@Kwon Sun Ho Il a bien des livres qui parle de mon prochain sujet quelque part, non ? Je suis l'idiote qui recherche parmi l’immense bibliothèque de cette université. Vérifier un nombre incalculable de bouquins avant de passé à l’autre rangée. Peut-être que je suis dans la mauvaise section ? Je l’ai vérifié également. Tout ça pourquoi ? Chercher la spirale Fibonacci, des théories, son origine et plus encore. J’aurais pu aller sur Internet et rapidement chercher mes sources, mais je ne fais pas tellement confiance à Internet. En fait, c’est un prétexte. Le choix entre rester chez moi et d’aller chercher mes sources qui ne sont pas si fiables que ça - coucou Wikipédia – ou de tuer légèrement le temps afin de rester le moins possible devant ma peinture qui ne me satisfait pas ; le choix est évident. Certes, je suis une peintre où mon œuvre, que je suis en train de faire, ne me plaît pas. Pour beaucoup, ils continueraient jusqu’à temps que la peinture se termine autant en mal ou en bien. Pour ma part, plus que je travaille et moins que c’est à mon goût. Je préfère largement prendre une pause et ensuite passer à l’acte. Peinturer naturellement avec un pinceau, aller selon mon ressenti, c’est comme ça que je fonctionne. Plus que je travaille ma peinture – plus que je force mon imagination – et moins que je vais aimer. Hélas, je suis très exigeante et c’est la même chose durant mes cours. Je veux du top pour mes élèves au top ! Je les pousse subtilement afin de les voir progresser avec leur imagination. Donner des techniques, des conseils, mais aussi des trucs pour attirer l’œil. Bref, je pourrais parler jusqu’à ce que la mort s’en suive, mais ce n’est pas le plus important, mais plutôt mes recherches qui le sont.

J’ai trouvé quelques livres, heureusement. Jetant un coup d’œil rapide, lire en diagonale afin de déterminer si le sujet est correct – car de nos jours, même les livres peuvent être erronés. J’allais voir le bibliothécaire afin de demander s’il a d’autres livres sur ce sujet dont je ne suis pas au courant et aussi, de les emprunter quelques jours pour m’aider à compléter mon cours. Alors, j’attends patiemment en faisant la queue. J’entends des jeunes adultes chuchoter plus loin, mais aussi eux devant moi. J’entends un prénom qui me dit carrément quelque chose. Je fronce légèrement les sourcils avant de lever ma tête et de me demander à qui appartient ce nom. Sun Ho. Beaucoup se nomment de la sorte, me dites-vous, mais pour moi, c’est quelqu’un de particulier dans mon cœur. Sun ho me ramène dans mon passé avant de déménager à Séoul et de vivre un enfer avec ma belle-famille. Ce fut un garçon que j’ai rencontré dans un café-mangas. Un gamin comme tous les autres en voulant me taquiner avec sa grandeur, mais sans franc succès. Ça nous a permis de devenir amis. Une amitié se changeant à un sentiment amoureux. Plus qu’on vieillissait et plus que je le trouvais beau dans tous les angles possibles. Avant de partir, je prenais mon courage à deux mains pour lui révéler ce que je ressentais pour lui et en lui offrant mon premier baiser. La pire façon de le dire, oui. Je vivais ma peine d’amour par la suite, car je ne pouvais le revoir hormis dans mes rêves. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que j’entends ce nom et je finis par chercher d’où ça provient. Bien souvent, je me trouve déçue et je finis par accepter de ne plus jamais revoir.

Jusqu’à temps que je le vois. Je reste figer, la bouche entrouverte, c’est impossible de le revoir là sous mes yeux après tant d’années. Combien d'années ? Trop. Si je calcule bien, ça fait dix-sept ans de ça. Bien trop longtemps et voilà, qu’il est le bibliothécaire dans cette université où je travaille. Qui l’eut cru ? On peut se le dire, j’ai l’air carrément idiote. C’est mon tour et je reste littéralement figée avant qu’on se gratte la gorge derrière moi. Oh oui ! La mise en veille est terminée, je dois devenir fonctionnelle. « C’est toi que j’ai embrassé à Samcheok ! » Effectivement, ce n’est pas la meilleure des approches. Il peut largement avoir embrassé des tonnes de filles surtout avec la belle gueule qu’il a. « Bon sang, tu n’as pas changé depuis le temps ! En fait, si, tu t’es embelli. Kwon Sun Ho... Tu te rappelles de moi ? Lim Ha Rin. La gamine au café-mangas... Celle qui avait un style vestimentaire douteux avec ses énormes lunettes au visage et elle t’a embrassé avant de déménager. » Je suis trop contente de le revoir. Il est devenu encore plus beau. Il doit avoir quoi... La trentaine ? Ça lui va parfaitement bien. Il est plutôt canon. Je le préfère maintenant. Ceci dit, il y a une ou deux personnes qui attendent derrière moi. Je m’excuse avant de me décaler un peu sur le côté pour leur laisser la place. « Tu peux les passer. » J’ai trop hâte de parler avec lui !

