Etre bibliothécaire ce n’était pas simplement entrer des nouveaux livres dans la bibliothèque, ranger celle-ci, ou encore gérer les allées-et-venues des livres dans les mains des étudiants. C’était également les aider à préparer les différents mémoires, thèses et autres dossiers, exposé qu’ils se retrouvaient à devoir faire pour leur cursus. Bien souvent les élèves étaient capables de se débrouiller seul, souvent avec leur nouvel ami : la technologie, ou encore après un renseignement pour trouver le bon rayon. Puis il y en avait d’autres, ceux qui avaient besoin de multiples renseignements, de multiples livres autour d’eux et des notes à se noyer dedans. Et Maru adorait ce genre d’étudiants. Il avait fait la même chose, campant dans la bibliothèque de l’université de Tôdai. Il se rappelait même s’être fait virer plusieurs fois de celle-ci, avant de commencer son stage là-bas et de travailler sur son mémoire sur la littérature, de travailler sur les métiers du livre. On lui avait souvent dit qu’il aurait pu être éditeur, ou encore écrivain s’il prenait le temps de se poser, mais Maru avait décidé d’être bibliothécaire. Il avait toujours adoré les bibliothèques et son appartement était en soit plus un repaire à livres qu’un endroit à vivre. Peut-être qu’un jour il reprendrait l’écriture, mais son dada c’était la lecture et c’est pourquoi il adorait ces étudiants qui se perdaient de livre en livre, de référence en référence, perdant la notion du temps.
Parfois Maru vagabondait dans les rayons et attrapait un livre au hasard, parcourant de ses yeux avides un théorème de Maths, l’histoire d’un peuple ancien quelque part en Amazonie ou encore les concepts flous sur une langue et sa formation. C’était sans doute comme ça que Maru était considéré comme quelqu’un de très intelligent avec une très grande culture générale. Il faut dire que s’il s’écoutait parfois, il s’enfermerait pour de bon avec des livres et n’en ressortirait qu’une fois qu’il aurait lu tout ce qu’il y avait à lire. Heureusement pour son entourage il restait quelqu’un de raisonnable. Heureusement. Il se contentait de quelques livres par semaine, les commentant sur les réseaux sociaux, ou encore les présentant. Enfin aujourd’hui encore il était assis sur les marches d’une des échelles, en train de dévorer un livre sur l’influence de la culture chinoise sur la langue, et aurait très bien pu rester sur celle-ci des heures et des heures, oublier la fermeture s’il n’avait pas entendu quelqu’un toussoter. Levant les yeux de son livre pour regarder vers le sol, il remarqua un élève qui semblait vouloir accéder aux livres derrière sa fameuse échelle. Un sourire contrit aux lèvres, il descendit de celle-ci avant de la pousser pour que l’élève puisse accéder à ses livres désirés et continua sa lecture un peu plus loin, sois assis derrière son bureau sous le regard amusé d’un des stagiaires. C’est sur que ce n’était pas l’attitude la plus mature que pouvait avoir Maru, mais qu’importe, les livres avaient et auraient toujours toute son attention.
Ce fut donc que deux heures plus tard dans cet après midi bien avancé que Maru émergea de sous le bureau de l’accueil de la bibliothèque arrachant des gloussements aux élèves qui attendaient pour enregistrer leurs prêts. Leur faisant un clin d’œil, il se dirigea vers la section des langues asiatiques afin d’y ranger le précieux livre qu’il venait de finir. Il savait qu’il était assez facilement apprécié ici, et il n’était pas rare que des filles essayent d’attirer son attention. Manque de chance, pour attirer son attention il fallait avoir un certain nombre de pages et de préférences une couverture en cuir relié, ou alors être aussi féru de lecture que lui, et pour l’instant il n’avait pas encore trouvé ça. Dommage. Remontant avec attention sur l’échelle, il déposa le livre à sa place, avant de s’en retourner vers son bureau et faire enfin un semblant de travail. Il avait reçu un colis rempli d’ouvrage qui devait être étiqueter avant de finir dans les rayons, et l’étiqueteuse ne semblait pas vouloir le faire sans lui. Dommage. Alors qu’il longeait des tables de travail, l’une de celle-ci attira son regard. En effet l’élève qu’il avait dérangé auparavant alors qu’il lisait sur son échelle était assis à celle-ci, une armée de livres devant les yeux, et surtout un air perplexe au visage. Un sourire aux lèvres, Maru se décida à l’approcher.
« Je pourrais peut-être t’aider pour quelque chose ? lui demanda-t-il d’un ton bas afin de ne pas déranger les autres étudiants qui travaillaient autour. Puis en voyant son air étonné, il ajouta pour faire bonne mesure : – Ahn Maru, je suis le bibliothécaire, on s’est croisé tout à l’heure non ? » termina-t-il tout en cherchant dans ses poches où il avait pu mettre son badge qui n’était pas sur sa veste cintré.
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behind the books || ft moon ji hoon
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behind the books || ft moon ji hoon | Jeu 29 Oct - 20:32 Citer EditerSupprimer
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Moon Ji Hoon & Ahn Maru
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Ven 30 Oct - 0:22 Citer EditerSupprimer
Behind the books
ft. Moon Ji Hoon & Ahn Maru
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
En voyant la pile de livres que j'avais dressé devant moi, je me demandais pourquoi j'avais décidé de faire une thèse. Pourquoi j'avais décidé de continuer mes études, comme s'il n'y avait que ça d'éternel dans ma vie. Je m'assis sur le siège silencieusement, vissant mes lunettes de lecture sur mon nez, et je poussai un soupir limite bruyant. Je regardai autour de moi. Ouais, j'étais doctorant, et c'était une véritable plaie quand j'y réfléchissais. Je passais ma vie entre le dortoir où je devais gérer la fraternité, la bibliothèque dans laquelle je me trouvais actuellement pour me cultiver encore et encore sur mon sujet, et les salles de classe que je fréquentais pour mes cours. Avais-je une vie en dehors de toutes ces responsabilités ? Hormis les quelques soirées ou journées que j'accordais à Joo Hee, c'était difficile de dire que j'avais une vie sociale. Je relevai mes yeux sur la pile de livres, et je tendis misérablement le bras pour prendre le premier libre du tas, avant de me pencher et de commencer à lire. Bloc-notes ouvert à côté de moi, crayon soigneusement déposé entre les pages noircies de notes, je m'entrepris de lire.
