« Est-ce que ça s'apprend d'être jolie pour la caméra ? », demandas-tu doucement dans une voix basse, presque incertaine alors que tu tentais un regard vers lui. L'idée te plaisait bien dans l'absolu mais t'avais pas vraiment de charisme ou une aura resplendissante pour briller dans le métier. « Moi aussi. Je comprends pas vraiment », tu cherchais pas non plus cela dit. Tu te contentais de vêtements simples, aux couleurs plutôt douces sans trop aller dans l'excentrique. Les tenues trop voyantes attiraient l'attention et tes parents t'avaient toujours dit que ce n'était pas une bonne chose. Tu devais paraître douce, jeune et sage dans tes tenues – t'avais jamais vraiment été certaine de savoir ce que ça pouvait bien dire. Et plutôt que de chercher à comprendre comment la mode était faite, tu préférais te concentrer sur Hyun Ki, sur votre conversation ou son sourire qui t'apaisait. Tu préférais lui donner toute ton attention, tous tes mots, laissant tes pommettes s'empourprer et ton esquisse grimper. Et c'était avec joie que tu partageais un autre moment avec lui, curieuse d'entendre un peu plus sur sa personne, sur ce qui faisait de lui, lui. Il te paraissait être quelqu'un d'aimable et généreux. Quelqu'un d'attachant aussi. Il pouvait tenir une conversation sérieuse tout comme tu sentais qu'il pouvait te faire rire si tu en avais besoin. Comme s'il avait une sorte de pouvoir magique. Plusieurs, même. Il faisait grimper la température de tes joues, arriver à capter ton regard et à étirer tes lèvres. Il arrivait même à arracher quelques battements plus rapides à ton tour. « Juste de l'eau ? », que tu demandas dans un petit air surpris. Juste de l'eau, après une rude journée de travail ? Pourquoi pas, en soit, ça ne t'empêcha pas de prendre autre chose en allant commander, espérant lui faire retrouver son énergie. Tu lui offris un sourire, les joues cramoisies et le regard brillant dans une frimousse détendue et contentée alors que tu l'observais. « Tant mieux. J'espère qu'il sera tout aussi bon quand tu goûteras », dis-tu lentement dans une esquisse timide mais satisfaite. Et le sourire s'estompa quelque peu à la mention des études alors que tu libérais un faible son confus, te redressant un peu sur ta chaise. « C'est difficile », tu fronças un peu les sourcils, le regard sur ta tasse à présent, et tu te mordis la lèvre. « Il y a beaucoup de choses à apprendre, à retenir, à appliquer. Beaucoup de textes pour parfois.. pas grand chose », marmonnas-tu. « Mais ce sont de bonnes études. C'est... chouette pour l'avenir. Je crois », tu clignas des paupières, redressant le regard vers lui. « Papa me dit le dit souvent », assuras-tu dans un chuchotement. Tu te mordis une nouvelle fois la lèvre, pas réellement motivée ni même passionnée par tes études. C'était tout le contraire. « Je suis pas sûre de faire une bonne avocate plus tard », confias-tu lentement, honteuse, le regard bas. T'avais pas le caractère, le charisme, l'aura. Rien. Encore moins l'envie. Tu gardas le silence quelques secondes, les pupilles perdues dans le liquide chaud devant toi. « Est-ce que tu joues d'un instrument ? Tu aimes quel genre de musique ?  Tu as un film préféré ? »