@Lim Ha Rin Occupé à enregistrer les livres des élèves, Sun Ho ne prêta pas vraiment attention aux autres personnes présentes dans la bibliothèque ; il y avait du monde aujourd’hui, cela changeait de d’habitude. Certes, c’était comme de nombreux métiers, il y avait des jours plus calmes et d’autres un peu plus tumultueux. Heureusement, en ce jour, il n’était que question d’enregistrement mais parfois il était contraint de gérer des conflits entre étudiants et c’était plus compliqué. Le sourire aux lèvres, il salua l’un de ses collègues avec qui il s’entendait, ce dernier se permettant même de l’appeler par son prénom ; le bibliothécaire n’y voyait aucun inconvénient, pas du genre à se soucier des formalités, du moment qu’il y avait du respect. Et après une brève discussion, il reprit sa tâche là où il l’avait arrêté, conversant avec certains, commentant des livres par d’autres jusqu’à ce que son regard ne se pose sur un visage familier. Un visage qui lui rappelait étrangement quelqu’un, qu’il était sûr d’avoir déjà vu quelque chose sans pour autant être capable de faire travailler sa mémoire. De toute manière, Sun Ho n’eut pas besoin de réfléchir trop longtemps que la jeune femme raviva aussitôt ses souvenirs, l’accueillant digne de ce nom. Comment l’oublier ? A sa remarque, les élèves derrière réagirent immédiatement, balançant même des « ouuuh » visiblement amusé par l’information reçue. Des rumeurs risquaient de circuler à présent néanmoins le garçon ne s’en formalisait pas, il s’en fichait et n’avait rien à cacher. Ha Rin était une amie de longue date, une amie d’enfance plus précisément mais que les aléas de la vie avaient séparés. A cette époque, ils n’avaient pas les moyens de maintenant, lui était parti à Séoul pour vivre ses rêves, peu de temps après le déménagement de sa camarade, rester en contact était forcément difficile. Chacun avait vécu sa petite routine de son côté et c’était plutôt drôle de se recroiser ici ; le hasard savait si bien faire les choses, c’était incroyable.

Un rire amusé s’échappa donc de ses lèvres alors que sa vis-à-vis continuait sur sa longueur, se présentant même à lui sans avoir réellement besoin de le faire. Sa mémoire avait beau ne plus être la même qu’autrefois, il ne pouvait pas oublier une telle amitié, il lui fallait simplement quelques précisions pour le mettre sur la piste et Ha Rin l’avait merveilleusement fait. Avec le souvenir choisi, c’était certain que Sun Ho ferait le rapprochement. « Bien sûr que je me souviens de toi. » Rigola-t-il « C’est le dernier lieu où j’aurais cru te recroiser. » Et parce qu’ils ne pouvaient pas faire la conversation éternellement, certains élèves s’impatientant, la jeune femme se décala afin de laisser sa place. Le sourire aux lèvres, sincèrement amusé par toute cette situation, le bibliothécaire se chargea donc des derniers étudiants avant de se retrouver, une nouvelle fois, face à sa camarade. Il n’y avait plus personne qui attendait cette fois-ci, il leur était donc plus facilement possible d’échanger, sans craindre de déranger qui que ce soit. « Qu’est-ce que tu fais là du coup ? » Pas une partie bowling c’était certain. Il n’était pas idiot non plus pour croire qu’elle était juste de passage, Ha Rin travaillait probablement à l’université. Mais depuis quand ? Il était là depuis presque deux ans, cela restait étrange de ne pas l’avoir croisé avant, la faculté n’était pas si petite. « Tu vas bien ? » Après toutes ces années, oui, il était sûrement plus judicieux de commencer par les questions basiques. Puis, en soit, Sun Ho éprouvait réellement l’envie de savoir comment elle se portait et ce qu’elle devenait. Si lui avait beaucoup changé, Ha Rin avait certainement évolué de son côté aussi. Rien que physiquement, elle n’avait plus rien de cette adolescente d’autrefois et était, à présent, une belle femme. Le temps du lycée était vraiment loin derrière eux désormais, c’était le cas de le dire, cependant cela n’avait rien de mauvais et c’était plaisant de se retrouver, après toutes ces années.

@Kwon Sun Ho Le ridicule ne tue pas, c’est ce que je me dis toujours. Si je suis spontanée, alors spontanée que je serai. En même temps, au look que j’avais lorsque j’étais adolescente, heureusement que le ridicule ne tuait pas. Donc le fait d’entendre le petit commentaire des étudiants en arrière de moi – juste après avoir mentionné le fabuleux baiser de Samcheok – me fait ni chaud ni froid. En fait, je ne l’ai pas entendu. Je suis totalement obnubilée par cette beauté qui se retrouve devant moi. Comment expliquer ça ? Mon amour de jeunesse, mon premier amour, bref Sun ho, se retrouve devant moi. Embelli, beau, charmant, séduisant, charismatique et plus encore si je prenais du temps de réfléchir à tout autre adjectif qui pourrait merveilleusement lui coller. Il n’a plus du tout sa baby face, il a la mâchoire d’un homme, le visage d’un homme et la carrure également d’un homme. Le gamin est devenu un homme et il se retrouve devant moi avec un sourire amusé. Lui dont j’ai osé embrasser avant de disparaître à tout jamais dans sa vie. Ce baiser que je me voulais de l’avoir donné puisqu’il devait être désagréable et inexpérimenté. Ce mec que je rêvais énormément de le rencontrer à nouveau et le voilà qu’on se croise dans une bibliothèque. Qui l’eut cru ? Ne jamais dire jamais, il faut croire.

