Tu adorais le festival de l'université. Une belle façon de se détendre avant de replonger dans les révisions – d'avoir ses journées remplies et de n'être entouré.e que de livres, de leçons et de notes. T'en perdais parfois le fil tant il y avait de choses à voir et revoir. Tout comme il y avait tant de choses à faire et refaire. Des entraînements, des répétitions du jour qui demandaient ton entière concentration. Car hors de question de te blesser sur scène ou de blesser une membre du groupe. Hors de question de rater tes examens non plus... Tu craignais parfois que ça puisse te faire honte, de rater une année. En réalité tu te fichais bien de redoubler, après tout ça arrivait à tout le monde. Mais tu connaissais le monde de l'entertainment. Et surtout tu connaissais les haters. Tu savais que ce serait un sujet sur lequel on viendrait t'embêter. Tu savais aussi que tes fans seraient là pour te défendre cependant. En parlant de fans, tu en avais fait un hier pour papoter avec eux et dire à quel point tu avais hâte de performer. Ce qui était chose faite à présent – et tu retrouvais Hanbin après t'être changée et avoir échangé avec ton manager. « Bouh ! » que tu lâchas avec discrétion, t'accrochant à son bras, riant quelque peu. « Je t'ai fait peur hein », tu savais bien que non, les sons avaient été à peine effrayantes en quittant tes lèvres. « Ca va ? », demandas-tu, le regard vers son visage, les pupilles brillantes. « C'était bien ? La performance. Ca t'a plu ? », le questionnas-tu doucement, presque timidement, espérant qu'il ait apprécié. Tu te mordis quelque peu la lèvre, souriant finalement. « Tu es prêt à profiter du festival maintenant ? Autrement qu'en profitant du spectacle. J'ai entendu qu'il y avait de bonnes choses à manger », tu te dandinas avec innocence, sourire mutin appuyé contre la bouche alors que tu venais agripper l'une de ses mains. « Allons manger un truc, j'ai un peu faim », à force de chanter et de danser, t'avais besoin d'un peu de sucré. « Et boire aussi. J'ai envie de quelque chose de frais », annonças-tu, quittant doucement l'endroit. « Ca allait ta journée ? »

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La fête était au porte de l'université. Elle annonçait avec elle le début des examens et ces moments sans répits qui allaient arriver. Mais pour l'heure elle faisait résonner des basses entraînantes dans des rires partagés. Des groupes qui se mélangeaient, des photos prises à la volées et une odeur d'huile qui annonçait les festivités. Un cadre parfait pour se détendre. Mais un cadre qui demandait encore un peu d'effort à ceux qui avaient choisi l'entertainment comme métier. Si tu te faufilais entre les gens pour être au plus prêt, tu savais que Lihua était déjà prête et se préparait sûrement mentalement. Tandis qu'elle donnait tout ce qu'elle avait tu ne faisais que recevoir en souriant et criant pour encourager, comme tous ceux autour de toi, les yeux rivés sur cette "amie" qui te manquait. Le bras réquisitionné tu venais sourire plus grandement, t'éloignant de cette foule en délire. " J'ai failli faire une crise cardiaque oui ! " La main sur le coeur tu jouais aussi bien que ces mélodrama qui n'étaient plus regarder que par nos aïeux. "Ca va il fait juste chaud. J'ai beaucoup aimé, tu m'as pas vu agité les bras ? " Et pour bien lui