Le claquement des bâtons sur le sol résonna dans la pièce en même temps que les dernières notes de la musique et Kuan Ti se précipita pour éteindre la petite – mais efficace – chaîne hi-fi qu’il avait installé dans un coin. Le bruit des respirations fut le seul son jusqu’à ce qu’il frappe dans ses mains, un sourire aux lèvres. « Félicitations, la journée est finie ! » Dos au miroir, mais face à ses élèves, le jeune homme ferma son poing droit qu’il posa contre sa paume gauche avant de s’incliner, la dizaine de personnes face à lui répondant de la même manière avec un merveilleux « Merci pour ce cours » en chinois, massacré comme seuls des étrangers étaient capables de le faire. Mais ça l’amusait particulièrement alors il continuait de le faire répéter à ses élèves, ne se souciant absolument pas des tons plus que hasardeux et de la prononciation qui aurait fait s’évanouir son professeur de littérature chinoise de lycée. Il était important de trouver un peu de bonheur dans chaque instant de sa vie. Se redressant, le Chinois ne prit pas la peine d’effacer son sourire – ses plus anciens élèves savaient combien il adorait les entendre massacrer sa langue natale – et mis réellement fin à la séance : « Vous vous en êtes bien sortis. Si ça continue comme ça dans un mois on pourra passer aux lances ! » Pause dramatique afin d’apprécier les regards mi-fatigués, mi-excités. « N’oubliez pas de ranger vos bâtons et de bien vous étirer en rentrant. Merci de ne rien oublier, passez un bon week-end et à la semaine prochaine ! » Diverses voix se levèrent alors que des discussions commençaient et que les personnes se dirigeaient vers la sortie. Kuan Ti se laissa glisser au sol, lui-même fatigué. C’était ce qu’il aimait avec ce groupe : non seulement il était plus proche d’eux en terme d’âge comme au niveau relationnel, mais surtout il s’agissait de ses élèves les plus aguerris. Le jeune homme pouvait donc leur proposer des exercices et enchaînements plus compliqués et pratiquait souvent avec eux. S’il leur donnait cours le vendredi soir, en fin de journée. Demain matin, il n’avait que trois cours et c’était avec des enfants, donc il ne faisait pas grand-chose hormis s’assurer que personne ne se foulait une cheville, ne se marchait dessus ou ne se tordait le poignet. Que d’excitation ! Tendant la main vers sa bouteille d’eau, sagement placée un peu plus à droite, le Chinois avala une gorgée et sourit en voyant Sae Hee approcher. Elle était l’addition la plus récente du groupe, mais il s’était surtout avéré qu’elle avait un peu trop d’expérience en arts martiaux et n’avait donc pas réellement sa place dans un cours pour débutants. « Tu restes t’étirer avec moi ? » Ça leur arrivait de temps en temps, qu’ils restent à papoter après un cours, parfois avec d’autres, parfois seuls. Kuan Ti savait que Ha Neul rentrerait tard, il se souvenait vaguement d’une histoire d’un devoir à finir, mais n’était plus sûr. Tendant ses jambes devant lui, le jeune homme s’allongea en avant, sentant avec bonheur les muscles de ses cuisses s’étirer. Un jour il arriverait à convaincre Ha Neul de voir un cours du vendredi soir, histoire qu’elle comprenne pourquoi il était épuisé, en fin de semaine. Tournant la tête pour regarder Sae Hee, le Chinois lui offrit un énième sourire : « Alors, tu apprécies de découvrir les bâtons longs ? » Ce n’était que le troisième cours avec ce qui aurait normalement dû être des lances, donc des objets plus lourds, mais Kuan Ti avait la vague impression que rien ne pourrait ralentir la jeune femme. Surtout pas s’il se décidait à introduire des tournois pendant les cours…

La sueur qui dégoulinait de ton front, ce souffle rapide traduisant un rythme cardiaque anormal et pourtant si agréable. Un effort contrôlé, des joues rougies, cet état tu le connaissais bien, mieux encore tu l'appréciais. Une vie entière dédiée à ces sports mêlant le cardio, le respect et la précision. Tu avais travaillé longtemps pour obtenir des résultats frôlant ce niveau que tu t'imposais. Et ce peu importait la discipline, même si ton coeur avait toujours été  pris dans la musique et les mouvements de corps formant une danse tu ne pouvais nier que ce sport te rappelait ta passion. Ainsi tu délais les deux, déguisant encore une fois ton envie de danser sous un autre sport. Faisant mine d'être différente, d'être à des années lumières de ce père que tu refusais d'accepter. Massacrant une langue qui n'était pas la tienne vous fermiez ce cours des plus intéressant applaudissant comme une enfant fière de ses performances, heureuse d'avoir finie. Tu te demandais encore comment tu allais consigner toutes ces occupations dans ta " vraie vie" celle qui commencerait avec un métier pour lequel tu travaillais d'arrache pied, mais qui t'angoissais de plus en plus.
Ton corps se mouvement pour ranger tes accessoires et tes affaires tu ne pouvais ignorer du coin de l'oeil toutes ces personnes qui s'accompagnaient et se parlaient, tout comme tu ne pouvais oublier ce prof à l'âge rapproché, devenu un ami avec le temps. Et si tout le monde quittait la salle tu t'approchais de ton prof après quelques gorgées.