Je pourrais le monopoliser totalement et m’en ficher des autres étudiants derrière moi. Je pourrais penser uniquement à ma personne et le kidnapper pour qu’on rattrape toutes ces années qu’on n’était pas ensemble, mais en même temps, ce n’est pas raisonnable. Depuis quand je le suis ? Je pourrais carrément être audacieuse en prenant cette vilaine chemise pour attirer Sun ho contre mes lèvres et lui permettre d’effacer ce premier baiser horrible, sauf que non. Même si je possède encore toujours ce sentiment du premier amour, il reste avant tout mon ami de longue date, mon ami d’enfance. Je le respecte beaucoup trop pour faire un geste aussi déplacé dont plusieurs hommes pourraient apprécier et faire une scène totalement virale sur les réseaux sociaux. Je laisse mon imagination de côté pour revenir sur terre. Nous ne sommes pas dans un drama, mais bien dans la réalité. Je pourrais clairement recevoir un gros vent et subir un rejet. Alors, autant être sage et civilisée. Cela dit, je n’ai pas besoin de spécifier d’autres détails de notre passé en commun, j’en ai décidément assez dit pour qu’il puisse s’en rappeler ce qui me ravit de plus belle. Peut-on parler de son rire ? Est-ce qu’il peut arrêter d’être craquant ? C’est vrai, je ne peux pas lui demander de respirer, il pourrait en mourir. C’est de sa faute aussi d’être aussi beau gosse. « Tout à fait d’accord ! Et je ne pensais pas que tu étais bibliothécaire. » Pour être honnête, je suis la seule à penser aux vieilles dames avec leurs lunettes au bout de leur nez en faisant régner le silence en disant “chuuuut” ? C’était la dernière personne que je verrai à ce poste. Dans un sens, sûrement, la majorité des personnes sont ici pour le contempler. Ça lui fait une bonne publicité. Je suis d’accord avec eux, ça me donne envie de lire.

Ainsi, je me décale sur le côté. Je le laisse vaquer à ses obligations tandis que j’attends impatiemment qu’il termine. Quand ce fut le cas, j’attends que monsieur prenne la parole pour ne pas le déranger. Après tout, il est en train de travailler. « Je joue au bowling. » Lui lançais-je en sortant de ma rêverie pour lui sourire. « Non, en fait, je suis ici pour ça. » Me corrigeais-je en pointant ma pile de livres à emprunter. Au départ, j’étais supposée lui poser des questions sur les livres d’art qu’on pourrait me prêter, sauf que je sens que je vais légèrement dériver. « Ça va bien depuis le temps et toi ? Mon baiser ne t’a pas trop traumatisé ? » Oui, cette question me brûle les lèvres depuis le jour un. « En fait, je suis sincèrement désolée de t’avoir embrassé sans ton accord. Je ne veux pas que tu me poursuives en justice pour avoir abusé de tes lèvres lorsqu’on était ado. » Je rigole un peu avant de passer mes mains dans mes cheveux. Allons, Ha Rin, reprends-toi. « Alors, tu es ici depuis combien de temps ? Je suis prof d'art depuis quelques mois. C'est drôle d'être collègue ! »

@Lim Ha Rin Effectivement, le monde était vraiment petit, autant que la vie était pleine de surprises. Hors, celle-ci était loin d’être mauvaise, bien au contraire ; retrouver une amie enfance était une bonne chose et ce, même si le jeune homme ne s’attendait pas à la croiser ici. Certes, il ne savait pas où il l’aurait imaginé cependant, depuis qu’il travaillait à la faculté, il ne l’avait jamais vue dans de tels lieux donc, non, il n’aurait pas cru pouvoir la retrouver dans l’université. « Et tu pensais que j’étais quoi ? » La taquina-t-il, amusé malgré lui, se demandant bien dans quel corps de métier Ha Rin pouvait bien l’imaginer. L’homme qu’il était aujourd’hui était bien différent du garçon de l’époque, bien moins timide, plus aventurier, plus fou aussi même si le fait d’exercer dans une bibliothèque ne donnait pas cette impression. Hors, son travail et sa maison étaient certainement les seuls endroits reposants où Sun Ho appréciait se rendre cependant, ayant frôlé la mort du bout des doigts, il faisait partie de ceux qui ne se prenaient désormais plus la tête et acceptait la vie comme elle le venait. Le pourquoi d’ailleurs, lui non plus ne se souciait pas des rumeurs qui risquaient de circuler à leur sujet, il se fichait bien de ce que les autres pensaient de lui ; il n’était pas là pour plaire à qui que ce soit.

