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    :: Défouloir :: 2017

the past always chases you back.

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the past always chases you back. | Jeu 14 Avr - 20:11
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DO MIN GUK & NAM YEONG MI


(tenue) | La salle était bondée. Sur la file de droite, il y avait du monde. A gauche, il y avait du mon aussi. Devant et derrière moi ? C’était la même chose. J’aurai du m’en douter. La célèbre enseigne américaine de cafés était connue pour attirer énormément de monde. A New York, c’était pareil. Je pouvais attendre trois quart d’heure juste pour avoir un cappuccino. Je prenais mon mal en patience, sachant que mon tour viendrait. En même temps, j’avais choisi le mauvais créneau pour venir ici ; un samedi en plein après-midi c’était plus l’heure de pointe qu’autre chose. Mais avec mon travail de sous-chef dans ce grand établissement, j’avais très peu de temps à m’accorder, et j’avais surtout des horaires un peu décalé ; cela faisait parti du processus d’accueil des nouveaux arrivants dirons-nous. C’est pour cela que malgré la queue importante, je tenais à profiter de ce samedi après-midi, pour me prendre une boisson chaude et lire un bouquin, comme j’en avais l’habitude quand je vivais aux Etats-Unis. Je n’eus qu’à attendre une quinzaine de minutes avant de pouvoir enfin me faire servir. Je payai puis allais m’installer sur une banquette. J’ouvris mon bouquin et je repris la lecture là où je l’avais laissé. Il y avait un peu de brouhaha en fond, mais ça ne me dérangeait guère au contraire, c’était l’ambiance que je recherchais. Ca me poussait à vraiment me concentrer sur ce que je lisais sans pour autant devoir supporter l’ambiance aseptisée d’une bibliothèque silencieuse.

Le temps défilait, et les aller et venus se succédaient. J’étais placée de sorte que je pouvais voir tous ceux qui passaient devant les caisses. Trois heures étaient déjà passées, et j’avais presque terminé mon livre. J’avais aussi fait quelques pauses sur mon téléphone, répondant à quelques messages et surfant sur quelques profils gns. Ce réseau social était une vraie perle. En effet, celui-ci m’avait permis de reprendre contact avec quelques amies du lycée, que j’avais perdu de vue depuis tout ce temps. C’était assez difficile de rentrer au pays sans réelles attaches –mis à part ma famille- et j’avais besoin de renouer avec certains amis. J’avais besoin de sortir, de prendre du bon temps, et de faire de nouvelles rencontres sinon je n’allais pas tenir. Même si renouer avec certaines de mes anciennes attaches voulait dire devoir reparler du passé, c’était une douleur que j’acceptais d’endurer. Je restais assez évasive avec elles sur les raisons de mon retour ainsi que les détails de mon départ, mais c’était un sujet que je ne pouvais simplement pas éluder. Affronter la vérité en face et en parler était peut-être ce qui allait me permettre de leur faire face, un jour...

En fin d’après-midi, les flux étaient beaucoup moins importants ce qui rendait mine de rien l’atmosphère plus agréable. Les allers et venus se faisaient plus rares et étaient plus remarqués, comme par exemple celui d’un groupe de policier en uniforme. Je ne fis pas vraiment attention à eux, jusqu’à ce que le visage de l’un deux m’interpelle. Cette posture, ces traits... Bien que plus masculin, je n’eus pas de mal à le reconnaître directement. Quelle était la probabilité pour que l’on se retrouve dans le même lieu, le même jour à la même heure ? J’étais rentrée depuis plus d’un mois déjà, et j’avais toujours compté sur la chance pour ne pas avoir à le croiser sans l’avoir voulu, et ça avait toujours fonctionné jusqu’à présent. Prise de panique, je me pétrifiais sur place, ne sachant pas vraiment quoi faire. Le voir provoqua instantanément une foule d’émotion en moi, ainsi que beaucoup de nostalgie. L’espace d’un instant, j’avais l’impression d’être de nouveau une adolescence. Mon cœur battait à mille à l’heure, alors que je restais méfiante. Il ne fallait pas qu’il me voie, mais il suffisait qu’il tourne la tête pour simplement m’apercevoir. Je comptais sur un miracle pour que ça n’arrive pas. Je n’étais pas prête pour ça. Je n’étais pas prête à m’expliquer, à répondre à la moindre question. Après un peu plus d’un mois, je n’avais toujours pas trouvé le courage de reprendre contact avec lui. Je m’étais laissé du temps, du temps pour réfléchir, du temps pour être sûre que j’irai le voir de moi-même pour les bonnes raisons avec les bonnes explications. Enfin, ça c’était la théorie, je risquais à avoir à passer à la pratique. Je pensais avoir encore une chance de m’en sortir quand finalement je le vis ratisser la salle d’un coup d’oeil, et regarder en ma direction. Stress, panique et angoisse se mêlèrent en mois alors que je fis mine de baisser la tête. Geez, ce ne pouvait pas être réel.


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Re: the past always chases you back. | Mer 20 Avr - 20:31
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Travailler le samedi, ça m'enchante pas des masses. Parce que je peux pas profiter comme je le voudrais. Mais bon, j'ai pas à me plaindre, j'suis payé le double et c'est pas quelque dont on peut se priver. Certes, le loyer, on le paie une misère grâce à Mme Kwon qui nous loge généreusement, mais y'a tout le reste : les factures, l'école, les courses et tous les petits loisirs à côté. J'veux que Min Yul ne manque de rien et pour ça, il fallait parfois sacrifier son samedi ! Et puis, c'est pas lui que ça dérangeait plus que ça. Il me faisait sa petite tête de chien triste quand j'lui disais que je travaillais, mais quand il comprenait que ça voulait dire qu'il allait chez son meilleur ami, ou bien que Nina venait le garder ou encore Li Wei, tout était oublié et c'était le gamin le plus heureux de la planète. Et moi le père le plus désespéré au monde. Ça lui faisait ni chaud ni froid de pas passer la journée avec moi alors qu'avant, j'pouvais pas le laisser quelque part sans échapper à un tonnerre de pleurs. Faut croire qu'il a grandi depuis. Beaucoup trop même ! Qu'est-ce que ce sera quand il aura 16 ans ?! J'crois que j'préfère pas savoir, c'est de la torture de l'imaginer …

Je soupire une nouvelle fois et j'vois que ça a pas échappé à mon collègue qui me donne une bonne tape dans le dos. Un jour, j'ai un poumon qui va se décrocher ou pire, sortir d'un coup de ma cage thoracique. Il connait pas sa force ce bonhomme (mais pourtant, c'est plus gros nounours que j'ai jamais vu de ma vie!). Lui, il me comprend. Il est dans la même situation que moi. Enfin, pas vraiment. Il est marié, a trois enfants. Mais bon, on partage les mêmes galères, ça fait du bien de savoir que quelqu'un vous comprend. Alors quand j'lui raconte que j'aurai préféré être avec mon fils, il sait ce que c'est. On forme un sacré duo de papas poules faut dire. Suffit de regarder nos bureaux pour comprendre. Sur les murs, vous ne trouverez rien d'autre que des photos ou des dessins d'enfants. Si on m'avait dit qu'un jour, ma vie serait comme ça.

