Bae est assise en tailleur sur le canapé en relisant ses échanges de sms avec Min Kyung qu’elle a eu il y a plusieurs jours. Plusieurs jours qui lui ont permis de réfléchir. Très longuement. Jour et nuit, l’empêchant de dormir convenablement. Elle s’inquiète. Elle a peur de voir Min Kyung lui échapper et sombrer trop profondément, là où elle ne pourra plus aller le chercher. Il y a des choses qui se passent dans la tête de Min Kyung qu’elle n’arrive pas à cerner ni à comprendre.  Elle n’arrive pas à comprendre l’horreur que son petit protégé tente de lui cacher. Ni à quel point cela est horrible et pesant, elle s’attend à tout Bo Bae, priant pour que ce soit une chose dont elle pourra sauver le jeune Gumiho. Elle ne veut pas croire qu’il se soit foutu dans une merde qui l’empêchera de vivre, parce qu’elle est de ces mères qui ne veulent que le bien de leur fils, quitte à vivre dans un déni permanant. Elle passe une main dans ses cheveux en trainant des pieds pour aller jusqu’au frigo. Elle jette un coup d’œil sur l’horloge et gratte sa nuque. Shin ne devrait pas tarder, il lui manque. Elle a besoin d’un câlin. Elle attrape une brique de jus d’orange et boit directement au carton et au goulot. Elle s’essuie d’un revers de manche et soupire. Elle mordille sa lèvre et regarde à nouveau l’heure qui n’a pas bien avancé. Elle s’ennuie quand elle est stressée Bo Bae et surtout, elle veut parler avec Shin, parce qu’il y a des décisions qu’elle veut prendre mais qu’elle ne peut décider seule. Elle veut le soutient de Shin mais elle sait aussi que ça ne sera pas facile. Elle se laisse tomber dans le canapé en soupirant, rongeant à nouveau l’ongle de son pouce par mauvaise habitude. Elle allume la télé sans vraiment s’y intéresser. Elle change de chaine sans même voir ce qu’il y a sur l’écran. Elle décide d’allumer la console pour tenter de s’occuper mais ce ne fonctionne pas beaucoup plus. Elle a l’esprit trop encombré et elle a vraiment besoin de discuter avec Shin. Il connait Min Kyung, il le connait aussi bien que Bae alors elle sait que dans le fond il comprendra mais … ca les obligera à vivre séparé pendant un temps. Elle mordille sa lèvre et fixe la porte d’entrée ne s’étant jamais senti impatiente de voir son homme.

 

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Mes aller et venues entre la Corée et le Japon étaient de moins en moins fréquents. La plupart du temps, je m’arrangeais pour avoir rendez-vous avez les clients dans un restaurant chic de Séoul. Ils étaient prêt à faire le déplacement, surtout quand on connaissait les conditions et ce qui s’y cachait. Et pour ceux qui ne pouvaient pas se déplacer, j’utilisais les conférences visuelles depuis l’appartement. Je supportais de moins en moins d’être séparé de Bobae, mais il y avait de ces exceptions comme celle-ci où j’étais obligé de revenir au Japon quelques jours pour faire actes de présence. Je parlais de moins en moins à mon père, ne serait-ce que pour le travail. Depuis la fois où j’avais manqué de le tuer, je l’évitais. Sans doute croyait-il que je faisais cela pour son bien, mais seul moi savait que c’était pour préparer une torture qu’il méritait amplement, et ne pas céder à mes pulsions trop vite. Je m’étais deux absentes trois jours, le strict minimum, et j’étais en route pour mon –notre- appartement. Je pensais déjà au fait de retrouver ma petite femme. Je m’imaginais ce qu’elle pouvait bien faire. Peut être m’attendait-elle en petite tenue assise sur le lit pour qu’on laisse parler nos pulsions pour mieux nous retrouver. Ou peut etre était-elle seulement habillé d’un tablier, s’afférant en cuisine. Dans tous les cas, elle devait être belle. La plus belle. Et elle me manquait. Elle me manquait à en crever. J’appuyais sur la pédale d’accélérateur pour la retrouver plus vite. Quand j’arrivais enfin devant la porte derrière laquelle se trouvait ma raison de vivre, je me dépêchais d’introduire la clef dans la serrure pour l’ouvrir et entrer. Je ne pris pas la peine de me déchausser que déjà, je partais à sa recherche. « Chérie, je suis rentrée ! » Avoir un vraie chez nous, c’était ce dont on avait toujours rêvé, non ? Et on l’avait enfin …

