oodt ✎ La porte claqua bruyamment derrière lui. C’était trop pour lui, beaucoup trop. Dong Yul n’avait pas réussi à se contenir et avait fini par balancer tout ce qu’il avait sur le cœur à son père. Et il l’avait traité d’ingrat et d’égoïste. Lui ? Ingrat et égoïste ? Alors qu’il se tuait à petit feu pour sa famille ? Alors qu’il jonglait entre ses deux travails et ses études pour aider sa mère ? Il était ingrat et égoïste. Lui qui faisait tout alors que son paternel ne faisait rien à part se saouler toute la journée. L’étudiant n’avait pas pu retenir ses mots, et si sa mère et sa sœur n’avaient pas été présentes… Il en serait venu aux mains avec cet homme qu’il avait du mal à considérer comme son père à présent. Il n’était plus que son géniteur. C’était tout. Si la situation était déjà catastrophique, Dong Joo ne l’avait pas amélioré en révélant qu’elle avait un travail. Elle le lui avait caché, n’en avait parlé qu’à leur mère. Et cette agression, ce harcèlement qu’elle avait subi… Dong Yul remettait en cause tous ses choix. Faisait-il bien les choses ? Il en doutait fortement à présent. Il pensait l’épargner, lui faciliter la vie mais ce n’était pas le cas.

C’était la tête pleine, le cœur encore lourd et le sang bouillonnant de colère, qu’il se dirigea vers le terrain de basket. C’était toujours ce qu’il faisait quand il avait besoin de souffler et penser à autre chose. Le goguryeo regarda les alentours : personne à l’horizon. Il s’installa sur le banc, se posant quelques instants pour tenter de faire le vide et il pensa à Li Wei. Un bref sourire passa sur ses lèvres avant qu’il ne sorte son téléphone pour l’appeler. Il ne le faisait jamais, sachant pertinemment qu’elle ne répondrait pas mais il tenta tout de même. Il voulait la voir, avait besoin de la voir. Bien évidemment, ça sonna dans le vide. Aucune réponse. Dong Yul soupira bruyamment, passant ses mains sur ses yeux qui commençaient à s’humidifier. Journée de merde. Rien n’allait, vraiment rien. Le garçon se leva et chercha le ballon de basket que les gamins du coin laissaient toujours là pour jouer. Il le trouva et tenta de tirer quelques paniers. Sans entrain, sans aucune envie, sans aucune force. Il était vide, fatigué. Il ne réussit aucun tir et finit par lancer furieusement le ballon contre le sol, le laissant rouler plus loin. Vraiment, rien n'allait...

oodt ✎ Son téléphone sonna alors qu’elle était dans le petit konbini près de chez elle. Pensant que c’était son père qui lui demandait de ramener quelque chose de plus, elle l’attrapa mais manqua de le lâcher en voyant le nom de la personne qui l’appelait. Elle le récupéra maladroitement, et failli faire tomber le lait qu’elle tenait. Liwei regarda son portable comme s’il était possédé et ne décrocha pas, tandis que ses joues changèrent de couleur et devinrint plus rouges. Pourquoi l’appelait-il ? C’était bien la première fois qu’il le faisait et elle paniquait de lui répondre. Un message ce n’était pas la même chose qu’un appel. Elle ne savait pas comment réagir et donc ne répondit pas, laissant le jeune homme tomber sur sa messagerie. Elle soupira et rangea son téléphone. Elle lui enverrait un message plus tard pour s’excuser de ne pas avoir répondu parce qu’elle était occupée. Mais même si elle ne l’avait pas été, elle n’aurait malheureusement pas répondu. Lili continua ses achats, se demandant ce qu’il voulait et passa à la caisse distraitement. Elle paya ses achats et reprit la route vers sa maison, des questions à nouveau plein la tête. Pourquoi Dongyul l’avait appelé ?

