Ta main s'agitant dans le vide pour capter son attention, tu comblas rapidement la distance, tes grands pas t'amenant devant ton cousin alors que ton regard s'illuminait. Un peu comme celui d'un chiot. Tu penchas quelque peu le visage, l'observant en silence, comme si tu attendais qu'il te dise quelque chose. Comme si tu attendais qu'il parle. La frimousse se penchant de l'autre côté, tu patientas. Une seconde. Deux. Trois. « Ca fait longtemps qu'on s'était pas croisés. J'ai presque cru que tu me fuyais à un moment », vins-tu doucement articuler, le sourcil levé comme si tu posais tout de même la question, le coin des lèvres s'abaissant quelque peu. Au début t'y avais pas trop fait attention, en toute honnêteté. Les études, les révisions, le reste – c'était normal d'être occupé, de ne pas avoir le temps de s'arrêter, de parler. Tu pouvais comprendre, toi-même tu étais pas mal perturbé dans ton planning ces derniers temps. Puis le temps était passé et tu t'étais vraiment demandé si Hope ne te fuyait – pour une raison inconnue. Tu t'étais demandé ce qu'il se passait, ce que tu avais fait ou dit. Parce que tu parlais beaucoup et peut-être que sans le vouloir tu l'avais blessé. Tu avais attendu – mais rien. Tu t'étais interrogé, tu avais essayé – mais à chaque fois Hope semblait fuir entre tes doigts. T'étais incapable de l'arrêter, encore moins de le trouver parfois. Et tu avais attendu – encore. Tu voulais pas insister, te disant bien qu'il reviendrait. Puis les mots avaient tourné, les chuchotements s'étaient faits cris – et tu avais entendu. Spectateur muet tu avais d'abord écouté, l'oreille penchée vers ces messes basses qui ne voulaient rien dire. Auditeur un semblant intéressé quand le prénom de ton cousin se glissa entre ces lèvres orgueilleuses. Auditeur bruyant face à ces paroles acides. « Tu vas bien ? », lui demandas-tu, le regard plus doux, le sourire plus tendre. « Ne me fais plus de frayeurs comme ça j'ai bien cru que je te reverrais plus jamais et tu sais à quel point je serais triste. Et Mushu aussi. T'imagines ? Tonton Hope qui rend plus visite ? Hmm », tu secouas le visage de gauche à droite, les sourcils froncés. Mushu aimerait pas. Toi non plus. Tu laissas le silence prendre place – chose rare quand on te connaissait, toi qui semblais toujours avoir quelque chose à raconter. Souvent rien de bien intéressant mais ta voix comblait le vide. Sauf en cet instant. Tu le regardais, comme si tu attendais quelque chose – sans trop savoir quoi. « Tu as le temps quelques minutes ? », tu désignas le couloir, l'invitant à te suivre à l'extérieur, refusant que des oreilles trop curieuses puissent entendre. « Viens », l'entraînant doucement avec toi, tu lui fis de s'installer sur un banc, t'assurant que personne ne traînait autour. Tu supposais que c'était mieux ici que dans une pièce. Tu ne voulais pas qu'il se sente enfermé. « Ca fait longtemps ? », demandas-tu alors, le regard posé sur le sol devant toi avant que tes prunelles ne remontent doucement vers les siennes. « Ca fait longtemps qu'ils sont comme ça avec toi ? »

Après avoir rangé avec un soin tout particulier les livres dans son casier, hope referme la porte avec un soupir presque libérateur. A défaut de pouvoir décharger le poids de sa peine, celui sur ses épaules se fait un peu plus léger. Les yeux fuyant, hope finit par redresser la tête pour se diriger vers la sortie quand un mouvement attire son attention. Et il se fige. Son cœur ratant un battement. Dae hyun. La panique le gagne tandis qu’il essaie de ne rien laisser transparaitre alors que son cousin comble les quelques mètres qui les sépare. Et malgré son sourire, les quelques secondes de silence avant qu’il n'ouvre la bouche font grimper son angoisse. Parce que dae hyun c’est toujours celui qui parle le premier. Celui qui parle pour deux. L’électron libre qui fait rayonner le monde en quelques mots. Celui que hope peut écouter des heures et des heures sans se lasser parce que c’est comme ça que ça fonctionne. Mais là, tout de suite, Hope retient son souffle. Près à subir le jugement dans son regard. La trahison dans sa voix. Mais il n’y a rien de tout ça qui vient. Pourtant il a raison. Et ça lui fait du mal de l’admettre. Parce que oui, il l’évitait. Il évite le monde de manière générale quand ce n’est pas le monde qui le fuit pour ce qu’il est. Et il se sent coupable hope, il se sent comme un lâche, parce son cousin ne mérite pas ça. Mais c’est plus simple de fuir que d’affronter ses démons. De se confronter à la peur que, lui aussi, comprenne, et finisse par le laisser tomber, ou pire. il ne s’en remettrait pas. Il ne supporterait pas perdre une autre des personnes qui compte le plus à ses yeux. car l’amour qu’il porte à son cousin serait proportionnel à sa souffrance. Enorme et inimaginable.  