I. il est physiquement marqué haru, stigmates iridescents d'une bêtise de jeunesse qu'il regrettera toute sa vie, cicatrice qu'il cache parce qu'il n'assume pas, regrets éternels. estafilade qui s'étend sur le genou droit, accompagnée de deux autres, plus petites, sur la cuisse et le tibia. il a trop forcé haruki, a poussé son corps à bout, n'a pas su écouter les conseils qui lui ont été donné, n'a pas su prendre soin de lui. genou s'est brisé, n'a pas supporté le poids de ce rêve ambitieux, enfant incapable de se modérer et la carcasse qui le lui a cruellement rappelé.

II. blessure de fatigue. genou à jamais abimé. opération inévitable. et le rêve qui s'envole, loin. parce qu'il ne pourra jamais plus aspirer à vivre la vie dont il a toujours rêvé haru, jambe fragilisée et l'incapacité de danser de manière intensive. il n'a jamais vraiment réussi à accepter le diagnostique, avis des médecins défavorables à ce qu'il reprenne sa place de trainee, papa qui lui interdit d'y retourner et maman qui le supplie d'arrêter, de ne pas s'abimer plus. parce qu'il aurait pu continuer haru, danser tout son saoul, chanter, devenir idol. il aurait pu, mais à quel prix ? celui de sa santé, jambe aurait tôt ou tard fini par lâcher de nouveau. alors il a tout simplement abandonné haruki, s'est fait une raison, s'oblige à ne plus y penser, à oublier ; laisse son âme s'abimer un peu plus chaque jour.

III. gamin de deux ans son cadet rencontré alors qu'il venait de se faire opérer, enfant isolé auquel il a fini par s'attacher et les sentiments qui ont fini par naître, sanha qui n'en saura pourtant jamais rien, parce qu'il ne l'aime pas. et il se noie entre ses draps haru, l'aime en silence, laisse son cœur s'abimer un peu plus fort contre le gouffre d'un amour non partagé, sanha qui l'a aidé à comprendre qui il était réellement, sexualité sur laquelle il s'est longtemps trompé, questionné. tombé amoureux de la mauvaise personne et pourtant, son amitié qu'il ne veut pas perdre, haruki qui enferme le myocarde à double tour, l'empêche de s'exprimer, se cache derrière un attachement normal, laisse l'enfant s'abandonner entre ses bras autant de fois qu'il le voudra, jusqu'à ce qu'un jour, tout finisse par s'arrêter. alors il profite haru, de ces nuits avec lui, de ces moments qui n'appartiennent qu'à eux, tout en sachant qu'il n'est pas le seul et ne le sera jamais.

IV. il n'a jamais pu abandonner haru. jamais. parce que la dance est toute sa vie, passion dévorante qui ne l'a pas quitté. et si le rêve de devenir idol s'est envolé, il a pu continuer à danser, pratiquer cet art pour lequel il a toujours été naturellement doué. cursus atypique et la blessure qui ne l'empêche pas de vouloir partager, de guider au mieux ceux qui veulent monter vers les étoiles. professeur intransigeant et investit qui ne manque jamais de mettre ses élèves en garde pour que son histoire ne se répète pas. mais il n'est pas que ça haruki. oh ça non. danseur passionné ne saurait se contenter des heures de cours, simplement parce qu'il n'y danse pas, voire peu. et il a besoin de plus que ça haru, alors il descend dans la rue, parfois seul, parfois avec des amis et il y danse autant qu'il le peut, autant que sa jambe le lui permet. il se donne volontairement en spectacle haruki, repousse les limites sans réellement en abuser, se contente d'offrir des dance-cover de qualité et parfois même, touche son vieux rêve du bout des doigts lorsqu'une star passe par là, remarque son talent, accepte de faire quelques pas avec lui.

V. il sombre haru. profondément. il sombre sans rien montrer, ne cesse de sourire alors que son âme se terni un peu plus chaque jour, addiction contre laquelle il ne parvient plus à lutter et ce besoin, presque primaire, de ressentir. adrénaline chérie, bénie, en totale contradiction avec sa vie. danger qu'il ne cherche pas forcément et pourtant, l'envie de vibrer, encore et encore, de trouver cette chose qui le fera palpiter plus que la précédente. et il ne comprend pas comment c'est arrivé haruki ; perte de sa raison de vivre aura sans doute déclenché le processus alors que pourtant, il n'aime pas se mettre en danger haru, fait tout pour éviter de finir à nouveau à l'hôpital. alors il s'abandonne haru, entre les bras d'hommes différents, presque chaque soirs, qu'il étreigne ou se laisse étreindre, pour lui, c'est du pareil au même. il danse, aussi. autant qu'il le peux. il s'adonne aussi aux sports extrêmes, cherche un moyen de survivre comme il peut, ne parvient pas à se débarrasser de ce besoin qu'il abhorre, déteste au plus haut point. mais ne vaut-il mieux pas cela que de continuer à se droguer aux opiacés ?

