Ji Young n'a rien d'agressif ou même de brusque. Mais elle peut déranger, sans doute elle en impose beaucoup.
Ji Young est du genre à cogiter plutôt que de parler.
D'abord, Ji Young fait partie des personnes qui savent ce qu'ils veulent et qui savent se donner les moyens pour l'obtenir. D'ailleurs dans la vie tout une question de moyens : argent, connaissance, amour. Donner ou recevoir, telle est la question.
Ji Young aime réfléchir en profondeur sur les choses et les gens, comprendre et pas seulement voir. C'est pour cette raison que ce qu'elle ressent et pense est longuement réfléchi.
Ji Young a une grande intuition. Elle a même parfois l'impression de savoir des choses sur les autres qu'ils ne savent pas eux-même. Elle se croit faite pour chercher, découvrir, comprendre, aller au-delà des apparences. Donnez lui une énigme, un mystère et son esprit entre en ébullition.
Souvent on la dit insondable et c'est bien vrai, elle-même est un grand mystère. Ji Young est secrète pour les autres mais c'est bien parce qu'elle est un secret pour elle-même qui ne cesse de s'interroger sur le sens de la vie, de la mort, du sexe, de l'argent, de l'amour. En gros, tout ce qui contrôle le monde.
Au travail, Ji Young s'investi totalement et les obstacles ont tendance à la motiver.
Elle est une passionnée flegmatique, calme et mesurée en apparence, magmatique et intense à l'intérieur. Elle est indépendante et la critique ne la touche pas car elle est sûre d'elle. De toute façon, elle n'a besoin de personne pour se remettre en question.
Ji Young est autoritaire. Mais elle préfère dire surtout qu'elle est décidée et il est naturel que sa volonté entre en contact de celle des autres. Elle se moque en fait de commander du moment qu'elle peut décider de ses faits et gestes (et accessoirement ceux des autres). Mais il est vrai que le pouvoir est quelque chose qui la fascine.
En amour, c'est tout ou rien. Ji Young est possessive et jalouse. Elle sait être sensuelle et indispensable. Elle veut être tout pour l'autre et que l'autre soit sien. Le sexe aussi est pour elle une sorte de pouvoir fascinant. En fait, se sont les extrêmes qui l'attirent, elle aime les relations épicées, celles où il ne se passe rien dures peu de temps.
Ses principales qualités ? La franchise d'abord. Il ne faut pas lui demander son avis si vous voulez un beau mensonge car elle ne dit que ce qu'elle pense si vous lui demandez (sinon elle se tait mais elle n'en pense pas moins). Est-ce que cela fait d'elle un être impitoyable ? Croyez-le ou non mais elle n'hésite pas à défendre les faibles et à s'opposer aux forts.
Elle est sociable, sans plus. Elle aime discuter à condition que le sujet l'intéresse sinon la solitude et le silence ne la dérange pas. Elle est une amie fidèle, attentionnée et généreuse. Par contre elle n'oublie pas les mauvais coup et sera prête à attendre tout le temps qu'il faut pour prendre sa revanche. Il est impensable pour elle de laisser les crimes impunis.
Ji Young est une jeune femme d'apparence froide à l'allure inquiétante mais à la fois tellement subjuguante avec une grande force intérieure qui émane de sa personne.
Sa nature sans concession, construite sur la notion d'extrême, la pousse à vouloir explorer les voies les plus sombres et mystérieuses. La facilité n'est pas pour elle et elle excelle dans les situations difficiles avec la volonté de percer les secrets les plus inextricables.
Les défis la stimule et elle se jette à corps perdu dans les tâches qui effraies les autres. C'est une chercheuse infatigable à toutes questions posées.
Ses constantes recherches la pousse à des remises en question sur elle-même, les autres, la vie en général. Ji Young considère la vie comme une évolution perpétuelle et craint l'immobilisme et l'inactivité. Elle possède une volonté démesuré pour transformer les choses, de les tester sous tout leurs angles car elle sait que la vérité se cache au-delà des apparences et que la plupart des faces d'eux-même que montre les gens sont fausses.
Elle est résistante et individualiste et son principal objectif est de se détacher de la masse de population banale.
Souvent cynique ou ironique, elle cache sa méfiance, Ji Young est souvent suspicieuse et sans être pessimiste pour autant, elle voit le mauvais côté des choses avant le bon car pour elle ce qui est caché en vaut plus la peine (en gros les défauts sont plus intéressants à ses yeux que les qualités).
Elle paraît calme mais à l'intérieur elle bouille car c'est une rebelle, une créative et une passionnée.
Sa vie est basée sur la dualité : détruire pour reconstruire, souffrir ou faire souffrir, être le maître ou être l'esclave, évoluer ou mourir. Ses choix sont toujours extrêmes car elle est ni modérée, ni tempérante.
Ji Young est une exclusive, possessive et jalouse qui vit dans l'intensité. Elle est bien sûr rancunière et jalouse. Mais attention, elle est aussi une adversaire loyal. Aussi, vaut mieux s'en prendre à elle de front plutôt que par la trahison et le mensonge, d'ailleurs, elle pourrait bien vous battre à ce jeu.
Elle fera tout pour obtenir ce qu'elle veut mais une fois qu'elle l'aura obtenu, elle ne s'y intéressera plus vraiment et pourrait même s'en débarrasser. C'est juste pour le plaisir de se battre pour avoir ce qu'elle désire.
En amour, ses partenaire seront donc avisé de simuler (ou non) pour qu'elle pense être la meilleure afin de garder intact son intérêt et son désir.
Mais Ji Young est malheureusement avant tout focalisée sur le sexe, presque de façon perverse ou obsessionnelle. Sa vie se focalise limite sur ce domaine qui déborde sur sa vie, elle est donc la camarade pince-fesse, l'ami aux blagues salaces, la fille honteuse de la famille, la voisine exhibitionniste.
Il ne faut pas s'attendre à de grande valeur d'âme de sa part. L'amitié, le respect, la charité, ne sont que de vague notion. Sa volonté est fortement soumise à un complexe de domination.
Ji Young est exigeante, critique et cruelle. Elle est un ennemie aussi dangereuse qu'acharné car son esprit obsessionnel sait réunir toute son énergie contre une seule personne, dans un seul but.
D'ailleurs elle aime détruire, salir et trouve un plaisir malsain à souiller et dégrader les choses et les gens. Elle est excessive, intraitable, tantôt glaciale, tantôt volcanique, selon les circonstances et son bon plaisir.