" Bien sûr ! Tout s'apprend !" Te voilà photographe ou producteur maintenant. Cependant tu ne pensais pas cela faux. Poser devant des caméras ce n'était pas naturel, ça se travaillait, t'avais entendu un youtubeur le dire ! C'était beau de loin et ça suffisait pour des personnes qui avaient déjà beaucoup trop de choses à faire. Min Ji ayant sûrement mieux à faire que de se renseigner comment un sac poubelle devenait une robe à un million. Sauf si c'était son truc. Chose qui ne l'était pas apparemment. Heureusement que ce magasin était plus simple et qu'il suffisait de trouver une couleur et une coupe intéressante. Rien d'impossible. Ca te permettait de ne regarder qu'elle, de profiter d'un moment où tes pensées n'étaient pas perdues à devoir compter, lister, s'inquiéter. T'en oubliais sûrement ta condition avec son sourire, t'en perdais ta rationalité avec ses joues rougies et c'était pas plus mal. Malgré cette petite voix qui ne cessait de te dire que ce n'était pas le moment pour ton palpitant de se réveiller. Et pourtant tu acceptais. Les mots glissant plus vite que la raison. Après tout les heures passaient vites, mais elles n'étaient jamais aussi agréable qu'en lui parlant. Un moment sera donc créer, un instant dans une vie mais un creux dans une journée chargée. Une boisson non coûteuse te renvoyant à la réalité qui frappait ta joue sans la rougir. La question était naturelle, bien trop entendue mais toujours vivement acquiescée. Ce n'est pourtant pas ce qu'elle t'apportait, décidant de remplir un peu plus ta journée de moments précieux. Les pupilles humides, c'est le rire inconscient qui se laissait entendre, simplement heureux de partager. " Je suis sûr ! " Et pour prouver les dires, les lèvres venaient se coller à la tasse profitant de la chaleur et du goût qui explosait en bouche. C'était d'un coup beaucoup plus savoureux que de l'eau, le sucre faisant danser doucement ton corps dans des va et vient de gauche à droite. Le sujet des études sortis tu te devais de retrouver ton sérieux, précisément tout de même avant de la laisser finir. " C'est excellent. " Une seule intervention pour la laisser finir, vider son sac si besoin. Rien dans son discours ne dépeignait l'envie, la passion, l'intérêt, même pas la confiance. Faire des études pour trouver un travail qui payait bien n'était pas une tare. Pas tout le monde avait un rêve grandiose à suivre. Mais tu supposais que le ton était plus affirmé. "C'est ton père qui t'a incité à prendre cette voie ? " Peut-être que le problème venait de cette simple constatation. " Pourquoi tu ne ferais pas une bonne avocate ? " Demandais tu, les sourcils haussés d'être aussi sûr du négatif. Faisait elle partie des gens dont la vie était déjà tracée, écrite et rédigée par leurs parents ? " Ah moi ? Non je joue de rien.. j'ai jamais essayé. Sinon j'aime bien toute sorte de musique je suis pas compliqué, si ça donne la pêche c'est mieux. Et ... hm mon film préféré c'est ... Peter Pan ? " Les nouveaux films n'étaient pas connus à ta filmographie, mais tu te souvenais de cette impression très forte qu'avait fait ce dessin animé dans ta vie. " Et toi ? Tout pareil. " Répéter les mêmes questions seraient plus ennuyeux pour elle alors tu la laissais répondre simplement, le sourire aux lèvres en prenant quelques gorgées, doucement, savourant.