Alors qu’elle rentrait, son regard se porta sur le terrain de basket. C’était son sport et elle était venue le voir et l’encourager de nombreuses fois, sans qu’il ne le sache. Elle doutait fortement qu’il l’ait déjà vu ou alors il ne l’avait jamais mentionné. En tout cas, elle pensa que sa vue lui jouait des tours alors qu’elle le vit lancer le ballon dans le panier. Penser à lui la faisait halluciner ? Elle mordilla sa lèvre et alla pour continuer son chemin, pensant simplement que c’était quelqu’un qui lui ressemblait quand le ballon roula à ses pieds. Liwei attrapa les sacs qu’elle transportait d’une main et ramassa la balle pour s’approcher de lui. « Dongyul ? » lança-t-elle peu sûre et surtout légèrement timide. Si ce n’était pas lui, elle n’aurait plus qu’à se cacher dans un trou pour le restant de sa vie. Heureusement, quand il se retourna elle pu voir que c’était lui et elle rougit automatiquement en lui tendant la balle. « Ça a pas l’air d’aller... » Elle mordilla un peu plus dans sa lèvre. « C’est pour ça que ça que tu m’as appelé… Tu veux en parler ? » Elle prenait sur elle pour ne pas le fuir. Il n’allait pas bien, elle n’allait pas le fuir. Il avait besoin d’une oreille pour l’écouter et elle allait être cette oreille.

oodt ✎ Dong Yul s’était attendu à ce que Li Wei ne réponde pas mais même en le sachant, ça le blessait qu’elle ne veuille pas lui parler. Et c’était trop. C’était vraiment trop pour lui et ses yeux s’humidifièrent, à deux doigts de pleurer, tout seul sur ce banc. L’étudiant passa ses mains sur ses yeux humides, refusant de craquer. Il avait trop encaissé pour craquer maintenant. Le goguryeo se leva, décidé à se changer les idées. S’il était venu sur le terrain de basket, c’était bien pour ça. Jouer lui faisait toujours oublier ses soucis. Alors, il récupéra le ballon laissé par les gamins du coin et s’approcha du panier pour en tirer quelques-uns. Cependant, aucun ne rentrait… De quoi l’agacer et le faire balancer, de rage, le ballon contre le sol. Rien n’allait ce soir. Dong Yul laissa la balle rouler plus loin, ne s’en préoccupant pas trop. Ce geste, trop vif et brusque, lui donnait un peu le vertige. Le futur médecin ferma les yeux et s’occupa de réguler sa respiration, prenant le temps de bien inspirer et expirer. Il ouvrit les yeux en entendant son prénom et se tourna lentement, le visage livide et fatigué, la tête lui tournant légèrement. Son regard se posa sur Li Wei et un maigre sourire s’empara de ses lèvres. « Li Wei… » Souffla-t-il doucement, content de la voir même si elle n’avait pas répondu à son appel. Il récupéra le ballon qu’elle lui tendait et la remercia d’un sourire. « Je voulais te voir. » Répondit-il, ses doigts venant frotter sa tempe, sa tête lui faisant mal. « Il n’y a rien qui va… » Reprit-il en s’approchant. « Ne… ne fuis pas, s’il te plaît… » Demanda-t-il faiblement, la suppliant du regard. Face à elle, et sûrement bien trop près à son goût, il se pencha et posa sa tête contre son épaule. Il ferma les yeux et ne bougea plus. « Je suis fatigué… J’en peux plus… » Souffla-t-il, ne lui expliquant toujours pas ce qu’il s’était passé chez lui.

