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    :: Défouloir :: 2017

am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï

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am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Sam 3 Sep - 2:02
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tenue — Hypnotisé par les volutes de fumée dansant au-dessus de sa tête, les sons des basses lui tambourinaient les tympans alors que les couleurs imposantes des projecteurs lui grillaient les rétines, Raï tentait de rester concentré sur l’homme qui lui faisait face. Peut-être plus grand mais certainement deux fois son poids, le japonais n’en était pas plus impressionné. Autrefois, c’étaient eux qu’il effrayait, qu’il domptait et manipulait. Son sourire ironique aux lèvres et les coups de Renzo résonnaient. Plongé dans une certaine nostalgie face au monde qu’il avait côtoyé, face à ce monde dans lequel il avait été emprisonné. Raï n’avait aucun regret, juste une peine qui flottait trop souvent au creux de sa poitrine, et peut-être un peu plus présente face à son passé qui faisait soudainement surface. Désormais, il était seul, seul face à son destin, seul face à ses propres ambitions, ses propres règles. Raï prenait le contrôle des reines pour une fois dans sa vie, Raï touchait du bout des doigts le domaine dans lequel il était le plus impressionnant, encore plus fort qu’avant. Alors parfois, il lui souriait à cet ingrat, parfois il hochait la tête comme un clébard soumis en quête d’un boulot de rue. Mais Raï en avait plus dans la tête que n’importe qui alors il souriait, courbant parfois la tête, acquiesçait aux instructions de la vermine puis il prit une gorgée de son verre lorsque le molosse et ses deux bêtes féroces vinrent à le laisser. Le téléphone à la main, un simple réflexe pour prendre de ses nouvelles.

Deux ou peut-être trois semaines s’étaient écoulées depuis son emménagement au centre-ville. Une nouvelle vie, une nouvelle ère, un peu trop fleurie, trop hippie, jamais trop Nina. Il s’aérait l’esprit dans ce monde qu’il avait tant connu mais pourtant tant détesté. Lui, c’était le silence et la connaissance, le vide et l’obscurité, il voulait l’un et l’autre, tout mélangé, trouver le juste équilibre peut-être. Il était venu avec le but de reconquérir une terre déjà connue et empruntée des milliers de fois mais sans eux cette fois. Et ce soir-là, il buvait simplement, regardant les femmes danser, leur corps se mouvoir, il regardait les lumières, le bar. Il soupira silencieusement, ni agacé, ni fatigué, presque relaxé. Une bien belle sensation qu’il n’avait pas ressentie depuis si longtemps. Raï restait là, sans bouger, juste à admirer le monde vivre un peu à leur manière, insouciants. Raï n’était pas de ceux-là, lui, il ne dansait pas, il observait souvent, il réfléchissait tout le temps. Pas un moment de répit, juste un verre entre ses doigts fins et masculins qu’il portait à ses lèvres pour se détendre, pour penser que la vie valait peut-être la peine d’être vécue.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Sam 3 Sep - 17:48
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La fumée qui s’échappe de ses lèvres, part à la conquête du ciel, et ce goût âcre qui remonte le long de sa gorge, gorgeant ses poumons de cette noirceur qu’elle révère. Pas effrayée par la mort, Hana, plutôt fascinée. Petite princesse qui rêve de sa fin, la touche du doigt, s’en amuse et s’en joue – sans pour autant la précipiter. Petite princesse désireuse de mourir, pourtant fermement accrochée à la vie. Petite princesse qui combat des deux côtés, qui ne sait plus où regarder – perdue, tout simplement. Elle ferme les yeux, expulse le dernier rond, avant de claquer des talons et de pénétrer dans cette chaleur étouffante, où elle se meut avec la grâce d’un chat, la souplesse féline de celle qui a trop souvent côtoyé ce lieu. Elle passe entre les corps, frôle quelques bras, bassins, torses, mais ne s’y arrête pas. Tel Moïse, elle