La scène n’avait rien d’inhabituel par ici. En fait, elle était courante. Trop normal. Le ton était monté rapidement, comme toutes les autres fois. La raison ? Aujourd’hui, c’était une histoire d’odeur de clope dans sa chambre. Son père était entré après n’avoir toqué qu’une fois - or trois cognement et une réponse étaient requis pour ne pas recevoir les foudres du jeune Kang - et l’avait accusé d’avoir fumer alors qu’il savait pertinemment qu’il lui interdisait ici. Se Jun lui avait alors rétorqué son argument favoris depuis un an : « J’suis majeur, je fais ce que veux. » Ce à quoi, son paternel répondait presque toujours avant de rentrer dans une colère sourde : « Mais tu es chez moi et je veux pas de cigarette ici ! » Alors, comme il l’avait déjà fait une centaine de fois avant, Se Jun s’était levé, défiant son père du regard, avait attrapé sa veste, son paquet de clope - qu’il avait pris soin de lui montré dans un coup d’oeil provocateur - et lui avait adressé sur un ton cruellement nonchalant : « Ok. Alors j’me casse. » Le retenir était vain. Les vociférations de son père n’y avaient rien fait, Se Jun était passé par sa fenêtre, avait sauté sur le balcon voisin. Fut un temps, il aurait toqué à la vitre de sa voisine Dong Joo, mais elle était aujourd’hui à la fac et le garçon devait faire une croix sur cette solution de repli. Il n’avait plus qu’à se tirer avec ses jambes…
Il fallait encore sauter depuis ce balcon. Exercice dans lequel Se Jun était passé maitre - pour le plus grand désespoir de son père. Toutefois, sauter directement en bas de chez lui, c’était s’assurer que son poursuivant l’attrape immédiatement. Il traversa alors deux balcons et profita de la présence d’une voiture en contrebas pour s’élancer et amortir sa chute sur le toit de l’automobile. Oh, il n’avait pas été peu fier de cette action digne d’un film, mais sa félicité fut brusquement interrompu par un klaxon rageur. Se Jun, surpris, fut déséquilibra et se rattrapa maladroitement sur le capot, depuis lequel il put constater que la voiture n’était pas vide. Retrouvant tant bien que mal la terre ferme, il fit la plaisante rencontre du chauffeur de l’auto plus que remonté. Oops.
La meilleure réaction était de s’excuser et constater les éventuels dégâts avec lui mais Se Jun envisageait les choses autrement : la fuite était sa meilleure solution actuellement. S’il fit mine de s’incliner trop rapidement pour que le geste soit poli, il expédia un « Déso’, j’vous avais pas vu ! » Eux. Pas la voiture. Mais c’était sans compter la voix de Kang Jun Seok qui gronda si fort que son fils manqua de s’étaler par terre sous le coup d’un second klaxon : « Kang Se Jun ! Qu’est-ce que t’as foutu encore ?! Reviens ici ! » Se Jun se crispa. « Merde. »Il leva les yeux au ciel et constata la présence d’une femme en plus du chauffeur : « Pardonnez Madame le langage peu châtier qui va suivre…. JE ME CASSE J’AI DIS ! » termina-t-il à plein poumon en direction de son paternel qui gagnait du terrain. « Ouaip… avant que tu m’étrangles... » Son ton était définitivement trop neutre pour ne pas être inquiétant… S’il avait l’air de prendre ça pour un jeu, son père lui, ne se rapprochait clairement pas pour jouer.