oodt ✎ Liwei n’avait pas imaginé retrouver Dongyul sur le chemin du retour de ses courses. Encore moins alors qu’il l’avait appelé quelques instants plus tôt. Aurait-elle du répondre ? Peut-être, elle ne savait pas réellement. Elle n’aurait certainement rien pu dire, bien trop timide à l’idée d’avoir sa voix si près de son oreille. Le seul avantage était qu’il n’aurait probablement pas vu son visage rougit par la gêne. Pourtant, cette même gêne se dissipa légèrement quand elle le vit. Il ne semblait pas aller bien et elle ramena le ballon, posant ses sacs de courses non loin de là. Elle avait cru à une hallucination mais c’était bien lui. Quand il se tourna vers elle, le coeur de la chinoise se serra. Il semblait totalement épuisé, à bout de nerfs. Était-elle la cause de tout ça parce qu’elle le fuyait ? Elle ne savait pas et ça lui faisait peur. Elle mentionna le fait qu’il ne semblait pas au meilleur de sa forme et s’il voulait en parler. Le rouge lui monta directement quand il fut direct. Elle aurait du avoir l’habitude et pourtant, ce n’était pas le cas. Le futur médecin arrivait toujours à la faire devenir aussi rouge qu’une tomate. Liwei l’observa en silence, le laissant prendre son temps pour lui expliquer ce qui n’allait pas. Une nouvelle fois, elle sentit son coeur se serrer, lui coupant le souffle alors qu’il prononçait cette phrase. Elle le fuyait et ça lui faisait mal. Elle s’en rendait compte maintenant. Néanmoins, elle ne pouvait pas y faire grand chose. C’était dans son caractère. Seulement, cette fois-ci, quand il posa son front sur son épaule, elle ne sursauta pas, ne recula pas et ne fuya pas. Elle resta droite comme un piquet et déglutit doucement avant de passer ses bras, d’abord timidement dans son dos. Elle le serra doucement contre elle ne sachant pas d’où elle tenait cette audace. « Je suis désolée… » murmura-t-elle, caressant son dos. « Tu peux être fatigué. C’est humain. Personne ne t’en voudra. » Sa voix n’était pas plus forte qu’un murmure pour qu’il soit le seul à l’entendre.

oodt ✎ Dong Yul ne savait plus vraiment quoi faire. Ce ballon ne voulait absolument pas rentrer dans le panier, son père était un gros con, ses études et ses deux travails lui prenaient un temps de dingue et surtout… énormément d’énergie. Sa petite sœur ne l’aidait pas franchement non plus, lui ayant révélé avoir un travail mais aussi s’être fait agressée. Li Wei le fuyait. Le goguryeo remettait tout en question. Lui qui cherchait simplement à faciliter la vie de sa famille, il semblait la compliquer. Il devait les inquiéter. Lui qui voulait simplement se rapprocher de l’étudiante, elle ne semblait pas le vouloir. Il était perdu, à bout de force et il sentait bien que ce n’était pas normal d’aller aussi mal, d’être aussi épuisé. Pourtant, il ne voulait pas vraiment voir la vérité. Tout ça, c’était trop pour lui. Mais il ne pouvait pas arrêter. Non, il ne le pouvait vraiment pas. Dong Yul se retourna quand la voix de Li Wei lui parvint. Parce que maintenant, il hallucinait ? Son regard se posa sur la jeune femme. Elle était bien là, en chair et en os. Il était content de la voir, ne put s’empêcher de sourire et d’être direct. Il voulait la voir. L’étudiant en médecine lui demanda de ne pas fuir, la suppliant du regard alors qu’il s’approchait. Il posa son front contre son épaule et ne bougea pas, ne passa pas ses bras autour d’elle, même s’il en avait envie. Il fut surpris – agréablement – qu’elle passe ses bras autour de lui pour le serrer contre elle. Pour autant, même si elle avait osé ce geste, il ne put le faire lui-même, bien trop vidé de toute énergie. Il n’avait pas la force. Il lui confia être fatigué et ne plus en pouvoir. « Tu n’y peux rien… » Souffla-t-il, fermant les yeux tandis qu’elle caressait son dos. Geste qui l’apaisait et lui faisait beaucoup de bien. « Hm… Sûrement… » Dit-il, profitant de cette étreinte qu’il savait rare et précieuse. Il resta silencieux de longues secondes. « Je… Je me… vraiment… pas… pas bie… » Dong Yul ne termina pas sa phrase, son corps ayant décidé de tout lâcher. Il avait trop forcé depuis des années et bien plus depuis quelques mois. Son corps lui disait stop. Sa tête glissa le long du bras de Li Wei et si elle ne l’avait pas tenu, il se serait écroulé par terre.

