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Shining above the scars, there's a rainbow

Kagiyama Kikunae
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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Mer 10 Mai - 9:47
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@Dam Young Won - Rivière Han - 00h25
- Honnêtement, avant je ne faisais partie d’aucune « team ». Je n’avais rien contre les animaux, mais c’est beaucoup de responsabilités d’en avoir un et je pensais ne pas forcément avoir d’atome crochu avec eux. Stradivarius est juste l’exception qui confirme la règle.

Il y a des personnes qui adorent les animaux, qui ont le contact facile avec eux. Ce n’était pas spécialement le cas de Nae. Il n’a jamais rien eu contre eux, il s’investirait pour défendre leur cause sans hésiter, mais il ne ressentait pas le besoin d’en adopter un. Stradivarius a débarqué dans sa vie sans prévenir et maintenant, il ne se voit pas vivre sans lui. Il reste silencieux à la question de Young Won. Est-ce qu’il fait de la musique ? Dire qu’il vit la musique ou qu’il vit pour la musique collerait davantage à la réalité. C’est à travers cet art qu’il peut s’exprimer, se confier, lui qui n’est pas doué avec les mots. La musique, elle, transporte ses émotions. Sa catharsis.

- Oui, du violon justement. Le choix du nom n’était pas complètement anodin. Si se rouler sur le tapis pour profiter des rayons du soleil du matin ou râler après les oiseaux qui passent, c’est classe, alors on peut dire qu’il l’est, répond le musicien avec un sourire attendri.

Kikunae observa la chienne qui cours après son bâton. Elle leur rapporte de temps en temps pour trouver un camarade de jeu qui voudra bien le lui lancer. L’insouciance des animaux est enviable, Nae ne pourra pas prétendre le contraire. La vie ne doit pas être bien compliqué quand nos seules préoccupations sont les oiseaux qui passent devant la fenêtre et le bruit des croquettes dans la gamelle qui marque l’heure du repas. En supposant d’être un animal qui a la chance d’avoir un foyer et des repas réguliers. Les animaux abandonné dans la rue sont bien trop nombreux.

Le musicien n’est pas sûr d’avoir envie de parler de ses problèmes, d’autant plus qu’ils ne sont pas si graves comparés à d’autres…

- On a un proverbe similaire au Japon : 雨降って地固まる*. Si on le traduit, ça veut dire que lorsque la pluie tombe, le sol se durcit.

Le message est similaire. Kikunae n’a pas beaucoup d’occasion de s’exprimer dans sa langue maternelle depuis qu’il est en Corée du sud. Il a rapidement dû apprendre le coréen. Il lui est arrivé de passer par l’anglais au départ, mais il est loin d’être bilingue. Maintenant qu’il est plus à l’aise en coréen, la communication est plus facile. Cependant, le japonais lui manque. Le Japon lui manque. Il n’a jamais été un grand aventurier. Il aimait ses habitudes et son pays. Nae se plaît en Corée du sud, il ne dira pas le contraire. Il voit souvent Hayden et ils passent de bons moments ensemble. Il est content de s’être éloigné de l’emprise de sa mère, mais parfois… Il a le mal du pays.

- Vous avez vécu en Polynésie ?

Kikunae serait bien incapable de situer cette région du monde sur un globe, mais il en a déjà entendu parler. On lui reproche souvent de ne pas s’intéresser aux autres. En réalité, c’est juste qu’il n’est pas à l’aise avec le « small talk ». Les questions banales pour faire connaissance, ce n’est pas ce qu’il préfère. Ce n’est pas qu’il ne veut pas en apprendre plus sur les personnes qu’il rencontre, il préférerait simplement le faire autrement. Il fait un effort ce soir pour ne pas laisser Young Won porter la conversation seul.

- Je ne suis pas sûr d’être très bon pour ça non plus. Il n’y a pas une troisième solution où ce sont eux qui me regardent pour trouver le meilleur moyen de me faire galérer ? Kikunae ponctue sa phrase d’un léger rire, sans répondre à la question initiale.

Il a plutôt tendance à contempler ses problèmes de loin et à se réfugier dans la musique pour se couper de la réalité. Ce n’est pas la solution la plus efficace, mais c’est la meilleur pour épargner sa santé mentale.

*Ame futte ji katamaru.

vmicorum.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Dim 21 Mai - 21:25
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@Kagiyama Kikunae - Rivière Han - 00h25
OOTD + La guerre entre la team chat et la team chien, est-ce qu'il fallait en parler ? Young Won s'en amusait mais au fond la véhémence de certains sur ce débat sans aucun enjeu le laissait plus que perplexe. Et si on se contentait d'aimer la nature et les êtres vivants, non ? Oui oui, mettez lui des fleurs dans les cheveux et des t-shirts psychédéliques, Young Won savait être un véritable hippie. C'était surtout que sa vie en Polynésie lui avait donné un respect pour le vivant, à tel point qu'il avait du mal à comprendre qu'on s'oppose ou que l'on préfère l'un ou l'autre. Bref, un débat pour un autre moment, ce n'était pas la direction que prenait la conversation avec le jeune japonais. « Stradivarius, vraiment, j'aime beaucoup le choix de ce prénom. » Qui allait tellement bien à un chat en plus. D'ailleurs, si Young Won se lançait dans la psychologie de comptoir (ce qu'il évitait le plus possible, merci bien), le japonais avait presque une attitude de chat, ce côté un peu en retrait et méfiant, oui ça ne lui avait pas échappé. Plutôt que se lancer sur ce sujet, il rebondit sur le nom du chat de Kikunae, un sourire étira les lèvres du coréen. « Ah, je comprends mieux votre choix, je l'approuve je trouve ce nom parfait pour un félin et oui, je n'attends pas plus d'un chat que de se prélasser au soleil, les petits chanceux. » Il ponctua sa phrase par un éclat de rire avant de porter attention à Asa qui continuait joyeusement de trotter autour d'eux avec son bâton, appréciant sans doute que la balade nocturne se prolonge un peu plus qu'à l'accoutumée.