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Assise sur le canapé je rongeais encore et toujours mes ongles en soupirant tristement en relisant les messages de Min Kyung. Je fixais l’heure qui ne semblait pas vouloir avancer et se moquait de moi. Je secoue la tête et soupire en fermant les yeux. Et je compte, c’est bizarre mais ça m’aide à passer le temps, chaque chiffre de plus que je nomme tout bas dans un souffle entre mes lèvres et une seconde qui se perd et qui me rapproche de Shin. C’est en entendant les clés dans la serrure que je réalise que je ne rêve pas cette fois et que Shin est vraiment là. Je saute sur mes pieds et court le rejoindre en lui sautant au cou. «  Bébé » soufflais-je avant de l’embrasser et de le serrer contre moi. Il m’a terriblement manqué. Je me blottis contre lui et enfouis mon visage dans le creux de son cou en poussant un soupire d’aise. « T’es enfin là. Le temps était beaucoup trop long sans toi. » Je ferme les yeux et reste blottit contre lui un long moment. Comme pour recharger mes batteries. Je fini par m’écarter de lui doucement en lui volant quelques baisers et caresse sa joue tendrement. Je lui ouvre le col de sa chemise et lui retire déjà sa veste. « C’était comment au Japon ? » Je m’éloigne déjà en allant ranger ses affaires et l’entraine ensuite à la cuisine. « Je t’ai fait à manger bébé, mais je t’ai pas attendu je suis désolée j’avais trop faim » J’affiche une petite moue déjà et place son assiette dans le micro-onde pour lui réchauffer. Je préférais attendre un peu avant de lui expliquer pour Min Kyung, je ne voulais pas l’assaillir de problèmes alors qu’il n’avait même pas eu le temps de souffler de son weekend et de son vol.
  

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Je resserrais aussitôt mes bras autour de la taille de ma bien aimée quand nos deux corps entrèrent en collision. Je la serrais un peu plus fort contre moi, juste pour sentir que j’étais bien rentré à la maison et je ne rêvais pas. C’était la réalité. Le mienne. La nôtre. « Je suis rentré. » Soufflais-je mon visage niché au creux de son cou, reniflant son parfum qui m’avait tant manqué pendant ces quelques jours. « Si je pouvais, je resterais toujours collé à toi. » plaisantais-je à moitié, l’autre étant complètement sérieux. Si je pouvais, je la garderais pour moi, l’enfermant dans une tour d’ivoire. Mais je n’en avais pas le droit n’est –ce pas ? J’avais dû apprendre à la partager pour ne pas que son sourire se flétrisse sur son visage, quitte à ce que ca me détruise à petit feu. Même si elle s’obstinait à croire que c’était nous deux contre le reste du monde,c a faisait bien longtemps que ce n’était plus le cas. Et il fallait bien accepter le fait que d’autre personne avait pris une place important dans nos vies respectives. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir ce petit sentiment de possessivité qui ne voulait la laisser à personne d’autre. Sa tendresse m’avait manqué. Ses baisers comme sa présence simplement. Je souriais. J’étais à nouveau le plus heureux des hommes de retrouver ma femme. Elle savait comment s’occuper de moi à la perfection. « Oh tu sais … c’était merdique sans toi .. je n’avais qu’une seule envie, c’était revenir auprès de toi au plus vite. » Je l’attrapais par la taille, venant lui voler un nouveau baiser. Je n’en avais jamais assez. Je haussais les épaules avec une petite moue déçue de ne pas pouvoir partager mon repas avec elle. Pourtant, mes mots dirent tout autre chose. « Tu as bien fait, bébé. Qu’est-ce que tu m’as fait de bon ? Ca sent super bon. » Je la suivais déjà dans la cuisine, bercé par les odeurs salivantes. « Et toi ? Comment c’est passé ton week end ? » Demandais-je en venant l’enlacer dans le dos, déposant mon menton sur son épaule.

