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Le rendez-vous de tous les dangers
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Re: Le rendez-vous de tous les dangers | Lun 23 Nov - 0:14 Citer EditerSupprimer
Une vague d'émotions différentes me submergeait alors que nous laissions nos corps exécuter cette danse imposée que chaque couple essayât de faire sans erreur qui pourrait leur valoir une horde de remarques désobligeantes dans la foule. De mon côté, j'étais bien trop perdue pour réfléchir aux conséquences qu'entraîneraient un faux pas sur cette chanson. Ce qui se passait était bien trop irréel, hors du temps, comme si je revivais une souvenirs vieux de plusieurs années. Un souvenir heureux qui a plus tard viré au cauchemar. Seulement, l'écho de cette soirée avec celle de mes seize ans était plutôt positif. Elle me remettait en mémoire des images de bonheur et d'amour, car ce fut réellement un coup de foudre qui foudroya mon coeur ce soir-là. J'avais toujours eu tendance à laisser l'amour dans un coin, à ne pas réellement y croire, ayant l'habitude d'entendre ma mère dire que l'amour n'était pas la meilleure conseillère, elle m'avait déjà prévenu très tôt que mon mariage serait arrangé, donc pas besoin de s'encombrer de ce sentiment futile et douloureux. Pourtant, je découvris avec In Ha à quel point ce sentiment pouvait être agréable. Soudain, je me sentis tourner. Que faisait-il? Je ne pus retenir un sourire qui prit automatiquement place sur mes lèvres. Etait-ce le signe qu'il se souvenait de notre première rencontre? En croisant son regard à ce moment-là, j'en avais la certitude. Je sentais que mon coeur en était heureux, je ne savais pas pourquoi. Ca me faisait plaisir. Je pense que n'importe qui serait heureux de savoir que des moments importants et partagés n'avaient pas été aussi facilement oubliés par les autres personnes avec qui l'on avait vécu ses merveilleuses choses. En cet instant, on devait sûrement nous regarder bizarrement, ne collant plus au modèle parfait des autres danseurs, mais je devais bien avouer que je m'en fichais royalement. Ca faisait du bien, d'une certaine manière, de revivre tout ça. Une époque d'insouciance bien oublier maintenant. La musique finit par en arriver à ses dernières notes, bientôt l'heure pour nous d'à nouveau revenir à cette dure réalité qui avait tout au long de notre histoire eu la douloureuse idée de toujours nous rattraper, quoi que l'on fasse. Un dernier mouvement, un dernier regard, dernières secondes partager à resté loin de tout. Et trop vite ce fut terminé.
Rapidement après notre petite danse, nos parents vinrent nous trouver. Je glissais simplement à ma mère que mon cavalier avait eu un problème et que je lui expliquerais plus tard. En attendant, les compliments fusaient, en un pour l'intervention héroïque du jeune homme, et en deux sur le fait que nous étions bien assorties. C'est vrai que je l'avais toujours cru aussi, avant ce qui avait précipité notre fin biensur. Mais je suppose que d'une certaine manière, cela rassurait nos parents et les confortait dans leur choix. On venait sûrement de faire leur bonheur pour la soirée. Notre rôle était donc terminé pas vrai? ... Ah non, je me trompais. Le père d'In Ha insistait pour qu'il me fasse visiter les lieux. Je ne dis rien me contentant d'acquiescer même si je connaissais déjà plus ou moins le domaine sur lequel nous nou trouvions. Je ne crachais pas du tout sur un opportunité de m'enfuir de là, et je crois que l'héritié des Yoon avait eu la même idée vu le regard qu'il me lançait. C'est ainsi que nous allions tous les deux plus loin, au niveau du buffet premièrement. Une coupe de champagne trouva vite refuge entre mes mains. In Ha quant à lui me fit remarquer qu'i voulait sortir, aller prendre l'air. Il me proposait même de le suivre, ce qui me surprit légèrement. Dans un premier temps, je le laissai partir sans rien dire. Puis je réfléchis et me dis que l'occasion était trop belle de sortir un peu de cet enfer, même si ce devait être en compagnie de celui que je détestais depuis des années, malgré que les évènements de ce soir allégeait un peu mon coeur à ce niveau-là. Sans attendre plus longtemps, je bus mon verre d'une traite, car j'aurais sûrement besoin d'un remontant, et me dirigeai vers la grande baie vitrée. Celle-ci était restée entrouverte, je passais donc discrètement et la referma derrière moi, au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée de se rajouter à nos cercles et rompre le calme qui régnait en ces lieux pourtant si proches de la fête qui se déroulait à l'intérieur. Fermant les yeux une seconde, je laissais l'air envahir mes poumons. Je me sentais bien mieux maintenant. Ouvrant les yeux de nouveau, je contemplais un instant In Ha qui se trouvait dos à moi, entrain d'admirer le paysage. Je m'approchais de lui, le rejoignant rapidement et admira à mon tour la vue. « C'est plus beau que dans mes souvenirs. » Eh oui, la dernière fois il n'y avait pas la piscine, et d'autres choses qui avaient dû être rajoutées au fil des années. Posant doucement mes mains sur le rebord, j'observais finalement mon voisin qui contemplait toujours les alentours. « Je tenais encore à te remercier, pour ce que tu as fait. Mon cavalier à eu, la malchance de tomber malade au mauvais moment. Tu as sûrement sauvé ma mère d'une crise de panique aigüe. » C'était bizarre, très bizarre. je pensais que je le détesterais plus que ça. Pourtant, en le regardant, cette haine que j'avais en moins avait tendance à s'amenuiser, peut-être était-ce dû à l'environnement, à la quantité de souvenirs que cela amenait.