Savoir se réjouir de choses si simples, les adultes qu'ils étaient en perdaient facilement la faculté, se focalisant sur le négatif. L'envie d'être un animal pour garder cette inconscience semblait être une chose en plus qu'ils partageaient. Si Young Won essayait de ne pas faire de psychologie de comptoir, regardez le faire de la philosophie de comptoir à sortir ses dictons tout faits. Ce genre de phrases supposées apaiser les esprits dans la tourmente mais qui dans les moments de difficultés ne faisaient qu'ajouter de la frustration et de la rancœur. « Oh intéressant, on a un dicton presque identique ici. 비온뒤에 땅이 굳어진다* » C'était intéressant que certaines choses soient communes aux deux pays, est-ce que ce dicton était un reste de la présence des idiomes chinois ou un reste de l'occupation japonaise ? Si Young Won n'oubliait pas, il essaierait de se renseigner (mais soyons honnêtes, il y avait plus de chances qu'il finisse par zapper que de se plonger dans les livres). « Oui, mon beau-père est un militaire américain et il a longtemps été basé à Hawaï. » D'ailleurs, s'il faisait calcul, c'était sans doute là-bas qu'il avait passé plus de temps. « Vous y êtes déjà allé ? » Ce n'était pas déconnant, il y avait une forte communauté japonaise là-bas, que Kikunae y ait des proches à qui rendre visite n'aurait pas été si surprenant ou l'envie simple de découvrir l'archipel aussi. Sans doute fatiguée par ses allers et retours, Asa finit par s'installer à leurs pieds, s'occupant à dépiauter son morceau de bois. Young Won gardait un œil sur elle, se souvenant du passage en urgence chez le vétérinaire qu'il avait été obligé de faire quelques mois plus tôt alors qu'elle avait mangé ce qu'il ne fallait pas.

Avec un sourire, Young Won ne se vexa pas que le japonais élude sa question avec une petite plaisanterie. Ils ne se connaissaient pas, est-ce que ça le dérangerait qu'il ne lui livre pas ses soucis ? Bien sûr que non. Le pas-tout-à-fait-coréen ne se vexait déjà pas quand ses proches ne le faisait pas, alors pour une personne qu'il venait simplement de rencontrer... « C'est vrai, la théorie de Murphy voudrait qu'il y a toujours moyen de galérer plus. » Il regarda le japonais avec une certaine curiosité. « Vous savez, la théorie que si quelque chose doit mal tourner, ça tournera mal. En soit, c'est le cas pour chaque instant de la vie donc dans l'idée, nos problèmes peuvent se cumuler et s'amuser à nous regarder nous enliser dedans... » Il poussa un soupir faussement épuisé. « Mais je trouve cette idée un peu triste. Mon côté optimiste préfère se dire que surmonter un problème, une difficulté amène une récompense. » Young Won lâcha une petite exclamation amusée et se tourna vers le japonais. « Je suis un chien au fond, je veux mon susucre. » Ce sur quoi il se mit à rire parce que l'image l'amusait. Après quelques instants, il reprit plus sérieusement. « Un de mes soucis en ce moment, c'est qu'une de mes employées a quitté le navire, un peu par ma faute – c'était peu dire mais bon... – et je n'arrive pas à la remplacer, du coup le reste de mon équipe doit compenser et ils sont en train de s'épuiser... » En soit, ce n'était pas dramatique mais il restait inquiet de voir ses serveurs s'épuiser et finir par de voir partir ou prendre plus de congés ce qui amènerait encore les autres à devoir compenser... L'exigence de sa mère n'aidait pas la situation, surtout qu'elle ne perdait pas une occasion de lui rappeler le rôle qu'il avait dans tout ce merdier. Comme pour ponctuer, Asa poussa un grognement soupiré arrachant un sourire attendri à son propriétaire qui se sentait soutenu par son bébé.

*bi on ttwi-e ttang-i kuteojinda
vmicorum.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Lun 29 Mai - 20:13
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@Dam Young Won - Rivière Han - 00h25
Kikunae sourit. On lui a parfois dit le contraire. Il préfère que son chat s’appelle Stradivarius plutôt que Chaussette, Minou ou Félix. Au moins, c’est original. De plus ce prénom correspond totalement à sa personnalité, tout en rejoignant son amour pour la musique. Il est vrai qu’une fois que l’on a connaissance de sa passion pour le violon, ce prénom prend tout son sens. Kikunae n’a pas cherché bien loin, il le reconnaît. Quand il a amené le chaton chez le vétérinaire pour le faire identifier, on lui a demandé s’il lui avait déjà trouvé un prénom. C’est le premier qui lui est venu en tête. Somme nous surpris qu’il ait un rapport avec le violon ? Pas le moins du monde. Kikunae n’est pas un adepte des dictons. Il les mets dans le même panier que la religion. Des croyances inventées par l’homme pour trouver des explications à tout, se trouver des excuses et tenter de tout justifier. La preuve, la plupart des dictons sont déclinables dans presque toutes les langues. S’ils ne se traduisent pas toujours de la même façon au mots près, un dicton différent peut avoir le même message de fond.

- Non, jamais. J’ai voyagé de temps en temps pour la travail de mon père, mais jamais pour longtemps et je ne suis jamais allé en Polynésie.

Sa mère a fini par en avoir assez de tous ces déplacements. Au fil du temps, ils n’accompagnaient plus son père aussi souvent. Ce qui convenait à Nae. Casanier, il n’a jamais aimé quitter son pays. Son arrivée en Corée du Sud est bien l’exception qui confirme la règle. Il aurait pu trouver un appartement à Tôkyô pour s’éloigner de ses parents, mais Hayden lui a proposé de le rejoindre et sur un coup de tête, il a accepté. C’était symbolique de mettre autant de distance entre sa mère et lui.

Kikunae a déjà entendu parler de cette « loi de Murphy ». Si Young Won semble être de nature optimiste, pour Nae c’est l’inverse. Il voit le verre à moitié vide, au lieu de le voir à moitié plein.