remémorer tu refaisais alors les gestes le rire s'échappant de tes lèvres. " Je suis prêt, j'ai tout ce qu'il me faut. Et toi ? Pas trop fatiguée ? Ca doit stresser de passer ici non ? " Quand bien même elle se produisait sur des scènes plus grandes, avec plus de foule, c'était ici qu'elle étudiait. Le coeur tambourinant c'est un battement qu'il manquait en sentant ses mains contre la tienne. Un geste qui te fit prendre en confiance, serrant doucement sa main pour l'entraîner vers les stands. " Qu'est ce que tu aimerais ? " Les frites, poulets frits et autres denrées s'alignaient pour finir sur des boissons toutes différentes. " Un bubble tea ? Ca été, je n'ai pas fait grand chose, je suis venue pour te voir. " Le reste t'importais peu finalement. "Et toi ? " Une fois les stands choisis tu venais commander osant piquer un bout en toute vitesse avant de lui tendre. "Je crois que j'ai faim. "
 


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«  T'oserais me laisser seule dans ce monde de brutes ? », outrée, t'étais outrée – un sourire mutin accroché aux lèvres. « On peut dire que tu sortais du lot », un grand gaillard comme lui, on le voyait de loin. Et tu riais encore en le voyant faire, l'imitant brièvement. « J'ai apprécié les encouragements en tout cas », admis-tu avec douceur, l'esquisse tendre et les pupilles brillant d'adoration. « Non ça va. Je suis encore dans le feu de l'action », que tu précisas en levant quelque peu les épaules. Puis t'étais habituée. Enfin on s'y habituait sans l'être réellement mais tu aimais ça. Tu aimais ton métier, monter sur scène, danser, chanter... que tu ne ressentais pas toujours la fatigue. Pas tout de suite, du moins. « Ca stresse toujours de monter sur scène en vrai. J'ai toujours peur d'un souci technique ou de me tromper », qui ne l'était pas, après tout ? « Mais c'est vrai qu'être devant les étudiants du campus c'est différent », d'avoir performé devant lui, aussi, c'était différent. « Je ne sais pas, tu aimerais quoi ? Oh des frites … Des frites et un bubble tea », soufflas-tu, émerveillée, comme s'il te vendait des centaines de beaux rivages. « Tu sais me parler », confias-tu, l'esquisse fine. « Tu es venu uniquement pour moi ? », et tu te rendais compte que la question était sans doute un peu étrange, mais tu ne vins pas reformuler, te contentant de lui sourire. « Ca allait aussi. On s'est entraînées, j'ai révisé et on a encore répété puis... », tu agitas la main, il connaissait la suite, il l'avait vue, même. « T'as de la chance que je t'aime bien », osas-tu prononcer, détournant le regard, les pommettes rosies, mâchouillant distraitement tes frites pour t'occuper la bouche tout en allant vers le stand de bubble tea, commandant directement les boissons et prenant une grande gorgée sans plus attendre. « Ca fait un bien fou.. », que tu soufflas, attrapant à nouveau son bras pour l'entraîner avec toi. « On peut s'asseoir un peu ici », et tu pris place, déposant la nourriture sur la table prévue. « On pourra prendre une glace tout à l'heure. Et on pourra prendre quelques photos aussi. J'ai vu un joli coin par là-bas en passant cet après-midi », et de l'index tu désignas l'endroit, saluant quelques personnes qui passaient, souriant à d'autres et offrant quelques cœurs à ces étudiantes un peu plus loin, un rire léger dans la gorge.

