2012 – Aéroport d’Incheon INT

Las. J’attendais ma valise en me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire. J’étais revenue en Corée, après un peu plus de deux ans de vie Tokyôïte. Et ça me faisait bizarre. Même plus que bizarre. J’étais dans une sorte de bulle ou je ne réalisais pas encore. Bon fallait dire aussi que ma fête de départ avait été plutôt arrosée aussi, et que mes précieuses cigarettes n’avaient pas arrangé mon cas. Ce qui expliquait peut être mes lunettes de soleil a 15h d’ailleurs. Je n’avais prévenu personne de mon retour, vu ma dégaine valait mieux que je prenne le temps de passer de l’eau sur mon visage et que je tente de me coiffer. Et me voilà tel un gamin perdu qui regarde autour de lui a la recherche de sa valise. Je me sentais comme une tortue ma guitare dans le dos, dans sa housse, avec un sac a dos. Et ma grosse valise n’annonçait que des emmerdes pour tenter d’aller à l’orphelinat, ou j’allais distribuer quelques cadeaux. Je cherchais du regard les chariots, avant d’en prendre un. En plus de me débarrasser de mon fatras, j’allais pouvoir aussi me laisser trainer par mes bagages. J’étais en plein dans mes pensées quand je vis ma grosse valise passer sous mon nez. Je me dépêchais de la récupérer, de la mettre sur l’engin a roulette, avant de commencer à me diriger vers la sortie. Il faisait beau à Seoul aujourd’hui, alors que quelques heures plus tôt, il pleuvait a Tôkyô. Le contraste m’amusait plus qu’autre chose d’ailleurs. J’allais me diriger vers la sortie des vols de la compagnie, en priant pour trouver un taxi libre. Je ne voulais qu’une chose, une bonne douche, et un lit. Shin aurait été là, il se serait sûrement foutu de lui pour le coup, parce que prendre l’avion un lendemain de cuite, c’était tout sauf l’idée du siècle. J’en étais garant.

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Ce petit malin pensait réellement pouvoir revenir sans même me prévenir. J’avais des yeux partout, même si il ne voulait pas l’admettre. En vérité, il n’avait pas été bien dur de le savoir. Un coup de fil à Shin, et celui-ci avait craché le morceau en moins de temps qu’il fallait pour le dire. C’était un peu arrivé par hasard à vrai dire. J’avais d’abord voulu appeler Nolan, mais celui-ci avait son portable éteint. Je n’avais d’autre choix que Shin. Et même si il m’avait toujours fait un peu peur avec ses sourcils froncés, il avait été plus qu’aimable. Il m’avait précisé que son avion devait arriver sans encombre vers 15h. Il était l’heure. Je commençais à perdre patience à piétiner le sol sur place à force de sautiller. Un peu pour me réchauffer, beaucoup d’impatience. Je regardais chaque personne qui montrait el bout de son nez, dans l’espoir d’apercevoir celui que je n’avais pas vu depuis deux ans maintenant. Certaines choses avaient changé, mais mon désir de le voir était toujours aussi fort. Il m’avait manqué, c’était indéniable. Soudain, je le vis sortir par la première porte avec tout son brol. Un sourire étirait mes lèvres sans même que je m’en aperçoive. Pour vous dire à quel point j’étais heureuse de son retour. J’avais beau m’être préparé à le revoir, mon cœur ne fit qu’un bond dans ma poitrine. Et sans plus attendre, je fonçais droit vers lui, courant le plus vite possible dans sa direction, si bien que d’où il se trouvait, il ne devait voir qu’une tignasse blonde foncer sur lui. Je ralentis un rien et pris mon élan pour lui sauter sur le dos, sa charrette ne me permettant pas de me jeter dans ses bras. Mes bras autour de son cou, mes jambes enroulées à ses hanches, j’étais tel un koala accroché à son arbre. « Je t’interdis de partir si longtemps à l’avenir. » l’avertissais-je avant d’enfouir mon visage dans son cou, alors que tout mon corps se trouvait dans son dos.