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T'étais pas bien sûre de pouvoir apprendre ce genre de choses. Tu n'étais pas faite pour ça non plus. Ou bien ? Tu n'avais pas vraiment testé mais quand tu voyais les mannequins sur les affiches tu t'imaginais bien trop loin. Tu n'étais pas pareille, pas du tout. Et tes parents ne voudraient surtout pas que tu te lances dans ce genre de carrières. Ton père s'en arracherait probablement les cheveux et tu ne verrais que la déception. Pas vrai ? Tu n'avais pas le temps de te pencher sur la question. Pas maintenant. Tu voulais profiter de sa présence et de son sourire. Hyun Ki avait quelque chose de chaleureux et d'accueillant, quelque chose qui te donnait envie de te poser et de lui parler, de l'écouter ou de simplement l'observer. Pendant des heures, peut-être, si tu avais le temps. Le temps te manquait et c'était pour cela que tu voulais absolument profiter aujourd'hui. Quand pourras-tu revenir ? Quand pourras-tu le revoir ? Le sourire partagé, les pupilles brillantes, tu soufflais de contentement, appréciant le moment plus que tu ne pouvais l'expliquer. Vraiment. Il avait cette douceur dans les mots, dans le regard, qui faisait accélérer ton organe vital. « Je suis contente alors », articulas-tu avec douceur, heureuse de le voir apprécier ce que tu avais apporté. « Il a dit que c'était le meilleur choix. Pour avoir une stabilité », expliquas-tu doucement, presque honteusement, les joues rougies non de gêne mais de culpabilité. T'avais pas été capable de choisir – pas capable de dire non. « Parce que je suis pas... », tu bougeas un peu les épaules, une faible grimace au visage. Il le voyait bien, non ? Tu lui lanças le regard vers lui dans une esquisse discrète. « Je n'ai pas le caractère pour ça ? Et l'idée de devoir protéger des gens méchants me gêne beaucoup... », tentas-tu d'expliquer vaguement, les doigts s'agitant nerveusement. Tu te mordis la lèvre. Tes raisons devenaient sembler idiotes. L'écouter parler était plus intéressant que parler des études. Tu ris quelque peu, retrouvant une chaleur qui t'avait précédemment quittée. « Peter Pan est un bon choix. Et sinon je joue du piano. J'aime beaucoup le premier Wonder Woman, Jumanji, Jungle Cruise, les Cinq légendes et San Andreas », vins-tu lui citer dans un sourire léger. « J'écoute pas beaucoup de musiques, et je connais pas trop les films récents non plus. Maman et papa pensent que ce sont des distractions. Je regarde que ceux-là », peut-être pour ça qu'ils étaient tes préférés non ? On comprenait rapidement que tu ne décidais de rien dans ta vie. « Est-ce que... », tu te pinças les lèvres, nerveuse. « Maman m'inscrit souvent à des compétitions. De piano. Et... si tu veux venir ? Un jour ? », ça ne voulait plus vraiment dire grand chose sur la fin. Tu lui offris une esquisse ensuite. « Je suis contente d'être ici. Enfin avec toi. Parce que ça faisait longtemps. Et c'est... cool », tu ferais mieux de ne plus parler en réalité.

Des discussions sur des suppositions pouvaient être fort longue, et pourtant elle se stoppait avec une proposition presque étonnante. Les informations te manquaient sur elle, mais tu savais que tu n'étais pas à son niveau. Aussi idiot que cela semblait, l'argent, l'échelle sociale comptait. Tu avais tiré bien trop bas ta précédente copine, ne lui laissant aucun choix que de te laisser. Aujourd'hui tu refusais de refaire la même erreur, quand bien même ton sourire ne cessait de s'agrandir en sa présence. Le temps perdant son sens en sa compagnie. Être raisonnable ne semblait plus être une option, préférant alors prendre du temps autour d'une boisson qu'elle t'offrait dans un élan de générosité. Que pouvais tu faire ? Dire ? Lui offrir ? Un fossé entre vous que tu n'oserais traverser. L'esprit fatigué mais lucide de ce qu'adviendra de votre amitié. La chaleur de ta boisson et de son geste réchauffant chaque membre tu profitais de la saveur qui explosait dans ta bouche. Les oreilles pleinement tournées vers son discours qui semblait bien impersonnel. " Je vois ... c'est bien la stabilité." Tout comme trouver sa voie, mais étais tu réellement bien placer ? Certes ton métier de coiffeur aurait pu te suffire, mais la vie jouait bien des tours et tu regrettais presque de ne pas avoir amasser assez d'argent avant. Tout aurait été parfait si elle ne semblait pas détester autant l'idée d'être avocate. Le dessein de ses parents semblant rapidement difficile à réaliser. " Je comprends.. parles en avec eux. Peut-être qu'ils pourront t'aider à trouver une autre voie. " Il y avait sûrement d'autres choix stables qu'avocate. Médecin n'étant pas une