Pourquoi ai-je accepté de travailler au garage pendant les vacances ? C'est à cette période que toutes les voitures tombent en panne ou qu'il y a des accidents. A l'heure actuelle, j'attendais un client qui avait eu un accrochage avec une autre voiture. Il voulait que je lui donne le montant des dégâts pour qu'ils voient avec la personne combien il allait payer. J'avais eu du temps pour réfléchir, ordonner les idées que j'avais dans la tête, me ressasser des souvenirs à la con, mais je fus très vite coupé par la voix du client. Il m'ordonnait de venir voir le véhicule sauf qu'il devait rentrer la voiture à l'intérieur pour que je puisse regarder dans le calme sans entendre les deux cons qui allaient très certainement s'engueuler. Je vais donc chercher son épave pour l'installer dans à l'intérieur du garage. Ce n'est pas mon jour, on voyait que j'étais de mauvaise humeur, que je n'avais envie de rien. Je suis fatigué, je voulais me reposer mais visiblement ce n'est pas pour maintenant. Je regarde attentivement là où il y a eu le choc, mais il n'y avait rien. J'ouvre le coffre et je vois une petite bosse de rien du tout. Un soupir d'agacement sort de mes lèvres, je retourne voir le propriétaire du véhicule pour lui dire qu'il n'y avait rien à faire puisque la bosse ne date pas d'aujourd'hui. Je témoignerai pour la personne avec qui il a eu l'accrochage. Je ne comprends pas le raisonnement de ces gens qui cherchent de l'argent, ils viennent saouler les personnes qui sont concernées par l'accident et ils viennent prendre la tête aux mécaniciens. On a d'autres préoccupations. Mon père vient me voir en me demandant si tout va bien, j'affirme que oui et je retourne immédiatement travailler. On vient de faire perdre mon temps, c'est bien embêtant. Cette fois-ci, j'ai pris sur moi pour éviter de faire un scandale et d'afficher le Moebius. Je ne voulais pas que mon lieu de travail ait une mauvaise réputation à cause de moi. Une fois le travail fini, je m'assois devant la grille en écoutant de la musique. J'allais rester assis devant le garage pendant quelques minutes vers quelques heures, car j'ai la flemme de marcher jusqu'au dortoir des neugdae. D'ailleurs, il faudrait que je passe au domicile familiale, je ne suis pas passé depuis que ma fiancée est partie.

Où est-ce que je vais passer la nuit ? Au domicile familial ou au dortoir des jaunes ? Un soupire d'agacement s'échappe de mes lèvres, je vais attendre encore quelques instants en me demandant où est-ce que j'allais me reposer. En y réfléchissant, je pouvais partir à la INKinYourVeins pour pouvoir travailler sur des chansons, mais vu que le travail que je venais de faire m'a mis hors service, je ne préfère pas y aller. Je risque de mettre n'importe quoi dans les paroles ou de mettre n'importe quels instruments dans une musique. J'ai la tête baissée, et les yeux fermés lorsque j'écoute ma musique, mais je fus coupé dans mes pensées. Je sursaute lorsque mon frère me fait part d'un constat. Il est vrai qu'on ferme plus tôt lorsqu'il n'est pas au travail et aujourd'hui, il fallait que je ferme tôt pour éviter de casser la tête à un client qui ressemblait à l'autre de tout à l'heure. « Je n'avais pas envie de continuer à travailler, il y a quelqu'un qui m'a tellement embêté, alors j'en ai profité pour fermer à l'heure. » Je lui fais la bise comme un gosse le ferait à son père ou à sa mère. Je suis plutôt proche de lui, mais en ce moment, je suis plutôt solitaire. J'avais besoin de me retrouver et de passer à autre chose puis... je ne voulais pas l'inquiéter, je préfère me débrouiller tout seul et essayer de m'en sortir tout seul. De toute façon, je sais que je pouvais m'appuyer sur lui si j'avais besoin d'aide.