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« Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre si tu restes collé à moi toute la journée mon amour » murmure-t-elle tendrement contre les lèvres de Shin. Elle sourit en caressant sa joue et se laisse bercer dans ses bras. Elle est bien contre lui. Elle se sent toujours bien contre lui. Ce sont ces absences qui la tuent. Elle aime lui faire à manger Bae.  Parce qu’elle aime prendre soin de lui. Repasser ses chemises, lui faire a manger, ranger l’appartement, autant de petits détails que d’habitudes qu’elle avait prise pour lui plaire un peu plus. Elle lui fait goûter le plat en portant la cuillère à ses  lèvres « C’est comment ? J’avais envie de tester quelques choses de différents cette fois. » Elle sourit, de son éternel sourire doux avant de le perdre à la question de son petit ami. « Pas top. » avoua-t-elle dans un petit sourire triste « Min Kyung est passé au  Kurss avant-hier … dans un sale état. » elle se tourne vers Shin incapable de cacher son inquiétude dans ses prunelles d’ordinaire si malicieuse. « Pas physique, il ne s’était pas battu ou était complètement bourré, c’était même pire … il était juste malheureux … tellement malheureux bébé si t’avais vu ça … » Sa voix se remplie de tristesse et son visage se voile d’un lourd fardeau qu’elle porte à bout de bras. Elle murmure de sa voix cassée, totalement désemparée. « Qu’est-ce que je vois pas … ? » Elle pensait connaitre la vie, certes bancale, de son protégé, mais de l’avoir vu aussi … mal lui avait fait prendre conscience qu’elle ratait quelque chose. Elle se blottit contre Shin et murmurant «  Je m’inquiète pour lui … mais tu sais comme il est … il ne parle jamais et j’ai de plus en plus de mal à le comprendre » et ça la rend dingue. Parce qu’elle n’accepte pas de voir souffrir Min Kyung sans rien pouvoir faire …
 

  

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Je souris contre ses lèvres, rêvant d’un monde où il n’y avait que nous deux et personne pour nous empêcher de nous aimer comme nous l’entendions. Je la gardais contre moi pour profiter de sa présence un peu plus, pour m’enivrer de son parfum qui m’avait tant manqué. Quelques jours loin d’elle et mon monde était dépeuplé. Je me séparais d’elle à contre cœur pour gouter le repas qu’elle avait du passé des heures à preparer. « Mmmmh ! Un délice. » La complimentais-je. Comme d’habitude j’eus envie de rajouter, car fallait bien l’avouer, c’était la meilleure cuisinière du monde à mes yeux. « Tu as réussi ton coup. C’est quoi exactement. » demandais-je, sincèrement curieux d’où pouvait venir ces saveurs nouvelles. Je fis la moue quand elle m’annoncait que sa journée ne s’était pas si bien passé que cela. Je la fixais d’un air inquiet alors qu’elle m’expliquait qu’il s’agissait de Min Kyung plus précisément. Ce gosse lui avait encore posé des problèmes ? J’avais beau l’adoré, parfois, je lui tordrais bien le cou. Facon de parler, bien sûr. Je déglutis, avalant rapidement une cuillère de sa préparation, pour me retourner vers elle et lui caresser doucement la joue, n’aimant pas la voir si triste à cause des autres. Elle se préoccupait bien trop du bien être des autres avant du sien. Au point que parfois, je me disais qu’elle ne s’en rendait même pas compte. « Bébé, ce n’est pas ta faute. Il faut que tu arrêtes de te reprocher des choses que tu ne vois pas. » J’abandonnais mon repas pour me tourner complétement vers elle. « Tu sais, tu ne peux pas aider tout le monde. » murmurais-je doucement comme si j’entrais dans une zone de turbulences sensiblement dangereuses. « Tu sais, parfois tu ne peux simplement rien faire. Il a peut-être ses raisons. Le forcer à tout prix tout t’avouer ne ferait qu’aggraver les choses. » Je soupirais, la prenant dans mes bras pour la bercer doucement. « C’est peut etre encore un gamin, mais il grandira qu’en apprenant de ses erreurs. Je sais que je n’ai pas été la pour lui ces derniers années comme toi tu l’as aidé. Mais il est peut-être temps de l’aider qu’en restant spectateur veiller sur lui à distance, et qu’il règle certains problèmes seuls. » Je savais que dis ainsi, c’était dur à entendre et peut être injuste. Mais on ne serait pas toujours là. Il devait apprendre à se débrouiller seul, comme nous l’avions tous appris un jour ou l’autre. A la différence que nous serions la pour le soutenir et l’aider si il le demandait de lui-même. Mais en attendant, on ne pouvait pas faire grand-chose…