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Je crois que sur ce coup là, je n’avais absolument rien compris. Mais vraiment rien de rien.  J’étais en train de pous.. me laisser traîner par mon chariot quand je sentis quelque chose me sauter dessus. Ou plutôt sur mon dos. Genre un koala ou un truc du genre. Sur le moment, je m’étais même figé. Mais qu’est ce que c’était que ce truc ? On avait droit a un package spécial en passant la porte de sortie du terminal ? Jusqu'à ce que je sente quelqu’un s’enrouler autour de moi. Ouais, pire qu’un koala. Un bras s’était faufilé autour de mon cou pendant que des jambes m’encerclaient. Le pourcentage de chance pour que quelqu’un puisse ME faire ça était déjà faible, mais quand la chose dans mon dos avait murmuré qu’elle m’interdisait de partir aussi longtemps à l’avenir, j’eus un rire.  C’était tellement imprévisible que je ne l’avais même pas envisagé… Dambi allait se pointer. Et j’étais même prêt a parier que c’était Shin qui lui avait vendu la mèche. Vu ma tendance a ne répondre que partiellement aux messages, elle avait du lui demander, et il avait du tout balancer. Je tournais légèrement la tête vers elle avant de rire « Je tacherais de m’en souvenir pour la prochaine fois… » Puis de s’arrêter avant de dire « Sinon moi aussi je suis content de te voir, descend un peu de mon dos princesse » En vrai, j’étais vraiment fatigué… ou autre chose, et j’avais moyennement envie de me casser la figure avec une Dambi sur le dos. Elle devait avoir beaucoup changé, lorsque j’étais parti, c’était une ado timide. Et de ce que j’avais cru comprendre via skype, ce n’était plus tellement le cas. Ou ca n’en avait plus tellement l’air. Elle avait une famille qui lui plaisait, et ca me faisait plaisir qu’au moins l’un d’entre nous ai réussi. Je ne pouvais pas en dire autant de moi ou de Shin. J’eus un soupir, avant de demander en reposant une mèche de cheveux derrière « Alors qu’est ce que j’ai manqué exactement ? » Ils s’étaient parlé pour la dernière fois il y avait plus d’une semaine, mais il était sûr qu’il y avait des pépites qu’elle n’avait pas dites.

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Je dus le surprendre en sautant de cette manière sur son dos, mais il me manquait de trop, et je ne pouvais attendre plus longtemps pour le sentir contre moi. Il ne lui faudrait pas longtemps, de toute manière, pour découvrir qui était cette personne qui avait l’audace de le toucher ainsi. Et qui était au courant de son retour surtout. J’attendais ce moment depuis deux ans. Deux longues années sans lui m’avaient paru une éternité, mais je comptais bien récupérer tout ce temps perdu. Et puis, si le surprendre cette façon me permettrait d’entendre à nouveau son rire, minime soit-il, ca valait largement le coup. Je relevais la tête quand je sentis la sienne tourner légèrement vers moi. Un sourire se calquait sur mon visage alors que je voyais ses traits de plus près. Ils les avaient tirés, comme fatigués. J’en profitais pour plaquer mes lèvres sur sa joue pour lui offrir un bisou de bienvenue. « La prochaine fois, tu me prends avec, c’est tout. » Et c’était indiscutable. Il était hors de question que je le laisse partir de sitôt aussi loin de moi. je m’exécutais, toujours le sourire aux lèvres quand il me demandait de descendre. Je laissais glisser mes jambes le long de son corps, restant toujours coller à lui. Il était hors de question que je le lâche. Je serais pire qu’un pot de colle pour les prochaines heures. Le voilà prévenu. Je me tournais enfin vers lui alors qu’il me demandait si il avait raté quelques choses. Je rougis momentanément. Il avait raté beaucoup de chose. Et entre autre, ma première fois avec une femme. Avec un homme aussi, mais je préférais ne pas y faire allusion. Et puis, il savait déjà que j’aimais les hommes, mais les femmes…. Je rougis presque, baissant la tête. « Quelques trucs oui … puis j’ai pas mal de choses à te montrer. » Je le tirais déjà par le bras pour qu’il me suive vers le café qu’il y avait à la sortie de l’aéroport. « Viens, je te dirais tout autour d’un bon café ! » Et un chocolat chaud pour moi. Il serait dommage d’avoir une indigestion dès son retour, ne supportant pas la caféine.

