Tu ne savais pas encore réellement quoi en penser, si ce n'était que tout son comportement était étrange. Tu voyais l'arrogance sans l'entendre. Tu ne savais pas non plus ce qu'il se passait. Pas entièrement. Et tu préférais jouer l'idiote que celle qui comprenait, supposant qu'il préférait les choses ainsi. Tu en connaissais peu qui acceptait de se montrer dans un moment de faiblesse. T'étais le genre sale gosse cependant, insistant où tu le pouvais pour l'embêter. Même s'il était un élève, il était le genre de personnes que tu ne pouvais pas supporter, et le plus souvent, tu ne souhaitais qu'une chose : lui faire avaler son arrogance. T'étais le genre à vouloir remettre les personnes comme lui à leur place. Jang Woo n'avait rien de plus exceptionnel que son voisin si ce n'était sa belle gueule et son talent à l'écran. Des comme lui, il y en avait plusieurs et il y en avait eu avant. Lui avait pris la place d'un autre et un autre prendra la sienne un jour.

Le plus étonnant encore, et le plus surprenant et probablement le truc le plus con que tu aies pu voir, c'était cette jeune fille. C'était bien mignon d'admirer un acteur, un chanteur ou qui que ce soit mais... venir dans sa chambre d'hôpital ? C'était pas un peu exagéré ? « Comment ça tu le connais pas », que tu marmonnas, les sourcils froncés, lui lançant un regard. Tu levas les mains, dépassée, un soupir léger aux lèvres. « Donc je fais quoi, je quitte la salle deux minutes, je te laisse en tête-à-tête avec madame ? », tu secouas le visage, levant les yeux au ciel. Idée à la con. Tu te tournas vers lui, les sourcils haussés. Ah bon ? Elle devait pas rester là ? T'avais pas deviné. « Un selfie avec le drap sans doute, son plus grand rêve », les pupilles vers lui, tu le fixas quelques secondes. Posait-il réellement la question ? « Madame c'est pas très légal de stalker les gens », t'étais pas professeure de droit... cela dit, elle était sans doute pas au courant. « Je suis avocate et je peux affirmer que vous dépassez vos droits », affirmas-tu. T'avais aucune idée de ce que tu racontais. Tu lanças un regard vers Jang Woo et levas les épaules. « Je vous prie de partir, immédiatement, avant que j'use de l'article 3 paragraphe 2.B alinéa 4 contre vous », par contre, si elle suivait des études de droit, là, t'auras l'air con. Tu passas de l'autre côté du rideau prenant soin de le fermer derrière toi. « Je vous accompagne à la sortie j'ai pas confiance et si je vous revois je vous assure que c'est pas l'article 3 que je vais utiliser contre vous... mais plutôt le 4, paragraphe 6.A alinéa 6 », tu semblais convaincue de ce que tu disais donc t'espérais que ça puisse marcher. « On va aller ensemble voir la sécurité, vous en dîtes quoi ? Jang Woo ? Je reviens après et on remplira le dossier contre madame ! », fallait bien l'effrayer au maximum, essayer du moins. Et tu lui fis signe de partir, suivant de près, t'assurant qu'elle quittait la pièce, le couloir, indiquant à un médecin qui passait de la conduire à l'extérieur avant que tu le fasses. « J'aurais fait une avocate ridicule », que tu affirmas en revenant dans la chambre, les mains sur les hanches. « Elle est dehors », indiquas-tu à Jang Woo.

Pourquoi Yura s’offusquait-elle ? Ce n’était pas parce qu’il s’appelait Han Jang Woo qu’il connaissait tous les numéros de tout le monde. « Bah… » Fut l’unique réponse qu’il parvint à lui donner, les mains levées, tout aussi perplexe qu’elle, face à sa réaction qui ne faisait pas de sens, selon lui. « Juste vire là. » Que voulait-elle faire d’autre ? Lui n’était clairement pas en état de faire quoi que ce soit et, non, il n’avait pas envie de se retrouver en tête à tête avec cette fille. Il avait toute sorte de fans et celles qui ne savaient pas connaître leur place étaient celles qui le dérangeaient le plus ; elles le mettaient mal à l’aise et c’était toujours difficile de savoir ce dont elles étaient capables, jusqu’où elles étaient en mesure d’aller. Et si l’acteur exprima ses pensées à haute voix, ce n’était pas pour obtenir une telle réponse. Evidemment qu’il se doutait des raisons pour lesquelles elle était là, parce qu’il était célèbre et qu’elle désirait sûrement capter son attention. Hors, comme il le songeait plus tôt, il y avait plusieurs types de personnes curieuses, certaines étaient plus dérangées que d’autres… Puis, il ne parlait même pas des anti-fans dont le but ultime était de s’attaquer aux stars qu’elles n’aimaient pas. Après avoir foudroyé l’enseignante du regard, le garçon souffla, non pas sans écouter les âneries qu’elle débitait dans l’espoir de faire partir la stalkeuse. « Je pense que c’est nécessaire, effectivement. » Déclara-t-il, une expression sérieuse collée à sa figure, alors qu’en réalité il n’était aucunement convaincu des paroles de la jeune femme. Il n’avait jamais fait de droit, néanmoins ce n’était pas compliqué de remarquer que les articles mentionnés, Yura en ignorait leur contenu. Seulement, l’inconnue était jeune, un peu trop dans son monde donc, qui savait, dans un malentendu, ça pouvait marcher. Et vraisemblablement, ce fut le cas puisque la professeure s’en alla en sa compagnie, avant de revenir à son chevet, seule. « Le principal est qu’elle soit partie. » Commenta-t-il donc dans un haussement d’épaules, avant de souffler de soulagement. « On est vraiment tranquille nulle part. » Certes, il se faisait surtout la réflexion à lui-même, toutefois c’était la stricte vérité. Il ne s’en plaignait pas, il était celui qui avait choisi cette voie après tout, hors il fallait admettre que, parfois, la célébrité était lourde à porter. Si lui avait, jusque là, eu plutôt de la chance en termes de fans, et même de scandale, ça n’avait pas toujours été le cas en ce qui concernait ses collègues. « Tu comptes rester éternellement ? » L’interrogea-t-il ensuite, avec arrogance, mais plus faible qu’à l’accoutumé, sans jamais daigner la remercier. Il ne fallait pas non plus abuser des bonnes choses, il en avait assez fait pour aujourd’hui et bien que son masque semblait se fissurer de plus en plus, il refusait de le briser complètement.