fend la foule jusqu’au bar, où elle se commande un cocktail. Corsé, le cocktail. Il la connaît, le barman, il a l’habitude. L’habitude de devoir envoyer quelqu’un nettoyé, quand il la voit disparaître dans les toilettes. Elle a l’alcool léger, Hana, elle a l’alcool qui pulse dans ses veines, lui intimant de boire plus – toujours plus. Sans s’arrêter, jamais. Elle boit pas pour s’amuser, Hana, elle boit pour oublier. Oubli qu’elle n’a réussi à trouver que dans la cuvette des toilettes, sur laquelle elle se courbe, les membres tremblants et la tête ballottant en tous sens. Pourtant ce soir, c’est différent. Parce qu’elle le capte, ce regard. Ce regard qui l’attire, ce regard qui l’intrigue – ce regard qu’elle connaît bien. Ce regard qu’elle quitte plus des yeux. Elle fait glisser lentement son verre le long du bar, puis l’élève jusqu’à sa bouche. Elle le fait tourner un instant, savourant le contact du liquide s’écrasant contre les parois, puis savoure sa première gorgée. Et l’oubli sucré dévale le long de sa gorge, apaisant un instant son estomac assoiffé. Mais c’est Hana, et Hana il lui en faut plus – toujours plus. Alors elle continue. Une nouvelle gorgée, encore une autre, une quatrième pour compléter. Et elle s’avance, enfin. Un pas, un second, qui comble les quelques mètres qui les séparent. D’un bond souple, elle prend possession sur un tabouret. Sans plus un regard, elle passe une main dans ses yeux, jette un coup d’œil à l’autre, l’homme qui l’a suivie, mais se décourage devant son regard glacial, devant ses yeux revolvers, qui tirent des balles givrées. Elle reporte son attention, sur lui, mais fixe son verre diminué, incomplet. « Les Armani reprennent du travail ? » Un sourire joue sur ses lèvres, demi-sourire, sourire trompeur, sourire empoisonné – mais surtout sourire moqueur. Elle a entendu des histoires par rapport à eux – les rumeurs circulent vite, surtout pour qui sait écouter. Les oreilles qui traînent, le cerveau qui absorbe tout, elle oublie jamais rien, Hana. Elle emmagasine. Jusqu’au jour où elle sent, qu’elle peut enfin disposer de ses cartes, dévoiler son jeu.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Lun 5 Sep - 13:15
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tenue — Accoudé au bar, un regard ni attrayant, ni même vivant, presque perturbant, il regardait la foule d’un air détaché, comme s’il n’était plus l’acteur de sa propre vie mais figurant de celle des autres. Pour une fois dans sa vie, Raï avait réussi à mettre son cerveau sur pause, une pause quoi que limitée, mais surtout abreuvée du liquide alcoolisé dans lequel il trempait ses lèvres. Il n’avait pas l’habitude de boire, Raï, mais il appréciait ressentir cette chaleur brûler son œsophage, comme pour ne pas perdre pied, comme pour se rappeler qu’il était là, bel et bien là autour de ces gens si différents. De façon contradictoire, il se sentait tout aussi vivant qu’absent. Le sentiment de ne pas être comme eux, d’être à part, différent et étrange. Un bon sentiment dans le fond. Raï en comprenait sa chance d’être si étranger à ce monde particulier. Humblement, il se retourna, s’appuyant au bar pour soupirer sereinement. Aucun état d’esprit, juste reposer ses pensées quelques instant, ne penser à rien qu’à un peu de lui.

Il aurait bien pu partir l’ancien mafieux, de cet endroit un peu trop bruyant, avec un peu trop de gens, il aurait bien pu partir après ce rendez-vous qui n’en était finalement pas vraiment un. Raï avait la vie plus embellie, un peu plus brillante, plus vivante. Sans même pouvoir le reconnaître, il était reconnaissant envers Nina de le pousser vers le haut, de le pousser à faire ces efforts, ces efforts qui le rendraient meilleur, qui rendrait son âme un peu plus lumineuse. Pourtant, au fond, vraiment au fond de lui, quelque chose manquait. Ce cynisme, cette obscurité, ce danger. Son malheur lui manquait, alors Raï cherchait un moyen de garder ce qu’il avait construit tout en gardant un équilibre, certes bancal.