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Bien vu. Tu n'oserais pas. Quand bien même tu ne répondais pas ton regard le faisait pour toi. "Au moins on me voit. " Ce qui était un avantage quand tu voulais qu'elle puisse te repérer dans un océan d'humains. Le sourire grand, c'est presque avec timidité que tes joues s'empourpraient. Pas assez pour être visible même après cette légère discussion sur la fatigue. "Fais attention à toi. " Puisque tu ne pouvais le faire à sa place. Puisque tu avais perdu cette place spécial qui t'avait rendu euphorique. Mais également, parce que sur la scène tu ne pouvais rien faire. Elle devait donc faire attention elle même, tandis que tu restais prêt à la rattraper à la moindre chute. "Tu vas gagner encore en popularité sur le campus.. " Le soupire long tu pinçais tes lèvres tout à fait sérieux. Une réflexion à voix haute. "Allons y alors ! " Ses envies en priorité tu venais prendre les frites avec un sourire amusé, lui donnant non sans tapoter le haut de son crâne, attendri. " Hm. Oui je n'ai que toi à voir. " Dae n'était sûrement pas là, et puis tu n'allais pas mentir que tu profitais de ces moments plus rares qu'on osait l'imaginer. Bien sûr, toute chose avait un prix et c'est avec malice que tu lui piquais une frite. Une fois les boissons en main tu la suivis tranquillement une main sur son épaule. " Oui go avant que quelqu'un les prenne. " Une fois assis tu venais te relever rapidement. " Je vais prendre un corndog t'en veux un ? Oui une glace et photo, ça me va. Je ferai de mon mieux pour qu'elles soient utilisables sur le fameux profil instagram de madame. " Le rire doux tu quittais la table un instant, trotinant vers le stand pour prendre plus de nourritures et revenir tout aussi vite. "On disait ? Les photos. C'est quoi le coin ? " Qu'est ce que tu avais loupé ? Croquant dans ton corn dog tu observais Lihua interagir avec ces étudiants. "C'est ok que je sois avec toi ? " Une formulation étrange qui en disait beaucoup plus mais qui ne fut pas reprise. Au contraire, le regard soutenant le sien dans une réelle interrogation.
 


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« T'en fais pas, je suis robuste » et pour preuve tu venais lui montrer tes muscles fins, les bras levés et pliés dans un air fier. « Je sais pas trop en vrai. Les gens viennent pour s'amuser surtout » et peut-être gagneras-tu quelques fans oui, comme les autres artistes. « Que moi ? », et rien que cette information te donnait le sourire, le regard brillant et la frimousse bien trop contentée. Etait-ce mal que cela te rende aussi joyeuse ? Ton cœur appelait toujours timidement le sien, et entendre ça l'affolait un peu. Soufflant une sorte de petit « Grrr » tu relevas le menton, prête à mordre – faussement avant de rire, secouant vaguement la tête. On ne te piquait pas tes frites, non mais. « Pourquoi pas oui. Et je suis sûre que tu feras au mieux pour les photos j'ai confiance » vous aviez le temps de recommencer plusieurs fois s'il le fallait mais t'étais sûre qu'il allait gérer. « Je parlais surtout de photos de nous deux ensemble cela dit », articulas-tu doucement, un brin timide, les pommettes rosies et le regard plein d'espoir. Que tu aies des photos pour tes réseaux sociaux ou non ce n'était pas le plus important. Tu l'observas s'en aller, patientant sagement. « Il est un peu plus loin par là », tu indiquas la direction de la main. « Il y a des arbres et de jolies fleurs », et tu saluais les étudiant.e.s qui passaient avec le sourire. « Bien sûr, pourquoi ça ne serait pas ok ? C'est pas comme si on faisait quelque chose de mal non ? A part me piquer mes frites t'es sage », assuras-tu dans un sourire mutin. « Puis j'ai envie de passer du temps avec toi, j'ai bien le droit », pas vrai ? Même si tu pouvais comprendre son interrogation. « En soit tout le monde est là pour s'amuser, on me dit simplement bonjour et on s'en va », la preuve les étudiantes de tout à l'heure n'étaient pas restées. « Est-ce que c'est trop de pression pour toi ? Que je sois idole ? », et tu l'interrogeais sérieusement, ne voulant aucunement le blesser ou même le stresser à cause de ton métier. Aurait-il préféré que tu ne le sois pas ?

