Ce soir le dortoir est particulièrement vide au point que j'ai la possibilité d'entendre en écho ma respiration, ce qui est un véritable phénomène surnaturel. En règle générale le dortoir est toujours animé, bruyant, chacun voguant à ses préoccupations, s'activant de plus en plus rapidement, me faisant tourner la tête et m'énervant parfois, mais me contenant à chaque fois, au risque d'exploser. Toutefois, ce soir il n'y a personne, juste le vent qui se glisse à travers les joints. Il faut dire que ce week-end est un week-end quelque peu  spécial puisqu'il est composé de 3 jours et que de ce fait, la plupart des étudiants ont fui le dortoir, préférant retourner dans leurs familles respectives ou s'en allant chez des amis, profitant pour faire la fête au maximum, ce qui n'est, miraculeusement, pas mon cas. Pour une fois, l'envie de boire, de m'enivrer jusqu'à pas d'heures, n'est pas présente, j'ai surtout envie d'un moment paisible, posé, dans le dortoir, profitant de ce calme, mais surtout, et je dois l'avouer malgré moi, si je reste dans ce dortoir c'est aussi pour passer la soirée avec mon meilleur ami, Nam Kyung. Cela me fait encore bizarre de me dire que j'ai un meilleur ami, une personne sur qui je peux réellement compter, un homme dont je suis attachée, amicalement parlant, et c'est encore plus étrange de faire des soirées avec comme compagnie sa seule présence. Mais je ne vais pas m'en plaindre, au contraire, j'apprécie ces moments avec lui, aussi surprenant que cela puisse l’être, j'en suis même à parfois les demander. Enfin qu'importe, en tout cas ce soir, je passe une soirée avec lui, devant un film et du pop-corn que j'ai minutieusement acheté. Il n'y a rien de mieux qu'un paquet de pop-corn pour apprécier un bon film. J'ai du mal à concevoir une soirée film, posée dans une chambre, sans ce type d'ambiance. Par précaution, j'ai pris un paquet de pop-corn sucré, un autre salé, et un qui mélange les deux, autant dire qu'il y a du choix.

Je m'en vais vers la cuisine pour les préparer au micro-onde, pour que cela soit encore chaud lors de la dégustation, sors en plus un paquet de m&ms's, pour plus de gourmandise et prends deux boissons. Les mains pleines, un sourire aux lèvres, je me dirige vers sa chambre, là où il est censé se trouver, pour débuter la soirée. J'ouvre à coup de pied la porte de sa chambre, le surprenant certainement et fais presque tomber mon pop corn en ouvrant aussi brutalement la porte.  « YAAHAHHA t'es prêt pour la soirée, tu regardes pas de films pornos j'espère ??!! » dis-je sur le ton de la plaisanterie.
   

Je suis plutôt une fille discrète, qui reste dans son coin, à l'abri des regards bien trop curieux, faisant rarement du bruit ou uniquement en compagnie de ma partenaire de dispute, pour calmer l'ambiance qui règne au sein de la fraternité, mais avec Nam Kyung je peux être autant bruyante que je le souhaite, ne craignant aucunes représailles, surtout lorsque nous sommes presque seuls dans le dortoir, d'où mon arrivée quelque peu fracassante dans sa chambre. « Bien sûr que je t'ai bien regardé, je t'ai même déjà trop regardé » dis-je avec un petit sourire narquois, m'approchant de lui avec les pop-corn en main, essayant d'éviter une maladresse de ma part. Je lui lance un regard mauvais ne pouvant lui montrer mon somptueux doigt quand il ose dire que j'ai de grosses fesses. « Ah ah ah ! Je suis morte de rire. T'as cru que j'étais Kim Kardashian ou quoi ? ». Sincèrement mes fesses elles ont la taille normale d'une coréenne normale. C'est lui qui a un énorme fessier et qui risque de prendre toute la place sur le lit, pas moi, il se trompe de cible. Je le laisse m'aider à déposer ce que j'ai ramené, les mains réellement pleines et tanguant légèrement sur le côté. Il était temps qu'il m'aide