- C’est une façon de voir les choses… J’espère que venir à Séoul m’attirera plus de positif que de négatif. Ce serait dommage d’avoir survolé la mer du Japon pour que les problèmes me poursuivent.

Il a retrouvé son meilleur ami ici, c'est déjà un bon point et il a fait de belles rencontres : Bomi, Ryuu, Haru, Ae Ra... Pourquoi tout de suite penser à ce qui pourrait mal se passer ? Parce que c'est dans sa nature, c'est sans doute une bonne réponse... Certes, Nae a conscience de faire partie des privilégiés. Il n’a jamais manqué de rien. Il vient d’un milieu riche. À côté de ça, il n’a pas eu un modèle familiale parfait. Ses parents ne sont pas l’exemple même d’un couple amoureux. Son père était souvent absent. Sa mère projetait ses rêves déçus sur son fils… Partir pour la Corée du Sud était sa façon de tourner la page et de prendre enfin son envol. Loin de cette famille qu’il considère pas comme telle. Ses problèmes actuels ne concernent pas ses parents. Ils concernent ses attirances, ou plutôt son manque d’attirance. Pendant longtemps il ne s’est pas soucié de tout cela. Cependant, le temps passe… Il s’en préoccupe de plus en plus. Il n’est pas malheureux pourtant. Ne pas avoir eu d’histoire d’amour dans sa vie ne lui manque pas, ça ne l’intéresse pas forcément, mais quand il voit tous ces couples autour de lui, quand il entend sa mère lui parler de mariage, de faire honneur à sa famille… De ne pas rater sa vie… Il n’a pas l’impression de la rater… Il est vrai qu’il ne vit peut-être pas assez, il s’enferme souvent dans sa musique et ses jeux, pendant que le temps passe. Un temps qu’il ne pourra jamais rattraper. Il regarde la vie passer plutôt que de réellement en profiter. Nae n’est pas un grand aventurier, il a besoin de routine et d’un environnement familier. La musique et les jeux-vidéos ont cette aura rassurante. Pendant ce temps il ne pense pas au reste. Mettre de mots sur ce qu’il pourrait être avait quelque chose de réconfortant au départ, mais parfois il se sent juste cassé et anormal. Sans doute à cause de ce que lui renvoie la société. Il ne ressent pas d’attirance, c’est bien que le problème doit venir de lui ? Tous les autres y arrivent… C’est ce qu’il pense par moment.

- Vous travaillez dans quel domaine ? il demande sans feindre sa curiosité, et aussi pour se distraire de pensées qui commencent à envahir son esprit.

Il ne s’intéresse pas toujours aux personnes qui l’entourent, mais la présence de Young Won a quelque chose d’apaisant ce soir. Puisqu’il est là, Kikunae n’est pas seul à ruminer pendant que le sommeil le fuit. C’est plutôt lui qui fuit le monde d’habitude, mais il faut croire qu’il y a des exceptions à tout. Quoi qu’avec Nae, si vous lui parlez de musique ou de jeux-vidéos, il y a plus de chances que vous fassiez partie de ces exceptions. Young Won n’a pourtant pas abordé ces sujets. C’est peut-être sa façon d’être qui met Nae à l’aise. Il semble avoir une vision du monde opposée à la sienne. Une vision du monde qui change ce pessimisme qui lui colle à la peau.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Dim 18 Juin - 11:41
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@Kagiyama Kikunae - Rivière Han - 00h25
OOTD + De son expérience, aux yeux de Young Won il y avait la catégorie de ceux qui aimaient voyager et ceux qui détestaient ça. Il avait rarement rencontré des gens dire qu'ils aimaient découvrir le monde mais pas trop. Même si parfois il lui paraissait fou que l'on préfère rester chez soi plutôt que de voir d'autres choses, il acceptait que tout le monde n'ait pas un tempérament de globe trotter ou de baroudeur. D'ailleurs, dans la façon posée dont Kikunae répondit, le presque-coréen comprit qu'il faisait plutôt de la catégorie pour qui le voyage n'était pas forcément un plaisir. Est-ce que cela venait du fait que le japonais semblait avoir été obligé de suivre le mouvement pour suivre son père ? Cela dit, Young Won avait un schéma un peu similaire pourtant, il avait été obligé de suivre sa mère et son nouveau mari alors qu'il était encore tout petit garçon. Puis il avait continué à chaque mutation de son beau-père. Il avait rarement vécu ces déménagements comme des arrachements, toujours heureux de découvrir de nouveaux pays, de nouvelles personnes, de nouvelles cultures même si, il était vrai, son retour à Hawaï avait été un bonheur pur pour lui. Comme si le petit bourgeon qu'il était retrouvait ses racines pour grandir encore plus. « Ah je vois. Vous étiez obligé de suivre mais les séjours étaient courts ? Pas le temps de vraiment vous plonger dans la culture, de découvrir les lieux ? » En prenant les choses sous cet angle, Young Won pouvait comprendre que ce n'était pas une expérience particulièrement agréable. « Avec mon beau-père militaire, j'ai beaucoup bougé aussi en le suivant au fil des mutations mais on restait quelques années, on avait la possibilité de s'attacher aux lieux et à la culture qu'on découvrait. » Et c'était à l'archipel polynésien qu'il s'était le plus attaché le plus. Il y avait trouvé un mode de vie qui correspondait le plus avec qui il était, des idées qui correspondaient à ses propres idéaux.