oodt ✎ Liwei ne pouvait pas nier le fait que ça lui faisait bizarre de voir Dongyul ainsi et elle s’en voulu de ne pas avoir répondu au téléphone. Il semblait avoir besoin d’une oreille, d’une épaule qui pourrait l’écouter. Alors, elle n’hésita pas à entrer sur le terrain pour lui rendre son ballon et lui proposer son aide. Elle rougit, comme à son habitude, quand il fut direct. Il l’était bien trop, ça la gênait. Néanmoins, elle ne dit rien et attendit qu’il lui dise ce qu’il avait sur le cœur. Quand il la supplia de ne pas s’enfuir, elle se sentit encore plus mal. Elle se rendit compte que le fait qu’elle le fuyait le blessait un peu plus à chaque fois. Elle devait donc être la cause de son mal même si elle doutait d’être si spéciale à ses yeux et en même temps elle espérait que ce fut le cas. Dongyul posa alors sa tête sur son épaule et Lili se raidit complètement, ne bougeant pas. Elle ne le fuya pas, mais elle rougit comme jamais, ses joues en feu comme elles ne l’avaient jamais été. Elle se surprit elle-même à le prendre doucement dans ses bras, caressant son dos en s’excusant de son comportement. Elle sourit doucement et continua de l’apaiser par de simples caresses sans réellement le prendre dans ses bras. Elle n’était pas à l’aise, mais il semblait en avoir besoin. « Vraiment, tu peux Dongyul... » murmura-t-elle avant qu’elle ne l’entende lui dire qu’il ne se sentait pas bien. Liwei n’eut pas le temps de dire ou faire quoique ce soit, qu’elle sentit son corps lâcher. Elle le rattrapa comme elle put, mais tomba sur ses genoux à cause de son poids. C’était une crevette à côté de lui et ce fut la seule solution qu’elle avait trouvé sur le moment. Elle couina en sentant le bitume sur ses genoux et appela le futur médecin. « Dongyul ? » Sans réponses de sa part, elle releva son visage et découvrit qu’il s'était évanoui. Aussitôt, elle paniqua et attrapa son téléphone qu’elle manqua de lâcher au sol. Elle appela les secours puis son père pour qu’il vienne chercher les courses et attendit patiemment qu’ils arrivent pour le prendre en charge. Liwei sentit les larmes couler sur ses joues et elle refusa de le laisser seul. Elle embarquerait avec lui qu’importe si elle n’était pas de la famille. Elle avait besoin de savoir qu’il allait bien. La jeune femme attendit qu’on l’examine et quand elle fut autorisée à le voir, elle s’assit à ses côtés et lui attrapa la main. « Je ne fuirai plus… Alors réveille toi, s’il te plait. » le supplia-t-elle les larmes aux yeux alors que son inquiétude augmentait.

oodt ✎ Dong Yul sourit quand il vit Li Wei. Il avait tenté de l’appeler mais elle n’avait pas répondu. Maintenant, elle était face à lui et il était bien content de pouvoir la voir. Il ne manqua pas de lui dire, toujours aussi direct avec elle. Puis, il lui demande de ne pas le fuir. Non, pas encore. Parce qu’il ne le supporterait pas. Pas ce soir. Il avait vraiment besoin d’elle. Alors, l’étudiant en médecine se rapprocha, d’un pas lent parce qu’il n’avait vraiment plus d’énergie. Il posa lentement son front contre son épaule et ne bougea pas. Il n’osa même pas la prendre dans ses bras, de peur de la faire fuir. Il ne pouvait pas se le permettre. En revanche, il apprécia réellement qu’elle le prenne, timidement, dans ses bras. Elle s’excusa mais Dong Yul ne savait pas vraiment pour quoi. De son comportement ? De ce qu’il lui arrivait ? Aucune idée mais elle n’avait aucune raison de le faire, vraiment aucune. Ses caresses sur son dos l’apaisaient, le détendaient. Si elle était convaincue qu’il pouvait s’autoriser à être fatigué, ce n’était pas son cas. Il ne pouvait pas l’être, il ne devait pas l’être. Pourtant, l’épuisement était bien présent. Bien trop présent. Aucune énergie. Irritabilité. S’il avait pris le temps, et surtout, s’il avait accepté de ne pas se voiler la face, il aurait très vite compris qu’il faisait un burn-out. Tout ça, c’était trop pour lui. Le futur médecin ne répondit pas aux mots de Li Wei, ne se sentant pas bien. Il réussit à peine à lui dire comment il se sentait, qu’il s’écroulait dans ses bras. Il venait de perdre connaissance et il n’entendait plus rien. Il n’entendait pas Li Wei l’appeler. Il ne sentit pas non plus qu’elle était tombée sur les genoux, lui dans ses bras. Il ne sentait pas les mains de la jeune femme sur son visage, ne vit pas son regard inquiet sur lui. Il vit encore moins les larmes sur ses joues. Cependant, il sentit les doigts de Li Wei autour de sa main. Il entendit vaguement ses mots, aussi. Peut-être les avait-il rêvés. Sûrement. Ses paupières s’ouvrirent, lentement, difficilement. Il regarda un peu autour de lui, ne comprenant pas où il était, ne comprenant pas qu’il avait fait un malaise dans les bras de la fille qui lui plaisait. Dong Yul finit par poser ses pupilles sur la jeune femme et aussitôt, un semblant de sourire s’empara de ses lèvres. Elle était toujours là. Puis, il remarqua les larmes qui manquaient de tomber sur ses joues. Sa main, celle qu’elle tenait, bougea légèrement. Il voulait essuyer ses larmes. « Li… Li… Li Wei… » Souffla-t-il, n’ayant pas encore retrouvé ses forces. « Pleure… pas… » Dit-il, la regardant avec inquiétude. Il finit par lever son autre main, ses doigts venant effleurer sa joue.