Alors il fait ce qu’il fait de mieux ces temps-ci, ou du moins il essaie, il ment. Il plaque un léger sourire sur son visage fatigué, à peine feint parce que mine de rien, il est heureux de le voir. « oh dae hyun. Oui c’est vrai, je.. désolé, j’ai juste pas eu trop de temps pour moi en ce moment. Les révisions me prennent tout mon temps, tu sais ce que c’est. » ses yeux finissent par dévisager ceux de dae hyun, à la recherche de quoique ce soit qui pourrait lui indiquer qu’il sait. Que les rumeurs sont remontées jusqu’à lui. Qu’il connait ses penchants totalement prohibés dans leur famille aux idées bien arrêtées. Dans cette société encore bien trop fermée. Ou pire, ce qui se dit ou ce qu’on lui fait subir au quotidien. Mais y a que de la douceur sur son visage. Que de la bienveillance dans ses traits. Et ça allège un peu ce poids énorme qui compresse sa poitrine. tu vas bien ?  non. « oui ça va et toi ? » Non ça ne va pas du tout. hope il est émotif de base. Et tellement à fleurs de peau en ce moment, qu’il sent ses yeux s’humidifier quand il entend le débit de paroles de son cousin. De soulagement. Parce qu’il a l’impression de retrouver un semblant de normalité dans cette fac de dingue. De retrouver une ancre dans sa vie en bordel l'espace de quelques secondes. Il finit par lâcher un léger rire attendri par son élan d’affection. Ce son qui se fait de plus en plus rare. « plus jamais ? rien que ça, tu peux pas te débarrasser de moi comme ça tu sais. » hope il aime ses réactions excessives tout en restant légères. C’est une bouffée d’air frais et de simplicité dans ce monde trop compliqué.« tu m’as manqué aussi daehyun. Et mushu aussi d’ailleurs, c’est vrai que ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu. Il va falloir que je me rattrape. » et c’est vrai. parce qu’il a beau eu le fuir pendant des semaines, dae hyun manquait à son quotidien. la honte et la culpabilité lui rongeaient l’âme tandis qu’il sombrait dans ce cercle vicieux où il n’était pas capable d’affronter en face ce qu’il s’imposait. Souffrant des conséquences. Et le léger sourire qui ornait les lèvres de hope se fâne quand le mutisme reprend sa place dans leur échange. Parce que c’est pas normal. C’est pas comme ça qu’il fonctionne. Et c’est l’ascenseur émotionnel qui repart. Cette impression que quelque chose ne va pas. Et tout lui revient en plein visage. mais si ce sont ses propres angoisses qui prennent le dessus, elles sont peu à peu remplacées par autre chose. Le fait que ça soit peut être dae hyun qui n'aille pas bien, qu’il se passe quelque chose de son côté et qu’il ait été trop occupé à se noyer sous son malheur pour voir celui de son cousin et n’avoir pas pu être là pour lui. ses sourcils se froncent « ça va.. ? » trop peu habitué à son silence. Alors quand il lui demande de lui accorder quelques minutes, il acquiesce doucement. « oui bien sûr. » parce que malgré tout ce qui se passe, il lui donnerait tout et n’importe quoi. Et sans un mot il le suit dehors, prenant place à côté de lui sur un banc un peu à l’écart. Et alors qu’il s’attend à ce que dae hyun lui parle de lui, le couperet tombe. Et ces deux questions qui s’enchainent relancent la machine. Il se fige. Son cœur s’accélère tandis qu’il commence à manquer d’air. Tout mais pas ça. Parce qu’elle est là, la confirmation qu’il attendait. Il sait. Forcément qu’il allait finir par le savoir. Et la peur du rejet, de l’abandon, encore une fois, lui donne envie de vomir. Ses yeux plantés dans le sol n’osent pas croiser les siens. Et pourtant, il va jouer le tout pour le tout. Parce qu’on ne sait jamais. C’est peut-être pas de ça dont il parle. Avec dae hyun tout est possible, en réalité. il pourrait lui parler de sa coupe de cheveux rebelles ou de ses parents. Il finit par lâcher un léger rire nerveux, tentant de plaquer un semblant de sourire sur ses lèvres. « hm ?  de quoi ? je vois pas de quoi tu parles. » ses yeux fuient. Se posent partout sauf sur lui. parce qu’il les sent s’humidifier et qu’un rien peut le faire craquer.  il supporte pas lui mentir mais c’est devenu presque une seconde nature chez lui ces derniers temps.

