« Ensemble ? », demandas-tu bêtement, les joues rougies mais le regard intrigué. Tu te doutais que ce n'était pas possible, pas vrai ? Quoi qu'il pouvait y avoir un moyen, tu avais déjà entendu ce genre d'histoires... mais voudrait-il vraiment ? Tu voudrais avoir un chien, tes parents t'en ayant toujours empêché et tu espérais pouvoir réaliser ce rêve un jour, aussi petit soit-il pour les autres, il était important pour toi. « C'est gentil », susurras-tu doucement, le sourire contenté mais intimidé alors que tu venais caler une mèche de cheveux derrière ton oreille, les prunelles détaillant avec concentration les traits de son visage. Tant distraite par les formes et les courbes, tu clignas des paupières pour quitter tes pensées perdues, le coin des lèvres faiblement levé, les joues brûlantes. T'étais contente s'il pouvait venir à un récital. « Un petit restaurant ? », tu penchas la tête pour tenter de comprendre ce qu'il ne disait pas mais cela ne semblait pas faire parti de tes compétences. « Tu es sûr ? Ca ne me dérange pas. On pourra... se voir souvent comme ça », articulas-tu lentement, l'esquisse gênée mais sincère. « Oui », répondis-tu rapidement, hochant vivement la tête. « Si ça peut... enfin si je peux t'apporter de l'énergie, on peut se voir quand tu veux », osas-tu annoncer, les poings faiblement levés, les sourcils froncés, assurée. « Bien sûr que c'est bon pour moi, ça me donnera de l'énergie aussi », car passer du temps avec lui semblait te permettre de respirer un peu mieux. De pouvoir goûter à ces sensations que tu avais rejetées jusque là. Ca faisait du bien, d'avoir l'impression d'être comme tout le monde. Et tu espérais le revoir souvent. Aussi souvent que possible. Jusqu'à ce qu'il ne veuille plus – te voir, de toi. Jusqu'à ce qu'il soit épuisé par tes agissements qui ne plaisaient sans doute pas à tout le monde. Tu espérais te laisser le temps de profiter d'instants avec lui. Et le temps était compté, aujourd'hui aussi. Aucune journée n'échappait à la règle de ton programme – malheureusement. Ce ne fut qu'après de longues minutes à hésiter que tu articulas enfin devoir y aller, préférant alors le libérer pour le laisser vaquer à ses propres occupations. Mais tu ne partis pas sans lui laisser ton numéro, le dortoir où tu te trouvais et même ton adresse – te rendant compte après de nombreux pas que tu avais peut-être donné trop d'informations...