Finalement, maintenant qu'on y était j'avais envie de bouger, de profiter de ce moment qui nous était donné. Je descendis les marches de pierres qui se trouvaient à notre droite pour rejoindre le grand carré d'herbe qui se trouvait plus bas, non loin de la piscine. Marchant sur les aller paver, je délaissais ensuite mes chaussures pour marcher ensuite sur la pelouse. Rien que ce geste me fit me sentir libre à nouveau, il en fallait peu à un prisonnier pour sentir le vent de la liberté venir lui caresser le visage, comme ce que je vivais à l'heure actuelle. Marchant tranquillement, m'enfonçant un peu plus loin dans un endroit plus dégagé, je pouvais sentir la présence d'In Ha non loin de moi. Puis, je m'arrêtais soudainement, c'était ici, je m'en rappelais parfaitement. Un léger soupire franchit la barrière de mes lèvres alors que je relevais un peu ma robe avant de m'asseoir par terre et de regarder vers le ciel. « Il y a beaucoup d'étoiles ce soir, tu ne trouves pas? » Une conversation qui pouvait sembler la plus banale du monde était en réalité très lourde de sens.
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Le rendez-vous de tous les dangers
Live as if you were to die tomorrow. Learn as if you were to live forever.
Une vague d'émotions différentes me submergeait alors que nous laissions nos corps exécuter cette danse imposée que chaque couple essayât de faire sans erreur qui pourrait leur valoir une horde de remarques désobligeantes dans la foule. De mon côté, j'étais bien trop perdue pour réfléchir aux conséquences qu'entraîneraient un faux pas sur cette chanson. Ce qui se passait était bien trop irréel, hors du temps, comme si je revivais une souvenirs vieux de plusieurs années. Un souvenir heureux qui a plus tard viré au cauchemar. Seulement, l'écho de cette soirée avec celle de mes seize ans était plutôt positif. Elle me remettait en mémoire des images de bonheur et d'amour, car ce fut réellement un coup de foudre qui foudroya mon coeur ce soir-là. J'avais toujours eu tendance à laisser l'amour dans un coin, à ne pas réellement y croire, ayant l'habitude d'entendre ma mère dire que l'amour n'était pas la meilleure conseillère, elle m'avait déjà prévenu très tôt que mon mariage serait arrangé, donc pas besoin de s'encombrer de ce sentiment futile et douloureux. Pourtant, je découvris avec In Ha à quel point ce sentiment pouvait être agréable. Soudain, je me sentis tourner. Que faisait-il? Je ne pus retenir un sourire qui prit automatiquement place sur mes lèvres. Etait-ce le signe qu'il se souvenait de notre première rencontre? En croisant son regard à ce moment-là, j'en avais la certitude. Je sentais que mon coeur en était heureux, je ne savais pas pourquoi. Ca me faisait plaisir. Je pense que n'importe qui serait heureux de savoir que des moments importants et partagés n'avaient pas été aussi facilement oubliés par les autres personnes avec qui l'on avait vécu ses merveilleuses choses. En cet instant, on devait sûrement nous regarder bizarrement, ne collant plus au modèle parfait des autres danseurs, mais je devais bien avouer que je m'en fichais royalement. Ca faisait du bien, d'une certaine manière, de revivre tout ça. Une époque d'insouciance bien oublier maintenant. La musique finit par en arriver à ses dernières notes, bientôt l'heure pour nous d'à nouveau revenir à cette dure réalité qui avait tout au long de notre histoire eu la douloureuse idée de toujours nous rattraper, quoi que l'on fasse. Un dernier mouvement, un dernier regard, dernières secondes partager à resté loin de tout. Et trop vite ce fut terminé.