Le visage penché, les lèvres faiblement pincées tes pupilles étudiaient le changement de ses expressions, de ses traits dansants sur sa frimousse alors que tu tentais de mettre un nouveau sur chaque mouvement, aussi bref soit-il. Les sourcils se levant à peine, tu bougeas la tête, approuvant dans un silence qui ne te ressemblait pas. Évidemment, tu savais ce que c'était. Les révisions prenaient du temps – beaucoup de temps. Et il ne fallait rien laisser de côté dans la médecin, la moindre phrase était importante. On te l'avait assez dit pour que tu le saches maintenant. On te l'avait assez répété pour qu'on ait plus besoin de le faire aujourd'hui. Tu avais cependant une impression étrange en entendant cela, ne sachant si tu devais réellement t'y attarder ou t'y accrocher. La raison était valable – mais la sensation que tu avais eue l'était tout autant non ? « Je sais ce que c'est », vins-tu finalement confirmer dans une esquisse compatissante. Parce que tu ne pouvais pas en vouloir à Hope trop longtemps. Parce que tu savais qu'il devait y avoir une part de vérité là-dedans – mais pas toute la vérité. Ca ne t'éclaircissait pas cependant. Ca ne t'ôtait pas cette sensation qu'il s'était faufilé pour ne pas te croiser depuis tout ce temps. Etait-ce en rapport avec ce que tu avais entendu ? Tu voulais comprendre. « Ca va, comme toujours », répondis-tu rapidement dans un mouvement d'épaules. Ta réponse ne changeait jamais : tu allais bien. Et si ça n'allait pas, tu le disais. Plus ou moins. Tout dépendait qui te posait la question mais aussi ce qui n'allait pas. Tu voudrais que Hope puisse en faire de même – le faisait-il ? Même si ce n'était pas avec toi, tu t'en fichais, le temps qu'il puisse être en mesure de parler à quelqu'un. De tout, de rien, du reste. « Oh bah tu sais j'ai eu peur ça faisait quand même un moment », tu fis la moue, boudeur, comme un môme qu'on venait de punir. Et c'était une punition de te priver de ton cousin, en soit. Secouant le visage, un peu trop fier, tu lâchas un faible rire. « Mais oui ! T'imagines pas tous les câlins que tu lui dois... et à moi aussi d'ailleurs », tu levas le menton, les bras faiblement croisés, retrouvant cet air de gamin bougon. Mais le coin de tes lèvres se leva rapidement dans une ombre amusée tandis que ton regard brillait. Avant que le silence ne revienne se poser sur ta bouche. Si tu ne demandais pas, tu supposais qu'il ne te dirait rien, pas vrai ? « Hm ? Oui ça va », dis-tu doucement, chuchotant presque alors que tu te perdais dans tes réflexions. Une façon de bien parler bien étrange aussi, toi qui parlais vite et parfois trop fort. Sortir était une meilleure idée que rester à l'intérieur et t'étais bien content que Hope te suive. Les questions tombées, tu patientas. Le regard observant ses mouvements, ses expressions, son regard. T'étais pas aussi stupide que tu le laissais paraître. T'étais pas aussi ignare qu'on voulait bien le raconter – tu observais beaucoup. Tu avais bien vu son regard s'humidifier tout à l'heure. Tu te pinças les lèvres, un brin bougon – réellement cette fois, face à la réponse. Un léger son dans la gorge, tu détournas le regard, contemplant un instant les alentours. « Tu sais que tu peux tout me dire pas vrai ? », tu gardais ton regard droit devant toi encore un instant avant de tourner tes pupilles vers lui à nouveau. « Et si tu te poses la question, c'est pas à toi que j'en veux », mais plutôt à toi parce que t'avais vu sans voir. Tu gardas le silence une nouvelle fois, pensant tes mots. Tu inspiras. « Tu restes mon cousin. Qui tu aimes ou qui tu n'aimes pas, ça change rien pour moi. Tu restes toi », expliquas-tu lentement, tentant de capter son regard. Tu souris quelque peu. « Je sais comment me débarrasser d'un corps sans laisser de traces. Même deux. Trois aussi. Quatre ça commence à devenir flagrant et gênant mais il y a toujours moyen de moyenner », Hope savait aussi bien que toi que tu pourrais faire de mal à personne. C'était tout toi de raconter n'importe quoi à un moment aussi important – mais c'était aussi pour montrer que tu ne changeais pas. Parce que lui non plus ne changeait pas, il restait Hope. « Donc... ça fait longtemps ? », demandas-tu une nouvelle fois.

après toutes ses années à se voir, à vivre, à grandir ensemble, il aurait été stupide de croire que dae hyun ne connaissait pas son cousin par cœur. Tout comme l’inverse. Tenter de le fuir est une chose. Tenter de le duper en est une autre parce qu’il est loin d’être bête. Au contraire. Mais il a tellement peur hope. Tellement peur de tomber encore de haut. De voir les visages se décomposer sous le coup de la vérité. De se rendre compte que les êtres les plus chers à son cœur finissent par s’envoler pour un fait qu’il ne contrôle pas. Parce qu’il a jamais voulu tout ça. Il a tenté de refouler ce qu’il était au plus profond de lui pendant si longtemps avant que le constat ne lui saute au visage. et ce secret il l’a gardé si longtemps. mais c’est bien lourd à porter tout seul. ça ronge de l'intérieur. Et que cette confession il l’a faite à la mauvaise personne. Celle qui pourtant, était tout pour lui. Alors si lui a fini par faire de sa vie un enfer, alors qu’il pensait que rien ne pouvait jamais les séparer, qu'il comprendrait, tout le monde le peut aussi. Et dae hyun, c’est sa famille. Et il y tenait beaucoup trop pour tenter l’expérience. Mais là non plus, le choix ne lui appartient pas parce que tout se sait, au final. et le