En gros elle est de nature belliqueuse, avec des pulsions agressives. Elle est dans une lutte constante pour s'affirmer, elle ne peut pas s'empêcher de sonder l'autre par une pique, pas par méchanceté mais pour mieux la connaître en analysant ses réactions. La vie et le sentiment d'exister sont pour elle appréhendés par la révolte, la tension, l'impulsion et provoquer pour mieux connaître les autres par leurs réactions. Elle a une sorte d'attitude agressive ressemblant à de la sournoiserie, elle est souvent silencieuse, introvertie et secrète, ressassant dans son esprit ses pensées turbulentes, et laissant les autres perplexes et étonnés de ce comportement peu commun.

I. La fin des choses.
Alors ma jolie, parle-moi un peu de toi. Une fille aussi divine ne peut pas être aussi banale, non ? Une coupe à la main, Ji Young observait les bulles qui remontaient du champagne. Sa tête se pencha doucement sur le côté et ses yeux se fermèrent. Cet homme ne se doutait de rien. Il avait vécu dans le luxe toute sa vie, à pouvoir aujourd'hui inviter des minettes comme elle et à les emmener se balader en limousine alors qu'il n'avait jamais travaillé de sa vie. Il était loin de connaître la misère, connaissait-il ce mot ? C'était ce qu'il éprouvait lorsqu'il ne lui restait que quelques millions de wons sur son compte en banque et encore ce n'était même sûr que cela lui soit déjà arrivé. La jeune fille avait pitié de son ignorance. Elle avait ce petit sourire en coin, se remémorant sa dure enfance, satisfaite de se dire que malgré son jeune âge, elle avait beaucoup plus d'expérience dans la vie que lui.

Il lui avait été donné l'adorable prénom de Anko. Anko, ça voulait dire ténèbres. Au départ ca n'avait pas trop de sens, sa mère aimait juste ce prénom et se moquait bien de la signification mais elle s'est révélée juste le jour même de sa naissance. Ce jour-là fut un jour sombre. Le nouveau-né était là, en bonne santé, un nouveau bébé parmi tant d'autres dans la belle ville de Tokyo au beau milieu de la nuit. Elle avait la peau fripée et le visage rouge, on aurait dit qu'elle était sortie de la gueule d'une vache mais, elle ne venait pas tout à fait de même endroit. Tout ce passait plutôt bien pour elle. Sa génitrice n'en disait pas autant en revanche. Le destin. C'était peut-être sa vie contre celle d'Anko. Elle avait peut-être fait un pacte avec le Diable. Le destin du bébé était déjà scellé, déjà à sa naissance elle fréquentait la douleur et la mort. Il ne lui restait que son père et ses quatre frères. Le seul problème était que son père, lui en voulait pour la mort de sa mère. Il avait légèrement raison dans un sens. La seul femme qu'il avait aimé et qui avait su le comprendre était morte en mettant au monde un enfant. D'un autre côté, Anko n'avait pas demandé à naître et elle n'y pouvait absolument rien. Alors elle allait devoir supporter des années à être l'erreur de la famille, le vilain petit canard, d'autant plus qu'elle était la seule fille et que son père avait toujours voulu que des garçons. Depuis le jour même qu'il savait son sexe, il ne l'aimait pas.