Le sourire aux lèvres, échangeant et plaisantant brièvement avec certains élèves, il s’occupa des livres de chacun d’entre eux afin de pouvoir converser plus tranquillement avec la jeune femme. Ils avaient probablement des tas de choses à se raconter, du temps à rattraper aussi puisque des tas d’années avaient filé depuis ce jour où Ha Rin avait quitté Samcheok. De plus bel, une esquisse amusée prit forme au coin de ses lèvres alors qu’il constatait que, caractériellement, son amie n’avait peut-être pas changé tant que ça. « Je me doute bien. » Déclara Sun Ho en s’emparant des livres, les uns après les autres, pour les enregistrer dans son ordinateur. « Je parlais principalement de l’université. » Avait-elle choisi de reprendre ses études tardivement ? Ou bien, travaillait-elle à la faculté depuis peu de temps ? « Cela n’arrivera pas, ne t’inquiète pas. » Rigola-t-il à ses propos concernant ce fameux baiser « Je n’en ai pas été traumatisé puis du temps à passer depuis. » C’était vrai que, plus que tout, ce geste l’avait par-dessus tout surpris, lui le petit garçon timide qu’il était, et il y avait songé pendant plusieurs jours avant de finalement être occupé par autre chose. La réponse sur la présence de Ha Rin en ces lieux, il la reçut enfin – elle était donc enseignante – et lui ne put que sourire de plus bel à ses mots. « Je ne te le fais pas dire, c’est une drôle de coïncidence. Et je suis là depuis un peu plus de deux ans maintenant. » Un métier qui s’avérait être bien différent de celui qu’il pratiquait autrefois néanmoins cela ne le dérangeait pas, il avait fini par s’y habituer et c’était probablement ce qui importait le plus désormais.

@Kwon Sun Ho J’aime bien ce hasard qui arrive par surprise. Un hasard agréable qui nous rend à la fois curieux et nostalgiques. Je ne sais pas si j’ai gardé mes vieux dessins lorsque j’étais au Lycée. Juste après avoir déménagé, les nombreux croquis de Sun Ho dont je faisais en imaginant en même temps mon premier baiser. Le pauvre, je n’étais pas très jolie à l’époque avec mes goûts vestimentaires bien particuliers. Lui, qui était si timide à l’époque et taquin lorsque ça me concernait. Ceci dit, rien ne m’empêchait de l’aimer encore plus. Même si je n’étais pas la plus jolie du lycée, même si je n’étais pas la plus populaire également. Il aurait pu faire des cauchemars après ce baiser. Je ne me cache pas, je n'étais pas très belle à l’époque ! En même temps, embrasser par surprise un très bon ami, on peut dire que je l’avais sans doute traumatisé ! Je n’avais pas pris en compte ses sentiments et j’avais omis de demander son consentement. Ça y est, je suis sûrement dans sa liste de perverse à éviter ! Autant essayer de faire profil bas et de ne plus faire d’avance. J’ignore s’il est célibataire, j’ignore s’il n’a pas une personne en voie de se faire conquérir par monsieur. Je suis uniquement une amie disparue qui arrive par surprise dans sa vie. Je ne dois pas m’immiscer dans la sienne. Et puis, mes vieux sentiments bien enfouis ne sont peut-être pas les mêmes à l’époque. Je ne suis pas là pour ça, restons enthousiaste sur les retrouvailles inattendues.

« Euh… En constatant ton magnifique physique maintenant, je dirais davantage mannequin, acteur ou homme d’affaires. Pas bibliothécaire. Mais ça change des stéréotypes. » Fis-je en souriant. Les fameux stéréotypes où les vieilles dames sont bien assises sur leur chaise, à lire de vieux bouquins ennuyeux, des lunettes de lecture sur le bout de leur nez. Elles sont là, dans une tranquillité absolue et dès qu’un son surgit ; un chut sévère se fait entendre de sa part. Ça ne semble pas être le cas de Sun Ho. C’est davantage convivial et je peux tranquillement discuter avec lui sans avoir des chances de me faire expulser pour pollution sonore et règlements non respectés des lieux. En même temps, c’est agréable. J’ai rarement vu une bibliothèque aussi populaire. Lorsque j’étais plus jeune, ce n'était pas comme ça. Bon, j’avoue que je ne faisais pas attention, j’étais trop préoccupée avec mes études pour faire quelque chose de ma vie au lieu de rester dans la rue. Bref, plusieurs sont ici pour une raison particulière qui se retrouve sous mes yeux. Ça ne semble pas être désagréable pour lui. En même temps, je le comprends, c’est satisfaisant pour l’ego d’être regardé par plusieurs personnes.