Rapidement après notre petite danse, nos parents vinrent nous trouver. Je glissais simplement à ma mère que mon cavalier avait eu un problème et que je lui expliquerais plus tard. En attendant, les compliments fusaient, en un pour l'intervention héroïque du jeune homme, et en deux sur le fait que nous étions bien assorties. C'est vrai que je l'avais toujours cru aussi, avant ce qui avait précipité notre fin biensur. Mais je suppose que d'une certaine manière, cela rassurait nos parents et les confortait dans leur choix. On venait sûrement de faire leur bonheur pour la soirée. Notre rôle était donc terminé pas vrai? ... Ah non, je me trompais. Le père d'In Ha insistait pour qu'il me fasse visiter les lieux. Je ne dis rien me contentant d'acquiescer même si je connaissais déjà plus ou moins le domaine sur lequel nous nou trouvions. Je ne crachais pas du tout sur un opportunité de m'enfuir de là, et je crois que l'héritié des Yoon avait eu la même idée vu le regard qu'il me lançait. C'est ainsi que nous allions tous les deux plus loin, au niveau du buffet premièrement. Une coupe de champagne trouva vite refuge entre mes mains. In Ha quant à lui me fit remarquer qu'i voulait sortir, aller prendre l'air. Il me proposait même de le suivre, ce qui me surprit légèrement. Dans un premier temps, je le laissai partir sans rien dire. Puis je réfléchis et me dis que l'occasion était trop belle de sortir un peu de cet enfer, même si ce devait être en compagnie de celui que je détestais depuis des années, malgré que les évènements de ce soir allégeait un peu mon coeur à ce niveau-là. Sans attendre plus longtemps, je bus mon verre d'une traite, car j'aurais sûrement besoin d'un remontant, et me dirigeai vers la grande baie vitrée. Celle-ci était restée entrouverte, je passais donc discrètement et la referma derrière moi, au cas où quelqu'un aurait la mauvaise idée de se rajouter à nos cercles et rompre le calme qui régnait en ces lieux pourtant si proches de la fête qui se déroulait à l'intérieur. Fermant les yeux une seconde, je laissais l'air envahir mes poumons. Je me sentais bien mieux maintenant. Ouvrant les yeux de nouveau, je contemplais un instant In Ha qui se trouvait dos à moi, entrain d'admirer le paysage. Je m'approchais de lui, le rejoignant rapidement et admira à mon tour la vue. « C'est plus beau que dans mes souvenirs. » Eh oui, la dernière fois il n'y avait pas la piscine, et d'autres choses qui avaient dû être rajoutées au fil des années. Posant doucement mes mains sur le rebord, j'observais finalement mon voisin qui contemplait toujours les alentours. « Je tenais encore à te remercier, pour ce que tu as fait. Mon cavalier à eu, la malchance de tomber malade au mauvais moment. Tu as sûrement sauvé ma mère d'une crise de panique aigüe. » C'était bizarre, très bizarre. je pensais que je le détesterais plus que ça. Pourtant, en le regardant, cette haine que j'avais en moins avait tendance à s'amenuiser, peut-être était-ce dû à l'environnement, à la quantité de souvenirs que cela amenait.
Finalement, maintenant qu'on y était j'avais envie de bouger, de profiter de ce moment qui nous était donné. Je descendis les marches de pierres qui se trouvaient à notre droite pour rejoindre le grand carré d'herbe qui se trouvait plus bas, non loin de la piscine. Marchant sur les aller paver, je délaissais ensuite mes chaussures pour marcher ensuite sur la pelouse. Rien que ce geste me fit me sentir libre à nouveau, il en fallait peu à un prisonnier pour sentir le vent de la liberté venir lui caresser le visage, comme ce que je vivais à l'heure actuelle. Marchant tranquillement, m'enfonçant un peu plus loin dans un endroit plus dégagé, je pouvais sentir la présence d'In Ha non loin de moi. Puis, je m'arrêtais soudainement, c'était ici, je m'en rappelais parfaitement. Un léger soupire franchit la barrière de mes lèvres alors que je relevais un peu ma robe avant de m'asseoir par terre et de regarder vers le ciel. « Il y a beaucoup d'étoiles ce soir, tu ne trouves pas? » Une conversation qui pouvait sembler la plus banale du monde était en réalité très lourde de sens.
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Re: Le rendez-vous de tous les dangers | Jeu 26 Nov - 21:42 Citer EditerSupprimer
Le rendez-vous de tous les dangers
Ae Rin & In Ha
C'était la pleine lune, elle éclairait l'ensemble de la propriété de sa blancheur et de son éclat. Je levais mon regard vers le ciel, en détaillant avec fascination la noirceur étoilée. Ces petites tâches brillantes formant des esquisses dans la nuit, des dessins inconnus appelés constellation. Je me mettais en quête de la grande ourse, alors que j'entendais quelqu'un pousser la porte de la baie vitrée. Ma main caressait doucement le verre qu'elle tenait, avant de lentement le porter à mes lèvres, sans vraiment faire attention à qui venait de rentrer. Un peu comme si je me doutais inconsciemment qu'elle m'avait suivi. Il semblerait que nous étions les seuls à vouloir s'éclipser de l'intérieur oppressant, pour nous évader dans le silence qu'offrait secrètement les lieux. Ici, et rien qu'ici. Je lâchais un soupir, toujours appuyé sur le rebord. J'entendais des pas me rejoindre. « C'est plus beau que dans mes souvenirs. » Je jetais un coup d'oeil à son profil qui observait à son tour la verdure environnante. « D'habitude, c'est dans nos souvenirs que les choses nous paraissent les plus belles que dans la réalité. Tant mieux si ce n'est pas le cas. » C'était vrai, plus on était jeune, plus on avait tendance à embellir la réalité. On gardait ses idées, ses images en tête, et puis quand on les revivait en devenant adulte, tout nous paraissait parfois bien dérisoire. Je préférais sa façon de voir, et j'étais d'accord, les propriétaires avaient su prendre soin des extérieurs, qui étaient particulièrement bien entretenus. J'admirais la piscine au loin, à moitié couverte par un abri en verre, me demandant si elle n'était pas chauffée, alors que Ae Rin reprit la parole. « Je tenais encore à te remercier, pour ce que tu as fait. Mon cavalier a eu la malchance de tomber malade au mauvais moment. Tu as sûrement sauvé ma mère d'une crise de panique aigüe. » Je lâchais un léger rire. « Heureusement qu'elle ne mangeait rien, sinon elle se serait étouffée avec un petit four ! » Je n'en doutais pas même, elle et son obsession pour l'éducation parfaite de sa fille. « Je rigole hein, je ne lui souhaite pas ça tout de même ! » rajoutais-je, en levant une main en l'air en guise d'excuses. Je lui donnais même pas cinq minutes pour venir chercher sa fille pour s'assurer que tout aille bien. J'étais même étonné qu'elle ne soit pas déjà là, les yeux scotchés contre la vitre... Soudainement mal à l'aise, je me retournais... Non ! Elle n'était pas là ouf ! Je fermais les yeux, soulagé. « Et puis, je n'allais pas te laisser seule comme ça. Pour être honnête, mes pieds voulaient danser et ils ont bougé tout seuls ! » Un sourire, une nouvelle gorgée, les bulles piquants doucement ma gorge. Ahh on était bien là...