Lire, ça devenait rapide et une habitude pour moi. Mes yeux défilaient sur les lignes à une vitesse époustouflante. L'avantage d'être chercheur en doctorat, c'était que je savais comment procéder pour faire de ma lecture une lecture efficace. Il fallait commencer un livre avec un objectif précis en tête, pour ne pas faire de lecture superficielle. Ainsi, en parcourant les quelques lignes du premier bouquin, je relevai quelques citations intéressantes et je m'empressai de les noter sur mon bloc-notes. Mais ça faisait déjà des heures entières que je bossais d'arrache-pied dans cette bibliothèque. Les rayons, je les connaissais par coeur. Les livres, je savais où les trouver et où les ranger. Et ça m'étonnait de ne pas encore m'être familiarisé avec le personnel de la bibliothèque. Comme le jeune homme qui se présenta soudain vers moi, fouillant maladroitement ses poches pour chercher son badge. Oulà, lui, il devait sûrement être nouveau. Frais comme un gardon, un peu paumé et sur la lune, il avait la trempe du vrai bibliothécaire néophyte. Je levai mon nez du livre, posant mon crayon sur la rainure pour ne pas perdre le file de ma lecture, et je retirai mes lunettes de lecture de mon nez, fixant étrangement le bibliothécaire. Il était tout sourire, joyeux pour un sou, il me paraissait assez étrange alors que moi, je déprimais presque de me noyer dans mes lectures. « Ouais, vous êtes celui que j'ai vu à l'échelle... » Je haussai un sourcil et quittai mon siège pour me présenter à mon tour, car après tout je lui devais le respect, étant mon "supérieur". « Je m'appelle Moon Ji Hoon, je suis doctorant en Chinois... » Doctorant. Ou le mot qui faisait limite prestigieux. Mais pour autant, je ne m'attendais pas à ce qu'il courbe l'échine pour moi. La reconnaissance, je n'en voulais pas, et je n'avais pas besoin. Car le plus misérable dans tout ça, c'était que j'étais un doctorant qui ne savait absolument pas ce qu'il voulait faire dans sa vie...
Lire, ça devenait rapide et une habitude pour moi. Mes yeux défilaient sur les lignes à une vitesse époustouflante. L'avantage d'être chercheur en doctorat, c'était que je savais comment procéder pour faire de ma lecture une lecture efficace. Il fallait commencer un livre avec un objectif précis en tête, pour ne pas faire de lecture superficielle. Ainsi, en parcourant les quelques lignes du premier bouquin, je relevai quelques citations intéressantes et je m'empressai de les noter sur mon bloc-notes. Mais ça faisait déjà des heures entières que je bossais d'arrache-pied dans cette bibliothèque. Les rayons, je les connaissais par coeur. Les livres, je savais où les trouver et où les ranger. Et ça m'étonnait de ne pas encore m'être familiarisé avec le personnel de la bibliothèque. Comme le jeune homme qui se présenta soudain vers moi, fouillant maladroitement ses poches pour chercher son badge. Oulà, lui, il devait sûrement être nouveau. Frais comme un gardon, un peu paumé et sur la lune, il avait la trempe du vrai bibliothécaire néophyte. Je levai mon nez du livre, posant mon crayon sur la rainure pour ne pas perdre le file de ma lecture, et je retirai mes lunettes de lecture de mon nez, fixant étrangement le bibliothécaire. Il était tout sourire, joyeux pour un sou, il me paraissait assez étrange alors que moi, je déprimais presque de me noyer dans mes lectures. « Ouais, vous êtes celui que j'ai vu à l'échelle... » Je haussai un sourcil et quittai mon siège pour me présenter à mon tour, car après tout je lui devais le respect, étant mon "supérieur". « Je m'appelle Moon Ji Hoon, je suis doctorant en Chinois... » Doctorant. Ou le mot qui faisait limite prestigieux. Mais pour autant, je ne m'attendais pas à ce qu'il courbe l'échine pour moi. La reconnaissance, je n'en voulais pas, et je n'avais pas besoin. Car le plus misérable dans tout ça, c'était que j'étais un doctorant qui ne savait absolument pas ce qu'il voulait faire dans sa vie...
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Ven 30 Oct - 15:30 Citer EditerSupprimer
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Moon Ji Hoon & Ahn Maru
Honnêtement Maru n’était pas quelqu’un de naturellement social. Oh certes il était gentil, avenant et on le trouvait facilement attachant, mais il avait toujours était quelqu’un de très timide, de ce fait, couplé à sa maladresse, il avait énormément de mal ne serait-ce qu’à se présenter sans qu’une catastrophe ait lieu. On pouvait donc dire sans problème que c’était un exploit qu’il ait réussi à dire son nom, son prénom et sa fonction sans qu’un livre ne lui tombe sur la tête, qu’il trébuche ou encore qu’une autre catastrophe qu’il aurait pu produire se passe. Retrouvant finalement son badge dans la poche de sa veste, il l’accrocha à celle-ci, avant de rougir gêné face au commentaire sur l’échelle : « Ouais, vous êtes celui que j'ai vu à l'échelle... » Pour sur il y avait mieux comme première impression que d’être perché en haut d’une échelle à lire au lieu de faire son boulot soit ranger, laissant les étudiants qui travaillaient à la bibliothèque pour se faire un peu d’argent et les stagiaires le faire. Quoi que dans un sens, il n’était pas non plus en pleine procrastination. Dans son métier il était important de lire pour pouvoir avoir un avis sur tout et conseiller les étudiants vers les bons livres. Ca sonnait sans aucun doute comme une excuse, mais pour Maru c’était un des points clefs de son métier. A quoi servait d’être dans une bibliothèque, d’être à la disposition des autres personnes, si vous ne saviez pas de quoi vous parler, et juste orienter dans les rayons. Autant le dire à ce moment là, un plan aurait suffit.
