Outfit

« Dégage »

Les mots tournent encore dans sa tête. Cette brutalité qui avait été clairement prononcée avec un dégoût éloquent n’avait toujours pas été pardonner. Son amitié avait été piétinée comme une vulgaire mouche sous une semelle. Cette évidence l’avait bafoué. Son orgueil en avait pris un coup et son pardon ne serait pas si facile. Ce n’était peut-être que par pure jalousie, mais V n’avait pas apprécié le virement de situation en cette soirée. Comment de soi-disant amies peuvent-elles éloigner une personne pour un simple groupe d’idole à la noix. Ce n’était peut-être pas méchant sauf que leurs comportements, leurs paroles et leurs répugnances avaient pris une tournure non désirée. Voilà trois jours qu’elle ne parle plus à personne. Ignorant même leur contactes visuel. Il est si facile de rentrer dans sa vie, mais autant d’y sortir. Sans oublier qu’on lui avait pris son téléphone portable. Chose impardonnable. Il fallait qu’elle annule son contrat et s’en procurer un nouveau. Sauf que le temps lui manque !

Le cours venait de terminer. Je tapais à l’ordinateur mes dernières notes pour ne pas manquer les informations importantes pour ce trimestre. Valentina n’était pas une mauvaise élève. Loin de là ! Elle faisait tout en son pouvoir pour être mise de l’avant. Ce située dans parmi les meilleurs de son département lui était d’une importance cruciale. Surtout que si elle obtient une mention d’excellence à son diplôme, les compagnies pourraient être impressionnables. Fermant son écran rapidement pour glisser son ordinateur dans son sac. V se lève en interpellant son enseignant. Elle prit son temps pour lui poser plusieurs questions alors qu’elle aperçoit du coin de l’œil, une de ses ‘’amies’’ sortit de la classe. Son cœur se resserre. Sa poitrine lui fait mal. C’était son choix. Elle avait vu une facette qui l’avait dégouter de ses camarades. Des comportements immoraux et rabaissants. Après tout, Ludo s’assoie comme tout le monde sur la toilette chaque jour et il est au même niveau que nous. Mordillant sa lèvre du bas. Elle sort de la classe. Le téléphone vibra sans son sac. Depuis trois jours, cet appareil de communication ne cesse de sonner. Elle aurait pu répondre, mais elle ne fit rien. Elle voulait le ramener au restaurant, mais le temps lui manque. Du moins, ce soir, V avait prévu de le ramener. En toute sincérité, le fond d’écran ne lui disait rien. Pas aucun indice pouvant la mener au propriétaire attrister. D'ailleurs qui a choisi un fond d'écran aussi nase ! L'Américaine connaissait les cabines téléphoniques, les téléphones de rues, mais qui voudrait de cela en fond ? Abandonnant son professeur. Elle sort de la classe. Prise dans ses pensées. En fait, son cerveau préparait le plan pour ce soir dont le premier : rapporter ce téléphone au resto.

Le bruit de ses bottes claque contre le plancher froid de l’université. Un écouteur mis dans son oreille alors qu’elle sort de la salle de classe. Elle laissa la voix forte, mais mélodieuse de Zora Cock, la chanteuse de Blackbriar. La musique la guide vers l’imaginaire. Les images se forment et lors d’un instant, elle s’envola loin de cette journée. Oubliant les murmures moqueurs qui venaient de derrière elle. Effaçant la douleur d’entendre ses commentaires racistes, rabaissants que d’anciennes connaissances échangèrent dans son dos. Blessant sa personne plus qu’il en fallait. Des amis ? Non ! Plus maintenant. Il est hors de question qu’elle fréquente ce genre de crétines plus longtemps !

Le téléphone vibre encore. Elle le sent bouger à l’intérieur de sa poche. Chatouillant sa hanche. L’énervant presque. En avançant vers la sortie de la zone b. Ses yeux aperçus une scène dérangeante. Un homme dont le visage ne lui est pas inconnu prit avec une hystérique. Ses pieds s’arrêtent. Elle fit demi-tour sur sa personne pour s’éloigner, mais sa conscience l’arrêta. Fermant les yeux, elle prend une grande bouffer d’air avant de prendre son courage entre les deux mains. Penchant la tête vers l’avant. Ses pas se font rapides. Attrapant le bras de son ami pour le trainer de force. Brisant le lien que la Coréenne avait avec le chanteur. « On ne s’arrête pas… Marche plus vite. » Le guidant rapidement. Elle tourne le couloir et un autre pour rentrer dans une salle de classe. Fermant derrière elle la porte. La fan passa devant en courant en disparaissant. Valentina s’accota dos à la porte sous une respiration rapide. Ses jambes ne tiennent plus et elle glisse le long de celle-ci. Ses fesses percutant le sol. Un rire nerveux sort d’entre ses lèvres. Ne réalisant pas la scène humoristique qui venait de se dérouler. Les yeux observant les pieds au loin se lèvent. Examinant la caricature de la célébrité de l’univers de la KPOP à prendre forme devant elle. Une main lente se lève et sous un sourire moqueur, V prononça ce simple mot « Salut… »

