La journée avait pris fin et il avait besoin de prendre l’air, de se ressourcer. Euigeon avait contacté ses amis mais aucun n’étaient disponibles. Ils avaient tous leur vie maintenant et il avait conscience qu’il ne pouvait pas leur demander du jour pour le jour de sortir. Ils avaient une femme, parfois même un enfant et donc, ce n’était pas possible de faire quelque chose à l’improviste. Il fallait presque prévoir deux ou trois jours à l’avance et encore, ils n’étaient même pas sûrs d’être là parce qu’un imprévu était si vite arrivé. Euigeon ne connaissait pas ça. Il aurait pu avec Narae ou Malia si elles ne l’avaient pas quitté, mais maintenant, il était seul et ne connaissait pas le fait d’avoir quelqu’un à qui rendre des comptes. Alors après sa journée de cours, il était rentré rapidement chez lui pour prendre une douche et enfiler une tenue plus décontractée et il était parti en direction d’un bar quelconque. Ça lui ferait peut-être du bien de boire et peut-être rencontrer quelqu’un, même si ce n’était que pour quelques heures. Mais il devait avouer que depuis Malia, il n’avait pas eu tant d’aventures que ça. Lui, le grand dragueur qu’il avait été, n’était plus. Maintenant, il sortait de temps en temps parce qu’il souhaitait toujours se sociabiliser, mais il ne draguait plus vraiment. Puis il ne le pouvait pas réellement parce qu’à chaque fois quelque chose l’empêchait de le faire. La dernière fois c’était parce qu’il avait dû aider Narae qui se faisait emmerder par un gars assez menaçant qui avait même une arme blanche et là ce fut à cause de Aera.
Il entendit sa voix et se tendit comme à chaque fois qu’il l’entendait. Néanmoins, il regarda dans sa direction parce qu’il avait l’impression qu’on la chahutait et c’était clairement le cas. Deux individus se moquaient du fait qu’elle ne voyait plus et mettait son verre hors de portée. Il soupira et se leva. Il n’y avait qu’une personne qui pouvait l’emmerder, et cette personne c’était lui. Euigeon s’avança vers le groupe et posa son verre assez violemment sur la table près de Aera. Il lui ferait sûrement peur, mais il s’en moquait totalement. « Bonsoir messieurs ! » lança-t-il avec un petit sourire. « Je vois que vous embêtez cette demoiselle parce qu’elle ne voit plus. C’est bien dommage que vous soyez arrivés trop tard. C’est ma cible… » Après tout, il avait toujours été celui qui se foutait de sa gueule à cause de son handicap. « Alors allez jouer ailleurs avant qu’elle ne vous écrase. Vous n’êtes clairement pas de taille face à cette vipère. » Euigeon avouait ainsi, à demi mots que Aera était une femme avec de la répartie et qu’elle aurait pu se débrouiller seule, sans lui. « Je vous fais une fleur en prenant votre place… Me remerciez pas… Et disparaissez. » Allaient-ils l’écouter ou continuer de les ennuyer ? Le jeune homme n’en avait aucune idée et attendit près de la jeune femme pour le voir.

