Il n’était pas forcément facile à savoir ou devenir que les études supérieures étaient un sujet parfois un peu sensible, pour Kuan Ti. Il n’aimait pas en parler car ça voudrait dire expliquer sa situation, pourquoi il en était arrivé à avoir ce regret. Mais il savait aussi que ça pouvait être un sujet sensible pour d’autres, pour des raisons tout à fait opposées aux siennes. Il savait pertinemment que s’il avait continué à vivre la vie qui avait été planifiée pour lui, il aurait fait des études qui ne lui auraient pas plu. Et peut-être qu’il se serait retrouvé plus ou moins dans la même situation que Sae Hee. Il ne commenta pas et ne partagea pas ses pensées, mais c’était uniquement parce qu’il savait que ça n’était pas sa place. Chacun avait ses problèmes de famille, ses problèmes personnelles et personne n’était obligé de les partager à tout le monde. Mais ça ne voulait pas dire qu’il n’allait pas retenir cette mention de la danse. C’était trop spécifique pour être par hasard. Et, quelque part… Ça correspondait avec d’autre petites choses qu’il avait entendu, retenu, aperçu. Mais ça ne voulait pas dire qu’il comprenait et savait tout. « Ugh, je n’étais franchement pas un fan de sciences… Mais je suppose que la chimie était le moins pire… ? » Forçant une grimace pour accompagner ces mots, le Chinois ne laissa pas la conversation s’attarder trop longtemps sur le sujet. Parler de ses rongeurs était quasiment toujours inoffensif et n’était pas près de lui exploser au visage, contrairement à plein d’autres sujets. « Nan, il n’y a jamais eu de grosse bêtise irréparable. Mais il arrive parfois que certains fruits ou légumes… Disparaissent… De manière pour le moins étrange… » Il était assez certain de savoir qui était coupable dans cette histoire, mais manquait encore de preuve. Ça ne pouvait que lui apprendre à bien ranger ses courses, en tout cas. Cette mention de secrets fit presque frissonner Kuan Ti qui se força cependant à sourire : « Mais eux aussi ont des choses à cacher… Donc peut-être que tout irait bien ! » Il était d’un naturel optimiste, oui. Surtout connaissant Brush qui se ferait probablement un plaisir de tout répéter à tout le monde, rien que pour l’attention.
Ses mains entourant une boisson chaude, le Chinois laissa la fatigue doucement s’éloigner et la conversation occuper presque toute son attention. Parler de sa relation avec Ha Neul était toujours un peu compliqué pour des raisons encore inconnues. « Rien ne dit que le premier amour est le bon. Crois-moi, ça n’a pas été mon cas. » Elle avait l’air de beaucoup admirer sa relation actuelle, peut-être qu’apprendre que ce n’était pas le premier amour du jeune homme l’aiderait à être plus en paix, sur ce plan-là. Ça ne faisait pas pour autant de Kuan Ti un expert en l’amour, mais il avait un peu l’impression de s’en sortir. Non ? Même s’il n’avait probablement pas eu les mêmes problèmes d’estime de soi que semblaient rencontrer Sae Hee. Là, cependant, il ne pouvait pas faire grand-chose. Ce qu’il pouvait dire ne servirait à rien, du moins il en doutait. Ses mots suivants semblèrent presque trop fragiles, trop intimes pour l’endroit où ils étaient et surtout leur relation. Mais il ne se tairait pas, cette fois, ne prétendrait pas de rien avoir entendu. « Si le destin ne veut pas, c’est que vous n’êtes pas destinés à être ensemble et c’est tout, et ça ne sera pas grave. Rien ne dit que tout doit être parfait et simple, tout comme rien ne dit que tout doit être difficile et impossible. On est humains, on n’est pas parfaits alors pourquoi le destin le serait ? » Ces mots lui laissèrent un goût amer en bouche, pour la simple et bonne raison qu’il ne pouvait s’empêcher de penser à sa propre relation, son propre cœur qu’il avait peur de voir à nouveau brisé. « Mais tant qu’il y a une chance… Rien ne dit qu’il ne faut pas continuer d’essayer et de se battre. » Il se battait, lui. Parce qu’il était sûr qu’il avait une chance. Le Chinois refusait de laisser la conversation aussi lourde trop longtemps, il n’était pas un fan de ce genre d’ambiances et voyait bien que ça n’était pas forcément très agréable pour Sae Hee non plus. Alors il fit légèrement dévier la conversation, afin de ramener le sourire à la jeune femme. « Ou sinon, ça fait peut-être que nous tous des clichés chinois… ? » Grand sourire faussement angélique à l’appui, il était honnêtement soulagé de savoir qu’elle n’avait rien à lui lancer à la figure hormis sa boisson. Qu’elle ne lancerait probablement pas, pour la simple et bonne raison qu’elle la buvait et qu’elle l’avait payée. Sae Hee profita d’un léger moment de vide pour parler de sa fatigue et Kuan Ti ne se fit pas prier pour grogner de manière dramatique, à deux doigts de frapper des pieds comme un enfant. « Si, je suis épuisé. Vous êtes tous si nuls, je suis obligé de travailler teeeeellement dur pour rattraper les dégâts ! » Le jeune homme fit la moue quelques instants avant de rire et de prudemment s’éloigner un peu, de peur que son amie décide finalement que sa boisson n’en valait pas la peine. « Sincèrement : je suis habitué. Mais je dirai surtout que je n’ai pas forcément le même type de fatigue, à chaque fois ? Le cours de ton niveau ne m’épuise pas de la même manière que mon premier cours du samedi matin, avec les monstres âgés de moins de 6 ans. » Mais pourtant, il ne changerait sa situation pour rien au monde. Il adorait les enfants et particulièrement ces petits gnomes qui étaient toujours beaucoup trop excités par un cours de wushu à tout juste 10h. Ils étaient tous inhumains. « Mais si tu veux, un de ces quatre, je t’abandonnerai mes classes… M’enfuirai avec Ha Neul, Paint et Brush à l’autre bout du monde et tu pourras tester, voir si c’est fatiguant. » Sourire charmeur en prime, tout en restant hors de portée de ses mains, au cas où elle déciderait de les utiliser pour lui faire regretter ses paroles.