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« Mais c’est ce que je fais ! » couine-t-elle avec une pointe d’agacement. «  Ne pense pas  que je suis là à lui courir après …. » souffle-t-elle en passant une main sur son front. Elle s’inquiète pour son protégé, pour son fils et elle ne sait pas quoi faire pour l’aider, c’était bien ça le problème.  « C’est bien ça le problème … » répète-t-elle à haute voix en secouant la tête. « Je suis là, à la laisser gérer ses affaires, à être spectatrice comme tu dis et au final … au final il s’enfonce dans sa connerie sans que je ne trouve le moyen de le retenir. J’en peux plus de cette situation Shin … » elle affiche un air triste en posant son front sur l’épaule de son homme en enroule ses bras autour de lui pour sentir enfin sa chaleur qui lui a tant manqué depuis son départ. « Et moi qui t’agresse avec ce problème alors que tu viens à peine de rentrer. » soupire-t-elle désolée en relevant le regard vers lui. Elle se hisse sur la pointe des pieds et ferme les yeux pour venir lui voler un baiser. « Pardon mon amour … assis toi pour manger déjà et après on verra. » Elle le force doucement à s’asseoir avant de caresser sa nuque tendrement et se place en face de lui, assise en tailleur comme à son habitude. Elle pique quelques bouchées dans l’assiette de son amoureux gardant un air lointain et contrarié. « N’empêche … » ne peut-elle s’empêcher de reprendre « Il a l’air de se mettre en danger, tu aurais vu son expression, il était sale … il semblait si triste. Il en a même pleuré bébé, tu te rends compte … » dit-elle avec une pointe au cœur qui pouvait se lire dans son regard quand elle croisa celui de Shin. « J’ai été obligé de lui faire prendre son bain et de le nourrir, il crevait de faim … » plus elle parle plus les images de son protégé lui revinrent en mémoire et un sentiment d’impuissance lui tord le ventre. « Faut que je fasse quelques choses … » et bien sûr derrière ses mots elle avait déjà une idée de ce qu’elle voulait faire, mais elle préférait laisser sa phrase en suspend en se mordillant la lèvre. Shin devinerait bien assez vite qu’elle tramait quelques choses.

