Evoquer des endroits épurés et lointains étaient bien contradictoires avec ce qu’était hojoo lorsqu’elle ne dansait pas. peut-être faisait-elle penser à un oiseau en fuite, assoiffée de liberté et éprise de grands espaces. Mais après tout, c’était une belle image que tamaki renvoyait d’elle. il ne la connaissait que sous cet angle et c’était tant mieux. Elle ne voulait surtout pas le désillusionner, en lui avouant qu’en vérité, bien qu’elle passait son temps à faire croire qu’elle n’avait besoin de personne, la jeune femme se retrouvait bien trop souvent sous le joug d’hommes qui ne la considéraient pas. danseuse de la nuit, et bien qu’elle ait consenti à cette profession pas toujours facile, elle se faisait dompter pour un temps, et pour de l’argent, mais malheureusement, il n’y avait pas que là-bas qu’elle pliait le genou. Elle offrit un sourire au dessinateur, se retenant toute remarque inappropriée au contexte tranquille qu’ils avaient instauré. Elle n’avait pas envie de gâcher cette innocence. Et de toute façon elle n’en avait pas le droit. alors elle approuva, d’un hochement de tête avant d’étouffer un bâillement. La nuit était complètement tombée autour d’eux, et hojoo pensait plus rapidement mettre un terme à cette séance. Elle scruta le dessin et le saisit délicatement pour ne pas l’abimer. « - on a fait du bon travail pour aujourd’hui non ? » l’étudiante observa son visage avant de lui rendre son œuvre « - j’ai encore beaucoup de choses à faire, mais on pourra reprendre ? et organiser le voyage par la même occasion. » son visage semblait s’illuminer rien qu’à l’idée de s’évader loin de tout pour un temps, en compagnie de quelqu’un qui la plaçait sur un léger piédestal qu’elle avait appris à apprécier. Hojoo attendit tout de même l’autorisation du maitre d’art pour savoir si elle pouvait s’échapper.

Le dessin maintenant achevé, je pus discuter un peu avec Hojoo. Nous ne parlions que peu en fin de compte, notre relation étant pleinement axée sur les dessins que je faisais d'elle. Mais à chaque fois que nous parlions ensemble, l'effet était le même: c'était profond et pur à la fois, on arrivait à se comprendre en un seul regard. J'aimais discuter avec elle, tout paraissait si simple, elle était reposante, apaisante. Elle me faisait oublier tout le stress de mon quotidien entre mes cours et mon travail à temps partiel. Voilà pourquoi elle m'apaisait en fait, parce qu'elle me rappelait la seule occupation qui me faisait du bien, qui me changeait les idées. Ainsi, chaque moment passé avec Hojoo était un moment que je chérissais. Alors parfois c'est vrai, je voulais l'emmener loin d'ici pour essayer de nouvelles idées, remplir entièrement ce carnet qui lui était destiné et peut-être lui offrir un double, un jour, qu'elle garderait précieusement caché.

Je regardai, pensif, le dessin que je venais de faire lorsque sa voix retentit. Je levai les yeux vers elle pour la regarder. Oui. Je rabaissai les yeux vers l'oeuvre. Oui oui, on a bien bossé. Et la voilà qui reprend la parole pour me dire qu'elle doit filer. J'acquiesce, souriant. Bien sûr, sans problèmes. On peut se voir Vendredi prochain si tu veux. Et je te proposerai des destinations. Après tout, fallait bien qu'elle ait son mot à dire aussi. Après s'être mis d'accord, je me levai pour la saluer et elle quitta la pièce, tandis que je tournai la tête vers mon matos que je devais ranger, maintenant. J'étais loin d'être couché...