Il admire son visage, ses paupières sereinement closes comme lorsqu’elle tentait de se rendormir le matin et qu’il se tenait à ses côtés. Assez proche pour venir l’enlacer et reproduire cette expression qu’elle arbore, là, dans cette voiture qui les plonge dans l’obscurité. Il savoure l’effet que son toucher peut avoir sur elle, passant la pulpe de ses doigts sur ses lèvres qu’il avait tant aimé embrassé. Malgré leur discussion sa raison continuait de le brusquer, lui interdisant de déposer un baiser sur ce qui était autrefois sien. Il ignore où ils en sont, la colère laissant place à la tendresse. Leur rancune respective, épuisée, s’étant endormie. Les automatismes reviennent vite, Noma laissant naturellement Yon prendre possession de sa main. Il la contemple et l’écoute attentivement, les traits sauvés de leur inexpressivité par un regard mélangeant tendresse et regrets. Elle n’avait jamais autant évoqué ses blessures que maintenant. C’est à cet instant qu’il se rendit compte à quel point il n’avait jamais pris compte de l’impact de ses décisions sur elle. tout le mal. Il voulut s’excuser encore une fois. Retenant les mots à la barrière de ses lèvres cette fois-ci. Les paroles de la belle le déconcertent autant qu’elles le rassurent. « Tu es tout le contraire d'impuissante. » Il l'avait toujours trouvée plus brave que lui. Plus forte. Un maigre sourire s'estompe sur ses lèvres. La féline se rapproche doucement, il peut sentir son souffle se mélangeant au sien, beaucoup trop près d’elle pour ne pas succomber aux tensions qui les bousculent. Elle le prévient, il sait de quoi sera faite la suite. Il la laisse entreprendre les choses pour suivre ses décisions, c’est la moindre des choses après avoir été celui qui a brisé son cœur. Il la laisse faire. Un doux baiser comme ceux qu’ils avaient lorsqu’ils étaient encore timides l’un envers l’autre. Les paupières closes, il les ouvrit de nouveau les yeux face aux siens. Son front collé au sien il ne suffisait qu’à basculer légèrement pour l’embrasser de nouveau. Il n’y avait rien d’étrange. C’était comme s’ils n’avaient jamais arrêté de se fréquenter. Il sentait son cœur s’emballer, tentant de réguler sa respiration du mieux qu’il le pouvait. Partageant un long dialogue silencieux par la simple puissance de leurs regards, ses mains remontèrent doucement de sa clavicule dénudée vers le long de la nuque de la belle, mêlant ses doigts à ses cheveux. Doucement il pressa de nouveau ses lèvres aux siennes, lui offrant un baiser un peu plus intense, moins pudique et plus gourmand. Elle était comme une drogue. Une fois qu’il y avait goûté il lui en fallait toujours plus.

Le palpitant s’emballe, cette fois il ne tente pas de régulation vaine. Son souffle se cadence un peu plus, ses automatismes reviennent dans un nouveau mécanisme. La sensation n’est plus la même, l’instant est précieux. Trop rare pour n’être qu’une intimité parmi les autres. Âmes déroutées à la recherche d’un passé ils s’enivrent de l’autre dans une pudeur qu’ils se connaissent peu. L’avancée est timide mais il l’embrasse. Le geste est doux, tendre. Un baiser d’amour que les deux amants ont connu plus passionné. Il l’accueille sur ses genoux, les barrières tombent et chacun laisser parler ses véritables envies. La réconciliation fut longue, elle n’en est que plus intense. Silencieusement la nuit étouffe leur fierté, sans crier gare elle s’estompe jusqu’à revenir plus forte le lendemain matin. Ephémères, la paix et le bonheur finissent toujours par s’éclipser à pas de loup pour mieux se faire désirer encore. Il ignore s’il pourra encore poser ses lèvres contre les siennes demain alors il tente de prolonger cet instant tant qu’il le peut encore. Ses mains glissent le long de sa silhouette filiforme, redessinant la courbe de sa cage thoracique, l’un de ses bras s’enroulant autour de sa taille pour la rapprocher un peu plus. Elle lui avait manqué. Il veut l’avoir avec lui, rien que pour lui. L’obsession est telle qu’il n’a plus envie de la quitter. Il veut rester là, pour toujours. Faite que le temps s’arrête. La nymphe se recule et les prunelles sont pétillantes. Emues. Un moment de plénitude et d’émotion. Le dialogue est silencieux, leurs regards suffisent à la traduction. Ses lèvres marquent un léger sourire dont il n’a pas conscience tandis que son visage d’ange n’est qu’à quelques centimètres du sien. Elle le guide telle une enchanteresse vers des parcelles de son corps qu’il n’avait pas touché depuis leur rupture. Il n’avait pas eu le droit. Yon l’y invitait effrontément dans des paroles qu’il avait si longtemps souhaité entendre. Sa réponse est une étreinte, un soupire glissant entre ses lèvres. Sa main remontant dans son dos vient de nouveau trouver sa chevelure pour un glisser ses doigts comme il avait l’habitude de faire lorsqu’il la réconfortait quand les larmes ne cessaient plus de couler. « Je n’ai pas pu te dire que je te trouvais sublime tout à l’heure. » finit-il par articuler dans un murmure, comme une confession. Il reste un moment comme ça, laissant valser les pensées pour profiter de l’instant puis son regard se pose vers son épaule dénudée sur laquelle il glisse la pulpe de ses doigts, suivant le chemin de sa clavicule pour remonter sur le cou et revenir vers sa mâchoire. Il dépose de nouveau ses lèvres contre les siennes avec moins de pudeur, ses mains se mouvant à leur guise comme si tout restriction avait été levée.