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C’était vraiment une chute en bonne et due forme. J’avais eu le droit a mon bisou de bienvenue avant qu’elle ne décrète que la prochaine fois je devrais obligatoirement la prendre avec moi. Je commençais a rire, avant de la sentir descendre de mon dos. Une fois libéré de son emprise, je m’étirais un peu, avant de la voir rougir. Oh oh, j’avais donc raté énormément de choses. Et visiblement, elle ne m’en avait pas parlé sur skype. Et elle voulait me montrer des choses. Je levais un sourcil en guise de question silencieuse, mais je la connaissais assez pour savoir que quand elle avait une idée en tête, ce n’était pas dans son… séant.  Et la voilà qui m’embarquait par le bras, me laissant une fraction de seconde pour chopper mon chariot avec ce que j’avais comme affaires. Droit vers la sortie de l’aéroport. Holy Shit. Déjà le petit déjeuner ? Bon d’accord, il était 15heures, mais même. Je n’étais pas sûr de pouvoir ingurgiter quoi que ce soit. Mais la diablesse ne me laisserait pas tranquille. « Va pour le café. Enfin… je suis tellement mort que je pourrais m’endormir. » Puis de rire « Mais je veux tout savoir alors on y va. Tu viens avec moi après ? Je dois aller dans un dortoir déposer des affaires... » J’étais en train pousser mon chariot quand je vis le café. De loin, je louchais déjà sur les banquettes, j’étais tellement mort que j’étais sur que je pourrais m’endormir dessus. Je fouillais dans ma poche, avant de sortir un billet. Et de le lever. « Merde, c’est des yens » Puis de fouiller dans le l’autre poche. Et de sortir un autre billet, des wons cette fois, et de le lui donner. « C'est moi qui offre... Je nous bloque une table, prend moi un café noir sans sucre princesse et prend ce que tu voudras. » Puis je tournais sur moi-même, comme si j’analysais quelle serait la meilleure table pour nous, avant de voir une table avec deux banquettes face à face.  Avant de me laisser tomber comme un poids sur la banquette la plus proche, le chariot coincé a côté de moi. J’étais en train de savourer le confort de la banquette rebondie quand je me surpris a détailler Dambi. Elle n’avait plus rien de la gamine que j’avais laissée en partant au Japon. Sa famille avait du avoir bonne influence sur elle, c’était une bonne chose non ?