oodt ✎ Si elle avait d'abord paniquée parce qu’il était trop près d’elle et que son cœur ne faisait que battre plus vite pour lui à chaque fois qu’il s’approchait d’elle, la peur panique qu’il lui arrive quelque chose l’avait vite remplacée. Avoir le poids mort de Dongyul sur elle alors qu’elle prenait sur elle pour lui faire un câlin l’avait complètement chamboulée. Liwei avait dû tomber assez brutalement sur ses genoux parce qu’elle ne pouvait pas le soutenir ainsi et qu’elle refusait de le laisser s’écraser au sol. Elle n’avait pas réalisé qu’il avait perdu connaissance. Ce ne fut que lorsqu’elle l’appela et ne reçut aucune réponse de sa part qu’elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Paniquant, mais se souvenant de ce qu’il fallait faire dans ce genre de situation, elle appela les secours pour qu’ils viennent l’aider et son père autant pour qu’il vienne récupérer les courses qu’elle était sortie achetée que pour le prévenir de la situation. Elle accompagnerait Dongyul à l’hôpital et il ne pourrait pas s’y opposer. Lili savait que son père ne le ferait pas et encore moins en voyant son état. Alors, il la laissa partir avec l’ambulance, rentrant à la maison, après s’être assuré qu’elle l'appellerait. Liwei avait donc suivi le jeune homme inquiète à l’idée qu’il ne lui arrive quelque chose de grave. Heureusement, elle apprit que ce n’était que du surmenage. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait atteindre à sa vie. Elle était soulagée et en même temps extrêmement inquiète pour lui. Alors quand elle eut l’autorisation de rentrer dans sa chambre et de rester avec lui, elle serra sa main, lui promettant de ne plus le fuir s’il reprenait ses esprits. La jeune femme sentit du mouvement et le vit lentement ouvrir les yeux. Elle le regarda choquée et quand son prénom ainsi que ses mots lui parvinrent, elle se remit à pleurer de plus belle. Elle le laissa la toucher et finit par se jeter dans ses bras, les enroulant autour de son cou. « J’ai eu peur... » murmura-t-elle, le serrant d’elle-même contre elle. « Je fuirai plus… Donc me fais plus ça... »

