Juri se dépêcha de se diriger vers le dortoir silla. Aujourd’hui, elle n’avait pas à aller travailler et donc, elle allait passer du temps avec Sawyer. Il n’était d’ailleur pas au courant parce que sinon, elle se doutait qu’il aurait mis des limites et elle n’avait pas envie qu’il lui en mette. Juri et Sawyer étaient vraiment deux personnes totalement différentes. S’ils étaient tous les deux bosseurs pour réussir leurs études, Juri passait quand même plus de temps que son meilleur ami à sortir et voir du monde. Il n’était pas vraiment sociale du point de vue de la jeune femme et ça lui convenait. Elle, elle était bien trop et il arrivait à la contenir quand elle partait dans des extrêmes. Heureusement qu’il était là parce que sinon, Juri aurait pu se retrouver dans des situations compromettantes. Elle entra donc dans le dortoir après avoir attendu qu’un élève entre et elle chercha Sawyer des yeux. S’il n’était pas dans les parties communes, elle le trouverait sûrement dans sa chambre. Mais elle eut de la chance. Un sourire s’afficha sur ses lèvres alors qu’elle le vit dos à elle. Elle s’approcha de lui et remarqua qu’il était en train de lire. Etait-ce ses cours ou un livre quelconque ? Juri n’en savait rien. Elle passa alors ses bras autour de son cou et déposa un baiser bien bruyant sur sa joue. « Comment va mon médecin préféré ? » lança-t-elle sans le lâcher alors qu’elle était contente de sa bêtise.

— @Park Ju Ri

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Perdu dans ses pensées, Sawyer était une fois encore occupé à travailler. À croire que s’il ne parvenait pas à lire trois chapitres de jargon pénible et indescriptible par jour, il n’était pas satisfait de sa journée. C’est qu’entre son emploi du temps habituel et les différentes obligations qu’il avait en tant que membres et président de la fraternité, parfois, il peinait à trouver un endroit où inclure la lecture. Et cette lecture, il en avait besoin.

Comme pour venir imprimer un peu plus de réalité dans cette situation qu’il trouvait dramatique mais qui ne l’était pas tant pour un bon nombre de personnes, il avait entendu la porte de la partie commune qui s’ouvrait. Il avait prié silencieusement pour que ça ne soit pas quelqu’un venu pour le déranger, espéré qu’il allait pouvoir enfin continuer sa lecture tranquillement, sans être dérangé par un énergumène comme Renji l’autre jour, et alors qu’il vivait si confortablement dans son déni, il fut arraché à sa lecture par un baiser sur la joue qui le fit sursauter et lâcher son livre.

« Ah, Juri ! Tu m’as fait peur. » Les espoirs étaient anéantis, mais Sawyer était un peu comme un chat ; il supportait ce genre d’interruptions de la part de certaines personnes uniquement : son petit ami et Juri en faisaient partie. Sa sœur aussi, mais voilà désormais un moment qu’il était sans nouvelles d’elle, depuis son départ. Il y survivait plutôt bien. « Il va assez bien, et toi ? Comment tu es entrée ? » À se demander si quelqu’un n’avait pas réussi à s’infiltrer dans le dortoir… Il aurait peut-être été temps pour lui de faire traiter son anxiété.

Entrant dans le dortoir pour profiter de son meilleur ami, elle sourit en le voyant concentrer sur ses révisions. Juri ne savait pas ce qu’il faisait mais ça la faisait sourire de le voir autant bosseur que ça. Elle l’était aussi, il ne fallait pas croire. Seulement, comparé à Sawyer, elle sortait bien plus, voyait plus de monde. Ils étaient complémentaires dans leurs différences et c’était ce qui faisait qu’ils s’entendaient si bien l’un avec l’autre. Elle s’approcha alors de lui et passa ses bras autour de son cou avant de venir déposer un baiser bruyant sur sa joue. Elle lâcha un rire en l’entendant râler. Sawyer était mignon quand il était dérangé. Elle avait l’impression de voir un chaton qui sortait ses griffes mais qui demandait de l’attention une fois qu’il était sûr d’avoir bien râler et cracher. « Désolée si je t’ai fait peur… Mais c’était un peu le but. » lança-t-elle enjouée avant de l’embrasser à nouveau. Juri le lâcha et prit place à ses côtés. « Je vais bien aussi ! Et pour te répondre, j’ai juste attendu qu’un de tes petits sillas quitte le nid pour m’y infiltrer ! Tu devrais faire gaffe, parce que si jamais les attaques reprennent, ce sera facile d’entrer ici pour nous les goguryeos. » Bien entendu, elle le taquinait. Elle n’était pas spécialement pour la reprise de ce genre de pratiques. Ça avait fait bien trop de dégâts et plus de mal que de bien. « Sinon, tu lisais quoi ? De dos on aurait dit que tu étais absorbé par quelque chose de très intéressant ! »