"Avec plaisir.  " Reposant alors ton sac auprès de ses affaires tu venais t'installer en face, copiant ses gestes avec cette expérience que tu avais. Souvent les gens ignoraient ton parcours, ou bien ils te voyaient comme la rebelle au coup de pied facile. Avoir des cours de nouveau te rappelait l'amour que tu avais pour le sport en général. "C'est spécial. Franchement je n'ai jamais rien fait de semblable. C'est vraiment agréable, an dirait un peu de la danse dans el fond. C'est pour ça que j'aime autant ce sport je crois, je ne vais pas partir de si vite.  " Riant doucement tu le regardais venant étirer d'autres muscles, t'attardant sur chaque avec précision. " Tu as commencé il y a combien de temps déjà Titi ?" Il avait une maitrise certaine que personne ne pouvait ignorer et tu étais curieuse de savoir en combien de temps avait il achevé tout cela. Mais sûrement qu'il en pratiquait depuis l'enfance. "Tu veux aller boire un petit truc après?  "Sans alcool de préférence ou il aurait sûrement à te porter sur le retour, ce que tout le monde voulait éviter n'est ce pas ?


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S’étirant avec bonheur, Kuan Ti n’en oubliait pas de suivre la conversation qu’il venait de débuter avec Sae Hee. Il lui tenait beaucoup à cœur de faire en sorte que chacun de ses élèves se sentent à l’aise dans son cours, peu importe l’âge, le genre ou la nationalité. La jeune femme était un peu particulière dans le sens où elle était arrivée en cours de route, en quelque sorte. Mais ça ne voulait rien dire en l’occurrence. Elle était moins proche des autres élèves, c’est tout. Ramenant ses jambes vers lui, le jeune homme appuya ses pieds l’un contre l’autre près de son entrejambe puis se pencha en avant, un petit soupir de soulagement lui échappant. « N’oublie pas de bien expirer quand tu te replies sur toi-même. On inspire en ouvrant et expire en fermant. » Les deux phrases avaient été prononcées à voix basse, histoire de ne pas couper la jeune femme, mais désirant malgré tout s’assurer qu’elle s’étirait correctement. Revenons au sujet, donc : « C’est vrai que ça peut beaucoup ressembler à de la danse. Après ça dépend beaucoup de l’art martial qu’on pratique, des enchaînements, mais aussi du type spécifique à son art martial. Mais ce n’est pas pour rien si on parle de ‘‘chorégraphies’’ pour des films ou séries. » Changeant de position, le jeune homme se remit en tailleur basique pour étirer ses bras. « J’ai eu quelques élèves qui faisaient de la danse et j’avoue que j’ai été très impressionné par la vitesse à laquelle ils pouvaient retenir et adopter les enchaînements. Surtout ceux qui viennent de la danse classique et sont donc habitués à des cours et une pratique très stricte. » Des fois, il se disait que ça vaudrait peut-être le coup qu’il s’intéresse à la danse. Peut-être que Ha Neul saurait aussi bien apprécier des capacités venant de la danse que celles venant du wushu. Il pouvait très certainement être très souple. Sae Hee posa une question qui fit s’arrêter le jeune homme. Il n’avait pas compter depuis longtemps. « Wow… J’ai commencé en entrant en primaire donc j’avais… Six ans… » Le calcul fut assez vite fait et le jeune homme ne put empêcher sa bouche de s’ouvrir sous l’effet de la surprise. « Ça fait six ans ?! Punaise, je me sens vieux, d’un coup… » Il ne l’était pas réellement, bien évidemment. Mais il se souvenait encore de ses premiers cours. « C’était obligatoire, dans l’école où j’ai été placé. On en a tous fait jusqu’au collège. A partir de là, c’est devenu une option, mais j’ai continué. » Il n’avait jamais arrêté. Même avant d’obtenir cet emploi, il travaillait dans son coin, chez lui. « Et toi, tu as beaucoup pratiqué ? » Il aurait fallu qu’il soit aveugle pour ne pas avoir conscience du fait que la jeune femme avait fait d’autres sports, notamment de combat, avant d’atterrir chez lui. C’était principalement pour ça qu’il l’avait changée de cours assez vite. « Je t’avoue que je ne suis pas sûr d’avoir la foi de quitter le dojo, d’aller ailleurs puis de rentrer à la maison. Je suis plutôt tenté par une bonne sieste ici, surtout que Ha Neul ne va pas rentrer tôt, ce soir. » Si elle venait. Mais il refusait de partir sur ce chemin-là. Haussant un sourcil, le Chinois observa son interlocutrice : « Comment ça se fait que t’aies encore de l’énergie pour sortir, d’ailleurs ? Tu veux dire que je ne vous ai pas assez fait travailler ? Il est vrai que vous n’étiez pas très essoufflés, tout à l’heure… » C’était faux, mais il aimait faire planer la menace de plus de travail, plus d’exercices.