Ji Young observait la grande salle de réception blanche et or. Elle avait tout pour être une pièce du plus grand des palais. La jeune fille enviait ceux qui avait les moyens de vivre là-dedans bien que sa vie lui convienne ainsi. C'était bien pour cette raison qu'elle aimait voler ces petits riches naïfs. Ils ont tout, un objet manquant ne devrait pas les déranger dans la mesure où ils ont les moyens de s'en procurer de nouveaux rapidement. Avec cet homme-là, elle espérait pouvoir en tirer un paquet d'argent, du moins assez pour lui permettre de payer sa scolarité et des vêtements, et autres superflus inutiles mais dont les filles ne peuvent pas se passer. Si elle s'était lancée dans l'industrie du vol, elle n'en restait pas moins une jeune femme.

Une maison en pleine campagne japonaise, près de Tokyo, reculée des autres maisons. Heureusement, car les enfants étaient bruyants. C'était le printemps, c'était le cinquième de Anko plus précisément. Ses frères jouaient à la bagarre et alors qu'elle avait voulu se joindre à eux, ils l'avaient violemment repoussé. Ce n'était pas un jeu pour les filles apparemment. La petite avait les cheveux coupés courts, elle l'avait fait elle-même. Elle avait voulu ressemblé à un garçon d'après elle. Ses vêtements avaient été emprunté à ses frères et elle était si sale que jamais on aurait pu penser qu'elle était une demoiselle. Anko n'était pas scolarisée. Comme personne ici. C'était école à la maison. Enfin, pour ses frères. Des cours spéciaux qu'elle n'avait pas le droit de suivre. Elle se doutait qu'ils apprenaient des choses illégales. Elle ne savait pas lire ou écrire, mais elle avait connaissance des trafics illégaux comme la drogue ou les armes. Son enfance était souillée. Alors que d'autres enfants regardaient les dessins-animées, elle cultivait les herbes de son père. C'était l'utilité qu'il avait trouvé à sa fille comme ranger la maison aussi.

Le téléphone sonna, Ji Young installée dans son canapé décrocha. C'était comme si elle n'était pas surprise, qu'elle avait attendu cet appel alors que pourtant elle n'était sûre de rien. Elle seule pouvait bien entendre ce que son interlocuteur lui disait et elle prit un air faussement surpris. Elle n'avait pas prévu d'apprendre si tôt que ça le décès de son frère. Elle ne ressenti aucune tristesse. C'était le chose qu'il avait fait, de rester avec leur père et vivre cette vie dangereuse et risquée, elle l'avait prévenu et lui avait même proposé de partir avec elle. Mais il n'en avait rien fait. Il aurait dû l'écouter et faire le bon choix comme elle, dès l'enfance.

Une voiture se gara près de la maison et en sortit un homme d'une trentaine d'années, accompagné d'une vieille femme. Anko les reconnu et courra dans leur bras avant d'être arraché de la douceur maternelle de sa grand-mère par son père. Elle reçu une gifle en seule punition pour avoir eu un besoin d'amour et fut repoussé avant de laisser les adultes parler entre eux. Les tons montèrent entre eux pendant qu'elle jouait dans l'herbe, lançant des regards vers eux, toujours postés près de la voiture. Une heure après, la vieille dame au sourire rassurant vint la voir. Elle posa une main bienveillante sur sa joue et lui annonça le déménagement de la jeune fille chez son oncle, pour une toute nouvelle vie. Anko ressentait de la joie pour la première fois depuis sa naissance. Prise de pitié, elle demanda à ses frères s'il voulait venir vivre avec elle. En toute réponse, ils s'en prirent à elle, la traitant de lâche et d'indigne de la famille, l'un d'eux lui cracha même à la figure. Mais elle s'en fichait. Allez tous vous faire voir.

II. La reconstruction.
Absorbée par le vernis qu'elle se passait sur les ongles, Ji Young n'avait pas entendu arriver sa grand-mère dans la pièce et elle lui jeta un regard noir lorsqu'elle s'assit en face d'elle. Cette femme était toute sa vie mais il ne l'empêchait de se méfier d'elle. Tu es devenue bien féminine. Elle ne lui répondit pas. Ce n'était pas parce qu'elle avait été élevée à la dur qu'elle n'avait jamais aimé les choses de filles, bien qu'à un moment on aurait pu douter de son genre. Elle savait pertinemment qu'elle avait une nouvelle vie à présent et que malgré l'illégalité dans laquelle elle pouvait vivre, elle essayait de rattraper ces vingts années de gâchée, même si c'était d'une mauvaise manière.

Anko avait eu du mal à accéder au toit de cet immeuble de Séoul mais la vue qu'elle avait en valait la peine. Ce n'était pas cette pollution visible qu'elle aimait voir, c'était cette sensation de puissante en se trouvant tout au sommet. Ce n'était peut-être pas le plus grand des immeubles, mais c'était le sien, celui dans lequel elle résidait à présent. Anko mît ses écouteurs et attendit un moment avant de faire quelques pas de danse. Depuis son départ, la danse avait été le seul moyen qu'elle avait trouvé pour s'évader, pour ne plus penser à ses six années de douleur avec son père.