Je lui tends mes livres pour que monsieur puisse les enregistrer. Comme ça, on ne dira pas que je les ai volés par inadvertance. Ça serait mon genre de les prendre et d’oublier de les enregistrer. Maintenant, que c’est chose faite, je vais pouvoir avoir l’esprit tranquille. Enfin, je dis ça, mais je pense à autre chose. Je pense à mon ami de longue date. Comment était son cheminement pour arriver jusqu’ici ? Quelle a été sa raison de son métier ? Est-ce qu’il a quelqu’un dans sa vie ? Marié ? Des enfants ? En couple ? Veuf ? Divorce et plus encore ? Est-ce que je l’ai moindrement intéressé lorsque nous étions fous et complètement immatures ? Qu’a-t-il pensé de mon baiser ? Encore mieux ; est-ce qu’il veut prendre un verre avec moi ? Nous avons du temps à rattraper et autant le faire autour d’un verre et d’un bon repas. Ceci dit, concernant le baiser, il se met à rire. C’est bon signe. Il ne va pas porter plainte et il n’est pas rancunier. C’est bien. Il aurait pu se venger, mais son baiser serait consenti. Oui oui. Pourquoi refuser un baiser d’un homme comme lui ? « Tant mieux ! D’ailleurs, je me demande à quoi tu as pu penser avec ce baiser. » Une question totalement légitime. Qui ne voudrait pas savoir son avis après de longues années dans le déni ? En tout cas, c’est mon cas, je souhaite savoir. Donc ça fait deux ans qu’il travaille ici. Intéressant. Avant, il travaillait dans un autre domaine, c’est possible. « Je ne veux pas te déranger davantage vu que tu es très occupé… » Sur ces mots, je regarde derrière moi. Il n’y a personne. « Ou pas. Est-ce que je peux t’inviter à un resto ? À prendre un verre ? On a de looooongues années à rattraper. Est-ce que ça te branche ? »

@Lim Ha Rin Un léger rire, sincère, traversa ses lèvres après avoir écouté la réponse de son ancienne camarade. Il y avait des traits de sa personnalité qui n’avaient visiblement pas changé, elle était toujours aussi franche et cela n’avait rien de péjoratif. A dire vrai, lui-même à l’époque ne s’imaginait pas finir par travailler dans une bibliothèque, encore moins après être devenu un chanteur de renom cependant les aléas de la vie étaient ce qui l’avait conduit ici. « C’est vrai. Tous les bibliothécaires ne sont pas comme dans les films. » Il en était la preuve première cependant cela l’amusait de constater que Ha Rin songeait de cette manière. Hors, évidemment qu’il était présent ici pour faire respecter les règles et que si certains ne les respectaient pas, il se voyait parfois obligé de donner des avertissements puis les mettre dehors s’ils continuaient. Cela arrivait rarement, bien sûr, puisqu’il était quelqu’un de compréhensif mais il n’était pas une bonne poire non plus, il avait également son petit caractère si on daignait ne pas le respecter.

En silence, le garçon commença à passer les différents livres, les enregistrer dans son ordinateur avant de les lui rendre délicatement. La conversation reprit bien rapidement, le sujet du baiser revenant naturellement dans la discussion, sans que le jeune homme n’en ressente une quelconque gêne. Cela s’était déroulé il y avait tant d’années, il n’était qu’un adolescent et il avait gagné en expérience depuis, il avait grandi, tout comme c’était assurément le cas de sa vis-à-vis. « J’étais surtout surpris. » Avoua-t-il dans une esquisse amusée, autant par le geste que de constater que son amie éprouvait des sentiments à son égard. Cela avait troublé ses pensées pendant plusieurs jours avant d’être occupé à son tour par d’autres choses, rangeant ainsi son passé avec le passé et se consacrer sur son avenir qui, à cette période, paraissait tant prometteur. «. Ca va pour le moment, ne t’inquiète pas» Il pouvait bien prendre quelques minutes pour échanger avec une camarade qu’il n’avait pas vu depuis si longtemps et dont il ne s’attendait pas recroiser un jour. Après tout, son travail ne consistait pas qu’à scanner les livres des étudiants, il y avait des tas d’autres tâches que, de l’extérieur, nombreux étaient ceux à les ignorer. « Mais complètement partant pour un resto ou un verre. Ce serait avec plaisir même ! » Sur ses dires, il jeta un rapide coup d’œil à sa montre avant d’enchérir « Je finis dans un peu moins d’une heure, si ça te tente. » Certes, rien ne les forçait à se voir aujourd’hui mais tant qu’à faire, lui n’avait rien de prévu ensuite donc autant en profiter si Ha Rin le pouvait.

@Kwon Sun Ho Les stéréotypes, clairement mon ami n’en fait pas parti ! Qui aurait cru qu’il deviendrait un bibliothécaire ? Normalement, c’est une vieille dame avec les lunettes de lecture sur le bout de son nez. Lisant des ouvrages des plus ennuyeux les uns que les autres. Avertissant la moindre personne qui fait un petit bruit ou un truc du genre. La personne trop sévère qui rend les bibliothèques mal à l’aise. Je pourrais continuer de penser à tous les détails qui ne concordent pas avec Sun ho, mais ça durerait bien trop longtemps et le temps risque de passer trop vite. L’école pourrait fermer et je serai encore en train de penser à tout ça jusqu’à la nuit tombée. On pourrait dire de la même chose avec un professeur d’art-plastique. Ces personnes amoureuses des arts, limite folles, excentriques et qui n’ont pas peur du ridicule. Elles ont l’œil pour des futures œuvres d’art et j’en passe. Heureusement que je n’en fais p- non. Je fais malheureusement partie de ce stéréotype. Je suis belle et bien folle depuis bien longtemps. Depuis que la rue a été ma maison avant tout et vivre de l’art également. Est-ce que ça fait de moi une personne normale ? Pas du tout. Je crains que mon passé corresponde avec un autre ainsi que ma personnalité. S’il a bien quelqu’un, autant vouloir le rencontrer pour parler de tout et de rien autour d’un ou de plusieurs verres !