celui-là. Je hoche négativement de la tête quand il me fait la remarque sur tout ce que j'ai ramené. Il n'y a jamais assez, autant avoir trop que pas assez. Certes je ne mange pas beaucoup de sucré, ni d'aliments mauvais pour la santé mais quand je prends une journée pour le faire, je préfère en profiter, au maximum, laissant mes pulsions primitives resurgirent parce que l'on a beau se restreindre, c'est toujours apaisant de se laisser aller, de temps en temps, assouvissant la soif  de cochonneries. « Mais non pas du tout, il est préférable d'avoir toujours trop que pas assez et puis quand on regarde un film on se rend jamais compte jusqu'à quel point on mange », et j'ai bien eu raison d'en prendre beaucoup puisque Monsieur se permet de prendre immédiatement un des paquets de pop-corn, s'empiffrant déjà. Je pousse un long soupir de désespoir devant tant d'impatience et après il ose me dire que j'en ai pris trop, s'il mange déjà il risque de ne plus en avoir d'ici 10 minutes. Je ne dis rien puisque de toute manière je préfère le pop-corn sucré, ou le mélange des deux, donc ça tombe bien. « Alors je prends le sucré ». Je m'installe sur son lit, en bondissant, regardant la liste de films qu'il a sur son ordinateur. Il y a deux films qui me tentent bien mais je ne sais lequel choisir. « Bon alors choisis, parce que j'hésite entre deux soit The Revenant, soit Public Ennemies, lequel tu préfères ? ». Je le laisse choisir un film entre les deux et m'installe un peu plus à ses côtés, et plus confortablement, prenant une poignée de pop-corn en bouche. « Bchon allchez qu'est-che que j'ai rachté dans ta vchie ? ». Le temps que le film se lance, autant faire la conversation.
   

J'esquisse un sourire en me demandant ce que ça pourrait donner sur moi d'avoir un fessier comme Kim Kadrdashian. Je pense sincèrement que ça serait complètement ridicule, n'allant absolument pas avec ma personnalité. Je préfère encore ne pas avoir de fesses qu'en avoir autant et puis comme il l'a si bien précisé, je doute que venir sur son lit aurait été une possibilité, il faut dire que les lits sont faits pour une seule personne, pas plus. « T'as qu'à faire plus de sport aussi, c'est moi ou tu as pris du poids ? » dis-je en tirant sur sa joue, juste pour le provoquer et pour l'importuner. Le jour où il deviendra plus enrobé je pense que je serai déjà morte, en même temps il faut le dire, en tant que coréens il nous est difficile de prendre du poids, même si c'est faisable mais c'est quelque chose de très rare puisque notre société est ainsi constituée, poussant les individus à ne pas prendre un gramme de trop. Heureusement qu'il est possible quand même de se faire, parfois, plaisir, comme aujourd'hui. Un extra de sucrerie de temps en temps, ça ne fait franchement pas de mal et puis ce n'est pas ça qui va nous rendre malade ou qui va nous faire prendre du poids. Je m'installe donc à ses côtés, hésitante entre deux films qui m'ont l'air particulièrement intéressant. Je n'en ai vu qu'un sur les deux, Public Ennemies, mais cela ne m'empêche pas de vouloir le regarder nouveau, en même temps entre Johnny Depp et Leonardo Dicaprio, le choix est difficile, ce sont tous les deux de très bons acteurs. Nam Kyung finit tout de même par trancher en proposant The Revenant, ce à quoi j’acquiesce vigoureusement, je pense que c'est finalement le meilleur choix entre les deux car ayant déjà vu l'autre j'aurai certainement spoilé quelques passages. « Et bien tu sais quoi, aujourd'hui c'est ton jour de chance, je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir, donc je ne vais pas pouvoir commenter les scènes, je suis trop triste. Moi qui voulais te spoiler, une autre fois ! ». Je hausse des épaules en faisant une petite grimace, déçue de ne pas pouvoir autant m'amuser avec lui.

