I kill it ! × La fin des choses
Non mais je suis pas une bouteille de bière qu'on choisit comme ça dans un supermarché, sérieux dégagez. Ji Young avait l'air fine dans son petit uniforme d'écolière, des couettes et tout l’attirail de la parfaite petite fille modèle japonaise. Avec ses lunettes, il manquait plus qu'un petit œil aguicheur et elle faisait le stéréotype de la lycéenne des porno. D'un air supérieur elle jugeait tout le monde, les bras croisé sur son lit d'orphelinat. Elle se faisait un peu vieille maintenant pour rester là et à chaque visite de potentiels parents c'était la même rengaine. Qu'est-ce qu'elle en avait à foutre d'une famille heureuse et parfaite dont on lui rabâchait à longueur de journée pour qu'elle se casse, bon sang comment devait-elle leur dire qu'il était hors de question qu'elle vive chez des inconnus. Votre amour et tout le reste vous pouvez vous le mettre où je pense et profond même ! La vieille qui s'occupait d'eux lui fit signe de se taire, d'abord parce qu'elle faisait mauvaise pub et parce que les gosses autours d'elle étaient nettement plus jeunes et vierges de grossièreté.

C'était un petit t'exemple de ce qui se passait trois fois par semaine dans l'orphelinat où elle vivait depuis cinq ans. Elle en avait des parents, mais ils -enfin son père- en avaient strictement rien à d'elle et l'avait jeté ici un jour où il faisait vachement beau en plus. Son paternel avait gardé tout ses frères, ses six frères et elle, qui avait la mal chance d'être une nana, avait été viré du foyer avant même sa majorité sans que personne ne puisse y faire quelque chose. Sa mère n'avait pu rien dire, c'était ce qu'ils appelaient une mère porteuse ou une poule, elle te faisait des gosses et basta. Finalement, heureusement que Ji Young -ou plutôt Aya à l'époque- ne vivait pas là-dedans. Mais ça l'énervait à un point pas possible de ne pas avoir pu se faire respecter, après tout elle avait que 9 ans à ce moment et elle ne comptait pas en mettre une dans la tronche de son père pour s'imposer. Maintenant ça la démangeait un peu plus; encore plus au fur et à mesure que les années passaient et qu'elle cogitait.

Coup du sort, un jour, pouf ! Plus de Ji Young ! Comme quoi, les orphelinats c'était mal surveillé, à moins d'être tombée dans le trou des toilettes puisqu'elle avait dit y aller, mais elle n'est jamais revenue.

C'était trop idiot, comme ça, son père avait dit "ok j'te reprends" lorsqu'elle s'était pointée chez elle. J'ai l'impression d'être une bouteille de bière qu'on recycle... Ça se recycle ? Elle demandait ça à des gens qui ne faisait pas d'études et qui n'en avait jamais fait de leur vie en même temps. Le plus débile dans l'histoire c'était elle avec son espoir de pouvoir refaire sa vie comme si de rien ne s'était produit avant. Elle n'avait pas prévu dans tout ça la fin de sa liberté, de son libre arbitre et de l'amour parce que quand même, même les vieilles de l'orphelinat l'aimaient, un peu ses frères étaient préférés à elle, en faite, son père devait être vitrier parce que personne ne la voyait.