Un mal de crâne. Voilà ce que tu avais. A force de forcer comme une idiote sur un écran, sur une feuille, ou bien même juste sur tes doigts. Tu voulais voir. Tu voulais les muscler, on t'avait dit que ça arrivait, chez les enfants de moins de douze ans certes, mais ça arrivait, qu'ils puisse remuscler leurs yeux ou tu ne savais quoi dedans pour voir moins flou. Et tu voulais devenir aussi musclée de la rétine qu'eux. Et ce malgré qu'on t'ait déjà dit plusieurs fois, des centaines de fois que tout cela n'avait rien à voir avec ton cas. Que tu ne pouvais que prier pour qu'une greffe soit faisable. Prier pour garder ces couleurs chatoyantes encore un peu plus. Tu savais qu'il arrivait ce jour, où le noir viendrait prendre possession de ta vie. Mais tu ne savais pas quand exactement. Alors tu repoussais sa venue. En te forçant. Bien que cela ne marche pas. Tu tentais de te convaincre que oui. La boule au ventre, mais l'expression toujours froide. Tu ne voyais plus, il fallait bien être cette femme détestable pour qu'on ne vienne pas tout te prendre, n'est ce pas ? Tout ce que tu avais durement construit, avec tes ressources, tes peines et tes problèmes. Tu ne voulais pas que les gens sachent. Alors Han Jae t'aidaient. Il était tes yeux dans ce domaine, et dans pleins d'autres, temporisant avec ton caractère de feu. Harang lui te donnait son épaule pour te relaxer. Une équipe fine et plutôt gentille, toi qui n'y connaissais rien, qui pensait toujours que l'amitié, l'amour, la famille, n'étaient que des notions pour se conforter dans cette vie aussi merdique qu'elle était.
Un second soupir sorti d'entre tes lèvres dans la même seconde. Ca n'allait pas le faire. Tu allais devoir prendre un médicament, mettre une serviette froide ou tu ne savais quel remède de grand mère encore. Tiens, tu pouvais appeler Han Jae pour ses conseils. Chose que tu fis avant d'entendre un bruit sortant de l'ordinaire, te menant au capot. " Appeler Han.... YAH ! .. Quelqu'un vient de se suicider ?? " Tes pensées étaient toujours aussi joyeuses. " Je n'ai pas compris votre question" Siri semblait ne pas comprendre non plus ce qu'il se passait. Te faisant jeter ton portable sur le côté tandis que tu intimais à ton chauffeur de regarder ce qu'il venait de se passer. Laissant quelques voix retentir. Les bruits étaient si forts que tu crâne semblait décidé à te tuer à ce moment précis.
Tes doigts massant doucement tes tempes une voix grave capta ton attention. Une voix grave comme la sienne. Comme celui qui n'avait pas eu ne serait ce qu'un regret à regarder sa propre fille dépérir, demander de l'aide devant lui. Elle te faisait penser à lui. Sans pour autant que tu ne puisses le reconnaître. Il n'élevait jamais la voix ton père, trop occupé pour s'énerver contre toi. Alors cette dispute devenait ton retour dans le passé, alors cette dispute devenait ton divertissement, ta perdition. Kang Se Jun. Un nom qui se gravait pour une raison inconnu. Ou bien était ce le ton qu'il employait envers son paternel, du moins ce que tu devinais l'être. Ou bien même ces paroles qu'il avait eu à ton égard, presque amusante, laissant tes lippes s'étirer en un sourire amusé. " Avant de mourir étrangler tu peux monter. " Ton chauffeur comprenant alors tes dires il ouvrir la portière pour le laisser monter. Tant qu'il le souhaitait, même s'il avait tout intérêt à suivre tes mots. Non pas que tu sois du genre à tuer des gens, par contre son père...
Peut être ne s'attendait il pas à se retrouver dans cette voiture, porte close, moteur allumé, quittant déjà le lieu du crime. "Kang Se Jun. C'était ton père ? " Ton regard se posant ici et là, sans rien voir, suivant pourtant la lumière qui se différenciait à chaque nouvelle rue.

S'il ne déguerpissait pas immédiatement, il était à peu près sûr que la dispute qui suivrait laisserait des marques. Son père était un peu à cran ces derniers temps et non , Se Jun n'avait aucune intention de se remettre en question là-dessus. De toute façon, l'hiver approchant, il s'agissait depuis des années d'une période sombre et difficile, emplie de tensions qui ne faisaient qu'augmenter au fil des ans. Un jour, il y aurait un point de non-retour entre eux... S'il n'avait pas déjà été atteint.
Toutefois, comme s'il ne voulait pas que ce jour arrive aujourd'hui, Se Jun comptait bien s'enfuir pour quelques heures, voire quelques jours, loin des vociférations paternelles. C'était néanmoins sans compter sur deux protagonistes qu'il n'avait pas prévu dans l'équation. Si le chauffeur de l'auto sur laquelle il avait  atterri sans délicatesse, avait l'air contrarié, l'expression de la femme derrière lui était en revanche plus difficile à déchiffrer. Aussi, quand alors qu'il s'apprêtait à s'élancer dans une course pour sa vie, il perçut un sourire sur ses lèvres maquillées, le fugueur eut une seconde d'hésitation. Troublé..  et intrigué. Il le fut plus encore aux mots de l'inconnue.
Monter ? Dans cette caisse qu'il venait d'écraser ? Était-ce un piège ? Ou bien.... « Se Jun ! » La voix de son père, significativement proche, le sortit de sa réflexion et agit comme un déclic. Sans plus de question, il s'engouffra par la porte qu'on venait de lui ouvrir. Quand celle-ci claqua derrière lui, il entendit un hurlement, qui, sûrement empreint de colère, relevait toutefois d'une pointe d'un sentiment que Se Jun n'aurait pu d'écrire sur le moment. Le moteur gronda, couvrant les cris désespérés de son père et la route se mit à défiler.
L'adolescent jeta un coup d'oeil derrière lui, apercevant la silhouette de son géniteur, sprintant encore quelques mètres derrière eux, avant de se résoudre à abandonner, hors d'haleine. Se Jun ne l'avait jamais vu courir aussi vite... Peut-être comptait-il vraiment le tuer ?

Si la propriétaire de la voiture qui venait littéralement de le kidnapper ne prenait pas ce plaisir avant lui. Il quitta la route des yeux pour les poser sur elle. Une femme élégante, à l'attitude toujours aussi déroutante. Certains auraient peut-être vu une ressemblance entre les deux protagonistes...
Mais pas Se Jun. Lui se demandait encore s'il devait la remercier ... Ou s'inquiéter. Il n'avait toujours aucune idée de qui elle était et où elle l'emmenait. Mais quand on avait fricoter avec des dealers et des gangs, devait-on vraiment craindre une femme aussi propre sur elle ? Certainement. Aussi, eût-il un drôle de sentiment quand elle déclama son nom entier et mit plusieurs secondes avant de comprendre que son père n'avait pas dû se montrer très discret en le poursuivant. Père qu'elle l'avait aidé à fuir .. hum... « ... Ouai. Il paraît. » Son ton et son rictus sarcastique s'estompèrent tandis qu'il détaillait un peu mieux la femme à côté de lui. « Et vous, vous êtes qui au juste ? » Il était peut-être enfin temps de poser la question maintenant qu'il était enfermé dans une voiture avec elle. Quant aux remerciements... Il envisagerait d'en faire lorsqu'il descendrait de cette bagnole sain, sauf et surtout loin de chez lui. « ... Et vous kidnappez souvent des gens dans votre caisse comme ça ? » Si la question était légitime, il n'avait pourtant pas plus l'air affolé que ça.