Et puis, un regard, ce regard qu’il avait senti tant de fois sur lui qu’il n’avait besoin de tourner la tête pour savoir qu’elle était là. Elle était revenue, revenue de loin. Elle avec qui il avait partagé tout et rien. Un sourire naquit sur son visage de marbre, sourire au coin des lèvres qui fut caché par son verre pendant quelques instants. « Pas vraiment, non. » Pendant de longues secondes, Raï fixa les bouteilles face à lui. Pendant de longues secondes, il inspira comme pour s’encourager à lui faire face. Parce qu’il savait, il comprenait que son passé ne s’était pas totalement perdu dans l’oubli. « Je ne savais pas que tu étais rentrée au pays. » Quelques mots prononcés après s’être enfin tenté à tourner le regard sur celui de la coréenne. Et il avait su, juste en une fraction de seconde, que rien avait été oublié.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Lun 5 Sep - 20:47
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Elle plonge son regard dans le sien, voit, sent, palpe les souvenirs. Elle lit dans ses prunelles son histoire, une partie de son vécu. Elle lit dans ses prunelles les mots qu’il retient, mots presque tangibles dans la chaleur moite de ce lieu confiné, bien trop peuplé. Elle lit dans ses prunelles ce qui les a lié autrefois, cette ressemblance presque effrayante, ressemblance invisible et pourtant perceptible. Elle sourit, sourire félin, de celle qui a senti sa proie. Et puis elle détourne ses yeux, les fixe sur le verre à demi-plein, plutôt à demi-vide. Elle joue un instant, glisse le doigt le long de la surface, attrape et avale, laissant le liquide brûler sa gorge, effacer les souvenirs, les présences, le monde entier – tout. Yeux fermés, elle savoure l’oubli liquide et finalement repose le verre sur le bar – vide. Elle claque nonchalamment des doigts, braque ses orbes sombres sur le barman, réclame son dû, sa prochaine dose. Et finalement, toujours assise, elle se tourne souplement, faisant frémir les pans de sa robe. « Ça fait un moment que je suis rentrée. » Son regard se fait inquisiteur, scrutateur – joueur, aussi. Elle joue avec lui, elle se joue de lui, d’elle, de tout. Princesse déchue au comportement mutin, qui aime attirer l’attention, le capturer, le conserver. Princesse déchue ne vivant que pour un regard, l’ombre du désir. Princesse déchue qui se délecte de les voir tomber. « Tu m’avais pas remarquée ? C’est vexant. » Elle tend la main, récupère le verre déposé par l’homme au comptoir. Au passage, un frôlement. Son bras qui touche le sien, comme une brise, un courant d’air. Infime. Passager. Subtile. Guère plus qu’un contact, semblable à un rêve. Jeu à peine commencé, loin d’être fini. « Dommage que vous ayez pas repris le boulot, ça te rendait intéressant. » Et ses dents blanches qui luisent dans la pénombre. Sourire éclatant, chargé de piquant, plutôt moqueur, vaguement farceur. Elle laisse son regard traîner dans sa direction à lui, s’attarder sur ses mains, remonter vers son visage. Elle examine, Hana, note les similitudes, analyse les différences. D’enfant il est devenu homme – et en homme, il a acquis cette lueur dans le regard, si particulière, si reconnaissable. Innocence perdue dans le gouffre de la souffrance. Elle se laisse tomber au pied de son tabouret, adresse un clin d’œil au barman, un peu charmeur, surtout quémandeur. Il lui sourit, elle porte le verre à ses lèvres, avale une gorgée. Elle le sait, Hana, elle a gagné. Elle le sait, Hana, elle gagne toujours. Et elle se sent vivre sous la brûlure de ce regard-ardent. Elle teste ses limites, celle des autres aussi. Princesse joueuse, incapable de savoir quand s’arrêter. Elle se détourne avec souplesse, faisant frémir le bout de ses cheveux, alors qu’elle reporte son attention sur l’homme à ses côtés. Elle pose le coude sur le comptoir, penche la tête, et observe.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Jeu 8 Sep - 1:37