— @Park Ju Ri

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Que c’était fourbe ! Sawyer ne pouvait cependant pas en vouloir à Yuri. Ils avaient beau être différents, il était rare qu’il se mette en colère contre elle, de manière générale. Ils s’équilibraient, en quelque sorte ? C’est en tout cas le sentiment qu’il avait quand il passait du temps avec elle et qu’ils pouvaient parler tous les deux, sans crainte d’être dérangés. « Tu penses qu’elles vont reprendre ? » avait-il demandé en un froncement de sourcils. Les dernières attaques du dortoir lui avaient laissé un goût terriblement amer. Tant de matériel avait été perdu, et il ne parlait même pas des blessures qui avaient été occasionnées à des étudiants par des camarades bien peu responsables. Autant dire que la perspective de voir ces événements reprendre ne l’enchantait guère. Il espérait, tout au fond de lui, que la fraternité allait lui permettre d’être un peu plus… mature. Du moins, que les autres étudiants le seraient. Certains avaient certainement encore les pieds dans l’ancien système, il ne pouvait pas non plus l’ignorer. « Oh, un livre sur les traumas crâniens. » Une véritable bible qu’il avait déjà commencé quelques semaines plus tôt, mais dont il poursuivait la lecture avec application. « J’imagine que ce n’est pas exactement le genre de choses pour lesquelles tu te passionnes… » avait-il dit en riant doucement. « Qu’est-ce qui t’amène aujourd’hui. » avait-il finalement demandé, en refermant le livre en un bruit sourd, avant de reposer les yeux sur le visage de la jeune femme.

Juri perçut presque la panique dans les yeux de Sawyer quand elle mentionna le fait que les attaques pourraient reprendre. C’était quelque chose qui était courant quand ils avaient encore leurs anciennes fraternités. Mais est-ce que cette tradition se poursuivrait avec les nouvelles ? Juri n’en savait rien. Elle haussa les épaules avant de lui répondre. « Je sais pas vraiment… Ça dépendra de si les sponsors accepteront encore une fois de financer les remplacements d’équipement ou pas… Mais à mon avis c’est pas le cas et surtout, ça devenait bien trop dangereux et violent. Ils feront en sorte de punir les élèves qui essaient. » C’était son avis. Peut-être que ce ne serait pas le cas, mais avec les changements effectués dans la fac, ça l’étonnerait grandement que les attaques reprennent. Ce n’était pas comme s’ils pouvaient se permettre de perdre leurs sponsors et encore moins faire perdre le prestigieux nom à la Yonsei. Mais ils verraient bien avec le temps ce que l’avenir leur réservait et Juri préféra se concentrer sur le présent, et notamment le livre que Sawyer lisait avec attention. Elle grimaça en entendant le sujet et un petit rire s’échappa de ses lèvres. « Chacun son truc hein ! Je préfère les provoquer les traumas crâniens que de lire comment ils fonctionnent. » La jeune femme faisait référence aux deux trois hommes qu’elle avait frappé en sortant de son boulot parce qu’ils étaient bien trop entreprenants avec elle. Son meilleur ami était au courant de ses activités nocturnes parce qu’elle ne lui cachait rien. « J’avais envie de te voir… Je suis obligée d’avoir une raison ? » Juri le regarda presque outrée avant d’exploser de rire et reprendre avec la véritable raison de sa venue. « Je travaille pas ce soir… Je me demandais si tu voulais qu’on passe la soirée ensemble. Ça fait longtemps que c’est pas arrivé. » Autant à cause du boulot de stripteaseuse de Juri que parce que Sawyer bossait beaucoup pour ses cours et à l'hôpital. Ça leur ferait du bien de se poser pour une fois.