« Je m'appelle Moon Ji Hoon, je suis doctorant en Chinois...
- Oh, en langue ou en civilisation ? » demanda intéressé le japonais, essayant de ne pas buter sur un mot comme civilisation. C’était toujours dérangeant de ne pas parler couramment le coréen, mais Maru pouvait longuement remercier Kyong Hee pour tous les cours qu’elle lui avait donné.
Doctorant. Maru n’avait pas eu le courage d’aller jusqu’au doctorat. Et parfois il regrettait. Il faut dire qu’il en avait les capacités, ayant rendu un mémoire quasiment parfait. Il aurait pu faire un doctorat en littérature et il aurait déjà eu sa thèse toute trouvée sur l’existence des anges et des démons au travers des religions et mythologies. Mais il s’était spécialisé dans les métiers du livre et dans le fond il ne regrettait pas. Il faisait un travail qui lui plaisait. Et si au facile l’envie de faire une thèse lui revenait, il pourrait toujours retourner à Tôdai, ou encore la préparer ici en plus de son boulot. Après tout il avait bien fait son mémoire en travaillant en tant qu’aide à la bibliothèque, il y avait moyens qu’il s’en sorte. Enfin le sujet n’était pas là et il avait un étudiant devant lui qui avait l’air de nager dans le flou totalement, s’il pouvait se le permettre. Il n’avait honnêtement pas l’impression qu’il s’en sortait, mais Maru ne savait pas trop comment tourner ses mots afin de ne pas paraître grossier. Le grand problème de la barrière de langue. Il avait pris chinois et anglais à l’université, pas coréen. Heureusement qu’il avait décidé de prendre des cours à côté alors qu’il était encore au Japon pour faire plaisir à sa mère et surtout pour se préparer à vivre à Séoul, parce que sinon, il serait déjà reparti à Tôkyô le plus vite possible.
« Tu as … uh … un … ah, axe de direction pour ta thèse ? » reprit-il en jetant un rapide coup d’œil à la table encombrée de Ji Hoon. Toujours pas géniale comme façon de parler, mais au moins il essayait d’avoir un peu de tact. Enfin si le jeune homme acceptait de lui répondre.
« Je m'appelle Moon Ji Hoon, je suis doctorant en Chinois...
- Oh, en langue ou en civilisation ? » demanda intéressé le japonais, essayant de ne pas buter sur un mot comme civilisation. C’était toujours dérangeant de ne pas parler couramment le coréen, mais Maru pouvait longuement remercier Kyong Hee pour tous les cours qu’elle lui avait donné.
Doctorant. Maru n’avait pas eu le courage d’aller jusqu’au doctorat. Et parfois il regrettait. Il faut dire qu’il en avait les capacités, ayant rendu un mémoire quasiment parfait. Il aurait pu faire un doctorat en littérature et il aurait déjà eu sa thèse toute trouvée sur l’existence des anges et des démons au travers des religions et mythologies. Mais il s’était spécialisé dans les métiers du livre et dans le fond il ne regrettait pas. Il faisait un travail qui lui plaisait. Et si au facile l’envie de faire une thèse lui revenait, il pourrait toujours retourner à Tôdai, ou encore la préparer ici en plus de son boulot. Après tout il avait bien fait son mémoire en travaillant en tant qu’aide à la bibliothèque, il y avait moyens qu’il s’en sorte. Enfin le sujet n’était pas là et il avait un étudiant devant lui qui avait l’air de nager dans le flou totalement, s’il pouvait se le permettre. Il n’avait honnêtement pas l’impression qu’il s’en sortait, mais Maru ne savait pas trop comment tourner ses mots afin de ne pas paraître grossier. Le grand problème de la barrière de langue. Il avait pris chinois et anglais à l’université, pas coréen. Heureusement qu’il avait décidé de prendre des cours à côté alors qu’il était encore au Japon pour faire plaisir à sa mère et surtout pour se préparer à vivre à Séoul, parce que sinon, il serait déjà reparti à Tôkyô le plus vite possible.
« Tu as … uh … un … ah, axe de direction pour ta thèse ? » reprit-il en jetant un rapide coup d’œil à la table encombrée de Ji Hoon. Toujours pas géniale comme façon de parler, mais au moins il essayait d’avoir un peu de tact. Enfin si le jeune homme acceptait de lui répondre.
