Bago se mit à sourire, victorieux de la réponse que lui avait fourni le chanteur : il était beau dans tous les cas. Ce n’était pas quelque chose qu’il avait l’habitude d’entendre, surtout depuis qu’il fréquentait de plus en plus sangjae. On voyait bien que son voisin n’avait pas encore vu son corps minable d’anorexique de niveau 100 000. L’enfant se mit à soupirer comme s’il savait qu’une mauvaise surprise l’attendait mais son attention fut replantée rapidement sur la raison pour laquelle l’asiatique était si riche : c’est vrai quoi, après tout jax était encore étudiant non ? alors à moins que sa bourse soit importante…ou oui, son père peut être la cause de sa nouvelle richesse aussi. Bago n’avait jamais eu cette chance de recevoir de la monnaie de la part de son père : l’homme le plus tolérant et aimable du monde. Rien que de penser à ses darons, ça fout le sango dans une rogne pas possible. Le gosse se met à froncer le nez en croisant les bras. « - mouais. On a pas tous cette chance d’avoir des parents pétés de tunes qui en plus partagent avec leurs enfants. » son visage vint soudainement à se radoucir en se disant que de toute façon, ça n’était pas la faute de jaxson si les parents de bago étaient des vrais enfoirés qui n’avaient rien fait quand l’enfant s’était fait attouché par un putain de prêtre qui l’avait pourtant convaincu que ce qu’ils étaient en train de faire était magnifique et récompensant. Le gamin a soudainement la nausée. Il passe une main devant ses yeux avant de redresser le visage vers jax qui ne perd pas de temps pour le détendre à nouveau dans l’amusement de leur conversation. Bago hoche la tête avant de fixer son dessert et la progression qui s’en suit pour savoir s’il avait bientôt fini ou non. « - c’est un programme qui me convient. » coucher avec un hétérosexuel ? il y avait un petit côté flatteur évidemment mais le sango savait très bien que le chanteur allait préféré la compagnie des hommes : disons qu’ils sont certainement plus agréables en sensation. bon ils n’ont pas de poitrine ou quoique ce soit : mais si on aime le genre un peu efféminé ça peut compenser. Bago pense qu’il l’est : il réclame sans cesse de l’attention comme une nana, et adore se faire complimenter ou se faire caresser dans le sens du poil. Oh il n’aime pas du tout le genre d’homosexuels qui s’assument et qui complexent sur leur sexe si bien qu’ils en sont amenés à porter des mini shorts, des jupes, des hauts courts et des talons en pensant que ça pourrait faire bander les plus virils. Le requin plaisait à cause de sa maigreur, de son style, de son visage sévère qui contrastait avec un caractère ouvert et fragile. C’était un enfant, un marmot paradoxal à qui on avait envie de faire du mal ou que l’on avait envie de posséder. Bago aurait été un stripteaseur, un gogo danseur ou un escort doué mais ce genre de métiers il préfère le réserver à un homme dont il sera certainement amoureux. « - dépêche de finir. » ordonna soudainement le petit en sortant de sa pensée.