Parlant des stéréotypes, il en a aussi dans les dramas. Vous savez ; le cliché concernant les amourettes de lycéens qui disparaissent dans les abîmes du temps. Ces deux protagonistes qui ne se croisent pas du tout avant l’âge adulte. Ces personnes âgées dans la trentaine qui pensent uniquement à leur carrière quand soudain elles se croisent et le coup de foudre s’en suive. Parlant de leur passé, parlant de leurs sentiments d’autrefois pour finalement se mettre ensemble avec des hauts et des bas. Des personnages secondaires qui cherchent à les séparer et à les détruire à cause de leur jalousie, mais finalement renforce les sentiments des autres même si des blessures ont été causées. Peut-être que je regarde trop de séries télévisées pour décrire dans les moindres détails ce qui est prévisible. Sauf que ce que je veux en venir, c’est Sun ho est mon amour de jeunesse. Je l’ai embrassé et comme une idiote, je lui demande ce qui a pensé. Jusqu’à présent, on dirait que j’ai vécu dans une série ! Concernant sa réponse, évidemment, c’est un garçon. Voulez-vous qu’il pense à quelque chose de romantique ? Par exemple : “Ha rin, mon cœur était si chagriné que tu sois partie, car j’avais et j’ai toujours des sentiments pour toi ! ” Je dois arrêter de rêver. Sinon, il aurait pu me dire “, c’était dégueu”, mais il est resté poli en me répondant que ce fut une surprise. « L’adolescente en moi te remercie d’être poli. » Tout ça, en posant ma paume sur ma poitrine, ça me touche. Je n’aurais pas de blessure pour mon amour-propre. Il est gentil, il n’a pas changé sur ce point.

Je veux tout savoir sur son sujet ! Qu’est-ce qui s’est passé depuis que je suis partie du Lycée ? Est-ce qu’il a eu des copines ? Comment est-il venu d’avoir cette idée de devenir bibliothécaire ? Je pourrais continuer de réfléchir à des questions, mais pour l’heure, je dois attendre sa réponse. Après tout, il travaille bien que pour ma part non. Je devrais chercher quelques informations pour confirmer mes théories et poursuivre à créer mon cours, mais au lieu, je reste près de ce comptoir où mes livres sont toujours posés et scannés. « Alors... C’était quoi ton cheminement pour te rendre à ton métier de bibliothécaire ? Es-tu toujours célibataire ? Quel est ton genre de femmes ? À moins que... Tu préfères les hommes ? » Je devrais peut-être ne pas le bombarder de questions. Il va se sentir mal à l’aise et pourrait écourter nos retrouvailles. Toutefois, c’est plus fort que moi. Je pourrais m’accouder sur son comptoir et m’approcher de lui. « Oh ! Oh ! Est-ce que ça te dérange si j’attends avec toi ? Je serai tranquille ! » Sur ces mots, je me glisse de l’autre côté de son comptoir pour tirer une chaise en question. M’installant à côté de lui, je m’accoude en tenant de mes mains ma tête. « C’est intéressant de regarder la bibliothèque de ce côté-ci. » Je m’approche de lui – je vous l’avais dit que je le ferai ! « J’imagine que tu ne scannes pas uniquement les livres et tu les replaces sur les étagères. C’est quoi tes autres tâches que tu dois faire ? Explique-moi. » Fis-je en me tournant la tête vers lui. Mes yeux brillants de curiosité.  

@Lim Ha Rin Ce n’était pas vraiment par politesse que Sun Ho répondait ainsi, mais parce que ce souvenir était à présent lointain et que, de ce qu’il se rappelait, la surprise l’avait marqué plus que tout le reste. Ils étaient deux adolescents, avec des caractères bien différents néanmoins ils étaient proches à cette époque, une amitié comme on n’en voyait pas souvent. Une amitié qui n’en était pas réellement une finalement, puisque la jeune femme avait des sentiments pour lui à ce moment là, des sentiments que le bibliothécaire et qui l’avaient rendu penaud, oui. Cependant, son départ pour Séoul quelques temps plus tard ne lui avait pas permis de trop s’en formaliser et il était naturellement passé à autre chose. Et il le faisait également en ce jour, ne cherchant pas à épiloguer sur le sujet, puisqu’il se contenant d’une esquisse sincère mais amusé, pour répondre à sa rétorque. Probablement que tous deux avaient changé depuis ces années, ce qui ne serait pas étonnant en soit ; c’était normal de changer en grandissant, grâce aux expériences vécues, grâce à la maturité gagnée et les différents moments partagés. Lui était plus réservé autrefois, passionné de musique mais dans son monde, plus terre à terre également, hors désormais, il était le total opposé de celui qu’il était par le passé. La vie pouvait réellement être surprenante, n’est-ce pas ?