II. La reconstruction
Pour elle maintenant, ce n'était pas de la tarte de se refaire une vie. Surtout que son père et ses frères étaient des vrais conn.ards avec elle. Pour la petite histoire, elle était la plus jeune et tout ces messieurs faisaient partis d'un gang de trafiquant, un mignon petit gang familial. Mais comme elle était une nana, personne ne voulait d'elle. Bon, le rêve de Ji Young n'était pas non plus de trafiquer de la drogue, mais quitte à se faire accepter, elle aurait aimé qu'on la mette un peu au courant des affaires de la famille quoi, pour avoir un peu de matière pour parler à table de soir. Elle ne pouvait même pas faire les comptes, pourtant elle était la seule à savoir compter mais ils préféraient que ça soit fait par quelqu'un de confiance de l'extérieur. lol. Du coup, juste pour se faire passer pour un mec -avec des boobs mais on y voyait rien- elle était jusqu'à se couper court les cheveux mais que voulez-vous, n'importe quel âge, n'importe quelle coiffure elle était trop bonne pour être un homme. Du coup elle passait le plus clair de son temps dans son coin toute seule, à faire sa petite vie et à servir de bonne aux mâles, à se battre avec ses frères et à mener son enquête sur sa mère. Elle avait disparu, volatilisée, on ne savait où. Ji Young supposait qu'elle était allée pondre des gosses à d'autres personne, mais bon.

III. Les mutations
L'adolescence c'était vraiment un âge moche. Enfin non, pas vraiment, mais quand on était Ji Young, si. Elle en avait marre de rien faire de sa vie, on ne lui payait même pas une scolarisation. Elle ne faisait qu'attendre la mort et Dieu savait à quel point elle était loin. Alors elle se mit à traîner dans des rues sombres de Tokyo. Vous savez ces rues où on aimait pas rester longtemps sinon on nous proposait de la marijuana ou alors les plaisirs de la chair. Ji Young s'en fichait bien de ça, déjà elle était inconsciente du danger à partir du moment où son oncle lui avait appris à se battre, elle se savait capable de foutre des raclée à dix fois plus lourd qu'elle. Puis elle gardait toujours sur elle un couteau, elle était pas totalement folle.

On sait pas vraiment pourquoi elle, ça lui est tombée dessus comme ça, un jour elle s'est battue avec un mec et le lendemain on lui proposait de rendre des petits services à des mecs pas nets d'un gang. Elle leur avait d'abord demandé poliment d'aller se faire voir et quand tout aussi poliment elle s'est retrouvée le couteau sous la gorge, elle s'est dit que c'était mieux d'accepter l'offre, après tout c'était pas si mal que ça. Comme tout le monde se passait le mot dans ce pays, même pour des choses les plus banales elle s'est mise à aider les gens. La demoiselle était toujours à moitié dans l'illégalité parce que bon, aller chercher des médoc' pour des petits vieux c'était pas trop violant encore.

IV. La douleur
Ji Young fut intégrée un gang. Elle avait fait ses preuves sans vraiment sans rendre compte et de toute façon elle n'avait pas le choix. Un jour, avec eux, elle rencontrait son père qui dealait sur leur territoire. Déjà il fut choqué parce que normalement les filles n'étaient pas acceptées et aussi parce qu'elle fit comme si elle ne le connaissait pas, le regardant de haut. Il la menaça de lui en coller une à la maison. Je ne rentrerais pas. Vas te faire voir. Elle lui tourna les talons et venait de mettre toute seule à la porte comme une idiote. Elle préférait encore vivre dans la rue qu'avec lui. Ce qui se passait pour lui ensuite n'était plus ses affaires. Elle n'avait plus de famille mais si c'était ça une famille, alors elle n'en voulait pas. Qu'en avait-elle à faire, elle retrouverait bien sa mère, elle au moins l'aimerait, en théorie, du moins elle l'espérait et elle n'aurait pu besoin de cet imbécile et de ses frangins qui n'étaient même pas capable de se rebeller. Ca la faisait quand même ch.ier dans un sens et elle se sentait mal mais c'était trop tard pour revenir en arrière.