Ae Rin s'éclipsait, empruntant un escalier tout en pierres pour rejoindre un chemin orné de pavés, menant à la piscine à quelques mètres. Je penchais ma tête sur le côté, admirant la silhouette élancée de la jeune femme de dos, sa robe blanche traînant élégamment sur le sol. Finalement, j'avais envie de la rejoindre, je marchais dans ses pas, avec lenteur, on avait tout notre temps. Nonchalant, j'avançais le nez en l'air, tournoyant un peu sur moi-même pour observer les détails du jardin, avant de reporter mon attention sur la coréenne qui retirait ses talons hauts pour goûter à la fraîcheur de l'herbe. On aurait dit une nymphe au loin, la lune rendant plus éclatante la blancheur de sa robe. Belle, très belle même. Je continuais à la suivre machinalement, comme une ombre sombre attirée par sa clarté. Et puis, tout à coup, elle s'arrêtait sans raison, avant de s'asseoir sur la pelouse. Je regardais autour de moi, des flashs me revenaient en tête, deux corps allongés sur le dos, leurs esprits pleins d'insouciance, leurs épaules se frôlant innocemment. « Il y a beaucoup d'étoiles ce soir, tu ne trouves pas ? » J'haussais le menton d'un mouvement de tête. « Oui, c'est vrai, le ciel est dégagé ce soir. » Debout derrière elle, j'ôtais en silence la veste de smoking de mes épaules. Je me penchais vers elle, la déposant sur les siennes, bien dénudées. « Tiens, ne prends pas froid. » ça serait ma faute après, puisque je l'avais incité à me suivre. Finalement, je m'asseyais à côté d'elle, laissant un soupir m'échapper alors que je levais mon visage vers le ciel. « Alors... Comment était ta vie aux Etats-Unis ? » lançais-je simplement, curieux. « Dans quelle ville vous vous étiez installé d'ailleurs ? Puisque je n'ai pas eu de nouvelles depuis toutes ses années, je me demandais ce que tu devenais là-bas. » enchaînais-je, disant toujours facilement mes vraies pensées sans m'en rendre compte. Une légère pique, douce, mélancolique, mais une pique tout de même. Et encore, la rancune s'était atténuée depuis le temps, mais le vide qu'elle avait laissé du jour au lendemain ne m'avait pas laissé indifférent à l'époque. C'était si loin, et pourtant, je le sentais encore, mon cœur idiot d'adolescent crier à l'abandon...
Ae Rin s'éclipsait, empruntant un escalier tout en pierres pour rejoindre un chemin orné de pavés, menant à la piscine à quelques mètres. Je penchais ma tête sur le côté, admirant la silhouette élancée de la jeune femme de dos, sa robe blanche traînant élégamment sur le sol. Finalement, j'avais envie de la rejoindre, je marchais dans ses pas, avec lenteur, on avait tout notre temps. Nonchalant, j'avançais le nez en l'air, tournoyant un peu sur moi-même pour observer les détails du jardin, avant de reporter mon attention sur la coréenne qui retirait ses talons hauts pour goûter à la fraîcheur de l'herbe. On aurait dit une nymphe au loin, la lune rendant plus éclatante la blancheur de sa robe. Belle, très belle même. Je continuais à la suivre machinalement, comme une ombre sombre attirée par sa clarté. Et puis, tout à coup, elle s'arrêtait sans raison, avant de s'asseoir sur la pelouse. Je regardais autour de moi, des flashs me revenaient en tête, deux corps allongés sur le dos, leurs esprits pleins d'insouciance, leurs épaules se frôlant innocemment. « Il y a beaucoup d'étoiles ce soir, tu ne trouves pas ? » J'haussais le menton d'un mouvement de tête. « Oui, c'est vrai, le ciel est dégagé ce soir. » Debout derrière elle, j'ôtais en silence la veste de smoking de mes épaules. Je me penchais vers elle, la déposant sur les siennes, bien dénudées. « Tiens, ne prends pas froid. » ça serait ma faute après, puisque je l'avais incité à me suivre. Finalement, je m'asseyais à côté d'elle, laissant un soupir m'échapper alors que je levais mon visage vers le ciel. « Alors... Comment était ta vie aux Etats-Unis ? » lançais-je simplement, curieux. « Dans quelle ville vous vous étiez installé d'ailleurs ? Puisque je n'ai pas eu de nouvelles depuis toutes ses années, je me demandais ce que tu devenais là-bas. » enchaînais-je, disant toujours facilement mes vraies pensées sans m'en rendre compte. Une légère pique, douce, mélancolique, mais une pique tout de même. Et encore, la rancune s'était atténuée depuis le temps, mais le vide qu'elle avait laissé du jour au lendemain ne m'avait pas laissé indifférent à l'époque. C'était si loin, et pourtant, je le sentais encore, mon cœur idiot d'adolescent crier à l'abandon...