@Jung Ae Ra

Il y avait des jours où ton regard se portait sur le ciel, tu moins tu l'imaginais , laissant quelques rayons chauffer ta peau t'indiquant que le store était levé, que tu n'étais pas en train de fixer un vieux rideau. Non tu le sentais, l'air sur ta peau, tu imaginais les nuages, leurs formes, si peu observés pendant des années. Maintenant, tu voulais tout voir, prendre le temps de tout apprendre, pas simplement la couleur, la lumière qui diminuait de plus en plus. Non tu voulais les détails, tu voulais voir à quoi ressemblait une journée grisâtre, une journée ensoleillée. Il y avait des jours où rien ne marchait comme tu le voulais, et où forcer venait à la conclusion stupide que tu ne devrais pas. Si plisser les yeux ne menait à rien, réflexe idiot d'humain, à la fin de la journée le crâne venait tambouriner comme un fou, histoire de te faire regretter. Regretter d'avoir résisté, d'avoir simplement essayé. Les heures passant, la douleur s'intensifiant ce fut plus qu'une nécessité de sortir acheter ces précieux cachets. La journée touchant à sa fin se fut le bruit de la nuit qui te réveilla. Cela faisait maintenant quelques minutes, de longues et bonnes minutes que le cachet avait fait effet, que le mal de crâne était parti, et que tu trainais dans des rues incertaines. Oubliant les bijoux, les vêtements choisis avec minutie. Une tenue plus simple, les cheveux détaché tu étais simplement rentrée là où le bruit te donnait envie. Toi aussi tu voulais boire avec des amis. Toi aussi tu voulais regarder les néons danser, les plus bourrés tanguer. Mais tu ne voyais rien, profitant alors d'une banquette pour commander un verre, un seul et tu rentrerais. Un verre juste pour la forme.
Quelle merveilleuse idée. Incroyable. Chaque soupire te rappelait l'idée de merde que tu avais eu tandis que tu faisais entendre une voix sèche mais toujours sûre d'elle. Si tu ne trouvais plus ton verre ce n'était pas ta folie mais bel et bien deux abrutis qui venaient te casser les noix. En parlant de noix, il en avait pour venir à ta rencontre. Sursautant au bruit violent et inattendu, c'est sa voix qui te détendit, qui te donna presque des ailes. Un peu d'idiotie, un fond de conscience, il devait être bien seul, imaginant alors le professeur devant cette scène. Il aurait du en rire. A la place il.. se foutait de ta gueule oui. Proclamant ta personne comme cible personnelle, une appropriation tout à fait déplacée bien que vraie. Tes lèvres s'éloignant pour articuler quelques insultes bien placées. mais pour la première fois, Eui Geon réussi à fermer ta bouche, la coudre comme il se devait, t'étonnant même. L'attaque, par la prévention, un pique pour toi et un avertissement pour les autres, c'était presque du génie. Depuis lors aucun son n'était sorti de ta bouche, un simple sourire prenant place sur ton visage." Je n'essaierais pas si j'étais vous. Déjà que je suis la pire.... alors si vous avez ce jeune homme sur le dos en plus... Pourraient ils dormir tu penses? " Peut être que vous étiez si semblables que le cocktail de vos deux personnalités pouvait mettre à néant une civilisation. Personne ne pouvait le savoir, vos forces toujours tournées l'une contre l'autre. " Quoique vous m'avez saoulé..  " Un autre soupire plus long, en récupérant enfin ton verre, cette personne non loin de toi. Sa plus grande erreur. Ta main l'attrapait alors. " Je suis face à sa face de morue non?  " Que tu fis confirmer par Eui Geon avant de jeter le contenu de ton verre sur son visage. " Dégage. " Peut être allaient ils faire un mouvement. Peut être allaient ils tenter, de frapper une pauvre femme sans défense.

@Im Eui Geon  
" "