Et pourquoi il le connaissait pas ? Bon t'allais pas dire que tu connaissais tous les numéros non plus mais... « Juste vire la... », que tu répétas doucement, clignant des paupières, l'index pointé vers toi dans une question muette. T'étais qui, la videuse du bar ?? Bien évidemment tu comptais pas l'inviter à boire un verre autour du lit de l'acteur mais c'était pas ton job. Même si tu acceptais de le faire, mettant tout de même un point d'honneur au respect. Et elle dépassait clairement les limites de l'acceptable. Limites qu'elle avait déjà dû franchir un nombre incalculable de fois. C'était tellement gênant – et horrible. Tu te demandais s'il vivait ça quotidiennement. Si tous les acteurs vivaient ça. Et les idoles aussi ? Ca devait être vraiment désagréable. Tu ne ferais pas long feu dans le métier car rien que ce côté-là ne te donnait pas envie de tenter. Pas que tu aies envie d'essayer cela dit... « Plus que nécessaire », affirmas-tu d'un mouvement du visage, l'assurance dans le regard et les gestes alors que tu retenais tout de même d'articuler d'autres mots et d'autres idées. Elle n'avait rien à faire là et si elle n'arrivait pas à le comprendre tu te chargeras de lui faire un dessin. T'avais pas vraiment le temps et les crayons pour ça néanmoins. « Oui heureusement. Mais elle était tenace. Tu l'avais déjà vue ? », demandas-tu, le sourcil arqué, curieuse, perplexe. Un peu agacée aussi. « Même pas aux toilettes ? », que tu soufflas avant de rire discrètement, secouant la tête. « C'est triste. Ca donne l'impression que tu peux pas souffler tranquillement », à part chez lui peut-être ? Et encore, tu supposais qu'il était embêté aussi mais autrement. C'étaient bien là les risques du métier. Ces côtés dont on ne parlait pas toujours mais qui étaient bien présents. Désagréable et le mot était encore faible pour décrire tout ça. Entre les fans trop collants et les médias... c'était vraiment sans fin. T'osais pas imaginer ce que ça faisait de subir tout ça au quotidien. « Hm ? », tu levas les sourcils, les pupilles vers lui avant de repenser à sa question. « Mais je t'en prie, j'ai pris énormément de plaisir à t'aider Jang Woo », que tu prononças alors doucement, le sourire faiblement ironique aux lèvres avant d'agiter la main. « Non ça suffit, arrête de me remercier autant je vais finir par rougir », tu secouas une nouvelle fois la tête avant de lui tirer brièvement la langue, en toute maturité évidemment. « Je compte pas camper ici non. Désolée », tu mimas un petit air déçu avant d'observer les alentours. Tu patientas alors, sage et silencieuse, les pupilles s'aventurant ici et là jusqu'à ce qu'on vienne annoncer à Jang Woo qu'il pouvait y aller. Tu lui laissas son espace alors, attendant sa sortie, proposant même de le déposer chez lui. T'avais fait le trajet jusqu'ici, tu pouvais faire le reste après tout. « Essaie de te reposer, t'en as besoin », tu disais pas ça méchamment, au contraire. Tu restais professeure et il était un élève et tu prenais toujours soin des élèves – comme tu le pouvais bien sûr. « Hésite pas, au besoin », tu proposais pas tes services comme secrétaire, garde du corps ou videuse ou même avocate, mais simplement en tant que professeure ou juste quelqu'un, s'il en avait besoin.