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Ven 30 Oct - 20:52 Citer EditerSupprimer
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After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
Ce type ne transpirait vraiment pas de confiance en soi. Il était limite prostré, maladroit dans ses gestes et ses paroles, et s'il pouvait s'éclipser, il le ferait. Alors pourquoi diable avait-il cherché le contact avec moi ? J'étais sagement en train de faire mes lectures primaires pour mes recherches, et lui débarquait comme un cheveu sur la soupe. Bizarrement, j'étais irrité. Sa maladresse ne me plaisait pas trop, et il butait vraiment sur les mots avec un fort accent japonais que j'avais appris à maîtriser tout au long de mon parcours scolaire. Je me demandais ce qu'il avait fait de sa vie pour atterrir à la bibliothèque de Yonsei pour bosser en tant que bibliothécaire. Etait-ce par pure envie, ou une simple opportunité de gagner sa vie ? Qu'on se le dise, c'était l'argent qui dirigeait le monde, alors je pouvais comprendre son besoin de vivre par un salaire raisonnable. Je jouai avec les branches de mes lunettes de lecture, fixant le jeune homme presque avec un air blasé. Blasé par la tonne de travail qui m'attendait, et blasé par le comportement limite désespérant de Maru. Je n'étais pas du tout comme lui, malheureusement, et de ce fait je ne pouvais pas comprendre et être indulgent. C'était plus fort que moi, j'avais du caractère et j'aimais le montrer. Alors j'esquissai un sourire limite mesquin, et je m'accoudai sur le bureau, commençant à parler Japonais à Maru histoire de ne pas faire de la langue une barrière. « Civilisation. Je n'ai pas encore réfléchi sur le sujet de ma thèse, c'est un peu brouillon. Mais je vais finir par trouver, ne vous inquiétez pas pour ça. »
Je me redressai sur ma chaise en m'étirant un peu, car mon dos me faisait souffrir à force de courber l'échine sur les bouquins. J'avais envie de récupérer les livres qui m'intéressaient et de terminer mes recherches au dortoir. Maintenant que Joo Hee avait quitté contre son gré la fraternité, j'avais la chambre pour moi tout seul et je devais avouer que ça me faisait beaucoup de bien dans le cadre de mes études. Je pouvais accorder plus de temps à mon doctorat, et je pouvais dissocier ma petite-amie de ma thèse. Mais aujourd'hui, j'avais vraiment beaucoup de livres sous le coude, et je devais procéder à un tri sélectif. D'où la nécessité de lire efficacement sur place. Mais avec Maru dans les pattes, ça me ralentissait plus qu'autre chose. Oh bien sûr que non, il n'était pas un fardeau ! Il faisait son travail, il voulait se rendre utile. Je le gratifiai d'un nouveau sourire forcé, et je tapotai ma pile de livres avec conviction. « Cette bibliothèque regorge de livres très intéressants. Vous semblez lire tout le temps ici, vous n'auriez pas quelque chose à me proposer concernant la mythologie chinoise ? » fis-je toujours dans un Japonais impeccable, confiant. Avec ça, j'espérais pouvoir détendre un peu ce jeune Maru qui, malgré son statut hiérarchique supérieur au mien, semblait vraiment intimidé par cette discussion entamée.
Je me redressai sur ma chaise en m'étirant un peu, car mon dos me faisait souffrir à force de courber l'échine sur les bouquins. J'avais envie de récupérer les livres qui m'intéressaient et de terminer mes recherches au dortoir. Maintenant que Joo Hee avait quitté contre son gré la fraternité, j'avais la chambre pour moi tout seul et je devais avouer que ça me faisait beaucoup de bien dans le cadre de mes études. Je pouvais accorder plus de temps à mon doctorat, et je pouvais dissocier ma petite-amie de ma thèse. Mais aujourd'hui, j'avais vraiment beaucoup de livres sous le coude, et je devais procéder à un tri sélectif. D'où la nécessité de lire efficacement sur place. Mais avec Maru dans les pattes, ça me ralentissait plus qu'autre chose. Oh bien sûr que non, il n'était pas un fardeau ! Il faisait son travail, il voulait se rendre utile. Je le gratifiai d'un nouveau sourire forcé, et je tapotai ma pile de livres avec conviction. « Cette bibliothèque regorge de livres très intéressants. Vous semblez lire tout le temps ici, vous n'auriez pas quelque chose à me proposer concernant la mythologie chinoise ? » fis-je toujours dans un Japonais impeccable, confiant. Avec ça, j'espérais pouvoir détendre un peu ce jeune Maru qui, malgré son statut hiérarchique supérieur au mien, semblait vraiment intimidé par cette discussion entamée.
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Dim 1 Nov - 22:46 Citer EditerSupprimer
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Peut-être qu’avant de venir en Corée il aurait du prendre des cours de self-control et également trouver un moyen d’avoir assez confiance en lui pour ne pas buter sur des mots qu’il connaissait en coréen. Peut-être aussi qu’il aurait du se contenter de trouver un travail autre part qu’à Tôkyô pour pouvoir fuir sa mère sans forcément changer de pays. Mais lorsqu’il avait postulé à Yonsei, dans l’idée de retrouver l’ambiance de Tôdai, son université, il ne pensait pas recevoir d’une part une réponse positive, d’une autre part avoir un rendez-vous dans la semaine qui suivait et finir celle-ci par un contrat sous le nez, et la promesse donc de pouvoir travailler dans la bibliothèque d’une des universités les plus réputés d’Asie. Oui sur le coup l’histoire tenait du rêve, surtout quand on entendait Maru parler avec ses mots hésitants et ses phrases souvent murmurées, hachées, fausses. Heureusement depuis quelque mois à lire un peu tout et n’importe quoi, à souvent passer ses journées entouré de livres, il était à présent normalement capable de tenir une conversation décente en coréen. Mais le problème n’était pas ses capacités en coréen. Non le problème était que Maru était totalement intimidé par Ji Hoon et que l’étudiant semblait l’avoir remarqué sans pour autant faire quelque chose pour le rassurer. On était bien loin de la façon d’agir au Japon.
« Civilisation. Je n'ai pas encore réfléchi sur le sujet de ma thèse, c'est un peu brouillon. Mais je vais finir par trouver, ne vous inquiétez pas pour ça. Du Japonais ? Cet étudiant parlait un japonais impeccable que s’en était troublant. Mais ça l’arrangeait dans un sens et le bibliothécaire laissa apparaître un sourire soulagé sur ses lèvres. Forcément ça rendait les choses plus faciles.
- Une période de prédilection peut-être ? Un thème qui doit forcément être abordé ? Souvent les directeurs de mémoire, ou de thèse ont des demandes assez spécifiques pour accepter de superviser le projet. Commenta-t-il bien plus à l’aise forcément, heureux de parler dans sa langue maternelle, et Dieu que ça lui manquait parfois.