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Son rire était comme une douce mélodie à mes oreilles. Je ne l’avais pas entendu depuis si longtemps, que j’en avais oublié à quel point il m’avait manqué. Ce qui renforçait le fait que je ne comptais plus le laisser me quitter aussi longtemps et que je n’allais pas le lâcher de sitôt. Croyez-moi. il m’avait demandé si il avait manqué beaucoup de choses…. Si seulement il savait. Je ne lui avais pas raconté que j’avais eu pas mal de première fois depuis se départ, et j’avais des doutes sur le fait qu’il apprécie la chose. Je préférais qu’il soit assis et dans de bonnes conditions quand je le lui dirais. Je lui proposais donc un café, ou plutôt, je le lui laissais pas le choix, prenant soin d’éviter le regard interrogateur qu’il me lançait. Je l’embarquais donc à ma suite sans lui laissait le temps de réagir. Je l’avais convaincu pour un café. C’était déjà ca de prit. Je hochais la tête, lui souriant. « Taches de ne pas t’endormir pendant mon absence tout de même. » ca serait un comble après le temps que j’avais passé à l’attendre. « Evidemment que je viens avec toi, je ne risque pas de te lâcher si vite. » Il s’était cru dans un conte de fée où il faisait ce qu’il voulait lui ? J’allais être pire qu’un pot de colle à présent, c’était certain. Il allait s’installer dans le dortoir de sa nouvelle école… bientôt ca sera mon tour. Autant que je me familiarise un peu avec l’endroit. Je ris en le voyons sortir de l’argent Japonais. J’allais lui proposé de payer, quand il me devançait, trouvant de vieilles pièces au fond des poches. « D’accord. Je fais vite. » J’attrapais le billet et lui flanquait un bisou sur la joue. Il était un des rares à ne pas se débattre quand je me montrais tactile, je n’allais pas me plaindre alors que j’en avais besoin. Je me dirigeais vers le comptoir et demandais un café noir et un chocolat chaud. Hors de question que je fasse une indigestion pour son retour. J’allais être très prudente. Je remerciais le serveur qui me fit un clin d’œil. Je rougis un rien, n’osant réagir et attrapais les tasses qu’il me tendit plus longtemps que nécessaire avant de regagner la table que Nolan nous avait choisi. Je déposais le Goblet face au jeune homme avant de grimacer à cause de la chaleur. « Fais attention, c’est super chaud. » Je m’assis face à lui, soufflant sur la boisson chaude qui réchauffait mes doigts gelés. Je relevais les yeux par-dessous mes mèches blondes pour l’observer. Il n’avait pas changé d’un pouce, quoi qu’il ait pris du muscle quand même … « Alors ? Le Japon ? »

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C'était peut être ca être à la maison finalement. Etre avec des gens qui comptaient et qu'on n'avait pas envie de perdre. J'avais bien remarqué sa tête pensive quand j'avais demandé si j'avais raté des choses. Qu'avais-je donc manqué pour qu'elle fasse cette tête ? Mais elle proposait un café, et vu ma fatigue, j'étais on ne pouvait plus d'accord. Je commençais a m'endormir debout, et c'était là que je me souvenais pourquoi je détestais prendre l'avion. On en sortait toujours plus fatigué qu'a l'aller. Et pendant que j'avais reperer les places parfaites ou j'allais me poser, elle m'avait demandé de ne pas m'endormir. J'eus un rire avant de lever le pouce. J'allais lutter en attendant mon café mais je m'en sortirais, j'avais vu pire n'est ce pas ? Puis après nous irions ensemble dans les dortoirs pour poser mes affaires. Après lui avoir tendu de la monnaie coréenne, elle m'avait collé un bisou sur la joue et était partie au comptoir chercher les boissons. Je n'avais pas vraiment les yeux en face des trous. Quand elle revint et qu'elle posait les gobelets sur la table, j'eus un sourire en voyant sa grimace. Ca m'avait manqué ça, les dozo, arigato et compagnie, ca m'avait plu un temps. Avant que je ne redevienne égal a moi même, simple et sans fioritures. Elle avait