— @Park Ju Ri

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Des attaques qui avaient autrefois lieu sur le campus de l’université, Sawyer n’avait gardé que des souvenirs désagréables. Combien de fois avait-il dû supporter l’immaturité de personnes de son âge qui trouvaient que dégrader le bien des autres, ou même porter atteinte à leur image et leur intégrité, était un jeu amusant ? Il était bien content que cette mascarade ridicule ait cessé, depuis quelques mois, et il n’avait absolument aucune envie de voir ces malheurs se reproduire. Pour ceux qui avaient trop, c’était un jeu, une plaisanterie qui valait la peine d’être jouée. Mais pour ceux qui n’avaient rien, ou très peu ? C’était un véritable désastre, sponsor ou pas. Des cours perdus, des objets personnels, des souvenirs… Non. Il n’y avait absolument rien qui, aux yeux de Sawyer, pouvait justifier une telle violence. « Tant mieux. C’était vraiment trop dégradant, de toute façon. » Trop de dégâts pour les bénéfices. Y en avait-il, même ? Il en doutait. « À ce point ? » Et là, petite pointe d’humour, car parfois, cela lui arrivait. « Au moins, tu feras vivre ma profession, c’est sympa. » Qu’il était drôle. Un vrai boute-en-train, personne ne pouvait dire le contraire. « Ah… Non, c’est vrai. » Tout le monde n’était pas comme lui, à réfléchir vingt ans avant d’aller voir quelqu’un. Il fallait toujours une bonne raison. Il avait ri doucement en réalisant qu’il n’avait pas été très malin, sur le coup. « Je veux bien. Tu avais une idée en tête ? » Ils pouvaient aller trouver un endroit et s’installer tranquillement, sans être dérangés par les aller et venues des autres étudiants. Il n’était vraiment pas inquiet, quand il s’agissait de Juri. Elle faisait partie des quelques personnes qu’il acceptait autour de lui sans le moindre problème.

— @Eom Sawyer

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La jeune femme acquiesça aux propos de son meilleur ami. Les attaques avaient été bien trop dégradantes et surtout dangereuses. Elle avait entendu des rumeurs comme quoi certaines personnes avaient été trop loin dans leurs gestes et leurs paroles envers d’autres étudiants. Juri ne savait pas si c’était vrai ou non parce qu’elle n’avait pas cherché à le savoir, mais rien que le fait que ces rumeurs existent lui faisaient froid dans le dos. Elle-même n’avait participé aux attaques qu’en de rares occasions, mais elle était toujours rentrée pour voir à quel point son dortoir avait été saccagé. De nombreuses fois, elle avait dû remplacer des trucs dans sa chambre à cause de ça et elle savait que si elle avait été présente, les traumatismes crâniens auraient été monnaie courante comme quand elle sortait du travail. Juri sourit amusée en entendant l’humour dans la voix de Sawyer. Ce n’était pas son fort l’humour, mais elle l’aimait ainsi. « Je te les amènerai alors quand j’aurai défoncé tous les crânes possibles et inimaginables ! T’auras pas le droit de te plaindre que je te donne du travail par contre. » Parce que si elle disait qu’elle le ferait, elle le ferait, même si pour le moment, ce n’était que de l’humour. La suite la fit sourire et elle rappela au futur médecin qu’elle n’avait pas besoin de raison spéciale pour le voir. Ils étaient amis et avec leurs emplois du temps respectifs, ils n’avaient que très peu d'occasions de passer du temps ensemble. Alors, là, ne travaillant pas dans la soirée, Juri avait vu une opportunité de le faire. « Hmm j’avais pas vraiment d’idée ! Mais je me dis qu’on pourrait aller manger un bout... » Elle déglutit doucement en parlant de ça, sachant très bien qu’elle ne ferait que grignoter ou même pas manger avant de détourner le regard. « Et ensuite aller faire un karaoké ou alors se poser dans une salle de jeux ? » Juri sourit et reposa son regard sur Sawyer. « Je sais pas vraiment, t’as des envies toi ? »