Enfin, j'ai pas le temps de me replonger dans le passé. Et puis c'est ça qui fait avancer les choses. Mais j'peux pas m'empêcher d'avoir une pensée pour Yeong Mi à chaque fois que je regarde Min Yul parce que, j'avais beau vouloir ne pas le voir, Min Yul, c'est un mélange d'elle et moi et plus il grandit, puis on y voir la ressemblance. Ça me fait peur d'un côté. Parce qu'il le verra aussi et qu'il commencera à me poser des questions sur la provenance de l'autre moitié de son ADN. Mais j'suis pas prêt, j'le serai sûrement jamais. Jamais prêt à lui expliquer ce qu'il y avait entre sa mère et moi ni pourquoi elle est partie. Parce que moi même, j'le sais pas. J'ai jamais pu demander à Yeong Mi et j'sais pas si j'en aurai un jour l'occasion. J'sais même pas si j'en ai envie. Je sais pas. Mais faut croire que j'aurai pas le temps de réfléchir plus longtemps.

On décide de prendre une pause rapide au Starbucks avec la team quand j'ai cette putain d'impression qu'on se fout de ma gueule. Vraiment. J'regardais la salle à la cherche d'une place où se poser quand j'la vois. Au début, j'pense que j'rêve, que j'hallucine ou que j'ai regardé trop vite. Ça peut pas être elle. Je cligne des yeux, frotte mes yeux pour chasser cette illusion de ma vue. Quand j'regarde à nouveau, c'est bien elle qui est là. Quatre ans d'absence. Quatre ans pendant les quelles j'avais réussi à me persuader que j'l'avais oublié, qu'j'avais plus rien à faire d'elle. Un regard a suffit pour me faire comprendre que j'avais juste caché tout ça derrière un gros mensonge. Toutes ces années, j'oscillais entre l'envie de la revoir, de la prendre dans mes bras et de recommencer comme avant et l'instinct de survie qui me commandait de fuir au loin dès que je la verrai. Mais j'arrive à rien faire, j'reste planté là comme un con, à attendre que le plafond me tombe sur la tronche. Mais ça vient pas, elle non plus ne bouge pas. C'est quoi comme si y'avait plus que nous deux, de retour dans l'adolescence, comme la première fois où nos regards se sont croisés. Et comme la première fois, j'suis allé lui parler sans réfléchir aux conséquences.

Mes pas sont loin d'être assurés et confiants, c'est tout le contraire. Mais quand j'arrive devant, j'arrive pas à quitter cette posture statique, les poings serrés contre mon corps. J'ai l'impression d'être retour à l'armée. « Yeong Mi … ». Ça fait des années que j'ai pas prononcé son prénom, ça me fait tout drôle, une lourdeur dans le creux de l'estomac. « Qu'est-ce que tu fais à Séoul ?Tu... t'es ici depuis longtemps ? ».

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Re: the past always chases you back. | Mer 20 Avr - 21:40
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(tenue) | Je refusais de faire le premier pas. Je ne le faisais pas en temps normal, alors je ne le ferai encore moins maintenant. Je priai pour que lui aussi se dise que ce n’était ni le moment ni la façon pour que l’on se parle maintenant... mais je me trompais. Au moment où nos regards se croisèrent, bien que j’essayais de faire comme si je n’avais rien remarqué, il se dirigeait vers moi. J’avais oublié à quel point il pouvait être spontané et impulsif, tout mon contraire. Je sentais qu’il avait tout de même aussi peur que moi, et je tremblais intérieurement à l’idée de devoir lui parler. Il arrivait devant moi, posté comme un militaire. J’avais peur de ce qu’il allait dire, peut de ce que j’allais devoir entendre. Ca faisait plus de 4 ans que nous ne nous étions pas vu, et pourtant j’avais l’impression de revenir instantanément en adolescence. Néanmoins, j’avais conscience qu’il avait changé. Il avait toujours eu ce charme enfantin, et aujourd’hui il l’avait toujours. Certes, il était devenu plus mur, ses traits étaient plus masculins, mais ce charme que j’avais connu était toujours là. L’entendre prononcer mon nom me fit frissonner ; ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas entendu ce nom... J’étais sûre et certaine qu’il allait me poser cette question. En même temps, qu’aurait-il pu me demander ? Je restais silencieuse un moment. Au début, je n’osais pas le regarder, mais le voir poster là devant moi m’obligeait à finalement lever les yeux et à l’affronter. Qu’est-ce que j’avais honte. Les sentiments que j’avais ressenti 4 ans auparavant ressurgirent d’un coup. La honte, la gêne, le dégoût, le désarroi, ... « Je... je suis arrivée il y a presque un mois. » j’avais même honte de lui annoncer cela. J’étais arrivée il y a trois semaines et je ne lui avais toujours pas fait signe. Je n’étais pas prête et j’avais mes raisons, mais je n’assumais pas devant lui.

Je posais mon livre sur la table, ne pouvant m’empêcher d’avoir le regard fuyant. Malgré l’impression d’être revenu 4 ans en arrière, nous étions bien des adultes dorénavant. Je n’avais plus 18 ans mais presque 23 et je devais commencer à prendre mes responsabilités. Je voyais que lui, des responsabilités il en avait prise. A son uniforme, je devinais donc qu’il était devenu policier. L’uniforme lui donnait une carrure qui m’était encore inconnue, c’était assez impressionnant. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’être étonné. Il m’avait toujours dit qu’il rêvait de devenir avocat et force est de constater que ce n’était pas le cas. « Tu... tu es devenu policier, c’est ça ? » Ma voix était assez basse, la gêne était vraiment palpable. Je me disais cependant que si nous nous étions croisés par hasard ici, c’était un signe du destin. Le destin me disait qu’il fallait que je porte mon courage à deux mains et qu’il fallait que j’arrête de fuir. Je devais le regarder droit dans les yeux, je devais lui dire les raisons de ma venue, lui donner des explications... bref, je devais être une femme. « Je suis désolée, j’aurai dû te prévenir de mon arrivée. C’est juste que... que je n’étais pas encore prête, je voulais me laisser du temps. » Il n’en avait peut-être que faire de mes excuses, mais je tenais à lui dire. Je sentais que c’était le moment, et que je n’essaie pas de repousser l’échéance une fois de plus. « Est-ce que tu aurais un peu de temps pour qu’on puisse se parler ? Je ne veux pas te retenir mais, c'est important... »