L'étirement de tes muscles était des plus agréable permettant alors petit à petit de détendre tes tissus fortement sollicités. Malgré tes nombreux entraînements tu copiais toujours ton professeur méticuleusement pour cette partie, comme pour les autres d'ailleurs, afin d'avoir le mouvement le plus correcte possible. Ainsi tu n'aurais pas mal le lendemain. Ecoutant ses recommandations tu t'exécutais laissant ton souffle venir ternir le silence de la salle maintenant vide. Expirant doucement ut faisais appel à ta souplesse développée depuis maintenant des années qu'on ne soupçonnait plus. Partageant ton idée à ton nouveau professeur et ami tu écoutais sa réponse avec une concentration qui se voulait distraite, imaginant alors les chorégraphies défilant devant tes yeux. C'était toujours aussi important pour toi, ce rythme, cette discipline qui t'était pourtant interdite. "Oui je vois ... mais c'est bien ça permet de faire attention à l'adversaire et d'être coordonné.  " En plus de toutes les choses que sollicitaient les arts martiaux. Et tu aimais ça, tu aimais mélanger les deux, sentir ton corps se mouver en rythme tandis que tu ne faisais rien  d'interdit. La peur dominait et t'empêchait de vivre pleinement, mais cette même peur faisait de toi celle que tu étais. " Je vois... une certaine base commune qui est plus facile à reprendre, c'est intéressant et fortement vrai. " Comme si tu t'y connaissais, bien que tu fasses des deux, bien que tu apprécies les deux. Ta curiosité rassasiée tu le regardais alors.  "Tu as quel âge déjà ? Six ans seulement ?  " S'il se sentait vieux, il n'en était rien de son visage qui semblait aussi frais que le jeune homme de vingt ans du coin."Ah ne dit pas ça, tu es très bien.  " Enfin pas vieux... " Ah bon c'était obligatoire ? Oh étonnant ... " Ils avaient choisi finalement ce n'était pas des plus incroyable, il valait mieux ça, tu préférais par rapport au relai que tu détestais tant. " On s'habitue vite à se dépenser. " On continuait alors.. un peu beaucoup, passionnément. Changeant de mouvement tu te mis à ton tour à réfléchir. "Hmm peut être.. 15 ans ou plus ? j'ai commencé tôt mais j'ai fait pas mal de choses différentes, puis en arrivant en fac je me suis calmée.  " Arrêtant des cours inutiles pour te concentrer sur celui des études. Ou pas. Enfin si mais à ce moment tu voulais te détendre riant alors doucement. "Tu veux dormir ici? Je peux aller chercher des cafés et revenir si tu veux.. Aller dis moi ce que tu aimes. D'ailleurs avec Ha neul ?  "  Une fois de plus tu voyais le regard de ton interlocuteur et ta langue cherchait à comprendre à voir ce qu'il pouvait te dire , vivant par procuration le bonheur d'autrui. "Bah bien sûr.. j'ai juste de l'énergie... je me pose rarement en fait ... mais une fois que je le suis je bouge plus.  " Rare était ces moments de purs repos, faisant cogiter ta tête. " Ca t'arrive parfois de vouloir t'occuper juste pour ne pas penser ? " Tu le vivais, clairement simplement et tu n'aimais pas ça. " La boisson pardon je vais la chercher. " Attendant le brevage à ta liste avant de partir très rapidement pour revenir quelques minutes plus tard. "Tadaaaa "


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Dans le quasi silence de sa salle, Kuan Ti respirait tranquillement, étirait ses muscles et discutait avec Sae Hee. Une fin de semaine comme il les aimait, même s’il savait qu’il allait falloir recommencer le lendemain, différemment. Pour l’instant, il appréciait ce calme, comme un moment suspendu dans le temps. Installé près de la jeune femme, il l’écoutait et répondait tout en parfois corrigeant certaines de ses poses. Ou pour la pousser à aller plus loin. Saisissant un de ses pieds, il l’étira, forçant ses muscles à se détendre. Il était dans sa salle, elle était dans son domaine alors il fallait qu’elle se plie à ses demandes ! Se relevant légèrement, le Chinois laissa ses jambes s’écarter pour effectuer un grand écart parfait, un petit soupir lui échappant alors qu’il se retrouvait sur le sol. Il pourrait passer des heures ainsi. La sensation des muscles qui s’étirent, se détendent, s’adaptent et ces légères douleurs étaient presque une drogue, pour lui. Il adorait pousser son corps toujours plus loin – tout en restant raisonnable. C’est probablement cet égarement qui fit fourcher sa langue : « J’ai dit ‘‘six ans’’ ? Ugh, je voulais dire ‘‘vingt ans’’. J’ai eu vingt-six ans début mars. D’où le fait que je me sente aussi vieux ! » Un sourire lui échappa avant de légèrement disparaître alors qu’il repensait à ces années de primaire. « Oui, c’était obligatoire. Ce genre d’art martial est une bonne façon d’apprendre à se défouler de manière saine, surtout pour les jeunes garçons. Du moins c’est ce qu’on dit… Puis il y a toute la philosophie derrière, que je vous épargne très largement ici parce que vous n’êtes pas là pour ça. Mais rien de tel qu’une hiérarchie claire, un respect obligatoire et une obéissance aveugle pour créer de bons petits Chinois ! » Il avait beau avoir dit ça sur le ton de la plaisanterie, la colère fit accélérer les battements de son cœur, comme souvent. Désireux de se calmer, Kuan Ti changea de position, se concentrant sur ses muscles qui se détendaient et interrogea aussi Sae Hee. Il n’était pas surpris par sa réponse, même si un peu frustré par le manque de détails. Qu’on le condamne à la peine de mort, il était curieux ! « Et tu as pratiqué quoi, exactement… ? » Il n’était pas sûr d’avoir réellement obtenu une liste. Complète ou non. Son désir de sieste fut malheureusement la source d’une réaction beaucoup plus énergique qu’il le pensait. Il se faisait vieux ou c’était juste sa semaine ? Mais cette fille bougeait beaucoup trop et avait mille fois trop d’énergie… « Je dormirai pas ici, t’inquiètes, je serai incapable de me réveiller et mes lapins ne me pardonneraient jamais si je ne rentrais pas ! » Son dos non plus, d’ailleurs. Il se faisait vieux, non ? « Et quoi "avec Ha Neul" ? Serais-tu en à la recherche de ragots… ?? Si c’est le cas, sache que je ne dévoile jamais mes secrets d’alcôve ! » Un des avantages d’être initialement un étranger et donc d’avoir travaillé pour obtenir une nationalité, c’est qu’on apprenait parfois des expressions assez… Vieilles. Si Ha Neul l’entendait… La question de la jeune femme, sur vouloir s’occuper fit hausser les sourcils du Chinois qui allait faire une remarque sur le sujet, mais n’en eut pas le temps car elle réclama de savoir ce qu’il voulait boire. Poussant un soupir faussement exaspéré, il finit par lui donner sa commande : « Dans ce cas, un latte macchiato avec double dose de caramel. J’estime avoir le droit à une bonne dose de sucre. » Il l’estimait souvent, mais son train de vie ne le lui reprochait pas donc il continuait. Profitant de l’absence de la jeune femme, Kuan Ti acheva de ranger la salle et prépara le matériel pour la leçon du lendemain. Il avait à peine fini que la porte se rouvrait et Sae Hee réapparaissait, équipée des boissons promises. Se rasseyant par terre, il la remercia en prenant son gobelet qu’il huma avec bonheur. Rien de tel que du sucre. Peu importe à quelle heure. « Comment vont les choses pour toi, au fait ? » Il n’était pas sûr que la remarque qu’elle avait fait plus tôt était un bon signe et il n’était franchement pas le style à faire comme si de rien n’était. S’il fallait qu’il vende son âme pour avoir des réponses, il le ferait.

