De nature enchantée, il est rare de voir Takuya en colère. S'il monte sur ses grands chevaux, cela ne représente rien de grave en soit. Son caractère bon enfant et sa naïveté abusive fait de lui une proie facile à toutes les arnaques. Dupe, mais pas tant que ça, il ne fait pas confiance au premier venu pour autant. Crédule plus qu'autre chose, ces petits défauts font de Takuya un imbécile heureux.

Parce qu'il sait que sa bêtise est l'un de ses plus gros défaut, Takuya a très vite appris à en jouer. Même si d'apparence, il dégage une aura forte et un charisme de "ouf" prêt à séduire toutes les femmes et même les hommes, le masque retombe bien vite lorsqu'il commence à raconter ses inepties. Parfois, il pousse les scénarios bien loin, si bien qu'il se perd dans ses mensonges, mais en général c'est qu'il trouve plus stupide que lui... Et ça, il adore.

Passionné de toutes les petites choses populaires du quotidien et un fervent adepte des réseaux sociaux et de la toile, Takuya a développé d'autres défauts au fil du temps. Parce que sur la toile, on peut s'exprimer comme on le souhaite, le japonais a désormais la langue bien pendu... Mais sa plus belle qualité, c'est sa poésie et sa douceur quand il s'exprime. Ah, ça, pour ne pas tourner autour du pot... Direct, parfois cru, parfois même insolent, Takuya ne fait plus vraiment attention avant de s'exprimer. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche, vraiment ? Vous rêvez. Après tout, on est là pour vivre sans regrets, et puis pourquoi ne pas dire ce qu'il se passe dans cette petite tête d'oiseau ? Bon, certes, cela n'arrive que dans des situations particulières. En général, Takuya est très posé, calme. La fureur d'internet le prend quand il prend confiance ou que le masque tombe, petit à petit quand il ne cherche pas à vous séduire.

Ce qui le caractérise le plus, c'est sa loyauté envers sa famille et ses amis. Il est très protecteur et humain avec eux. Contrairement à ce que l'on peut croire, Takuya peut tenir de bons conseils et des conversations dîtes "intelligentes" avec ces gens là. C'est un grand frère respectable désormais, même s'il n'a pas été réellement présent pour Shion au Japon. Cette sorte de fidélité envers ses proche lui paraît presque comme un "credo" si bien qu'il ne supporte pas la trahison ni la fourberie. Il ne reste pas indifférent devant un manque total d'intérêt pour une personne qui est censé être proche d'une autre.

Si malgré tout, vous continuez de croire que Takuya est quelqu'un de bien après ça, mettez votre doigt dans l'oeil tout de suite. Le japonais est loin d'être un ange. Sa rancune le pousse à faire des choses horrible, tout comme sa jalousie. Vous pensez qu'il n'est pas capable de faire des choses pire que de tirer vos cheveux ? Détrompez-vous. Son passé en dit long quant à son profil de délinquant juvénile. Casser des jambes, briser des mâchoires à coup de battes et s'enfuir de la ruelle dans la nuit, il n'en a ni honte, ni peur. Entrer en effraction chez quelqu'un, voler des biens, se remplir les poches, il sait tout aussi bien faire. Parce qu'on le sous-estime trop, il cache cet aspect fourbe et violent... Ou aussi, parce qu'il tente de canaliser cette fureur qui peut le prendre à tout moment dans des cas "extrêmes". Grace à son self contrôle permanent, il arrive à relativiser et voir les choses du bon côté : Takuya veut changer, mais comme toujours, on est rattrapé par son passé et ses erreurs.

Ma vie, c'est un échec cuisant quand il est question de réussite.
On connaît tous l'histoire du gosse qui sort d'un milieu infâme et qui finit par plus savoir quoi faire de sa vie réellement. Un quartier populaire, une vie de merde littéralement, des parents trouvés dans une benne à ordures, voilà le quotidien de ma vie. Le truc, tu vois, c'est que si j'étais seul dans cette galère, les services sociaux auraient peut-être essayé de m'aider.

Sauf que non. Un quartier populaire, une vie de merde littéralement, des parents trouvés dans une benne à ordures, voilà le quotidien de ma vie.

Je dis souvent qu'un jour, je finirais comme mon père, à vivre dans mon véhicule et en claquant tout mon fric dans les courses de chevaux. Ce n'est pas faux, peut-être, fort probable même. Je pense aussi que la plus belle réussite, ma bonne étoile me tirera aussi du mauvais chemin si je plonge. Il faut toujours un bon et un méchant dans les histoires et je pense que dans la nôtre, j'ai, peut-être, endossé le rôle le plus simple en jouant les caïds.