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tenue — Il la ressentait cette attirance un peu particulière, un peu singulière. Dans un seul regard, beaucoup de choses se passaient. Il voyait danser la flamme qu’elle n’avait pas perdue, cette même flamme qui s’était embrasée depuis la dernière fois qu’il l’avait vue. Il voyait danser tout son cœur brûler comme si elle ne pouvait mourir un jour. Il voyait tout autant cette lueur presque candide, amusante, parce qu’elle s’amusait, que ce creux qui s’était creusé un peu plus entre ses yeux et son âme. En un seul regard, ils comprenaient tout ce qu’ils avaient raté, tout ce qu’ils n’avaient pas vécu ensemble. Mais en une fraction de seconde, c’était son passé, un passé de quelques années, un passé bien différent de son présent, qui se tenait face à lui avec ce sourire farceur, moqueur, malin. Et bien que son regard ait changé, elle était toujours aussi belle Hana. Elle n’avait pas perdu la beauté qui la caractérisait, son sourire, bien qu’un peu plus faux, n’avait pas changé. Elle était belle Hana, même dans ses souvenirs, et peut-être encore plus désormais, un peu plus brisée. Il la regardait ordonner un autre verre alors qu’il reprit une gorgée du sien. Amusé, son rictus au coin des lèvres ne les quittait pas. Charmeuse, enchanteresse, maîtresse des uns, princesse des autres. Un seul sourire pouvait faire naître l’admiration et l’excitation. Mais Raï ne frémit pas et remit ses deux coudes contre le bar. « Tu n’es plus celle que je remarque en premier. » Un regard. Juste un seul. C’était peut-être ce qu’il avait tant aimé en elle. Elle comprenait autant ses silences que ses mots, elle comprenait chaque soupir, chaque geste. Pas besoin de longs discours, Hana connaissait tous les tours. Puis un sourire amusé, même sincère, se dessina sur ses lèvres alcoolisées à cette remarque pour faire place à un léger rire mais ne prit pas le temps d’y répondre, pas maintenant. Il finit simplement son verre d’une traite avant de le reposer sur le comptoir. Peut-être que ce soir-là, boire avait été sa meilleure décision. Et il la regardait Hana, juste du coin de l’œil, déchiffrant son corps se mouvoir sous sa robe. Une nouvelle sensation naquit en lui, celle qu’il n’avait pas ressentie depuis qu’elle était partie. Elle jouait, elle savait bien jouer, mais Raï prenait un malin plaisir à la distancer. Contrôler, ne rien laisser paraître, contrôler. Parce qu’elle était charmante Hana, même pour lui mais il finit par tourner la tête lorsqu’elle termina sa course pieds à terre, un peu plus proche de lui. « Parce que je te semblais intéressant ? Depuis quand ? » Un regard. Ce regard qui la questionnait d’une interrogation contrôlée, presque provocante. Et Raï prit le verre de la jeune femme sans aucune gêne pour l’apporter à ses lèvres à son tour et goûter le cocktail qui venait de caresser les siennes sans la quitter un seul instant des yeux.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Ven 9 Sep - 21:03
