Tu le regardais pendant un instant quand il venait à se plaindre de la possible note que tu aurais pu lui donner sur la nourriture après ton fameux commentaire, tu ne voulais pas trop lui donner des compliments, pas quand tu ne voulais pas qu'il se rapproche encore de plus de toi. « C'est comme tu veux. », tu haussais des épaules en le regardant avant qu'une nouvelle bataille commence entre vous, ou plutôt tout ce que tu étais en train de faire pour l'éloigner au maximum de ta propre personne à travers des paroles. Tu ne voulais pas céder, te dire qu'il pouvait être quelqu'un de bien et finir par avoir la réalité en face. Il avait les mêmes réactions et la même attitude que les autres pour toi.

Tu le regardais alors commencer son monologue pendant que tu mangeais tranquillement ce qu'il y avait en face de toi, sans jamais lâcher ton regard du jeune homme qui avait l'air de mal prendre tes paroles. Tu ne pouvais pas retenir le rire qui passait la barrière de tes lèvres, ce petit rire qui pouvait tout dire avec une personne comme toi. Tu laissais échapper un soupir avant de le regarder dans les yeux comme tu le faisais si souvent depuis que tu étais avec lui, une année à le voir dans ton dos pour une raison qui t'échappe ou que tu as, mais que tu ignores. « C'est bon, tu as fini ? », tu le regardais encore une fois en mangeant tranquillement avant de souffler et de lui mettre tes baguettes dans un compartiment vide dans tous ceux qu'il y avait en face de toi. « Je paierai pour tes services, histoire que tu ne deviennes pas sdf. », parce que tu n'étais pas née de la dernière pluie quand tu voyais qu'il n'était pas dans la même catégorie financière que toi. À sa question, alors que tu jetais un œil à ton téléphone pour voir l'heure, tu restais pendant un instant bloquée sur cette question. Tu te pinçais les lèvres parce que tu ne savais même pas quoi répondre à quelque chose d'aussi basique à cause du schéma que tu avais vécu tout au long de ton enfance sur l'excellence et le fait que tu ferais le plat préféré de ton mari, jamais réellement le tien. Tu rangeais alors tes affaires comme tu le faisais toujours pour ne pas te perturber dans tout ton système avant de te lever et de le regarder. « Je dois y aller, j'ai cours dans pas longtemps... », tu avais commencé à te retourner pour partir sans même dire au revoir, avant de le regarder de nouveau. « Je n'ai pas de plat préféré, je déteste juste le persil et aussi les tomates beaucoup trop cuites, j'ai horreur de ça... Salut. », tu avais toujours l'impression que tu finissais par en dire de trop sur toi-même au jeune homme, voilà pourquoi tu avais fini par prendre tes affaires pour partir rapidement dans ce fameux cours qui ne commençait que dans 30 minutes précisément. Tu savais que tu allais dire trop de choses et que tu allais encore regretter.
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