oodt ✎ Dong Yul ne se sentait réellement pas bien. Et pour qu’il en arrive à ce stade, c’est qu’il avait vraiment trop forcé. Les derniers évènements, dont sa violente dispute avec son père, n’avaient pas aidé le garçon à aller mieux. Au contraire, ça avait plutôt précipité son malaise. Le garçon perdit connaissance dans les bras de Li Wei, sa tête glissant le long de son bras et tout son corps s’appuyant contre le sien. Elle le retint comme elle put et tomba sur les genoux, mais l’étudiant n’en avait absolument pas conscience. Il ne réagit pas à son appel, ne réagit pas à ses mains sur son visage. Il ne voyait pas les larmes qui coulaient sur ses joues, le regard inquiet qu’elle posait sur lui. Tout ce qui se passait autour de lui lui était totalement étranger. Il avait été amené à l’hôpital, on l’avait examiné puis installé dans une chambre, au calme et seul. Il avait vraiment besoin de repos. Dong Yul finit par ouvrir lentement les yeux, ayant vaguement entendu les mots de l’étudiante. Il sentit ses doigts autour de sa main et après avoir vaguement regardé autour de lui, il posa ses pupilles sur la jeune femme. Aussitôt qu’il la vit, un sourire se dessina sur ses lèvres. Mais ce dernier disparut en remarquant les larmes qui manquaient de tomber sur les jolies joues de Li Wei. Le futur médecin bougea légèrement sa main, celle que la brune tenait. Il l’appela faiblement, lui demandant de ne pas pleurer. Sa réaction ne fut pas celle attendue. Elle se mit à pleurer. « Li Wei… Non… » Souffla-t-il, peiné de la voir dans cet état. Ses doigts vinrent effleurer ses joues, séchant ces perles salées qui roulaient sur son visage. Puis, elle se jeta dans ses bras. Ecarquillant les yeux par la surprise, le garçon resta un instant sans bouger. Il n’en revenait pas. Le futur médecin finit par l’entourer de ses bras. « Je suis désolé… » Répondit-il et quand elle se serra contre lui, d’elle-même, il resserra doucement son étreinte. « Je voulais pas… Je suis désolé de t’avoir inquiété… » Souffla-t-il. « C’est pas ta faute, tu sais. Je… me suis disputé avec mon père. » Finit-il par dire mais elle ne pouvait pas bien comprendre la situation s’il ne lui disait pas tout. Il avait toujours refusé de se confier, d’en parler et il avait perdu Na Eun à cause de ça. Il ne voulait pas que ça arrive de nouveau. Pas avec Li Wei. Il refusait de la perdre, à cause de ses silences et cachotteries. « Mon père a été viré il y a 4 ans. Et la situation ne s’est jamais améliorée… Il n’arrivait pas à retrouver du travail, j’ai dû le faire. Puis… un deuxième… » Lui révéla-t-il.

oodt ✎ L’inquiétude avait tiré ses traits alors qu’elle attendait qu’on lui laisse l’occasion de rester avec Dongyul. Elle devait attendre qu’on le mette en chambre après avoir fait toute une batterie de tests. Liwei détestait cette attente. Elle aurait aimé être avec lui, le voir pour être rassurée sur son état de santé et quand ce fut le cas, elle n’hésita pas une seule seconde pour rejoindre son chevet. Elle s’en voulait d’avoir rajouté des problèmes dans sa vie en le fuyant. Il lui plaisait, elle le savait, il le savait sûrement, mais elle était bien trop timide pour l’avouer et lui montrer. Elle préférait prendre la solution de facilité, qui consistait à l’éviter dès que l’occasion se présentait, plutôt que d’apprendre à connaître ces sentiments qu’elle n’avait jamais eu avant. Lili s’assit donc près de lui et attrapa sa main murmurant qu’elle arrêterait de le fuir. C’était fini maintenant, du moins, elle l’espérait. Heureusement, Dongyul ne tarda pas à se réveiller et ses mots la firent pleurer de plus belle. Elle avait eu peur de le perdre, peur de le voir ne jamais se réveiller et surtout de ne pas pouvoir lui dire qu’elle ne fuirait plus. Elle se jeta dans ses bras pour le serrer contre elle et frissonna en sentant ses bras se refermer sur son corps. Elle n’aurait jamais pensé le laisser faire ça et pourtant, c’était elle qui avait initié le contact. Elle pleurait dans ses bras, répétant qu’elle ne l’éviterait plus et ses excuses la firent renifler, se demandant pourquoi il s’excusait. Elle voulut lui demander, mais il la prit de court et lui expliqua que c’était à cause de son père. Elle mordilla sa lèvre, gênée d’avoir pensé qu’elle était la cause de tout ça. Liwei voulu lui répondre mais il continua, se confiant à elle. Elle renifla un peu plus et sécha ses larmes en se décalant pour le regarder. Elle posa sa main sur son visage, caressa sa joue. « Tu as donc tous les droits d’être fatigué et de penser à toi… Ce n’est pas ton rôle d’être l’homme de la famille… Tu n’es que le fils… Et tu étais trop jeune pour ça. » murmura-t-elle avant de se pencher pour embrasser doucement sa joue. « Je suis désolée d’avoir rajouté des problèmes dans ta vie. »