mensonge ne prend pas. Pas cette fois. Alors il répond pas, quand il lui annonce qu’il peut tout lui dire. Car non, ce n’est pas vrai. On ne peut pas tout dire à tout le monde. La preuve en est la situation dans laquelle il se trouve à l’heure actuelle. Pourtant il hoche doucement la tête. Le regard fuyant, il sent clairement les larmes lui montés aux yeux tandis qu’il se mord la lèvre jusqu’au sang pour pas craquer. Pour pas laisser cette douleur avoir raison de lui. « tu devrais pourtant.. » parce que lui s’en veut. Il s’en veut d’être comme ça. Il s’en veut de ne pas avoir su gérer mieux la situation. De l’avoir fui parce qu’il est lâche. Il se déteste pour tellement de choses. Et que les mots de son cousin finissent par l’achever. Qu’il ne le mérite pas. Et il s’empresse d’essuyer la larme qui roule le long de sa joue. Que les jointures de ses mains blanchissent à force de serrer le bord du banc pour trouver un point d’ancrage avant de basculer. Parce que s’il craque, il sera incapable de s’arrêter. Il encaisse. Il le faut. Pourtant au fond il implose en silence. Et il ne sait pas quoi répondre à ça. Parce que ce sont les mots qu’il rêvait d’entendre et qui sont à deux doigts de lui faire rendre les armes. « il faudrait plus de gens comme toi sur cette planète dae hyun. » répondit-il presque dans un murmure alors qu’un rire brisé traverse ses lèvres. Et rassemblant le peu de courage qu’il lui reste, hope finit par remonter ses yeux rougis dans ceux de son cousin. Et il sait qu’il est sincère. Parce qu’il l’a toujours été. Mais le voir, l’entendre, ça apaise son âme. Ça retire un peu de ce fardeau qui lui lacère le cœur tout comme ça le blesse parce qu'il n'a pas été honnête avec lui. Et il finit par rire à ses conneries. Parce qu’il arrive à rester lui-même en toutes circonstances, et qu’il l’envie pour ça. « il te faudrait une armée pour ça tu sais, mais je suis sur que tu as le bras long. » il essaie de suivre dans son humour pour alléger la situation parce qu’au fond le plus simple serait de faire brûler l’université. Hope finit par détourner une nouvelle fois le regard à son ultime question pour se perdre dans le vide. Laissant planer un silence pesant. Parce qu’il est à deux doigts de lui mentir encore une fois pour ne pas l’inquiéter un peu plus. Quitte à lui donner une semi-vérité. Mais il ne veut pas lui infliger ça encore une fois. Il mérite pas ça. Et peut-être aussi parce qu’il a besoin de mettre les mots sur ce qu’il garde tout au fond de lui. Prenant son courage à deux mains il finit par lâcher « un peu.. ça a commencé l’an dernier.. ouais déjà un an. » et il se prend la réalité comme une claque en plein visage. car le dire à haute voix rend la situation encore plus réelle. Un an. Ça fait presque un an qu’il vit cet enfer au quotidien. « c’est fou comment le temps passe vite hein. » le cynisme ça ne lui va pas à hope, c’est pas lui non plus, et pourtant.

T'étais pas le genre à reprocher aux gens de disparaître. Du moins, pas le genre à articuler que les études avaient bons dos. L'excuse la plus courante pour les étudiant.e.s étaient les études. Toi aussi tu l'avais déjà utilisé quand tu ne voulais pas faire ci ou ça – mais rarement. T'étais plutôt le genre à dire que non, t'avais pas envie plutôt que de tourner autour du pot. T'attendais alors souvent la même chose des autres mais tout le monde n'était pas comme toi. Et Hope était loin d'être comme toi – dans le fond, c'était mieux ainsi. Tu supporterais pas de te retrouver en face de ton double, en face de quelqu'un au même caractère. Hope était parfait comme il était et tu ne souhaitais pas qu'il change. Tu voudrais simplement qu'il parvienne à se confier plus facilement. Même si ce n'était pas vers toi qu'il se tournait, le temps qu'il avait quelqu'un sur qui se reposer, ça te convenait. Hors son absence de ces derniers temps t'avait laissé perplexe – jusqu'à ce que tu comprennes. Du moins, en partie. Tu n'avais pas encore toutes les cartes en mains, t'étais même pas sûr d'en avoir la moitié. Tu n'avais que le premier paragraphe et Hope avait encore tout le reste du livre à te raconter. S'il le voulait bien. Comme tu l'avais articulé, il pouvait tout te dire. Absolument tout. Tu supposais que l'idée était ancrée dans vos esprits depuis bien longtemps maintenant, que tout te dire n'était pas quelque chose dont il devait avoir peur ou honte – et inversement. « Pourquoi ? », demandas-tu, réellement curieux de savoir. « Pourquoi c'est à toi que je devrais en vouloir, et pas aux autres ? », parce que là, tu ne comprenais pas ; depuis quand la victime devenait-elle le coupable ? Depuis quand était-ce la victime qu'on pointait du doigt ? Tu savais que ça arrivait dans beaucoup de situations – tu refusais que ça arrive dans celle-ci. « Je sais, je le dis souvent », plaisantas-tu dans un sourire, agitant vaguement les épaules dans une danse improvisée. Tu changeais pas, tu changeais jamais. T'étais toujours aussi ridicule même dans les moments où tu ne devais pas l'être. Mais c'était ça, que tu cherchais à lui faire comprendre. Tu changeais pas. « Alors j'ai jamais mesuré mais maintenant que tu soulèves la chose... », tu plissas un peu les yeux, tendant le bras, un rire discret entre les lèvres. T'étais vraiment con. « Un an ? J'étais jeune il y a un an. Ca passe beaucoup trop vite », parce qu'il était vrai que t'étais affreusement vieux à l'heure actuelle. La paume contre le front, tu te tentais dans un air dramatique avant de secouer le visage, le sourire léger. « Je sais pas pourquoi les gens sont comme ça. Mais ils sont cons, c'est tout. Ils le sont et le resteront et c'est pas à toi de subir leur connerie », tu secouas une nouvelle fois le visage, les sourcils quelque peu froncés. « N'oublie pas que tu n'es pas ce qu'ils disent ou ce qu'ils pensent. T'es bien mieux », il valait bien mieux, même. Tu gardas le silence, les pupilles déviant vers sa frimousse, l'observant en silence alors que ta paume venait se caler sur son dos. Avec douceur, tu frottas doucement le tissu, appuyant tes paroles, ta présence, ton soutien. « Pourquoi tu m'as rien dit ? », chuchotas-tu lentement, soucieux et suppliant. « Je suis là maintenant, t'as pas à subir ça tout seul. T'as pas à subir ça tout court... »

