Xiao est du genre à ne pas réussir s’approcher des gens présents dans son quotidien. Ils sont là, elle est là. Elle n’arrive pas à créer de lien parce qu’elle ne sait pas quoi leur dire. Il n’y a que quelques personnes avec qui le feeling passera tout de suite. Sinon, elle a l’impression d’être sur un autre plan dimensionnel. Elle n’arrive pas à suivre la discussion des autres, parfais même à en comprendre le sens, et du coup, il est très difficile pour elle de s’intégrer. Elle essaye, mais ces interventions passent souvent à la trappe, elle ne sait pas pourquoi. Xiao Chen renvoit juste l’image d’une fille dans le vague, qui essaye désespérément de s’intégrer. Elle se sent clairement faible et mise à part dans ces situations, ce qui lui créé rapidement une aversion envers ces gens qui ne la regardent pas. Du coup, la situation peut difficilement s’arranger.

Mais si le feeling passe, si elle est ivre, ou si elle est dans une « confrontation forcée » avec quelqu’un, généralement, on l’apprécie. Elle devient très bavarde, elle rigole pour un rien et deviendrait presque tactile avec les autres. Problème étant qu’elle a du mal à tisser des liens positifs d’une autres façon qu’en charmant (subtilement bien sûr) la personne en face, quel qu’en soit le sexe et l’orientation sexuelle. Ce qui peut lui valoir une drôle de réputation. Mais à moins que l’autre personne soit sur son plan astral, elle ne sait pas comment faire d’autre. Enfin, sobre. En soirée, tout se passe comme sur des roulettes. De manière générale, Xiao Chen n’a que des avis négatifs sur les gens qu’elle voit dans un quotidien banal. C’est psychologique. Il faut qu’elle ait à faire à eux dans certaines situations pour qu’ils puissent susciter son intérêt.

En totale confiance, elle est adorable. Même si c’est une chieuse qui s’arrange toujours pour s’attirer les faveurs de ses amis, c’est une vraie gamine et une grande comédienne. Etant extrêmement émotive elle pare à cela par le jeu. Elle passa alors très facilement du regard de chien battu à l’éclat de rire, et à l’affrontement vocal sans jamais se prendre au sérieux, et clôturant cette mini séance de manipulation mentale de l’autre par un gros câlin. Xiao est foncièrement gentille. Même si ses avis sont extrêmement arrêtés sur certains points et qu’elle fait peur d’une absence de diplomatie totale, elle reste incapable d’écraser un insecte et n’aime pas faire pleurer quelqu’un. Sauf de rire. D’ailleurs, si vous êtes aussi comédien qu’elle, ayez l’air triste, elle culpabilisera instantanément.

Dans la globalité de sa vie, Xiao Chen n’est pas trop le genre à se tourner les pouces. Et si vous la voyez bloquée derrière son PC plusieurs heures de suites, c’est soit qu’elle joue sur des mmorpg ou bien qu’elle pirate le Pentagone. Sinon, elle est du genre active : fêtarde et plutôt sportive, si elle s’assoit, ce sera plus pour son pc qu’un bouquin ou un café. Elle est impatiente avec les gens qui ne comprennent pas les choses immédiatement. Elle ne supporte pas quand quelqu’un prend des détours pour faire quelque chose de simple. Elle est extrêmement pragmatique et est du genre à trancher le nœud gordien fissa. C’est une brute. Elle ne tourne que très rarement autour du pot, que ce soit pour dire les choses ou ouvrir un pot de moutarde. S’il ne s’ouvre pas de suite, elle a un forceps à portée de main. D’ailleurs, si elle vient chez vous, pensez à protéger vos murs derrière les portes. Elle ne se contrôle pas vraiment et à tendance à les exploser que ce soit en les ouvrants ou en les fermants.

Dernière chose à savoir, Xiao Chen cherche par tous les moyens à s’amuser et être libre. Si elle est élève à Yonsei, c’est parce qu’on lui a offert une voie d’étude lui convenant parfaitement sans lui demander de sacrifices particuliers. Sinon, elle aurait sans doute préférée, et ce serait cantonné à ses fêtes et son job de joueuse professionnelle. Donc liberté et amusement. Même si cela passe par la destruction, par les drogues, l’alcool et autres exutoires psychiques. Si les choses n’avaient pas si bien tournées pour elle, sans doute serait-elle suicidaire ou suicidée présentement. Elle reste alcoolique et droguée, émotivement et socialement hyper-fragile. A vrai dire, Xiao ne cherchera jamais à rattraper une relation si les choses tournent mal ou si quelqu’un la déçoit, ce qui peut arriver très vite. Elle ne veut ni perdre de temps, ni souffrir. Donc voilà, elle passe très vite d’une personne à l’autre, sans trop s’attarder de peur d’être déçue, mais avec un besoin terrible d’attention.

Xiao Chen naquit de Chine. Et en Chine, généralement, les mots “fille” et “unique” n’augure que rarement une vie simple et joyeuse. Et si derrière le mot « famille » vous ajoutez « riche » la chance d’avoir une vie calme augmente, ce ne fut pas le cas pour Xiao. Elle fut élevée de façon très stricte, et très austère, dans une optique d’excellence. Etant donné qu’elle était une femelle, il fallait bien qu’elle compense cette tare par la perfection.
La petite Chen n’alla jamais à l’école. Ni publique, ni privée. Elle suivait des cours particuliers à domiciles, qui ajoutaient aux cours classiques, des cours de bonnes manières, de couture et de cuisine. Donc elle était seule. Les rares personnes qu’elle fréquentait la voyait d’un mauvais œil et ne supportait pas de la voir toujours extrêmement polie envers eux. Que ce soit les adultes ou les enfants, ils sentaient tous que quelque chose clochait chez cette gamine.
Xiao Chen vivait en automate, même si une haine diffuse était toujours présente en elle ce qui pouvait la rendre agressive et brutale dès qu’elle n’était plus en présence de son père. Si elle ne fut jamais vraiment sportive, elle y trouva rapidement une échappatoire. Si son père n’y voyait aucun vrai intérêt, il ne trouvait pas cela néfaste non plus. Surtout si ce sport exigeait de la discipline. Ainsi, Xiao fut très douée au judo, même si elle fut souvent réprimandée à cause de sa violence.

