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Midnight Summer Dream ♦ Jian
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Re: Midnight Summer Dream ♦ Jian | Lun 5 Déc - 16:38 Citer EditerSupprimer
Midnight Summer Dream
Jina & Aidan
Elle était simplement en train de péter un câble. Il était vraiment sérieux de chez sérieux là ? Elle serrait le poing en silence. Elle savait qu'il n'était pas bien mais se terrer comme ça, ce n'était pas du tout la bonne idée. Loin de là même. Et le voilà qui avait le culot de lui dire qu'elle n'était pas le centre du monde, qu'elle se trompait, et qu'elle faisait des suppositions à la con. Elle grimaçait, accusant le coup. « Alors dis moi merde.» Elle était en train de devenir exactement tout ce qu'elle n'aimait pas. Elle le fixait froidement et surtout avec énervement, comme si elle ne voyait plus qu'un étranger en lui « Je suis quoi Aidan hein ? L'erreur ? Ah non, c'est vrai, je suis personne. Le personne qui a eu la connerie de croire que tu avais pu un jour l'apprécier. » Elle était mauvaise. Elle posait de manière plus ou moins brusque la bouteille d'eau qu'elle avait dans les mains sur le comptoir. « Tu veux que je ne le prenne pas personnellement, fallait y penser avant. Avant de me sauter. Avant de me faire croire que je pouvais être un minimum importante a tes yeux. Je ne sais pas ce que t'as dans la tête t'as bien raison, mais tu crois sérieusement que t'es le seul a avoir beaucoup de merdes ? » Elle eut un ricanement en l'entendant dire qu'il avait explosé un mur et qu'il ne voulait pas qu'elle le voit comme ça « Bizarrement, ca n'a pas l'air de plus te déranger que ca de te comporter comme le dernier des enfoirés là tout de suite hein. » Puis de se coller en face de lui, fièrement « Tu crois vraiment que tu me fais peur Aidan ? Vraiment ? » Avant d'éclater de dire. Un rire triste. « Après tout, c'est pas comme si ma santé ou ce que je peux penser, faire ou dire avait l'air de gêner quelqu'un. Alors vas-y, fais toi plaisir. » Elle jouait les kamikazes mais elle n'en avait rien a faire sur le moment, non. Elle était juste totalement morte à l'intérieur. Morte et énervée. Trop énervée surement. Elle repensait a l'accident, au fait qu'elle s'était engueulée avec Ilnam d'une manière assez violente aussi. Au choc et au bruit de la tôle froissée, et de son réveil. De son père sans le moindre remord, des gens qui étaient restés absents comme Aidan, d'autres qui avaient fuit . Rien qu'a y repenser, elle sentait ses muscles se contracter sous l'énervement. « Tu crois que tu vas combattre ce que tu as là » en désignant sa poitrine et sa tête « en restant enfermé ici ? Ca se saurait. Tu crois que tu es le seul a avoir des fantômes, des doutes et des putains de questions qui tournent en boucle ? Ouvre les yeux. Tu crois quoi, que parce que je ne m'appelle pas Aidan, je n'ai aucun soucis ? Tu n'as aucune idée de ce qui peut me passer par la tête, et est ce que je me suis retranchée dans une putain de chambre, coupée du monde ? » Elle ricanait. « Mais c'est vrai. Je ne peux pas comprendre. » Elle grimaçait avant de rire puis de dire d'un ton glacial « Quand je pense que j'allais faire la connerie de l'année, Ilnam avait pas tort. T'es qu'un sale con Aidan. » Il lui avait ri au nez Ilnam quand elle lui avait dit qu'elle ne voudrait jamais de ses fiançailles, par principes déjà, et encore plus parce qu'elle voulait Aidan. Ils s'étaient assez tourné autour pour qu'elle sache ce qu'elle voulait. Au fond d'elle, elle sentait une douleur froide envahir son cœur, elle se sentait con d'être là. Visiblement ils n'avaient plus rien en commun. Et l'un comme l'autre était trop buté pour aller arranger les choses. Jina en tête. Et à ce niveau, elle se disait que perdu pour perdu, ils allaient droit à la catastrophe, alors autant regarder la catastrophe de loin, et ne plus s'impliquer la dedans. Même si elle se contenait, elle était sure qu'elle allait pleurer une fois le pas de cette porte passé. Elle ne lui ferait pas cet honneur de pleurer devant lui.
Ce qui n'est pas exprimé, reste dans le coeur, et peut le faire éclater ▬ Shakespeare
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Re: Midnight Summer Dream ♦ Jian | Ven 3 Mar - 17:51 Citer EditerSupprimer
Midnight Summer Dream
Jina & Aidan
Comme si mon monde s’écroulait tout autour, comme si ça tournait tout autour, comme si je perdais pieds à vouloir me justifier, à chercher les mots justes, à déblatérer ces paroles que j’avais cherchées à ne pas dire en m’engouffrant dans ma perte. J’avais tout sauf envie de crier, tout sauf envie de m’énerver; pas contre elle. J’avais voulu la protéger, maladroitement, sûrement, j’avais juste fui. Et mes yeux se fermaient, mes dents se serraient, un désespoir m’envahissait même à ce dialogue de sourds, à cette bataille acharnée qui ne pouvait connaître qu’une seule fin. Je voulais pas la voir, cette fin, je préférais même qu’elle m’engueule, Jina, pourvu qu’elle reste. J’avais pas su le dire, j’avais pas su le comprendre mais à cet instant-même, j’avais besoin d’elle. « T’as franchement pas l’air d’être apte à discuter de mes « problèmes » » alors la seule chose que j’avais réussi à faire, c’était de la repousser. Repousser ce que je comprenais entre les lignes, entre ce qu’elle essayait de me dire. Je l’énervais, Jina, parce que je faisais semblant de pas comprendre, parce qu’elle tentait juste de relativiser pour moi, que je comprenne, avec ses mots à elle, que je devais juste tenir le coup, que je pouvais remonter la pente, que je pouvais compter sur elle, qu’elle était là, pour moi. Nous deux, on semblait juste ne pas se comprendre mais on faisait semblant. Nous deux, on comprenait mais on voulait pas céder, on voulait pas se dire qu’on avait eu tort. Aucun de nous deux ne voulait baisser les armes. Parce que c’était ça, c’était nous, depuis le début. A faire les forts, toujours montrer qu’on a le dessus, toujours montrer qu’on est meilleurs, qu’on a pas peur. A faire les forts, on se détruisait à coups de mots qui résonnaient comme un début de fin.