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C’était qu’elle était adorable à s’inquiéter sans arrêt pour les autres, bien que ca avait tendance à me rendre dingue de la voir s’en faire plus pour son entourage que pour elle-même. Alors que son attention était tournée vers d’autres, ca avait l’art de me faire mourir de jalousie, a croire parfois qu’elle y prenait plaisir à jouer avec mes nerfs, bien qu’au fond, j’avais conscience qu’elle le faisait involontairement. Elle niait le fait de lui courir après, mais je la connaissais bien ma petite femme. J’étais certain qu’elle était la première à s’enquérir de ses nouvelles alors qu’il rentrerait à peine dans la même pièce qu’elle. je soupirais en l’écoutant parler. Etant passé par là avant lui, je savais mieux que personne qu’il fallait toucher le fond avant de pouvoir réellement rebondir. « Tu ne peux pas le forcer à faire quelque chose qu’il n’aura pas choisi de lui-même non plus Bobae, tu risques que d’empirer les choses… » Résigné, je laissais mon assiette de côté pour écouter plus attentivement. Je la serrais contre moi, lui caressant doucement la peau de son dos. « Je comprends que tu t’inquiètes Bobae, je serais le premier a m’en soucier également, mais il ne faut pas te mettre dans des états pareils non plus. Il viendra te voir de lui-même quand il en ressentirait le besoin, j’en suis certain. Sois patiente. » Je déposais un baiser sur le haut de son front avant de m’assoir. Je m’apprêtais à reprendre mon festin, croyant qu’on en avait fini là, mais j’aurais du me douter qu’avec la jeune femme, rien n’était aussi facile. Je reposais mes baguettes à côté de mon bol sans avoir touché au contenu ou très peu suite à ses derniers mots. L’appétit m’avait totalement quitté à présent. J’avais ce mauvais pressentiment qui me lasserait l’intérieur de mon corps comme quand je m’apprêtais à recevoir une mauvaise nouvelle ou un coup de ceinture de mon père adoptif. Je plissais les yeux, observant la citizen, essayant de deviner ce qu’elle avait derrière la tête, parce que oui, soyons sérieux deux secondes, je la connaissais assez pour savoir qu’elle avait déjà un plan entier élaboré dans son crâne. Je me levais, abandonnant la bouffe, je pris place sur le fauteuil à ses côtés, passant un bras sur le haut de siège derrière elle, la détaillant. « Qu’avez-vous en tête exactement mademoiselle Lim ? »

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Elle pousse un nouveau râle de frustration en détournant les yeux. Femme de caractère malgré le petit bout de femme qu’elle semble être, Bae ne supporte pas l’idée d’être impuissante face à la mort que s’inflige son fils. Elle cligne des yeux, détourne le regard et croise les bras en s’enfonçant dans son canapé. Elle sait dans le fond que Shin a raison, mais c’est bien ça le problème. Nam Kyung va se braquer et la fuir, autant qu’il pourrait courir dans ses jupons pour une étreinte rassurante. Elle ne sait plus sur quel pied danser et la solution proposée par Shin ne la convainc pas. Têtue et persuadée de pouvoir l’aider Bae se tourne finalement vers son petit ami avec un visage si déterminé que la faux japonais se doute qu’il sera bien compliqué pour lui de la faire changer d’avis. Mais Bae dans le fond sait que Shin saura la soutenir et l’encourager dans son choix, mais ce qu’elle appréhende c’est la nouvelle qui accompagne cette idée et l’impact qu’elle pourrait avoir sur le soutient de Shin. « Mon amour. » Commence-t-elle comme si elle se lançait dans un plaidoyer. « Tu sais que j’aime vivre avec toi ! Que j’ai même une place dans le placard pour mes affaires » ce qui en soit était un exploit pour Bae qui avait toujours refusé de se poser quelques parts. Si ce n’est au Kurss après toutes ces années. Elle passe une main dans ses cheveux pour en lisser les pointes toujours aussi blondes et ajoute « Mais je crois qu’il est temps que j’offre un cadre un peu plus fermé à Nam Kyung. Il est beaucoup trop livré à lui-même, dans sa fraternité je ne sais pas ce qu’il fou et l’appartement qu’il partage avec ses amis là … je ne peux pas. C’est du grand n’importe quoi. Il ne veut pas vivre dans l’appartement qu’on avait avant. Trop de mauvais souvenir je crois … j’en sais rien … mais … Faut que je lui donne du boulot, de la motivation pour ses études et un toit où je serais. Et tout a commencé avec lui au Kurss alors … je veux retourner vivre là-bas avec lui … » Elle avait parlé vite, avec son petit air sérieux et concerné. Elle mordille sa lèvre stressant de la réaction de Shin. Ils auraient pu venir vivre tous les trois ici mais ce n’était pas leur maison. C’était l’appartement de Shin, un bien joli appartement qui … semblait dénoté avec qui ils étaient avant, et qui ils étaient encore aujourd’hui. Comme s finalement ce confort et ce pseudo luxe les effrayait. Elle déglutit avant d’ajouter finalement « Mais avant que tu ne me donnes ton avis il faut que tu saches que … Que Kan est revenu. Y a quelques jours. » Elle sait que son amitié avec Kan dérange Shin et au plus profond de son jardin secret, elle sait très bien que son amitié avec Kan n’a rien de saine et stable, et que Shin quand bien même il aime Bae et lui fait confiance, il sent inconsciemment que leur lien fusionnel dérange.
 