Les relations. Un mot que tu avais souvent entendu, qu'on avait voulu définir autour de toi sans que tu ne puisses réellement les comprendre. Des "amis" tu avais pu en découvrir, comprendre ce sentiment chaleureux qui te prenait en leur présence. Savoir que quelqu'un pouvait se lever pour vous ,savoir qu'ils étaient toujours là. Peu importe ton comportement, peu importe à quel point tu pouvais paraître terrible, égocentrique, horrible.
Ignorante, tu l'étais. Une prison dorée t'avait retenue pendant trop longtemps, empêchant un coeur déjà froid de se réchauffer. Tu avais cru comprendre en prononçant son titre, que ton père ne ressentait rien de ce sentiment venant des tripes d'un paternel. Tu avais entendu tellement de mythe, tellement de supposition quant à leur rôle, leur réaction, leur ressenti. Tu en riais toujours autant. Surtout en entendant des voix si énervée l'une contre l'autre. Aurais tu devant toi ce modèle répandu mais passé sous silence d'une relation père fils compliquée ? SI la surprise t'avait régit tu repris un calme olympien proposant l'impensable à un pur inconnu.
Son choix décidé, seuls les cris de l'homme plus âgé résonnaient à tes oreilles. Le doute s'immisçant alors. Aimait il son fils ? Une question qui te venait souvent en tête. L'envie de découvrir leurs plus profondes pensées t'envahissant alors. Malgré la curiosité aucun ordre ne fut donné, le visage tourné vers la fenêtre qui laissait changer un paysage inconnu. Le soleil venait simplement réchauffé quelques parcelles de ta peau pour en couvrir certaines. Tu devinais les grands buildings, et tout ce que Han Jae détestait tant mais qu'il te décrivait.

Il te fallut quelques minutes pour briser le silence. Non pas que les mots te manquaient, que la gêne t'y empêchait, tu avais juste décidé de ne devenir curieuse que plus tard. Ignorant la personne qui partageait la banquette arrière avec toi, aucun membre ne tremblant cependant. Son nom ainsi répété tu réussissais à l'appeler sans faute, questionnant sur sa relation avec l'homme. La réponse, quant à elle, ne ressemblait que trop bien à tes propres paroles, faisant étirer tes lèvres légèrement maquillées. " Ah " Lâchais tu, te rendant compte qu'il ne connaissait rien de toi. Tes iris voilés venant se poser sur lui sans le voir tu tendais la main dans une direction approximative, le sourire toujours présent. "  Jung Ae Ra. Enchantée. " Le reste était inutile à ce stade. Même si ses réactions étaient des plus amusantes. Il te plaisait. Il portait en lui ce quelque chose qui te rapprochait de sa personne. "Ce n'est pas un kidnapping tu es entré seul. Mais non, il n'y pas grand monde qui monte dans cette voiture. Une honte n'est ce pas ? Elle est confortable. " Dis tu en posant de nouveau ton dos sur le dossier comme preuve ultime. " Pourquoi fuis tu ton père ? " Loin de toi l'idée de lui remonter les bretelles ou lui faire une longue tirade sur le lien paternel. Ces conneries étaient réservés à ceux qui y croyaient. TOi tu voulais savoir, la vérité. Ce que cela t'apporterait ? Sûrement rien. La voiture continuant son chemin tu savais qu'elle finirait par s'arrêter et que ton nouvel ami partirait, autant profiter pour en connaître le plus sur lui n'est ce pas ?


"  "

Pourquoi était-il monté dans cette bagnole ? Il ne doutait pas qu’il aurait largement pu semer son père à pied comme il l’avait déjà fait de nombreuse fois. Et même l’effrayante vigueur avec laquelle il lui avait couru après, il était quasiment sûr qu’il ne l’aurait pas rattrapé. Toutefois, l’offre de l’inconnue lui était apparue comme la meilleure option. Par flemme ? Par défi ? Hum. Il n’avait pas pris le temps d’analyser sa prise de décision, préférant finalement se renseigner sur l’identité de sa ravisseuse.
S’il était censé la connaître, Se Jun n’en avait pas la moindre idée. A sa décharge, il était plutôt déconnecté de la “réalité” et des médias traditionnels. Aussi aurait-il pu se retrouver dans la voiture du président ou des BTS qu’il aurait probablement eu la même réaction. Il aurait éventuellement reconnu Brad Pitt puisqu’il avait joué dans World War Z - 13/20, blockbuster sympa mais pas non plus le meilleur film de zombi qu’il avait vu. Il avait considéré la main tendue par la femme quelques secondes comme si la serrer lui ferait conclure un pacte avec un démon. Il la serra. « Enchanté, » répondit-il nonchalamment sans pouvoir affirmer qu’il l’était réellement. Reconnaissant, à la limite.
La façon de s’exprimer de son hôte le rendit davantage perplexe. Elle jouait sur les mots, manier la langue comme une véritable femme d’affaire - ou dû moins l’idée que Se Jun s’en faisait. Peut-être en était-elle une. Ou bien une démone. Il n’avait toujours pas abandonné l’éventualité. Une démone avec une bagnole confortable ?
Une moue passa sur la bouche de l’adolescent avant d’imiter la femme en s’enfonçant dans le siège en cuir. Ouai. C’était confortable. Il regrettait presque d’avoir sauté sur le capot. Des voitures comme ça, il n’en croisait pas souvent dans leur modeste garage.