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Sourcil arqué, mais le sourire qui apparaît sur ses lèvres, joue avec les traits de son visage, mais n’atteint pas ses yeux. Jamais. C’est pas de la joie qui luit dans ses prunelles ; c’est autre chose, imperceptible, peut-être de la délectation, ou du plaisir, le plaisir du jeu, le plaisir de plaire. Parce qu’elle n’en tient pas compte, de son commentaire, Hana – elle la sent vaine, elle la sent fausse. Et il lui suffit de capter les yeux admiratifs du barman pour rallumer la flamme. Elle aime charmer Hana, elle aime sentir les regards-passion brûler sa peau. Elle la savoure comme une boisson, la cherche constamment comme une drogue. Et plus Raï lutte, plus elle s’accroche. Joueuse prise à son propre jeu, elle se rapproche, sans prendre conscience qu'elle risque de se perdre elle-même. Gestes calculés, destinés à le faire réagir, lui, à le faire avouer, lui. Avouer qu’elle a gagné, qu’il a perdu. Petite princesse qui joue avec le feu, n’a pas peur de se faire consumer ; petite princesse bien consciente des dangers, désireuse pourtant d’aller plus loin. Toujours plus loin. Ses orbes enflammées se posent sur sa main, suivent le moindre de ses gestes, s’arrêtent sur ses lèvres. « Qui a dit que ça te rendait intéressant… pour moi ? » Provocante, toujours, incapable de mettre fin à ce qu’elle a commencé de son propre chef. Mais elle ne veut pas y mettre fin, non plus. Elle veut continuer, un peu plus, pas-à-pas tester ses limites – tester leurs limites à tous deux. Alors de ses doigts agiles elle récupère son bien, frôle sa peau à lui, laisse un instant son index s’attarder contre le sien. Et finalement petite sirène, elle s’éloigne, glissante comme de l’eau. Impossible à attraper, impossible à rattraper. Elle avale les dernières gouttes, laisse le liquide glisser le long de sa gorge, pénétrer son estomac, brûlant tout sur son passage. Et quand elle repose le verre, Hana, elle se sent plus forte que jamais. Invincible. Indétrônable. Elle a le monde au creux de sa main, Hana, et savoure ce moment. Parce que d’un mouvement, elle peut le détruire, le briser à jamais. Elle se sent puissante, Hana, et elle aime ça – comme une droguée en manque, elle s’en repait jusqu’à satiété. Et c’est un regard chargé de cet aura qu’elle pose à nouveau sur le jeune home. « J’espère que t’es pas venu jouer les voyeurs. » Il est revenu, son fameux sourire impossible à déchiffrer, celui qui veut à la fois tout et rien dire. Et sans un mot de plus elle se détourne, ses cheveux accompagnement le mouvement de sa tête, volant avant de rejoindre ses épaules. Elle avance de quelques pas, gracieusement, avant de jeter un coup d’œil en arrière, laissant ses prunelles parler à sa place, laissant ses prunelles lancer un dernier défi, une dernière provocation. Instinctivement son corps se meut sur le rythme endiablé, alors qu’elle l’invite sans le dire, cet homme resté à l’arrière. Rejoins-moi si tu l’oses, attrape-moi si tu peux.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Lun 17 Oct - 0:42
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tenue — C’était le vent qui la poussait, qui l’emmenait parcourir un chemin endiablé, même enflammé par ses yeux. Sur ce chemin, elle trouvait la force d’être celle que son regard imaginait; sur ce chemin, elle trouvait la prouesse de la femme inaccessible, lointaine, presque fictive et source de fantasmes. Cette femme avait laissé sa trace sans qu’il puisse s’y résoudre, reine des nuits, reine de cœur, elle l’avait marqué au fer rouge de son odeur. Mais Raï ne flanchait pas, il la regardait sans osciller, comprenant son jeu, le même qu’avant, lorsqu’ils n’étaient que des enfants. Désormais grandis, ils s’amusaient à retrouver l’adrénaline d’une seule lueur dans un regard, cette adrénaline qui excitait leur âme, leur égo flatté par des mots grinçants, sous-entendus et amusés d’un sourire. Il connaissait autant Hana que ses doux rictus, faux, indéchiffrables. La surprise de ressentir une sorte de plaisir que de les voir illuminer à leur façon son visage à nouveau et le reflet de son image dans ses prunelles assombries par un passé qu’il n’avait pas connu, lui prit les veines, lui fit tourner le sang. Et sa remarque lui fit échapper un rire, un rire aussi moqueur que non-croyant de ses dires. « A toi de me le dire. » qu’il finit par lui lancer, sans explication, sans réel sens. Il caressait sa curiosité, son jeu auquel ils pouvaient se brûler. Excitant, palpitant, pourtant indifférent, il ne fut pas atteint par ses mots perfides et insensés, il s’en amusait même, pensant que sa répartie devait être abîmée. « Tu m’as habitué à mieux de ta part, Hana. »

