CITATION × Kyung Soo est né dans une bonne famille. Une famille heureuse ? Cela dépend malheureusement de ce que l'on entend par "heureux". Quand on est le petit fils du CEO de Samsung, il était évident qu'on ne risque pas de manquer quoi que ce soit. Mais on comprend aussi très tôt que l'on ne jouira pas des mêmes droits et les mêmes choix que les autres. Le futur de Kyung Soo avait été choisi par son père et à aucun moment de sa brève existence, il n'eut son mot à dire. Ses géniteurs avaient voulu de faire de lui une élite. Un diamant qu'ils allaient polir et polir, jusqu'à lui donner une forme parfaite. Il devait devenir le bijou de la famille pour qu'il puisse obtenir les faveurs du Patriarche pour, un jour, reprendre les rênes de la société au capital infini. Et c'est là, la difficulté de vivre dans une telle famille. Parce que c'en n'est pas vraiment une; Dès son plus jeune âge, "KS" fut mis en compétition avec ses cousins et cousines : Les repas de famille se transformaient en arène où les enfants étaient comparés sur leurs faits et leurs gestes. Il devait être meilleur qu'eux en tout ; ce qu'ils savaient faire, il devait le faire aussi. Piano, violon, judo, taekwondo, anglais, français, japonais, tennis, golf. L'enfance et l'adolescence de Kyung Soo fut donc une accumulation folle de connaissance et une succession de cours particuliers avec des professeurs sévères.
Comme vous vous en doutez peut-être, tout ne fut pas noir durant ces quinze premières années. Et la lumière vint de la grand mère paternelle, celle qui pouvait voir en lui l'enfant puis l'adolescent qu'il était, plus que cet objet de désir qui allait permettre aux adultes d'arriver à leurs fins. Quand il était avec elle, il pouvait faire ce qu'il souhaitait, dire ce qu'il voulait. Mais il ne souhaitait qu'une chose ; La paix. Sans la présence de cette personne, Kyung Soo serait peut-être devenu une simple coquille vide à qui l'ont a greffé une personnalité et des hobbies. Et qui ne serait jamais rien de plus qu'un tableau, créé, dessiné et vendu par ses géniteurs.
Le petit-fils du CEO de Samsung prit sa première décision le jour de ses quinze ans. A table et devant toute la famille, il clama haut et fort qu'il souhaitait vivre quelques années à l'étranger, jugeant que ça l'aiderait à grandir. Ses parents, réticents - et craignant perdre le contrôle sur leur progéniture - acceptèrent finalement lorsque le patriarche lui donna son approbation. Kyung partit donc à Londres, seul. Au pays de Shakespeare, ses vivres coupés - seuls son loyer et ses frais scolaires furent pris en charge par sa famille -, Soo dû apprendre à se débrouiller et à développer une vraie personnalité. Il se trouva un travail, fit des rencontres, se découvrit de vrais hobbies et s'aperçut que, rien de tout ce qu'il avait appris, ne lui était inutile. Mais même dans des écoles huppés, le racisme existe. Victime d'une agression maquillée en accident, Kyung Soo dévala des escaliers et se retrouva à l'hôpital. Touché à la tête, il développa une prosopagnosie acquise, le rendant incapable de reconnaître les autres. Et en perdant la faculté à identifier les visages, il perdit en plus la possibilité de faire confiance en qui que ce soit. Comment savoir s'il ne se moquait pas de vous, s'il ne vous regardait pas de haut ou s'il était tout simplement sincère ?
Cela dura jusqu'à son départ de Londres. Kyung Soo fit son service militaire dès son retour en Corée. Là bas, en pataugeant dans la boue et en vivant la misère et la souffrance aux côtés d'autres personnes, il apprit à nouveau à faire confiance. Il développa durant cette période des moyens pour reconnaître les gens, en s'aidant de leurs voix, de leurs allures et démarches, etc. Il reprit ses études à la fin de celle-ci, en rejoignant l'université qu'avait choisit ses parents. Il refusa cependant de rejoindre le dortoir qu'on cherchait à lui attribuer - celui affilié à Samsung, tiens -, s'attirant ainsi l'ire de ses géniteurs... Même si ses bonnes relations avec son grand-père calmèrent un peu les débats. Aujourd'hui étudiant - en retard, puisqu'il a choisit de faire son service militaire aussitôt que possible -, il travaille en parallèle au sein de Samsung, en tant que manager d'une équipe marketing. Son but ? Gravir les échelons par lui-même, plutôt que grâce à son nom.