Les pieds hésitants. La semelle glisse contre le parquet de l’université. Un bruit de frottement vient perturber la bonne conscience de la douce. Éveillant en elle cette petite voix démoniaque et angélique. Deux fausses identités qui débâtent pour savoir si Valentina doit accourir pour tendre une main bienveillante vers son ami ou simplement continuer sa route sans se retourner. Son échange intérieur se fait glacial. Un combat digne d’une scène morbide de Game of Thrones. Est-ce une bonne chose d’être lié à cet homme autrefois inconnu ? Se mordillant la lèvre fermement sous le choix final. Le démon bien pendu au bout d’une corde et l’ange bien heureux de sa victoire. AH pis merde ! Fais chier ! Pensa-t-elle en se retournant rapidement pour accourir tel un chevalier vers lui. Approchant la ‘’princesse’’ sans défense. Bien que celui-ci soit un prince. Soupirant du malaise que la scène va de nouveau occasionner, la blonde fonce sans s’arrêter. Une chevelure de la couleur du blé colle contre son visage alors que la tête s’abaisse à mesure que la distance rétrécit. Une main frôle la manche de Ludo. Les doigts se renferment et d’un mouvement rempli de détermination, manque de douceur des plus totales, V l’entraine avec lui. Une marche ressemblant à une marche rapide débute. La voix de cette ancienne amitié désuète. La grande carcasse vivante la suit tel un bon chien. Cupide ? Insouciant ? Valentina pourrait être la pire des garces en le piégeant. Pourtant, les preuves prouvent toutes le contraire. Après quelques secondes d’une fugue imprévue et une porte qui claque. La belle se laisse tomber le long de la porte. Laissant le froid du sol traverser ses vêtements. Son cœur bat si fort. Son buste se gonfle. Il grossit pour rétrécir. Son souffle chaud frôle ses lèvres humides alors qu’un rire monte graduellement le long de sa gorge. Prise par la stupeur des évènements, une vague d’émotion vient la traverser. Les étincelles circulent le long de ses membres. Ce n’est que d’un simple sourire moqueur qu’il prit enfin la parole. Une main maladroite se levant pour le saluer. Prise par la gêne qui ne la quitte pas. Alors qu’il la remercia, son rire se perdit. Déchirant ses lippes et la folie s’installer. La tension se libéra. « Dear lord ! » Sa tête glisse vers son épaule et ses prunelles d’un vert pur se posèrent sur son ami. « Désolé… » Pourquoi ? Ce n’était pas sa faute pourtant la culpabilité est bien là. « Ne me remercie pas. Tu étais libre de mouvement, elle va surement dire dans les couloirs qu’elle t’a aperçue… » Dans la merde ? Certainement. Sous un dernier rire étouffé. « Le scénario parfait pour une série à la con. » AH ! Voilà ! L’Américaine va laisser ses vulgarités grotesques qui sortirent.

Son corps s’effondre contre le sol. L’air de la pièce s’infiltre entre ses lèvres en se glissant vers ses poumons. Sa poitrine remonte et redressant sous un battement répétitif. La peur d’être surprise après une course aussi spontanée reste présente dans le coin de sa tête. Comme si une petite voix lui murmure de faire attention. Que la groupie, l’ex-amie pouvait revenir près d’eux en ouvrant dans un élan la porte. Lançant sa voix de Trisha Paytas ou MorganeMakeup à retenir. Brisant l’oie que V possède.  Rien de bien méchant sauf qui est épouvantable pour un humain d’avoir une voix si ‘’fatigante’’. Reprenant son calme tout à s’appuyant sur la personne à son côté. V ne savait plus quoi dire ni quoi faire. L’inquiétude que son prénom soit prononcé dans la foulée l’effraie. Elle ne pouvait pas éliminer le ressentiment dans son cœur qui la serre. La blonde se sent terriblement coupable que le secret du chanteur soit dévoilé par sa faute. Bien sûr, ce n’était pas de sa faute, mais bien celle du hasard qui a mal agit. Un mauvais coup de dé lancé sur la table en bois. « Ah ! Et pourtant ceux qui manquent réellement de respect et de savoir-vivre sont tes admirateurs… C’est dommage. » Posant la main sur son propre cœur. Pour ressentir les frappements de son cœur. Le sport spontané n’est pas fait pour elle. Glissant sa main vers le sol. Soupirant devant la réalité. « Ce n’est surement pas évident d’avoir une vie privée. Je comprends pourquoi tu portes un masque plus souvent que la normale. » C’était une triste vérité. Dans les rues de Séoul ou seulement de la Corée, cela est compréhensible. La vie est tellement polluée que notre peau le ressent. Malgré tout lorsqu’on se cache pour trouver un semblant de vie, tout est différent. Éclatante de rire avec son accord. V se décolla un peu pour se mettre de côté. S’assoyant en indien pour l’observer. Son coude pique le pli de son genou et sa paume accueille son visage. « Alors French Boy, qu’est-ce que votre cerveau d’homme de Cro-Magnon a penser d’aller vers elle ? » Elle est un grand mot. L'américaine parlait de cette amie, admiratrice. Un sourire moqueur bien installé sur ses lèvres alors que son regard changea. « Tu as pris une sacrée chance… Tu sais, je suis réellement désolée qu’elle ait découvert qui tu es. Je me sens un peu… » Les mots dans ce dialecte lui manquent. Elle cherche les paroles pour pas que cela sonne mal. « Disons qu’une mauvaise amie serait plus simple. » Un sourire compatissant et un regard remplis d’excuse la suppliant de la pardonner.    