Malgré tout, le japonais avait pris le risque de venir en Corée du Sud ce qui intriguait Young Won vu l'échange qu'ils venaient d'avoir sur le fait de voyager. « Je vois... Je l'espère pour vous en tout cas ! La ville a des défauts mais elle a de bons côtés. » Young Won ne se permit pas de parler de mindset même s'il pensait aussi que l'état d'esprit d'une personne pouvait jouer un peu sur les événements, du moins, sur ce qu'on en faisait. « Et puis, les mauvais côté pourront vous apprendre des choses sur vous ou sur le monde en général. Comme on l'a dit, Un moyen de grandir ou de durcir pour reprendre l'idée de la pluie. » D'ailleurs, Young Won se demandait s'il n'allait pas réellement pleuvoir, l'air était plus humide, il y avait cette odeur un peu moite. Il regarda Asa qui se prélassait près d'eux à présent, elle levait le nez parfois pour sentir l'air sur sa truffe et toutes les odeurs qui devaient l'intriguer. Une nouvelle fois, il se disait qu'il adorerait qu'elle puisse parler, il lui aurait demander si elle aussi avait cette même impression de pluie imminente.Et cela viendrait confirmer le fait qu'il était bien un chien en plus du susucre qu'il voulait, il en avait le flaire. Son train de pensées se coupa net (et heureusement!) lorsque Kikunae rebondit sur les « problèmes » que Young Won venait d'évoquer. Avec un sourire, il apprécia que le japonais le questionne davantage sur son métier et non par sur ce qu'il avait fait pour le mener à cette situation un peu complexe. « Je suis co-gérant d'un restaurant. En gros je ne cuisine pas, je sers très peu en salle mais je gère toute la partie business. » Il fit une petite moue. « Je fais tout ce qui n'est pas fun - c'était dit que le ton de l'humour parce qu'il aimait ce qu'il faisait - C'est pour ça que j'aime bien me balader avec Asa après certaines journées, ça me permet de vivre autre chose. » Et de se sentir un peu plus en phase avec lui-même, avec la nature, c'était sans doute le bruit de l'eau, il avait un pouvoir assez fou sur lui. « Et vous, vous faites quoi dans la vie ? » Il pensa à quelque chose et eut un petit rire. « Quelque chose dans la musique j'imagine ? » Il se tourna un peu plus vers lui, intrigué par une chose dans ce sujet. « Ce n'est pas trop troublant quand sa passion devient aussi son travail ? Le plaisir reste le même ou quelque chose change malgré tout ? » Young Won se demandait si ce n'était pas quelque chose de dangereux d'ailleurs parce que si la passion devenue travail n'apportait plus ce plaisir, ce moyen de déconnexion au quotidien, qu'est-ce qu'il nous restait ?
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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Mer 19 Juil - 16:04
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@Dam Young Won - Rivière Han - 00h25
- Mon père gère une grande marque japonaise de cosmétiques, il voyage souvent pour des évènements donc on le suivait plus pour servir de faire-valoir que pour découvrir une autre culture…

Ce qu’il détestait. Les soirées mondaines, les dîners qui n’en terminait plus. Finalement, c’est un mal pour un bien si la relation de ses parents a commencé à se dégrader, au moins sa mère ne le suivait plus dans le moindre de ses déplacements. Oui, c’est cruel dit comme ça, mais Nae a une relation compliquée avec ses parents. Entre un père constamment absent, probablement infidèle et qui a plus été présent dans sa vie financièrement qu’affectueusement et une mère trop présente, étouffante, qui voulait le former à son image pour suivre ses propres rêves déçus… Il a finit par préféré s’éloigner. C’est peut-être ça qui cloche chez lui finalement. Il n’a pas eu d’exemple d’amour avec ses parents. Ils se sont mariés plus par intérêt. Nae ne dit pas qu’il n’y a jamais eu d’affection entre eux, mais il faut se rendre à l’évidence, s’ils sont encore ensemble aujourd’hui, c’est pour sauver les apparences et aussi parce que le divorce est mal vu au Japon. Ce qui est d’autant plus vrai pour les plus anciennes générations.

- Vous avez eu l’occasion de visiter quels pays ?

Nae est curieux, sans forcément l’envier. Casanier et attaché à sa routine, le voyage et l’inconnu représente plus de l’angoisse qu’autre chose pour lui. Pourtant, il a quitté le Japon pour la Corée du sud. Il avait besoin de changer d’air, de symboliquement mettre de la distance entre sa mère et lui. Puis, il y a Hayden ici. Il n’était pas totalement en terrain inconnu, il lui avait déjà rendu visite à quelques occasions.

La conversation se poursuit et Nae apprend que Young Won gère un restaurant. Le musicien pourrait presque dire que ça ne l’étonne pas. Ça lui va bien comme métier. Pas qu’il se permette de juger, mais Nae est observateur. Peu enclin à avoir des discussions qui lui semblent trop banales, il préfère prendre du recul et regarder, alors ça lui arrive de se demander ce que fait dans la vie telle ou telle personne qu’il a croisé dans la rue ou à la terrasse d’un café.

- Je comprends, c’est important de décompresser. C’est quel genre de restaurant ?

Le regard baissé vers Asa, Nae marque un silence avant de répondre à la question qui lui a été adressée.

- Je suis encore étudiant pour l’instant, mais je suis bien dans une filière musicale. Sinon à côté de ça, je donne des cours particuliers de japonais, de violon et de piano pour gagner un peu d’argent. La diversité me permet d’intéresser plus de gens alors je profite de ce que je sais faire…

En l’occurrence, le japonais est sa langue maternelle, alors il ne rencontre pas trop de difficulté. Pour le violon et le piano, il donne surtout des cours à des débutants ou des personnes qui en jouent depuis peu. Il se sent plus à l’aise. Il a beau faire du violon depuis près d’une dizaine d’année, idem pour le piano, il ne se sent pas légitime de se proclamer professeur de musique. Il n’a déjà pas le diplôme qui va avec pour l’instant. Kikunae hausse les épaules.

- Je ne sais faire que ça et je ne me vois pas faire autre chose. Je ne veux pas m’imposer des études qui ne m’intéressent pas… Et il n’y a qu’avec la musique que je me sens bien.

Certains optent pour la sécurité dans leurs études et Nae ne les jugent pas. En revanche, en ce qui le concerne, il ne se voyait pas faire ça. L’école ne l’a jamais passionné sauf les cours de musique. Il a eu la chance de suivre une filière particulière au collège et au lycée. Il avait des cours classiques le matin et musique tous les après-midi. Autant dire qu’il attendant chaque jour que la matinée passe avec grande impatience.