Le fait que dae hyun ne lui en veut pas n’allège pourtant pas le poids qui pèse sur ses épaules. Parce que c’est un mélange complexe de honte et de culpabilité qui l’habite. Vis-à-vis du monde, de la situation, de lui. et maintenant qu’il se rend compte de ses actes, il a du mal à soutenir son regard. Parce que c’est dae hyun, c’est son cousin. et que la fuite et la lâcheté ne résolvent rien, il le sait. On le lui a dit, aussi, plus ou moins de façon abrupte. et pourtant, il n’arrive pas à relever la tête. « parce que.. » il a du mal à aligner deux mots, une boule coincée au fond de la gorge. « parce que c’est vrai.. je t’ai peut-être un peu évité.. parce que je savais que tu allais finir par le savoir et que.. je sais pas. » il n’arrive pas à achever sa phrase. Pourtant les sous-entendus sont là la peur qu’il finisse par le laisser tomber. Qu’il se rende compte de ce qu’il est vraiment. Que comme hyung jae, il finisse par le haïr pour ne pas être celui qu’ils ont toujours pensé qu’il était. Et il se sent si stupide. Stupide de voir que malgré tout ça, il y a des choses et des personnes qui au fond, ne changent pas, et ne changeront jamais. Et il a honte d’avoir douté de dae hyun. Mais comment ne pas tout remettre en question quand la personne qui a toujours été le centre de son univers a fait de sa vie une véritable chute aux enfers ? comment ne pas s’imaginer que tout le monde en fera peut-être de même après ça ? mais non. Son cousin reste égal à lui-même. Pour son plus grand soulagement. même s’il s’en voudra encore longtemps d’en avoir douté. Et un petit rire lui échappe quand il entend ses répliques toujours très premier degré pour alléger l’ambiance. Et ça fait un bien fou. C’est presque libérateur de savoir qu’il possède quelqu’un comme lui dans son entourage. Dans sa propre famille. surtout vu les normes sociales intransigeantes auxquelles ils doivent faire face à cause de leur nom. Et aussi parce qu’il n’a pas besoin de le dire ni de lui demander pour qu’il sache qu’il n’y a aucun monde où ses parents doivent l’apprendre. Il acquiesce doucement à tout ça « oui, beaucoup trop vite. » répondit-il, et en même temps si lentement parfois. Une brise de vent vint accompagner le silence qui prend place. Car tout n’a pas été dit. Et que tout ne le sera peut-être pas. mais après un peu de légèreté on revient aux discussions plus sérieuses. Hope non plus ne sait pas pourquoi le monde finit toujours par rejeter et détruire ce qu’il ne comprend pas. qu’il n’accepte pas que les choses puissent être hors des cases qui ont été érigées. Et qu’il ne sait plus où est sa place dans tout ça. Ce qu’il sait en revanche, c’est pourquoi et comment il en est arrivé là. Ses mains serrées l’une contre l'autre, il joue nerveusement avec ses doigts dans un tic dont il n’a jamais réussi à se défaire alors que ses yeux restent baissés, touché par les mots de son cousin. le problème étant que c’est tout de même lui qui est la cible. Et parce qu’à force de les entendre et de les subir, on finit par y croire à tout ça. Surtout quand on sait qui en est l’investigateur et que les mots sortant de sa bouche sont les pires. Un rire nerveux le traverse. « mieux je ne crois pas. mais j’essaie, vraiment, mais.. c’est pas facile parce que je comprends pas comment on a pu en arriver là. Et je.. Si je pouvais revenir en arrière je le ferai sans hésiter une seconde. » finit-il par répondre plus pour lui qu’autre chose, sa voix brisée par les sanglots qu’il retient. Les remords qui le rongent. parce que dae hyun n’a pas non plus toutes les informations. Et il ne sait pas s’il serait capable de le lui dire car ils ont tous grandi ensemble quelque part. et forcément à des années lumières de s’imaginer ce qu’il se passe. Il sursaute presque quand sa main vint doucement se poser dans son dos, tellement tendu. Ses yeux rougis remontent vers son visage alors qu’il se force à lui rendre son sourire avant de les rebaisser aussitôt. Une boule dans la gorge. « parce que j’avais peur. » et ça résumait bien l’ensemble de la situation. et si au début c’était la peur de l’avouer de manière générale, c’est devenu une peur viscérale quand il s’est rendu compte que le dire à son meilleur ami a été la pire des conneries. Et que si lui avait réagi de cette manière, les autres le pouvaient aussi. « je voulais pas que tu te mettes à me détester aussi.. j’suis désolé. » il ne l’aurait clairement pas supporté. Il se mord nerveusement la lèvre avant que la tension se relâche un peu. « merci, mais t’inquiète pas, ça finira bien par passer à un moment ou à un autre.. »  ça, c’est surement la chose dont il est le moins convaincu après tout ce temps, mais il le faut.