Si cette soirée qu’il avait prévu aurait dû se passer sans encombre, ce n’était malheureusement plus le cas parce qu’il venait d’entendre la voix de sa collègue qu’il détestait tant. Pourtant, en la voyant dans cette situation de faiblesse, au lieu d’en tirer du réconfort et de la joie, il ne ressentit que de la peine et de la rage. Aera ne méritait pas ça d’inconnus à qui elle n’avait rien fait. Par contre, de lui, c'était une autre question. Alors, Euigeon se leva, quitta son espace tranquille pour se rendre aux côtés de la trentenaire, posant avec fracas son verre sur la table près d’elle. Il la vit sursauter et un sourire sadique s’afficha sur ses lèvres. Il avait réussi son coup parce qu’il avait bien entendu fait exprès pour lui faire peur mais également capturer l’attention des deux types qui s’en prenaient à elle. Le jeune professeur eut ce qu’il voulut et leur demanda de ne pas embêter Aera qui était sa proie, sa cible. Cela faisait des années que c’était le cas et ça le resterait malgré tout. Puis, il savait que si Hanjae apprenait qu’il s’était retrouvé dans le même bar que la jeune femme et qu’il n’était pas intervenu, il lui ferait la morale et ça, Euigeon s’en passerait bien. Ce dernier vit du coin de l'œil sa vipère préférée vouloir répliquer, mais lorsqu’il reprit la parole, il s’aperçut avec délice qu’elle ne disait rien et un nouveau sourire, satisfait cette fois-ci, ourla les lèvres du fils Im. Venait-il de clouer le bec de Jung Aera ? C’était un jour a marqué d’une pierre blanche. Il reprit une nouvelle fois la parole pour prévenir les intrus de la laisser tranquille et surtout qu’il leur faisait une fleur en prenant leur place. Fleur qu’il regretterait sûrement par la suite parce qu’elle ne laisserait pas passer le fait qu’il ait parlé ainsi d’elle. Cependant, quand elle parla, ce ne fut pas dirigé contre lui et il la regarda en souriant. Est-ce qu’elle réservait ses mots acerbes pour plus tard, quand ils seront seuls ? Il n’en savait rien, mais pour le moment, il décida de rentrer dans son jeu. « Je ne pense pas. Mais ils peuvent toujours rester et voir s’ils arriveront à survivre à ton venin. » Est-ce qu’ils auraient les épaules pour ? Euigeon en doutait fortement. Aera était une langue de vipère et excellait dans cet art. Il en avait fait plusieurs fois les frais et même s’il se débrouillait pas mal pour lui rendre la monnaie de sa pièce, il avait plus l’habitude que ces deux hommes tout droit sortis des couches culottes. Il pos ensuite son regard sur la jeune femme, attendant sa prochaine action. Le jeune professeur ne savait pas ce qu’elle avait en tête et lorsqu’il la vit récupérer son verre il sourit légèrement. Il comprit avant même qu’elle ne lui demande si elle était en face de lui. « Tu peux y aller Aera ! » lança-t-il, son sourire se transformant en un satisfait en voyant la mine défaite de celui qui avait pris le verre dans la gueule. Euigeon en rit même et posa délicatement, pour ne pas l’effrayer, sa main sur son épaule. « Rien que pour ça, je t’offre tous les verres que tu veux ce soir vipère. » Ce spectacle était assez divertissant pour qu’il ait envie de lui offrir toutes ses consommations dans la soirée. Cependant, il n’eut pas le temps de se réjouir que l’arrosé se rapprocha dangereusement et menaça de frapper Aera. Aussitôt, Euigeon lâcha son épaule et se plaça devant lui. « Je te conseille de ne rien faire de stupide. Si elle est aussi habile de sa langue, chez moi c’est les poings qui savent parler. » Certes, le jeune homme n’avait jamais été dans une bagarre simplement pour le plaisir. Mais il savait se battre et il en ferait les frais s’il ne bougeait pas. « Dégage ! » répéta-t-il, gardant son regard fixé sur lui, prêt à en découdre s’il le fallait.

REUSSI : Celui qui a échappé à la colère de Aera, empoigne son ami en lui disant que ça n’en vaut pas la peine. Ils s’en vont et laissent enfin Aera tranquille.
RATE : Celui mouillé envoie un coup de poing à Euigeon, qui se laisse frapper pour avoir une raison de lui rendre coup pour coup.