Chacun vivait comme il le pouvait. Bien moins arrivait à faire ce qu'ils voulaient. Finalement il y avait toujours une part de vouloir et de pouvoir. Faire des études supérieures, un luxe qui pouvait tourner au cauchemar. Pousser par l'envie ou par la famille, le choix n'était pas forcément le bon et chacun avait sa propre situation, personne n'avait tord, ou ne devait être blâmé. Aucun jugement ne passant donc dans vos regards respectif, préférant écouter l'autre, le comprendre à travers des silences, attendre que l'autre fasse part de ce qu'il voulait. " Peut être que tu pourrais créer des potions... On nous fait toujours croire ça pour nous intéresser. " Les sciences avaient fait parti de ton parcours mais avaient rapidement finies par être balayées par d'autres matières plus spécifiques. Mais l'hypothétique situation ne devait pas rompre la bonne humeur, rapidement ramenée par les deux rongeurs. Un rire quittant ta gorge à ce crime. " Il faudrait faire une enquête monsieur Sherlock.. " Ils avaient leur côté attachant tout comme ils pouvaient nous rendre dingue, comme les humains, avec beaucoup plus de qualités. " Peut être... je reste convaincue que de ne pas leur avoir donné la parole est une bonne chose. La communication est plus forte. " Garder nos secrets à jamais dans leur esprit, faire passer les actions avant les paroles, finalement ils étaient parfaits parce qu'ils ne mentaient pas.
Les relations étaient toujours un sujet qui brûlaient les lèvres, de passion, de colère, d'amour, de compassion, tant de sentiments mélangés pour un acte aussi commun que se sociabiliser avec les autres. Chacun surmontait ses obstacles à sa manière. "Oh... Je crois aussi qu'on romance un peu trop le premier amour. Il est fragile, basé sur de l'inexpérience et souvent .. pas le bon.  " C'était toi qui parlait de ça tandis que le premier amour avait ravagé une partie de ta confiance, sans laisser la place aux autres d'arriver. Peut être que Titi avait le même soucis mais tu préférais ne pas creuser sans son autorisation, passant le sujet, par une détresse trop profondément enfuis, de peur qu'on la découvre un jour. C'était idiot, de se confier ainsi, cependant il semblait plein d'écoute et de bienfaisance aidant une discussion des plus naturelle. Peut être qu'il était la personne parfaite pour vider un sac plein, ou une partie infime. A l'écouter, les paroles semblaient faciles, pleines de sens. Rien n'avait été plus logique et plus simple. Le vive était autre chose mais grâce à sa sagesse il semblait que tu pouvais doucement lâcher prise, au moins un peu. "C'est vrai...  " Confirmais tu doucement dans un hochement de tête. Parce qu'il continuait d'avoir raison. " On fait le mieux sur le moment et on verra? J'ai l'impression qu'on ne peut rien faire d'autre que de tenter, à nous de savoir quand lâcher. " Une intuition, des amis qui vous ramenait à la réalité. Les raisons étaient diverses et variées, tout comme les moyens. Chacun suivait son parcours, s'empêcher d'avancer par peur était sûrement la pire chose qu'on pouvait se faire. "Peut être.. omg..  " Le changement était drastique mais parfaitement emmener, rapportant avec lui le sourire délaissé. Venant même à rire à son comportement enfantin. " Nuls?? Pardon? C'est parce que le prof n'est pas assez bon.. non mais. " Rien de vrai, qu'un jeu taquin comme deux enfants. Mais il avait bien fais de s'éloigner la main te démangeant de venir mettre la pagaille dans sa chevelure en punition. "Oui c'est pas le même travail finalement. Courage ! repose toi quand même. La caféine sauve mais ne repose pas le corps. Tu peux le noter en mantra si tu veux.  " Riant doucement tu buvais pourtant cette  boisson comme de l'eau avec l'habitude d'une alcoolique pour le café. " Quoi ? ... alors je suis pour prendre la fuite par contre je ne reprends pas tes petits monstres, je suis pas aussi patiente que toi. " N'allons pas tout mélanger, tu peinais déjà à rester de marbre devant tes affaires, alors des gens courant dans tous les sens, très peu pour toi. " Je vais commencer bientôt mon vrai travail. Je serai comme toi, une travailleuse.. à temps plein .. omg. Je viendrai toujours te rendre visite pour t'épuiser encore plus pendant un cours. ". Peut être même prendrais tu encore de son temps comme tu le faisais à ce moment même.

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