option de substitution mais de passion tu semblais avoir du mal à trouver une réponse. Tandis que ses questions ne te faisaient pas peur, le sourire toujours présent bien qu'une légère honte fasse son apparition sur tes pommettes. Les titres pouvaient te parler, comme absolument t'être inconnus, mais le plus étonnant était cette vision restrictive de l'amusement et la détente elle même. "Ah.. tes parents ne veulent pas que tu fasses autre chose qu'étudier ? " On obtenait rien en s'éreintant. Tu en étais la preuve vivante, les bleus collés au corps tandis que les yeux se détournaient. "C'est bien de se détendre, certaines études disent que ça aide à retenir ! Les pauses ! " Les mains croisées pour former un temps mort c'est tes paupières qui se mirent à clignoter comme des guirlandes de noël à la proposition surprenante. Toi ? Venir ? Elle ? Contente d'être avec toi ? Ta compagnie avait tant d'avantages ? "Je viendrais si je ne travaille pas, promis ! " Il fallait des fleurs pour ce genre d'évènement non ? Tu te débrouillerais. " Je suis content aussi, j'avais peur que tu prennes peur après notre première rencontre. " Le rire doux, ça n'enlevait pas la chaleur sur tes joues, montant aux oreilles. La main glissant dans ta poche tu en sortis ton téléphone, l'écran cassé de part et d'autre. "On peut s'échanger nos numéros ? Comme ça tu me diras pour tes compétitions ! " L'engin doucement secouer tu pris soin de noter son nom et son numéro avec un sérieux, presque trop grand. " Je t'envoie un message pour que tu saches mon numéro. " En même temps tu venais de lui envoyer ton prénom, elle allait rapidement comprendre même sans l'explication.


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Tu ne contrôlais absolument rien dans ta vie, si bien que tu la voyais te filer entre les doigts – mais tu observais simplement ne l'arrêtant aucunement de s'en aller. Tu pleurais juste sa perte. « Oui oui c'est très bien », que tu chuchotas doucement, le sourire pincé. « En parler avec mes parents ? », demandas-tu dans une grimace discrète, l'idée te terrifiant presque. Tu secouas la tête, refusant directement l'idée même si la proposition n'était pas méchante. Ce serait le plus simple effectivement. « Ils ne voudront pas écouter », lui avouas-tu dans une esquisse peinée. Parce que le travail était important, le piano aussi. Mais t'en avais assez. Vraiment assez. Et à sa question, tu lui offris un sourire, plus petit cette fois. Tes parents devaient passer pour des tyrans et pourtant, ils étaient gentils. Tu les aimais, ils étaient tes parents. Mais tu devrais pouvoir choisir par toi-même. Tu voudrais t'enlever cette pression, cette fatigue, ces attentes. « Papa pense que tout est une distraction et que les études sont plus importantes que le reste. Et maman... maman c'est surtout le piano, et les compétitions », tes parents avaient chacun des attentes dans d'autres domaines. Tu levas les épaules, désemparée. Tu ris quelque peu à ses mots suivants, hochant la tête pour approuver. « J'avais lu quelque chose comme ça un jour, oui. Mais il y a tellement de choses à retenir... Je ne peux pas perdre trop de temps sinon je vais tout rater », tu te mordis la lèvre, la pression revenant, les doigts s'agitant. « C'est vrai ? », tu relevas des pupilles brillantes vers lui, le coin des lèvres se levant. Pour la première fois depuis longtemps tu trouvais le piano magnifique. « Pourquoi j'aurais pris peur ? C'était plutôt ma faute », tu fronças un peu les sourcils aux souvenirs, libérant finalement un son amusé. « Oui bien sûr avec plaisir », le cœur battant, tu lui dictas ton numéro, la timidité s'articulant à chaque syllabe, se mêlant à la joie discrète. « Merci beaucoup », tu enregistras directement son numéro, le sourire bien radieux, le regard bien brillant, serrant l'appareil contre toi comme s'il était là ton bien le plus précieux. « Ce sera peut-être la première compétition où je serais contente de jouer », tu redressas les pupilles vers lui, admirative, rêveuse, le sourire retrouvant tes lèvres. « Je t'enverrais les dates des compétitions. Mais t'en fais pas si ça ne va pas pour toi, je ne vais pas t'en vouloir. Parfois maman me prévient à la dernière fois », tu mimas un petit air embêté. « Tu voudrais que je t'apprenne ? Le piano ? », lui proposas-tu dans un élan d'adoration soudain pour l'instrument – ou plutôt était-ce l'idée de passer du temps avec lui. « Il y en a un à l'université. Ou dans certains magasins. J'en ai un à la maison mais maman ne voudra certainement pas » car les garçons aussi étaient une distraction – et tu ne voulais pas que Hyun Ki en vienne à te fuir ou te détester.