@Jung Ae Ra

Une soirée qui sonnait comme si douce au dérouler mais qui venait se voir perturber par des emmerdeurs de première. Ils avaient une chance incroyable que ta vision ne te permette pas de les viser directement. Tu n'avais pas besoin de les regarder dans les yeux pour viser les parties intimes, cependant il te fallait tout de même une vision sur leur silhouette. C'était d'ailleurs leur raison de cette approche plutôt pathétique n'est ce pas? T'y voyais plus grand chose et ça semblait leur donner des idées aussi idiotes qu'inutiles. Mais ils finiraient par payer, tu en étais sûre, quitte à retourner le bar. La patience était une vertu que tu ne possédais pas mais que de temps à autre, venait partager ta coupe. Patience qui se vit remplacer par un allié. Situation aussi étrange qu'inhabituelle. Un sursaut de peur face au bruit trop fort, trop soudain et nouveau, mais rapidement un soulagement presque instantané. Cette voix tu la reconnaissais, entre mille tu saurais reconnaître le trou du cul qui te servait de collègue. Une partie de ping pong d'insultes qui venaient égayer vos journées. Mais aujourd'hui, comme dans un accord commun vous tourniez vos forces vers deux idiots paumés. Une très mauvaise idée pour eux, de se frotter à deux emmerdeurs de votre rang. Pour une fois Euigeon eut le droit au silence, la bouche fermée face à ses paroles pourtant piquantes envers tous les êtres présents, dont toi. Et tu n'en fus même pas énervée. Au contraire un sourire étirait tes lèves, des compliments pouvant devenir de vraies insultes pour les autres, mais qui ravissait ton côté le plus chiant. Il n'était pas mal dans son genre et pour ne jamais avoir abandonner tu lui désenivrais bien une médaille. Finalement la vie semblait vous avoir éloignée pour ne pas faire de vous des tyrans qui contrôlaient le monde. " Le mien et le tien... Ce n'est pas pour vanter ses mérites mais si vous pleurez dans les jupes de votre mère c'est le moment d'y retourner... Il n'y va pas de langue morte. "Un petit jeu de mot, lui qui n'avait jamais levé la main sur une femme aussi emmerdante que tu étais. Un minimum de respect après les attaques sur tout ce qui était possible et inimaginable. C'était presque un jeu, une roue qui continuait de tourner pour une routine un peu moins monotone, une présence qui finissait presque à manquer lorsqu'elle disparaissait. Enfin, peut être. Pour le moment c'est une colère muette et douce qui se porta sur l'homme en face de toi. Pourquoi le laisser partir sans rien quand ils avaient oser bouleverser tes plans? Une confirmation de ton meilleur ennemi et ton verre finissait sur lui. "Estime toi heureux c'est de l'argent liquide qui coule sur ta face de sale rat... Penses y comme de la pisse d'or. " Acerbe tu aurais bien voulu gifler ce visage, que tu trouvais moche sans même le voir, une intuition. Cependant tu t'arrêtais à cela lâchant ton verre au sol dans un fracas que tu ne connaissais que trop bien. "Il m'en faudra bien trois pour me calmer. " Avouais tu en sentant la main, loin d'être menaçante, de EuiGeon Ce soir, vous serez alliés, et sa présence ne pouvait que te rassurer. Non pas que tu avais peur d'une gifle, mais il restait un pilier sur lequel te replier en cas de doute. Comme à ce moment précis où les gestes étaient rapides, où ta main venant délicatement presque secrètement accrochée la chemise du professeur. Forcément ton comportement ne plaisait pas à tout le monde. La voix menaçante tu lui accordais sans soucis le charisme qui allait avec. La taille comptait alors peu c'est plutôt sa présence qui dissuada les deux jeunes qui partaient sans demander leur reste. Quelques regards curieux vous détaillaient sans même que tu t'en aperçoive. "Même si ça me déchire les lèves; merci trou du cul. " Toujours derrière lui tu ne pus empêcher tes lèves de s'étirer dans un sourire, comme une habitude qui reprenait. " Alors comme ça on m'offre des verres? " Si ce n'était ce soir, ce serait donc plus tard, mais tu comptais bien rembourser ton cher ennemi un de ces quatre, par une action, un objet, des verres, peu importe. " Tu as encore un verre ? Ou il était vide avant que tu ne le frappes contre la table? " Non tu n'avais pas oublié son premier mouvement, brute et surprenant.

@Im Eui Geon  
" "