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La déchiffrant sans un mot, je penchais la tête sur le côté, m’attendant à ce qu’elle me déballe son plaidoyer. Je fronçais les sourcils, ne sachant si je devais être un brin amusé ou ennuyé de la voir si sérieusement soudainement. Et le ton qu’elle utilisait pour prononcer le surnom qui m’était destiné ne me plaisait guère. Pourtant, je l’écoutant dans un silence calculé pour un premier temps. Patient, un trait qui me caractérisait que dans de rares cas tel que celui-ci. Mon corps se crispait malgré moi, attendant la nouvelle qu’elle devait m’annoncer. Et quelque chose me disait que ca n’allait pas me plaire. Et les phrases qui suivirent renforcèrent ce mauvais pressentiment. Je faillis pourtant éclater de rire en entendant sa première raison qu’était de ne pas avoir le plein contrôle de la vie de son protégée. Qu’elle se considère comme la mère qu’il n’ait jamais eu, et qu’elle s’inquiète de la sorte pour lui était admirable, mais elle ne se rendait pas compte qu’à ce stade, la seule chose qu’elle allait faire, c’était l’étouffer d’avantage. Pourtant, je me retins bien de le lui dire, elle avait l’air si déterminée. J’essayais néanmoins une tentative d’approche. « Chérie, tu ne penses pas que c’est un peu excessif ? Tu ne peux pas l’enfermer dans sa chambre comme un vulgaire enfant. » Apres tout, ce gamin, je l’avais vu grandir, et je l’avais également pris sous mon aile. Une des rares personnes a qui je m’étais ouvert à l’époque. Et tout ce qu’elle voulait, c’était vivre avec lui pour lui donner un foyer où il pourrait trouver sa place. « Et pourquoi il ne viendrait pas habiter ici au lieu que tu partes au kurss ? Ou mieux, on pourrait chercher un nouveau chez nous, un toit que l’on aurait choisi tous les trois ? » Je lui servais cette proposition pour lui montrer que je la soutenais dans sa décision même si je n’étais pas d’accord avec tout ce que ça impliquait, alors que j’adhérais au principe. Mon sourire s’effaçait instantanément en entendant le prénom de Kan passer ses lèvres. Je déglutis avant de retirer mon bras de ses épaules, et de me redresser, mon corps vers l’avant, mes coudes sur mes genoux, mon regard fixant le sol. Je restais silencieux quelques minutes, avant de finalement me redresser, ma bonne humeur ayant complètement disparue. « Je présume donc que ma proposition tombe à l’eau avant même d’y voir réfléchis et que ta décision est déjà prise, que tu ais mon approbation ou non ? » Je connaissais la détermination de Bobae et quand elle avait quelque chose en tête, pour le meilleur ou pour le pire, même moi, je ne pouvais rien y changer. Retournant vers l’assiette qu’elle m’avait préparé, je la fixais, jouant avec un des couverts avant de reprendre. « Fais ce que bon te semble, Bobae. Qui suis-je pour t’en empêcher ? » un brin amer, j’attrapais l’assiette, me dirigeant vers la cuisine. « Je suis désolé, je n’ai pas très faim ce soir. Tu m’en veux si je mange ce que tu as préparé plus tard ? » Sans vraiment attendre sa réponse, j’étais déjà dans la cuisine, versant le contenu des assiettes dans un bento que je rangeais dans le frigo. Contrarié, je pris le contrôle sur ma respiration. Une passade. Juste une mauvaise passade qui aurait disparu d’ici demain. Comme je l’avais toujours fait. Comme je l’avais toujours enduré auparavant avec mon père, et aujourd’hui, avec elle. Faire des concessions, et accepter les choix de l’autre quel qu’ils soient, c’était ça être en couple non ? C’était cela grandir au fond …

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