ajouté que c'était chaud. Je hochais de la tête, pendant qu'elle s'asseyait, et qu'elle me demandait comment c'était le Japon. J'eus un sourire fatigué avant de dire d'un ton taquin « Tu me croiras jamais je suis sûr... C'est plein de japonais ! » Et d'éclater de rire. « C'était bien, mais rien ne vaut la maison n'est ce pas ? » La maison, c'était une manière que j' avais toujours eu de dire, là ou était ce qui comptait pour moi. Dambi, une hypothétique chance de trouver mes parents, les gamins de l'orphelinat que j'avais régulièrement eu sur skype. C'était tout un ensemble de choses qui faisait que mon cœur n'était jamais vraiment parti de Seoul. Puis je lui adressais un sourire en coin « Je suppose que tu as déjà demandé à Shin, et qu'il a pas répondu ? » Je pris mon gobelet et retirait le chapeau pour qu'il refroidisse plus vite. «  C'était des études toutes simples, puis je me suis remis à la musique. Je te montrerais quand je serais plus en forme.... » Je soufflais sur mon café, comme si j'espérais que ca refroidirait plus vite. Avant d'ajouter d'un ton enthousiaste. « Ah oui... Ca par contre, tu me croiras vraiment pas. Tu te souviens du truc de mannequinat que j'avais passé pour rire, parce que Shin était persuadé que ca marcherait pas ? » J'éclatais de rire avant d'ajouter « Et bien, il se trouve qu'avant hier, j'étais dans leur locaux a faire des photos pour leur marque. Donc sans le vouloir, Shin va voir ma tête encore un moment » Ca me faisait largement rire cette histoire, il n'aurait pas de répit de ma part. C'était mon meilleur ami, mais qui n'aimait pas l'enquiquiner ? Je buvais une gorgée de mon café toujours chaud. Je grimaçais. « Et toi alors ? Dis moi tout ? »

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j’étais impatiente d’entendre ses histoires de japonais. Apres tout, je ne l’avais pas attendu si longtemps pour le laisser se défiler sans même me raconter un minimum de ses aventures. Je ris à ses blagues débiles. J’avais pleinement conscience que ca n’avait rien de drôle. Mais c’était Nolan. Et je riais à toutes les blagues de Nolan, parce que c’était ainsi, parce que ca avait toujours été ainsi et que les vieilles habitudes avaient la vie dure. Je rougis en l’entendant dire qu’il considérait toujours la Corée, l’orphelinat et moi comme étant sa maison. Un léger rouge pivoine colorait mes joues alors que j’avais le nez dans mon café, le sirotant distraitement. J’avais beau être tactile et à l’aise avec lui, je ne pouvais m’empêcher de rougir au moindre compliment. Je détournais les yeux à présent alors qu’il m’avait pris la main dans le sac. Je me contentais de répondre à demi-mot. « Tu me connais trop bien … » Shin m’avait littéralement envoyé sur les roses. « Il a dit que si je voulais savoir, je devais te le demander directement. » ajoutais-je avec une moue boudeuse. Il jouait les hommes durs et froids, mais au fond, il était comme tous les autres. Il n’avait pas résisté à ma moue angélique et aux grands yeux de biche dont les asiatiques n’étaient pas capable. Il n’avait fallu que quelque papillonnement de cils pour qu’il craque et daigne me donner la date et l’heure du retour de Nolan. J’écarquillais les yeux en l’entendant s’etre remis a la musique. « Haaaan on pourra jouer ensemble de temps en temps ! Je me suis mis à la batterie… je fais même partie d’un groupe. » Lui avouais-je tel un secret. Je lui en avais déjà parlé vaguement via Skype sans m’étendre de trop sur le sujet alors qu’on débutait à peine. Je m’étais bien abstenue également de lui dire que je fricotais un peu de trop pres de temps à autre avec le leader du groupe adverse. « Des études toute simple qui t’ont mené dans un pays étranger quand même,… loin de moi. » J’avais dit la première partie avec les yeux qui pétillaient, la seconde avec un air de regret. Je soufflais doucement sur mon café avant de tenter d’y tremper mes lèvres avant de me les