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Re: the past always chases you back. | Dim 1 Mai - 12:01
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J'avais beau avoir réfléchi, pendant ces quatre années, au fait que j'pourrai la revoir, la croiser par hasard n'importe où, maintenant qu'elle est là, devant moi, je sais plus quoi faire. J'me retrouve comme un con, totalement démuni, comme un pauvre gosse qui a perdu sa mère au super marché. Qu'importe les circonstances, les personnes qui se trouvaient devant moi, j'arrivais toujours à garder une posture fière, une assurance qui en avait fait reculer plus d'un. Mais devant elle, c'était plus pareil. J'étais le genre gaffeur, à cacher mon manque de confiance derrière des rires à en réveiller tout un quartier. L'amour, ça rend bête, m'avait dit un jour ma mère. Elle avait raison, ma mère avait toujours raison. J'étais bêtement amoureux. Je sais qu'aujourd'hui, c'est plus le cas. Enfin, j'le croyais. J'm'attendais pas à avoir des nœuds dans l'estomac, à avoir le cœur qui palpite comme un oiseau en cage. J'm'attendais à de la haine, à de la rancœur et à tellement d'autres sentiments. Mais pas à percevoir cette petite once de joie. Oui, j'suis content de la revoir, content de voir qu'elle va bien. Surtout content de voir qu'elle m'a pas oublié. Mais cette joie, je sais qu'elle restera pas. Alors je m'y accroche tandis que je m'approche d'elle. Dans ses yeux, je lis la confusion. Elle non plus ne s'attendait pas à me revoir. « Un mois ? Tu euh... T'es chez l'un de tes frères ? ».

Ce que je voulais vraiment savoir, c'est si elle était à Séoul pour une raison précise, pour une personne. Un homme en fait. Est-ce qu'elle a suivi la personne avec qui elle partage désormais sa vie ? Ou est-ce qu'elle est là pour sa famille ? Je veux savoir. C'est une curiosité maladive qui me prend. Mais c'qu'on a vécu elle et moi, c'est pas rien. C'est même tout. Ca a changé nos vies, ça en a créé une. Je la regarde poser son livre, comme si une bataille s'apprêtait à exploser. Je sers les poings comme un réflexe lorsque je sens son regard me parcourir. J'me sens déstabilisé, nu. Dans sa question, j'entends surtout « tu rêvais pas de devenir avocat ? ». Si, mais j'avais dû changer mes priorités. Comme elle peut le voir. « Oui ». Je trouve rien à lui redire de plus qu'un oui, sans avoir à lui raconter pourquoi. Mais j'ai plus tellement le choix, il faudra bien qu'elle sache. Mais égoïstement, j'voulais garder ça pour moi. Garder secret l'existence de Min Yul. Garder mon fils pour moi. Parce que c'est facile de revenir comme si de rien n'était, après quatre ans. Elle aurait voulu plus de temps, mais quatre ans, c'est pas assez long ? J'me retiens de lui dire parce que c'est pas le moment, c'est pas l'endroit. J'me souviens que j'suis en service, enfin, vu l'heure, plus maintenant. « Je … attends, je reviens ». Il était hors de question que je la laisse partir maintenant. Parce que si ça arrivait, j'avais l'impression que j'la reverrai plus jamais.

J'préviens mes collègues que j'vais devoir les laisser, mais apparemment, ils ont pas loupé ma discussion avec Yeong Mi. J'prends pas la peine de commander un café, j'en ai plus envie. J'reviens vers Yeong Mi, en m'asseyant en face d'elle. Je sens la tension qui monte. Je sais de quoi elle veut me parler. Est-ce que j'suis prêt ? Non, mais j'ai pas le choix. « Je suppose que tu veux parler de … Min Yul ? … Oui, il s'appelle Min Yul ». Je viens de me rendre compte qu'elle ne sait rien de lui. Jusqu'à lors, elle ne savait même pas que je l'avais gardé. Elle ne sait rien, rien du tout.

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Re: the past always chases you back. | Dim 1 Mai - 20:12
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(tenue) | Je ne réalisais pas encore vraiment le fait de me retrouve là comme ça face à lui. J’aurais aimé été mieux préparé, j’aurais préféré que cela soit de mon fait et non du hasard. J’avais longtemps rêvé de cette rencontre, et même cauchemardé, mais si elle se faisait dans de telles circonstances c’était peut-être la faute du karma. J’étais partie sans prévenir, lui faisant tomber le destin dessus, alors je ne méritais peut-être pas la moindre once de ménagement dans cette histoire. « Non, je loue un appartement à Hongdae maintenant. ». Ca n’aurait pas été possible de rentrer chez quelqu’un de ma famille. Ils avaient leur vie, et je voulais faire la mienne. Je ne voulais pas être un point comme je l’avais été avec mon frère aux Etats-Unis pendant autant de temps. Je voulais enfin m’assumer. C’était la théorie, maintenant il fallait passer à la pratique. Je pris sa réponse affirmative comme un obstacle de plus. Il s’était voulu bref, et je comprenais qu’il ne voulait pas s’empencher sur les détails de sa vie maintenant. Après tout, qui étais-je pour exiger qu’il me réponde plus précisément. J’étais curieuse car quand nous nous fréquentions encore, je savais qu’il voulait devenir avocat, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Même moi, mon métier actuel bien que je l’adore, n’était pas mon premier choix. Comme quoi la vie ne nous fait pas que des cadeaux.

Je profitais du moment où il alla voir ses collègues pour essayer de reprendre mes esprits. J’essayais de remettre de l’ordre dans mes idées, mais c’était bien plus difficile que je ne l’aurai pensé. Mil choses me traversaient l’esprit, je voulais à la fois m’excuser, savoir comment il allait, ce qu’il était devenu mais surtout ce qu’il était advenu de notre enfant, enfant de l’enfant. Après tout ce qui c’était passé, je n’arrivais pas à me dire que je méritais de qualifier cet enfant comme le mien. Mon frère avait tenté de me déculpabiliser mais rien à faire je n’arrivais pas à penser autrement. Quand Min Guk revint en ma direction, je me remis droite, puis je le laissai s’asseoir en face de moi. Punaise qu’est-ce que j’étais stressée, j’avais l’impression de devoir passer une examen devant un examinateur. Le nom qu’il prononça sonna comme un poignard en plein cœur. « Min Yul... » répétai-je à voix basse, alors que je n’avais pas détaché mon regard du sien. C’était donc comme ça qu’il s’appelait ? Ca voulait dire qu’il l’avait gardé ? Ou peut-être pas, je m’emballais peut-être pour rien. Enfin il l’aurai pu lui donner un nom puis le faire adopter. Non... je n’y croyais pas. Ce n’était pas le genre de Min Guk. Si je l’avais mis dans cette situation c’était aussi parce que je pensais qu’il aurait plus de cœur que moi. Il a toujours été un garçon adorable, c’était une crème. Sauf pression extrême de sa famille j’étais convaincue qu’il l’avait gardé, du moins je l’espérais. « C’est un beau prénom... » Je savais enfin comment mon fils s’appelait. C’était à la fois si agréable mais aussi si étrange. Pendant toutes ses années j’imaginais un visage qui avait grandit, sans pouvoir le nommer. Maintenant, c’était comme s’il était totalement personnifié. C’était à mon tour de parler maintenant, mais j’avais la gorge nouée, je n’étais pas sûre de pouvoir sortir le moindre son. Je ne fuyais plus du regard, mais j’hésitais toujours. Maintenant qu’il était posé devant moi, je pouvais encore plus admirer ses traits qui avaient changé. Il était plus masculin, c’est sûr, mais je reconnaissais encore mon Min Guk, celui que j’avais laissé. Celui dont j’étais amoureuse, et que j’ai trahi en agissant comme une égoïste.