Puis, la question tomba. Indiscrète bien que légitime. Au lieu de s’insurger, toutefois, Se Jun eut un drôle de rire, haussant les épaules : « Vous avez pas suivi ? Il veut m’étrangler. » Et la faute à qui ? C’est rien. C’est la rue.
Par curiosité machinale, il se mit à farfouiller dans la poche du siège face à lui. « Et du coup, vous êtes quoi ? » demanda-t-il sans reposer le regard sur elle, plongeant plus insolemment sa main dans des affaires qui ne lui appartenaient pas.  « Une femme d’affaire ? » Rien d’intéressant. Sa déception était grande. Il reprit sa place au fond du siège. « Je vous préviens tout de suite, si vous voulez m’échanger contre une rançon ou une prime, vous allez être vite déçue. » Ca l'amusait de jouer les gosses kidnappés. Il n’était sûrement pas en danger, ou si c’était le cas, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. Quant à cette histoire de rançon, il y avait même moyen que son père paie pour qu’on le garde.
Là, le regard perdu sur la route, il se demandait quand même pourquoi une inconnue l’aiderait à s’enfuir, lui, un sale gosse, sans aucune mauvaise intention.

Une furie, il se fichait alors des conséquences. Pourtant c'était idiot, de rentrer dans une voiture qu'il ne connaissait pas, tout ça pour éviter un père qui ne l'aurait de toute façon pas tuer n'est ce pas? Quoique tu te méfiais de ces êtres "protecteur" qui ne faisait que détruire leur famille. Dans tous les cas ce n'était pas prudent, mais qui avait dit que tu aimais la prudence? C'était au contraire, ce qui t'avait fait ouvrir ta porte. Alors tu étais satisfaite même si tu comprenais ce doute et cette méfiance une fois la prote fermée. Bien que cela ne servait plus à rien tu en convenais.
Si ce jeune homme avait été classique, banal, il aurait eu un procès aux fesses pour avoir abimé ta voiture, mais voilà, dans un sens il te ressemblait. Peu importe la décision il la prenait, et au diable les conséquence. Tu pensais avoir cerné un bout de sa personnalité, peut être avais tu eus tord mais plus les minutes défilaient plus tu semblais rassurer, ce sourire que tu portais, n'était pas pour sympathiser, mais bien pour montrer que tu appréciais sa présence. Un peu de piquant dans un monde où les gens avaient peur de tout. Désespérément attirée par ceux qui te ressemblaient, on aurait pu croire à une alliance de super-villains, comme dans les films hollywoodiens. Ton nom dévoilé tu ne comptais pas l'entendre s'exclamer, mais une réponse suffisait.
Tu préférais parler voiture, confort et peut être un peu de toi. De ce qui changeait des autres. Non tu n'ouvriras pas ta porte à tous les zigotos du quartier, loin de la mère Teresa de la été. T'étais plus à venir chatouiller avec des sujets qui ne semblaient pas plaire à tous. Encore une autre de tes manies désagréables, qui rendait cette voiture tristement vide.

Une intuition, quelque chose qui faisait bouillonner tes tripes et qui t'attirait. Tu voulais savoir, comprendre, juste pour toi, juste pour la "science" que cherchait il à fuir chez cet homme plus âgé? Chez celui qui devait prendre soin de lui et l'aimer ? Pourquoi préféré une inconnue, aux bras d'un doux foyer. Certes le cri était réel, mais il parait que les humains criaient sur les autres, quand ils les aimaient. Une logique débile. " Pourquoi veut il t'étrangler?  " La raison même était importante, ou dérisoire.
les bruits bien connus, il fouillait. Tu le laissais alors faire à sa guise, n'ayant rien à perdre. La question te fit sourire, presque rire. Rien qui n'allait dans ses paroles, et pourtant une profonde affection qui pouvait naître en toi. Il te ressemblait. "Moi ? On peut dire ça. Une femme qui s'ennuie malgré ses affaires.  " Ta main passant sur le siège tu venais rattraper ton sac, fouillant un instant sans même que ton regard ne s'y attarde sortant lors une carte, simple, reprenant ton nom, pour lui tendre. " Il ne paiera rien hein. Ou alors pour les faux semblants. Tu sais ..quand les parents sont riches c'est très drôle. Parce qu'ils paient toujours. Tu sais pourquoi ?" Ton sourire n'en démordait pas, bien que leur visage viennent à ton esprit. " Parce qu'ils ont peur qu'on lui pointe du doigt. " T'étais tu perdue? Dans un passé qui te dérangeait encore, malgré toutes ces affirmations. " Tu me plais ! Se Jun.  "Le nez retroussé, le regard porté dans sa direction. " J'aime bien les gens francs et je pense que tu es comme ça non? Tu veux faire partie de ma famille ? " Ah. Peut être était ce un peu trop étrange dit comme ça ? Même ton chauffeur tiquait. "Ah... je passe pour une folle.  " Pourtant peu de gens venaient rejoindre ce cercle fermé que tu avais créé. " Tu n'as pas à me répondre maintenant Se Jun. Mais tu as ma carte. Je te soutiendrai. " Pour quoi ? Quel était son but ? Il te le dirait s'il était intéressé, tu étais prête à attendre.