Min Ji était comme une sorte d'iceberg. La pointe à la surface ensorcelais, intriguais, mais tout ce qu'on ne voyait pas était bien plus gros, plus important. Ces ombres qui semblaient tirer les ficelles, tu les voyais de plus en plus grandes, plus fortes. " Ah .. c'est dommage. " Plus que dommage c'était un combat, une guerre que beaucoup menaient pour vivre leur propre vie. Se boucher les oreilles pour vivre dans la désillusion n'était pas une solution mais qui étais tu ? Clairement pas la bonne personne pour juger. Et pourtant chaque fois que "maman" ou "papa" était prononcé, tu ne pouvais t'empêcher de voir ces ombres grandir. "Et toi ? Toi qu'est-ce que tu veux ? " Semer la discorde n'était pas ton but, mais les iris presque éteintes, tu ne pouvais empêcher cette inquiétude de monter. Un miroir trop brutal pour cette jeunesse qu'on t'enlevait. "Mais les pauses font parties du temps qu'on a. " Regardez alors la personne qui parlait. C'était comme se parler à soit même, se conseiller sans suivre le moindre conseil. Et pourtant elle avait cette lueur dans le regard, ce sourire accrochée au visage qui te donnait envie de sourire également. " Promis ! Et non c'était clairement pas de ta faute." Son entrain ravivait le tien, rappelant le changement effectué depuis quelques temps. C'est donc avec une complicité nouvelle que tu enregistrais son numéro le gardant précieusement tandis qu'un petit rire s'échappait à chacune de ses réactions. Une joie rapidement descendue par cette constatation qu'elle n'aimait pas. Ni le piano, ni le droit. Elle n'aimait pas les matières mais n'aimait sûrement pas contredire. " Je ferais en sorte de venir et que tu puisses me voir alors. " Le costard était sûrement de mise ? Tu n'en savais rien, ce monde s'éloignant bien trop du tien. " Moi ? Ah je ne suis pas bon... " Tu n'avais pas non plus le temps.. bien que la leçon semblait intéressante. "On pourra voir ça oui ! Je n'ai pas énormément de temps avec mes jobs mais je ferai de mon mieux. " De ton mieux pour trouver du temps. Pour elle, pour Chan Hee, pour chaque personne qui rendait ta vie meilleure. Pour ceux qui venaient colorés tes jours avec des moments doux. " Je n'ai rien à t'apprendre en retour...oh peut-être à faire un bon café ? Des dessins avec du lait ? " Des talents passables mais qui faisaient un petit effet, clairement loin de l'éducation qu'elle avait reçu. "Quand tu veux prendre une pause.. appelles moi ou envoies moi un texto. " Le doigt pointait le gsm qu'elle tenait entre ses mains.


