ootd✎ Le garçon ne savait pas vraiment comment aborder le sujet, parce que si effectivement la chanteuse était chanceuse de vivre son rêve, et que par rapport à d’autres elle devrait se penser privilégiée, ça n’empêchait moins que ça restait difficile. C’était comme dire à une personne qui vivait des moments douloureux qu’il y avait pire dans la vie. Namsung choisissait ses mots avec soin, mais il ne se faisait pas d’illusions, il savait que ce n’était pas quelques paroles – aussi sincères soient-elles – qui allait soudainement la rendre souriante et lui faire oublier ses dernières heures. La vie de la jeune femme était encore plus compliquée qu’il pouvait le penser, et le mieux qu’il puisse faire était d’essayer de lui changer les idées et d’être une oreille attentive. Ce qu’il fit, écoutant le moindre de ses mots, les yeux rivés sur la roue et une main réconfortante sur la cuisse de Jini. Chacun de ses sens étaient en alerte, il faisait au mieux. “Ce n’était pas ce que je voulais sous-entendre.” bégaya-t-il, loin de lui de la penser naïve, paniquant comme à chaque fois qu’il pensait ne pas utiliser les mots justes, transmettant mal sa pensée comme un soir au bar avec Yoo Ji. Pourtant, il ne savait pas quoi lui dire à part que si sur le moment elle pensait ça insurmontable, elle connaitra plus tard le même sentiment avec un autre événement et ainsi de suite. Ce n’était peut-être pas la chose agréable à entendre sur le moment, mais il essayait d’être le plus objectif possible même s’il se doutait que ce n’était pas ce qui allait la rassurer. En fait, dans son état d’esprit pessimiste, ce n’était pas du tout les mots que la jeune femme pouvait entendre pour se sentir moins mal, ce n’était pas encourageant. Mais Namsung ne se voyait pas non plus lui mentir en lui disant que c’était la dernière fois qu’elle vivrait des moments aussi difficiles. “Je ne sais pas quoi te dire, Jini, je ne suis pas à ta place. En revanche, le plus dur est derrière toi. Tu t’es battue pour débuter, et tu as réussi. Et puis je suis là, maintenant.” C’était vrai, c’était la différence. Maintenant il serait là dès qu’elle aurait besoin même s’il espérait que ses mots maladroits n’empêcheraient pas la jeune femme de continuer à l’appeler dès qu’elle se sentirait mal. “Au fait, Jini, j’ai quelque chose à te dire.” Il reposa sa main sur le moment, réfléchissant un moment. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour des aveux, mais ça permettrait peut-être à l’idole de penser à autre chose. La nouvelle n’allait pas non plus lui rendre son sourire, mais Namsung avait besoin d’être honnête avec elle. “Il n’y aura jamais de bon moment pour t’en parler. J’ai repoussé ce moment parce que je ne voulais pas gâcher les bons moments qu’on passait, et même si là ce n’est peut-être pas le meilleur des timing, je tiens à toi alors faut que je t’en parle.” En fait, Namsung ne savait pas comment le dire. Prendre des gants pour un sujet anodin pour lui ? C’était comme s’il cherchait les mots parfaits pour lui dire qu’il avait mangé un yaourt à midi. “En fait, mon père n’est pas un simple chef d’entreprise. Je fais partie de la mafia coréenne, spécialisée dans les courses de voitures illégales, entre autre.” Namsung trouvait qu’il s’en était plutôt bien sortie.

ootd✎ Il faisait de son mieux, Namsung, pour consoler la jeune femme, mais il avait l’impression que ses paroles étaient vaines car ce n’était pas de simples mots qui allaient résoudre tous ses problèmes. Pourtant, s’il avait eu une baguette magique, probablement qu’il aurait fait son possible pour arranger la situation de Jini, mais malheureusement il n’était pas sa marraine la bonne fée. La seule chose qu’il pouvait faire pour elle était d’être une oreille attentive et d’essayer d’avoir les mots juste pour lui faire changer d’état d’esprit. La vie d’idole, il ne connaissait pas ça, mais la vie publique, oui. Même si la différence était grande entre l’industrie du divertissement et l’industrie du sport, la société coréenne était telle que peu importe le domaine, ils étaient facilement sous pression, et ça, il pouvait le comprendre. “Je sais, ne t’en fais pas.” Elle pouvait défouler sa colère sur lui si ça lui faisait du bien qu’il ne broncherait pas. C’était naturel après tout lorsqu’on se sentait mal d’être plus tendu. Ce n’était pas à elle qu’il en voudrait, avec le temps il connaissait Jini et savait que c’était une bonne personne. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Namsung avait vu ses sentiments changer ces derniers temps. Avec la jeune femme, il se sentait bien comme il ne l’avait jamais été, malgré les débuts chaotiques de leur relation. Le regard posé sur la route, il n’avait cessé de tenir la main de la chanteuse, même lorsqu’il changeait les vitesses. On aurait pu croire qu’il avait l’habitude de faire ça, mais aussi attentionné soit-il, ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi tendre avec ses conquêtes habituelles. “Qu’est-ce que tu as dit ?” Il l’avait entendu murmurer, mais il n’était pas sûr de ses mots, même si après quelques secondes l’information monta jusqu’à son cerveau. J’ai aussi de la chance de t’avoir, songea-t-il mentalement. Mais il ne pouvait pas vivre dans le mensonge, et plus le temps passait, plus le sportif s’en voulait de passer des moments heureux avec la jeune femme alors qu’il passait son temps à mentir. Enfin, objectivement, le sujet de sa famille n’était pas vraiment récurent, mais le simple fait que Jini soit assise dans une voiture de luxe payée avec une prétendue fortune d’héritier d’entreprise, il avait l’impression de lui mentir déjà droit dans les yeux. La vérité était que le garçon voulait vraiment aller plus loin dans cette relation, et si la jeune femme était la bonne, alors elle devrait l’accepter tel qu’il était réellement. Et on parlait pas de son côté fanboy. “Bah, techniquement, non...” Il avait grandi dans une telle famille, alors il ne voyait pas trop le mal. La pègre était un domaine comme un autre après tout. “Je ne plaisante pas.” Il aurait pu s’arrêter là et dire que c’était un poisson d’avril en avance, mais maintenant qu’il était lancé, autant aller jusqu’au bout. Il jeta un regard vers elle. “Sincèrement Jini... Je sais bien que je gagne bien ma vie avec le hockey, mais toutes ces voitures de luxe, qui en plus sont en nombre limité dans le monde, tu penses que je les ai eu comment ? Ma sœur en a autant, mon père aussi, et j’ai grandi dans une villa qui doit faire la moitié d’un petit village.” Bon, pour cette dernière information, il n’était pas sûr de ses calculs, mais en tout cas une femme de ménage seule ne suffisait pas. “J’ai jamais tué personne, je te rassure.” fit-il avec un petit rire nerveux, ne voulant pas qu’elle le prenne pour un baron de la drogue.