"  "

L’odeur du cuir neuf et dû parfum haut de gamme se mêlaient à ses narines tandis que Se Jun prenait une profonde inspiration. S’il n’était toujours pas certain des intentions de cette femme, il ne sentait étrangement pas menacé. Il y avait seulement… cette drôle d’atmosphère qui le déstabilisait un peu alors que cette Jung Ae Ra, s’il se souvenait bien, lui posait des questions peu habituelles. Normalement on lui demandait plutôt “ce qu’il avait pour mettre son père en rogne” avant de lui faire la morale. Mais ça n’avait pas l’air d’être l’intention de la femme. Elle hérita, de fait, d’un regard dérouté, avant qu’un semblant de rire déconcerté lui échappe : « Pourquoi ? J’crois qu’il le sait plus lui-même. » Pourtant, c’était évident. Se Jun semblait faire tout ce qu’il pouvait pour lui donner envie de l’étrangler. Mais la véritable question était “pourquoi ça avait autant dégénérer entre eux ?” Toutefois, comme la femme n’avait pas l’air de vouloir le blâmer, il s’autorisa lui-même à ne pas le faire et balaya la dérangeante question.
Il n’avait de toute façon aucune envie d’épiloguer sur sa relation père-fils avec une inconnue. Qui plus est une femme d’affaire. Se Jun félicita sa propre perspicacité, hochant la tête à la déclaration de la dame à propos de son ennui, comme si celui-ci faisait parfaitement sens dans son raisonnement. « J’me doute que vous d’vez vous emmer…ennuyer pour ramasser des mecs randoms dans la rue. » Sa nonchalante insolence méritait sûrement une expulsion radicale du véhicule - en marche - mais à la place, il se retrouva avec une carte qu’il examina d’abord d’un œil méfiant. Pourquoi elle lui donnait ça ? Il la saisit d’un geste hésitant, lisant les petites lettres pendant que Jung Ae Ra lui exposait une nouvelle théorie qu’il n’était pas en mesure de comprendre. Pas pleinement en tout cas. Lui, le fils d’un modeste garagiste et de sa femme décédée. Son regard passa de la carte à la femme qui souriait. « Ouai bah on est pas riche et question apparences, y’a plus grand chose à sauver si vous voulez mon avis. » Il haussa les épaules, non sans lui accorder un nouveau coup d’oeil suspicieux. « Mais vous avez l'air quand même bien renseigné sur le sujet…» Donc soit on l’avait kidnappé gamine contre une rançon, soit elle trempait définitivement dans le trafic de gosses. Il s’enfonça un peu plus dans son siège.

Jusqu’à sa nouvelle déclaration, où il tourna la tête vers elle, sourcil arqué, complètement interloqué par cette déclaration soudaine. Comment ça, il lui plaisait ?? « Hein ? » Sa façon familière de s’adresser à lui le troublait aussi. Paradoxalement, il était le premier à ne pas s’embarrasser des formes mais venant de cette inconnue plus âgée et … distinguée - ? -... il ressentait un léger malaise. Plus encore quand elle parlait de … faire partie de sa famille ? « J’sais pas à quoi vous pensez mais vous êtes un peu trop vieille pour moi. » C’était quoi son projet ? Le ramener chez elle et le séquestrer dans sa cave pour jouer à la petite famille ? Y’en avait d’autres où il était le 1er type assez stupide pour être monté dans sa bagnole et lui permettre de commencer sa collection ? C’était vraiment comme ça qu’il allait finir …?
Au moins, elle reconnaissait qu’elle était folle. Si c’était une bonne nouvelle, ça, Se Jun n’en était pas sûr. D’un geste discret, il chercha son téléphone dans sa poche. Peut-être pouvait-il encore prévenir quelqu’un… mais alors que ses doigts effleuraient l’appareil, il redressa la tête, tout aussi confus par les propos de sa ravisseuse. Mais de quoi elle parlait à la fin ??? « Genre quoi ? J’vous appelle en cas de dispute avec papa et vous venez me chercher ? » Elle se la jouait marraine la bonne fée version riche coréenne qui s’ennuie ? « … Vous êtes vraiment vraiment bizarre, je comprends pas ce que vous me voulez… »