- Cette bibliothèque regorge de livres très intéressants. Vous semblez lire tout le temps ici, vous n'auriez pas quelque chose à me proposer concernant la mythologie chinoise ?
- Mythologie ? Ah oui ! Bien sûr, mais ce n’est pas avec ceux que tu as pris que tu vas t’en sortir. C’est plus une approche globale. Si tu veux vraiment quelque chose de détaillé … Ah, attends-moi ici je reviens. »
La possibilité de parler dans sa langue natale semblait avoir boosté la confiance de Maru, qui se voyant partir dans de grandes explications s’excusa un instant avant de partir d’un pas sûr vers les rayons qu’il avait arpenté plus tôt dans la journée. Faisant glisser l’échelle en bois le long de l’étagère murale, il l’arrêta à un endroit voulu pour grimper sur celle-ci, attrapant différents livres. Il répéta son manège plusieurs fois, essayant d’aller assez vite, l’avantage de connaître toutes les nomenclatures et surtout de connaître le sujet de Ji Hoon. La mythologie c’était vraiment un sujet qui l’avait toujours passionné, que ce soit celle de son pays, de l’Asie, la mythologie grecque, ou encore celle des pays du Nord, il avait toujours été intrigué par ces religions polygames et tous les points communs qu’on pouvait trouver entre elles. Les bras chargés de livres, il retourna vers l’étudiant et sa table, tenant de ne rien renverser avant de poser tous les ouvrages sur l’endroit de travail déjà fort encombré de Ji Hoon.
« Alors celui-ci c’est assez historique mais ça permet de rattacher la mythologie avec la réalité. Celui-là est une analyse des mythes chinois les plus connus, ça c’est la théogonie ancienne, celui là traite de … Maru était intarissable sur le sujet, désignant tour à tour plusieurs livres, les ouvrant parfois sur des pages qui pourraient intéresser le doctorant, mais au final, il se coupa dans les explications avant de lancer un regard timide à Ji Hoon. – Tu me dis hein si je parle trop ou que je dérange … Je comprendrais très bien … »
« Civilisation. Je n'ai pas encore réfléchi sur le sujet de ma thèse, c'est un peu brouillon. Mais je vais finir par trouver, ne vous inquiétez pas pour ça. Du Japonais ? Cet étudiant parlait un japonais impeccable que s’en était troublant. Mais ça l’arrangeait dans un sens et le bibliothécaire laissa apparaître un sourire soulagé sur ses lèvres. Forcément ça rendait les choses plus faciles.
- Une période de prédilection peut-être ? Un thème qui doit forcément être abordé ? Souvent les directeurs de mémoire, ou de thèse ont des demandes assez spécifiques pour accepter de superviser le projet. Commenta-t-il bien plus à l’aise forcément, heureux de parler dans sa langue maternelle, et Dieu que ça lui manquait parfois.
- Cette bibliothèque regorge de livres très intéressants. Vous semblez lire tout le temps ici, vous n'auriez pas quelque chose à me proposer concernant la mythologie chinoise ?
- Mythologie ? Ah oui ! Bien sûr, mais ce n’est pas avec ceux que tu as pris que tu vas t’en sortir. C’est plus une approche globale. Si tu veux vraiment quelque chose de détaillé … Ah, attends-moi ici je reviens. »
La possibilité de parler dans sa langue natale semblait avoir boosté la confiance de Maru, qui se voyant partir dans de grandes explications s’excusa un instant avant de partir d’un pas sûr vers les rayons qu’il avait arpenté plus tôt dans la journée. Faisant glisser l’échelle en bois le long de l’étagère murale, il l’arrêta à un endroit voulu pour grimper sur celle-ci, attrapant différents livres. Il répéta son manège plusieurs fois, essayant d’aller assez vite, l’avantage de connaître toutes les nomenclatures et surtout de connaître le sujet de Ji Hoon. La mythologie c’était vraiment un sujet qui l’avait toujours passionné, que ce soit celle de son pays, de l’Asie, la mythologie grecque, ou encore celle des pays du Nord, il avait toujours été intrigué par ces religions polygames et tous les points communs qu’on pouvait trouver entre elles. Les bras chargés de livres, il retourna vers l’étudiant et sa table, tenant de ne rien renverser avant de poser tous les ouvrages sur l’endroit de travail déjà fort encombré de Ji Hoon.
« Alors celui-ci c’est assez historique mais ça permet de rattacher la mythologie avec la réalité. Celui-là est une analyse des mythes chinois les plus connus, ça c’est la théogonie ancienne, celui là traite de … Maru était intarissable sur le sujet, désignant tour à tour plusieurs livres, les ouvrant parfois sur des pages qui pourraient intéresser le doctorant, mais au final, il se coupa dans les explications avant de lancer un regard timide à Ji Hoon. – Tu me dis hein si je parle trop ou que je dérange … Je comprendrais très bien … »
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Lun 2 Nov - 18:57 Citer EditerSupprimer
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ft. Moon Ji Hoon & Ahn Maru
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Note à moi-même: ne plus jamais chercher la petite bête avec Maru. Dès lors que j'avais fait usage de mon Japonais impeccable, une petite fierté pour moi, le bibliothécaire se détendit, et je pouvais même sentir ce lourd poids se décharger de ses épaules. C'était comme si des ailes s'étaient déployées dans son dos, des ailes de liberté. Il était pire qu'une fille, une vraie pipelette en soit. Mais en tout cas, je ne pouvais pas l'accuser de ne pas prendre son travail avec sérieux et passion. Il était à fond, littéralement. Je croyais même qu'il pourrait passer des heures à me parler du sujet. Pourquoi avais-je accepté de lui parler déjà ? Ah oui, parce que je n'étais pas un con snob. Je haussai un sourcil quand le jeune homme s'arrêta dans son explication pour partir dans les rayons. J'étais scotché. J'en perdai même mon crayon, et ma mâchoire s'était décrochée. Statufié, je pouvais des fois l'observer passer d'un rayon à un autre, avec des livres dans les bras. Je clignai machinalement des yeux, et j'étouffai un petit rire. Il était marrant, ce nouveau bibliothécaire. Je l'aimais bien, en fait.