« Min Guk je... je ne sais pas par où commencer. » Maintenant qu’on était face à face, il fallait que j’assume. « Je sais que je t’ai fait du mal, que je vous ai fait du mal. Je n’ai aucune excuse, j’ai agis comme une gamine, comme une égoïste, et je ne te demande pas de m’excuser, je ne te demande pas non plus de me comprendre. Je t’ai laissé seul face à ta famille, et j’imagine que ça a du être difficile. » Et je pesais mes mots, il a dû vivre un enfer. Toute famille traditionnelle coréenne qui se respectait condamnait ce genre d’actes. Si ma famille m’avait fait la vie dure, il a dû en être de même pour lui. Je ne voulais pas lui donner des excuses, si ça se trouve il ne voulait pas en tendre ce que je comprenais totalement. Mais je lui en donnerai s’il le voulait... « Pendant ces quatre ans où j’étais aux Etats-Unis, je n’ai pas arrêté de pensr à toi, et à lui... J’ai de plus en plus pris conscience de ce que j’avais abandonné, et des mauvais choix que j’ai pu faire dans le passé. Si je n’ai pas donné de nouvelles, c’est juste parce que j’étais honteuse et j’étais sûre que tu ne voulais plus entendre parlé de moi. » Ma voix était un peu plus tremblante, mais j’essayais de me contenir. « Si je suis revenu c’est pour le revoir. Min Guk, je veux voir mon fils.... je veux le connaitre.» Pendant tout ce temps, je n’avais pas décroché mon regard du sien. Ma sincérité se lisait sur mon visage, mais je savais que ce n’était peut-être pas assez pour le convaincre. Min Guk a toujours été une crème mais la vie pouvait endurcir les gens. J’avais changé et il en était surement de même pour lui.



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Re: the past always chases you back. | Sam 21 Mai - 12:23
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Tout me paraît si irréel. De l’avoir en face de moi après toutes ces années, de lui parler, d’entendre à nouveau le son de sa voix. C’était une sensation bizarre. Mais si on s’est rencontrés ici, c’est pas un hasard. Du moins, j’pense pas que ça en soit un. C’était pas un hasard si j’ai revu ma cousine après tant d’années, si j’ai recroisé Ae Cha au cinéma et si aujourd’hui, je rencontre Yeong Mi. Rien n’est un hasard, encore moins une coïncidence. Séoul est une grande ville et pourtant, elle ne m’a jamais paru aussi petite que durant ces dernières années. Je crois que j’réalise pas trop ce qu’il se passe. Ça me fait peur d’un côté parce que si j’suis tombée sur Yeong Mi ici, ça aurait très bien pu arriver ailleurs et avec Min Yul. Qu’il ne soit pas là avec moi pour la première rencontre, ça me soulage. Comment j’aurai pu lui dire que la femme en face de lui est celle qui lui a donné la vie, qu’elle est sa maman. J’avais encore jamais abordé le sujet avec lui parce que je m’en sentais pas capable. J’me servais du fait qu’il en avait jamais parlé non plus comme d’une excuse. J’attendais le bon moment, mais j’crois que y’en aurait jamais eu. Je gagnais du temps jusqu’à ce que le temps me fasse plus de cadeaux. Ça devait arriver, je le savais.

Quand elle me dit qu’elle a un appartement sur Hongdae et qu’elle vit pas avec ses frères, ça fait drôle. J’peux pas m’empêcher de me demander si elle vit avec quelqu’un d’autre. J’ai pas le droit de me poser la question, ça me regarde pas si elle a refait sa vie ou non. Et elle non plus. On est plus ensembles, on a plus notre place dans la vie de l’autre. Celle de Min Yul par contre, même si elle l’avait laissé il y a quatre ans, c’est toujours sa mère. Sans elle, j’aurai pas mon fils, j’aurai pas passé les quatre meilleures années de ma vie. Même s’il faut le dire, ç’avait pas été de tout repos d’élever un enfant tout seul. J’ai de la chance, Min Yul n’a jamais été un enfant à problèmes, toujours sage et adorable. Même si comme tous les enfants de son âge, il adorait faire des conneries, mais rien de grave. D’un côté, j’avais envie que Yeong Mi voit ce qu’elle avait laissé derrière elle, une sorte de vengeance égoïste. Mais de l’autre, je voulais qu’elle fasse partie de la vie de son fils. Il ne l’avait pas connu, mais plus tard, il aurait besoin d’elle.

Je reviens vers elle après avoir raconté à mes collègues la situation « urgente » qui m’attendait. J’avais peur de la tournure que les choses pourraient prendre. Est-ce que j’allais m’énerver contre elle ? Lui balancer toute la rancœur que j’avais emmagasiné depuis tout ce temps ? Ou me mettre à chialer comme un môme ? Y’avait tellement de possibilité mais avant de le savoir, j’me devais de l’écouter. J’avais besoin d’explication et elle avait besoin de m’en donner.

Je m’y attendais. Bien sûr qu’elle voudrait le revoir. Mais ça n’empêche que ça me fait l’effet d’une bombe. J’ai le cœur qui se brise en mille morceaux, encore une fois, comme le jour où elle a décidé de disparaître de ma vie sans rien me dire. J’avais cru qu’on pouvait tout affronter ensemble, qu’importe nos familles, les autres et ce qu’ils pouvaient penser. J’ai eu tort et ça m’a laissé un coup amer dans le fond de la gorge. Mes yeux se perdent dans le vide, me rappelant ce jour du 29 décembre 2011. Ça avait changé nos vies pour toujours, que ce soit la sienne ou la mienne.