— @Park Ju Ri

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Sawyer n'avait pas trop envie que le massacre des dortoirs reprenne, et encore moins avec les nouvelles infrastructures qui avaient été mises en place par l'université. Quel gâchis cela aurait été. Les bâtiments étaient parfaits comme ils étaient désormais, et quiconque osait essayer de mettre à mal l'université risquait d'avoir de gros ennuis avec les sponsors. Ce n'était pas plus mal. Sawyer avait toujours trouvé cette situation néfaste pour le bien être étudiant, anxiogène, et il ne parlait même pas des résultats de ceux qui organisaient ces attaques ; ils ne devaient pas être très brillants. « Jamais, je deviendrai un homme riche. Enfin, autant qu'un médecin urgentiste peut l'être. » avait-il répondu en un léger rire. « On peut faire les trois, si tu veux. » avait-il dit en riant avant de réfléchir un peu. « Ou alors, un bowling ? J'en connais un assez sympathique où ils permettent également de manger. » L'esprit pragmatique ressortait encore une fois. Ou alors était-ce son estomac qui se mettait à crier famine au moment le plus opportun ? Il allait sans dire que Sawyer avait faim, aujourd'hui. «  Ça te dit ? » Il n’était pas là pour la forcer, après tout. Tant qu’on ne lui demandait pas de se montrer sociable à outrance et de jouer avec des gens qu’il ne connaissait pas, toutes les idées lui semblaient bonnes.

— @Eom Sawyer

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Juri se mit à rire aux mots de son meilleur ami. Il était vrai que s'il devenait médecin urgentiste, il aurait un bon salaire et donc, il ne pouvait pas se plaindre que ses patients soient passés par les mains de la goguryeo. « C'est vrai que tu vas devenir riche et après tu vas oublier tes amis parce qu'ils auront pas autant que toi ! » dit-elle sur un ton dramatique, presque à se toucher le crâne dans une caricature des plus réalistes d'une dramaqueen, état dans lequel elle se trouvait presque alors qu'elle réagissait ainsi. Mais ce n'était pas pour jouer à la fille en détresse parce que son meilleur ami l'oublierait une fois riche qu'elle était dans le dortoir silla. Non, Juri souhaitait faire sortir Sawyer un peu. Il passait bien trop de temps à réviser ses cours. C'était bien, mais la jeune femme avait l'impression qu'il ne voyait presque jamais la couleur du soleil ou la clarté de la lune. Elle proposa donc des choses à faire et hocha la tête avant de le regarder avec un grand sourire. « Le bowling c'est parfait ! Ça fait longtemps que je n'en ai pas fait. Je pense que je vais être rouillée mais ce sera amusant. » Elle lui sourit un peu plus. « Et toi ? T'en as fait récemment ? » Parce que si Sawyer en connaissait un c'était qu'il y avait été il n'y avait pas longtemps. « T'es doué ? Non parce que tu sais ce qui se dit ? Si un mec est doué au bowling, ça veut dire qu'il est nul au lit... » Juri le regarda amusée par ce qu'elle venait de dire. Elle passait sûrement trop de temps sur tiktok pour sortir des références de ce réseau social.

— @Park Ju Ri

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« Évidemment, c’est l’ordre des choses. » Et s’il avait répondu cela avec amusement, il savait qu’il y avait peu de chances que cela arrive : Sawyer avait toujours été une personne particulièrement loyale, et l’idée même de venir manquer à ses engagements lui donnait des boutons. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il se mettait parfois dans des états catastrophiques, simplement parce qu’un dilemme moral se posait à lui et qu’il était incapable de trouver une solution satisfaisante. « Je refuserai même de les traiter s’ils viennent me demander de l’aide. » Bon, il allait sans doute arrêter de plaisanter sur un sujet aussi malheureux. Il ne souhaitait jamais voir un de ses proches passer sur les tables du service des urgences, cela l’aurait rendu tout simplement fou.

« Ah, c’est pas très grave, ça ! » Pour sa part, il avait tendance à trop essayer de calculer ses coups, ce qui le rendait soit trop lent, soit très mauvais. Cela lui fit penser qu’il n’y était encore jamais allé avec Namsun. Ou alors, il l’avait oublié. « Plus depuis un moment, non. Je vais peut-être me déboîter l’omoplate, qui sait ? » Il avait ri doucement, avant d’être interpelé par les propos de Juri. « Pas vraiment, non… Mais pourquoi on dit ça ? » Voilà qu’il essayait déjà d’établir un lien entre la capacité à lancer les boules de bowling et les compétences sexuelles… À premier vue, rien ne lui semblait coller. Peut-être l’idée de strike ? Ou le split ? Non. Il ne voyait pas.