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Le rendez-vous de tous les dangers | Mer 23 Déc - 22:30 Citer EditerSupprimer
Je le sentais à nouveau en moi, ce sentiment bien trop familier qui me ramenait bien des années en arrière à une époque où tout allait bien et où rien n'aurait dû changer. Malheureusement, ce ne sont là que de vaine rêveries émis par une enfant au coeur trop pure et innocent pour penser aux ténèbres qui allaient bientôt s'abbattrent dans sa vie. Les choses changent à une vitesse effrayante, sans qu'on ne voie quoi que ce soit arrivé, sans que l'on ai rien demandé, et dans une majorité de cas ce n'est pas pour le mieux. Dans mon cas, je me serais volontié passé de tout ces bouleversements qui avaient chamboulé mon coeur comme jamais. La trahison, les départs.. On se serait cru dans un de ses dramas que j'avais pour habitude de regarder, sauf que dans les films ses situations finissent toujours par s'éclaircir et devenir meilleur pour un happy ending qu'on attend toujours avec impatience. Sauf qu'ici, on était dans la réalité, et les happy ending étaient bien plus rare. Pour être honnête, je l'attends encore, mais ça fait un moment que j'ai lâché prise sur ce que je voudrais que ma vie devienne, me laissant porter par le flot des désirs de ma mère. Je n'avais pas encore trouvé de raisons de me battre, je ne demanderais pas mieux pourtant, mais mon coeur avait été brisé et j'avais fini par prendre confiance en ce que ma mère me disait si souvent. Si elle ne s'était pas trompée pour ça elle devait avoir raison pour un tas d'autres choses. Du moins, c'est ce que j'ai pensé à ce moment-là, mais j'ai perdu ma flamme aujourd'hui, je n'ai plus la force de me battre. Cependant, la situation avait pas mal changé, et me retrouver en face de celui qui m'avais fait tant de mal éveillait à nouveau mes sens que j'avais cru envoler. A croire que jusqu'au bout, il était le seul à pouvoir éveiller en moi ce sentiment si particulier que je ne saurais décrire. Malgré tout, je sentais une rage bouillir en moi, une colère contre lui et moi surtout pour ressentir ça après ce qu'il avait osé me faire.
Assise là, sur l'herbe rendu fraîche par cette nuit étoilée, je serrais un peu plus contre moi la veste qu'In Ha avait gentiment mise sur mes épaules. Je me demandais si on allait longtemps tourner autour du pot comme ça. Cette situation était des plus étrange. Après tout, il m'avais impunément trompé, il ne pouvait donc pas agir avec tant de nonchalence en face de moi, même après toutes ses années. Quant à moi, j'avais trop enfoui ma haine envers lui, mais je sentais qu'elle revenait au galop, sûrement parce qu'il se mit à me parler de mon départ, me posant des questions, mais je sentais bien la reproche à peine voilée. Un léger pincement au coeur se fit sentir dans ma poitrine. Je me mordis la lèvre inférieure, essayant tant bien que mal de ne pas exploser soudainement, mais je n'étais pas sûr de moi sur ce coup-là je dois bien l'avouer. Alors, avec autant de diplomatie et de maitrise de moi-même que j'ai pu, je me décidais à répondre à ses questions en ignorant volontairement sa pique. « Je me suis installée à Los Angeles, c'était vraiment... Libérateur. Les Américains sont vraiment différents des gens ici, la vie est tout autre. Mais mon pays me manquait quand même parfois. » J'ai fait du mieux que j'ai pu mais je crois que je ne vais pas tenir très longtemps...
Ah ben voilà, trop tard, j'ai déjà ce sourire qui s'affiche. Vous savez, ce sourire lourd de sens, qui respire l'ironie, celui qui était complètement approprié au vu de la situation actuel. Je tournais mon regard vers lui soudainement, je ne pouvais plus tenir face à cette situation bien trop dérangeante, les reproches me démangent, je le sens au plus profond de moi. « Franchement, il va falloir que tu m'expliques à quel jeu tu es entrain de jouer là, In Ha. Faire semblant de t'intéresser à ma vie passe encore, mais en plus essuyer un reproche sur le fait que je ne t'ai pas donné de nouvelles... Sérieusement t'as vraiment cru que j'allais t'en donner après ce qui s'est passé? » Et voilà c'est sortit. Il éveille clairement en moi un tas d'émotions, malheureusement en cette soirée ce n'était pas les meilleures, et le temps semblait avoir tourné aux règlements de comptes. Il était temps que ça sorte de toute façon.