Je repris place devant mon bureau, et je dégageai un peu l'espace tout en posant les livres que j'avais choisi plus tôt à mes pieds. Maru allait revenir avec de quoi me perdre encore plus, et comme je ne supportais pas le désordre, je prévoyais le coup. Je devais juste faire attention à ne pas taper dans ma pile de bouquins, sinon il allait sévèrement me réprimander. Je sentais que pour lui, les livres c'était toute sa vie. Y faire outrage, c'était l'outrager lui-même. Je rangeai les stylos inutiles dans ma trousse et lorsque le Japonais refit son apparition vers moi, ce fut le bruit assourdissant des livres qui furent déposés à côté de moi qui me ramena à la réalité. C'était pire qu'avant. Deux fois plus de lecture à faire. Mais Maru ne se contenta pas de me laisser galérer, bien au contraire. Il repartit dans un long, très long monologue et malgré ça, il m'aidait beaucoup. Je me décalai de nouveau sur le côté pour l'écouter sagement, par respect, et je m'accoudai sur la table. Je hochai même la tête quelques fois pour soutenir ses propos. Il avait vraiment tout lu ici ma parole, il était incollable, du bout des doigts ! C'en était presque flippant. Je n'avais même pas le temps d'en placer, et mon cerveau avait du mal à emmagasiner la tonne d'informations que le jeune homme me faisait circuler. Finalement, alors qu'il avait pris conscience de sa longue tirade, j'esquissai un nouveau sourire et repris la conversation en Japonais pour ne pas l'intimider davantage. « Ca va un peu trop vite, je dois le reconnaître. » Je m'étirai et remis mes lunettes de lecture avant de me pencher pour prendre un des livres qu'il m'avait expliqué quelques minutes plus tôt, commençant à feuilleter des pages. Puis, je me stoppai en plein élan, et je levai mon regard pensif vers lui. « Vous aimez votre travail. Ca se voit. Je vous envie. » Maru savait peut-être depuis toujours ce qu'il voulait faire de sa vie. Il avait cet objectif qui l'avait guidé et motivé dans ses études. J'étais presque jaloux. Parce que moi, mon avenir se résumait au néant. Je ne savais pas ce que je voulais faire. Mon doctorat, je le faisais dans le vent. Et c'était vraiment embarrassant.
Je repris place devant mon bureau, et je dégageai un peu l'espace tout en posant les livres que j'avais choisi plus tôt à mes pieds. Maru allait revenir avec de quoi me perdre encore plus, et comme je ne supportais pas le désordre, je prévoyais le coup. Je devais juste faire attention à ne pas taper dans ma pile de bouquins, sinon il allait sévèrement me réprimander. Je sentais que pour lui, les livres c'était toute sa vie. Y faire outrage, c'était l'outrager lui-même. Je rangeai les stylos inutiles dans ma trousse et lorsque le Japonais refit son apparition vers moi, ce fut le bruit assourdissant des livres qui furent déposés à côté de moi qui me ramena à la réalité. C'était pire qu'avant. Deux fois plus de lecture à faire. Mais Maru ne se contenta pas de me laisser galérer, bien au contraire. Il repartit dans un long, très long monologue et malgré ça, il m'aidait beaucoup. Je me décalai de nouveau sur le côté pour l'écouter sagement, par respect, et je m'accoudai sur la table. Je hochai même la tête quelques fois pour soutenir ses propos. Il avait vraiment tout lu ici ma parole, il était incollable, du bout des doigts ! C'en était presque flippant. Je n'avais même pas le temps d'en placer, et mon cerveau avait du mal à emmagasiner la tonne d'informations que le jeune homme me faisait circuler. Finalement, alors qu'il avait pris conscience de sa longue tirade, j'esquissai un nouveau sourire et repris la conversation en Japonais pour ne pas l'intimider davantage. « Ca va un peu trop vite, je dois le reconnaître. » Je m'étirai et remis mes lunettes de lecture avant de me pencher pour prendre un des livres qu'il m'avait expliqué quelques minutes plus tôt, commençant à feuilleter des pages. Puis, je me stoppai en plein élan, et je levai mon regard pensif vers lui. « Vous aimez votre travail. Ca se voit. Je vous envie. » Maru savait peut-être depuis toujours ce qu'il voulait faire de sa vie. Il avait cet objectif qui l'avait guidé et motivé dans ses études. J'étais presque jaloux. Parce que moi, mon avenir se résumait au néant. Je ne savais pas ce que je voulais faire. Mon doctorat, je le faisais dans le vent. Et c'était vraiment embarrassant.
© Gasmask
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Lun 2 Nov - 20:08 Citer EditerSupprimer
behind the books .
Moon Ji Hoon & Ahn Maru
Parlez à Maru de livres et il pourra disserter sur le sujet pendant des heures. Oui il aimait les livres. Il aimait les romans bien sûr et surtout mais également les livres historiques. Les traités politiques l’ennuyaient par contre et un ouvrage sur l’économie l’aurait perdu, mais il aimait lire. Il adorait lire. C’était son échappatoire et ça la plupart des personnes de son entourage l’avait compris. Même les étudiants l’avaient compris. Il savait bien qu’il y avait une rumeur sur lui comme quoi il était sans-abris ou quelque chose du genre parce qu’il s’était endormi un soir dans la bibliothèque un livre sur le visage. Pas très raisonnable. Mais pour sa défense c’était la première fois qu’il arrivait à mettre la main dessus et il avait attendu toute une journée pour pouvoir le lire. Il n’avait juste pas pensé que la journée avait tellement été éreintante qu’il n’avait pas réussi à aller jusqu’à la moitié. Se réveiller à deux trois heures du matin, un torticolis d’un autre monde n’avait pas été le meilleur réveil de sa vie. Heureusement qu’il avait les clefs et qu’il avait pu rentrer chez lui et rejoindre son lit. Mais oui il aimait les livres.