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"C'est ce que je dis. " Ils viennent s'amuser et dansent sur des tubes, c'était exactement ce que tu voulais dire. Tout comme tu acquiesçait pour confirmer que tu ne venais que pour elle. A quoi bon cacher la vérité qui ne semblait pas être réellement dissimulée ? C'était pourtant ces non dits qui faisaient flotter au dessus de vos têtes un passé à deux mais un présent plus éloignés. C'était pourtant avec une sorte de naturel que vous vous tourniez autour. Du moins c'était ton point de vue, ce palpitant qui ne cessait de la réclamer malgré les années, la distance. Votre complicité semblait intacte, le rire partagé alors qu'elle se pensait menaçante. " Je ne peux pas te décevoir alors. " Comme une mission soudainement attribuée. Pourtant celle-ci tombait à l'eau avec cette nouvelle information. Les joues soudainement brûlantes, le cœur emballé par une idée qui revenait. ".. Oui ok. " Lançais tu avant de disparaître un instant. Les mots passaient et repassaient, les picotements montant désormais dans tes doigts. L'excitation grandissante tu avais soudainement hâte, la patience te manquant. Avec elle, l'inquiétude nouvelle. "Tu sais très bien de quoi je parle. " Soufflais tu, la voix basse. Le don de faire battre ton coeur semblait être un talent particulier pour elle, tandis que tu te perdais de nouveau dans ces possibilités qui n'existaient sûrement plus. "Pourquoi se serait une pression pour moi ? C'est toi qui vit à cent à l'heure, qui se fait photographier dès que tu mets un pied dehors. C'est toi qui vit les critiques, l'adulation et tout ce qui va avec.. " Pourtant tu ne pouvais nier qu'un côté égoïste de toi aurais préféré ne jamais la partager avec le monde entier. Garder pour toi son talent, sa présence. Ne pas te demander les mots trendy du lendemain lorsque tu pensais avoir été pris en photo avec elle. Ne pas vivre dans ce monde, ça te manquait presque. Mais tu ne pouvais nier ce sourire qui illuminait son visage. " Tant que tu aimes ce que tu fais je soutiens. Le jour où c'est trop, dis le moi. " Tu étais également prêt à tout stopper, si c'est ce qu'elle voulait.
 


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C'était comme si le temps, la distance – rien – ne vous avait jamais séparé. Ton palpitant s'affolait toujours en sa présence et tu te sentais comme avant avec lui. Les sentiments n'avaient pas changé, et tu te demandais si c'était pareil pour lui.  « J'ai confiance en toi », c'était bien là la vérité. Et tu gardas le sourire contentée et rêveuse. Tu avais hâte de prendre quelques clichés pour te souvenir de ce moment. « Non je ne sais pas, de quoi parles-tu ? », l'interrogeas-tu, les sourcils levés, faussement crédule. « Tout le monde ne peut pas supporter ça. Je veux dire... devoir faire attention, craindre que ce ne soit pas ok de rester avec moi maintenant, ce genre de choses », que tu dis doucement, tes doigts se tortillant un peu alors que tu mimais un petit air bougon. « Je suis en première ligne oui mais parfois, être en seconde ligne est plus difficile. J'ai entendu des tas de trucs tu sais ? Dans les couloirs les gens parlent et souvent j'entends que les gens se sont séparés à cause de ça. Ca peut briser des liens. Et je voudrais pas que ça puisse se mettre entre nous », tu clignas des paupières dans un air crédule, mangeant quelques frites pour te taire. Ce n'était pas comme si vous étiez toujours ensemble... même si tu le voudrais. Le silence aux lèvres, tu relevas le regard vers lui, la frimousse attendrie et émue. « C'est gentil », tu lui souris avec douceur, te retenant de le prendre dans tes bras, te contentant alors d'agripper son bras avec discrétion pour réclamer sa main. « J'aime beaucoup ce que je fais et je ne voudrais pas arrêter. Pas pour le moment. Après tout, je ne sais pas de quoi demain est fait », tu ne pouvais pas deviner ce qui allait se passer. Tu terminas tranquillement ta nourriture, observant les alentours, le regard se perdant souvent vers lui, une esquisse illuminant directement ta bouche. « Tu voudras faire quoi après les photos ? On peut se poser un peu plus loin aussi, on sera moins dérangés... on devra reprendre des frites en passant par contre. J'ai l'impression de pas avoir mangé depuis des jours. Et avant que tu poses la question oui j'ai mangé hier ! Et ce matin »