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Ton avis ne comptait pas car il n'était pas objectif. Tu ne savais pas ce que tu voulais, eux oui. Ils savaient ce que tu voulais – ce qui était bon pour toi. Et toi tu ne savais rien, obligée de suivre le chemin indiqué par papa et maman. « Moi ? Oh », l'index vers toi, tu clignas des paupières, les lèvres se mouvant sans qu'aucun son ne sorte. « Je veux leur faire plaisir », dis-tu presque innocemment mais ce n'était sans doute pas la réponse qu'il attendait pas vrai ? Tu te mordis la lèvre, songeuse, confuse, perdue. « Je n'y ai pas vraiment réfléchi », admis-tu, les pupilles perdues, les pommettes rougies de honte. « Je voudrais voyager, adopter un animal, juste... », la liberté. C'était ça qui te faisait envie. Choisir pour toi, et tant pis si tu ratais. « Désolée ça doit paraître ridicule », susurras-tu, gênée, le sourire discret. Parler avec Hyun Ki était facile, et tu remarquais que tu te confiais sans trop y penser. Ca faisait du bien. « C'est vrai », confirmas-tu simplement, l'esquisse plus triste désormais. Sauf que t'avais pas l'impression d'en avoir, du temps. T'avais la sensation qu'on te le volait. Et ce temps perdu, ce temps oublié, tu ne pourras jamais le retrouver même si tu tentais de le retrouver par tous les moyens. Tu n'avais pas eu d'adolescence, pas la même que tout le monde, et tu ne pourras jamais la connaître. On te l'avait prise, et enfermée. Tu ris discrètement, encore amusée par ces enchaînements mais bien contente aussi. Tu te sentais sereine en cet instant. Plus que ça, tu te sentais libre, n'attendant pas la décision de tes parents pour enregistrer son numéro ou même lui proposer de venir. « C'est gentil. Je ferai de mon mieux c'est promis », articulas-tu dans une promesse amusée, le regard brillant. « Oh », soufflas-tu, bougeant la tête. « Ce n'est pas grave », tout le monde n'aimait pas le piano après tout. « Tu me diras quand tu peux, je ferai en sorte d'être disponible », tu mettrais les études de côté, oui. « Je ne disais pas ça pour ça tu sais », dis-tu en agitant la main, le rire discret avant de cligner des paupières, intriguée. « Des dessins avec du lait ? », tu le fixais, le sourire grandissant, comme enchantée par l'idée. « Ca a l'air amusant, je veux bien essayer. Si.. tu as le temps bien sûr et si tu as envie et.. oui », tout ça quoi. Tu jetas un regard sur ton téléphone, l'esquisse douce. « Je le ferai. Toi aussi. N'hésite pas. Je ferai en sorte de répondre rapidement », et plus rapidement que d'habitude. Sans doute allais-tu surveiller un peu trop souvent ton appareil. « Je t'envoie le planning des compétitions quand je rentre alors. Et tu me diras la date qui te convient le mieux. Encore une fois, c'est pas obligatoire, si tu peux pas je comprends », soufflas-tu doucement, le regard doux, le sourire léger. Et tu gardas cette expression et ce sourire en dégustant ta boisson, le rêve brillant dans les pupilles, satisfaite de chaque décision prise aujourd'hui. « Tu as encore du temps ou tu dois travailler après ? Encore ? »

Savoir ce qu'on voulait dans la vie était toujours une poursuite plus qu'une réponse réellement définie. Elle changeait en fonction du moment, des déboires ou au contraire des réussites. Elle changeait tout au long de notre vie pour évoluer, comme chacun; Mais celle de Min Ji semblait dénuée de ses sentiments propre, mêlant le devoir et l'envie de faire plaisir dans une réponse parfaitement répétée. Cependant les langues se déliaient, sous le regard intrigué et captivé qui plongeait dans le sien. Il y avait cette envie de l'entendre elle. De voir ce qui pouvait la passionner, ou au contraire, la rebuter. "Pas du tout, je trouve déjà ça pas mal. Voyager, adopter quoi ? Un chat ? Un chien ? pas trop de préférence ? " Cette petite perche tendue c'est avec délicatesse que tu tirais dessus, cherchant à connaître, à découvrir celle qui te faisait face. C'était sans mal qu'on pouvait l'imaginer prendre soin