Quand elle arriva vers 13 ans, Chen demanda la permission d’intégrer un collège à son père qui refusa. Ce refus brisa son obéissance. Xiao ne se rebella pas bêtement contre son père, mais se lança dans une double vie, totalement dissimulée à sa famille. Au début, elle passait ses nuits sur le net. A télécharger des séries, films et musiques, y découvrant petit à petit un autre monde que le sien. Ses leçons de langues étrangères lui permirent surtout de regarder des séries américaines lui montrant un monde de décadence dans lequel elle vit sa futur liberté. Mais bon, en attendant, elle n’avait pas l’âge d’accéder à cette liberté, et les films et séries la lassèrent finalement assez vite. Alors elle se mit au piratage informatique. Sa première vraie cible fut le commissariat dans lequel travaillait son père. Histoire de lui faire les pieds. Et puis elle pirata des sites de plus en plus risqués, même si au final, elle ne s’en servit jamais pour faire quoique ce soit. Son seul but était de parvenir à entrer complètement dans le système. Elle ne faisait rien d’autre. Elle n’avait rien à revendiquer. Elle ne se servit que deux fois de son talent : une fois pour embête son père, et une autre fois à 16 ans, pour se faire une carte d’identité lui rajoutant 2 ans.

A partir de là les choses s’enchainèrent plutôt rapidement. Xiao se mit à sortir, à fumer, à boire, et à se droguer. Elle vivait une débauche sans nom dans laquelle elle trouvait un certain confort et réconfort. Elle s’y fit de nombreux amis. Même si à première vue, personne n’était fréquentable dans ce monde-là, presque tous étaient dans le même cas qu’elle, avec chacun leur blessures personnelles. Mais comment souvent dans ce monde-là également, Chen tomba sur la mauvaise personne au mauvais moment (elle avait beau être ceinture noire de judo, en talon aiguilles et droguée, c’pas facile). Mais fait exceptionnel, elle tomba aussi sur la bonne personne au bon moment. Aidan lui sauva littéralement les fesses. Suite à cet incident, non seulement elle réduit la hauteur de ses talons (au cas où, mais n’arrêta pas la drogue pour autant) et surtout, une belle amitié naquit ente elle et son sauveur. Si elle se rêva un instant à vivre éternellement ainsi, Aidan dû la quitter pour rejoindre la Corée du Sud. Mais avant cela, Xiao Chen lui fit la promesse de l’y rejoindre à sa majorité.

Les mois passèrent et Xiao Chen devint majeur. Cette promesse lui était restée dans un coin de la tête, plutôt comme une gentille blague. Mais réflexion faite, elle ne voyait pas ce qui pourrait la retenir en Chine. J’ai dit qu’elle ne s’était servie que deux fois de ses talents de hackeuse ? Oups, j’ai mentis. Elle s’en servit également pour se payer un billet d’avion allé simple pour Seoul, et tout le nécessaire pour se rendre jusqu’à la Yonsei Digital City, avec l’argent de papa et sans laisser de traces de ce retrait dans la base de données de sa banque, bien entendu. Elle n’avait rien contre les compagnies d’aviation. Bref, elle s’envola sans un sous en poche vers une nouvelle vie, ne voulant pas dépendre d’argent qu’elle aurait volé à son père. Elle laissa un mot à ses parents, leur expliquant qu’elle était tombée enceinte d’un noir américain et qu’elle était partie vivre dans le Mississipi avec lui. Epic joke.

Brefouille, pour la suite, je vous laisse imaginer la tête de son sauveur quand Xiao Chen débarqua chez lui. La miss se trouva rapidement un job d’informaticienne dans un cybercafé, puis, par ses exploits à la salle d’arcades, laissa tomber ce job pour devenir joueuse professionnelle. En parallèle à cela, elle se mise à rêver de l’Université où Aidan,  et la quasi-totalité des jeunes de SKY faisaient leurs études. Malheureusement, sans dossier, sans bourse et sans argent, il était impossible pour Xiao d’intégrer l’université Yonsei. L’opportunité lui fut finalement offerte sur un plateau d’argent par l’équipe administrative et les informaticiens/programmateurs de l’Université. La miss s’était rendue plusieurs fois dans le réseau de l’Université, pour y fouiner un peu, et cette intrusion fut remarquée par un programmateur de l’université. Celui-ci renforça la sécurité du réseau, et Xiao la força à nouveau. Ceci devint un jeu entre eux pendant deux-trois mois. L’informaticien se faisant parfois aider de ses collègues pour tenter de bloquer Xiao Chen finit par reconnaître son talent, son potentiel, et surtout l’intérêt que pouvait avoir l’université à recevoir une telle recrue dans ses rangs.  Ainsi, quand la nouvelle année scolaire arriva, Yonsei proposa à Xiao de rejoindre l’Université. Et voilà que notre chinoise paumée y étudie depuis plus d’un an maintenant.