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am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Ven 6 Jan - 1:34 Citer EditerSupprimer
we're broken people
so excuse us while we sing to the sky
tenue — Le regard électrique, il était comme court-circuité, il avait dérogé à ses propres règles, les gestes, cette main au creux de ses reins. Ce n’était pas Raï, du moins pas celui d’avant. Raï le nouveau prenait place en ses veines, guidait son corps à répondre à ses envies, à devenir moins réfléchi. Il la regardait Hana, ne la lâchait plus, comme emprise d’un lien, liée à lui, à son âme, juste un soir, un peu comme avant. Comme possessif, presque égoïste, il voulait la garder pour lui seul, attachée à lui par des fils invisibles, par leurs regards bien à eux. L’italien se montrait parfois spontané, déstabilisant, même pour lui, inconsciemment. Mais sans trop se poser de questions, il gardait le menton levé, et son éternel visage de marbre. Seul le voile sur ses yeux trahissait ses envies et ses sentiments. Ces sentiments qu’il gardait si bien enfouis, ces sentiments que lui-même n’en connaissait pas l’existence, se persuadait de leur non-existence.
Sa voix résonna en écho à ses tympans sous la musique intempestive et trop forte. Malgré ça, elle résonna clairement et le surprit un instant. Elle qui jouait avec le feu, elle qui narguait, provoquait, elle glissa à sa jalousie maladive, à son égo gonflant sur cette syllabe, un accord, un soulagement qui le désarçonnait presque. Au son de leurs jeux, au son de leurs mots, de leurs regards aussi, elle avait caressé sa curiosité, sa soif, pour finalement lui donner tout ce dont il voulait. Il réprima un sourire, avec la pointe d’espoir que lui, lui, il soit à la hauteur. Et pourquoi, au final ? Il n’en savait rien. Espoir purement illusoire pour flatter une âme qui cherchait un réconfort inavoué, inavouable. Et finalement, il vint à sourire. Un sourire léger, un sourire simple, peut-être un peu narquois. Il approcha son visage, doucement, frôla sa joue et vint murmurer (assez fort mais pas trop, jouant sur cette musique assourdissante) au creux de son oreille. « Tu mérites tout l’or du monde, Hana. » Pas un contact, juste un regard, peut-être le frôlement de sa main contre la sienne, mais il la regarda simplement, comme si elle était la dernière chose qu’il voulait voir disparaître sur cette Terre, comme si elle était la plus belle femme de ce monde. Dans son regard, qui faisait battre son cœur jusqu’à ses tempes, il oubliait chaque chose, une par une, comme une amnésie partielle, temporaire ; il n’y avait qu’elle. Et même Nina, peut-être à l’appartement, peut-être dehors, quitta son esprit quelques secondes, juste un temps où l’heure flottait entre eux, où la chaleur ambiante se faisait cocon, où les regards se mélangeaient pour se comprendre, où les ondes se coordonnaient pour se toucher, se caresser. Il retrouvait en elle cette partie infime de son passé, cette partie qu’il avait tant apprécié vivre, qui le fit sourire. Une nostalgie perdue, un instant profond qui aurait pu durer des heures. C’était comme ça, entre eux, juste à eux. Ces conversations muettes.
« Tu me gardes alors? » Les questions les plus courtes, les moins précises, qui laissaient comprendre tant de choses sans savoir quoi. Raï gardait son silence, accrochait ses mots d’or à ses lèvres pour susurrer des aveux muets. Dis-le, Hana. C’est pas lui, c’est moi. Et parce que leur jeu était dangereux, leur jeu jouait avec leur patience, Raï enfouit ses mains dans ses poches pour ne pas céder à ses envies débordantes, cette spontanéité nouvelle qu’il devait contrôler. Dis-le, Hana. C’est moi pour ce soir, c’est moi pour toujours. C’est nous. « Au moins pour ce soir? »
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Mer 11 Jan - 18:43 Citer EditerSupprimer
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Et y a le frisson qui glisse sur sa peau, parcourt son corps, au rythme de son souffle, au rythme de ces mots si légers, pourtant si puissants. Parce que c’est tout c’qu’elle veut, Hana, tout c’qu’elle a toujours voulu, gamine perdue, princesse déchue, en quête d’attention, grappillant la moindre miette. Et elle se sent vibrer, Hana, se sent vivre sous le regard acéré de cet homme, sous le coup de ses mots assurés, ces mots qu’elle a toujours rêvé d’entendre. Mais elle en montre rien, Hana, se calque sur Raï, arbore la même expression indéchiffrable. Seule reste cette lueur dans son regard, cette lumière pâle, presque indécelable, pourtant bien présente – cette lumière qui prouve qu’il reste un peu de vie en elle, qu’il est pas totalement mort son cœur (qu’il est qu’à demi vivant pourtant). Pourtant elle se contente de lever le menton, attitude hautaine de celle qui sait, celle qui n’a pas besoin de preuve – celle qui masque ses doutes sous sa couche d’arrogance.