- Je verrais bien quand je vivrais de la musique… Mais ça ne m’effraie pas trop. Si je réussi à intégrer un orchestre plus tard, c’est là que j’aurais toujours voulu être…

Ce qui ne veut pas dire qu’il s’y plaira… On peut idéaliser un métier et au final, quand on doit réellement se lever tous les matins pour le faire, s’apercevoir que ça ne nous plaît pas ou que ça ne nous plaît plus. Nae préfère penser que justement, s’il doit se lever tous les matins pour aller jouer du violon, il n’aura même pas l’impression de travailler. Sur le plus long terme, il aimerait devenir premier violon dans un orchestre. C’est plus de responsabilités…

- Vous avez des passions vous ? Vous vous êtes retrouvés à la tête d’un restaurant un peu par hasard ou vos études étaient en lien avec cela ?

Le hasard l’a peut-être amené jusqu’à cette profession. Tant que Young Won aime ce qu’il fait...

vmicorum.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Mar 22 Aoû - 21:57
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OOTD + Young Won n'avait jamais eu son mot à dire sur les mouvements de la famille de pays en pays. Il avait dû suivre. C'était suivre ou demander à sa mère de repasser devant le tribunal pour modifier les décisions prises quant à sa garde. Et du haut de ses à peine dix ans, le petit Young Won s'était rendu compte que c'était compliqué et surtout, il était déjà tombé amoureux de Hawaï. Avec une certaine excitation il avait attendu chaque déménagement en se demandant s'il allait autant aimer ces nouveaux lieux de vie. Même s'il avait beaucoup aimé Guam et la Grèce, le charme n'avait pas opéré de la même façon. Il s'était moins senti coincé dans la vie de caserne militaire en étant en Polynésie. Il fît une petite moue aux explications du japonais. « Ah les voyages de représentation... Je suis navré que vous n'ayez pas eu la possibilité de profiter. L'avantage de la vie d'adulte c'est que vous pouvez vous réapproprier ces destinations. » Partir seul ou non, ils avaient, il l'espérait pour eux deux, les moyens de partir et surtout l'autonomie de choisir les parcours, les visites, les aventures... Young Won n'avait pas vraiment eu le dilemme, ayant été habitant, il avait eu le temps et la possibilité de découvrir ces pays. « Oh c'est particulier. J'ai vécu à Hawaï, à Guam et en Grèce mais j'ai aussi visité des pays d'Asie du Sud Est, le Japon, le Vietnam, la Thaïlande. J'ai aussi visité quelques états des États-Unis. » Il fit une légère moue. « Il y a beaucoup de pays d'Europe du Nord et certains pays d'Afrique que j'aimerais découvrir aussi. Mais bon, entre ce dont on rêve et ce qu'on peut réellement faire il y a quand même une légère différence. » La triste vie de patron. Il manquait parfois d'argent, parfois de temps ou parfois d'une personne qui pourrait s'occuper de Asa pendant son absence. Ce n'était pas pour autant qu'il désespérait, il gardait foi en son projet professionnel et savait qu'une fois sur les rails, du temps se libérerait pour lui et pour sa mère.

Il évoqua d'ailleurs cette pression à Kikunae. Young Won avait plaisanté sur l'envie d'être un animal pour échapper à cette pression. En réalité, il appréciait tout ce qu'il vivait, il voyait un peu toute cette aventure comme un parcours initiatique. Mais lorsqu'il était dans l’œil de la tornade, il était difficile d'avoir ce recul. « Un restaurant inspiré de la vie en Polynésie. Un concept qui se veut cool mais la gestion d'un tel établissement ne l'est pas. » Il lâcha un petit rire, plutôt amusé que désabusé par ce fait, c'était ainsi. Avec de grands yeux ronds, il hochait la tête au fur et à mesure que le japonais énumérait tout ce qu'il faisait. Lorsqu'il eut fini, Young Won émit un petit sifflement qui fpit rappliquer Asa à ses pieds, le faisant rire alors qu'il lui tapotait la tête. « Un sacré planning ! Je comprends que vous ayez besoin de vous poser au calme avec tant de choses à faire. Même si je devine que vous ne faites pas tout dans une même journée, ça reste sacrément ambitieux ! » Il continua de l'écouter, Kikunae semblait animé par un amour de la musique puissant, c'était admirable si vous le demandiez au presque-coréen. Il eut une illumination, relevant les sourcils surpris de n'y penser qu'à cet instant. « Ce n'est pas un orchestre mais on organise des soirées assez souvent au restaurant et on aime avoir des artistes qui viennent jouer ou chanter. Ça vous dirait ? » Il sourit. « Évidemment, c'est rémunéré. Pas une fortune je dois l'avouer mais c'est déjà mieux que les établissements qui utilisent l'argument de la mise en avant sur les réseaux et de la pub gratuite, ça ne paye pas un loyer ça. » Il grimaça en pensant à cet argument foireux de « free exposure » dont abusait certaines enseignes radines. Du bout du pied, Young Won s'amusait à pousser Asa qui était à nouveau allongée à leurs pieds, il adorait l'entendre ronchonner. Il arrêta néanmoins lorsqu'il entendit la question de Kikunae, il eut un petit sourire en coin. « Je joue du piano et de la guitare quand je m'ennuie. Mais c'est vraiment un passe temps, je déconnecte quand je joue. » Il s'appuya sur le dossier du banc. « J'ai fait des études de business. Le restaurant est venu presque naturellement après de nombreuses discussions avec ma mère notamment, c'est une entreprise familiale. » Il sourit. « On pourrait se faire une impro guitare piano au restaurant un jour ! » Il eut un petit rire. « Je ne suis pas certain qu'on joue les mêmes styles mais je connais quelques classiques et je peux m'adapter. » Versatile dans la vie et dans sa musique, Young Won restait fidèle à lui-même.
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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Mer 13 Sep - 13:45
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@Dam Young Won - Rivière Han - 00h25
Kikunae lui répond par un simple haussement d’épaules. Il n’a pas mal vécu de ne pas pouvoir visiter toutes ces destinations. Ce n’est pas un aventurier dans l’âme. Il a toujours le confort de sa maison et de son pays natal où il avait toutes ses habitudes. Voyager n’a jamais fait partie de ses grandes passions. Lorsqu’Hayden lui a soumis l’idée de le rejoindre à Séoul, il a d’abord refusé. Pourtant, on ne peut pas dire que la Corée du sud soit loin du Japon, les deux pays sont voisins. Géographiquement tout du moins, en ce qui concerne l’Histoire, c’est un autre sujet… Puis, il s’est senti de plus en plus oppressé par sa mère. Il pensait qu’elle arrêterait de vouloir contrôler sa vie quand il grandirait… Il s’est trompé. Le voilà maintenant expatrié dans la capitale sud-coréenne. Il ne regrette pas. Son pays natal lui manque parfois, même si en y réfléchissant il n’y a pas de grosses attaches. Il se plaît à Séoul. Si on omet le stress des démarches administratives pour toujours avoir des papiers l’autorisant à résider sur le sol sud-coréen. Tant qu’il reste étudiant, rien ne change énormément. Quand il commencera à travailler… Il devra peut-être retourner au Japon temporairement le temps d’obtenir un autre visa. Est-ce qu’il compte rester dans les environs pour travailler déjà ? Sans doute… Il se sent chez lui maintenant ici, il a tissé des amitiés, il voit son meilleur ami presque tous les jours. Tout solitaire qu’il est, Nae s’ennuierait certainement s’il partait.