Le verre à ses lèvres, il la fixa sans battre un cil et même captivé par ses iris-nuit, il capta le regard insistant du barman sur la chevelure de la belle. Raï s’amusait, il aimait s’amuser, surtout aux côtés de Hana, mais envahir son terrain de jeu était bien plus irritant que les sales mots qu’essayait de piquer l’égo de l’italien. Sans rien dire, ce dernier rendit le bien à sa dame et reprit sa course folle à la morsure du fauve. Indomptable, elle vagabondait comme l’électron-libre qu’elle était. Attirante, envoûtante, Raï savait bien où est-ce qu’il allait. Un fin sourire au coin de ses lèvres vint orner son visage de marbre à cette nouvelle remarque à laquelle il ne prit pas le temps de répondre. Hana était déjà partie, de ses coussinets élégants, elle chassait sa proie dans le domaine dans lequel il était le mois à l’aise. Se mélanger à la foule, se rapprocher, mouvoir son corps et ses formes sur un rythme beaucoup trop fort. Et la chaleur, la chaleur oppressante qui bouffait l’intérieur. Raï la regardait s’engouffrer dans ce qu’il redoutait. Pour une fois, il hésita quelques secondes, ces longues secondes qui lui permirent de douter mais surtout de s’accrocher au regard sournois et mufle de cet homme derrière le comptoir. Juste quelques secondes avant qu’il ne finisse son verre d’une gorgée (pour lui donner du courage) et qu’il descende de son tabouret. Avec nonchalance et loin d’avoir envie, il soupira jusqu’à la coréenne fougueuse et ses mouvements qui ondulaient. Se glissant derrière ses formes, il invita un surprenant rapprochement pour répondre au creux de son oreille, à son interrogation muette. « Ce serait mal me connaître » Et son regard se leva au-dessus de son épaule pour s’ancrer dans celui de l’homme qui faisait un mauvais rival. Provocation inavouée et l’effluve de son parfum qu’il avait gagné.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Dim 13 Nov - 22:28
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Et elle se sent vivre, Hana. Elle se sent vivre, en cette nuit rythmée par les basses, nuit aux accents alcoolisés. Et elle se sent vivre, Hana, sous les regards de ces hommes, à qui elle le sait, elle n’appartiendra jamais – jamais. Elle veut être touchée avec les yeux, Hana, admirée comme une œuvre d’art, mais pas approchée. Elle veut être belle, se sentir belle dans les prunelles de ces êtres qu’elle méprise pourtant, déteste la moitié du temps. Parce que le reste du temps, elle a l’impression de mourir, Hana. Parce que quand elle se regarde dans le miroir, le dégoût suinte de ses yeux, imprègne sa rétine, son image. Parce qu’elle se sent laide, Hana, sa vision détériorée par les mots poisons répétés tant de fois qu’ils se sont incorporés dans son esprit, font partis d’elle à présent. Mais elle y pense plus, Hana, oublie presque, quand elle voit son image se refléter dans les prunelles étrangères. Et elle se sent vibrer, Hana. Et elle se sent vivre, Hana. Son sourire revient jouer sur ses lèvres, alors qu’elle ne répond pas à la provocation, ignore d’un geste habile de la main. Elle préfère se venger à sa manière, Hana, se venger à leur manière.