bruler. « Aish… » je relevais mon visage vers lui alors qu’il me racontait ses péripéties de mannequina. « T’es devenu mannequin ? T’es devenu célèbre au Japon alors ? Je pourrais avoir les photos ? » J’avais déposé mon gobelet pour me pencher à moitié sur la table pour attraper ses mains pour lui montrer à quel point j’étais enthousiaste et que je voulais le soutenir. Je rougis quand il me demandait ce que je ne lui avais pas encore dit. « Mmmmh … tu te souviens de Hana ? » cette fille de l’homme qui tenait l’orphelinat et dans les bras de qui j’avais pris l’habitude de me refugiant pendant les absences de Nono. « Et bien … comment dire…. ? » Je me rassis sur ma chaise, jouant avec mes doigts, subitement gênée. « j’ai découvert que … que les femmes ne me laissaient pas si indifférentes que ca… »

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La curiosité se lisait sur son visage et j’aimais le concept, ca m’amusait de la voir chercher, creuser et ne rien trouver. Je n’avais pas perdu de mon humour nul, et quelque part, ca me rassurait de la voir rire a mes blagues nulles, ca me montrait que peu de choses avaient changées. J’avais bien vu qu’elle était gênée quand je disais que je considérais l’orphelinat comme ma maison. Elle avait cette manie de rougir quand on la complimentait, et j’avais toujours aimé la taquiner la dessus ; Quand j’évoquais sa tentative de pêche d’informations échouée avec Shin, elle détournait les yeux, confirmant mon doute. J’éclatais de rire, Shin était toujours égal a lui-même, c’était pour ça qu’il était son meilleur ami d’ailleurs, ils n’avaient pas changé depuis le temps. Puis je parlais de la musique, j’avais repris mes habitudes, et elle avait surenchérit, elle suggérait l’idée de jouer avec lui de temps en temps avec sa batterie. J’eus un grand sourire, avant de hocher de la tête. Puis de l’observer un court instant, elle ne m’en avait pas précisément parlé de tout ça. « Un groupe ? Et tu m’en parle que maintenant ? » Je prenais un air faussement boudeur, avant de soupirer quand je l’entendais dire que mes études m’avaient menées loin d’elle. J’eus un rire avant de reprendre « Je reste ici maintenant, je n’irais pas plus loin que Seoul. Promis. » Puis de la voir se brûler le bec avec son café et d’exploser de rire. La fatigue, ca ne me réussissait vraiment pas. Mais elle n’avait pas non plus changé d’un iota, toujours aussi maladroite. J’avais rapidement évoqué le photoshooting, et elle pensait que j’étais devenu célebre. Je commençais a rire. « Non, non, je ne suis pas célèbre au Japon, je me suis juste prêté au jeu… Quand aux photos, ils me les ont données mais elles sont au fin fond de ma valise, donc on verra quand on aura tout déposé… Mais y’a rien de bien merveilleux hein ? » Elle s’était penchée sur la table et avait attrapé mes mains, je la connaissais assez pour savoir que c’était par enthousiasme. Et quand je demandais les nouvelles, je ne fus pas… déçu ? Elle me parlait rapidement de Hana, et si je m’en souvenais. Oui, je m’en souvenais d’elle, même si je n’avais jamais été très proche d’elle. Hésitation, avant qu’elle annonce qu’elle était potentiellement interessée par les demoiselles. Je savais que Dambi était une fille pleine de surprises, mais elle se surpassait ces derniers temps, n’est ce pas ? Je la fixais un instant avec un air sérieux, elle avait l’air de vouloir disparaître dans sa chaise, avant de rire. « Déstresse. Pourquoi tu prends cet air gêné ? » Puis de boire une gorgée de mon café totalement détendu. Je m’étais presque attendu à l’entendre dire qu’elle s’était lancée dans un truc bien plus grave, mais ce n’était que ça. « Tu sais que quoi qu’il arrive tu te débarrasseras pas de moi comme ça non ? » Puis de rajouter « Donc tu sors avec Hana ? » Ce n’était pas tellement un gros problème pour lui, il s’en moquait un peu de la sexualité des gens, il ne s’occupait que des gens, pas de leurs fesses.

