ces mouvements presque maladroit et ton franc parler que tu le remerciais d'être stupide.

Le pas assuré tu sortais donc en sa compagnie cherchant à te renseigner sur l'endroit où manger. Tu avais peu de temps mais tu en ferais bien plus si cela t'enchantait. C'était la beauté d'être son propre patron même si Han Jae soupirerait surement à ce comportement peu professionnel. " Ah j'aime ça.  " Sans même goûter tu aimais la description tu aimais les popularités ainsi. Et tu ne te fit clairement pas prier pour le suivre. " Ca me va!  "  Avais tu le choix ? Tu avais faim, il n'était pas question que tu te perde une demie heure juste pour trouver un restaurant. La main tenant son bras comme un couple que vous n'étiez pas tu profitais de ces moments où tous tes sens n'avaient pas à travailler pour se reposer unpeu sur lui, te reposer.
Pointilleuse, gênante, parfois même réellement chiante tu n'hésitais pas à le questionner dès que la place fut trouvée. " Tu n'as pas d'amis ? De copine? D'amante? Sex friend ? " T'immiscer dans la vie des gens ? Clairement pas un problème. Mais après tout, le travail c'était bien , la vie .. peut être mieux. Toi même mordue de boulot tu ignorais réellement ce que faisaient les gens en dehors de ce cadre très particulier. "Pas encore, tu avoues qu'elle peut l'être. "  Comme toute vie. A cause de toi ? Se serait te conférer bien des pouvoirs. Commandant lorsque le serveur vous demanda tu t'installais confortablement jouant légèrement avec tes baguettes une fois trouver. " Alors quoi de beau ? Il parait que le temps est horrible .. c'est vrai ?  "  Faire comme is tout cela ne t'atteignait pas, comme si tu étais une forteresse imprenable. Une belle mascarade.

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Ae Ra & Hae Jin
« Je sais. » C’était tout ce que Hae Jin avait pu répondre alors qu’un fin sourire avait étiré ses lèvres. Ae Ra le traitait d’idiot, il ne devrait pas sourire d’une telle insulte néanmoins ça avait toujours été ainsi entre eux et il savait au fond que la jeune femme ne le visualisait pas de cette manière. Tout du moins il savait qu’elle avait du mal à exprimer sa façon de penser, que si elle l’appelait constamment en prétextant une urgence, c’était sûrement parce qu’elle refusait d’admettre qu’elle avait besoin de compagnie. Et c’était parce qu’il la comprenait qu’il ne lui en voulait vraiment dans le fond hors ça ne changeait pas le fait que, malgré tout, ça l’avait agacé et qu’il espérait qu’elle ne recommence plus. Des excuses, elle pouvait en trouver toute une tonne sans qu’il soit forcément nécessaire de jouer de son inquiétude. Mais le sujet était désormais clos, ils avaient quitté ensemble la société pour se diriger vers un endroit où déjeuner, un endroit que le jeune homme avait choisi de conseiller, l’invitant même à le suivre. Jamais il ne ripostait lorsqu’elle lui attrapait le bras afin de se laisser guider, il l’acceptait sans rechigner et une fine esquisse se formait sur ses traits tandis qu’ils avançaient, non pas sans continuer à discuter le temps d’arriver.

Ce n’était que de longues minutes plus tard qu’ils s’étaient enfin retrouvés au restaurant désiré, installés à une table dans un coin tranquille, prêt à passer commande. La carte entre ses mains, il réfléchissait à quoi prendre tandis qu’ils conversaient paisiblement, sa vis-à-vis se montrant curieuse de sa vie privée. « J’ai des amis, oui, et ça me suffit amplement. » Pas de sexfriend, pas de copine, et encore moins une amante. Ceci dit… « Mais j’ai eu un blind date, il n’y a pas si longtemps sauf que ça n’a pas été très concluant. » Pas du tout même. Son rendez-vous avait été plus que désagréable et il gardait encore cette situation en travers de la gorge d’ailleurs. Après, on s’étonnait qu’il s’accrochait tant à son travail hors en même temps, c’était bien le seul qui lui était aussi fidèle. « Complètement. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve donc elle peut l’être, comme pas du tout. » Et non, il n’était pas ce garçon idiot que Ae Ra avait décrit quelques temps plus tôt, parce qu’il était facilement en mesure de deviner ce qu’elle faisait, pourquoi elle lui parlait soudainement de la pluie et du beau. Toutefois, plutôt que de la reprendre ou de lui faire remarquer qu’elle n’avait pas besoin de jouer ainsi, il avait délibérément choisi de rentrer dans son jeu à son tour. « C’est vrai. On dirait qu’il va pleuvoir et je n’ai même pas pris de parapluie. Ca ne te dérange pas de finir mouillée j’espère ? » Il souriait, il plaisantait, il la taquinait, car il avait simplement envie qu’elle passe un bon moment et qu’elle se sente à l’aise. Le pire était derrière eux maintenant et même si elle l’avait inquiété quelques minutes plus tôt, c’était déjà oublié à présent.