« Figure-toi, que j'étais en train de me demander si j'allais au dortoir ou alors chez papa. » Il me propose de m'y amener et je trouvais ça plutôt cool. Je crois que quelqu'un a entendu mes pensées et m'a envoyé mon frère pour m'amener dans un endroit où j'allais pouvoir me reposer. « Tu veux qu'on fasse tout cela ensemble ? Ça fait longtemps qu'on n'a pas travaillé tous les deux. » Il ne manque plus que Su Nah et on pouvait aider notre grand-frère à réparer le filtre à gazole de la voiture. En réfléchissant, je me demande bien si Su Kyun a déjà vécu ce que je suis en train de vivre. Je voulais lui poser plusieurs questions, mais je voulais éviter de l'embêter avec mes histoires. « Tu vas bien ? » Demandai-je en souriant. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, et comme j'envoie très peu de message, il fallait bien savoir si tout allait bien. « Tu penses que j'ai fait quelque chose de mal pour que Ye Ri part ? » Demandai-je en me grattant la tête avant de reprendre. « Oublie ce que je viens de dire. » Je lui donne les clés du garage pour qu'il ouvre. Je vais aller chercher les outils pendant qu'il s'occupe de la compta. Entre frères, on sait se serrer les coudes puis cela ira deux fois plus vite puis ça lui évitera d'être tout seul.

Ce frère s'est montré toujours présent lorsque je traversais des moments difficiles. Quand notre mère est partie avec un notre homme, il s'est occupé de notre famille à merveille. Je me demande si nous serions encore de ce monde s'il n'avait pas existé. Personnellement, je n'aurais pas eu les épaules pour m'occuper de ma famille, je garde ma souffrance à l'intérieur pour éviter de faire souffrir mes proches. C'est ce que je faisais à l'heure actuelle, je m'en voulais d'avoir laissé Ye Ri partir, je voulais la retrouver afin qu'on discute mais ça m'étonnerait qu'elle veuille me revoir. Je vais essayer d'avancer même si ça sera difficile. « Il faut que tu évites de dire à Su Nah ce qu'il m'arrive, il faut lui dire que je vais bien. » Je ne voulais pas l'inquiéter, elle le prendrait trop à cœur et elle risquait de me dire que je me suis mis avec une connasse qui a la même mentalité que notre mère.
Su Kyun avait raison lorsqu'il me disait que c'était compliqué de comprendre une femme. Elles sont souvent là à blâmer les hommes, alors qu'elles ne sont pas mieux qu'eux. Je pouvais comprendre qu'elles puissent les détester, mais au point de les écraser comme des fourmis, je ne comprenais pas trop. « Je commence à en avoir marre de voir que tu es tout le temps raison. » Lançai-je en venant taper légèrement son épaule. Ça faisait depuis de bonnes petites semaines que je n'avais plus souris comme ça. Je ne pouvais pas m'empêcher de rire lorsqu'il dit qu'il supportait les femmes pendant une heure. Il faut savoir les caresser dans le sens du poil, il fallait faire attention à ce qu'on devait dire, à ce qu'on faisait, c'est assez chiant qu'on soit privé de notre liberté.

Il a quand même la foi de venir ici la nuit pour faire quelques réparations sur son véhicule. Personnellement, je serais resté dans ma chambre à regarder un bon film ou une série à la télévision. Je le regarde partir chercher le compresseur et en attendant, je me penche vite fait pour voir s'il avait assez de liquide de refroidissement. Le moteur pouvait péter s'il y en avait pas assez, et en voyant qu'il ne lui en reste pas beaucoup, je pars chercher le produit. Il est revenu lorsque je suis parti chercher le liquide, je le pose à côté et je le regarde attentivement. « Je te mets cela à côté, il t'en reste plus beaucoup, il vaut mieux que tu en mettes dès que tu as fini. » Je m'appuie contre le mur afin de me reposer quelques minutes, j'étais assez fatigué de cette journée, et j'avais hâte de retrouver mon lit. « Tu m'emmèneras chez papa, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. » Malheureusement, j'aimais rester seul lorsque je n'allais pas bien.