Alors elle se lève, rejoint les corps qui s’agitent sur la piste de danse, se coule entre eux. Et l’alcool coule dans ses veines, rugit dans son esprit, lui fait oublier sa peur, lui fait tout oublier. Et la princesse se laisse toucher, effleurer par quelques êtres maladroits, sans hurler, sans crier sa rage, sans s’écarter. Parce que c’est pour ça qu’elle boit, Hana, pour ça qu’elle s’abreuve tant du liquide destructeur – parce qu’elle en oublie d’avoir peur. Et son regard se fixe dans le sien, une mise au défi bien banale, bien habituelle, avant qu’elle détourne les yeux, lui laisse le choix même s’il sait bien qu’il ne l’a pas vraiment, au bout du compte. Et quand il finit par s’approcher, elle se retourne, affronte son regard, elle qui ne veut pas l’avoir dans son dos, refuse de ne pouvoir le garder à l’œil. Remarque alors son attention à lui, détournée, lointaine. Et la petite princesse qui déteste, refuse ne pas être le centre de l’attention, veut capter les regards – tous les regards. Alors elle le fixe, plonge ses yeux dans les siens, sans avancer, sans bouger, le laisse, lui, faire. « Tu sais danser au moins ? » Ses prunelles coulent, plongent sur le côté. « Ou peut-être que j’devrais demander au barman, il a l’air de bien s’en sortir. » Et elle sourit, sourire rusé, sourire espiègle – sourire de celle qui provoque, parce qu’elle ne sait faire que ça, n’a que ça dans le sang, que ça dans sa vie. Et dans un chuchotement à peine audible, qu’elle n’essaie même pas de rendre audible, lui fait sa demande « danse pour moi ». Et elle se détourne, commence elle-même à bouger, s’invente sa propre musique, propre rythme dans sa tête. La chanson beaucoup trop agitée aux yeux de celle qui préfère avancer comme elle le sens, ponctuer ses mouvements de gestes gracieux, bien loin des bondissements presque animal de la foule qui se presse contre eux, bientôt entre eux, alors qu’elle ne lâche plus son regard, avide de le voir à l’action, avide surtout de le voir obéir – femme de pouvoir, si heureuse de soumettre les autres à sa volonté.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Mar 15 Nov - 20:10
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tenue — Il l’avait longtemps observée, Hana, il avait longtemps tenté de déchiffrer ses sourires et ses regards, et les avait trouvés fascinants. Fascinante, oui, elle l’était, Hana, presque hypnotique, il aurait bien pu passer des heures à regarder ses traits silencieux, parfois faux, surtout très beaux. Il aurait pu passer des heures à apprendre, à s’abreuver de ces connaissances un peu nouvelles tant qu’Hana ne le quittait pas des yeux. Il n’aurait pu poser de mots sur ce qu’il ressentait lors de ces moments de partages singuliers mais c’était Hana, Hana et lui, juste eux contre le monde. Même sans pouvoir se l’avouer, même sans s’en rendre compte, Raï ne comprenait que désormais grandis que ce qu’ils avaient vécu était bien différent de toute relation. Amicale, amoureuse, fraternelle, peut-être même rien de ça. Des regards. Juste ça. C’était leur point de repère, leur seuil de confiance, ils ne pouvaient se trahir, c’était juste comme ça. Parce que c’était ça entre eux, des regards, peut-être même quelques sourires, souvent fabriqués pour l’instant-même. Ces sourires presque honnêtes, presque sincères, qui arrivaient à cacher leurs secrets que seuls eux pouvaient déceler. Sans un mot, leurs âmes parlaient entre elles comme si tout n’était qu’évidence ; ils étaient peut-être l’évidence. Rien de plus que des regards, une compréhension muette, deux cœurs élevés par une simple présence. C’était ce qu’ils étaient, amis, surtout amis d’âmes, de cœurs battants sans en comprendre les raisons. Ils s’aimaient à leur façon, avec provocation. C’était ce qui les animait, ce qui les faisait un peu plus vivre, même se sentir vivants.

L’odeur de la belle l’enivra bien plus que les quelques verres qu’il venait de boire. Il fallait avouer que Raï apprenait à voir les choses d’un nouvel angle, d’une vision peut-être plus mature ou du moins, peut-être plus spontanée, plus ressentie, avec ses tripes, ses sentiments à lui, pas les préfabriqués dont il avait usé tant de fois jusqu’à ce jour. Il se sentait peut-être un peu plus vivant quand le regard d’Hana se posa à nouveau sur lui, retournée face à ses yeux, plus haut que les siens. Cependant, sa poitrine se faisait un peu lourde, à voir ce monde, cette foule se mouvoir, si proche. Si proche d’elle aussi. Et ces lumières, cette chaleur, Raï inspira longuement, silencieusement, le regard plongé dans celui de celle qui