Ae Ra & @Seon Hae Jin
Il riait, doucement légèrement, comme une caresse sur une peau de bébé. Il riait presque en sachant que tu le traitais d'idiot. Et il pouvait en rire. Tu le pensais, oui mais tu préférais les idiots. Tu avais vu trop de personne consciencieuses et manipulatrices, tu préférais ceux qui, écoutant leur coeur, se faisaient avoir plusieurs fois. Comme Hae Jin. C'était donc un compliment qu'il prenait à la rigolade, te connaissant assez. Sachant lire en toi pour comprendre que ton intention n'"était pas si mauvaise qu'elle pouvait sembler l'être, que tu la laissais prétendre être. Parce qu'il était plus rassurant d'être crainte, détester qu'aimer. Et dans une contradiction incroyable tu craignais la solitude autant que de cette attache qui faisait de toi une femme pas faible, une femme qui appelait à l'aide. Et pourtant tu ne pouvais empêcher ce soupçon de chaleur venir envahir tes veines à chaque seconde passée. Laissant alors ton ami décidé pour toi, pour vous, après avoir émis ton envie. Tu le suivais, comme tu l'aurais fait avec Ha rang ou Han Jae. Tu le suivais en lui accordant de ta confiance, aussi dure fut elle à gagner. Mais pour l'espace d'un instant, pour un moment aussi insignifiant qu'un repas tu voulais faire confiance, laisser l'autre guider et te retrouver dans un restaurant inconnu, qui proposait pourtant ce que tu aimais tant.

Dérangeante, déplacée, honnête, beaucoup d'adjectifs, pas toujours des plus sympathiques, pouvaient t'être accordé tandis que tu meublais une conversation dégarnie. Le travail ne vous reliait pas et c'était le plus grand écart avec les autres. Dans tes amitiés tu trouvais toujours un moment pour parler affaire, travail, chanson, harmonie. Avec lui tu semblais ne pas comprendre comment faire, comment agir autrement que par le biais d'un métier qui pouvait déterminer toute une vie. Mais Hae Jin lui se contentait d'amis. Enfin de ses dires. " Oh oh .. un blind date.. c'est pas les parents qui organisent ça ?  " Toi et les conventions... les amitiés ou la parentalité tu avais clairement loupé des chapitres. " Raconte.. qu'est ce qu'il s'est passé ?  "La curiosité, presque maladive qui te donnait envie d'apprendre à travers les autres, comprendre à travers leurs expériences. Un léger rire t'échappe à ton tour. Il faut dire qu'il savait comment te parler, honnêtement, sincèrement, peut être même un peu trop, t'imitant un peu trop bien. " Je vois que tu apprends vite.  " Un léger sourire étirant ton sourire tu jouais donc avec tes baguettes puis tes cheveux, touchant ton crâne comme choquée de ses propos. "Je ne peux pas, je vais friser... ohmagad. Non. tu iras en acheter un.  " Et tu n'étais presque pas en train de rire. Tu allais attendre ici sinon. Comme tu attendais les plats que tu sentais arriver rapidement te faisant te reculer doucement avec cet appétit retrouvé depuis quelques années. " Ouuuh c'est chaud non?  " Dis tu en touchant le plat te brulant bien évidement, fourrant ton doigt dans ta bouche à une vitesse presque olympique. " Aish.. c'est chaud..  " Soufflant sur ton plat, sans réellement parfaitement visé , te repérant surtout à la chaleur que tu pouvais légèrement sentir contre ta peau. C'était avec une certaine maladresse que tu cherchais de nouveau tes couverts pour remuer lentement ton plat. "Wahh ça sent bon. Tu me fais goûter le tien?  " Presque angélique, et pourtant tu en riais. Ce n'était pas si obligé que cela. Relâchant tes baguettes, ta main vint doucement glisser contre ton poignet, venant ensuite former une queue de cheval serrée, attachée par des soins particuliers, bien qu'un peu hasardeux. Mais tout ce qui t'importait était d'être confortable, mangeant alors ta première bouchée en soufflant encore , désespéré de la chaleur qui brûlait ta bouche. " ch'ais chaud... ah ah  "

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