Je fronce des sourcils, essayant de suivre l'histoire que raconte mon meilleur ami, ayant quelques difficultés à comprendre le sens de tout ça. Il me faut plusieurs secondes avant de saisir, enfin, la signification de ses propos. Si je comprends tout, il a essayé de faire son preux chevalier, sauf que malheureusement, ça c'est voué à l'échec, la jeune femme, en question, l'agressant au lieu de le remercier. « Daebak » dis-je en me mettant subitement à rire. J'aurai tellement souhaité être présente à ce moment là, juste pour rire un peu. Pauvre Nam Kyung, il n'a certainement pas dû comprendre grand chose à la situation, mais j'imagine tellement la scène que je pleure presque de rire, ce qui est un véritable miracle. Ce n'est pas que je me moque de lui mais c'est juste que cette fille a l'air d'être un cas bien particulier. « Je ne sais pas du tout qui est cette fille mais elle doit être épique ! ». Elle n'a peut être pas apprécié l'intervention de mon meilleur ami, se pensant en capacité de se sortir elle-même de cet embarras, ou alors elle a simplement voulu faire la fille forte, trop vexée de n'avoir su s'en sortir seule. C'est que les femmes ont aussi une certaine fierté, qu'il est préférable de ne pas toucher. « Je ne sais pas ce que tu as pu faire à cette fille, mais en tout cas elle n'a pas du tout apprécié ton intervention, tu sais son identité ? Tu l'as déjà vu quelque part ? ». Je lui donne une petite tape sur l'épaule, pour le consoler de tant de frustration. « Ah les filles . . . elles sont parfois bien trop complexes, quand elles ont besoin d'aide elles font comme si elles n'en avaient pas besoin et quand elles en ont besoin elles se plaignent de ne pas en avoir. Il ne faut pas chercher à comprendre . . . Et puis au moins, la prochaine fois tu sauras. Tu éviteras de faire ton héro, et tu traceras ton chemin ». Ceci dit si un jour je retrouve cette fille, je promets de lui faire comprendre qu'il ne faut pas agir de la sorte avec mon meilleur ami, elle s'est crue où cette fille, sérieusement ?! « Oh tu sais moi . . . rien de bien trépignant ». Ma vie est aussi calme que désert. Quoique . . . Je le regarde quelques secondes, hésitante à en parler, mais avant que je ne puisse me décider le film se lance automatiquement, commençant enfin. « Aaaaah oublie . . .  regardons le film » dis-je en faisant mine de me tourner vers l'écran.
   

Je ris légèrement en imaginant une foule de femmes, en délire, courant après mon meilleur ami, leurs mains en avant, prêtes à le manger tout cru, et lui, tentant de fuir par tous les moyens cette émeute si soudaine. C'est une image particulièrement amusante. Je ne dis pas que Nam kyung est incapable de plaire aux femmes, au contraire, je pense qu'il a des atouts essentiels pour séduire une grande majorité des femmes de l'université, mais c'est juste que moi, dans ma position actuelle je ne le vois pas comme le prince charmant, celui qui peut faire chavirer toute une assemblée de femmes. « ça va ? T'es pas malade ? T'aurais pas pris des champignons hallucinogènes avant par hasard ? Je ne sais pas où tu as vu ça, mais je doute que tu puisses créer un jour une émeute, mais c'est gentil de ta part de penser quand même à ces autres hommes, ils t'en remercient ». Évidemment, il n'est pas moche, il a même beaucoup de charme, mais ce n'est pas moi qui vais dire à voix haute qu'il est beau, les autres risquent de mal interpréter mes paroles au vu de ma proximité avec lui. « Mais c'est vrai que t'es beau quand même », bon . . . . à lui je peux le dire, sans aucune crainte. La conversation dévie ensuite sur une situation particulière qu'il a connu récemment et qui me fait grandement rire. Je ne sais pas qui est cette femme mais en tout cas, elle a eu le don de marquer l'esprit de Nam kyung. « Vraiment ? C'est une sango ? », j'écarquille les yeux et ne peux m'empêcher de rire de nouveau, trouvant cette situation vraiment amusante. Le pauvre, il n'a pas de chance. Encore