VI. vibrations apaisantes et les cordes vocales qui n'ont rien perdu de ce qu'elles ont apprit ; il lui arrive parfois de chanter, donner de la voix pour exprimer ce qu'il n'arrive pas à dire avec des mots simples. enfant bercé par la musique, il a toujours aimé chanter haruki, même s'il a du prendre des cours, apprendre à poser sa voix, sa respiration. et même s'il n'a pas le niveau qu'il aurait du avoir s'il avait réalisé son rêve, il garde une certaine stabilité, une certaine technique. mais il ne chante pas pour n'importe qui, ni n'importe quoi, préfère garder sa voix secrète, de peur de laisser échapper ses sentiments, de peur de se livrer un peu trop.

VII. douceur ronronnant au creux de ses bras, amour immuable pour les chats, haruki passionné incapable de leur résister. cat lover depuis toujours, il ne sait pas vivre sans ses compagnons apaisant haru, présence apaisante, rassurante pour l'enfant qu'il a un jour été, pour l'adulte qu'il est devenu ; et il en possède deux le danseur déchu, adoptés dans un refuge, tendres félins contre lesquels il s'endort chaque soir, compagnons d'une vie morne et pourtant, leur présence qui l'égaient, l'aident à sourire et à avancer.

VIII. fils unique, il n'aurait jamais de frère ou de sœur haruki et ce, malgré les nombreux essais de ses parents, maman atteinte d'une maladie qui l'empêche d'à nouveau tomber enceinte et lui, petit miracle tente de se faire une place dans le vaste monde, renonce à tous ses rêves pour ne pas voir la tristesse dans les yeux de ses parents ; parce qu'il sera pour toujours leur unique enfant, trésor inestimable refuse de blesser d'avantage sa famille adorée.

haruki. enfant soleil, au sourires éclatants dont les mots réchauffent l'âme et apaisent le cœur manie les mots mieux que personne, sait trouver les bonnes tournures, les bonnes intonations. parce qu'il est doux haru, extrêmement doux et attentionné, que ce soit avec ses amis ou ses aventures, il se donne, parfois un peu trop, parfois à en perdre la notion de lui même. amoureux de l'idée même d'aimer, romantique au cœur fissuré, il n'arrive pourtant pas à se résoudre à laisser ses sentiments s'exprimer, de cette confiance en lui qui s'effrite peu à peu alors qu'il n'a rien à se reprocher, rien à envier aux autres. solaire, on ne le vois jamais baisser les bras haru, cherche toujours à aider, peut-être pour oublier ses propres problèmes, ses propres doutes. angoisses cachées, masquées derrière un masque d'assurance sans faille et pourtant les questions qui ne cessent de tourner, encore et encore. et il ne montre jamais rien haruki, préfère s'enfermer derrière ses sourires, faire croire que tout va bien. parce que non, tout ne va jamais bien. parce qu'il a mal, souffrance intérieure dont il ne trouve même pas l'origine et l'impression d'être inutile, de mériter ce qui lui arrive. amour à sens unique qui le détruit peu à peu dont il refuse de se libérer, peut-être par peur, peut-être parce qu'il ne sait plus faire autrement et qu'il ne veux plus se retrouver seul face à l'adversité. et il est bourré d'ambivalences haruki, sait se montrer dur et exigeant quand il le faut, alors que sa propre vie semble partir en fumée et qu'il ne parvient pas à éteindre les flammes qui sont en train de la ronger. parce qu'au fond, il reste cet enfant apeuré par la simple idée d'échouer. quand ne rien faire évite l'échec alors il reste inactif, préfère parfois fuir ses propres problèmes plutôt que d'affronter la vérité. fait l'autruche.
mais haru, ce n'est pas que ça. haru c'est aussi le feu. cette personnalité passionnée et enflammée qui irradie partout où il passe, marque les esprit. haru, c'est aussi les mots qui blessent et les idées bien arrêtées, sel bien placé, même lorsque cela n'est pas nécéssaire, impulsivité sur laquelle il n'a de cesse de travailler pour masquer ses propres insécurités.
haru, c'est le rayonnement brûlant d'une étoile en perdition, sur le point d'exploser et de sombrer.