Tout en souriant, il lui fit comprendre qu’elle ne le dérangeait pas, toutefois il ne s’attendait pas à être asséné soudainement de questions. Une réaction qui le fit rire malgré lui, à lui faire se demander si Ha Rin avait changé de son côté, parce qu’elle restait toujours fidèle à elle-même, avec une personnalité bien à elle. « Tu devrais poser une question à la fois. » Plaisanta-t-il tout en effectuant ses tâches. « Je n’ai pas vraiment eu de cheminement, c’était plutôt grâce au piston. Une opportunité s’est présentée et je l’ai saisie. » Certes, il omettait volontairement certains détails, comme le fait d’avoir dû abandonner ce qu’il faisait auparavant, parce que la maladie était venue le toucher, le conduisant proche des portes de la mort, sans pour autant les franchir. « Je suis célibataire, non je ne suis pas attiré par les hommes et je n’ai pas de genre de femmes en particulier. » Continua le jeune homme dans sa lancée, ne lui ayant pas donné l’occasion de dire quoi que ce soit, pendant qu’il répondait à ses questions. Il ne s’interrogeait même pas sur les intentions de son amie d’enfance, et il ne voyait aucune opposition à lui dire la vérité. « Non, non, tu peux si t’es sage. » A nouveau, Sun Ho ne résistait pas à la taquiner, parce qu’il se doutait qu’elle parvienne à l’être et, effectivement, il ne s’était pas trompé. Sa tranquillité ne dura qu’un court instant. « Comment veux-tu que je travaille si tu te mets là ? » Amusé, il l’était, bien qu’il ne pourrait pas supporter ça tous les jours, cependant c’était vrai que, dans cette situation, travailler était compliqué. Parce que même s’il tentait de ne pas y prêter attention, il pouvait sentir son regard fixé sur lui et c’était perturbant. « Il y a l’accueil, le catalogage et la classification des documents, la gestion des collections et plein d’autres choses. » Tout listait maintenant était compliqué, cela lui demandait de se concentrer et, comparé à autrefois, il lui était aujourd’hui de faire plusieurs choses en même temps. « Mais si tu veux qu’on se fasse ce restau rapidement, je te conseille de me laisser travailler. » Sur ses dires, il tourna finalement son visage en sa direction et lui arbora une esquisse taquine. Ha Rin était celle qui lui avait promis d’être sage après tout.

@Kwon Sun Ho La vie fait bien les choses même si elle est parfois bien cruelle. Je ne parle pas de ma vie où ma mère s’était remariée au pire beau-père qui soit avec ses horribles démons. Je ne parle pas qu’à cause d’eux, je m’étais retrouvée à la rue dès le Lycée terminé. Je parle de ceux dont leur carrière a pris une tournure drastique ou leur vie a brusquement changé. Je fais partie de ces derniers, mais sérieusement, vais-je porter plainte envers ma mère et mon beau-père ? Vais-je me plaindre de ses démons ? Ils ne voulaient pas m’entendre et puis, je ne souhaite pas les rencontrer. Je remercie uniquement les personnes qui m’ont aidé par le passé, m’ont mis sur le droit chemin. Dorénavant, j’ai un appartement, un emploi et je peux peinturer à ma guise. Pourquoi je serai du genre à remuer le couteau dans la plaie ? En allant leur dire leurs quatre vérités ? Qu’est-ce que ça changerait dans ma vie actuellement ? Strictement rien. En fait, je serai celle qui sortira encore plus blessée dans cette histoire. Alors, autant regarder vers l’avant et profiter du moment présent. Toutefois, je voudrais connaître le cheminement de Sun ho. Comment est-il devenu bibliothécaire ? Qu’est-ce qui trouve dans cet emploi ordinaire ? Sa beauté est extraordinaire, je ne le vois pas derrière un ordinateur, mais bon. Nous avons du temps devant nous et nous pourrons se connaître à nouveau. Et qui sait, peut-être que j’aurais la chance de m’essayer une nouvelle fois ? Cette belle bouche a l’air plus divine que lorsque je l’ai embrassé la première fois.

« Je pourrais poser une à la fois, mais mes questions ont défilé rapidement. » C’est plus fort que moi et je souris à cet effet. Désolée de lui avoir bombardé de questions ? En même temps, je souhaite tout savoir à son sujet. De rattraper toutes les années perdues. Enfin, je le souhaite, mais est-ce que c’est la même chose pour Sun ? Ça ne semble pas lui déplaire, au contraire, il en rit. Donc, je note qu’il a eu un piston. Alors, il s’est passé un revirement lors de son premier métier - ou bien parmi tant d’autres - pour arriver ici. Je réfléchis. Je ne me rappelle plus tellement ce qu’il souhaitait faire par le passé. Je me rappelle uniquement qu’il était si réservé à l’époque, mais c’est chose contraire aujourd’hui. Autant vous dire que je le préfère maintenant. Il est si rayonnant, si mature, si beau, si magnifique, si séduisant, est-ce qu’il a des abdos ? On dirait que ses fesses sont fermes, puis-je les vérifier ? Suis-je obnubilée par lui ? Il m’éblouit de plus belle. M’attire. Je suis un aimant attiré par un autre. Il est mon aimant. Mes sentiments passés ne sont peut-être pas disparus en fin de compte.

On ne dit pas que le premier amour ne s’oublie jamais ? Voilà. Comment puis-je l’expliquer ? Il est mon premier amour. Le premier et il est célibataire, hétérosexuel et il n’a pas de genre de femmes en particulier. J’ai mes chances. D’une certaine façon, il ne m’a pas refusé. Il ne m’a pas dit que le baiser lui dégoûtait. Il a mentionné la surprise. Est-ce que je suis en train d’espérer ? Totalement. Est-ce que je souris comme une idiote sur ces informations précieuses ? Oui. C’est plus fort que moi.