- Je n’aime pas trop voyager, il répond, bien que cela soit contradictoire avec le fait qu’il ait quitté le Japon pour la Corée du sud.

Effectivement, Young Won a bien plus l’étoffe d’un globe-trotter que Nae.

- Vous avez aimé le Japon ?

Même s’il réside à Séoul, il reste attaché à son pays d’origine et fier de ses origines. Il ne voit pas la mal, tant que l’on reste ouvert à d’autre culture et que l’on peut prendre du recul vis-à-vis de son histoire.

- Oh, c’est original comme concept. Ça fonctionne bien ? C’est dans quel quartier ?

Nae n’est pas non plus aventureux gustativement parlant, mais il peut bien passer dans ce restaurant pour goûter. Il pourrait y traîner Hayden. Il est vrai qu’il a un emploi du temps bien charger certains jours de la semaine. Kikunae aimerait avoir davantage de temps pour traîner sur son canapé devant sa console de jeu.

- Il faut bien que je paie mes factures, mon loyer et que je subvienne à mes besoins.

Il n’a pas ses parents pour l’aider. Il ne voudrait pas de leur aide dans tous les cas. Cela donnerait l’occasion à sa mère d’avoir encore une emprise sur son existence. Nae préfère être pleinement indépendant. La proposition de Young Won le surprend. C’est gentil de sa part, mais…

- Vous êtes sûr que c’est le genre de musique qui pourrait plaire à vos clients ?

Certes, il ne faut pas tomber dans le cliché qu’au violon on ne peut jouer que de la musique classique, qui d’ailleurs est un abus de langage, Nae joue aussi des BO de films, de jeux, etc. Mais… Ce n’est pas le type de cover que l’on croise beaucoup dans les restaurants ? Est-ce que ça irait à l’ambiance polynésienne de l’endroit ? Pour le violon en tout cas, le piano est un instrument qui s’adapte plus facilement. Nae sourit. Alors Young Won est aussi un musicien ? C’est un argument qui rend tout de suite les autres plus sympathiques aux yeux de Kikunae le solitaire.

- Vous en jouez depuis longtemps ? Mon meilleur ami m’a un peu appris à jouer de la guitare, mais je n’ai pas jamais vraiment poussé l’apprentissage. Pourquoi pas, je ne suis pas contre l’idée.

Même si le piano n’est pas son premier amour musical et si ça part à participer à le rendre moins attrayant aux yeux de Nae, il se soigne depuis qu’il a quitté le Japon.

- Je m’adapte aussi. Je ne joue pas que des classiques, j’aime bien les BO de films ou de jeux-vidéos aussi. Un des morceaux que j’aime le plus jouer d’ailleurs est tiré du jeu La légende de Zelda. Après je ne peux pas nier aimer certains « classiques » aussi comme Vivaldi, Pachebel, Haendel, Beethoven. D’ailleurs on les classe tous dans la musique classique, alors que certains n’appartiennent même pas à ce mouvement Vivaldi, Pachelbel et Haendel sont des musiciens de la période baroque et… il s’interrompt, réalisant que son blabla musical n’intéresse probablement pas Young Won. Désolé, je ne veux pas t’embêter avec ça.