si elle avait été étudiante dans la même université, ça aurait pu passer, mais là, elle se trouve dans le même dortoir, donc il va très certainement la croiser de nombreuses autres fois. Cela risque d'être quelque épique comme retrouvailles. « Aish, tu n'as pas de chance, tu risques forcément de la revoir après cet incident. Mais elle avait sûrement des raisons d'agir de manière si violente qui sait ». Pauvre de lui, il n'a sûrement pas mérité un tel châtiment de la part de la sango, lui qui est si adorable. Certes, mon avis est biaisé du fait qu'il soit mon meilleur ami mais quand même cette sango doit avoir un sacré caractère. Je grimace, écoutant les paroles de Nam Kyung. C'est vrai que comme il le dit si bien, c'est le genre de fille qui va jouer les dures mais qui va rapidement se retrouver en position de faiblesse, exigeant qu'un tiers lui vienne en aide, mais peut-être qu'elle n'est juste pas une personne à accepter de l'aide, tout comme moi, mais d'une autre manière très certainement. « Mais . . . si tu devais refaire l'action, est-ce que tu reviendrais l'aider, en sachant sa réaction après ? ». Parce que s'il est prêt à recommencer, qu'elle l'ait remercié ou pas, cela ne change rien. « Oublie-la et dis toi que tu as fait une bonne action, qu'elle est juste trop stupide pour te remercier, mal éduquée. Toi tu n'as rien à te reprocher, au contraire, tu as fait ce qu'il fallait. Mais je peux comprendre que ça puisse être frustrant ». Je pense que j'aurai été dans le même état que lui. « Et si tu la revois . . . par hasard, tu vas lui dire quoi ? ». Je suis juste un peu intriguée de savoir comment va être sa réaction quand il va de nouveau la croiser.

Je lui tire la langue quand il essaie de m'interpeller du coude, alors que le film a déjà commencé. Quand je disais qu'il allait parler, me déconcentrant du film, je ne mentais pas. « Comment ça tonton Nam Kyung ? C'est quoi ce surnom ? ». J'esquisse un sourire, trouvant cela presque, je dis bien presque, mignon. Je me mords la lèvre supérieure, désireuse de lui parler de ce qui me turlupine depuis quelques jours. « Bien sûr que je te fais confiance, mais ce n'est pas important ». Cela n'empêche pas que j'ai finalement besoin d'avis. Je me tourne finalement vers lui, plongeant mon regard dans le sien. « Est-ce que tu penses que c'est possible d'avoir une relation . . sexuelle . . .avec une personne qu'on déteste ? ».
   

Je fais mine d'être exaspéré par sa remarque lorsque je lui avoue, enfin, qu'il a quand même du potentiel, un certain charisme. Il faut bien que je l'aide dans sa propre valorisation, il risque de ne plus aimer son reflet si je ne dis rien sur son physique. « Ah . . . ah . . . ah ! C'est juste qu'avant tu n'étais pas très charmant, mais je dirai que de jour en jour ça s'améliore ». J'esquisse un léger sourire, amusée par cette scène. Néanmoins, la conversation dévie sur une fameuse femme, étant membre de la fraternité, qui l'a, semble t-il, quelque peu marqué par son comportement étrange et démesuré. Il est vrai qu'en général les femmes sont en extase face à un homme venant à leur secours et prenant leur défense mais il semble que cela ne soit pas le cas de la jeune femme en question. De mon côté, je pense que je n'aurai simplement rien dit, me contentant de partir, m'abaissant légèrement comme signe de remerciement, mais si celle-ci a réagi violemment c'est très certainement pour une raison que je ne connais pas, ou alors, la seule raison peut être l'alcool. Elle n'avait peut être pas toute sa tête à ce moment précis, il est juste arrivé au mauvais moment. J'ouvre ma bouche pour répliquer mais Nam Kyung ne me laisse pas le temps de parler et continue sur sa lancée, semblant être totalement révolté. Cela me fait presque rire, non pas que la situation me fasse rire mais c'est ce côté presque énervé qui lui donne un petit air enfantin et mignon qui me fait rire, rien de plus. Je comprends totalement son désarroi et son