Jina, elle avait toujours été plus forte, plus robuste mais surtout plus fragile, plus susceptible. J’avais vu dans ses yeux la lueur dévouée, la lueur qui dansait en elle comme un feu qui ne faisait que s’embraser. Elle avait dansé sur mon âme, elle m’avait poussé à me dépasser, souvent. Sans qu’elle s’en rende compte, elle avait été tellement plus qu’un jouet, un amusement, la fille d’une nuit. Je la regardais s’approcher de moi, je la regardais sans bouger, baissant simplement les yeux pour observer son visage-colère – parce que Jina, elle restait belle, surtout dans la hargne. « Ecoute Jina, j’vais pas t’frapper, j’vais pas m’énerver. Si c’est que tu cherches, tu as frappé à la mauvaise porte. Je veux pas te frapper, je veux pas crier, je veux pas que tu me détestes, Jina, je veux pas tout ça. » Je l’écoutais, Jina, attentivement, à ce moment-là. Je l’écoutais, parce qu’au fond, je voulais pas la blesser (il était sûrement trop tard), je voulais juste qu’elle comprenne, qu’elle accepte, mais ça semblait signifier beaucoup plus que moi, beaucoup plus que nous. « J’ai jamais dit que j’étais le seul à avoir des problèmes, j’ai jamais dit que j’étais le plus à plaindre ; bien au contraire. » Et peut-être qu’au fond, je comprenais pas que le problème, ce n’était peut-être pas moi mais simplement les démons qu’elle essayait de combattre. « Si j’ai rien dit, si je suis venu ici, c’est pour avoir un peu de répit, quelques temps et que personne ne me prenne en pitié. Je sais pas gérer ça, Jina, je sais pas. Je fais juste comme je peux. Je suis désolé de pas t’avoir prévenu, de pas avoir donné de nouvelles mais je suis juste comme ça, je sais pas comment faire autrement. ma voix restait ferme, froide, elle glissait sur la détresse que cachaient mes mots malgré moi. Tu as des problèmes, le monde a des problèmes, personne ne les règle de la même façon. Et j’ai jamais dit que tu étais personne pour moi. Je prenais mon temps, je faisais les choses comme il le fallait avec toi, je faisais de mon mieux. Parce que les problèmes et même les sentiments, c’est pas mon truc à moi, tu vois (c’est pas notre truc). Moi, je connais pas tout ça, et je sous-entends pas que tu connais tout ça mieux que moi; je dis juste que si après tout ce que j’ai essayé de faire pour toi… pour nous, une seule « erreur » te met dans de tels états, je suis pas sûr que ça en vaille la peine. » Impartial, mon sang-froid était sans limite. Peut-être cruel, je l’avais regardé droit dans les yeux sans fuir un seul instant son regard. C’était le moment de ne plus fuir.
J’suis désolé, Jina, j’avais juste besoin d’être égoïste, j’avais juste besoin de prendre mon temps. J’suis désolé, Jina, j’avais juste besoin de parler de moi, de penser à moi, à personne d’autre, pas à toi. J’suis désolé, j’ai pas réussi à le capter, que c’était toi, juste toi. Parce qu’au fond, y avait pas de moi, pas de nous, c’était toi et tes blessures, toi et ton égo. Toi, la femme blessée.
Jina, elle avait toujours été plus forte, plus robuste mais surtout plus fragile, plus susceptible. J’avais vu dans ses yeux la lueur dévouée, la lueur qui dansait en elle comme un feu qui ne faisait que s’embraser. Elle avait dansé sur mon âme, elle m’avait poussé à me dépasser, souvent. Sans qu’elle s’en rende compte, elle avait été tellement plus qu’un jouet, un amusement, la fille d’une nuit. Je la regardais s’approcher de moi, je la regardais sans bouger, baissant simplement les yeux pour observer son visage-colère – parce que Jina, elle restait belle, surtout dans la hargne. « Ecoute Jina, j’vais pas t’frapper, j’vais pas m’énerver. Si c’est que tu cherches, tu as frappé à la mauvaise porte. Je veux pas te frapper, je veux pas crier, je veux pas que tu me détestes, Jina, je veux pas tout ça. » Je l’écoutais, Jina, attentivement, à ce moment-là. Je l’écoutais, parce qu’au fond, je voulais pas la blesser (il était sûrement trop tard), je voulais juste qu’elle comprenne, qu’elle accepte, mais ça semblait signifier beaucoup plus que moi, beaucoup plus que nous. « J’ai jamais dit que j’étais le seul à avoir des problèmes, j’ai jamais dit que j’étais le plus à plaindre ; bien au contraire. » Et peut-être qu’au fond, je comprenais pas que le problème, ce n’était peut-être pas moi mais simplement les démons qu’elle essayait de combattre. « Si j’ai rien dit, si je suis venu ici, c’est pour avoir un peu de répit, quelques temps et que personne ne me prenne en pitié. Je sais pas gérer ça, Jina, je sais pas. Je fais juste comme je peux. Je suis désolé de pas t’avoir prévenu, de pas avoir donné de nouvelles mais je suis juste comme ça, je sais pas comment faire autrement. ma voix restait ferme, froide, elle glissait sur la détresse que cachaient mes mots malgré moi. Tu as des problèmes, le monde a des problèmes, personne ne les règle de la même façon. Et j’ai jamais dit que tu étais personne pour moi. Je prenais mon temps, je faisais les choses comme il le fallait avec toi, je faisais de mon mieux. Parce que les problèmes et même les sentiments, c’est pas mon truc à moi, tu vois (c’est pas notre truc). Moi, je connais pas tout ça, et je sous-entends pas que tu connais tout ça mieux que moi; je dis juste que si après tout ce que j’ai essayé de faire pour toi… pour nous, une seule « erreur » te met dans de tels états, je suis pas sûr que ça en vaille la peine. » Impartial, mon sang-froid était sans limite. Peut-être cruel, je l’avais regardé droit dans les yeux sans fuir un seul instant son regard. C’était le moment de ne plus fuir.