Il n'avait pas tort lorsqu'il disait qu'il n'avait pas la solution à tous les problèmes. Je lui fais des gros yeux quand il me dit qu'il doit être celui qui comprend le moins les femmes. Mon frère est un beau gosse, il a un charisme fou et il n'arrive pas à comprendre les femmes ? Ça me paraît bizarre. Après tout, je ne sais pas trop ce qu'il se passe dans sa vie, je ne suis pas trop là en ce moment mais s'il a besoin d'un coup de main avec elles, je l'aiderai volontiers. Je me suis toujours montré présent pour mon frère et ma sœur... Sauf en ce moment puisque je n'allais pas trop bien, mais je pense qu'ils me comprenaient et que j'avais besoin de temps en temps de faire le vide dans ma tête.

Je suis donc parti chercher le liquide de refroidissent en lui disant d'en mettre une fois qu'il aura terminé ce qu'il avait à faire. Je ne voulais pas que son moteur explose, le liquide de refroidissement est très important pour que la voiture fonctionne. Les mécaniciens font toujours attention à tout, mais il y en a qui s'en fichaient car ils avaient besoin de se faire du bénéfice. Ils arnaquaient souvent les clients qui venaient les voir pour faire réparer leur voiture ou leur moto. Ça m'énervait de voir des crapules de ce genre exercer ce beau métier. Beaucoup de stagiaires abandonnent la mécanique à cause des entreprises qui arnaquent parce qu'ils ne veulent pas finir comme le patron qui les a engagés. C'est pour cela que je vérifie toujours les accidents avec la police ou les petits accrochages sans que la police n'intervienne pour éviter que des clients ou des conducteurs dont je n'ai pas connaissance se fassent arnaquer.

« Papa est inquiet ? Il ne changera jamais celui-là.. » Ça me faisait plaisir de savoir que mon père s'inquiète pour moi. Il voulait sûrement m'aider à surmonter ce que je vis actuellement. Il pouvait me donner des conseils puisqu'il a traversé la même chose avec ma mère. Tel père, tel fils comme dirait certaines personnes. J'espère que ce coup-là n'arrivera jamais à mon grand-frère. Je ne veux pas le voir souffrir comme je souffre actuellement... Me connaissant, je serais capable de faire du mal à la personne qui l'a rendu triste. Enfin, évitons que je lui porte malheur. « Je vais aller chez papa, tu viens avec moi ? De toute façon, t'es juste venu pour réparer la voiture ? »

Je ne fais que sourire lorsque mon frère annonce que je suis bienveillant et que je savais me débrouiller tout comme Su Nah au garage. C'est sûrement grâce au fait que la mécanique est notre passion, on passe beaucoup plus de temps sur les véhicules que sur nos cours. De plus, je fais des cours de chimie pour savoir comment fabriquer et mettre de la nitro sur une voiture voir une moto, mais évidemment, je fais des cours de chimie car ça me passionne aussi. Puis le plus important, c'est de pouvoir faire ce que l'on aime, et la mécanique est quelque chose qui prend beaucoup de place dans ma vie. C'est grâce à mon père et à mon grand-frère que j'ai commencé à bosser la dedans.

Quand Su Kyun me parle de mon père, je ne peux pas m'empêcher d'avoir ce petit sourire. Il agissait vraiment comme une mère poule depuis qu'il n'est plus avec notre mère, il essayait de nous protéger et d'essayer de trouver des solutions afin de régler les problèmes qu'on pouvait rencontrer dans notre vie. De toute façon, il fallait bien que j'avance, il fallait que j'affronte mes démons pour que je puisse devenir un homme, un vrai. « Aish, papa ne changera jamais. » Il pouvait être mignon comme ça, je me demande pour quelles raisons il ne trouve pas une autre femme, je suis sûr qu'il a plus de chance que ses fils d'avoir quelqu'un dans sa vie. Peut être qu'il faut lui créer un profil sur un site de rencontre, mais je suis quelqu'un qui ne croit pas à ce genre de choses. « Ne t'inquiète pas, je vais avoir des vues sur quelqu'un qui sera mieux qu'elle de toute façon. » Partir comme ça sans rien dire, c'est un manque de respect de toute façon.

Ce qui est bien, c'est que je vais retourner chez mon père afin qu'on puisse parler pendant quelques minutes. Il risque de me faire la morale ou de me donner quelques conseils, mais je pense que ça va me faire du bien d'avoir une petite conversation avec lui. « Fini tes trucs, et on n'y va. » Dis-je en attendant qu'il finisse les choses qu'il avait à faire dans le garage.