Et son regard se fait plus scrutateur quand il reprend la parole. Son sourire plus fin, plus rusé (plus fourbe peut-être). Elle le sait, Hana, qu’ils sont semblables au fond, qu’ils s’attirent pour cette raison, se rejettent pour ça aussi. C’est un peu fou, pas forcément très sain, bien trop dangereux et pourtant c’est c’qui les fait vivre, c’qui les fait vibrer, ces deux êtres perdus. « Prends pas la confiance, Raï. » Elle hausse la voix, cherche à se faire entendre, à trouver son chemin jusqu’à ses oreilles (à défaut de trouver son chemin jusqu’au bonheur). Et elle s’amuse des quelques regards qu’elle attire, de ces gens surpris ou curieux qui tournent la tête un instant, avant de reprendre leur danse. « Je dis pas que je te garde. Juste que j’ai rien de mieux sous la main. » Elle provoque Hana, les mots gentils incapables de franchir la barrière de ses lèvres. Pourtant elle le sous-entend, le fait comprendre sous le venin. Oui je te garde. Parce que ce soir c’est toi, parce que ce soir c’est moi (parce que ce soir c’est nous). « Enfin encore faut-il que tu me prouves ton mérite. » Princesse capricieuse détestant céder, même à moitié. Princesse capricieuse qui veut tout et rien à la fois, qui ne sait pas vraiment ce dont elle a besoin, qui désire pourtant le monde sur un plateau, se fiche que ce soit impossible. « Prouve-moi que t’es toujours le fameux Armani Raï. » Elle se rapproche, d’un geste autoritaire lui dicte de se pencher, elle qui refuse de s’abaisser à se dresser sur la pointe des pieds. « Fais-moi planer ce soir Raï. Si t’en es capable. » Et elle précise pas comment, elle précise pas comment, le laisse faire, attends de voir, attends de juger. Elle veut juste s’évader, Hana, quitter la terre ferme, abandonner ses problèmes (et elle sait qu’elle ne peut le faire qu’en compagnie du jeune homme, elle sait que lui seul en est capable).
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Ven 3 Mar - 17:36 Citer EditerSupprimer
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tenue — Sa voix creusait l’écho d’un venin acharné, qui voulait piquer, qui voulait faire mal, un peu pour détruire, un peu pour s’affirmer. La princesse aux yeux-armes voulait se faire respecter, voulait se protéger mais Raï n’était plus une menace, plus la sienne, plus pour elle. Il la regardait avec le regard du passé, celui dont il avait tant usé, pourtant si simple, pourtant si vrai à ses côtés. La coréenne gardait ses barrières et ça le faisait sourire de la voir reculer quand il essayait d’avancer mais restait pourtant stoïque lorsqu’il s’approchait d’elle. Elle faisait la forte, Hana, elle se donnait l’image que son âme ne reflétait pas dans ses yeux. Il savait la toucher sans poser la main sur elle, c’est tout ce qu’il aimait, voir ses yeux danser alors que les traits de son visage le méprisaient. Parce que lui savait.
« Parce que tu penses que je vais te croire ? le sourire narquois, il taquinait pour la voir réagir, pour la voir fulminer, perdre le contrôle. Je n’ai rien à prouver à personne et tu le sais. » Il s’était abaissé à son geste, Raï, même si ça devait lui faire plaisir, même si ça gonflait son égo, à la princesse. Il s’était abaissé pour mieux offrir ses paroles, pour mieux lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour elle. Elle avait décidé de partir, de le laisser puis revenir sans rien dire. Elle avait raté l’opportunité, peut-être, celle de le voir faire un effort ; juste pour elle. Il aurait pu choisir de partir, il aurait pu choisir de la laisser mais le passé s’agrippait aux pans de sa veste comme pour ne pas le laisser filer. Reste là, dans tes tranchants, reste là, pour elle, pour nous. Il restait là car il était bien plus facile de garder les vieilles habitudes plutôt que de les contrer. Soir de passé, nuit de souvenirs. Les trafics et les regards. Ils avaient fait un pas en arrière. Alors Raï jouait, la regardait. Il finit même par lui prendre la main pour la faire tourner sur elle-même, presque au rythme de la musique, se mélangeant aux corps qui se mouvaient si près d’eux. Mais entre eux, il n’y avait qu’elle.