Toute cette voiture n'était qu'une traduction de la vie que tu avais mené et celle que tu menais aujourd'hui. L'envie de vivre dans le confort quand bien même tu ne portais pas des pièces de milliers de wons sur toi. Tes vêtements étaient généralement bien plus basiques que ta voiture, ton appartement, bien qu'ils n'étaient que rarement composés de survêtements ,tu gardais cette tenue pour la maison. Cependant acheter du luxe pour le plaisir d'être vu n'était pas ce qui te plaisait, à la surprise générale. Toi c'était plutôt de récupérer des gens perdus dans la rue apparemment. " Oh ça dure alors. Tu as toujours détesté ton père?  Ou bien c'est le contraire? Ou alors une sorte d'amour incompris ?" Faisais tu fausse route? Ou pouvait on voir cette violence paternelle comme un amour de protection, tu avais entendu parler de ce genre de comportement. Quand on t'avait mise devant le psy. " Peut être que votre père vous aime mais ne sait pas l'exprimer" L'ignorance devait aider donc.
Et c'était là tout le pourquoi ce jeune homme était à présent dans ta voiture. " Tu serais étonnée. Je suis quand même une femme occupée. Mais apparemment t'avoir sur ma route était .. divertissante. " On ne t'avait rien demandé et pourtant tu venais mettre ton nez dans quelques histoires qui ne te regardaient pas. "Ah.. Les familles pauvres. Pardon. c'était rude.  " N'allons pas mentir tu ne connaissais pas le besoin d'argent, pas même cette envie d'en posséder plus, te rendant à l'évidence que tu en avais toujours trop eu pour qu'on te prenne au sérieux. Il t'était arrivé d'envier les autres, plus modestes. Parfois, avant de désespérer. " Ah non je n'ai jamais été enlevée, mais je connais les mentalités. Tu me rassures je vois que c'est la merde des deux côtés. Pauvres riches...  " La famille c'était ce qui trépassait, le faux semblant. Le pire.

Particulière. Les gens les plus gentils te décriraient ainsi alors que tu souriais confiant ton attirance vers ce jeune homme, bien loin de ce qu'il pouvait imaginer pourtant. Un rire plus important t'échappa lorsqu'il parla de ton âge avant de le perdre d'un coup. "  Comment ça je suis vieille? Yah.. il a quel âge ? " Que tu demandais à ton chauffeur. Loin de toi l'envie de noué des liens romantiques avec lui, mais tu voulais savoir de quoi tu avais l'air. Reportant ton attention sur Se Jun tu le questionnas alors. " J'ai l'air vieille? Donnes moi un âge. " Voilà qu'il venait de piquer ta fierté. " Mais je ne t'aimes pas dans ce sens..mon dieu. " Ce serait quand même rapide. La folie devait t'avoir emparé oui. Tu- avais cette envie d'aider ceux qui te ressemblaient, comme une bonne samaritaine. Bien que tout soit des plus ridicules quand on ne te connaissait pas. Encore une fois son honnêteté te fit sourire. " Je dirige une agence de musique. Je ne te demande pas de travailler pour moi je ne sais même pas si tu veux jouer d'un instrument. Je ne vais pas non plus venir te chercher parce que papa a grondé le petit Se Jun. Qui le mérite ou pas, c'est pas mon problème. " Alors que faisais tu? " Je donne des cours de marketing, donner des conseils, je peux le faire. Tant que tu le veux. Courir sur des voitures ne te mèneras nul part. " Mais qui étais tu pour juger. "Mais je t'aime bien car tu me ressembles. Je saute pas sur des voitures certes.  " Est ce que ça expliquait tout? Loin de là. "Si tu ne comprends pas tu n'auras qu'à m'oublier après être descendu de cette voiture. Si tu n'y arrives pas, tu as mon numéro. " C'était aussi simple que ça. L'espace d'un instant ta main chercha ton portable pourtant sûre de l'avoir laissé sur le siège arrière. "Dans le pire des cas ? Je viens de te faire échapper à ton père et tu auras une bonne anecdote à raconter.  " Si c'était pas sympathique, tu offrais les faits d'hiver pour le feu de camp.

"  "

Mais d’où elle sortait celle-là ? Les sourcils de Se Jun se froncèrent brusquement tandis qu’elle posait des questions bien trop personnelles que, jusqu’ici, personne n’avait osé poser à la famille Kang. Oh, il n’y aurait certainement pas eu affaire s’il n’avait pas bêtement sauté dans cette voiture. Maintenant, il était dans le véhicule d’une psy(copathe) improvisée qui, en échange d’un sauvetage qu’il n’avait pas demandé - mais accepté -, cherchait à en savoir beaucoup trop sur la vie d’un gosse inconnu. Il serra les dents, mal à l’aise, un relent de colère au fond de la gorge. De quoi elle se mêlait ? C’était quoi ces questions tordues ? Amour incompris… mais qu’est-ce qu’elle putain de raconter ?! « J’crois pas que vous soyez psy. » gronda-t-il, se souciant à peine du respect qu’il était censé lui porter. Il allait finir par croire que c’était un piège tendu par son père.
Mais elle n’était pas psy, non. En tout cas, de ses dires - et sa bagnole. Une femme d’affaire occupée mais qui ramassait des piétons en cavale parce que c’était divertissant. Se Jun s’enfonça un peu plus dans son siège, l’air renfrogné. Dans quelle voiture il était monté ? Vraiment…
La suite ne fut pas mieux. Elle parlait d’apparences, de rançons de famille riche et de famille pauvre. Et elle s’excusait, il ne savait pas trop pourquoi. Rude, oui, elle l’avait été. Mais pour quelle partie se sentait-elle désolée, ça… Se Jun lui jeta un regard à la fois dérouté et agacé. Sa lèvre supérieure tressaillait. S’il avait éprouvé un brin de reconnaissance un peu plus tôt, un presque sentiment de dégoût le remplaça face aux mots méprisant de la femme. Pour qui elle se prenait ? Parce qu’elle avait de la thune et une grosse caisse ? Se Jun hésita à sauter de la voiture en marche. Ils avaient roulé assez loin. Il n’était pas sûre de supporter longtemps qu’elle lui vomisse sa classe et son argent à la gueule. « Ouai, pauvres riches… » avait-il répété dans un faux rire désabusé. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir. La merde, pour sûr qu’il y en avait partout. Et souvent là où on ne l’attendait pas.  