V. Les affections
D'abord elle a été hébergée par le big boss de son gang, c'était plutôt cool, elle aimait le pouvoir qu'elle pouvait avoir du coup surtout en lui faisant croire qu'elle était sa go' et puis elle avait un plumard où dormir. Mais ce qu'elle aimait moins c'est qu'il lui promettait monts et merveilles et derrière il allait voir d'autres nanas. Ce n'était pas de la jalousie, elle ne l'aimait pas plus que ça mais c'était de ne pas être respectée. Si elle avait su qu'en partant comme ça sans rien dire elle se serait retrouvée avec lui et ses potes sur le dos dans toute la ville, elle lui aurait laissé un petit mot sur le frigo genre "j'me casse ksos". Elle se retrouva à Kyoto dans sa fuite, chez une petite mamie gentille qui l'accueillit et l'aida dans ses recherches sur sa mère sans rien demander sur elle. Ji Young l'aimait beaucoup, jusqu'à ce qu'elle fasse un arrêt cardiaque. Promis c'était pas en voyant sa face dès le matin. Alors elle partit de nouveau, et un SDF eut la gentille de partager sa payasse avec elle le temps d'une semaine en hivers. Elle se les avait gelés et pour leur rapporter un peu d'argent à tout les deux elle avait dû vendre son corps quelques fois. Oui m'sieur. Comme le pauvre type avec qui elle vivait mourut de froid, elle se servit de l'argent pour lui faire des obsèques convenable et le reste pour prendre un avion pour la Corée du sud. Elle avait retrouvé sa mère. Elle avait vraiment une vie de m.erde, ceux à qui elle s'était attachée n'étaient plus de ce monde.

VI. L’autodestruction
Sans argent en poche, elle n'avait nul part où aller et tout ce qu'elle trouva à faire c'était faire du business dans une maison close. C'était beaucoup plus dur à trouver qu'au Japon à vrai dire et Ji Young ne savait que faire ça de sa vie. Non sérieux, elle n'avait trouvé que ça puis voilà. Mais elle se faisait du mal toute seule sans se respecter et ça la rendait de plus en plus mal. Elle se détestait mais elle arrivait sans savoir quoi faire d'autre, sans études réelles, sans rien. Ji Young se mit à se mutiler sans rien arranger et elle se fit virer; Elle était plus qu'une âme sans vie à se tuer dans la rue, traversant les routes sans se rendre compte de rien, cherchant à se faire du mal et en finir au plus vite d'une certaine manière.

VII. Les crises
Ji Young buvait à présent. Elle était devenue violente et à même pas 20 ans c'était la pire période de sa vie. Son corps était marqué de blessure, chaque mouvement lui était douloureux et elle se laissait mourir. Et lorsque l'argent manqua définitivement, elle était encore plus mal de ne plus avoir sa drogue qu'était l'alcool. Un jour elle se laissa mourir sur le trottoir sans que personne n'y fit attention et elle se laissa s'éteindre sans lutter.

VIII. Les passions
Ji Young se réveilla, au début elle pensa au paradis mais à mon avis Dieu n'avait pas une fucking voiture hors de prix. Bon, la voiture elle ne la vie qu'après. Au début elle ouvrit les yeux dans une superbe chambre blanche à en avoir mal aux yeux, sur un lit imprimé léopard. Un mec super riche avait ramassé la clocharde qu'elle était et l'avait ramené chez lui alors qu'elle-même se croyait morte. Peut-être que lui aussi et qu'il avait des trips nécrophiles. En tout cas, durant quelques jours il s'occupa d'elle en la logeant, la nourrissant et l'habillant -enfin il a fourni le nécessaire, sinon tout ça elle le faisait seule-. Avec la fameuse voiture elle se découvrit une passion pour la mécanique, et un peu plus tard elle s'intéressa à la musique. Elle se sentait soudainement revivre et elle commençait à voir clair dans sa vie, à avoir des envies, des buts. Puis elle entendit parler de l'université de Yonsei et là c'était le déclic. Elle voulait reprendre les études et avoir enfin une vraie vie. Mais manque de chance, elle n'avait pas l'argent qui allait avec. Cette fois encore, elle quitta la personne qui l'avait aidé, pas parce qu'il décéda mais parce qu'elle lui vola quelques objets de valeurs histoire de les revendre et d'avoir assez d'argent pour aller à l'université. Elle mordait en quelque sorte la main qui l'avait nourri. C'était une sauvage, que voulez-vous.