J’suis désolé, Jina, j’avais juste besoin d’être égoïste, j’avais juste besoin de prendre mon temps. J’suis désolé, Jina, j’avais juste besoin de parler de moi, de penser à moi, à personne d’autre, pas à toi. J’suis désolé, j’ai pas réussi à le capter, que c’était toi, juste toi. Parce qu’au fond, y avait pas de moi, pas de nous, c’était toi et tes blessures, toi et ton égo. Toi, la femme blessée.
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Re: Midnight Summer Dream ♦ Jian | Jeu 9 Mar - 1:53 Citer EditerSupprimer
846J’étais en train de glisser dans ce que je n’aurais probablement jamais imaginé et jamais voulu. Je me sentais mal. Mal d’être venue là, de lui avoir parlé, de m’être penchée sur le problème. Je savais pertinemment ce qui allait se passer, je l’avais vu avec mes parents, les cris, la rancune, et ca n’augurait jamais rien de bon. Il avait réussi à me faire passer par tous les états, de la timidité, de la joie pure, même si ca me dérangeait de l’admettre de l’amour, et maintenant de la colère. Il ne se rendait pas compte qu’il m’était important. Que j’en avais besoin. Et j’étais trop fière pour l’admettre. J’avais toujours été comme ça, cet être totalement fier, et réaliste concernant ses sentiments. Alors en l’entendant me dire que je n’étais pas apte a discuter de ses problèmes je fermais les yeux quelques secondes. J’allais rester digne. Je pourrais pleurer de tout mon cœur en voiture, mais pas devant lui. Surtout pas. Je m’obligeais a essayer de rester froide, alors qu’au fond, je sentais le peu que je réussissais a reconstruire s’effondre aussi vite qu’un château de carte sur une plage. Quand il reprenait qu’il n’allait pas me frapper, s’énerver ou crier, je le regardais avec défiance, avant de dire d’un ton sarcastique. « Tu ne veux pas que je te déteste... Tu veux peut-être que je te fasse livrer des fleurs demain matin ?» Puis de soupirer, et de reprendre d’une voix plus calme « J’étais pas venue pour te détester. Je m'inquiétais pour toi. » Et je ne m’attendais pas à ce que tu me traite comme ça. Mais cette partie là n’arrivait pas à sortir. Elle était coincée dans ma gorge. Comme une lame menaçant de couper à chaque mot. Il reprenait après mon intervention, qu’il n’avait jamais dit qu’il était le seul à avoir des problèmes ou qu’il était le seul à se plaindre. Qu’il s’était juste terré pour qu’on ne le prenne pas en pitié. Qu’il ne savait pas gérer ça, et qu’il faisait comme il pouvait. Cette froideur me donnait envie de le gifler. De partir loin d’ici. J’étais vide, vide de toute émotion positive. Il était en train de ruiner le peu que je m’étais reconstruis dans le désert qui m’avait servi de vie. Je l’écoutais me dire que je n’avais jamais été personne pour lui, qu’il avait prit son temps, qu’il n’avait jamais été doué avec les sentiments, comme si elle, elle l’était. Cette blague. C’était peut être ca leur problème qui savait. Il ne savait pas comment réagir a tout ça, et s’isoler avait été sa réponse. Avant de rajouter que si une seule erreur la mettait dans ces états là, il n’était pas sur que ca en vaille le coup. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds. « Une erreur ? » je répétais d’une voix blanche. Et de commencer à rire nerveusement. « Tu te fous vraiment de ma gueule en fait. » Et de balancer mon sac et mon manteau vers la porte. « Je peux comprendre beaucoup de choses Aidan, surtout venant de toi. Et quand je dis beaucoup, je suis large. Tu peux crier, tu peux m’insulter, t’énerver, je peux le tolérer. Tu devrais savoir que je ne suis pas le genre à rester sur le dos des autres. » Avant de soupirer et de balancer d’une voix ou on commençait à entendre que j’atteignais ma limite « J’ai jamais été douée avec mes sentiments non plus tu sais. Ou encore avec mes problèmes, j’ai toujours été le genre à tout foutre en l’air avant de chercher une solution. Tu sais comment je suis. Mais tu étais là. Et sans même que tu le sache, ça me suffisait pour avancer. Pour affronter mes fantômes, ma famille, ou que sais-je. Juste parce que toi, tu étais là. Parfaitement imparfait. Tu méritais chaque effort que j’ai fait pour que je relève la tête, ou encore pour modérer mon sale caractère. Tu méritais tout ces efforts. Plus que quiconque. » Il avait fait de moi une meilleure femme que je ne l’étais, mais je n’aurais jamais été capable de le formuler réellement. Puis de dire à voix basse « Tu ne te rends pas compte de tout ce que j’étais prête à abandonner pour toi. » Il ne se doutait pas que j’avais failli renoncer pour lui à une partie de ma vie. « Alors ne me parle pas d’une erreur, une erreur par-ci, une erreur par là, on en fait tous. Mais tu te comportes vraiment comme un con avec moi en ce moment. Tu te caches derrière ta froideur, et tu te mens... Je ne te demandais pas de faire pareil, mais je ne m’attendais pas à ce que tu me traites comme si j’étais une étrangère.» Au fond, j’espérais juste de la communication. Un message pour me dire qu’il allait s’isoler un peu, ou quelque chose pour me dire « je sais je ne suis pas là, mais il m’arrive parfois de penser à toi ». Mais visiblement, c’était beaucoup demandé. Je le fixais dans les yeux. Je me doutais que la tentative d’air détaché et froid ne tenait plus maintenant, et je détestais ça. Avoir l’air faible. Blessée. L’exposer comme ça me faisait l’effet d’une brûlure. J’entendais la voix d’ilnam, le feu fiancé, dans un coin de ma tête qui rigolait encore quand je lui avais parlé d’Aidan la première fois. Qu’il m’avait prévenue de la folie que je risquais de faire, mais qu’importe, j’avais toujours été impétueuse. Surtout quand ca touchait mes sentiments. Mais il avait visiblement vu juste là-dessus. J’étais la reine des abruties.