« C’est juste … je comprends pas ». Je relève la tête et plante mon regard dans le sien pour qu’elle comprenne tout ce que j’ai vécu après son départ. « Pourquoi tu m’as rien dit ? Je comptais aussi peu pour toi pour que tu décides de faire les choses de ton côté, toute seule ? Tu pensais que j’étais un gamin incapable de prendre ses responsabilités et que j’t’aurai quitté ? Yeong Mi, je t’aimais. Je t’aimais tellement. Je t’aurai jamais laissé tomber, jamais ! J’m’en fichais pas mal de c’que pouvait penser nos parents, ma sœur ou tes frères. Et tu le savais. Alors je comprends pas pourquoi ». Ma jambe se met à se trembler sous la nervosité. Y’a un truc qui bouillonne à l’intérieur. « Tu imagines que c’était difficile … C’était comme si j’existais plus, comme si j’étais plus leur fils. Tu sais c’que ça fait d’être renié par ses propres parents ? Et encore, ça, c’est pas le pire. Ils acceptaient tellement pas que j’devienne père qu’ils ont filé le bébé à ma sœur pour faire comme si c’était le sien. Tu sais à quel point elle en rêvait et bah là, on lui en donnait un sans qu’elle ait rien à faire ! ». Un rire jaune sort de ma bouche sans le voir mais maintenant que j’repense à tout ça, j’me dis que ma famille a jamais rien fait pour me soutenir à l’arrivée de Min Yul. « J’ai dû me barrer de chez moi avec Min Yul pour avoir une chance d’être un père et de prendre mes responsabilités. Si tu m’en avais parlé, rien de tout ça ne serait arrivé. Mais … ». Je soupire un coup pour me calmer. « Je regrette pas d’être parti. Min Yul est la plus belle chose qui me soit jamais arrivé ». J’attrape mon portefeuille pour en sortir une photo de Min Yul, qui date de son dernier anniversaire. Je la contemples une dernière fois avant de la tendre à Yeong Mi. « C’est Min Yul, il était déguisé en pilote de formule 1 pour son anniversaire ». Je reste un moment sans dire, la laissant regarder la photo. « Ecoute … je… je peux pas te laisser le voir pour l’instant. C’est trop tôt. Laisse moi d’abord lui parler et puis … on verra comment ça se passe. Entre toi et moi ».


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Re: the past always chases you back. | Jeu 2 Juin - 20:10
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(tenue) | Je savais que ce moment là allait arriver. Je le redoutais, mais je devais prendre mes responsabilités et assumer tout ce que j’avais fait par le passé. Oui j’étais revenue pour voir mon fils, parce que je n’arrivais plus à m’enlever cette image de lui à la naissance. Chaque jour, je ressassais le passé, regrettant certains de mes choix et m’imaginant une vie où j’aurai agit autrement. Il était trop tard pour revenir en arrière, mais je voulais néanmoins essayer de réparer certaines de mes erreurs. Je savais qu’avec Min Guk rien ne sera plus jamais comme avant, mais je pouvais au moins tenter d’avoir une relation normal avec mon fils... Mais c’était trop en demander, je le savais. Je le regardais et je sentais qu’il allait exploser. Qu’il retenait ces paroles au fond de lui depuis bien trop longtemps, et qu’il attendait le moment de tout pouvoir me sortir. En 4 ans, j’imagine qu’il a dû ruminer... Tout ce qu’il me disait, tout ce qu’il me reprochait, je l’entendais et ça me faisait mal. C’était comme si j’avais été téléporté 4 ans en arrière, et que je revivais la situation. Il avait souffert et je le savais ; c’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas osé reprendre contact avec lui pendant tout ce temps. Quand je l’entendis dire qu’il m’avait aimé, ce fut comme un poignard en plein cœur. Pendant toutes ces années je m’efforçais de ne pas penser au passé, mais c’est vrai que bien que jeunes nous formions un couple heureux. Je l’aimais aussi Min Guk mais... j’avais peur que nous ne soyons pas assez forts pour surmonter cette situation. Peut-être que j’aurai dû lui laisser le bénéfice du doute. J’écoutais toute son histoire avec attention, j’avais la chair de poule. Savoir la réaction de ses parents, le fait que Min Yul avait d’abord vécu avec sa sœur avant qu’il s’enfuit. J’avais imaginé que ça avait été dur pour lui, mais pas à ce point. Tout ça c’était de ma faute, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que ça aurait pu être encore pire si j’étais resté. Min Yul aurait aussi pu être la plus belle chose qui me soit jamais arrivé si je n’avais pas merdé... « Si je t’en avais parlé... » Je soutenais son regard, comme pour lui montrer que je ne cherchais pas à me défiler encore une fois. Je sentais qu’il était chargé en émotion, qu’il en avait gros sur le cœur, qu’il voulait des explications et qu’il avait énormément de reproches à me faire. Mais même si je suis celle qui avait fait le mauvais choix, j’avais aussi des choses à dire, des reproches à faire. « Si je t’en avais parlé tu aurais pris tes responsabilités ? C’est facile à dire maintenant que tout ce temps est passé, que tu es devenu plus responsable... » A l’époque, Min Guk était loin d’être le plus mature, mais c’est aussi pour ça que je l’aimais. Pourtant, je ne nous voyais pas assumer cette charge à deux. « Mais à l’époque Min Guk, tu n’en n’aurais pas été capable et je le sais. Tu t’imagines, toi à 17 ans prendre la charge d’un enfant ? Affronter nos deux familles qui auraient surement tentée de nous monter l’un contre l’autre ? Si je t’en avais parlé comme tu le dis si bien, on se serait peut-être fait tous les deux jeter de chez nous, on n’aurait peut-être pas assumé la charge d’un nouveau-né, on se serait peut-être déchiré... » Oui, moi aussi j’avais mes hypothèses, et j’y croyais dur comme fer. « Je suis désolé pour tout ce que tu as subi, c’est grandement de ma faute et je le sais. Mais tu crois que ça a été facile de vivre ses neuf mois de grossesse toute seule ? D’avoir à vivre avec un enfant en toi dont tu ne veux pas ? Dont tu sais pertinemment que tu ne garderas pas ? » J’avais presque les larmes aux yeux en repensant à ces mois de calvaire ou j’étais partie chez ma grand-mère à Busan, et où je subissais une pression constante de mes parents. Je ne voulais pas faire un concours de qui avait le plus souffert, mais je voulais qu’il sache que de mon côté aussi ça n’a pas été facile. « Tu dois penser que je suis la plus grande des égoïstes, soit. Mais il faut que tu saches que ce n’était pas mon idée à la base. Mes parents voulaient le faire adopter par une famille qu’ils connaissaient bien mais je me suis dis que... qu’il serait mieux qu’il grandisse avec l’un de ses parents. Et ma famille et moi dans les pattes, j’étais sûre que ça allait être plus simple pour toi. » Je retrouvais un peu plus mes esprits, essuyant les quelques larmes que je n’avais pas pu retenir. « On n’aurait pas pu le faire tous les deux, je le sais. »