Je lui lance un regard assez meurtrier lorsque je l'entends dire qu'ils n'avaient pas tous cette chance d'avoir des parents pétés de thunes qui partagent leurs argents avec leurs enfants. Je ne suis pas du tout proche de mon père, et je n'ai pas de nouvelle de ma mère. Est-ce que recevoir de l'argent d'un criminel est mieux que d'avoir ses parents à ses côtés ? Je ne pense pas. Il devrait comprendre que je n'ai pas eu une enfance facile, et pourtant, il sait très bien que j'ai grandi avec mon père adoptif donc je ne comprends pas trop cette réflexion. Je soupirs d'agacement, je ne voulais pas m'énerver et faire une scène de ménage devant tout le monde, il a fait une gaffe sans le faire exprès. Je pose les baguettes sur la table, je me lève en allant vers la personne qui s'occupe de me donner la facture, et je paye avec ma carte de crédit. Nous sortons de l'établissement, je n'ai pas décroché un seul mot depuis la remarque qu'il m'a fait. En y repensant, je n'ai jamais eu d'enfance heureuse... J'ai tellement voulu vivre avec mes parents biologiques, ma sœur, mais ce n'était pas possible à cause du travail des deux. J'ai failli mourir à cause d'un problème au cœur et mon père m'a sauvé la vie en demandant de faire une opération illégalement et depuis, je vis avec le cœur de ma sœur. Est-ce une preuve d'amour envers son fils ? Je me pose un tas de questions depuis la réflexion du jeune homme, il m'a foutu le moral en l'air ce con. « Tu crois sincèrement que je suis heureux avec l'argent de mon père ? » Demandai-je à Ba Go. Je me suis arrêté brusquement, le poing serré, et la tête baissée. J'ai vécu un tas de choses terribles, je paye sûrement les conséquences de mon père. J'ai décidé de travailler pour lui, car il m'a promis de retrouver celui qui avait eu l'accident avec ma femme. Depuis tout ce temps, je me sens maudit, j'ai une mauvaise réputation, car j'ai énormément souffert dans ma vie, mais personne ne pouvait comprendre cela à part So Ra, mais elle ne savait pas toute ma vie. « Je ne t'en veux pas, mais je n'ai jamais été heureux avec cet argent. Tout ce que je voulais étant jeune n'était pas avec moi, je n'ai jamais eu de chance. » Je viens poser ma tête sur le torse du jeune homme. Il ne savait rien et il n'allait rien comprendre, mais ça me faisait du bien de pouvoir dire ce que je pensais. « L'argent on en a quand on bosse, on peut en avoir n'importe quoi, mais l'amour, tu crois que ça se gagne comme ça ? » Demandai-je en relevant la tête, je lui souris avec les larmes aux yeux puis je me mets à avancer en direction du dortoir, il n'y aura personne à cette heure là.

Visiblement, traiter jax de gosse de riche n’avait pas plu à ce dernier. Bago était un gamin certes, et il était un peu blasé de tous ces gens qui se disaient malheureux à cause de leur argent. l’enfant lui, il n’avait jamais eu d’argent et préférait en rire qu’en pleurer, mais ce genre de raisonnement, peu de personnes qui ne pratiquaient pas la philosophie pouvaient le comprendre. A quoi s’attendait le chanteur ? à ce que bago se jette à ses pieds pour demander pardon ? est-ce qu’à lui on lui a demandé pardon un jour ? est-ce que son père qui l’a embrigadé lui a demandé pardon ? et sa mère ? sa mère soumise et haineuse qui l’a laissé tomber ? et ce prêtre qui l’a attouché quand il n’était qu’un gosse ? et les autres ? est-ce que tous ces gens lui ont un jour demandé pardon ? non. alors bago ne voyait pas pourquoi jaxson daignait baisser les yeux et serrer le poing comme le ferait un gamin en colère et capricieux. Alors l’enfant s’est simplement tu, suivant le plus vieux quand il se leva pour aller payer ou encore à la sortie quand il marcha à vive allure avant de s’arrêter pour se plaindre. Voilà bien un type bizarre. Bago fronça les sourcils sous son manque de pitié et finit par hausser les épaules « - tu veux pas que je chiale non plus. T’as pas eu de parents certes, mais t’as jamais été en manque de tunes, t’as jamais vécu dans la misère, alors oui l’un ne remplace pas l’autre, mais crois-moi, quand t’as eu aucun des deux, t’as vite fait la part des choses. » le gamin tourna la tête de tous les côtés, comme un animal qui cherchait à fuir avant d’écarquiller les yeux en sentant jaxson se réfugier dans ses bras. Le tatoué termina par baisser sa garde et glissa affectueusement ses doigts dans les mèches du chanteur. « - allez ça va. T’as pas 40 piges non plus, normal que tu saches pas encore trop ce qu’est l’amour. » le gosse leva les yeux au ciel d’un air amusé avant de reprendre sa route, avec cette histoire dramatique, il avait presque oublié la raison qui le poussait à suivre jaxson, mais il continuait, car il savait qu’il n’allait certainement pas être déçu. Il y avait une éternité qu’il ne s’était pas rendu dans les dortoirs, la dernière fois avait été pour rendre visite à son ancien complice qui était maintenant parti pour l’europe. « - j’espère que tes murs isolent bien, j’ai tendance à me prendre pour un chanteur d’opéra de temps en temps. » gloussa puérilement le jeune sango, bien décidé à rendre le sourire à jax.