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Le regard la détaillant un instant tu doutais. Devrais tu juste lui avouer ce que tu ressentais quitte à la mettre dans une position délicate ? Ou bien garder le secret suffisait pour la protéger ? " Rien que cette conversation et cette distance peut faire les gros titres. C'est ça, que je veux dire. " Parce que tu existais, son monde pouvait s'écrouler. Était-ce vraiment juste ? Sans rien ajouter tu mangeais tranquillement, la mâchoire se stoppant à son discours qui faisait sens. Tu le savais, mieux que quiconque. Les doigts lâchèrent alors ton corn dog pour prendre une serviette, l'attention sur ses mots, tandis que tes doigts restaient sur tes doigts et la serviette. "Je mentirais si je dis que ça n'affecte pas du tout ce que je fais. Ce n'est plus aussi naturel qu'avant, mais c'est le jeu. Si c'est pour ce que tu aimes, je suis prêt à jouer. " Les imbéciles qui ne la connaissait pas, ou bien celui de l'ami d'enfance qui n'éprouve absolument rien pour elle. Tu étais prêt à changer la manière dont les gens te voyaient. Rien de tout ça n'avait d'importance. Quand bien même tu voulais reprendre sa main, tu t'en avisais également en lui volant une autre frite. Le sourire revenant doucement, vos regards se croisaient pour parler avec plus de sincérité que tes mots. Les gestes mêmes tentant de rattraper le bon vieux temps qui te manquait. Les doigts se refermant sur les siens, dans un geste discret, caché par quelques regards autour de vous. "Alors tu dois continuer. Je resterais là à t'encourager. " Comme aujourd'hui tu resterais dans le public, l'encourageant de toutes tes forces. "Tu m'ôtes les mots de la bouche. Hm on pourra voir. Peut-être qu'il y a d'autres stands intéressants. On ira chercher à manger et on verra. " Le regard balayant l'endroit tu cherchais votre future activité. " On va prendre ces photos ? " Le corn dog fini en une bouchée tu venais jeter tous vos cartons pour la suivre. La distance entre vous se réduisait à chaque pas, l'air pourtant innocent sur le visage. " Oh c'est joli. " Que tu t'exclama en arrivant, tournant même sur toi même. " Je commence par une photo de toi seule et on fera ensemble après, ça te va ? " Ta main venait attraper ton téléphone avec rapidité, prêt à capturer le moment.
 


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« Il n'y a personne qui nous entend... non ? », tu clignas des paupières, observant rapidement les alentours pour t'en assurer. Te mordant quelque peu la lèvre inférieure, tu mimas un air coupable et désolé avant de secouer la tête. « J'aime pas savoir que tu mesures ce que tu fais ou ce que tu dis. C'est pas le but. Et c'est pas juste si je suis la seule à y gagner quelque chose », tu secouas la tête car ça ne te plaisait pas. Ton bonheur ne valait pas plus que le sien. Et tu te doutais bien que ton métier puisse être un frein. Un frein à tout. Un « tout » que tu espérais avoir et garder même si tu en ignorais les limites exactes. Mais n'était-ce pas égoïste que de vouloir tout garder ? Et tes doigts s'agrippaient aux siens comme si tu craignais qu'il ne t'échappe, comme si tu craignais qu'il disparaisse, les pupilles guettant ses expressions, ses mouvements. « C'est promis ? Tu resteras là ? », avais-tu seulement le droit de le lui demander ? Tu serras ses doigts à nouveau. « Tu veux pas de frites ? Alors que t'arrêtes pas de me les voler ? On prendra des frites... et autre chose. Ils ont quoi encore ? Tu crois qu'ils ont ces genres de patates tournées ? Ca a l'air super bon... », tu te donnais faim toute seule. « Allons prendre ces photos », tu hochas la tête pour confirmer, tu l'imitas avant de le suivre, n'osant créer une trop grande