Le calme tranchait violemment avec l'activité qui avait dominé pendant quelques heures auparavant. Le contraste était toujours frappant, la détente importante et essentielle pour pouvoir éviter la catastrophe le lendemain. C'était un rituel que tu connaissais, dont tu avais pris l'habitude très tôt. Et pourtant Titi arrivait toujours à faire grimacer ton visage, endolori par l'exercice demandé, ou bien trop vieux. Il arrivait à t'impressionner en ouvrant ses jambes comme désarticuler. Mais tu n'étais pas si perdue, lorsque tu voyais les nombreuses années derrière lui. " Ahh tu as commencé à 6 ans c'est pour ça. Ouaaaa impressionnant. Et attends m'en parle pas .. Je vais sur mes vingt-six ans aussi.. Bientôt la fin de l'école. " Tu n'étais pas triste de quitter le banc de la fac. Les cours étaient longs et le terrain manquait, mais tu aimais cette ambiance, ces gens que tu pouvais rencontrer, croiser, aider. Quand tu partirai, tout deviendrait plus sérieux. Tu allais devoir prouver ton utilité, ton diplôme. Mais pour le moment tu profitais du moment avec Titi. L'écoutant avec un sourire presque doux, puis désolé. L'éducation n'était pas la même , le pays différent. C'était sûrement ce qui différenciait tout le monde. Ce qui faisait préférer un pays. Du moins ça contribuait. " Le bon côté c'est que tu peux faire prof sans aller prendre de cours. " C'était quand même drôle de voir qu'il fallait prendre des cours, pour apprendre à donner des cours. Etirant une jambe puis l'autre tu venais réfléchir un moment riant doucement de sa curiosité. "J'ai commencé le Karaté, puis le judo. Je me suis stoppé après quelques années seulement pour  commencé l'hapkido  et j'ai fini avec du taekwondo et c'est ceux que j'ai le plus pratiqué. En résumé. Je suis pas forte au karaté ni au judo mais plus dans les deux derniers. Ma mère trouvait un moyen de me garder occuper, pour éviter que je n'aille faire de la danse ou du chant. " Tu en riais, mais t'en crevais. Aussi épouvantable était il toi t'aimait les mouvements doux ou combinés, les enchainement rythmique et la sueur d'un cardio déchiré. " Tes lapins ? T'as des lapins? "Demandais tu avec cette bouille implorante de personne craquant déjà sans les voir. T'aurais bien aimé avoir un animal mais tu courais tellement à droite à gauche que tu doutais de ta capacité à t'en occuper. L'énergie elle venait, elle restait, elle t'épuisait mais t'étais pas capable de le dire. "Je suis pas à la recherche d'un ragot ! Juste de savoir si ça se passe bien. Tu sais je ne suis pas méchante, je cherche juste le bonheur des autres pour me sentir bien.  " Un nouveau rire, à cette sainteté que tu venais de te conférer, mais il était vrai que tu voulais simplement être heureuse pour les autres, vivre par procuration ce qui semblait t'échapper. Non pas que tu t'y refusais.. Mais tout était flou, comme ton avenir, ce que tu aimais et ce qui allait te manquer. Comme un peu tout qui te perdait dans des pensées dites à haute voix. Pensées que tu fis taire avec cette commande bien méritée." Et bah voilà. Double dose pour monsieur, j'arrive. " T'en faisais des boissons aussi. Mais bientôt tu démissionnerais. Ta vie allait changer et t'avais peur de ce que t'y allais trouver. C'était ça de grandir, de plonger dans l'inconnu. Toi qui n'avait pas peur, du moins pas en apparence, tu te retrouvais à baliser. " Wah t'as tout rangé, je pensais te retrouver endormi. " Un rire, un énième venant le rejoindre pour lui donner son du. Tu partageais avec lui un cours, une discussion, une boisson, quelques confidences. Ainsi tu ne fus pas trop surprise de sa question. "mm je suis stressée. C'est ma dernière année techniquement et je dois passer un concours, trouver un appartement, un cabinet... je vais devoir tout quitter pour un monde où on ne botte pas le cul les gens.  " Une moue enfantine sur le visage c'est ta gorgée qui t'en sortira soupirant de bien être en sentant le mélange parfait de l'amertume et du sucre. " C'est un peu effrayant mais .. on fait avec . " Tu tentais de tout mettre en ordre, de te lancer, d'y croire. Mais tu hésitais, la danse te manquait, Seo Joon était apparu et tu semblais chercher quoi faire. Les cours, la vie privée, tu ne savais plus sur quoi te concentrer. "Tu ne m'as pas répondu pour savoir si ça allait Haneul  " CHiante, tu l'étais.