Si tu penses que le départ précipité du paternel m'a donné envie de finir homme à tout faire dans la maison, tu te mets le doigt dans l'œil. Malheureusement pour moi, ma cause était déjà perdue. Me retrouver dans la rue à pas d'heure en étant jeune, dans un coin avec une bande de voyous à casser les distributeurs, ce n'était pas très vendeur sur le CV. Je pouvais très bien me calmer, mais je pense que j'ai toujours aimé être à contre-sens... Et puis je l'ai dit : il fallait bien une ombre pour faire briller la lumière. En l'occurrence, c'était Shion.
Enfin, c'est mon avis.

Malgré toute ma bonne volonté à faire bien, j'ai fini dans un foyer après une plainte déposé par le fils d'une bonne famille. La goutte d'eau, on dira. C'est mieux que de finir dans placé dans une famille à l'autre bout du Japon, vous me direz... Et parce que j'ai jamais voulu me ranger correctement en jouant régulièrement la carte de la provocation, j'ai perdu la seule personne qui m'était chère de vue. Visites non autorisées, pas le droit de sortir le weekend. On est en prison ? C'est un foyer de redressement après tout.

Les seuls contacts, c'était nos échanges courrier et autre qui m'ont permis d'avoir mon diplôme malgré tout à 19 ans. À la base, je n'étais pas motivé, parce que l'école et apprendre, c'était quelque chose d'incompatible pour moi. Le départ de Shion précipité du Japon, sa fuite même pour un monde meilleur pendant que moi, je continuais mes déboires avec ma bande de bras cassés... Faut dire que j'ai pas vraiment été présent pour elle comme elle l'a été pour moi, si bien même que j'étais trop aveugle pour voir que ça tournait pas rond avec la matriarche des Katō.

Le soleil s'éloigne. L'ombre grandit. J'ai travaillé à Tokyo jusqu'à ma majorité. J'ai attendu mes 21 ans pour quitter le pays et rejoindre ma sœur, adoptant alors le rôle du parfait hypocrite avec mon "attitude exemplaire" au sein du foyer.

J'ai toujours aimé provoquer et faire l'acteur. Arriver en Corée du Sud, c'était avant tout déboires. Faut dire, j'avais mis un paquet de fric de côté pendant ces années de dur labeur, si bien qu'en une semaine, j'avais claqué presque tout à Séoul, juste après mon arrivée... J'ai même failli ne jamais retrouver Shion et rejoindre cette fac de riche. J'suis pas boursier moi !

Travailler pour rester. C'est ce que j'ai fait en médecine. Plutôt bon enfant, j'ai eu des facilités pour apprendre et retenir en faisant le strict minimum. C'est ce qu'il fallait. Entre deux, je n'ai pas payé un rond mon logement parce que j'ai rejoint les Wonsungi, une fraternité représentée par un singe. La loose vous me direz, c'est déjà l'image que ça donne ! Arriver en Corée du Sud, c'était avant tout déboires.
Les singes, c'est devenu ma deuxième famille. On a accepté mes défauts, aussi nombreux sont-ils, et puis j'ai fini par occuper temporairement le poste de président. Putain... J'en ai vu de toutes les couleurs... Vert, rose.. Bleu... J'ai même eu l'impression de rejoindre l'armée tellement les coups bas se succédaient, j'voulais à tout prix faire la guerre avec mes fidèles lieutenants et ma déesse, Moeko. Malee et Ha Ra on fait aussi du bon boulot pour me supporter avec le conseil.

Malheureusement pour moi, mon implication sur le plan administratif me fait rater ma deuxième année et me force à redoubler... Une seconde fois, ma seconde année en médecine, c'était peut-être un peu lourd. On ne peut rester à la fac juste pour être dans une frat' et faut dire que je commençais à avoir de sérieux problèmes de mégalomanie... Moeko m'a dit de consulter.

Du coup, j'ai quitté. Un peu lâchement, mais j'ai tout quitté. Après tout, j'étais là que temporairement et puis personne ne me respectait dans cette fraternité, j'étais victime des moqueries de mes citoyens !! Désormais, je me lance à la conquête de la Corée. Bien sûr que je reste ici. Shion est sur ce territoire, tu ne crois quand même pas que je vais rentrer au Japon alors qu'y a de folles rumeurs qui tournent à son sujet... Et puis y a mes bro et tous mes amis ici. J'ai réussi à me racheter une conduite... J'dois continuer à être quelqu'un de bien... Au moins, un minimum !!!