C’est pourquoi il était intarissable sur le sujet, surtout que oui la mythologie il en connaissait un rayon. Alors histoire de se rattraper au près de Ji Hoon pour un début de conversation peu fructueux, il avait parcouru les rayons afin de ressortir les livres les plus intéressants pour l’aider dans sa thèse. Il avait ainsi fini avec une pile plus haute que sa tête d’une quinzaine de livres qu’il avait déposée sur la table de Ji Hoon heureusement débarrassée par les soins de celui-ci. Et une fois les mains libres, persuadé de pouvoir disserter en japonais, la machine à paroles était lancée. Il avait commencé par détailler tous les livres, s’arrêtant sur certains pour les attraper d’une main habile, les extirpant de la pile pour les présenter, ou parler d’un passage. Mais à force de parler, il s’était également rendu compte à quel point il pouvait intarissable et s’était arrêté à la fin de sa tirade gêné.
« Ca va un peu trop vite, je dois le reconnaître.
- Désolé … Je parle souvent trop. Enfin je pourrais classer les livres selon les différentes périodes de la mythologie, ou encore la façon dont les mythes sont abordés … » reprit-il un peu plus posément conscient qu’il était parfois trop bavard.
Côté bavard qui contrastait totalement avec le fait qu’il était timide. Terriblement timide. Il lui fallait juste un sujet qui le mettait en confiance pour qu’il ouvre la bouche. Ca plus son côté maladroit faisait au final qu’il parlait très vite de peur qu’on l’interrompt et de peur qu’on se lasse aussi de l’écouter. « Vous aimez votre travail. Ca se voit. Je vous envie. » La phrase l’arrêta et il eut un sourire légèrement plus triste. Oui il aimait son travail, mais il ne pensait pas qu’il avait quelque chose à envier. S’appuyant contre la table aux côtés de Ji Hoon il attrapa à son tour un livre, le feuilletant pour tomber sur une estampe chinoise représentant la dualité cosmologique des débuts du monde. Il eut comme un soupir avant se tourner vers Ji Hoon, et reprit la parole, cette fois sa voix retrouvant son ton doux quasiment chuchoté.
« Je pense pas que je fasse véritablement le métier que j’aime. Ca serait plutôt je travaille dans une bibliothèque parce que j’aime les livres et que je ne sais pas faire autre chose. Et puis, je suis maladroit, pas forcément social … S’il existait un métier qui me permettrait de lire toute la journée je le ferais … Enfin il n’y a rien à envier … Maru marqua une pause, un nouveau léger sourire aux lèvres. – Puis je vois même pas pourquoi je parle de ça. Tu sais ce que tu veux faire plus tard Ji Hoon ? »
C’est pourquoi il était intarissable sur le sujet, surtout que oui la mythologie il en connaissait un rayon. Alors histoire de se rattraper au près de Ji Hoon pour un début de conversation peu fructueux, il avait parcouru les rayons afin de ressortir les livres les plus intéressants pour l’aider dans sa thèse. Il avait ainsi fini avec une pile plus haute que sa tête d’une quinzaine de livres qu’il avait déposée sur la table de Ji Hoon heureusement débarrassée par les soins de celui-ci. Et une fois les mains libres, persuadé de pouvoir disserter en japonais, la machine à paroles était lancée. Il avait commencé par détailler tous les livres, s’arrêtant sur certains pour les attraper d’une main habile, les extirpant de la pile pour les présenter, ou parler d’un passage. Mais à force de parler, il s’était également rendu compte à quel point il pouvait intarissable et s’était arrêté à la fin de sa tirade gêné.
« Ca va un peu trop vite, je dois le reconnaître.
- Désolé … Je parle souvent trop. Enfin je pourrais classer les livres selon les différentes périodes de la mythologie, ou encore la façon dont les mythes sont abordés … » reprit-il un peu plus posément conscient qu’il était parfois trop bavard.
Côté bavard qui contrastait totalement avec le fait qu’il était timide. Terriblement timide. Il lui fallait juste un sujet qui le mettait en confiance pour qu’il ouvre la bouche. Ca plus son côté maladroit faisait au final qu’il parlait très vite de peur qu’on l’interrompt et de peur qu’on se lasse aussi de l’écouter. « Vous aimez votre travail. Ca se voit. Je vous envie. » La phrase l’arrêta et il eut un sourire légèrement plus triste. Oui il aimait son travail, mais il ne pensait pas qu’il avait quelque chose à envier. S’appuyant contre la table aux côtés de Ji Hoon il attrapa à son tour un livre, le feuilletant pour tomber sur une estampe chinoise représentant la dualité cosmologique des débuts du monde. Il eut comme un soupir avant se tourner vers Ji Hoon, et reprit la parole, cette fois sa voix retrouvant son ton doux quasiment chuchoté.