Spoiler:

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Kuan Ti ne réfléchissait généralement pas aux nombres d’années de pratique qu’il a acquis. C’était du passé, cette histoire était inscrite dans ses muscles, ses membres. Il n’y pensait plus et n’avait donc pas fait le calcul avant que Sae Hee pose la question. Alors, fatalement, le chiffre lui faisait assez étrange… La réaction de la jeune femme le fit sourire, mais il ne commenta pas plus, il n’était pas mieux. Mais il était un peu fier de lui, quand même. Tout le monde ne pratiquait pas un sport aussi longtemps. Il savait qu’il aurait pu songer à faire des compétitions, mais ce n’était pas ce qu’il aimait dans ce sport. « Je suis pas allé à la fac, mais c’est vrai que sur la fin d’un cursus… On est content de voir le bout ! » C’était un de ses regrets, ne pas être avoir fait d’études supérieures. Mais il n’avait pas eu les moyens, à l’époque et n’était au final pas sûr que ça soit fait pour lui. Sa vie lui plaisait, comme elle était. « J’ai honnêtement eu de la chance, pour ce poste. Officiellement je n’ai pas de diplôme ou quoique ce soit… On m’a fait confiance et j’ai eu de la chance ! » Il en était très reconnaissant à ses collègues, avait conscience que sans eux il ne serait pas là. Mais ce n’était pas le sujet. Pour l’instant, il se concentrait sur ce que racontait Sae Hee, légèrement impressionné par son parcours. « Eh beh… Tu en as fait, des choses ! Et quel est ton art martial préféré ? » Il n’était pas particulièrement désireux d’entendre que c’était le sien, il était juste simplement curieux. Il avait cependant noté une pointe… D’amertume ? Quand elle avait parlé du chant et de la danse. S’il songeait à en parler, il ne le fit cependant pas, conscient que ça ne le regardait pas et surtout qu’ils n’étaient probablement pas assez proches pour ça. Et puis… Il connaissait, les problèmes avec les parents qui veulent contrôler la vie de leurs enfants. Si lui n’avait pas envie qu’on lui en parle ou d’en parler, il se doutait que c’était probablement aussi le cas de Sae Hee. Sautant sur l’occasion de changer de sujet, Kuan Ti prit une nouvelle position puis sortit son portable. Il n’avait pas besoin d’aller bien loin, il alluma juste l’écran et laissa apparaître la photo de son écran de verrouillage : Brush et Paint sur son lit, endormis et collés l’un à l’autre. « Le blanc c’est Paint et la brune Brush. Ils ont quatre ans d’écart, elle est plus jeune et lui a un peu plus de six ans. Paint a été mon premier vrai ami, à Séoul. » Il les aimait beaucoup, ces deux boules de poils. « Ils sont ce que j’ai de plus précieux. » Après une petite hésitation, le Chinois déverrouilla son portable, une des rares photos de lui et Ha Neul l’accueillant sur son écran d’accueil, avant qu’il n’ouvre l’application des photos, ouvrant le dossier où il gardait les photos de ses lapins puis tendant le tout à la Coréenne pour qu’elle puisse admirer si elle le souhaitait. « Tu as des animaux, toi ? » C’était quelque chose qu’il aimait faire, comparer ses animaux de compagnie avec ceux des autres. Un de ses collègues avait une jeune chienne qui était tout simplement adorable, ils adoraient échanger des photos ou vidéos de leurs petites bestioles. Le petit moment de tranquillité que la jeune femme lui offrit donna l’occasion au Chinois de ranger correctement sa salle. Au retour de Sae Hee, il l’accueillit avec bonheur et deux mains tendues grandes ouvertes pour recevoir sa boisson. « Merci mille fois, ô Choi Sae Hee. » Le sucre, c’était le bien. Kuan Ti but une gorgée de sa boisson puis demanda des nouvelles à la jeune femme. Il était curieux, mine de rien, mais surtout voulait s’assurer que tout allait bien. Ils étaient amis après tout, non ? « Je comprends. Moi aussi, j’ai trouvé ça dur au début. Vivre seul, découvrir un nouveau pays, une nouvelle culture, être indépendant… Je vais pas te mentir : c’est terrifiant au début. Mais quand on aime ce qu’on fait, qu’on sait que c’est pour quelque chose de bien… Ça aide. Et ça vaut le coup, pour la fin. » Il espérait que ces mots aidaient, même s’il savait que ça ne rendrait pas tout parfait. Mais c’était aussi ça, grandir. Il l’avait découvert très brutalement. Devant la demande de Sae Hee d’avoir des nouvelles de sa relation avec Ha Neul, le professeur ne put que pousser un soupir exagéré avant de sourire. « Tout va bien, tout est parfait. On fêtera notre première année ensemble à Noël. » Il avait hâte, mine de rien. Commençait déjà à réfléchir à ce qu’il ferait, à ce qui pourrait lui faire plaisir. Il ne dit rien de ses doutes et inquiétudes, cependant. « Tout est parfait. » Un mensonge qu’il prononça avec le sourire.