Ce qui n'est pas exprimé, reste dans le coeur, et peut le faire éclater ▬ Shakespeare
Midnight Summer Dream
Jina & Aidan
846J’étais en train de glisser dans ce que je n’aurais probablement jamais imaginé et jamais voulu. Je me sentais mal. Mal d’être venue là, de lui avoir parlé, de m’être penchée sur le problème. Je savais pertinemment ce qui allait se passer, je l’avais vu avec mes parents, les cris, la rancune, et ca n’augurait jamais rien de bon. Il avait réussi à me faire passer par tous les états, de la timidité, de la joie pure, même si ca me dérangeait de l’admettre de l’amour, et maintenant de la colère. Il ne se rendait pas compte qu’il m’était important. Que j’en avais besoin. Et j’étais trop fière pour l’admettre. J’avais toujours été comme ça, cet être totalement fier, et réaliste concernant ses sentiments. Alors en l’entendant me dire que je n’étais pas apte a discuter de ses problèmes je fermais les yeux quelques secondes. J’allais rester digne. Je pourrais pleurer de tout mon cœur en voiture, mais pas devant lui. Surtout pas. Je m’obligeais a essayer de rester froide, alors qu’au fond, je sentais le peu que je réussissais a reconstruire s’effondre aussi vite qu’un château de carte sur une plage. Quand il reprenait qu’il n’allait pas me frapper, s’énerver ou crier, je le regardais avec défiance, avant de dire d’un ton sarcastique. « Tu ne veux pas que je te déteste... Tu veux peut-être que je te fasse livrer des fleurs demain matin ?» Puis de soupirer, et de reprendre d’une voix plus calme « J’étais pas venue pour te détester. Je m'inquiétais pour toi. » Et je ne m’attendais pas à ce que tu me traite comme ça. Mais cette partie là n’arrivait pas à sortir. Elle était coincée dans ma gorge. Comme une lame menaçant de couper à chaque mot. Il reprenait après mon intervention, qu’il n’avait jamais dit qu’il était le seul à avoir des problèmes ou qu’il était le seul à se plaindre. Qu’il s’était juste terré pour qu’on ne le prenne pas en pitié. Qu’il ne savait pas gérer ça, et qu’il faisait comme il pouvait. Cette froideur me donnait envie de le gifler. De partir loin d’ici. J’étais vide, vide de toute émotion positive. Il était en train de ruiner le peu que je m’étais reconstruis dans le désert qui m’avait servi de vie. Je l’écoutais me dire que je n’avais jamais été personne pour lui, qu’il avait prit son temps, qu’il n’avait jamais été doué avec les sentiments, comme si elle, elle l’était. Cette blague. C’était peut être ca leur problème qui savait. Il ne savait pas comment réagir a tout ça, et s’isoler avait été sa réponse. Avant de rajouter que si une seule erreur la mettait dans ces états là, il n’était pas sur que ca en vaille le coup. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds. « Une erreur ? » je répétais d’une voix blanche. Et de commencer à rire nerveusement. « Tu te fous vraiment de ma gueule en fait. » Et de balancer mon sac et mon manteau vers la porte. « Je peux comprendre beaucoup de choses Aidan, surtout venant de toi. Et quand je dis beaucoup, je suis large. Tu peux crier, tu peux m’insulter, t’énerver, je peux le tolérer. Tu devrais savoir que je ne suis pas le genre à rester sur le dos des autres. » Avant de soupirer et de balancer d’une voix ou on commençait à entendre que j’atteignais ma limite « J’ai jamais été douée avec mes sentiments non plus tu sais. Ou encore avec mes problèmes, j’ai toujours été le genre à tout foutre en l’air avant de chercher une solution. Tu sais comment je suis. Mais tu étais là. Et sans même que tu le sache, ça me suffisait pour avancer. Pour affronter mes fantômes, ma famille, ou que sais-je. Juste parce que toi, tu étais là. Parfaitement imparfait. Tu méritais chaque effort que j’ai fait pour que je relève la tête, ou encore pour modérer mon sale caractère. Tu méritais tout ces efforts. Plus que quiconque. » Il avait fait de moi une meilleure femme que je ne l’étais, mais je n’aurais jamais été capable de le formuler réellement. Puis de dire à voix basse « Tu ne te rends pas compte de tout ce que j’étais prête à abandonner pour toi. » Il ne se doutait pas que j’avais failli renoncer pour lui à une partie de ma vie. « Alors ne me parle pas d’une erreur, une erreur par-ci, une erreur par là, on en fait tous. Mais tu te comportes vraiment comme un con avec moi en ce moment. Tu te caches derrière ta froideur, et tu te mens... Je ne te demandais pas de faire pareil, mais je ne m’attendais pas à ce que tu me traites comme si j’étais une étrangère.» Au fond, j’espérais juste de la communication. Un message pour me dire qu’il allait s’isoler un peu, ou quelque chose pour me dire « je sais je ne suis pas là, mais il m’arrive parfois de penser à toi ». Mais visiblement, c’était beaucoup demandé. Je le fixais dans les yeux. Je me doutais que la tentative d’air détaché et froid ne tenait plus maintenant, et je détestais ça. Avoir l’air faible. Blessée. L’exposer comme ça me faisait l’effet d’une brûlure. J’entendais la voix d’ilnam, le feu fiancé, dans un coin de ma tête qui rigolait encore quand je lui avais parlé d’Aidan la première fois. Qu’il m’avait prévenue de la folie que je risquais de faire, mais qu’importe, j’avais toujours été impétueuse. Surtout quand ca touchait mes sentiments. Mais il avait visiblement vu juste là-dessus. J’étais la reine des abruties.