Moi aussi j’avais vidé mon sac, et même si c’était 4 ans trop tard, ça me faisait du bien de pouvoir enfin lui dire tout ce que j’avais accumulé pendant ces années. C’était dur de justifier ses choix, surtout quand il s’avérait être foireux. C’était un peu bizarre de se balancer tout ça, je m’étais toujours imaginé ce moment, mais jamais les conditions autour. Quand je le vis sortir son portefeuille, j’eus un moment de suspicion avant d’enfin comprendre de quoi il s’agissait. Quand je vu la photo, ma mine changea complètement et j’esquissai même un sourire de joie. J’étais totalement ravie. Cette petite bouille, ses joues toutes rondes, ses petits yeux bridés... Il avait bien grandi. Il avait l’air tout fier de son costume de pilote de formule 1. Je me demandais d’ailleurs quelques étaient ses goûts, les jouets dont il raffolait... Cette image revivait tellement de questions que je n’avais cessé de me poser pendant tout ce temps. Je lui prend la photo des mains quelques instants, la palpant comme si cela me permettrait de toucher le vrai Min Yul. Je la lui rendis ensuite, bien consciente que cela n’arriverait pas avant un moment. Ses paroles confirmèrent mes craintes mais je le comprenais tout à fait. Pour son équilibre, je ne pouvais faire irruption dans sa vie comme ça. « Je sais que ça ne sera pas pour maintenant, c’est normal. Mais il n’y a pas de raison que ça se passe mal entre toi et moi. Enfin, je ne suis pas la pour te faire la guerre. Min Yul est ton fils, tu t’es occupée de lui jusqu’à maintenant et je n’ai pas envie de débarquer et de ruiner tous tes efforts. » J’étais sincère quand je lui disais cela, je ne voulais pas qu’il ait la moindre crainte à mon sujet. Je serai patiente, et puis j’espérais bien qu’un jour je pourrai lui parler. J’étais curieuse de savoir où il allait à l’école, s’il était sage ou turbulent... bref, je voulais tout savoir sur lui. Je pris mon téléphone et j’en enlevais la coque où y résidait une photo que je tendis à Min Guk. C’était une photo du premier jour, à l’accouchement de moi, boursoufflée et épuisée portant une petite tête fripée.  « Tu dois en avoir plein des photos de lui bébé mais celle-là... c’est la toute première. » Instaurer le dialogue de cette manière permettrait peut-être de calmer un peu nos émotions.




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Re: the past always chases you back. | Ven 24 Juin - 20:59
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C’était dur d’entendre ces mots-là. Et si, et si. Avec des si, on serait capable de refaire le monde entier. Quand je vois Yeong Mi, là, devant moi, j’imagine toute la vie qu’on aurait pu avoir ou celle qu’on aurait pas eu. Celle que j’avais voulu avec elle mais celle que je n’aurai jamais. Une vie de famille un peu spéciale mais ma vie de famille à moi, à nous, avec Min Yul. Elle aurait pas été parfaite non mais y’a pas de famille parfaite. On aurait fait avec mais on aurait été ensemble. Mais maintenant, il était beaucoup trop tard pour faire machine-arrière. Il fallait accepter que nos chemins s’étaient séparés il y a quatre ans, durant l’été de mes 17 ans. Tout a pris fin ce jour-là. Et le 19 décembre 2011, un nouveau livre s’est ouvert. J’ai écrit une nouvelle histoire, mon histoire en tant que père. Il n’y a eu que Min Yul et moi pour l’écrire au début. Puis d’autres personnes avaient apporté leur plume, de façon permanente ou furtive mais chacun avait laissé son mot, sa virgule.

Le livre s’étoffait jour après jour mais il y avait toujours un blanc que seul Yeong Mi serait capable de remplir, un espace dont j’étais le seul à pouvoir la laisser écrire. Elle avait le droit de faire partir de la vie de son fils, je l’avais toujours voulu même si ça m’avait pris du temps à l’avouer. Et la voir aujourd’hui, me rendait coupable de toutes les fois où j’avais souhaité ne jamais la revoir, toutes les fois où j’avais espéré qu’elle ne revienne jamais pour rencontrer Min Yul. Parce que Min Yul est mon enfant, mon fils, ma vie. Je l’ai élevé sans personne, j’ai tout fait tout seul et même si c’était difficile, même si j’ai galéré pendant toutes ces années, je n’ai jamais été aussi heureux que depuis que Min Yul est né. Ma petite bulle de bonheur, quand je le regarde, j’arrive pas à imaginer ce que ma vie aurait été sans lui. Il ne cessera jamais d’être la raison pour laquelle je me lève chaque matin, j’avance jour après jour, pour laquelle je vis.

Mais quel père je serais si je le privais de sa mère ? J’avais vu assez de gamins dans ma cité se déchirer parce que leurs parents se faisaient la guerre et ce n’est pas ce que je voulais pour Min Yul. Je pense que pour lui, surtout à son âge, ce ne serait pas compliqué d’accepter Yeong Mi et de la faire entrer dans sa petite vie. Le plus dur, ce serait pour moi. J’avais envie d’être égoïste et de le garder le plus longtemps possible rien que pour moi. Être le seul à le consoler quand il se réveille en plein milieu de la nuit après un cauchemar, le seul à le récupérer à l’école et à l’écouter me raconter sa journée comme un grand, à partager ses rires et ses rêves d’enfant. Ce sont des petits plaisirs qui font la journée de n’importe quel parent et je n’avais envie d’ouvrir ce petit monde à personne d’autre. Ce sont des moments privilégiés qui, je sais, se feront de plus en plus rare quand il grandira. Et j’ai déjà l’impression qu’ils m’échappent alors, qu’est-ce que ce sera quand il les fera découvrir à sa mère ? Ça aurait été tellement facile de lui dire que je n’avais pas gardé le bébé à l’époque, que comme elle, je l’avais abandonné. Mais j’crois que j’aurai été le plus beau des salauds à lui mentir. Au final, je n’avais qu’une chose à faire pour qu’elle fasse partie de la vie de son fils mais il fallait déjà que je règle ce stupide conflit avec moi-même avant ça. Même s’il y en a un qui semblait pointer le bout de son nez entre nous deux.

C’était à son tour de déballer son sac et visiblement, je n'avais pas été le seul à avoir penser à tout ce qui aurait pu passer différemment. J'étais plus optimiste qu'elle visiblement parce que oui, même si je n'avais que 17 ans à l'époque, j'aurai été là, je le sais. J'avais aimé Yeong Mi comme un fou, j'aurai tout fait pour elle, même si c'était moi contre le monde entier. Ce qui me blesse, ce n'est pas qu'elle pense que j'aurai pu fuir, c'est qu'elle ne m'ait pas laissé ma chance de lui prouver que je pouvais avoir raison, de lui montrer ce dont j'aurai été capable pour elle, pour l'enfant, pour nous. Peut-être que le temps avait changé mon discours et que mes propos n'auraient pas du tout été les mêmes avant. Peut-être mais je sais que je n'aurai pas pu la laisser seule. Si ça avait été horrible pour moi, quel calvaire avait-elle vécu pendant neuf mois, à devoir subir les reproches de sa famille, le regard cruel des passants et à perdre ses amis les uns après les autres parce qu'elle ne pouvait plus mener sa vie d'avant. J'avais ma part de responsabilité et savoir que je n'avais pas pu être là pour elle, c'est ça qui m'énervait et m'attristait le plus. Ça et le fait de comprendre qu'au final, nous n'avions peut-être pas ressenti la même chose.