Cette alliance était une nouveauté pour eux mais également totalement imprévue. Euigeon n’aurait jamais pensé qu’un jour, cela puisse arriver. Après tout, ils se détestaient depuis des années et n’avaient pas prévu de faire de trêve. Cependant, c’était bien le cas aujourd’hui et Euigeon ne pouvait pas s’empêcher de penser que l’un contre l’autre, ils faisaient des dégâts mais l’un avec l’autre, ils étaient imbattables. Un sourire narquois se faufiler sur ses lèvres aux mots de Aera. Elle ne pouvait pas le voir, mais il était quand même pas peu fier qu’elle lui fasse un compliment déguisé sous tout le venin qu’elle lançait avec. « Je pourrai presque croire que tu m’encenses Aera. Je suis flatté. » lança-t-il sarcastiquement avant de laisser la trentenaire se positionner un peu mieux pour jeter au visage du malotru son verre. Un petit gloussement s’échappa des lèvres de Euigeon avant qu’il ne lâche un vrai rire aux paroles de la jeune femme. « Ce sont nos années de combats verbaux qui ont fait que tu sors autant de poésie en si peu de temps ? Parce que l’argent liquide et ensuite de la pisse d’or… Franchement, je suis époustoufflé. » Et pour une fois, ce n’était même pas ironique. Leurs joutes verbales avaient au moins eu l’intérêt d’élever leur vocabulaire et la façon dont ils parlaient. Jusqu’à présent, c’était toujours dirigé l’un vers l’autre et maintenant qu’ils avaient un ennemi commun, ils faisaient encore plus de ravages. Euigeon se surprit à aimer tout ça et proposa même à son ennemie de toujours de lui offrir un verre. Il sourit un peu plus et haussa les épaules. « Autant que tu voudras sorcière… » Il rajouta ce petit surnom parce que même si cette pause dans leur combat était temporaire, il fallait qu’il lui rappelle qu’il existait toujours. Après tout, ils ne pouvaient pas effacer autant d’années de haine en simplement quelques minutes. Il leur faudrait plus de temps pour ça et pour une fois, l’idée ne parut pas aussi affreuse aux yeux du jeune homme. Mais il n’eut pas le temps de penser à tout ça parce qu’il dut éviter à Aera de se faire frapper. Il lâcha cette dernière pour s’interposer et pour une fois, il utiliserait ses poings pour défendre l’honneur de sa victime préférée. S’il y avait bien quelque chose que Euigeon n’avait jamais fait en plus de dix ans de haine, c’était porter la main sur la jeune femme. Il pouvait lui faire mal avec ses mots, même s’il avait l’impression que ça n’était plus le cas depuis longtemps maintenant et que c’était juste devenu une habitude entre eux, mais jamais, ô grand jamais, il ne porterait la main sur elle. Il ordonna donc aux types qui les importunaient de dégager sous peine qu’il n’en arrive à utiliser la violence. Aera n’avait pas sourcillé comme si elle s’était doutée qu’il interviendrait pour l’empêcher de prendre une gifle. Le corps de Euigeon avait bougé avant même qu’il n’y pense réellement mais Aera connaissait bien son ennemi et l’avait déjà vu aider des femmes qui se faisaient chahuter que ce soit à l’école comme dans la rue. Elle s’était sûrement dit que son instinct reprendrait le dessus. Il sentit la légère pression sur ses vêtements, mais ne baissa pas le regard jusqu’à ce que les deux individus décident de partir pour les laisser seuls. Euigeon remarqua alors les yeux qui les scrutaient et il les dissuada de continuer en leur jetant des regards noirs, prêt à leur bondir dessus à la moindre occasion. Un rire finit par s’échapper de ses lèvres alors que Aera reprit la parole et il reporta son attention sur la jeune femme. « T’étouffes pas avec tes mots vipère. Ce serait dommage que les derniers que tu prononces soient des remerciements pour moi ! Mais si c’est le cas, t’en fais pas, je rappelerai à tout le monde lors de tes obsèques que tu es morte, pleine de gratitude pour ma personne. » C’était sûr que ce ne serait pas quelque chose que Euigeon laisserait passer. Au contraire, il en parlerait pendant des années. « T’as jeté le tien à la figure de ce malheureux type… Faut bien que je te laisse te réhydrater ma vieille. » Le professeur lança ensuite un regard à son verre où il ne restait qu’un fond. Il le finit d’une traite et sourit à Aera, même si elle ne le voyait pas spécialement. « Il ne restait que trois gouttes. Mais je ne pouvais pas ne pas intervenir et te faire sursauter par la même occasion. » Les vieilles habitudes revenaient rapidement. « T’aurais du voir ta tête… Même un pruneau défraichi aurait eu moins peur… » Il finit par s’asseoir à ses côtés, sans même attendre son autorisation. « Je suis content qu’il ne t’ait rien fait… » avoua-t-il presque à demi mots, honteux de le dire à voix haute. C’était quelque chose de le penser, autre chose de lui dire, à elle.