Ce qui n'est pas exprimé, reste dans le coeur, et peut le faire éclater ▬ Shakespeare
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Re: Midnight Summer Dream ♦ Jian | Jeu 30 Mar - 11:53 Citer EditerSupprimer
Midnight Summer Dream
Jina & Aidan
J’arrivais à sourire, léger sourire, pas pour me moquer mais parce que ses mots me touchaient. Jina, elle était compliquée, on était un peu pareils, dans le fond, on avait du mal à exprimer ce qu’on ressentait réellement, profondément, parce qu’on appelait ça être faible. Alors, ça résonnait au fond de moi et j’avais même du mal à me concentrer sur le reste, parce qu’elle faisait un pas vers moi puis deux en arrière mais moi, j’étais fatigué de tout ça. Je la laissais parler, Jina, je l’écoutais, cette fois, j’entendais, j’encaissais chaque mot et chaque syllabe, me prenant l’empire que j’avais construit sur mes certitudes dans la gueule. Elle détruisait tout, Jina, toutes mes barrières, toutes mes défenses, et j’avais envie de la faire taire, de la prendre dans mes bras, de la serrer, si fort, juste pour faire taire les battements de mon cœur qui me tambourinaient dans le crâne.
Mais je me tus face à elle, pendant de longues secondes, interminables, à chercher mes mots, à réfléchir sur tout ce qu’elle venait de dire. Je faisais le bilan de tout ce que j’avais fait et dit, ou pas aussi, puis je finis par relever les yeux sur elle, un léger soupire m’échappa, mes barrières avec. « J’suis désolé. » sincèrement désolé, Jina. « J’suis désolé parce que je me rendais pas compte. J’ai carrément été égoïste et au fond, c’était le but. Je pensais juste… pouvoir m’en sortir de cette manière et ne mêler personne à ça. Tu sais, juste… me barrer et en finir avec tout ça. Parce qu’on m’a jamais aidé, j’ai toujours été obligé de faire tout, tout seul. Alors c’est compliqué aujourd’hui de demander ou d’accepter de l’aide de quelqu’un qu’on aime. » un temps de pause pour respirer, pour ravaler ma douleur et ma fierté, parce qu’elle avait le droit à des explications, des vraies, parce qu’elle avait pas mérité tout ce silence. « J’suis désolé parce qu’en fait, je comprends que le silence fait parfois plus mal que les mots et j’ai fait comme je fais d’habitude, j’ai fui. »
« J’ai pas décidé de partir, ça m’a juste semblé être une évidence, je me suis pas posé de questions parce que j’avais l’impression que tout s’écroulait autour et je voulais pas que tu t’écroules avec moi ou que toi aussi, tu partes. » parce qu’elle avait le droit de savoir, Jina, elle avait le droit d’entendre. « Tu n’as jamais été personne pour moi, Jina. J’aimais chaque moment passé avec toi, j’aimais tout de toi jusqu’à tous tes défauts. J’aimais aussi surtout la personne que j’étais à tes côtés et je me suis raccroché à ça pour pas retomber auprès d’Iseul. » j’avais peur, Jina, de ton regard qui pouvait changer en prononçant son prénom, j’avais peur de rendre ça réel. « Je t’en ai jamais parlé parce que je pensais que c’était un moyen de l’oublier en même temps et j’suis désolé pour ça. Désolé aussi parce que… c’est elle que je suis allé voir le jour où je suis allé voir Kyu à la prison, c’est elle que je suis allé voir parce que je voulais pas que tu vois tout ça, comment ça m’a détruit et au final, elle a mis le coup fatal. » je regardais ma main encore bandée, ma main encore douloureuse de cet affront contre un mur innocent. « J’ai frappé dans son mur parce que j’étais en colère, j’étais anéanti, parce que ça faisait bien des mois que je l’avais pas vue, parce que je te voyais toi… et quand je suis arrivé, j’ai vu qu’elle… un soupire. Elle était enceinte. un fait. ça m’a mis hors de moi car je me suis rendu compte que j’arrivais pas à l’oublier, que je l’aimais malgré tous les efforts que je faisais, malgré tout ce que je ressentais pour toi et tous les projets que j’avais en tête, avec toi. »
C’était compliqué de devoir tout lui jeter à la gueule et vas-y, démerde-toi avec tout ça, mais je pensais qu’elle avait besoin que je sois honnête, avec elle et avec moi-même. Et au fond, ça m’avait terriblement de bien, de lui dire, à elle, à personne d’autre. Parce que c’était Jina, et pas une autre, et même si je devais la perdre, elle avait le droit de comprendre pourquoi j’avais tout ça.
« Je voulais t’épargner, Jina, je voulais l’oublier et je me rends compte que je t’ai fait plus de mal qu’autre chose et qu’en effet, j’ai été un sale con. Et j’suis désolé. Désolé mais reconnaissant que tu sois venue. » j’avais peur que la vérité sonnerait le début d’une fin, une fin d’un nous, d’un elle. J’avais peur qu’elle parte, qu’elle s’enfuie, qu’elle me fuie, mais j’étais prêt à faire face, pour elle, pour nous.