Je baissais les yeux vers mes mains qui se contractaient au fur et à mesure que sa voix parvenait à mes tympans. Bien sûr que j'avais imaginé tout ça mais à l'époque, j'étais trop aveuglé par mon chagrin que pour moi, elle nous avait juste abandonné le bébé et moi. Je n'avais pas voulu réfléchir aux raisons qui l'avaient poussé à faire ça parce qu'il n'y en aurait jamais une assez bonne pour lui pardonner. Elle m'avait brisé le cœur en partant comme ça, j'avais eu si mal que pensait à sa tristesse à elle, m'avait été impossible. Je sens une boule qui se forme dans ma gorge, elle m'opprime, j'ai du mal à déglutir. « Non, tu ne sais pas. Tu ne sais pas et tu ne sauras jamais parce que ce n'est jamais arrivé. Tu ne m'as pas donné la chance que je méritais de te montrer que j'aurai tout fait pour toi Yeong Mi. J'aurai tout fait, absolument tout ». La fin de ma phrase est étouffée par cette boule qui grossit et fait trembler ma voix. J'inspire plus longuement pour tenter de me reprendre mais j'en ai tellement lourd sur le cœur que j'y arrive pas. « Mais maintenant il est trop tard pour s'imaginer ce que notre vie aurait été si on avait essayé. Peut-être qu'elle aurait été comme tu le dis, chaotique. Ou peut-être que, malgré les emmerdes, on serait sortis de là plus soudés que jamais. Les deux étaient possibles mais j'me rends compte qu'on avait pas la même vision des choses ».

C'est la conclusion que je tire : c'est comme ça et on ne changera pas l'histoire maintenant. On peut juste faire en sorte que la suite s'écrive sans trop de ratures. C'est ce que j'espère quand je lui tends la photo de Min Yul. Je vois ses yeux briller, se remplir d'une émotion que je ne lui connaissais pas et je prend conscience de ce lien qui unit Yeong Mi et Min Yul, malgré leur relation inexistante. Elle l'aimait malgré les années, malgré la distance. Elle la regarde avec tendresse et je me sens à mon tour submergé par mes sentiments quand elle me dit comprendre mon choix d'attendre. « Je sais que tu n'es pas là pour ça Yeong Mi. Merci de comprendre ». Et je crois m'effondrer quand elle me tend à son tour une photo. Plus précisément, celle du jour de la naissance de Min Yul. L'accouchement de Yeong Mi est un moment que j'aurai tant voulu vivre, pouvoir traverser cette épreuve avec elle, entendre les premiers cris de mon fils. Quand je regarde la photo, les larmes me montent, je suis obligé de faire comme si je me frottais le visage pour faire fuir ces perles d'eau. Un rire s'échappe de mes lèvres. « Il a pas changé de tête, il a toujours les mêmes joues ». J'ai beau jouer les durs, j'ai toujours été un gars sensible. Trop d'après ma mère. J'y peux rien, j'arrive pas à retenir les premières larmes. « Désolé, je pensais pas que ça me mettrait dans un état pareil ». Je les chasse du bout des doigts en redonnant la photo à Yeong Mi. A en voir les rides, elle l'a gardé comme un précieux souvenir.

Je laisse le silence se poser entre nous deux, le temps que chacun de nous se remettent de ses émotions. Puis je reprends la parole. « Ecoute ... je parlerai de toi à Min Yul avant la fin du mois. C'est bientôt les vacances du coup, ce sera plus simple pour que tu le rencontres et qu'on puisse passer un peu de temps ensemble. Avant que tu puisses passer du temps seule avec lui. J'te promets pas que ça se fera rapidement mais ... je veux que tu fasses partie de sa vie, tu as le droit tout comme moi. Tu es sa mère et ça, c'est une chose que je ne t'enlèverai jamais ».

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Re: the past always chases you back. | Lun 1 Aoû - 11:39
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(tenue) | J’avais enfin vidé mon sac. Je lui avais dis tout ce que j’avais sur le cœur depuis plus de 4 ans, et lui aussi. J'imagine que ça avait dû lui faire un bien fou, tout comme à moi. Pendant toutes ces années, j’avais toujours rêvé de pouvoir m’expliquer. Je m’étais imaginé cette conversation sous de multiples angles, dans de multiples lieux. Mais aujourd’hui, elle avait bel et bien eût lieu dans ce Starbucks séoulïtes, un peu plus de 4 années après mon départ. Bien que soulagée d’un poids, je n’en étais pas plus heureuse. Nan, la joie ne m’inondait pas encore. Je m’étais expliquée à Min Guk, mais je n’avais pas encore pu voir mon fils. Parler avec Min Guk était une étape importante de mon retour ici, mais voir Min Yul était juste mon but le plus important. Ce n’est qu’à l’issue de ça que je serai totalement heureuse et épanouie, du moins je l’espérais. Et même si dans mes rêves je m’étais imaginé des scénarios idylliques, la réalité m’avait rapidement reprise et j’écoutais les avertissements de Min Guk avec attention. Je ne voulais pas fouttre le bordel dans leur vie, je ne voulais pas détruire tout ce que Min Guk avait pris tant de mal à construire. Nan, je ne voulais pas troubler l’équilibre de Min Yul. Je voulais juste apprendre le connaitre, qu’il ait conscience de l’existence d’une mère qui est prête à rattraper le temps perdue, et lui montrer qu’elle aime son fils plus que tout au monde. Je voulais faire table rase du passé et recommencer quelque chose de nouveau. J’avais des remords par rapport au passé. Peut-être que si je n’avais pas réagi de cette manière, ce future j’aurai pu l’aborder aux bras de Min Guk… Je ne sais pas vraiment si je regrettais de m’être comporté ainsi parce qu’intérieurement j’étais convaincu que Min Guk n’aurait pas eu les épaules pour assumer tout cela, mais l’entendre me dire tout ça me faisait tout de même vassiller. Il aurait tout fait pour moi… Je me rendais compte que plus qu’un enfant, j’avais perdu l’homme qui m’aimait et que j’aimais aussi énormément. Je savais qu’aujourd’hui nous n’emprunterions plus jamais le même chemin, je le voyais différemment et lui aussi surement, mais je ne pouvais m’empêcher d’avoir un pincement au cœur en imaginant ce que nous aurions pu construire à trois. La vie en avait décidé autrement. « Oui on voyait les choses différemment… C’est peut-être mieux comme ça. On ne sait pas comment auraient été nos vies si j’avais fais un choix différent, mais tâchons de les rendre meilleures désormais. »

Je ne m’attendais pas à une telle réaction que sa part lorsque je lui montrai la photo. Ce cliché, je l’avais vu, revu, disséqué et analysé en long, en large et en travers sachant que c’était la seule image que j’avais de ce fils qui ne m’appartenait pas. Min Guk avait pu le voir grandir, avait pu l’éduquer, mais je comprenais que le jour de l’accouchement était quelque chose de spécial qu’il aurait aimé vivre. Ce jour-là, je me souviens, je m’étais sentie extrêmement seule et l’espace d’un instant j’aurai souhaité l’avoir à mes côtés. J’avais même hésité à l’appeler avant de me ressaisir. Min Yul m’avait apporté du baume au cœur ce jour-là, mais j’avais longuement pleuré sachant que c’était le début des problèmes pour lui, et aussi pour moi. Cette naissance bien qu’étant un évènement sensé être joyeux marquait juste la fin d’un cycle, et le début d’un nouveau. J’avais mis au monde cet enfant dont je fuyais la vie, pour le remettre à un père qui était loin de se douter de son existence. « Non c’est normal, ça me fait le même effet encore parfois. » dis-je en reprenant la photo. « C’était un jour assez spécial… je suis désolé de t’en avoir privé. » rajoutai-je à voix basse, prenant conscience bien trop tard de l’importance de sa présence ce jour-là.