rendait cette soirée bien plus intéressante qu’elle n’y paraissait au départ. Un simple sourire en coin lui servit de réponse, un léger rire même alors Raï était certainement un piètre danseur ou du moins, peut-être pas, il ne le savait pas vraiment. La danse ne l’avait jamais attiré, le rythme de la musique ne l’emportait pas beaucoup plus alors il lui sourit doucement, la naïve. Il la laissa s’envoler avec ses mots, ses menaces, ses demandes presque ordres, les mains dans les poches, le regard rivé sur elle. Il haussa les épaules, jetant un œil au dit barman, peut-être en guise de seule réponse. Parce qu’il ne voulait pas danser Raï mais il prit une seconde inspiration (le courage à nouveau) avant d’avancer pas à pas jusqu’à sa proie. Non, il ne dansait pas, il ne danserait pas mais à hauteur de la belle, il fit abstraction de la foule en délire, des lumières, de la chaleur, juste son regard et le sien, il passa son bras dans son dos pour la ramener à lui avant de lui répondre de vive voix, mais pas trop. « Va danser avec lui si tu le souhaites. » Et oublie-moi. La condition muette dansait dans ses yeux, elle, un air provoquant, une sorte d’ultimatum en silence. Il la lâcha, il s’écarta juste un peu pour lui rendre sa liberté, sa liberté de choix. Il haussa les épaules, non, il ne danserait pas.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Jeu 5 Jan - 21:40
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so excuse us while we sing to the sky

Elle sait pas, Hana, quand il a commencé, ce petit jeu (veut pas savoir, en vérité). C’est envoûtant et même si elle y croit pas, à la magie, Hana, elle croit en la leur (en leur magie à eux, celle qui fait battre son cœur, un peu, réveille cet organe glacé qu’elle croyait pourtant disparu). Mais elle joue, Hana, beaucoup trop joueuse la princesse déchue, qui se meut avec l’énergie du désespoir, consciente de sa perte à venir. Consciente de finir consumer, à force de jouer avec le feu – mais elle continue, se précipite vers la flemme, attend qu’elle la brûle, attend qu’elle la dévore.

Et sa peau frémit quand elle sent le contact contre son dos, et son âme se révulse sous l’assaut de cette main inquisitrice, non désirée, qui la dégoûte, au fond, la dégoûte de tout son être. Elle se revoit à une autre époque, un autre lieu, avec une autre personne, a envie de vomir l’espace d’un instant, juste le temps de reprendre contenance quand il s’éloigne, de lever le menton, son regard planté dans le sien. De nouveau provocante, la petite reine au caractère bien trempé, loin de se laisser submergée par les démons du passé (pas en apparence, en tout cas, pas devant les autres, juste dans le fond de son cœur). « Non. » Catégorique, sans dentelle. Elle a au moins le mérite d’être claire, Hana, sait ce qu’elle veut – sait surtout ce qu’elle ne veut pas. « Hors de question de m’afficher au bras d’un barman. » C’est pas forcément la honte qui la retient, surtout ce besoin impérieux de protéger sa réputation, les lambeaux de ce masque qu’elle arbore depuis longtemps, si longtemps qu’il fait maintenant partie d’elle, si longtemps qu’il est maintenant devenu elle. Elle le sait, Hana, qu’elle finira bien un jour par se marier, mais elle sait surtout que ce sera avec un homme riche, refuse même d’envisager un jour sortir avec le bas peuple. Elle est hautaine, Hana, arrogante (et elle l’assume, et elle le vit bien). Son sourire revient, plus carnassier, plus provocant, et toujours cette lueur dans ses yeux. « Je mérite mieux, tu penses pas ? » Elle n’accepte aucune autre réponse que oui, sait qu’elle tournera les talons, s’il ose, sait que les représailles seront terribles (pour lui). Parce que c’est une princesse, Hana, parce qu’elle ne veut vivre que sur ce piédestal qu’elle s’est créé, a renforcé par les commentaires extérieurs, les regards admiratifs, ceux qui l’étaient moins, également. La jalousie la fait vibrer, la haine la fait vivre, ressentir. La fait oublier, aussi. Oublier le reste, s’oublier elle-même, ne respirer que par le biais de ces regards qui la suivent partout, la hantent parfois, mais lui permettent de s’animer de cette force si particulière – celle de la rage, celle de la haine, cette voix qui agite son être, fait hurler son âme et son corps.

Et elle plante de nouveau son regard dans le sien. Si proche et pourtant si loin, alors qu’elle sourit de nouveau, de ce sourire de prédatrice qu’elle maîtrise à la perfection, use probablement bien trop.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | 
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