Mais je me tus face à elle, pendant de longues secondes, interminables, à chercher mes mots, à réfléchir sur tout ce qu’elle venait de dire. Je faisais le bilan de tout ce que j’avais fait et dit, ou pas aussi, puis je finis par relever les yeux sur elle, un léger soupire m’échappa, mes barrières avec. « J’suis désolé. » sincèrement désolé, Jina. « J’suis désolé parce que je me rendais pas compte. J’ai carrément été égoïste et au fond, c’était le but. Je pensais juste… pouvoir m’en sortir de cette manière et ne mêler personne à ça. Tu sais, juste… me barrer et en finir avec tout ça. Parce qu’on m’a jamais aidé, j’ai toujours été obligé de faire tout, tout seul. Alors c’est compliqué aujourd’hui de demander ou d’accepter de l’aide de quelqu’un qu’on aime. » un temps de pause pour respirer, pour ravaler ma douleur et ma fierté, parce qu’elle avait le droit à des explications, des vraies, parce qu’elle avait pas mérité tout ce silence. « J’suis désolé parce qu’en fait, je comprends que le silence fait parfois plus mal que les mots et j’ai fait comme je fais d’habitude, j’ai fui. »
« J’ai pas décidé de partir, ça m’a juste semblé être une évidence, je me suis pas posé de questions parce que j’avais l’impression que tout s’écroulait autour et je voulais pas que tu t’écroules avec moi ou que toi aussi, tu partes. » parce qu’elle avait le droit de savoir, Jina, elle avait le droit d’entendre. « Tu n’as jamais été personne pour moi, Jina. J’aimais chaque moment passé avec toi, j’aimais tout de toi jusqu’à tous tes défauts. J’aimais aussi surtout la personne que j’étais à tes côtés et je me suis raccroché à ça pour pas retomber auprès d’Iseul. » j’avais peur, Jina, de ton regard qui pouvait changer en prononçant son prénom, j’avais peur de rendre ça réel. « Je t’en ai jamais parlé parce que je pensais que c’était un moyen de l’oublier en même temps et j’suis désolé pour ça. Désolé aussi parce que… c’est elle que je suis allé voir le jour où je suis allé voir Kyu à la prison, c’est elle que je suis allé voir parce que je voulais pas que tu vois tout ça, comment ça m’a détruit et au final, elle a mis le coup fatal. » je regardais ma main encore bandée, ma main encore douloureuse de cet affront contre un mur innocent. « J’ai frappé dans son mur parce que j’étais en colère, j’étais anéanti, parce que ça faisait bien des mois que je l’avais pas vue, parce que je te voyais toi… et quand je suis arrivé, j’ai vu qu’elle… un soupire. Elle était enceinte. un fait. ça m’a mis hors de moi car je me suis rendu compte que j’arrivais pas à l’oublier, que je l’aimais malgré tous les efforts que je faisais, malgré tout ce que je ressentais pour toi et tous les projets que j’avais en tête, avec toi. »
C’était compliqué de devoir tout lui jeter à la gueule et vas-y, démerde-toi avec tout ça, mais je pensais qu’elle avait besoin que je sois honnête, avec elle et avec moi-même. Et au fond, ça m’avait terriblement de bien, de lui dire, à elle, à personne d’autre. Parce que c’était Jina, et pas une autre, et même si je devais la perdre, elle avait le droit de comprendre pourquoi j’avais tout ça.
« Je voulais t’épargner, Jina, je voulais l’oublier et je me rends compte que je t’ai fait plus de mal qu’autre chose et qu’en effet, j’ai été un sale con. Et j’suis désolé. Désolé mais reconnaissant que tu sois venue. » j’avais peur que la vérité sonnerait le début d’une fin, une fin d’un nous, d’un elle. J’avais peur qu’elle parte, qu’elle s’enfuie, qu’elle me fuie, mais j’étais prêt à faire face, pour elle, pour nous.
electric bird.
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Re: Midnight Summer Dream ♦ Jian | Mar 6 Juin - 5:50 Citer EditerSupprimer
La faiblesse dont je faisais preuve, cette envie d’essayer de sauver les meubles , de lui montrer qu’il n’était pas seul, que j’étais là. Que si je comptais réellement pour lui, j’étais là. Pour subir ses sautes d’humeurs, pour le soutenir. Mais il fallait croire que je n’étais pas ce genre de personne. Et que le feu avait tout brûlé avant l’arrivée des pompiers. Je n’étais pas le genre de personne à m’avouer vaincue mais plus cette entrevue se prolongeait, plus les sentiments que je ressentais à son égard se transformaient en une colère froide. En une violence qui menaçait d’exploser à chaque mot qu’il rajoutait. J’ouvrais les vannes, perdue pour perdue, ce n’était pas comme si je n’étais pas déjà a moitié dans le précipice qui s’appelait ma vie.
Blessée oui. Enervée aussi. Je le fixais du coin de l’œil quand il s’excusait. S’excuser d’être égoïste, s’excuser d’avoir voulu fuir, et qu’il trouvait compliqué de demander ou accepter mon aide. Je haussais un sourcil, en l’entendant admettre qu’il fuyait. C’était déjà ca. Mais visiblement il n’en avait pas fini pas avec moi. Il reprenait qu’il n’avait pas décidé de partir, qu’il avait vu son monde s’écrouler et avait refusé que je m’écroule avec lui. Je le regardais un bref instant, m’apprêtait a dire quelque chose avant qu’il ne reprenne qu’il aimait celui qu’il était quand j’étais là. Et que ca l’empêchait de retourner auprès d’Iseul.