Ses doigts entre les siens, c’était bien le seul contact qu’il s’offrait depuis plusieurs années, depuis le début. Le regard vissé à celui d’Hana, regard provocateur, regard dé défi, il s’approchait, doucement, jusqu’à quelques centimètres de son visage. « Viens avec moi. » qu’il lui laissa deviner se déformer sur ses lèvres avant qu’il ne s’écarte de son corps plus petit que le sien. Main dans la sienne, il l’empêcha de s’échapper, il la força à le suivre jusqu’à la sortie du club puis jusqu’au parking avant qu’elle ne tente de s’enfuir. « Tiens, pends ça. » Arrivés à sa moto, Raï avait attrapé l’un de ses casques pour le lui tendre. Soir de passé, nuit de souvenirs et regard de défi.
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Re: am i painting the picture that's in my brain? ▬ hanaxraï | Sam 25 Mar - 20:37 Citer EditerSupprimer
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Et elle aime pas trop Hana, quand il prend la confiance. Elle aime ça, Hana, qu’on lui obéisse, qu’on se batte pour ses faveurs, qu’on la courtise comme une reine. Elle aime ça, Hana, être admirée. Elle aime ça, Hana, dominée l’autre, l’écraser de sa supériorité. Et elle sait, que c’est pas pareil avec Raï. Elle sait, que ça a jamais été pareil avec Raï. Mais ça ne lui empêche pas de le vouloir, de l’espérer. De pouvoir le soumettre l’espace d’une nuit – juste pour se sentir grandie. Juste pour se sentir désirée, juste pour le voir se battre comme dans le temps, comme à l’ancienne époque où pour le cœur d’une femme, les hommes étaient prêts à tout – où une femme valait le prix d’un combat. Mais à l’inverse, elle veut pas donner son cœur, Hana. Elle veut juste ce qui vient avant. Et ce soir, elle le voit, Raï n’est pas prêt à lui accorder ce qu’elle demande.
Alors elle hésite un instant, envisage de tourner les talons, de retourner près du bar, retrouver les regards envieux, emplis de désirs. Mais elle a pas le temps, Hana, sent sa main se faire capturer, sent le courant électrique qui traverse son corps également, mais qu’elle ne montre pas, garde pour elle, éjecte d’un mouvement souple, tour sur elle-même, cheveux qui voltigent. Elle montre rien, Hana, à peine un haussement de sourcils, son comportement hautain habituel. Mais elle sent son cœur qui s’accélère, charrie un peu trop rapidement, un peu trop brutalement, le sang qui rugit dans ses veines, cognent à ses oreilles. Elle a peur Hana, une peur si peu masquée par l’alcool, dont elle n’a pour une fois pas abusé, dont elle n’a pour une fois, à peine touché. Et elle le sait, Hana, qu’il n’y a que ce liquide qui peut l’aider, noyer la terreur, l’étouffer, renforcer ses barrières. Alors elle fait semblant, suit le mouvement, ne réagit que d’un clignement des paupières à ses mots, à son visage un peu trop proche (beaucoup trop proche). Souffle retenu, lueur de surprise. Et puis elle le laisse l’entraîner, tempêtant intérieurement. Elle remarque à peine leur sortie, sent pourtant l’air s’engouffrer dans ses poumons, lui permettre de respirer enfin – de respirer un peu. « Tu sais que ce que tu viens de faire, ça s’appelle un kidnapping ? » Les paroles qui sortent de sa bouche, incontrôlable. Dans la provocation constante, alors qu’elle reprend, « et je sais ce que je dis, je fais du droit. » Toujours se vanter, petite chose fière, c’est ce qu’elle a appris, Hana.
Pourtant elle prend le casque tendu, soulagée d’avoir retrouvé sa main, soulager d’avoir retrouvé le contrôle de sa respiration, de son cœur déchaîné (et de sa peur évidemment, toujours de sa peur). « Si tu crois que t’es autorisé à me donner des ordres, tu te trompes. » Elle redresse la tête, elle redresse le corps, le port droit, la fierté au fond des yeux. « T’as pas intérêt à m’ordonner quoique ce soit d’autre. C’est moi qui donne les ordres ici, l’oublie pas. » Et puis le sourire qui frôle ses lèvres, un soupçon de provocation, qui lui également dans ses prunelles acérées. « D’ailleurs c’est pas toi qui m’autorise à monter sur ta moto, c’est moi qui t’ordonne de me raccompagner. » Ou de m’accompagner où tu voudras. Elle se tait pourtant sur cette dernière phrase, se contente de grimper sur le véhicule, sans un mot de plus. Main dans les cheveux pour les aplatir, puis le casque confortablement installé.