Me glissant de l’autre côté du comptoir, m’asseyant sur une chaise à côté de lui, je contemple ce qu’il fait. Si je suis sage. Sage et Ha rin, ça ne rime pas ensemble, malheureusement ma tranquillité fut de courte durée. « Je suis curieuse. » Lui avouais-je en lui battant des cils. Curieuse de savoir ce qu’il fait, mais aussi, je profite de humer son parfum. J’aime bien. Ça lui va trop bien. Puis-je avoir un vêtement pour renifler toutes mes nuits ? On peut me traiter de folle, ça ne me dérange pas. Je suis folle. Ceci dit, Sun ho énumère finalement ses tâches et honnêtement, c’est ennuyeux. C’est un travail de bureau qu’il possède là. Le pauvre, il doit s’ennuyer, mais en même temps quand j’y pense, ça fait deux ans qu’il fait ce métier. « Je ne sais pas comment tu fais pour être devant un ordinateur toute la journée... » En fait, je dis ça, mais je peux être devant une toile toute la journée. C’est du pareil au même finalement. « Ah ! Oui, oui ! Je peux placer les livres ou tu as une feuille vierge ? Je vais patienter. » Voilà, j’opte pour une feuille. Je tourne ma tête et je prends soigneusement une feuille dont je vérifie si elle n’est pas importante. Elle est vierge. Je regarde autour une nouvelle fois, mais cette fois pour prendre quelques crayons. Qu’est-ce que je pourrais dessiner ? J’ai une heure à tuer... Et, j’ai un beau modèle à côté de moi. Sun ho, tu es parfait ! Toutefois, à peine quelques minutes, que je suis calme et j’entends mon ventre se plaindre qu’il a faim. « Bon sang ! Je suis désolée ! »

@Lim Ha Rin Ha Rin ne changeait pas, toujours fidèle à elle-même et c’était un plaisir à voir en réalité. Certes, elle était beaucoup trop agitée pour une bibliothèque et assurément le pourquoi Sun Ho essaya de lui faire comprendre gentiment de rester sage. Parce qu’il ne fallait pas oublier le lieu dans lequel ils se trouvaient, surtout pas lorsqu’il en était le responsable et devait montrer l’exemple. Plus tôt, il avait répondu à ses questions, oubliant volontairement plusieurs détails, parce qu’il n’avait pas envie d’épiloguer sur son passé et qu’il préférait se consacrer sur le présent. Une fois la jeune femme calmée, il put se concentré plus aisément sur son travail, néanmoins sa tranquillité fut de courte durée puisque son amie d’enfance vint se placer à ses côtés. Nullement outré d’une telle attitude, le bibliothécaire s’en amusa gentiment, non pas sans lui faire une réflexion malgré tout. Puisque c’était vrai, comment Ha Rin souhaitait-il le laisser terminer rapidement, si elle le dérangeait à la moindre occasion ? Hors, il persista à répondre à ses questions, le sourire aux lèvres ; la passion ne s’entendait pas forcément dans les tâches que le garçon énumérait cependant cela s’écoutait tout de même qu’il appréciait son métier. Certes, ce n’était pas un travail de rêve, lui s’imaginait frôler la scène pendant encore longtemps toutefois ce n’était plus possible aujourd’hui alors, la musique, il la gardait comme seul hobby personnel. Peu importait si la majorité de son entourage l’imaginait chanter faux, car il était celui qui faisait semblant, ne désirant pas à être reconnu même si plusieurs années avaient défilé depuis.

« Je n’ai pas le choix, le métier veut ça. » Déclara-t-il en haussant les épaules ; il compensait une fois dehors de l’université et pratiquait toute sorte d’activités qui pouvaient le faire bouger. Après avoir positionné son doigt contre ses lèvres, afin de convaincre son amie de parler plus doucement, il lui tendit la feuille demandée avant de se remettre au boulot. Malheureusement, de plus bel, sa tranquillité fut courte et interrompue par le ventre de l’enseignante qui criait famine. Une réaction qui le fit rire doucement, encore plus en la voyant s’excusant quand elle n’était aucunement fautive. « Ce n’est pas grave mais cesse de t’exclamer. » Rétorqua alors Sun Ho à voix basse, mais toujours avec une belle esquisse au visage. « On est dans une bibliothèque. Sinon je vais être obligé de te mettre dehors ~» Il avait beau être une personne gentille et sympathique, il n’avait pas d’autres choix que de faire son travail et tout le monde savait que le calme était important au sein d’une bibliothèque. Certes, il avait prononcé ses paroles avec taquineries toutefois ces dernières n’étaient pas moins véridiques, puisque si sa collègue ne baissait pas d’un ton, elle continuerait de déranger le reste des étudiants qui révisaient et travaillaient. « J’essaie de finir vite donc occupe-toi comme tu peux, puis on ira manger ensuite. » A ce propos, Sun Ho avait bien compris qu’elle avait faim et, non, il ne comptait pas la laisser tomber ; il avait dit qu’il l’accompagnait, donc il le ferait.