« Je pense pas que je fasse véritablement le métier que j’aime. Ca serait plutôt je travaille dans une bibliothèque parce que j’aime les livres et que je ne sais pas faire autre chose. Et puis, je suis maladroit, pas forcément social … S’il existait un métier qui me permettrait de lire toute la journée je le ferais … Enfin il n’y a rien à envier … Maru marqua une pause, un nouveau léger sourire aux lèvres. – Puis je vois même pas pourquoi je parle de ça. Tu sais ce que tu veux faire plus tard Ji Hoon ? »
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Re: behind the books || ft moon ji hoon | Lun 2 Nov - 23:14 Citer EditerSupprimer
Behind the books
ft. Moon Ji Hoon & Ahn Maru
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
Et bien, plus la discussion s'enchaînait, et plus je découvrais un Maru encore plus torturé qu'en apparence. Il cachait bien son jeu, parfois. Il paraissait si confiant quand on le lançait sur un sujet, il parlait avec aisance dès qu'il s'y sentait en sécurité et passionné. Qui aurait pu croire que Maru cachait de plus grandes faiblesses au fond de lui ? Bien sûr, il était timide, un peu renfermé sur lui-même et ne s'exprimait qu'à travers les livres, mais ce n'était rien à mes yeux. Ce n'était pas un mal. J'avais cette tendance à être conciliant avec l'autre, même si j'avais du mal à comprendre un tel comportement. J'étais de nature fier, confiant, affirmé, quoiqu'un peu snob ou dédaigneux. Mon éducation militaire m'avait appris à me contenter du nécessaire, et de rechercher la perfection où qu'elle se trouvait. Les détails, j'en faisais des finitions impeccables. Alors voir Maru avec si peu d'assurance, ça me faisait bizarre. Ca me faisait bizarre, mais je ne pouvais pas le détester pour ça. C'était dans sa nature, il avait grandi ainsi et même si je n'avais forcément envie de l'aider, j'avais envie de faire des efforts pour lui. En lui parlant en Japonais déjà, et en lui laissant la liberté de s'étaler sur ce qui le passionnait le plus: la lecture.
Et il s'excusait. Il avait ce petit air penaud intimidé qui avait le don de m'horripiler. N'avait-il pas un peu de fierté ? C'était moi l'étudiant, lui le supérieur. Je le respectais, certes, mais je n'étais pas sûr que tous les élèves de la Yonsei le respectaient aussi. Il avait un caractère à se faire marcher sur les pieds. Il bafouillait de nouveau, il se justifiait, rejetait la faute sur une chose abstraite. Je clignai des yeux en souriant nerveusement, essayant tant bien que mal de le détendre parce qu'il était encore plus crispé qu'avant. Il se pencha vers moi pour me montrer une vieille estampe dans un des livres qu'il m'avait expliqué plus tôt. Une belle estampe chinoise pour dire vrai, qui m'inspirait bien d'imagination et de créativité. Je glissai mon regard attentif sur le jeune homme qui s'épancha d'une petite confidence au creux de mon oreille, comme s'il avait peur qu'un autre que moi écoute ce qu'il avait à dire. Je restai stoïque, me désintéressant du manuel, et je m'accoudai de nouveau sur le bureau. « Hé... Soyez fier du parcours que vous avez fait. » Un peu de bonne volonté de ma part, et peut-être qu'il arrêterait à broyer du noir ? Je me redressai quand il retourna la conversation à moi, et j'agitai ma main en m'étirant. Décidément, cette chaise me faisait un mal de dos horrible. En quoi c'était important, ma perspective d'avenir ? Je n'avais rien en tête pour l'instant, et je doutais que cela vienne un jour. Je faisais des études pour me laisser du temps, mais j'arrivais bientôt à mes limites. Après le doctorat, il n'y avait rien. Il y avait la vie active, et je n'étais pas encore prêt à la rejoindre. Je poussai un soupir, un peu dépité. « Non. Mais je n'aime pas y penser. Parce que ça me fait prendre conscience que je n'ai pas ma place dans la société. » Sec, je pris un livre au hasard dans la pile, et je l'ouvris en essayant de chasser cette mauvaise pensée qui encombrait actuellement mon esprit: mon incapacité à rentrer dans le moule de la société.
Et il s'excusait. Il avait ce petit air penaud intimidé qui avait le don de m'horripiler. N'avait-il pas un peu de fierté ? C'était moi l'étudiant, lui le supérieur. Je le respectais, certes, mais je n'étais pas sûr que tous les élèves de la Yonsei le respectaient aussi. Il avait un caractère à se faire marcher sur les pieds. Il bafouillait de nouveau, il se justifiait, rejetait la faute sur une chose abstraite. Je clignai des yeux en souriant nerveusement, essayant tant bien que mal de le détendre parce qu'il était encore plus crispé qu'avant. Il se pencha vers moi pour me montrer une vieille estampe dans un des livres qu'il m'avait expliqué plus tôt. Une belle estampe chinoise pour dire vrai, qui m'inspirait bien d'imagination et de créativité. Je glissai mon regard attentif sur le jeune homme qui s'épancha d'une petite confidence au creux de mon oreille, comme s'il avait peur qu'un autre que moi écoute ce qu'il avait à dire. Je restai stoïque, me désintéressant du manuel, et je m'accoudai de nouveau sur le bureau. « Hé... Soyez fier du parcours que vous avez fait. » Un peu de bonne volonté de ma part, et peut-être qu'il arrêterait à broyer du noir ? Je me redressai quand il retourna la conversation à moi, et j'agitai ma main en m'étirant. Décidément, cette chaise me faisait un mal de dos horrible. En quoi c'était important, ma perspective d'avenir ? Je n'avais rien en tête pour l'instant, et je doutais que cela vienne un jour. Je faisais des études pour me laisser du temps, mais j'arrivais bientôt à mes limites. Après le doctorat, il n'y avait rien. Il y avait la vie active, et je n'étais pas encore prêt à la rejoindre. Je poussai un soupir, un peu dépité. « Non. Mais je n'aime pas y penser. Parce que ça me fait prendre conscience que je n'ai pas ma place dans la société. » Sec, je pris un livre au hasard dans la pile, et je l'ouvris en essayant de chasser cette mauvaise pensée qui encombrait actuellement mon esprit: mon incapacité à rentrer dans le moule de la société.
© Gasmask