2012 – Aéroport d’Incheon INTIl m’avait manqué. C’était indéniable. Il n’était pas mon tout pour rien. J’avais toujours eu le sourire facile, mais c’était lui qui en était la cause. C’était lui qui m’avait fait sourire pour la première fois, et depuis, ce sourire n’avait plus jamais quitté mes lèvres. Alors il était normal que je rie à ses vannes débiles. C’était elles qui indiquaient qu’il était bel et bien de retour et que ce n’était pas qu’un doux rêve. Je lui avouais faire partie d’un groupe, et je rougis me rendant compte que je ne lui en avais pas encore faire part. « C’est que c’est tout récent. C’était la folie tout le mois, et je voulais te faire la surprise. » Je lui tirais la langue avant d’enchainer avec mes aveux, gonflant les joues pour une mine mignonne de boudage. « Tu m’as manqué… beaucoup… c’est tout. » Et je lui en voulais pour m’avoir fait subir ce manque sans m’en donner le choix, et d’en autre côté, je comprenais. C’était une chance unique pour lui. Il se devait de la saisir. Il s’en aurait voulu doute sa vie s’il ne le faisait pas. Mais j’étais heureuse qu’il revienne enfin après une si longue absence. Je retrouvais bien vite mon sourire alors qu’il me promettait de ne plus partir plus loin que Séoul. « Tant que tu me prends dans tes bagages, tu peux aller où tu veux. » Apres tout, j’étais petite et légère, je suis certaine que je pouvais entrer dans une de ses valises. Il détournait mon attention, la reportant sur un tout autre sujet qu’était le shooting photo auquel il avait participé. Déjà, je le voyais apparaitre sur les grandes affiches publicitaires dans Tokyo, sur les bus, partout. Je ne pensais qu’une carrière de célébrité commençait pour lui. J’avais mes yeux de petite fille qui pétillaient déjà. Mais bien vite, il brisait mes rêves. « Il y a intérêt que je les voies ! Je veux voir à quoi tu ressembles quand tu joues les mannequins. Et Je veillerais à ce que tu ne fasses pas semblant d’oublier …mh !? » Le connaissant, il serait capable de les avoir perdu dans le rangement ces photos ou les avoir oublié au Japon. Une fois au dortoir, je me ferais une joie de les lui piquer et de les faire encadrer ou de les mettre dans un album. J’avais la mauvaise tendance de m’attacher aux objets et de les entasser dans ma chambre. Surtout quand il s’agissait des peluches ou des casquettes. Puis ce fut à moi d’apporter les nouvelles. J’étais quelque peu honteuse de lui avouer que j’aimais les femmes, ne sachant comment il allait le prendre. Apres tout, on avait jamais abordé la question lui et moi. Pourtant, à ma grande surprise, il le prit plutôt bien, même super bien. Et mon sourire revint aussi vite qu’il avait disparu, retrouvant ma joie initiale. « Je suis contente que ca ne te gêne pas. » je crois que ca m’aurait mis au plus bas si c’était le cas. Je ne saurais vivre avec un Nolan qui m’en veuille à mort. Je secouais vivement alors qu’il me demandait si je sortais avec Hana. « Oh non non ! C’était juste l’histoire d’un soir. Elle était ma première expérience avec une femme. C’est tout. » Avouais-je à demi-mot. J’adorais vraiment Hana. Et elle et Nolan avait été ma première famille. Celle qui avait fait que j’avais survécu jusqu’à aujourd’hui, qui avaient simplement fait qui j’étais à présent. C’était comme ma grande sœur m’apprenant les expériences de la vie. Ca c’était la première partie de ce que j’avais à avouer à mon meilleur ami. C’était la partie la plus facile. Le deuxième concernait un homme, Bom Chan. Il ne le connaissait pas, mais je l’avais connu quand j’avais ma mauvaise passe dans une famille d’accueil et qu’il m’avait pris sous son aile le temps d’un moment, me sauvant de type louche. Ca devait faire plusieurs années qu’ils me connaissaient maintenant. Et l’éloignement de Nolan m’avait poussé à commettre une erreur. J’avais laissé Bom Chan me toucher plus que nécessaire. Il ne m’avait pas violé, loin de là. J’étais bel et bien consentante, mais la façon dont il l’avait fait et le nombre de fois répétitif n’allait pas plaire à Nolan. Je ne comptais néanmoins pas lui dire pour le moment, trop peur de sa réaction. « Et puis, il y a un homme… » Murmurais-je presque inaudible, rentrant la tete entre les épaules. Nolan avait eu vent de ce qui c’était passé dans ma dernière famille d’accueil avant les No où mon demi-frere m’avait prise pour une poupée gonflable, le rendant fou de rage.