L'impressionnante discipline, c"était ça que tu applaudissais. Faire un sport pendant un an, deux ans, c'était toujours bien vu mais le tenir jusqu'au bout, ne pas lâcher cette passion ou cette flamme qui l'animait, c'était sûrement ce qui t'inspirais le plus. Après tout il avait réussi à en faire son métier, la preuve que cet entêtement et cette détermination ne servait pas à rien. Aussi admirative que tu étais tu devais bien avouer qu'il était fort, et que ce sport lui avait porté tout aussi bien préjudice que de bonnes choses. Lui même l'avait dit; contrôler des enfants, apprendre une manière de faire, de penser. Un double tranchant qui donnait des frissons. " Etrangement je suis contente et angoissée. Et si tout ça ne me plaisait pas? Et si j'avais passé la plupart de ma vie à faire quelque chose que je n'aimais pas ? Pire si je dois tout recommencer ? " Elle était là et brulait au creux de ton ventre cette peur. Mais tu avais expérimenté la fac, tu avais appris à grandir entouré d'autres jeunes de ton âge à chercher le meilleur pour eux. Tu penchais sur tes cours comme personne et te perdais un long moment à enchaîner un travail et les études. Une vie remplie qui t'avait appris beaucoup plus que tu en pensais. "De la chance peut être mais aussi du travail. C'est ton travail acharné et ta motivation qui t'ont aidé. Et puis sans vouloir te vexer, ils doivent être content de pouvoir te payer moins qu'un élève diplômé. " Peut être n'était ce pas le cas mais souvent ils en profitaient et ça t'énervais plus que tout. Peut être que Titi avait des patrons sympas. Et tu l'espérais. "Pour être honnête on a commencé pour m'éloigner de ce que j'aimais.. Sinon je préfère le Taekwondo. " C'était pour cela que tu avais continué à le pratiquer pendant bien des années, jusqu'à franchir bien des échelons. Pour quoi ? Juste pour l'amour du sport. Même si tu éprouvais un pincement en pensant à ton coeur qui réclamait la danse. Ce n'était certainement pas ce que titi voulait entendre, une fille se plaignant d'avoir eu la chance de faire autant de sport, d'avoir pu faire tant d'études. C'était prétentieux et un grand manque de reconnaissance que de se plaindre à ce sujet. Alors tu préférais oublier et passer à ces êtres poilus qui méritaient toute l'attention du monde. "Omg.. nooo ils sont si mignons !!! .. Six ans ? c'est vieux non ? Trop mignon.. leur nom sont géniaux ! " Dis tu en riant doucement le nez retroussé à voir leur fourrure soyeuse et qui semblait bien douce. " Ils sont de bien meilleure compagnie que certains humains n'est ce pas. ?" Tu décidais de repousser cette pointe de tristesse de n'avoir personne autour de soi, pour se focaliser sur ces amours qui lui avait apporté joie. "Non aucun, je n'ai pas le temps.. " Regrettais tu en défilant les images des boules de poils, avant de rendre le téléphone à son ami. "A la place j'ai un meilleur ami qui agit comme tel. " Tu riais un peu trop bruyamment secouant la main. " Je rigole je rigole.. il fait juste le pitre. " Et pour enlever cette mauvaise image de l'amie que tu pouvais avoir tu allais chercher des boissons pour vous deux. "O mais de rien titi ça me fait plaisir. " Bien que ce remerciement soit digne des grands rois, ce qui n'était pas sans te faire rire. Ecoutant alors le professeur tu semblas te perdre un instant, imaginant à quel point tout cela avait du être dur pour lui, contraignant, éreintant. " Je t'admire beaucoup pour tout ce que tu as fait. Vraiment. Je me sens idiote de venir douter ainsi. Même si chaque expérience est différente pour chacun. Je suppose que je réfléchis trop. " Tu n'avais qu'à te lancer, voir. Au pire tout recommencer. tant que tu étais vivante tout était possible n'est ce pas ? Comme cette relation dont tu étais la première fan, malgré la moue que tu portais. "Parfait ? Aya.. j'ai demandé un peu d'amour à travers toi mais je vais finir par être jalouse de tous ces couples. " Riant doucement tu tapotais la jambe de ton ami en souriant. " Je rigole je suis contente ! LE temps passe vite ! J'espère que vous allez rester ensemble super longtemps! " t'avais quel âge pour souhaiter ça ? Cependant c'était sincère, avalant quelques gorgées de ta boisson. "Tu crois que je devrai me mettre en quête du petit ami parfait ? " Peu convaincue par tes propres mots tu riais plus qu'autre chose continuant de réfléchir à ce statut qui ne t'avait jamais touché. C'était stupidement une perte de temps... Bon ok t'avais intéressé personne.