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Je le sentais à nouveau en moi, ce sentiment bien trop familier qui me ramenait bien des années en arrière à une époque où tout allait bien et où rien n'aurait dû changer. Malheureusement, ce ne sont là que de vaine rêveries émis par une enfant au coeur trop pure et innocent pour penser aux ténèbres qui allaient bientôt s'abbattrent dans sa vie. Les choses changent à une vitesse effrayante, sans qu'on ne voie quoi que ce soit arrivé, sans que l'on ai rien demandé, et dans une majorité de cas ce n'est pas pour le mieux. Dans mon cas, je me serais volontié passé de tout ces bouleversements qui avaient chamboulé mon coeur comme jamais. La trahison, les départs.. On se serait cru dans un de ses dramas que j'avais pour habitude de regarder, sauf que dans les films ses situations finissent toujours par s'éclaircir et devenir meilleur pour un happy ending qu'on attend toujours avec impatience. Sauf qu'ici, on était dans la réalité, et les happy ending étaient bien plus rare. Pour être honnête, je l'attends encore, mais ça fait un moment que j'ai lâché prise sur ce que je voudrais que ma vie devienne, me laissant porter par le flot des désirs de ma mère. Je n'avais pas encore trouvé de raisons de me battre, je ne demanderais pas mieux pourtant, mais mon coeur avait été brisé et j'avais fini par prendre confiance en ce que ma mère me disait si souvent. Si elle ne s'était pas trompée pour ça elle devait avoir raison pour un tas d'autres choses. Du moins, c'est ce que j'ai pensé à ce moment-là, mais j'ai perdu ma flamme aujourd'hui, je n'ai plus la force de me battre. Cependant, la situation avait pas mal changé, et me retrouver en face de celui qui m'avais fait tant de mal éveillait à nouveau mes sens que j'avais cru envoler. A croire que jusqu'au bout, il était le seul à pouvoir éveiller en moi ce sentiment si particulier que je ne saurais décrire. Malgré tout, je sentais une rage bouillir en moi, une colère contre lui et moi surtout pour ressentir ça après ce qu'il avait osé me faire.
Assise là, sur l'herbe rendu fraîche par cette nuit étoilée, je serrais un peu plus contre moi la veste qu'In Ha avait gentiment mise sur mes épaules. Je me demandais si on allait longtemps tourner autour du pot comme ça. Cette situation était des plus étrange. Après tout, il m'avais impunément trompé, il ne pouvait donc pas agir avec tant de nonchalence en face de moi, même après toutes ses années. Quant à moi, j'avais trop enfoui ma haine envers lui, mais je sentais qu'elle revenait au galop, sûrement parce qu'il se mit à me parler de mon départ, me posant des questions, mais je sentais bien la reproche à peine voilée. Un léger pincement au coeur se fit sentir dans ma poitrine. Je me mordis la lèvre inférieure, essayant tant bien que mal de ne pas exploser soudainement, mais je n'étais pas sûr de moi sur ce coup-là je dois bien l'avouer. Alors, avec autant de diplomatie et de maitrise de moi-même que j'ai pu, je me décidais à répondre à ses questions en ignorant volontairement sa pique. « Je me suis installée à Los Angeles, c'était vraiment... Libérateur. Les Américains sont vraiment différents des gens ici, la vie est tout autre. Mais mon pays me manquait quand même parfois. » J'ai fait du mieux que j'ai pu mais je crois que je ne vais pas tenir très longtemps...
Ah ben voilà, trop tard, j'ai déjà ce sourire qui s'affiche. Vous savez, ce sourire lourd de sens, qui respire l'ironie, celui qui était complètement approprié au vu de la situation actuel. Je tournais mon regard vers lui soudainement, je ne pouvais plus tenir face à cette situation bien trop dérangeante, les reproches me démangent, je le sens au plus profond de moi. « Franchement, il va falloir que tu m'expliques à quel jeu tu es entrain de jouer là, In Ha. Faire semblant de t'intéresser à ma vie passe encore, mais en plus essuyer un reproche sur le fait que je ne t'ai pas donné de nouvelles... Sérieusement t'as vraiment cru que j'allais t'en donner après ce qui s'est passé? » Et voilà c'est sortit. Il éveille clairement en moi un tas d'émotions, malheureusement en cette soirée ce n'était pas les meilleures, et le temps semblait avoir tourné aux règlements de comptes. Il était temps que ça sorte de toute façon.