@Jung Ae Ra

Qui l'aurait cru ? Han Jae vous féliciterait à coup sûr, de cette trêve partielle qui, malgré les pics lancées, marquait bel et bien une alliance. Ne disait on pas que deux ennemies contre un ennemie commun devenait allié? Le principal résidait dans la destruction du groupe de petite frappe qui se dressait devant vous. Sans même voir leur visage tu sentais la laideur de leurs traits, leur débilité profond les rendant abjectes, tandis que ton ennemi juré devenait petit à petit plus fort. " Calme toi, je n'ai pas oublié ton infériorité. " Mais pour ce soir, tu voulais bien le complimenter. Contrairement à ce que tu envoyais allègrement à la face de celui qui avait osé hausser le ton sur toi. A croire que leur soirée n'avait rien d'excitant pour venir faire chier celle qui ne fallait pas. Manque de pot ils étaient tombés sur vous. " J'ai été bien entraînée, une sorte de camp militaire où on ne fait que progresser. Il faut dire que cela fait bien longtemps qu'on s'envoie sur la gueule, le renouveau est de mise. " Le dictionnaire été devenu indispensable, être toujours plus intelligent que l'autre, prouvant que la querelle avait commencé à cause de l'autre. Qui avait tord ou raison, une réelle question que plus aucun de vous ne pensait à ce moment précis. Quand bien même l'insulte aurait pu te froisser, elle venait, au contraire, faire naître un sourire. Tu devais lui donner ce crédit, d'avoir toujours de quoi te répondre. Il avait ces qualités que tu n'avais jamais avoué. Comme celles de défendre les femmes. Un coup qui aurait pu arrivé jusqu'à toi, loin d'être le premier, et pourtant il s'était mis en travers. Si dans cette joute verbale il n'y avait aucune règle, aucun de vous n'avait été aux mains. Preuve d'une intelligence supérieure que tu n'osais lui donner, le pensant pourtant profondément. Ce pacte silencieux était aussi une bienséance qui semblait vous échapper et qui pourtant coulait de sourire. Aucun de vous n'aviez besoin de violence pour mettre à mal l'autre, d'où la puissance de cette alliance qui fit déguerpir des imbéciles en quête de frissons. L'incapacité de voir n'aidant pas à se sentir bien, ton corps ne répondait pourtant aucunement à la peur, laissant simplement transposer une légère inquiétude en serrant sa chemise. Un geste aussi minime qu'il était révélateur. "N'abusons en rien, si tu viens à mes obsèques on va croire que nous étions amis. Cela m'étonnerait que l'intention te plaise. Tu pourras toujours tenter de vaincre l'ennui de ne pas m'avoir dans les pattes en cherchant une autre victime. " Au final, n'était ce pas votre rendez vous presque quotidien? L'épice qui venait vous secouer d'un quotidien morose? " A trop lancer du poison on a la gorge sèche, tu dois bien en avoir besoin aussi vu tout ce qui sort de cette gorge. " Jamais une trêve n'avait été aussi courte, et pourtant, un fond subsistait dans ce qu'elle avait changé dans des esprits têtus. Comme une graine qui poussait lentement, l'image d'un futur où les insultes seraient moins grandes. " Bien sûr, avoir un gros boulet qui se ramène c'est toujours surprenant. Qui plus est m'aidant dans une situation que je maîtrisais, on est presque sur l'envie chevaleresque de sauver une dame en danger. Tu te sens seul Eui Geon ? " Malgré tout, sur un commun accord, à demi mot, vous étiez contents. Chacun pour des raisons différentes, et bien éloignée de celles qui vous avez mener l'un à l'autre. La voix plus posée, presque imperceptible dans le brouhaha du bar tu venais souffler cette constatation. " Je suis contente que tu sois intervenu.. " Qu'il ait été là, qu'il n'ait pas tourné le regard sous prétexte qu'il ne te pifait pas. Il avait beau être le trou du cul que tu détestais le plus, aujourd'hui il semblait que cette haine ait quelque chose de doux. Comme une sorte d'attache particulière, dont tu n'étais pas prête à avouer l'origine. " Offre la première tournée je prends la seconde. " Pour une équité. Ou juste par envie. Il pouvait bien le voir comme il l'entendait, soucis de rivalité, envie de prouver ta richesse, tu n'en dirais aucunement la vérité d'une envie de partager avec lui, de le remercier. " D'ailleurs.. que fais tu là? " Parce qu'il y avait toujours des interrogations plus ou moins grandes, et que la curiosité était un vilain défaut.

@Im Eui Geon  
" "