Je me fige. J’ai presque peur de comprendre ce dont il me parle. Une fille. Il me parlait d’une putain de fille que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Je fermais les yeux quelques secondes comme un ultime effort pour que mes pensées ne partent pas dans tous les sens. Pour que je ne me mette pas à crier. Que je ne pleure pas. Ce qu’il semble prendre pour une invitation à continuer. Il ne m’en avait jamais parlé parce que pour lui c’était un moyen de l’oublier. Avant d’ajouter qu’il l’avait revue quand son frère avait été en prison. Et qu’il ne voulait pas imposer ça. A ces mots, je le fixe quelques instants sans savoir comment réagir. Il était sérieux. Il était putain de sérieux. J’aurais presque espéré qu’il se mette a crier poisson d’avril, mauvaise blague, mais non. Rien du tout. Juste lui, visiblement honnête sur ce coup la. Il fixait sa main, d’un air absent, avant de reprendre qu’il avait frappé dans son mur, de colère, parce qu’il ne l’avait pas vue un moment, parce qu’il me voyait. Je reste droite comme un I. Et je lui tourne ostensiblement le dos. Je ne voulais pas qu’il voit quel effet ses paroles avaient sur moi. J’étais vraiment conne. Je préférais serrer le poing, avant de ne faire un truc que je pourrais regretter plus tard. Plus il parlait, plus je sentais la nausée monter. La colère aussi. L’amertume. Je ne voulais même pas en entendre plus. Mais les mots ne voulaient pas sortir. Pas plus que je n’arrivais à esquisser le moindre geste.
Mais je n’aurais jamais pu deviner la suite. Comme si m’avouer qu’il voyait une autre fille n’était pas assez violent. Elle était enceinte. Genre comme dans le papa-a-mis-une-graine-dans-maman. Je me retournais vers lui furieuse, les poings crispés. Je me tâtais sérieusement à lui sauter à la gorge. Ou à lui balancer les bouteilles du bar les plus proches. Je le fixais froidement, comme si j’avais un étranger en face de moi. Ce n’était plus Aidan. Encore moins mon Aidan. Je l’écoutais continuer sa justification. Il l’aimait encore, et n’arrivait pas à l’oublier. Et ce que j’en comprenais moi, je n’étais visiblement pas de taille.
Et sans comprendre ce qui s’était passé dans ma tête, je m’étais approchée de lui rapidement. Et j’avais envoyé une gifle comme j’en avais rarement mises. Ma main chauffait, mais au moins ca me rappelait que j’étais là. Je le fixais a mi chemin entre le dégout et la colère. « Alors c’était ça ? » Je n’arrivais même pas à planquer le rire nerveux, et ironique qui pointait son nez. « Holy shit. » Je commençais à jurer, c’était pas bon signe. Mais visiblement ce n’était pas terminé. Non, il venait de prononcer la phrase qui venait de me faire sortir de mes gonds au sens propre comme au sens figuré. Il se rendait compte qu’il avait été un sale con, mais reconnaissant que je sois venue. A cette phrase, j’avais pas pu me retenir de pouffer de rire. Ce rire sinistre qui avait été le mien après mon accident, et contre lequel Hyo Jin avait mené une bataille conséquente. « Ben tiens. Clairement reconnaissant, au fait Jin’ je t’ai pas dis, en fait j’ai mis une connasse enceinte, et genre je m’en suis rendu compte quand j’ai été la revoir, en plus je l’aime plus que toi, alors que jusqu’à il y a encore quelques minutes, c’était avec toi que j’étais supposé être. Textuellement, tu étais comme une sorte de zone tampon, une zone tampon que j’aimais hein, mais… pas autant qu’elle. » Je me contentais de le fixer froidement « Putain, tu t’entends sérieusement ?»
Je me sentais conne. Conne parce que ce n’était pas sans me rappeler une de mes disputes avec Ilnam, comme celle juste avant mon accident. Qui concernait Aidan justement. Ou du moins toute tentative de relation normale. Je me retournais quelques instants, tout en lâchant « J’arrive pas à croire que c’est ça que j’ai défendu devant Ilnam. » Ilnam avait fait une analyse tellement pertinente que ca en devenait risible. Je levais la tête un bref instant vers le plafond, me demandant rapidement ce qu’il aurait eu a dire sur la situation. Probablement un « bien fait pour ta gueule, je t’avais prévenu mais tu m’écoute jamais » ou un truc similaire. Je m’étais appuyée face au bar. Je ne voulais me retourner vers lui. « Tu te souviens de mon accident ? » Je serrais les mains sur le contour du bar. De toutes mes forces. « Tu te souviens du conducteur de la voiture dans laquelle j’étais? » Je soupirais. « Tu sais, on avait décidé de jouer le jeu à fond. Chacun pour des raisons différentes. Ilnam pour protéger son patrimoine. Et moi, aussi connement que ca puisse te paraître, c’était pour te protéger toi. Et on jouait cette sordide comédie pour protéger ce à quoi on tenait le plus. » Je ricanais. C’était profondément con quand on y pensait.
Ce qui n'est pas exprimé, reste dans le coeur, et peut le faire éclater ▬ Shakespeare
Midnight Summer Dream
Jina & Aidan
La faiblesse dont je faisais preuve, cette envie d’essayer de sauver les meubles , de lui montrer qu’il n’était pas seul, que j’étais là. Que si je comptais réellement pour lui, j’étais là. Pour subir ses sautes d’humeurs, pour le soutenir. Mais il fallait croire que je n’étais pas ce genre de personne. Et que le feu avait tout brûlé avant l’arrivée des pompiers. Je n’étais pas le genre de personne à m’avouer vaincue mais plus cette entrevue se prolongeait, plus les sentiments que je ressentais à son égard se transformaient en une colère froide. En une violence qui menaçait d’exploser à chaque mot qu’il rajoutait. J’ouvrais les vannes, perdue pour perdue, ce n’était pas comme si je n’étais pas déjà a moitié dans le précipice qui s’appelait ma vie.