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Kuan Ti n’ayant pas fait d’études, il ne connaissait pas la vie de la plupart de ses élèves, ne pouvait que vaguement compatir aux difficultés que pouvait trouver Ha Neul ou Sae Hee. Il le regrettait un peu, quelque part. Les études, même s’il n’était pas un immense fan, il aurait aimé découvrir ce que c’était, aurait aimé pouvoir aller à l’université. Mais il ne servait à rien de ressasser ça sans cesse. « Mh… Je pense qu’au fond on ne recommence jamais vraiment. Tu vivras juste autre chose, d’une autre manière, mais tu auras toujours ce que tu as vécu, ce que tu as réussi et raté. » Il ne pouvait s’empêcher de repenser à tout ce temps passé à flirter avec des inconnus pour justifier son rang, à ces heures passées à travailler pour devenir le fils parfait et mériter son héritage. Au final, on aurait pu dire qu’il avait tout recommencé de zéro, surtout sur le plan financier, relationnel. Mais ça n’avait été qu’un moyen de rebondir. Certaines de ses capacités, de ses enseignements acquis dans sa précédente vie lui avait servi, pour la nouvelle. « Et puis, il n’est jamais trop tard pour changer d’avis ou vouloir essayer autre chose. Regarde, il y a bien des gens qui se reconvertissent à plus de quarante ou cinquante ans ! » Peut-être qu’il finirait par essayer l’université, un jour. Peut-être qu’il se lasserait de son travail actuel et changerait. Il ne savait pas ce que le futur lui réservait et s’appliquait donc à ne pas trop y penser. Il n’avait pas besoin de cette angoisse, de ces questions. Le présent pouvait déjà être assez compliqué… « Tu as peut-être raison, que ça soit sur le travail comme la paye. Même si je dois t’apprendre que maintenant que je suis associé du dojo… Clairement je vis mieux qu’avant, quand je n’étais qu’un simple employé. » Ça avait une grande fierté pour lui, de parvenir à obtenir ce titre. C’aurait été le genre de chose qui aurait pu rendre ses parents fiers, s’ils avaient été différents. Sae Hee laissa échapper qu’elle non plus n’avait pas forcément eu beaucoup de choix, avec les arts martiaux, mais le Chinois ne releva pas, n’étant pas sûr que ça serait apprécié. Il ne put retenir un froncement de sourcils, cependant. Mais son inquiétude fut rapidement balayée, alors qu’il montrait des photos de Paint et Brush. Il était toujours très fier de voir des personnes s’extasier devant ses boules de poils. « Six ans… Disons que c’est un vrai adulte, contrairement à Brush qui peut encore avoir des moments où elle se prend pour un bébé surexcité et rempli d’envie de faire des bêtises… Mais il a encore plusieurs années devant lui. » Kuan Ti n’osait pas imaginer le jour où Paint partirait. Son premier ami, son premier compagnon. Le premier être vivant qu’il avait élevé, en qui il avait déversé tout son amour. « C’est différent d’un humain, c’est sûr. Mais crois-moi, des fois je rêverai qu’ils puissent parler et tenir une conversation avec moi. » Un soupir exagéré s’échappa de ses lèvres. Le Chinois n’était pas sûr de savoir comment Brush parlerait, si elle le pouvait… « Je n’ai pas d’ami de ce genre, mais étrangement j’ai pas mal d’amis qui ont des animaux de compagnie, c’est comme si on s’attirait ! Peut-être que tu devrais te poser des questions sur ce qui vous a attiré l’un vers l’autre, ton ami et toi… ? » Lueur taquine dans les yeux, le jeune homme laissa ses lèvres s’étirer en un sourire légèrement moqueur.
Ça ne dura cependant pas longtemps, puisque Sae Hee alla chercher des boissons. Très honnêtement, le café lui fit du bien, l’aida à se réveiller un peu et donc à s’assurer qu’il n’allait pas s’endormir sur place. Kuan Ti laissa la jeune femme lui faire parler de son expérience et sa réaction fit rougir ses joues et surtout ses oreilles. Tentant de cacher sa gêne dans sa boisson, le jeune homme avala une gorgée avant de répondre : « C’est gentil… Et ne culpabilises pas. On est tous différents et on a des vies, des ressentis différents. Je crois que si les rôles étaient inversés je ne m’en sortirai pas forcément aussi bien. Tu as le droit de douter, en tout cas, c’est humain et tout à fait normal. » Il espérait sincèrement que ses mots aideraient, même si ça n’était que de manière temporaire. Il aurait tellement aimé pouvoir effacer tous ces doutes… Mais il n’en avait pas la capacité. Il ne pouvait qu’encourager, offrir un moment pour se défouler une fois par semaine, des conversations de temps en temps. Il ne pouvait qu’espérer que c’était suffisant. Tout comme il ne pouvait qu’espérer que son amour suffirait à Ha Neul, qu’elle parviendrait à rester. Qu’il ne la perdrait pas. Forçant un léger rire, le Chinois fit comme si son estomac ne s’était pas noué en entendant Sae Hee. Leur relation n’avait rien de parfait. Même d’un point de vue extérieur, il savait qu’ils pourraient être plus proches, qu’il serait normal qu’ils aient des rendez-vous avec d’autres couples. Mais ils ne le faisaient pas. Il n’était même pas sûr de savoir ce qui les en empêchait. Il ne pouvait qu’espérer qu’ils tiendraient longtemps et réussiraient à survivre aux obstacles qu’ils trouveraient. Il s’était promis de ne pas la laisser partir, tant qu’elle voudrait de lui. Et il comptait bien tenir cette promesse-là. « Si tu as envie de rencontrer quelqu’un, pourquoi pas ? Rien ne t’en empêche. Mais rien ne t’y oblige pour autant. » Nez froncé en repensant à ces anciennes fiançailles forcées, le jeune homme avala une gorgée de sa boisson. « Mais si tu veux un conseil : laisse les choses venir naturellement. Déjà ça fait une histoire nettement plus jolie à raconter, mais surtout je suis d’avis que ce n’est pas le genre de choses qu’on peut forcer. Si tu es destinée à rencontrer l’amour et bien tu le rencontreras. Si c’est trop tôt eh bien essayer de forcer la chose ne fera que plus de mal. » Il ne pouvait s’empêcher de croire en cette vague notion de ‘‘destin’’. Un grognement lui échappa alors qu’il se faisait la remarque que c’était le cas de beaucoup de Chinois, dans les clichés. « Est-ce que ça fait de moi un cliché chinois, si je crois en un destin ??? » Comme quoi, on pouvait se poser des questions existentielles n’importe où et à n’importe quelle heure…