d'un être fragile et soucieux comme les animaux. C'était bien plus simple que de l'imaginer plaidoyer pour une personne coupable devant un juge au regard tranchant. Une image sombre qui ne semblait pas collée au personnage, doux et timide. Mais on avait tous le droit de se tromper, de prendre le temps, de discuter comme vous le faisiez. Malheureusement le temps s'écoulait et personne ne revenait en arrière. Alors chacun sans le dire, pour des raisons différentes ,vous perdiez votre temps. Privés de minutes, d'heures, de jours et même d'années. Tu osais espérer que changer le tout aujourd'hui suffirait à combler ce manque précédent. " Je suis sûr que ce sera parfait ! Courage" L'encourageais tu les deux pouces en l'air, fièrement heureux de pouvoir lui souhaiter. " Je ne veux pas prendre plus de ton temps pour rien non plus... alors si je peux apporter quelque chose. " Les connaissances étaient grandes, variées dira t on. Au contraire de l'argent, que tu ne pouvais dépenser pour la revoir. L'idée même de cette activité l'enchantait, te rendant alors joyeux, le sourire élargi. " Merci ! J'ai hâte qu'on puisse faire tout ça ! Promis je suis un bon prof je vais lentement ! " Et hors de question d'engueuler les gens quand ils n'y arrivaient pas." Faisons ça. Ne t'en fais pas si je ne peux vraiment pas je te dirai ! " Après tout tu n'allais aps la faire espérer pour finalement ne jamais venir. Même si la décevoir serait un vrai coup au palpitant. " Ah j'ai un shift dans une heure. Ce n'est pas très loin alors ça va. " Même si les lèvres étaient étirées, c'était l'insistance sur le "encore" qui te rappelait. Le temps ne s'arrêtait jamais mais il manquait toujours. Les journées étaient trop longues mais te semblaient infinies quand tu voulais te débarrasser de cette dette. Pouvait elle réellement être remboursée ? "J'aide mes parents. " Que tu expliquais dans cette envie fulgurante d'être compris. Certes la vérité entière ne serait pas dévoilée mais tu voulais au moins lui partager ça. " Ils ont besoin de moi.. " Encore un peu, jusqu'à ce que tout ça soit derrière vous. Non tu ne leur en voulais pas, pourtant tes yeux devenaient brumeux en prenant cette gorgée. Toi aussi, tu voulais goûter au café de temps à autre, tu voulais sortir pour un rien, acheter une paire de basket, manger avec Chan Hee, l'inviter à sortir, elle.


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« Adopter un chien. J'ai toujours voulu adopter un chien », mais tes parents n'y avaient qu'une distraction, t'empêchant ainsi de réaliser le besoin d'avoir un compagnon mais aussi l'envie d'offrir une belle vie à un être si pur et innocent. Dans l'absolu, tu ne dirais pas non plus à adopter un chat mais tu avais toujours eu ce rêve d'adopter un chien. Tu avais longtemps imaginé les longues balades au parc ou les voyages au bord de mer pour le voir gambader librement sur le sable, toi courant joyeusement à ses côtés. Tu avais imaginé toutes les photos que tu pourrais faire, tous les bons souvenirs que tu pourrais avoir à la pelle. Et au final tu n'avais rien eu de tout ça à part des leçons de piano, des compétitions et des lignes de droit à apprendre par cœur. Le chien t'aurait probablement détourné de tout ça et t'en aurais oublié de réviser, d'apprendre, de faire, de continuer. Cependant la motivation n'était plus. Elle n'avait jamais été. Et t'avais pas l'impression de réellement vivre pour toi. « Merci beaucoup », que tu articulas dans un sourire, les pommettes colorées, te courbant quelque peu avec politesse mais aussi reconnaissance, le cœur tambourinant. « Tu ne me fais pas perdre mon temps », assuras-tu dans un mouvement du visage presque paniqué. Au contraire, t'avais l'impression d'en gagner, aussi étrange que cela puisse sonner. « J'en doute pas une seconde. J'espère juste être une bonne élève », l'informas-tu dans une petite mine soucieuse. A défaut, tu ne voulais pas non plus lui faire perdre son temps. Mais tu voulais essayer, tenter quelque