distance entre vous, ton ombre collée à la sienne. Comme si tu craignais vraiment qu'il ne disparaisse en un écran de fumée. « N'est-ce pas ! Les fleurs sont belles », ils en avaient bien pris soin jusqu'à aujourd'hui. « Faisons ça », tu souris doucement, allant trouver le meilleur endroit pour te placer et prendre la pose. Habituée, tu savais directement comment te tenir, offrant un grand sourire avant de lui faire signe de s'approcher. « A côté des fleurs », que tu précisas et tu attendis qu'il soit placé avant de l'observer, lui puis les fleurs puis lui. « On se demande qui est la fleur », tu lui offris un clin d’œil dans une frimousse ravie avant de te mettre près de lui pour prendre quelques clichés. « Je pourrais en envoyer à grand-mère elle sera contente », tu lui montrais les clichés en même temps que tu les regardais. « Il faudrait vraiment qu'on aille voir grand-mère d'ailleurs ! Je crois qu'elle rêve de te pincer les joues », tu levas le nez, fixant ses pommettes, les doigts venant lui pincer avec douceur, le rire amusé et contenté aux lèvres. « On pourrait s'arranger ça non ? Un voyage à la maison ? »

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 Les épaules se relevant tu n'avais pas pour but de l'effrayer, mais tu venais exprimer ce que tu avais gardé depuis quelques mois. Des moments qui te semblaient bridés par ta propre peur. " Tu veux vraiment que je fasse ce que je veux ? En n'en ayant rien à faire des conséquences ? " C'était possible, peut-être. A vrai dire l'idée de pouvoir lui faire de la peine d'une quelconque manière brisait ton coeur. Aussi stupide que cela sonnait, malgré toutes les fois où tu avais crié sur ce personnage principale pour ne pas avoir été assez égoïste, tu venais en faire de même. Les doigts serrant les siens dans un sentiment qui revivait à chaque fois que vous étiez ensemble. C'était aussi triste que c'était vrai. Les idoles n'étaient pas des personnes "communes". Ils n'étaient pas libres comme tu l'étais. "Promis. " Là ou ailleurs, tu resterais son plus grand fan, celui qui a eu la chance de la voir avant, qui l'observe pendant et qui reste là. Là où l'ombre de la scène ne semble pas assez forte pour totalement l'éclipser. C'était le principal n'est ce pas ? Le rire léger tu te levais pour aller faire ces photos, la nourriture attendant sagement. La scène était belle, l'ambiance parfaite pour ces photos dont les gens raffolaient. Trop parfaite pour une vie sans les caméras. " Hm.. j'ignorais qu'ils prenaient le temps de prendre soin des fleurs ici. " Un club jardinage avait fait son apparition ? Ce n'était pas tant l'important, les doigts attrapant rapidement ton téléphone pour le mettre en face de toi. Capter la beauté de la scène sans en perdre une miette, une tâche qui te demandait une concentration légère. Les genoux pliant, les coudes dansant, tu cherchais la position parfaite, le rayon de soleil tapant au bon endroit, l'angle qui viendrait rehausser le tout. Puis vint ton tour d'avancer, tu entrais étrangement dans ce cadre. Tu devenais un personnage principal, l'objectif tourné vers toi. " Je devrais devenir mannequin ? C'est ce que tu dis ? " le rire doux tu venais l'aider à repousser le téléphone plus loin encore, le bras tendu. " Oh elle se souvient de moi ? " Les années étaient passées sans que tu ne leur rendes visite, t'oublier serait plus qu'acceptable et compréhensible. Même si secrètement tu souhaitais qu'aucun n'oublie ta présence dans sa vie. Comme ces photos particulières qu'elle te montrait. " C'est pas moi le ministre ici. " Malgré les joues pincées tu gardais ton sérieux, venant toi même attraper la peau de ses pommettes entre tes doigts. " Je me demande bien à qui elle préfèrera pincer les joues. " Question rhétorique, la réponse était les siennes sans aucun doute. Après un instant à rire de son pseudo malheur tu venais reprendre quelques photos, le bras toujours aussi tendu tandis que tes lèvres venaient rencontrer sa joue dans un geste rapide.


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