Les lèvres pressées l'une contre l'autre, tu gardais le silence, attendant la réponse, les mots – les explications. Tu ne les forcerai pas. Si Hope ne voulait pas parler, s'il ne voulait pas te répondre, tu comblerai les blancs avec tes propres mots, tes propres expressions mais aussi tes propres conclusions. Et sans doute te tromperas-tu sur le chemin. « Tu pensais que j'allais t'en vouloir ? », tu penchas un peu le visage. Lui en vouloir d'être embêté ? Pire. Qu'on lui afflige le poids du monde ? Pour qui te prenait-il ? Tu ne le prenais pas mal cependant, tu pouvais comprendre. Ca devait être délicat à articuler, encore plus quand il fallait l'avouer à voix haute. C'était comme tout, le penser était une toute autre chose que de le dire. Tu n'étais pas comme les autres, tu le prouvais au quotidien. Tu étais loin de ce cliché qu'on pouvait te coller. Gosse de riche qui profitait de papa et maman – en soit, oui, tu en profitais, mais pour donner aux autres. Tu usais de ton statut seulement si c'était utile aux autres. Tu n'aimais pas porter ce nom, ces attentes, ces clichés. Ta façon de penser était bien différente des autres, que ce soit pour ce sujet ou un autre. Le plus important était Hope. Tu voulais qu'il aille bien, qu'il soit bien. Tu voulais qu'il soit heureux, qu'il puisse profiter de ses journées sereinement. Un souffle aux lèvres, la paume sur le front, tu semblais accablé de bien des maux. Une esquisse finement amusée mais tendre se posait sur tes lèvres alors que tu souhaitais avant tout détendre l'ambiance – détendre Hope. Tu ne voulais pas l'affliger encore plus au contraire, tu voulais le voir sourire, le voir détendu. Chose difficile, tu en convenais. Car même si tout semblait beau sur le moment, tu savais que la seconde suivante pouvait être compliquée et dure à assimiler. La réalité finissait toujours par pointer le bout de son nez, et l'affronter était épuisant. Tes pupilles vers lui, tu contemplais ses expressions, ses gestes, tentant de comprendre les mots qu'il dessinait dans ses silences. Cependant les syllabes ne pourraient jamais replacer les souffles et les non-dits. Tu ne voulais pas mal comprendre, mal saisir. Tu voulais savoir mais tu ne forcerai toujours pas. S'il voulait, tu étais là. S'il ne voulait pas, tu étais là aussi. « Est-ce que ça changerait quelque chose de revenir en arrière ? », demandas-tu alors, le sourcil levé, le visage penché. « Les cons restent cons. Dans le passé, ils l'étaient déjà », donc t'étais pas sûr que ça puisse changer grand chose de revenir en arrière. Si c'était possible – hors avec des « si » vous pourriez refaire le monde à votre façon. Ce serait trop simple, pas vrai ? Et rien n'était simple dans la vie, malheureusement. Continuant tes gestes dans son dos, tu espérais lui faire comprendre que tu étais là, en plus de l'articuler, tu voulais qu'il sente ta présence. « Je comprends », soufflas-tu doucement dans un sourire compréhensif. Avouer que rien n'allait était plus dur que le penser. « Je suis pas comme les autres, tu devrais le savoir », tu lui offris un clin d’œil dans une frimousse malicieuse. « Plus sérieusement, je pourrais détester beaucoup de monde mais pas toi », lui avouas-tu lentement, le sourire toujours présent, la douceur dans le regard. Un léger son dans la gorge, tu mimas un air peu convaincu, levant le nez vers le ciel pour l'observer un instant. « Tu es sûr ? », le questionnas-tu. « Ca passera quand ? Quand les études seront finies ? », ce serait trop tard non ? Une grimace au visage, tu secouas le visage. Ca durait un moment, t'étais pas sûr que la bêtise puisse leur passer. « S'ils sont cons, ils le resteront tristement jusqu'au bout », tu plissas le nez, agacé. « Comment ça a commencé tout ça ? Est-ce qu'il n'y a qu'eux ? » et tes pupilles glissèrent vers lui dans un sérieux qui ne laissait aucune place à la plaisanterie pendant que tu étudiais son visage une nouvelle fois. Tu voulais des noms, des visages. « Et Hyung Jae ? Il dit rien ? », et tu ne cessais de le contempler ; son visage répondrait à la place de sa bouche.

Avec le recul, maintenant qu’ils en sont là, hope se rend bien compte qu’éviter tout le monde et ne rien dire à personne n’est peut-être pas la solution. Mais comment réagir autrement quand en se confiant à celui qui est censé être son meilleur ami son monde s’écroule ? que tout le pousse à croire qu’aucune confiance n’est plus de mise nulle part et que ce qu’il est et ce qu’il ressent n’est pas normal, dégoutant ? oui, honteusement, il a pensé que dae hyun allait lui en vouloir aussi. Il a osé mettre tout le monde dans le même panier. Ou plutôt, il ne voulait pas prendre le risque de le faire et de voir le résultat. il n’a pas voulu le perdre à son tour. Même s’il connait son cousin. Sa façon d’être. Son caractère. qu'il sait qu'il n’est pas ce genre de personne. Seulement, hope pensait que hyung jae non plus, à la base. Mais il se rend bien compte que tout se sait finalement. La preuve aujourd’hui. vaut-il mieux être honnête et prendre le risque de voir la déception et le dégout dans les yeux des gens qu’on aime ou qu’ils l’apprennent d’une toute autre manière ? là-dessus, hope n’a pas la réponse. Mais il est soulagé de voir qu’il n’y a rien de tout ça chez dae hyun. Et ce geste réconfortant dans son dos l’apaise légèrement. La tension qui l’habite le quitte l'espace de quelques secondes. Rassuré de voir que rien ne change. Continuant de jouer nerveusement avec ses doigts il répond doucement. « oui je pense. » il ne développe pas. parce que sinon il faudrait qu’il raconte comment il en est arrivé là. A la place il finit par rajouter « ou peut-être pas. tout se sait un jour ou l’autre de toute façon. Ça n’aurait peut-être fait que repousser les choses au final. » un triste constat. Est-ce qu’il en serait vraiment là si ça c’était su d’une autre manière ? le problème c’est que hope a toujours vu le bon dans le monde qui l’entoure. Les gens. Et les warnings que les autres perçoivent, il ne les voit pas, ou les tolère bien trop, avant de se manger la réalité en plein visage. ses yeux rougis se relèvent enfin vers son cousin alors qu’un léger rire arrive à s’échapper de ses lèvres à ses remarques. « oui c’est vrai. et ne change jamais, s’il te plait. » admit-il doucement un léger sourire sur les lèvres. Parce que même s’ils étaient royalement