Un rire moqueur s’échappa des lèvres de Euigeon alors que Aera reparlait de sa potentielle infériorité à elle. Elle était folle de penser ça, mais il ne releva pas. C’était drôle de la laisser penser qu’elle lui était supérieure. Déjà, pas en ce qui concernait la vue, vu qu’elle la perdait petit à petit. Mais ce serait un coup bas et même si Euigeon en était adepte, il n’avait pas réellement envie de continuer sur cette lancée et ce même si c’était ce qu’ils faisaient depuis des années. « Effectivement le renouveau c’est bien. J’ai moi-même trouvé une autre cible… Mais je m’ennuie presque avec elle. » La jeune femme qu’il avait rencontré pendant ses achats pour agrandit sa garde robe n’était clairement pas au niveau de Aera et la trentenaire lui avait presque manqué quand Yura et lui se battaient verbalement. Clairement, la répartie de la femme à ses côtés était à un niveau supérieur à celui de la prof. Mais ce n’était pas quelque chose qu’il dirait à la jeune femme. Ça ne ferait qu’augmenter son égo déjà surdimensionné et Euigeon n’avait pas besoin de ça. Ce dont ils avaient besoin c’était un verre et il lui en proposa, promettant de payer pour tous ceux qu’elle désirait. Avait-il pour projet de la faire boire et de l’abandonner dans un endroit où elle n’aurait pas de repère ? Non et ce même si l’idée était plutôt alléchante. Rien que de savoir que Aera serait en difficulté lui fit afficher un sourire sur les lèvres. Peut-être qu’il le ferait une autre fois. Pour le moment, il préférait rester courtois avec la jeune femme même s’ils continuaient de s’envoyer des piques. De toute façon, c’était leur relation qui était ainsi. Mais jamais il n’aurait cru qu’ils pourraient avoir une conversation presque amicale sans qu’ils n’aient envie d’arracher les yeux et la langue de l’autre. C’était une première et si Hanjae avait pu être là pour voir ça, il n’y aurait tout simplement pas cru. Peut-être même qu’il aurait pensé qu’il lui faisait une blague. Ça aurait pu être plausible si les deux étaient arrivés à un terrain d’entente, ce qui n’était que rarement le cas. Même là, cette trêve n’était peut-être que de courte durée. Seule la fin de la soirée pourrait dire ce qui se passerait par la suite. « Oh t’en fais pas. Si je viens à tes obsèques, ce ne sera que pour continuer de cracher mon venin sur toi, dire que tu m’étais reconnaissante et après je pisserai sur ta tombe. Faudrait pas comme tu dis qu’on pense que nous étions amis. » Ce n’était pas le cas. Euigeon et Aera se supportaient et encore difficilement. Mais là, c’était bien la première fois qu’ils parlaient autant sans être réellement méchant l’un envers l’autre. « T’en fais pas, je compte continuer de boire et en même temps hydrater cette bouche qui sort plus de merde que ton cul. » Il lui adressa un clin d’oeil même s’il était parfaitement au courant qu’elle ne le verrait pas. Mais il était plutôt fier de ce qu’il venait de dire. Un nouveau rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’il secouait la tête. « C’est vrai qu’entre être seul et en ta présence, il n’y a pas photo… J’ai juste pensé qu’à deux contre une ce n’était pas très fairplay. Puis, je ne pouvais pas rater une démonstration de ton venin sur une autre personne que moi. » Pour rien au monde, il n’aurait voulu être ailleurs que là quand les deux jeunes hommes avaient tenté d’emmerder Aera. Ce spectacle valait toutes les vacheries qu’ils se lançaient à la gueule toute la journée. Euigeon finit par être plus doux dans ses propos et lui avoua qu’il était content qu’elle n’ait rien. Et tandis qu’il pensait qu’elle allait se foutre de lui, user encore une fois de cette langue de vipère pour proférer de la merde, elle lui mentionna le fait qu’elle était contente qu’il soit intervenu. La surprise se lut sur son visage alors qu’il posa son regard sur la jeune femme. Il retint une réplique sarcastique avec grande peine mais laissa un sourire moqueur s’installer sur ses lèvres. Ils arriveraient peut-être avec le temps à laisser leur rancune de côté, comme ce soir. « Si tu veux ! » commenta Euigeon à la proposition de Aera. Il s’en moquait totalement, du moment qu’il buvait. « Ma vie t’intéresserait-elle Aera ? Je ne savais pas que je te plaisais. » se moqua-t-il avant de lui répondre sérieusement. « Disons que ton commentaire sur la solitude n’était peut-être pas totalement faux… » A demi-mot, il avouait qu’il se sentait seul. C’était pour cette raison qu’il était sorti. Pour boire et rencontrer du monde. « Et toi ? Tu fais quoi ici seule ? Je pensais que Hanjae te suivait comme un petit chien partout. »