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Re: Le rendez-vous de tous les dangers | Jeu 24 Déc - 23:53 Citer EditerSupprimer
Le rendez-vous de tous les dangers
Ae Rin & In Ha
Le passé, c’était le passé. Il fallait apprendre à tirer un trait sur lui pour évoluer et avancer dans sa vie future. Mais on était pas dans un film où les vies des gens étaient irréalistement splendides. Les événements lourds et difficiles faisaient partis de notre enfance, de notre adolescence et du reste de notre vie, et l’on devait apprendre à vivre avec. Avec ce poids des souvenirs et des sentiments. Qu’ils soient bons ou mauvais, ils étaient toujours là et perduraient, quoique l’on puisse y faire. On ne pouvait pas les effacer totalement, juste les atténuer, ou les changer, en mieux ou en mal. C’était dur, certains en gardaient des traumatismes, j’en étais un bel exemple, à croire que mon esprit était faible en tout point et avait bien dû mal à se reconstruire. Mais on devait continuer, s’en imprégner et se forger à partir de tout cela, de tout ce que nous avons pu expérimenter au cours des années. Ae Rin faisait parti de ses expériences agréables de la vie d’adolescent, un de mes premiers émois, mignon et léger. Quand je la regardais aujourd’hui, je me disais qu’elle était toujours aussi belle, et que mes goûts en matière de femmes avaient beau avoir évolués, elles faisaient toujours partie de celles qui avaient ce petit quelque chose en plus qui m’intéressait. Au cours des premières secondes où je l’avais revu, j’avouais que j’avais ressenti la rancune m’envahir, vexé, brisé. Et puis, peut-être, plus tard, et même maintenant, j’avais eu un peu plus de temps pour réfléchir, j’avais imaginé de nombreuses hypothèses sur sa fuite aux USA sans m’en avoir parlé, sans même avoir donné de nouvelles par la suite. Sa mère voulait mieux, Ae rin n’avait pas pu résister à sa pression… Ou alors elle était tombée amoureuse de quelqu’un d’autre, je n’en savais rien. Sur le coup à l’époque, la manière dont elle avait agi m’avait particulièrement choqué, ne la pensant pas comme cela. La Ae rin que j’avais connu aurait au moins trouvé le moyen de m’appeler, de me dire quelque chose. C’était ce silence qui m’intriguait, cette froideur injustifiée, presque sans cœur. Pourtant, c’était de l’amour que j’y lisais dans ses yeux, alors comment avait-elle pu couper les ponts de cette manière, sans plus jamais regarder derrière elle ? Cette question restait en suspens depuis des années, et je ressentais l’envie de titiller ce point, en lui parlant justement de l’Amérique, et du fait qu’elle ne m’avait donné aucune nouvelle. Je l’observais du coin de l’œil, se crisper imperceptiblement. Je reconnaissais que je lui avais envoyé une légère pique, mais elle était plus que justifiée. Je m’attendais à ce qu’elle me dise que c’était vrai, qu’elle n’avait pas pu en donner, que sa mère contrôlait tout, qu’elle avait eu peur, qu'elle était trop jeune, j’en sais rien, n’importe quoi ! « Je me suis installée à Los Angeles, c’était vraiment… Libérateur. Les américains sont vraiment différents des gens ici, la vie est tout autre. Mais mon pays me manquait quand même parfois. »
Mais ce ne fût pas le cas, elle esquivait ma remarque, comme si elle craignait ou… se retenait de dire quoique ce soit à ce sujet. Pourtant, ce soir, j’étais partant pour crever l’abcès, pas elle ? Point pour les fiançailles, car pour ma part, cela ne serait pas demain la veille que je serais fiancé, mais peut-être pour être à nouveau amis, tout simplement. J’étais vraiment prêt à faire la paix, tant qu’elle me disait vraiment la vérité. Je ne demandais rien d’autre, elle m’avait laissé sans réponse pendant des mois et des années, à elle de s’expliquer. Je levais les yeux au ciel, indiscrètement, comme pour dire, aller n’esquive pas Ae Rin. Ouais, les USA étaient extraordinaires. Tout y était fou, dingue, plus, toujours plus ! J’avais mis quelques mois avant de m’en apercevoir, ou plutôt après m’être laissé le temps de ne plus être aveugle sur ce qui m’entourait, pour me rendre compte de ce monde étonnant dans lequel j’étais tombé. A la mort de mon frère, j’avais pris le premier vol qui partait, sans réfléchir, et cela avait été Los Angeles. Puis, j’ai dérivé de ville en ville, allant jusqu’à San Francisco, errant sans savoir où j’allais, le regard au sol, l’esprit embrumé par l’alcool et la cigarette, le cœur en miettes, et il était d’ailleurs aujourd’hui couvert de cicatrices et de sparadraps. Cinq mois longs, intenses, mais que je ne regrettais pas. Je penchais ma tête en arrière pour regarder davantage le ciel qui s’offrait à nous, quand tout à coup, la jeune femme reprit la parole, d’un ton au-dessus. « Franchement il va falloir que tu m’expliques à quel jeu tu joues là, In Ha. Faire semblant de t’intéresser à ma vie, passe encore, mais en plus essuyer un reproche sur le fait que je ne t’ai pas donné de nouvelles… Sérieusement, t’as vraiment cru que j’allais t’en donner après ce qui s’est passé ? » J’écarquillais les yeux, nous fixant en chien de fusil. Silence. Long silence. Mes lèvres s’étirèrent peu à peu en un sourire ironique, piquant. « … T’es sérieuse là ? » Elle était vraiment sérieuse dans ces propos-là ? Je lâchais un bref rire. « Okkk… Je me montre juste poli, tu sais. On ne sait pas vu depuis des années, c’est un peu la moindre des choses à demander. » lui répondis-je, simplement. Même après ce qui s'était passé, effectivement. « Et puis, d’ailleurs, pourquoi tu te fous en colère ? ça devrait être moi qui devrait dire ça ! » Je me retournais vers elle. ça y est, ça devait sortir. Pourquoi étais-je si impulsif tout à coup ? « Même si t’es partie du jour au lendemain pour un meilleur parti en Amérique, t’aurais pu… Je ne sais pas moi, me dire quelque chose ? Au lieu de me laisser comme un chien, comme ça. » lâchais-je, en montant d’un ton. J’avais attendu, pendant plusieurs mois et rien. Aucun réponse, aucun email ni appel, le néant complet. Elle avait trouvée mieux, et n’avait même pas eu le courage de rompre avec moi face à face. Je laissais un nouveau silence, secouant lentement la tête, me souvenant de la jeune femme qu'elle était. Jolie, innocente, bien trop poings et pieds liés par son éducation familiale, mais qui ne demandait qu'un peu de folie pour s'épanouir pleinement. Et elle était belle sa folie, croyez-moi... Dommage. « Je n’aurais jamais pensé que tu aurais pu être aussi... superficielle. Tu m’as vraiment déçu… » murmurais-je un peu plus durement, alors que je resserrais mes genoux entre mes bras, le froid envahissant peu à peu l'espace qui nous séparait de plus en plus profondément...