La tête bouscule vers son épaule à la recherche d’un appui. Une façon de se calmer en revenant à la réalité. Oubliant ce parcours et l’hésitation qu’elle avait eus avant de venir secourir son ami. Le costume de super héros en moins. Son cœur diminue son battement retombant dans une régularité normale. Avec une nonchalance,  Valentina s’éloigne un peu. Reprendra sa droiture pour en prendre une nouvelle. Son visage se transforma pour prendre celui d’un peu plus sérieux. Laissant ses paroles sortirent par elles seule. Sans gêne comme à son habitude lorsqu’elle est avec ses amis proches. « Bien, l’évidence est là non. » Se redressant, ses deux poignets tournent d’un mouvement circulaire. Avant que ses mains se retrouvent couchées dans l’air. La paume vers le haut et le dessus vers le bas. V pouvait voir même la réponse de l’espace. Son geste signifiait un seul : come on ! Tu es aveugle ou quoi. Riant en ouvrant la bouche pour lancer une milli-et unième connerie. « Tu blagues ? Ludo, vos admirateurs font partie de secte vous croyant des dieux. Ils vénèrent vos groupes comme si vous êtes des gourous bidon. Ceux qui chantent et dansent… » Elle prit un visage sérieux avant de joignent ses mains pour prier. Un large sourire ridicule sur les lèvres. « Je vénère mon dieu… » Silence. « Merde ! Je me rappels plus le nom de ton groupe. » Cria-t-elle en étant sérieuse de ce manque de tact. Les yeux grands ouverts et ses iris qui bougent de gauche à droite. « Pardon…je suis nulle avec les noms de groupe ou acteurs. Alors les chanteurs… » Elle ne classait pas tous les admirateurs dans un groupe de groupies scandaleuses. Il y a toujours des extrémistes dans le monde. Qu’il s’agisse de musique Kpop, rock, métal ou même pop. Peu importe, il y a toujours des fans qui exagèrent toutes leurs vies. Prenons le plus connu de ce Oli Lodon ou encore Valeria Lukyanova (La Barbie Humaine). Puis il y a encore ceux qui harcèlent leurs idoles. Ils refusent que ceux-ci vivre une vie personnelle. Sauf que V ne juge pas, mais elle ne comprendra jamais cette folie. Ce n’est pas la personne qui dépenserait pour des albums, des chandails, les goodies quelconques. En fait, elle préfère dépenser d’une tout autre façon. Chacun ses choix de vies. Sauf que les ‘’fans’’ hystériques auront toujours l’étiquette de membre d’une secte pour l’Américaine. V prend sa position initiale. Coude dans le pli du genou et main contre sa joue. « Je crois que peu importe le pays, il aura toujours des fans qui ne comprendra pas le mot liberté de vie. Ceux qui doivent mettre un mur entre vous. Je ne sais pas si je m’exprime correctement ? » Exprimant sa pensée, son rire se rajoute avec sa réaction trop pousser. Trop expressive ? « You don't understand me?  Caveman! » Riant en imaginant Ludo frapper le sol avec un bout de bois sous l’expression qu’elle avait prise pour comparer son choix de jugement. « I'm just kidding. » Changeant encore de position. Revenant dans une position dont son dos est droit, elle vient tousser dans son poing en roulant les yeux. « Amie… Je ne leur parle plus. Je n’ai pas apprécié leurs comportements. C’était un puéril et un grand manque de respect. » V vient jouer avec l’une de ses mèches blondes en tournant le regard. « En plus à cause d’elle, j’ai pris le mauvais téléphone et j’ai surement perdu le mien. » Pour Valentina tout était fini. Adieu petit souvenir dans son téléphone.