Il était prêt à ajouter que Beethoven non plus ne fait pas partie de la période classique, mais plutôt romantique. Bien qu’il ait davantage de lien avec cette période dite classique que les trois autres compositeurs cités. Il s’emballe toujours un peu trop quand il s’agit de musique... En tout cas, Young Won pourra constater que lorsqu'il s'agit de musique, Nae est tout de suite plus loquace.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Mar 10 Oct - 18:49
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@Kagiyama Kikunae - Rivière Han - 00h25
OOTD + « Oh. » Même s'il avait du mal à comprendre que l'on ne puisse pas aimer voyager, Young Won acceptait que c'était une raison valable. C'était plutôt bien au final. Au moins, Kikunae n'avait pas à regretter de ne pas avoir pu visiter et découvrir ces pays comme il l'aurait voulu. « Ça n'a pas du être simple alors d'être obligé de suivre le mouvement et de faire ces voyages. » S'il avait du mal à imaginer qu'on ne puisse pas aimer voyager, Young Won imaginait bien que faire des choses contre sa volonté devait être compliqué. Surtout lorsqu'il s'agissait de modifier ses habitudes et chambouler son quotidien, le tout en étant en pleine construction de soi-même. Young Won s'était nourri de voyages pour grandir mais d'autres avaient besoin de situations plus apaisées, enfin il imaginait. Avec un sourire aux lèvres, il hocha la tête à la question du japonais. « Oui beaucoup. J'ai adoré Okinawa, j'y suis retourné plusieurs fois. Il y a quelque chose qui m'appelle avec cet île. » Il y allait souvent lorsque la bonne période pour le surf commençait et il revivait presque à l'ancienne, comme à son adolescence, ne quittant presque jamais la plage. C'était quelque chose qu'il espérait transmettre dans son commerce, cet état d'esprit. Une ambiance particulière, quelque chose qu'il espérait que les clients du restaurant ressentent lorsqu'ils y venaient. D'ailleurs, ce soir-là, avec la fatigue de la journée, il ne savait comment l'expliquer clairement au japonais. « On est à Itaewon, c'était plus simple pour l'implantation et oui on ne se plaint pas. L'espoir c'est qu'on puisse un jour ouvrir un autre restaurant dans un autre quartier et qu'on devienne une vraie ligne mais ça... » Seul l'avenir le leur dira. Pour le moment, les vagues menaient tranquillement son restaurant, il était à flot et il tenait le cap, c'était très bien. « On organise des soirées thématiques, parfois elles n'ont pas de lien avec Hawaï mais quelque chose qui nous tient à cœur. Ma mère aurait tué pour que je joue un instrument plus classique, elle serait ravie d'accueillir un musicien plus traditionnel que son fils. » Il sourit un peu espiègle. « Je suis prêt à encaisser les réflexions qu'elle pourra me faire après une telle prestation, si ce n'est pas un gage de bonne foi ! » Et il se mit à rire car à moins de connaître sa mère, il était difficile d'imaginer à quel point elle allait l'ennuyer avec la musique. Mais loin de s'en vexer, Young Won s'en amusait beaucoup. « Je joue de la guitare depuis petit. J'étais fan de groupe de rock et je trouvais ça trop cool. Comme mes parents venaient de se séparer, ma mère m'y a inscris pour me faire plaisir mais elle aurait préféré que je craque pour le piano ou un autre instrument classique. Je pense qu'elle aurait aimé que je joue du saxophone pour faire du jazz. » Avec un beau-père originaire de la Nouvelle-Orléans, c'était presque cliché mais que voulez-vous... « Deal ! On se fera une soirée musicale au restaurant. Repas et boissons offerts bien évidemment! » Et bien sûr, il y aurait un petit tour de salle pour appeler à la générosité des spectateurs en plus d'une rémunération mais Young Won se disait qu'ils pourraient aborder tous ces détails plus tard. Avec de grands yeux, Young Won regarda le japonais se mettre à parler de ce qu'il aimait jouer. Ils ne se connaissaient pas mais depuis qu'ils avaient commencé à discuter Kikunae n'avait pas encore autant parlé. Le presque coréen le coupa dans ses excuses. « Non pas d'excuses, c'était intéressant ! Je ne m'y connais pas en classique mais on est jamais trop vieux pour apprendre et découvrir ! » C'était vraiment une de ses croyances profondes. « Je ne connais pas trop les jeux vidéos mais j'adore reprendre des versions acoustiques de musique de films ou de série. » Il pointa Kikunae du doigt. « Je crois qu'on tient un truc, il faudra qu'on se penche là-dessus. » Il pensa d'ailleurs à quelque chose et sorti son téléphone de sa poche. « Qu'est-ce que tu penses d'échanger nos numéros ou juste se donner un moyen de se contacter pour parler de cette possible soirée ? » Il eut un petit sourire espiègle. « Je traîne souvent dans des parcs avec Asa le soir ou sur des terrains de baskets mais ça serait compliqué de les arpenter pour échanger avec moi. » Bon après il avait donné les informations concernant le restaurant, si Kikunae voulait le retrouver il avait la carte de l'établissement. Asa, ayant entendu son nom, se releva et vint poser sa tête sur le bord du banc, cherchant l'attention d'un des deux hommes. Avec un petit rire Young Won caressa la tête de l'animal, elle devait commencer à s'impatienter. « Je crois que Asa en a assez de faire du sur place. Tu veux nous accompagner pour le reste de la balade ou tu as encore des choses à méditer seul ? » Young Won se disait qu'il l'avait peut-être dérangé mais le japonais n'avait rien dit à ce sujet et son langage corporel non plus. Young Won se leva et tendit la main à Kikunae, soit pour l'aider à se lever, soit pour le saluer, cela dépendait de la décision du jeune homme. Dans tous les cas, Young Won appréciait de s'être laissé porter par cette rencontre, les gens savaient être passionnant.
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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Ven 27 Oct - 18:15
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@Dam Young Won - Rivière Han - 00h25
Kikunae aime la routine, avoir des repères, être dans un environnement familier. L’inconnu d’un voyage ne l’enchante pas plus que cela. Quitter le Japon pour la Corée du Sud n’a pas été une mince affaire. S’il n’avait pas eu autant besoin de mettre de la distance entre ses parents et lui, Nae serait certainement resté au Japon. Il aime son pays natal, cela va sans dire. Il a aussi pris ses marques à Séoul, il se sent bien ici, il a tissé des liens, la Corée du Sud est devenu son nouvel environnement familier. Il n’a pas de regret. Enfin, pas toujours, il lui arrive d’avoir le mal du pays… Il n’est jamais retourné au Japon depuis qu’il a emménagé dans la capitale sud-coréenne… Il ne prend pas le temps et il ne veut pas que sa mère en profite pour lui mettre la pression afin qu’il aille la voir. Il n’en a aucune envie.

- Je n’avais pas le choix.

Il y a deux choses qui rendent Kikunae plus bavard : la musique et le Japon. Ou peut-être trois, vous pouvez aussi lui parler jeux-vidéos, il s’intéressera de suite davantage à la conversation. Entendre parler d’Okinawa le fait sourire. Il n’y a été qu’une ou deux fois, mais c’est une partie de ce pays qui lui manque tant.

- La mer et les paysages sont magnifiques à Okinawa. C’est assez dépaysant… Enfin, j’ai trouvé la première fois que j’y suis allé, mais j’ai grandi à Tôkyô. J’imagine que si on a plus l’habitude du bord de mer, c’est différent. J’ai toujours eu envie de faire de la plongée dans la mer turquoise d’Okinawa, je ne sais pas d’où ça me vient… Je n’ai jamais eu l’occasion de le faire cela dit.