chose même si ce n'était que faire des dessins avec du lait. Ce n'était pas grand chose et pourtant ça te semblait absolument fantastique. « D'accord, merci », tu souris doucement dans un léger mouvement de la tête. Evidemment, tu serais déçue s'il ne pouvait pas venir mais tu pouvais comprendre. Tu feras au mieux pour ne pas le prévenir à la dernière minute. « Oh déjà ? », tu le contemplas dans une frimousse inquiète, les lèvres quelque peu pincées. Inquiète mais aussi attristée de le voir partir si vite. Tu ne pouvais pas le retenir cependant. « Tu te reposes au moins ? », parce que ça t'inquiétait de plus en plus. « Oh tu travailles pour tes parents ? Le magasin appartient à tes parents ? », demandas-tu, intriguée mais aussi confuse. « C'est très gentil de ta part de les aider », articulas-tu doucement. Tu avais la sensation qu'il te manquait quelques informations pour tout comprendre. « Mais pense aussi à te reposer, c'est important », c'était l'hôpital qui se moquait de la carte vitale, là. « Est-ce que... Est-ce que je peux aider ? », proposas-tu doucement, les pupilles brillantes levées vers les siennes. « S'il faut quelqu'un au magasin, je peux... venir », tu sentis tes pommettes chauffer alors que tu décalais ton regard, embarrassée. Tu lâcherais ton boulot de serveuse pour le rejoindre au magasin s'il le fallait – si ça te permettait de passer un peu plus de temps en sa compagnie. « Ou.. ou est-ce que je peux t'aider ? D'une manière ou d'une autre », s'il refusait l'aider au magasin, tu pouvais bien l'aider lui, pas vrai ? D'une façon ou d'une autre, tu pouvais être présente, écouter, apporter quelque chose. Même un petit peu, pas vrai ? Te rendre utile, au minimum.  

L’idée était excellente, tu acquiessait avec vivacité de la tête. "On adoptera ! Pour sûr ! " Pas ensemble, enfin normalement pas, mais toi aussi tu en voulais un. Toi aussi tu voulais profiter de la douceur d’un animal. Mais pas de suite, pas quand tu n’arrivais pas à prendre soin de toi-même. Pourtant tu étais sûr qu’un jour, tout cela se réglerait. Peut-être. Tu le souhaitais, au moins pour Minji. Et beaucoup d’autres choses finalement, des choses que tu ne souhaitais pas dire à haute voix, même si ces pensées décoraient tes pommettes de rouge. Les compliments pleuvaient dans les deux sens. Comme deux gosses qui auraient du mal à s’exprimer très honnêtement. Par convictions ou juste ignorance. " Je suis sûr que ça ira ! Convaincu même. " Elle semblait faire beaucoup de choses à côté de ses études, une preuve qu’elle s’adaptait à tout. C’était une qualité que tu semblais voir chez elle. Et pour cela tu voulais faire de ton mieux également, garder du temps pour cette seule et unique demande qu’elle formulait. Sûrement un spectacle de grande qualité. Le planning était serré, tout comme le sien, un point commun inattendu qui te faisait relever le regard, un peu surpris. " Hm .. heu oui. " Un mensonge pauvrement amené, un seul mot pour décrire toute une situation qui t’échappait. La suite aurait pu te sortir de ce pétrin, mais l’envie d’être honnête était plus grande. "Ah non mes parents ont un restaurant, un petit restaurant mais .. c’est pas très .. enfin rien de .. " Le travail de tes parents n’avait rien de honteux, mais détenait la raison de votre tristesse à ce jour. " Ah ne t’en fais pas, c’est gentil." La main se secouant pour l’empêcher de venir dans ce bateau à l’abandon tu ne pouvais contenir ce sourire touché. " Hm on peut se voir de temps en temps ? Ça m'aidera à me donner de l’énergie. " Le sourire plus grand tu voulais la revoir, quand bien même le temps était compté, manipulé et trié pour être plus efficace que possible. Si tu pouvais lui demander une faveur, tu voulais celle-ci, apparemment n’ayant pas appris de ta dernière relation. " Enfin, si c’est bon pour toi. " Ce n’était pas payé, peut-être même à peine agréable, alors si elle disait non tu ne pouvais pas lui en vouloir.


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