Mais voilà qu’elle rendait les choses encore plus bizarres et gênantes en lui confessant texto qu’il lui plaisait. Bordel… Même son détachement naturel ne suffisait pas à ne pas le faire légèrement paniquer sur ce coup. Et pourquoi demandait-elle son âge à son chauffeur ?! Il ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Pas plus qu’elle. L’idée qu’elle le fasse suivre depuis des jours voire des semaines l’effleura et il se projeta un peu plus dans cette cave… « Je suis majeur… » glissa-t-il comme si cette information pouvait éventuellement décourager un enlèvement d’enfant. Mais avoir tout juste la majorité ne réduisait pas assez le gap entre eux à son sens… Et à vrai dire, ce gouffre qui semblait s’élargir au fur et à mesure des kilomètres, ne concernait pas seulement l’âge. « J’en sais rien… 34 ? » Peut-être trop cash. Peut-être que la vexer par son honnêteté n’était pas une bonne stratégie. Elle ne faisait pas “vieille” comme elle semblait l’entendre et certainement que n’importe quel autre garçon normalement constitué l’aurait trouvé très belle. Mais elle portait une maturité ennemie sur le visage. Une adulte.
Qui toutefois semblait fonctionner à l’envers de ses semblables… Bizarre, elle ne l’était pas qu’un peu. “L’amour” qu’elle disait lui portait n’avait, de ce qu’il comprenait, rien de romantique. S’il y voyait plus clair… Non. Et n’y tenant plus, il lui fit savoir.
Spoiler : il ne comprendrait pas grand-chose de plus ensuite.
Jung Ae Ra mentionna une agence - l’avait-elle déjà fait ? Il ne s’en souvenait pas plus - et de la musique dont il ne jouait pas. Se Jun n'avait jamais porté d’autres intérêts envers le 4ème art que pour sa consommation. Lui, c’était d’autres clés qu’il maniait. Ses doigts, au lieu de pianoter des touches blanches et noires, s’user sur des moteurs, se souiller dans l’huile. Quant à ses conseils… Qu’en avait-il à faire ?
Il lui lança un nouveau regard, entre la méfiance et l’irritation. Il avait cette désagréable impression qu’elle le prenait de haut. Il ouvrit la bouche pour lui faire ravaler sa générosité, mais la suite le déstabilisa une nouvelle fois.
En quoi se ressemblaient-ils ?
Il la jaugea. De la tête au pied. De ses cheveux parfaitement coiffés à ses chaussures impeccables. Vraiment, il ne voyait pas en quoi. Il n'avait ni son argent, ni son chauffeur. Aucune ambition. Il n'était pas occupé comme elle et ne kidnappait pas des gens pour se distraire. Il la considéra plus intensément, comme si son regard allait percer cette armure d'énigme et voire plus claire en elle… mais elle lui apparut seulement comme une femme très étrange.
Bizarre.
Et lui ? … Ne l'était-il pas aussi ?
S'il ne se l'était jamais formulé comme tel, il n'était pas sans savoir qu'il ne vivait pas dans la même bulle que tout le monde. Déjà petit, sa réserve le plaçait à part. Après la mort de sa mère, il n'était pas mieux rentré dans les cases. Loin d'être solitaire pourtant, les choses ne cliquaient juste pas toujours dans sa tête. Il n'en était toutefois pas toujours conscient, ce qui à présent l'empêchait d'appréhender vraiment cette ressemblance que Jung Ae Ra soulignait.
« … »
Se Jun réfléchit. S'il s'en sortait vivant, il n'aurait peut-être pas qu'une anecdote à raconter. Son regard se posa sur la carte qu'elle lui avait donnée plus tôt. Pourquoi l'appellerait-il ? Qu'est-ce qui l'empêchait de jeter cette carte dès l'instant qu'il aurait franchi les portes de cette voiture ? « Ok. » déclara-t-il finalement en fourrant la carte de visite dans sa poche. « Et qu'est-ce que je gagnerais à vous appeler ? Vos conseils ? » Il s'en passerait. Il n'avait de conseil à recevoir de personne. Mais, au fond, peut-être garderait-il ce numéro en tête. En admettant qu'elle le laisse partir, si elle était assez folle pour le prendre en stop une fois, peut-être qu'elle pourrait lui être utile un jour. Peut-être.