Nae n’y connaît rien dans ce domaine, mais il peut se figurer la difficulté d’ouvrir d’autres restaurants. Il faut déjà que le premier fonctionne suffisamment et fasse assez de bénéfices. Du moins, il suppose.

- J’espère que ça pourra se faire.

La petite histoire de Young Won le fait sourire. Il n’est pas contre aller jouer dans leur restaurant. Il n’aurait pas accepté cela venant de n’importe qui, mais quelque chose lui plaît venant du jeune homme, peut-être parce qu’il lui a parlé de musique, peut-être parce qu’il lui a parlé du Japon, sans doute un peu des deux. Si ça peut lui faire plaisir, ou faire plaisir à sa maman, il accepte. Puis, cela lui permettra de gagner un peu d’argent. Ce n’est pas de refus. Nae fait de la musique par passion, il aime cet art plus que tout au monde. Cependant, ce n’est pas la passion qui lui permet de subvenir à ses besoins.

- J’apprécie le sacrifice. La musique est belle sous toutes ses formes, la guitare est un bel instrument aussi. J’ai moins d’attrait pour le jazz, mais je comprends ceux qui aiment ce style particulier, qui a beaucoup d’histoire.

La générosité de Young Won et sa bienveillance le touche.

- Merci, c’est gentil.

On pourrait dire que c’est dangereux de lancer Nae sur la musique. Vous en avez pour un moment après… D’autres diraient que appréciable de le voir s’ouvrir un peu plus, lui qui est si discret et silencieux en tant normal.

- Certains trouvent la musique « classique » ennuyeuse… Je la trouve riche et passionnante. Il y a tellement de mouvements et de périodes différentes, aux caractéristiques propres… De nombreux compositeurs nous ont laissé un héritage musical précieux.

L’idée d’interpréter des morceaux de jeux-vidéos ou de films ensemble lui plaît beaucoup. C’est moderne et original, tout en restant dans le classique. Nae est totalement séduit par l’idée.

- Oui, ce sera mieux pour garder contact.

Il sort son téléphone portable et le tourne vers Young Won pour qu’il puisse entrer son numéro. C’est drôle, Hayden fait du basket aussi, mais il n’a encore jamais réussi à traîner Nae avec lui pour faire quelques paniers. Kikunae n’est pas un grand sportif, il faut le reconnaître. Il sourit lorsque la chienne revient vers eux. Il lui caresse doucement la tête. Elle est adorable.

- Désolé d’avoir accaparé l’attention de ton maître Asa, je te le rends, il dit amusé. Je vais rentrer, je peux faire un bout de chemin avec toi si ça ne te gêne pas.

Kikunae n’est pas l’être le plus sociable que cette Terre ait porté, mais il arrive que le contact passe davantage avec certaines personne… Surtout quand on sait aborder les bons sujets avec lui. Si on se fit à la première impression, on peut vite trouver Nae distant, froid… Finalement, avec Stradivarius, ils se sont bien trouvés. Nae est comme un chat, il faut savoir comment l’amadouer.

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Re: Shining above the scars, there's a rainbow | Dim 19 Nov - 11:48
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@Kagiyama Kikunae - Rivière Han - 00h25
OOTD + À parler de la mer, des vagues et de la plage, Young Won aurait donné beaucoup pour sentir l'odeur iodée de l'océan. Okinawa n'était pas si loin, l'envie d'y retourner le saisissait presque violemment alors qu'il en parlait un peu plus avec sa nouvelle connaissance. Il hochait la tête à ses propos, en effet, cette île est magnifique, les paysages étaient si différents de l'île principale de l'archipel. « Je n'ai jamais plongé en profondeur mais j'y ai surfé à plusieurs reprises, c'est un réel bonheur. » La sensation d'être ailleurs et nul part à la fois alors qu'il restait sur sa planche, secoué doucement par les vagues. Ah... Définitivement un appel à y retourner. En attendant de pouvoir y penser sérieusement, il pensait surtout à son commerce à son essor. Il espérait réussir à vendre le restaurant au japonais et lui donner l'envie de venir y performer. Les soirées spéciales étaient toujours un moyen de faire venir une nouvelle clientèle. Ils ne semblaient pas évoluer dans le même univers musical mais à se parler, ils comprenaient qu'ils partageaient tous les deux une certaine affection pour la musique. Alors que Asa semblait se demander combien de temps ils allaient encore rester à faire du sur-place, Young Won écouta le musicien défendre le style classique. « Je ne peux pas le nier. Je suis certain que de nombreux styles et de nombreux artistes aujourd'hui sont inspirés par la musique classique. Le problème, c'est qu'elle a souvent une image datée. À toi de les faire changer d'avis. En venant jouer dans un super restaurant moderne et chaleureux par exemple ? » Et avec un petit clin d’œil et un rire amusé, il adressa ce nouvel appel du pied sans aucune discrétion. D'ailleurs, il enchaîna en prenant les contacts du jeune homme, ne le lâchant pas avec son idée de soirée musicale au Keu a kaʻono.

Finalement, Asa à bout de patience réclama de l'attention mais aussi du mouvement et qui était Young Won pour lui résister ? Il se releva du banc, souriant à la façon dont Kikunae avait de s'adresser à l'animal. Définitivement, elle était le meilleur « ice breaker » qui puisse exister. Avec un sourire il hocha la tête. « Avec plaisir. Et Asa sera la dernière à s'en plaindre. » Il indiqua la direction dans laquelle ils allaient se diriger. « On repart par-là elle et moi, il y a des arrêts de bus nocturnes un peu plus loin et des arrêts de taxi si c'est ce qu'il faut pour que tu puisses rentrer chez toi. » Et avec un petit sifflement pour rappeler Asa qui commençait déjà à vagabonder, les deux hommes se mirent en marche, continuant de parler musique. Young Won était certain qu'ils trouveraient un terrain d'entente et que cette rencontre mènerait à quelque chose. Après tout, rien n'arrivait par hasard, et ce n'était pas Asa et son nouveau bâton qui diraient le contraire.
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