Les paroles que j’entendais par la suite me firent énormément plaisir. J’allais peut-être pouvoir enfin voir mon fils et passer du temps avec lui. Comme je l’avais dis à Min Guk, je me plierai à ses conditions pour ne pas le brusquer. Je ferai un effort pour être conciliante à 100%. « Merci beaucoup Min Guk, tu ne peux pas savoir ce que ça me fait de t’entendre me dire ça. Ca prendre le temps qu’il faudra, j’ai bien attendu 4 ans, je ne suis plus à quelques semaines ou quelques mois prêt. Ton rythme sera le mien. » J’espérais que tout allait bien se passer. Mine de rien, j’avais peur de le rencontrer… Comment est-ce que j’allais me présenter ? Qu’est-ce que j’allais lui dire ? Moi j’étais tellement heureuse de le voir mais peut-être que lui n’allait pas réagir de la même façon que moi. « Tu sais si… enfin tu lui as déjà parlé de moi ? Il t’a déjà demandé où se trouvait sa mère ? » Je me disais que si au jardin d’enfant ou à l’école il avait des camarades avec leurs deux parents, il avait peut-être déjà abordé le sujet à la maison. « Tu crois qu’il va bien réagir Min Guk ? J’ai peur qu’il ne m’accepte pas… » Pour ça, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, mais mes craintes étaient telles que je ne pouvais m’empêcher de me confier à lui, même si cela équivalait à tendre le bâton pour se faire battre.




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Re: the past always chases you back. | Sam 15 Oct - 17:23
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Si je m’étais imaginé une futur avec Yeong Mi et Min Yul pendant des années, en la voyant devant moi, toutes ses illusions s’étaient évaporées. Il fallait se rendre à l’évidence qu’on avait fait chacun notre chemin, notre vie et que nous n’étions plus des ados de 17 ans, fous amoureux l’un de l’autre. C’était fini ce temps là où on s’imaginait construire un avenir ensemble même si, une chose nous rattacherait toujours : Min Yul. Je comprenais maintenant les choix que Yeong Mi avait dû faire il y a quatre ans et semblait comprendre les miens, même si ce n’était pas des simples à accepter. Je crois qu’on regrettera toujours le passé mais on ne le changera jamais. Yeong Mi et moi, on devait accepter ça. On ne pouvait que faire en sorte que la suite se passe bien pour que Min Yul puisse connaître l’autre moitié de son code génétique.

J’acquiesçais aux paroles de Yeong Mi en restant les yeux fixés distraitement sur ses mains. Pas de bagues. A quoi tu t’attendais Min Guk ? A ce qu’elle soit mariée ? C’était bête mais pas impossible. Puis c’était pas le genre de questions que je pouvais me permettre de poser librement, du moins pas maintenant. L’important, c’était mon fils. Notre fils. Je crois qu’il me faudra du temps pour m’y habituer. Pendant quatre ans, Min Yul n’avait été qu’à moi, je ne l’avais même pas « partagé » avec ma famille. Mais Yeong Mi est sa mère, elle avait plus de droits que mes parents ou même ma sœur. Une questions me venait d’ailleurs en tête : « Et tes parents, ils ne se sont jamais posés de questions sur Min Yul ? Enfin je te demande ça comme ça, sachant comme ça a été avec les miens … ». Mais je doutais que sa famille en parle ou y pense, vu la façon dont elle avait réagi face à l’annonce de la grossesse de Yeong Mi. Mais j’étais quand même curieux. Leur avait-elle montré la photo ? Il y a tellement de questions que je me posais et je sais qu’il me faudrait du temps pour y avoir réponse. « Ne t’excuse pas, c’est du passé maintenant. C’est juste que … tu as dû vraiment te sentir seule à ce moment-là et que j’aurais aimé être là pour toi ». Et aussi pour assister aux premiers souffles de Min Yul. Mais j’avais la chance d’avoir vécu toutes ses années avec lui et quatre ans, c’est long, même pour un enfant. Yeong Mi aussi s’en rendait compte. Et elle savait qu’il lui faudrait aussi du temps avant d’avoir une place, une vraie, dans la vie de Min Yul. « Me remercie pas, c’est aussi ton fils après tout. Puis si on avait été dans des positions inverses, j’aurai aimé que tu fasses la même chose même pour moi ». Je lui souris sincèrement pour la rassurer. Maintenant que j’avais mis cartes sur table avec elle, je n’imaginais plus Yeong Mi en train de partir loin avec le petit. Même si j’avais tout de même encore certaines craintes, sûrement stupides. Ma sœur avait bien essayé de me le prendre … Mais à entendre la joie et l’émotion dans sa voix, je sentais que Yeong Mi ne me ferait pas ça.

Et quand elle m’expose ses craintes à elle, je lui souris une nouvelle fois. C’est normal qu’elle s’inquiète de sa première rencontre avec Min Yul et puis, il a quatre ans maintenant, ce n’est plus un nourrisson qui ne comprend pas un mot de ce qu’on lui dit. « Je lui ai déjà parlé de toi oui mais ça fait longtemps … » lui avouais-je en me grattant la nuque. « Parfois, il regarde les vieilles photos en me demandant qui est cette personne ou celle-ci. J’avais encore des photos de nous deux mais … comme j’ai dû partir avec le minimum, j’avais pas grand-chose sur moi. Il sait à quoi tu ressembles, du moins à quoi tu ressemblais quand on était au lycée. Et … je lui ai toujours dit que tu l’aimais même si tu n’étais pas avec lui. Il n’a jamais réellement demandé plus mais je sais que ça cogite dans sa petite tête », lui dis-je finalement. « Il a un copain, son meilleur ami, Yoon Woo, il ne connait pas son père. Et avec sa mère, on est devenus très proches avec les années. Min Yul et Yoon Woo sont très proches, un peu comme des frères et je pense qu’à leur manière, ils ont surmonté ça. Ca veut pas dire que Min Yul t’a rayé de sa vie. C’est un petit garçon très intelligent tu sais et même s’il lui faudra du temps avant de comprendre, je suis sûr qu’il t’acceptera. Faut pas que tu partes avec ce genre de pensées ou tu risques de te prendre la tête pour rien. Laisse-moi juste le temps de lui expliquer et de lui en parler, d’accord ? ».

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