Eun ha avait sûrement raison, tout comme toutes les personnes que tu croisais dans ta vie en fait, tu avais besoin d'un psy. D'un vrai. Celui qui vous écoute. Mais là venait la partie compliquée: tu n'aimais pas te plaindre. Ecouter les autres, non plus à vrai dire mais pour ce jeune homme tu ferais une exception. Rude, il aurait dérangé le commun des mortels. Personne ne l'aurait pris dans sa voiture d'ailleurs, mais rude, c'était exactement ce pourquoi il te plaisait. " C'est vrai.  " Que tu avouais sans honte. Non clairement il te manquait des études et des diplômes pour pouvoir régler les problèmes des autres avec la parole mais.. tu n'étais pas non plus la méchante sorcière qui allait hanter ses nuits. Ou si ?
Les paroles irréfléchies, reflet d'une vie passée à s'enfermer dans un rôle. Les autres souriant et enviant le moindre fait que tu faisais, qui apparaissait à la télévision. Condescendante, peut être qu'il te pensait ainsi, à prendre en pitié les riches les pauvres, finalement tu te fichais pas mal de l'argent. Cette belle voiture, c'était plus pour l'image de la femme d'affaire que tu devais tenir. La preuve tu ne savais même pas de quelle couleur elle était, les sièges? Incapables de savoir s'ils étaient foncés ou clairs. Si ce n'était pas triste. Ne parlons pas de tes vêtements, parfaitement assemblés mais pas une seule marque dessus. Pourquoi? Tu refusais de payer une fortune dans quelque chose que tu ne vouais pas. Voiture excepté. "Je ne connais pas ta vie mais ne soit pas si haineux envers les riches. Ca ne sert à rien.  " Sentant toute cette tension relâchée en un mot pourtant simple tu pouvais sentir qu'il n'aimait pas la personne que tu étais, l'argent que tu avais. La pauvreté n'était pas facile, tu avais vu ça dans les documentaires, mais la richesse... on la voyait qu'à la télé aussi.

Loin d'être du genre à garder pour toi tes opinions ou tes idées, il était sûrement temps de le faire. Han Jae t'aurait probablement rattrapé et aurait changé chaque phrase pour te faire paraître normale, presque aimable. Malheureusement tu étais en live et free-lance avec cet inconnu, et pauvre de lui, il subissait ton honnêteté fulgurante. Ton chauffeur lui même probablement gêné de ta question mais estimant son âge à 22 23 ans. " Oh parfait très bien, sinon les autorités seraient derrière mon cul à dire que je détourne des mineurs... j'ai des mineurs dans l'agence... Comme si j'étais intéressée...  " Même un adulte en pleine forme n'arrivait pas à te faire sortir de cette forteresse construite par des années de torture. Alors un mineur? T'avais pas l'instinct maternelle non plus. Ouvrant grandement la bouche tu parus choquée, tapotant alors le siège devant toi du conducteur. " Yah.. je fais vieille comme ça ??  " Une honte. La main sur le coeur tu semblais reperdre tes esprits. " Merci de me l'avoir dit je vais faire attention. Je n'ai pas 30 encore.  " Il valait mieux rattraper les dégâts maintenant. " Han Jae ne m'a rien dit. " Tu lui faisais pourtant confiance, toi qui était incapable de distinguer les rides ou la douceur de la peau rien qu'au visuel.
Cependant ce n'était plus le moment de s'en inquiéter. Plutôt d'exposer son plan, bancal et clairement étrange. ON comprenait tout à fait l'incompréhension du pauvre petit qui se retrouvait avec un énergumène comme toi dans une voiture inconnue. Rien de méchant dans les veines, l'envie désespérée sûrement d'aider ceux qui te ressemblait, il semblait que ta vie avait passé un cap. Tes poulains, à l'agence, n'avaient jamais eu une seule personne pour les décourager depuis qu'ils avaient signés avec toi. Ta cousine, jolie poupée, tremblait surement sous tes mots poignants mais l'inquiétude était la seule qui menait ceux ci. Ton comportement avait changé en te libérant, cependant tu restais incapable de raisonner avec logique, avec de la tempérance, et finalement effrayait la plupart des gens. " Dis moi si je me trompe: personne ne te comprend vraiment pas même ton père. Tu as beau le porter dans ton coeur vous deux... ça marche pas. Tu refuses même de croire que tu le portes dans ton coeur. Finalement personne n'arrive à voir ce que tu vis. Soit ils t'accablent, soit ils te plaignent. Mais on a pas besoin de pitié. Finalement tu finis par pas vraiment savoir ce que tu veux, tu penses différemment des autres, tu es juste ... comme tu es. Ta logique ne l'est pas pour le consensus mutuel.. et un jour tu finis à parler à un gamin dans ta voiture. " Riant doucement les yeux fermés tu assumais peut être plus que tu ne pourrais jamais découvrir. Mais tu le sentais comme ça, vrai ou faux, tu le saurais peut être un jour.
Ta main tâtonnais toujours pour trouver ton portable , pourtant en évidence sur la banquette. "Hm.. conseils, amie à qui parler, folle qui raconte des trucs étranges... une connaissance riche.. Cacher un corps.  " Ton chauffeur semblait rire, mais pas tellement, il te connaissait maintenant et peut être redoutait il ce jour. " On te dépose où Se Jun? Merde il est où ce fichu portable? " Le soupire aux bord des lèvres tu ne faisais que le chercher même à tes pieds. Voilà que tu paraissais con en plus. "C'est pas mon truc de forcer les gens.. au contraire. Alors fais comme tu veux. Saches juste que tes proches ne te croiront sûrement pas si tu leur raconte tout.. alors je te laisse broder une histoire réaliste pour pouvoir sortir cette histoire hm? " Parce que, soyons honnête: ce que tu faisais dépassait l'entendement.

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