différents sur beaucoup de choses, il restait sa famille et l’une des personnes les plus chères à ses yeux. « merci » finit-il par ajouter. Parce que même si ça paraissait bête ou même naturel aux yeux de dae hyun, c’était important pour hope de l’entendre de vive voix. Surtout ces derniers temps. Mais ce moment de légèreté s’achève aussi brièvement qu’il est arrivé. La discussion n’est pas finie. Loin de là. Et il y aurait beaucoup à dire. « je sais pas. ils finiront bien par se lasser un jour.. » il n’y croit pas un mot. Mais il préfère rassurer son cousin plutôt que l’inverse. Hope ne sait pas quand ça se terminera en réalité. Si ça se termine un jour. si hyung jae et les siens se lasseront. S'il se rendra compte de ce qu’il fait. Ou si hope craquera le premier. Parce qu’il est humain et que tout le monde à ses limites. Hope se fige légèrement quand il entend la question fatale. Bien sûr qu’elle allait arriver. Le pourquoi du comment de tout ça. mais il ne se sent pas capable de lui dire que hyung jae est celui qui est la cause de tout ça. parce qu’il ne sait pas comment réagirait son cousin. Qu’il ne veut pas que ça empire les choses. « je.. j’ai eu la bêtise de l’avouer à la mauvaise personne.. et ça c'est sû.. c’est aussi con que ça.. » ses yeux se plantent dans le sol alors qu’il se perd à moitié dans ses pensées. Qu’il se remémore ce jour-là avec une précision destructrice tandis qu’un soupir s’échappe de ses lèvres abimées à force de trop les triturer. Mais son souffle se bloque quand dae hyun évoque hyung jae car il n’y était pas préparé. Pourtant c’est dans la suite des choses. Ses yeux s’écarquillent légèrement alors que son cœur s’emballe. Et tout son corps se tend. Ses mains se serrent plus fort entre elles. C’est le problème chez hope. Tout se lit sur son visage. tout se lit dans sa gestuelle. Et il ne s’en rend même pas compte. Son corps parle pour lui. il ne sait pas quoi dire. Pas quoi faire. et après des secondes de silence terriblement longue, hope tente quelque chose sansn succès. « il.. » sa voix se bloque tellement qu’il a l’impression de suffoquer. Il est en train de se trahir et il le sait. La panique le gagne tandis que les larmes lui montent aux yeux car il n'a jamais eu à le dire à haute voix. il ne sait même pas s'il veut inventer un énième mensonge ou réellement lui dire. Et c’est tout. rien ne sort car la boule qui lui comprime la poitrine est trop importante. Incapable de mentir. Incapable de dire la vérité. se rendant aussi compte que si dae hyun creuse un peu aux alentours il découvrira forcément qui est l’instigateur de tout ça quoiqu’il arrive.

Dans l'absolu tu préférais toujours entendre la vérité dans la bouche de la seule personne concernée. C'était encore pire que de l'apprendre autrement – que de l'apprendre par d'autres bouches, les mots déformés et les souffles trop bruyants. Tu préférais l'honnêteté au mensonge. La société était déjà bien trop hypocrite, le cercle dans lequel tu avais grandi l'était encore plus. Tu n'avais pas besoin de chercher loin pour trouver les pires hypocrites de l'univers, tes géniteurs gagnaient le trophée. Tu préférais alors la sincérité à ces vérités cachées. Dans quel but ? Pour plaire à qui ? Pour faire plaisir à qui ? Tu savais que certaines vérités étaient difficiles à dire, qu'on pensait souvent que le timing n'était pas bon – mais le timing n'était jamais bon. Selon la puissance de la vérité il n'y avait aucun moment parfait pour l'annoncer. « Tout se sait un jour », confirmas-tu dans un mouvement du visage. « Les langues se délient parfois trop vite et les mots s'entendent bien trop fort », mais ils ne résonnaient pas toujours dans la bouche du concerné. « Je préfère entendre les choses de ta bouche que de celle des autres », admis-tu alors dans un petit mouvement d'épaules, le sourire léger. « Mais je peux pas t'en vouloir de n'avoir rien dit avant. Je comprends », qu'il ne pense pas que tu allais lui en vouloir pour ça. Pas du tout. Tu pouvais comprendre que ça pouvait être difficile. Il n'avait pas besoin de s'excuser pour ça. « C'est promis », susurras-tu doucement. Tu ne changerais pas. Tu espérais ne pas changer – mais tu faisais la promesse de rester tel que tu étais aujourd'hui le plus longtemps possible. Un simple mouvement de tête, tu lui offris une esquisse douce. C'était normal, pas besoin de te remercier mais tu supposais qu'il en avait besoin. « Tu crois ? », tu plissas un peu le nez, peu convaincu par l'idée. « Il faudrait les arrêter avant tout de même », parce que tu pouvais pas continuer à arpenter les couloirs de l'université en sachant ça et en ne faisant rien. T'étais déjà tenté d'aller essayer quelque chose pour faire cesser tout ça. Mais tu ne ferais rien sans l'accord de Hope car tu ne voulais pas le blesser, le froisser, le vexer ou même lui créer plus de soucis encore. « Tu peux venir me voir dès que c'est « trop », je serai là. Tu ne veux pas en parler au proviseur ? Ou à la police ? Pour que ça s'arrête », tu pouvais être son soutien en attendant. Il pouvait venir te voir pour en parler, pour se vider la tête. Tu serais là. « Hm ? », tu levas le sourcil, intrigué mais aussi bien mécontent de ces paroles. « A qui tu as parlé ? », tu fronças un peu les sourcils, les pupilles sur son visage avant de contempler chaque mouvement de son corps, chaque souffle qui quittait sa bouche. Ta frimousse se fit plus dure, presque fermée alors que tu penchas le visage, la nuque émettant un faible craquement, l'air de plus en plus mécontent. « Il... », que tu demandas, attendant la suite. Suite qui ne vint pas. « Il ne fait rien ? Il les laisse faire ? », l'interrogeas-tu. Et tu devais paraître insistant – tu t'en excuserais plus tard. « Raconte-moi Hope. Qu'est-ce qu'il fait ? Ou qu'est-ce qu'il ne fait pas ? », tu te pinças un peu les lèvres, retenant un souffle, un son désapprobateur dans la gorge. « C'est à lui que tu as parlé ? Il t'a trahi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? », après tout les possibilités étaient nombreuses et ton imagination pouvait tomber sur la bonne réponse comme passer à côté. Tu préférais entendre la vérité dans la bouche de Hope, les prunelles toujours sur lui. « Tu peux tout me raconter. Je suis là, je bouge pas, je t'écoute... », et peut-être que tu irais remonter quelques brettelles plus tard. Peut-être.