Se plaindre des cours c'était renié l'idée d'avoir de la chance d'étudier. Pas forcément pour l'argent, mais pour la possibilité. C'était aussi dénigrer ses facultés que tu avais pour comprendre, retenir. Le travail, ça en demandait toujours et chacun travaillait dur pour son objectif, étude ou pas. Mais titi avait raison. Même si tu changeais de branche, même si tu décidais de tout arrêter tu ne recommencerais jamais de zéro. Oubliant comment parler ou marcher, oubliant tout ton passé. "Oui c'est vrai .. finalement ça fait moins peur dit comme ça. " Mais ton coeur ne s'en sentait pas moins pincé d'une vie étudiante qui te plaisait finalement. Mais tu devais sortir de cette vie d'étudiante pour te lancer dans le grand bain, ce pour quoi tu avais tant travailler. Encore une fois il visait dans le mile en te faisant sourire au passage. "c'est vrai.. qui sait? Peut être que tu finiras par faire de la physique chimie et je serais danseuse. " Un rire léger mais un métier choisi avec conscience. Personne ne saurait, qu'il avait été ton rêve, ce métier. Que danser avait été une bulle d'air quand tout semblait perdu. Mais c'était là. Tout comme tes heures de cours à apprendre des lois et des ristournes faisaient de toi la plus méfiante des amies. Tu doutais de toute même de son contrat avant d'ouvrir de grands yeux. "Ahhh ça c'est une bonne chose. tu m'étonnes que c'est mieux. Parfait ils sont gentils alors. " De donner cette chance même d'évoluer. L'humanité n'était peut être pas totalement perdue. Avancer peu importe de là où on partait, c'était le plus important. Mettre son âme entière donnait toujours des résultats. Même si tout n'était pas de ta décision, tu avais fait de ton mieux. Tu avais écouté, pratiqué, tu avais continué, apprécié. Titi devait comprendre. Même si vous vous perdiez sur un sujet plus doux, comme la fourrure de ses adorables lapins. "Ahhh d'accord je vois..Alors tant mieux. j'espère quand même que ce n'est pas de trop grandes bêtises. " Riant doucement tu imaginais l'embarras si le lapin retournait l'appartement. La tendresse se lisait sur son visage, dessinant un sourire sur tes lèvres. " Se serait incroyable mais ils pourraient dire tous nos secrets. " Parce qu'ils savaient tout. Confident, réconfort, enfant, ils étaient tout ce que la vie n'offrait pas naturellement, envelopper d'une innocence qui vous perdait. Innocent que titi avait perdu à tout jamais en venant de retourner ta propre blague contre toi même. " ... bon ok c'est pas faux on est assez similaire même s'il est pire ! " Riant doucement tu ne mentais qu'à moitié. Tout le monde l'aimait, Elias.

Boisson ramenée, chaude délicatesse qui venait faire profiter un corps fatigué tu avouais ton admiration pour lui, et tes propres plaintes que tu jugeais comme caprice. Peut être ne voyais tu pas la chance qeu tu avais? "Hm je suppose. C'est ça d'être humain. On vit avec nos propres émotions égoïstes. Et tant mieux. " Porter la misère du monde sur les épaules ne ferait que rendre la vie infernale. Bien qu'il fallait faire attention à son prochain. Titi était doué. Pour te remettre sur un chemin plus agréable que celui dans lequel tu te perdais. Offrant des cours pour le corps il était un ami avec de bons conseils. Tu ne faisais pour autant que l'embêter avec toujours plus de question te perdant dans sa relation, fouinant chez les uns et les autres à défaut d'avoir la tienne. Les problèmes ne te regardaient pas, mais tu prenais des nouvelles, heureuse quand tout allait bien, ne remarquant pas ou ne voulant pas insister sur ce regard un peu tendu. Il n'était pas de ton ressort de tout changer, de faire que tout marche mais tu y croyais pour eux. L'envie la plus sincère que tout se passe bien pour eux. "Hm.. en fait .. pour être honnête je n'ai été attirée qu'une fois par un gars qui... se fichait de moi. Je suis trop .. chiante pour les gens. " La moue désolée mais embêtée au visage tu le voyais. Que ton caractère ne plaisait pas. Loin de la fille en détresse tu ne permettais à personne de rentrer dans ta vie. sauf lui. Titi marquait un point. Mais tu avais peur. Buvant une gorgée tu le regardas un long moment. "Et si j'ai cette personne devant moi mais que le destin veut pas ? " L'expression bête et simple d'avoir peur que cette personne ne t'aime pas comme toi tu l'aimais. Peur qu'il ne te soit pas destiné, encore une fois. Peut que ton coeur se retrouve brisé. Comme le silence par ton rire doux et amusé. " Pas vraiment je pense qu'on est beaucoup à croire au destin, et pas forcément chinois.Tu m'aurais sorti un proverbe j'aurai pas dit. " Tu aurais préparé la barbichette mais il ne pouvait s'en vouloir de croire au destin. C'était beau. " T'es pas trop fatigué après tous ces cours ? " Le destin était aussi changeant que le sujet apparemment.

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