eccdentesiast ;
someone who fakes a smile, when all they want to do is cry, dissapear or/and die.

Tu le connais ce sourire dis ? Elle en a toute une tripotée des sourires la Hana, elle en a autant qu’elle possède de paires de chaussures. Y a le sourire moqueur d’abord, son préféré, celui qu’elle utilise pour te montrer qu’elle se fout de toi, qu’elle s’en fout de toi, aussi. Y a le sourire méprisant, également, qu’elle aime presque autant, le sourire qui lui fait du bien, qui remonte son égo. Parce qu’elle adore ça, Hana, te montrer que t’es une merde, te faire croire qu’elle vaut mieux que toi alors qu’au fond elle le pense pas vraiment. Et puis y a aussi le sourire froid, celui qui veut dire fous-moi la paix, celui qui pourrait glacer un cœur, plus efficace que le meilleur des congélateurs. Le sourire en coin, qui a tant de signification, qui montre sa satisfaction, qui montre sa colère, qui montre son dédain, qui montre son ironie, le sourire qu’elle emploie quand elle veut te faire sortir de tes gongs, le plus souvent, le sourire-insolence comme elle l’appelle dans ces cas-là. Y a le demi-sourire, pas le vrai, celui qui s’en rapproche le plus, celui qui sourit qu’avec les lèvres, qui touche pas les yeux, celui qui cache sa tristesse, qu’elle utilise pour te rassurer, pour se camoufler. Et pour finir y a le plus rare de tous, le vrai sourire, le sourire-oreilles, le sourire-bonheur, le sourire qui fait mal aux joues, le sourire qu’elle a pas sorti du placard depuis tellement longtemps, le sourire qu’elle n’arrive même pas à faire peu importe à quel point elle se force. Le sourire de pure joie, témoin d’une époque révolue.


Y a pas grand-chose sous son sourire à Hana. Y a juste un être à demi-brisé, un être pas totalement complet, un être qui veut pourtant faire croire le contraire. Elle a pas grand-chose Hana à part sa rage de vaincre. Parce qu’elle a la rage au cœur, elle a la haine au cœur. Elle se bat tout le temps Hana, contre tout le monde, contre les autres, elle se bat pour gagner, pour être la meilleure, la plus forte, la plus intelligente, elle se bat pour respirer, elle se bat pour vivre, pour tenter de trouver sa place dans ce monde. Elle se bat tellement Hana qu’elle finit par oublier pourquoi elle se bat exactement, elle se bat parce que c’est son unique raison d’exister, elle se bat parce qu’elle sait pas comment faire autrement, parce qu’elle est incapable de faire autrement. Alors elle se bat, toujours, constamment, mais plus elle se bat et plus elle se perd, plus elle se bat et plus elle se brise.


Y a tant de haine dans son cœur à Hana, tu sais. Y a tant de haine dirigée contre elle-même. Parce qu’elle l’avouera jamais Hana, mais elle se déteste. Elle déteste c’qu’elle est, c’qu’elle est devenue, c’qu’elle ressent, elle déteste ses faiblesses. Mais elle déteste encore plus se détester. Alors elle se drape dans sa fierté et elle dirige sa haine et sa colère contre les gens, contre les autres, tous les autres, ceux qui se permettent d’être heureux, alors qu’elle l’est si peu, ceux qui se permettent de rire alors qu’elle sait même pas comment faire, ceux dont elle se méfie parce qu’elle n’accorde sa confiance à personne. C’est un poison Hana tu sais, sa haine est un poison, ses mots sont du venin, qu’elle n’hésite pas à utiliser afin de détruire tout c’qu’elle touche, tout c’qu’elle voit. Elle aime pas c’qui est beau, elle aime pas le bonheur, alors parfois quand elle se supporte plus, quand elle supporte plus ce tête-à-tête constant avec son cœur, avec sa haine, elle décide de tout exterminer. Alors elle se moque, ment, se venge, elle fait tout c’qu’elle peut, utilise tout c’qu’elle a, afin de faire de leur vie un enfer. Elle s’amuse à rendre les autres malheureux parce que pendant une poignée de secondes elle en oublie sa propre tristesse. Le désespoir est sa drogue, elle s’en repaît, elle s’en délecte, mais elle finit toujours par retomber sur la terre ferme, par revenir à la réalité. Et elle en ressort toujours un peu moins elle-même qu’avant.


Elle est pas totalement vivante Hana. Mais elle est pas totalement morte non plus. Elle continue à respirer parce qu’elle a pas le choix, parce qu’elle peut pas abandonner comme ça, parce qu’elle arrive pas à abandonner comme ça. Au fond c’est une battante Hana, c’est une guerrière, une véritable lionne à l’instinct de survie sur-développé. Elle survit parce qu’il le faut, elle survit parce qu’elle est pas prête à abandonner, elle survit peut-être aussi parce qu’elle veut pas l’abandonner lui, son frère, parce que sous ses airs revêches elle l’aime plus que tout, cette lâcheté qui lui sert de frangin. Alors elle survit, mais ça l’empêche pas de risquer sa vie, ça l’empêche pas de jouer avec le danger. Parce qu’elle adore ça, le danger. C’est une téméraire Hana, parce qu’elle a peur de rien à part elle-même, parce qu’elle aime sentir l’adrénaline qui coule dans ses veines comme un torrent déchaîné. Elle peut plus se passer de ce pic qui lui permet de tout oublier l’espace d’un instant. Alors elle sort la nuit, elle s’en prend aux mauvaises personnes, elle traîne dans des lieux peu recommandés, elle fait des choses folles, des choses un peu trop risquées. Elle marche constamment sur une corde glissante, au moindre faux mouvement elle sait qu’elle finira par tomber mais elle sait aussi qu’elle retombera sur ses pieds Hana, qu’elle retombera toujours sur ses pieds. Alors elle s’en fiche et elle continue. Elle joue avec les gens, elle joue avec la vie, elle joue avec la mort, elle joue et le monde disparaît sous ses jeux. Et ça lui suffit.


Elle a d’autres choses à partager pourtant Hana, elle a pas que sa haine et sa colère à échanger, à dévoiler au monde. Tu sais elle peut être protectrice Hana, elle supporte pas qu’on fasse de mal aux rares personnes qu’elle considère comme ses proches, aux rares personnes qu’elle voit comme ses possessions. Elle sait se montrer utile, être là quand on a besoin d’elle. Et elle est intelligente et maline Hana, elle trouve toujours des solutions pour tout, elle rafle toujours les meilleures notes, elle sait travailler et elle sait encore plus travailler avec efficacité. Elle fait toujours tout dans les temps, avec rigueur et sérieux, elle bosse avec acharnement, étudie un peu trop. C’est une petite princesse, une princesse déchue mais une princesse quand même, qu’a grandi avec une cuillère en argent dans la bouche, qui a toujours eu tout c’qu’elle voulait pendant son enfance, qui est toujours impeccable jusqu’au bout des ongles, qui a plus d’argent que de place dans son portefeuille. Mais quand il faut vraiment mettre la main à la pâte, elle sait y faire Hana, et elle est même prête à y plonger la tête la première.