Hope acquiesce doucement en guise de remerciement. D’accord muet. parce qu’au final il l’avait appris malgré tout. Mais via d’autres personnes. D’autres bouches. Des rumeurs de couloirs fondées, pour la plupart. Des insinuations calomnieuses quant à elles montées de toutes pièces pour ce qui est du reste. Mais quoiqu’il arrive, tout ça a fait son bout de chemin. Venant trouver les oreilles de son cousin. A qui il aurait du en parler. Finalement. Parce que tout se sait. Mais la honte est encore et toujours terrible à affronter. à assumer. Hope lâche un soupir saccadé. Parce que oui, il faudrait les arrêter. Mais que personne n’en est capable. Personne ne le veut. Que la plupart des gens ferment les yeux, ans le meilleur des cas. Dans le pire, alimentent ce cercle vicieux de méchanceté en y prenant gout ou même en y participant. Et puis, regardons les choses en face. Hope ne se défend pas. hope encaisse. Parce qu’il n’est pas comme ça. qu’il est de ceux qui se taisent et subissent plutôt que ceux qui hurlent et prennent les armes. le genre de personne bien trop douce et fragile pour ce monde sans pitié qui écrasent les gens comme lui. alors Il préfère se dire que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Parce qu’il sait que s’il se défend, s'il en parle, cela ne fera qu’empirer les choses. Aggravera sa situation déjà catastrophique. Ses yeux remontent brusquement vers ceux de son cousin quand il évoque le fait de le dire. « non surtout pas. » répond-il un peu trop paniqué. « surtout pas.. » finit-il par ajouter en un murmure.. et il faut qu’il explique à dae hyun pourquoi. Parce que lui sait qu’il comprendra ce point-là. Ils partagent la même famille. ils ont grandi dans le même milieu qui ne leur correspond pas. « si jamais ça se sait. ça va remonter à mes parents. et s'ils savent que.. que je suis.. tu sais qu’ils ne l’accepteront jamais.. » ils avaient beau aimer leur fils de toute leur âme. Il y a des limites à leur tolérance. Eux qui baignent depuis toujours dans la sphère de la haute société, du bien paraître et des on-dit. Et hope ne supporterait pas voir le dégout et le rejet dans leurs yeux. Ça signerait la fin pour lui. et il sent les larmes le gagner à cette fatalité auquel il n’échappera pas dans tous les cas. parce qu'ils finiront par l'apprendre. ce n'était qu'une question de temps. « et puis ça ne fera qu’aggraver les choses vis-à-vis de tout le reste.. »  ses yeux se rebaissent sur ses mains qui se serrent bien trop fort entre elles. Et son cœur déjà meurtri bat bien trop vite et bien trop fort. Il saigne quand il évoque hyung jae. et encore plus quand son cousin devine parce que son silence évoque tous les non-dits. Parce qu’ils se connaissent par cœur. Qu’un silence vaut mille mots. et qu'on lit en hope comme dans un livre ouvert. Ses dents mordent un peu trop fort sa lèvre inférieure déjà bien abimée par ce tic nerveux. La gorge si nouée qu’il n’arrive pas à sortir un son. Alors après quelques secondes interminables, il acquiesce. il acquiesce doucement. Essuyant aussi vite que possible la larme rebelle qui parvient à franchir la barrière de ses paupières. Il met un peu de temps avant de réussir à souffler la triste vérité. « je ne veux pas que mes parents sachent parce que je sais très bien ce qu’il va se passer... et je ne veux pas l’imaginer.. mais je pensais juste pas que.. je pensais pas que lui allait réagir comme ça aussi. et ça a été pire que tout.. j’aurais jamais du lui dire, j’ai été stupide.. » finit-il par avouer un rire triste s’échappant de sa gorge. « et depuis.. je comprends plus rien à ce qui se passe. » parce qu’il ne comprend pas comment celui qui est censée être la personne la plus proche de lui peut lui faire vivre tout ça. qu’il ne comprend pas comment il peut se montrer si cruel un jour pour redevenir celui qu’il a toujours été le jour d’après. Que rien n’a de sens. Plus rien n’a de sens dans sa vie.