@Jung Ae Ra

Des années que ça durait, des années que vous ne progressiez pas, que les insultes ne volaient pas plus haut. Il faut dire que vous aviez fait le tour, et tourner encore. Que l'autre ne comptait pas d'innombrables défauts comme vous sembliez le cracher. Alors oui le renouveau était le bienvenu, cherchant dans ces inconnus une sorte de défouloir. "Je plains cette nouvelle cible. Il en reste que je suis la meilleure à haïr je pense le mettre dans mon cv.  " Ce sourire n'était pas destiné à la moquerie mais bien à l'absurdité même de cette relation qui se basait clairement sur des mots forts et durs. Tout était une longue liste de petits défauts mis à nu et intensifier pour tenter de déstabiliser l'autre. Quand bien même les plus fortes insultes ne vous atteignaient plus. C'était un peu un jeu, une habitude. Devenu comme une routine qui manquait lorsqu'on ne l'avait pas. Tu ne manquerais pas de lui cacher que les jours à l'école où tu ne le croisais pas semblaient ennuyant à mourir. C'était ta récréation, ton moment de détente où les mots doux n'avaient pas leur place. La bonne figure n'y était pas et même si tu doutais que l'un d'entre vous soit du genre à mettre les apparences, il était plutôt agréable de pouvoir cracher du venin sans que l'autre ne se secoue de larmes. Un côté sadique qui venait peut être déranger vos vies monotones. " Oh wah... je suis sûre que les plantes seront ravies... je serais presque émue de savoir que tu te donnerais autant de mal. Je ne pense pas être enterrée ici.. tu viendrais dans la montagne pour cracher sur ma tombe, qu'elle délicate intention. " Il pourrait bien, tu ne serais plus de ce monde, qu'est ce que ça pouvait te faire ? Souiller ta mémoire ? tu ne croyais pas les pierres tombales capables de rappeler une personne. La boisson elle faisait carrément oublier les querelles si on en croyait cette position tout à fait surprenante de vos deux êtres sur le même sofa, dans le même bar, partageant des verres. Payés par le sombre idiot qui te tenait compagnie. "Ca manque de délicatesse... je crois que tu es à court de pics.  " Poète inversé il manquait des vers, des syllabes et des rimes. C'était presque dommage, même si ton sourire montrait tout le contraire, amusé de la situation. Comme avant, cette situation qui vous avait conduis à unir des forces bien spéciales pour dégager un groupe, des plus débile. C'était étonnant et en même temps extrêmement compréhensible. Ce qui te fit hocher la tête à sa tirade comme persuadée de la vérité. C'est vrai que le spectacle était intéressant. Tout comme écouter une douce mélodie où Eui Geon lâcherait toute son amertume sur de pauvres inconnus incapables de répondre tant leur cerveau était à la ramasse. "J'avoue que j'ai apprécié cette intervention fort intéressante. Les gens ne sont clairement pas prêts à prendre part à une vie mouvementé. C'est presque aberrant comme ils sont fragiles.  " Les avait on envelopper dans du papier bulle à la naissance ? Un manque de répondant si grand qu'il te laissait presque inquiète pour leur avenir. Tandis que vous étiez plus étonnés de ces mots à demi dits, gentils et protecteurs. Personne ne relèverait l'absurdité de votre entente pour aujourd'hui.. Ni même ces mots gênants qui quittaient vos lèvres. A la place tu changeais de sujet abordant la boisson et sa vie, piètre copie de la tienne tu supposais. " Ew... rien que d'entendre ce genre d'hypothèse me soulève le coeur. " Une grimace en démonstration tu prenais quelques gorgées de ta boisson écoutant simplement. Il n'avait pas nié, ce qui faisait de cette soirée, définitivement une soirée hors du commun. "Ne parle pas mal d'Han Jae où je t'encastre dans un mur de sorte que tu puisses crier à chaque personne qui ouvre la porte.  " Belle sonnette de porte d'entrée. "Je le laisse avoir sa vie, la vie pro et personnelle avec moi est déjà assez prenante. Alors je viens boire seule. Sûrement que je suis seule aussi. Comme tu l'auras deviné personne ne reste bien longtemps à mes côtés. " Excepté Han Jae. Cet amour d'ami qui était devenu ton frère, ton ami, ton pilier, ton assistant, tes yeux.  Personne ne pouvait lui faire du mal ou parler mal de sa personne, mais tu ne pouvais nier cette solitude qui te rongeait, la culpabilité de le tenir prisonnier d'une femme sans amis. "Heureusement qu'il voit d'autres gens autour. Pour ma part je suis une cause perdue, mais ça ne veut pas dire que je le vis si bien. Parfois oui, parfois non.  " N'en disais tu pas trop ? Juste assez pour te confier autant que lui, tu assumais. Au pire il pourrait te retourner cette menace, tu n'étais pas prête d'être touchée par ça. "Je suppose qu'on se ressemble vraiment..  " Han Jae avait balbutier des mots dans ce genre là, que tu ne semblais pas écouter ni accepter tant tu détestais ce prof.

@Im Eui Geon  
" "