agacement, mais c'est du passé, malheureusement il ne peut rien faire, il ne peut pas changer. Et puis, de nos jours, il y a tellement de risque de tomber sur un homme étrange et c'est tellement rare de se voir être aidé par quelqu'un, qu'il y a de quoi être suspicieuse, je pense que moi-même j'aurai d'énormes doutes sur les intentions de la personne si celle-ci venait à m'aider, surtout que je ne suis absolument pas le genre de fille que l'on désire sauver d'un quelconque danger. Et puis, il est vrai qu'avec le style vestimentaire de mon meilleur ami, il y a de quoi se poser des questions et il le sait puisqu'il répond indirectement lui-même à sa question. Je lui donne alors une petite tape sur le front, « oublie-la, c'est juste une fille stupide qui ne sait pas qui tu es, c'est tout. Elle pensait sûrement tomber sur un homme encore plus étrange que ses ravisseurs et a juste voulu se défendre, je ne sais pas, ou dis-toi qu'elle était saoule pour avoir les idées claires, c'est tout. Ne te prends pas plus la tête, cette fille a sûrement oublié ton visage à l'heure qu'il est, donc fais en de même. Ce n'est qu'une inconnue que tu risques juste de croiser, parfois, rien de plus. Vous n'allez pas avoir de relation profonde, alors oublie la », si seulement j'avais su . . . je pense que j'aurai retenu mes mots. Je lui fais un grand sourire d'encouragement. Et comme je m'en doutais, Nam Kyung n'est absolument pas le type d'homme a laissé une femme en détresse, et c'est bien pour ça que je sais que je peux compter sur lui, à tout moment. C'est un cas rare, exceptionnel et cette fille ne sait juste pas, pour le moment, qu'il est une personne formidable, prêt à aider toute personne en difficulté. « Le monde n'est pas rose mon cher Nam, il y aura toujours des méchants et toujours des bons. Cette fille comprendra un jour, je l'espère, que tu n'es pas un dangereux psychopathe et qu'au contraire, tu es attachant. Si moi je me suis attachée à toi alors c'est que tout le monde peut le faire ». Si par malheur il tombe de nouveau face à cette jeune femme, il a tout intérêt à me tenir au courant de la suite des événements car je sens qu'une discussion va s'imposer entre eux . . . ou pas.

J'en viens par la suite à parler de mon propre problème, que je n'ai pas encore évoqué avec qui que ce soit. Je fronce des sourcils, prenant un air outré lorsqu'il me demande si je déteste vraiment la personne. « Bien sûr que oui » dis-je sans aucune hésitation, sentant même de la haine qui afflue dans mes veines, « je ne déteste pas grand monde mais lui . . . aaaahh juste à l'évoquer j'ai envie de l'étriper », je donne un coup dans le lit pour confirmer mes dires. Je me calme et écoute ses paroles, me faisant clairement réfléchir. C'est vrai qu'il ne faut plus avoir de sentiments pour coucher avec une personne, dans notre société actuelle cela se fait de manière si naturelle que n'importe qui peut se retrouver dans le lit d'un inconnu, détesté ou non. Les sentiments ne priment plus, de toute manière, en tant que moi-même, je ne pourrai jamais avoir de véritables sentiments pour quiconque. C'est bien trop complexe et c'est plus un frein à la vie qu'un épanouissement. Mais quand même, le fait d'avoir couché avec un homme que je déteste . . . ce n'est clairement pas dans mes cordes, ni même dans ce que je suis, normalement, à croire que l'alcool fait faire des choses regrettables. Je lui lance un regard froid quand il ose me demander si je compte coucher avec une personne que je déteste. « T'es sérieux ? Tu crois que je me décide d'avance avec qui je vais coucher et surtout avec un mec que je déteste . . . JAMAIS ! ». Je me mords la lèvre et fais mine de me concentrer de nouveau sur le film, tout en murmurant doucement, « c'est déjà fait ». Je baisse les yeux, presque honteuse, « mais c'est pas de ma faute », comme si ça ne l'était pas, « l'alcool a eu raison de moi ok ! Alors, ça ne compte pas ». Qu'est-ce que je regrette . . .  ou pas.