Mais ce ne fût pas le cas, elle esquivait ma remarque, comme si elle craignait ou… se retenait de dire quoique ce soit à ce sujet. Pourtant, ce soir, j’étais partant pour crever l’abcès, pas elle ? Point pour les fiançailles, car pour ma part, cela ne serait pas demain la veille que je serais fiancé, mais peut-être pour être à nouveau amis, tout simplement. J’étais vraiment prêt à faire la paix, tant qu’elle me disait vraiment la vérité. Je ne demandais rien d’autre, elle m’avait laissé sans réponse pendant des mois et des années, à elle de s’expliquer. Je levais les yeux au ciel, indiscrètement, comme pour dire, aller n’esquive pas Ae Rin. Ouais, les USA étaient extraordinaires. Tout y était fou, dingue, plus, toujours plus ! J’avais mis quelques mois avant de m’en apercevoir, ou plutôt après m’être laissé le temps de ne plus être aveugle sur ce qui m’entourait, pour me rendre compte de ce monde étonnant dans lequel j’étais tombé. A la mort de mon frère, j’avais pris le premier vol qui partait, sans réfléchir, et cela avait été Los Angeles. Puis, j’ai dérivé de ville en ville, allant jusqu’à San Francisco, errant sans savoir où j’allais, le regard au sol, l’esprit embrumé par l’alcool et la cigarette, le cœur en miettes, et il était d’ailleurs aujourd’hui couvert de cicatrices et de sparadraps. Cinq mois longs, intenses, mais que je ne regrettais pas. Je penchais ma tête en arrière pour regarder davantage le ciel qui s’offrait à nous, quand tout à coup, la jeune femme reprit la parole, d’un ton au-dessus. « Franchement il va falloir que tu m’expliques à quel jeu tu joues là, In Ha. Faire semblant de t’intéresser à ma vie, passe encore, mais en plus essuyer un reproche sur le fait que je ne t’ai pas donné de nouvelles… Sérieusement, t’as vraiment cru que j’allais t’en donner après ce qui s’est passé ? » J’écarquillais les yeux, nous fixant en chien de fusil. Silence. Long silence. Mes lèvres s’étirèrent peu à peu en un sourire ironique, piquant. « … T’es sérieuse là ? » Elle était vraiment sérieuse dans ces propos-là ? Je lâchais un bref rire. « Okkk… Je me montre juste poli, tu sais. On ne sait pas vu depuis des années, c’est un peu la moindre des choses à demander. » lui répondis-je, simplement. Même après ce qui s'était passé, effectivement. « Et puis, d’ailleurs, pourquoi tu te fous en colère ? ça devrait être moi qui devrait dire ça ! » Je me retournais vers elle. ça y est, ça devait sortir. Pourquoi étais-je si impulsif tout à coup ? « Même si t’es partie du jour au lendemain pour un meilleur parti en Amérique, t’aurais pu… Je ne sais pas moi, me dire quelque chose ? Au lieu de me laisser comme un chien, comme ça. » lâchais-je, en montant d’un ton. J’avais attendu, pendant plusieurs mois et rien. Aucun réponse, aucun email ni appel, le néant complet. Elle avait trouvée mieux, et n’avait même pas eu le courage de rompre avec moi face à face. Je laissais un nouveau silence, secouant lentement la tête, me souvenant de la jeune femme qu'elle était. Jolie, innocente, bien trop poings et pieds liés par son éducation familiale, mais qui ne demandait qu'un peu de folie pour s'épanouir pleinement. Et elle était belle sa folie, croyez-moi... Dommage. « Je n’aurais jamais pensé que tu aurais pu être aussi... superficielle. Tu m’as vraiment déçu… » murmurais-je un peu plus durement, alors que je resserrais mes genoux entre mes bras, le froid envahissant peu à peu l'espace qui nous séparait de plus en plus profondément...
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