Blessée oui. Enervée aussi. Je le fixais du coin de l’œil quand il s’excusait. S’excuser d’être égoïste, s’excuser d’avoir voulu fuir, et qu’il trouvait compliqué de demander ou accepter mon aide. Je haussais un sourcil, en l’entendant admettre qu’il fuyait. C’était déjà ca. Mais visiblement il n’en avait pas fini pas avec moi. Il reprenait qu’il n’avait pas décidé de partir, qu’il avait vu son monde s’écrouler et avait refusé que je m’écroule avec lui. Je le regardais un bref instant, m’apprêtait a dire quelque chose avant qu’il ne reprenne qu’il aimait celui qu’il était quand j’étais là. Et que ca l’empêchait de retourner auprès d’Iseul.
Je me fige. J’ai presque peur de comprendre ce dont il me parle. Une fille. Il me parlait d’une putain de fille que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Je fermais les yeux quelques secondes comme un ultime effort pour que mes pensées ne partent pas dans tous les sens. Pour que je ne me mette pas à crier. Que je ne pleure pas. Ce qu’il semble prendre pour une invitation à continuer. Il ne m’en avait jamais parlé parce que pour lui c’était un moyen de l’oublier. Avant d’ajouter qu’il l’avait revue quand son frère avait été en prison. Et qu’il ne voulait pas imposer ça. A ces mots, je le fixe quelques instants sans savoir comment réagir. Il était sérieux. Il était putain de sérieux. J’aurais presque espéré qu’il se mette a crier poisson d’avril, mauvaise blague, mais non. Rien du tout. Juste lui, visiblement honnête sur ce coup la. Il fixait sa main, d’un air absent, avant de reprendre qu’il avait frappé dans son mur, de colère, parce qu’il ne l’avait pas vue un moment, parce qu’il me voyait. Je reste droite comme un I. Et je lui tourne ostensiblement le dos. Je ne voulais pas qu’il voit quel effet ses paroles avaient sur moi. J’étais vraiment conne. Je préférais serrer le poing, avant de ne faire un truc que je pourrais regretter plus tard. Plus il parlait, plus je sentais la nausée monter. La colère aussi. L’amertume. Je ne voulais même pas en entendre plus. Mais les mots ne voulaient pas sortir. Pas plus que je n’arrivais à esquisser le moindre geste.
Mais je n’aurais jamais pu deviner la suite. Comme si m’avouer qu’il voyait une autre fille n’était pas assez violent. Elle était enceinte. Genre comme dans le papa-a-mis-une-graine-dans-maman. Je me retournais vers lui furieuse, les poings crispés. Je me tâtais sérieusement à lui sauter à la gorge. Ou à lui balancer les bouteilles du bar les plus proches. Je le fixais froidement, comme si j’avais un étranger en face de moi. Ce n’était plus Aidan. Encore moins mon Aidan. Je l’écoutais continuer sa justification. Il l’aimait encore, et n’arrivait pas à l’oublier. Et ce que j’en comprenais moi, je n’étais visiblement pas de taille.
Et sans comprendre ce qui s’était passé dans ma tête, je m’étais approchée de lui rapidement. Et j’avais envoyé une gifle comme j’en avais rarement mises. Ma main chauffait, mais au moins ca me rappelait que j’étais là. Je le fixais a mi chemin entre le dégout et la colère. « Alors c’était ça ? » Je n’arrivais même pas à planquer le rire nerveux, et ironique qui pointait son nez. « Holy shit. » Je commençais à jurer, c’était pas bon signe. Mais visiblement ce n’était pas terminé. Non, il venait de prononcer la phrase qui venait de me faire sortir de mes gonds au sens propre comme au sens figuré. Il se rendait compte qu’il avait été un sale con, mais reconnaissant que je sois venue. A cette phrase, j’avais pas pu me retenir de pouffer de rire. Ce rire sinistre qui avait été le mien après mon accident, et contre lequel Hyo Jin avait mené une bataille conséquente. « Ben tiens. Clairement reconnaissant, au fait Jin’ je t’ai pas dis, en fait j’ai mis une connasse enceinte, et genre je m’en suis rendu compte quand j’ai été la revoir, en plus je l’aime plus que toi, alors que jusqu’à il y a encore quelques minutes, c’était avec toi que j’étais supposé être. Textuellement, tu étais comme une sorte de zone tampon, une zone tampon que j’aimais hein, mais… pas autant qu’elle. » Je me contentais de le fixer froidement « Putain, tu t’entends sérieusement ?»
Je me sentais conne. Conne parce que ce n’était pas sans me rappeler une de mes disputes avec Ilnam, comme celle juste avant mon accident. Qui concernait Aidan justement. Ou du moins toute tentative de relation normale. Je me retournais quelques instants, tout en lâchant « J’arrive pas à croire que c’est ça que j’ai défendu devant Ilnam. » Ilnam avait fait une analyse tellement pertinente que ca en devenait risible. Je levais la tête un bref instant vers le plafond, me demandant rapidement ce qu’il aurait eu a dire sur la situation. Probablement un « bien fait pour ta gueule, je t’avais prévenu mais tu m’écoute jamais » ou un truc similaire. Je m’étais appuyée face au bar. Je ne voulais me retourner vers lui. « Tu te souviens de mon accident ? » Je serrais les mains sur le contour du bar. De toutes mes forces. « Tu te souviens du conducteur de la voiture dans laquelle j’étais? » Je soupirais. « Tu sais, on avait décidé de jouer le jeu à fond. Chacun pour des raisons différentes. Ilnam pour protéger son patrimoine. Et moi, aussi connement que ca puisse te paraître, c’était pour te protéger toi. Et on jouait cette sordide comédie pour protéger ce à quoi on tenait le plus. » Je ricanais. C’était profondément con quand on y pensait.
Ce qui n'est pas exprimé, reste dans le coeur, et peut le faire éclater ▬ Shakespeare
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