Il avait fantasmé cette scène un nombre incalculable de fois. L’interdite autrefois promise avait longtemps plané sur ses rêves tel le fantôme de son bonheur perdu. Elle venait le narguer, riait à ses désirs dont il avait brûlé la source jusqu’à ce que seule la cendre ne demeure. C’était absurde, la réalité menaçait de le rattraper à tout moment pourtant elle était bien là, dans ses bras. Les longs baisers sonnaient comme un pardon, c’était une bataille pour connaître lequel avait le plus manqué à l’autre. Ils étaient à égalité. Le contact de sa peau était plus doux que toutes les autres qu’il avait pu caresser, sa bouche plus fruitée, ses mains plus sensuelles. Elle était cette succube pour laquelle il avait de nouveau abaissé toutes les barrières et qui pouvait lui asséner le coup de grâce en un claquement de doigts. Elle n’avait plus qu’à frapper pour le démolir, lui qui laisse emporter par ses émotions. Il aurait aimé qu’elle ne porte pas cette robe rouge pour qu’il puisse glisser ses mains au plus près de son échine, savourant l’ondulation des frissons qu’elles laisseraient sur leur passage. Mais il savoure Noma, il retrace les courbes de sa merveille et la complimente ; ça fait trop longtemps qu’il n’a pas pu le faire. Ses prunelles confrontent le brillant des siennes et un sourire étire le coin de sa bouche par espièglerie, ce sourire qui avait pour habitude de répondre à toute la malice qu’elle pouvait lui transmettre en un regard. Il sait. Ils savent. Ils se connaissent trop bien et ne peuvent que se délecter de la suite des événements dont ils ont signé un commun accord silencieusement. Elle aussi elle n’a pas besoin de le lui dire. Il comprend par ses gestes et sa posture son envie, son désir qui grimpe et qui se trahit dans le rythme de sa cage thoracique. C’est un regard d’amoureux des premiers jours qui s’opère, la belle scellant de nouveau ses lèvres aux siennes tandis qu’il la repositionne en rapprochant son bassin du sien. La main posée sur sa cuisse caresse cette dernière avec avidité, parcourant son cou de baisers avant que la belle ne s’y atèle. Il s’enivre du contact oublié de ses lèvres sur d’autres parties de son corps, remontant doucement sa robe en suivant la courbe de son corps. Il l’aide à se soulever légèrement pour pouvoir l’en débarrasser complètement. Il sentait sa chaleur corporelle grimper aussi vite que les bonds de son palpitant dont il se foutait éperdument. C’était juste eux.

Les lendemains ne leur importait plus, ils avaient abandonnés tout calcul. Il ne s'agissait plus de passer un filtre sur leurs envies et sentiments, mais de les laisser s'évaporer vers l'autre. Yon n'avait qu'un désir à ce moment là, perdre la raison. Comme il lui faisait perdre la raison avant, jusqu'à en oublier son prénom. C'était comme des sensations nouvelles, parce que trop peu côtoyées ces derniers temps, et pourtant si bien connues des deux enfants. En un frisson, Noma avait réussi à dérouler cette pellicule du passé. De leur histoire. Il glissait ses lèvres dans le cou mince de la métisse, comme il le faisait alors qu'elle somnolait contre lui. Mais il y ajoutait plus de passion, de sensualité. Excité à la simple idée de pouvoir la toucher.
Yon laisse échapper un soupire alors qu'il crée une ronde imaginaire de baiser entre son épaule et son oreille, créant en même temps cette légère friction entre leur deux bassins. Paupières closes, elle en profita pour finir de déboutonner sa chemise. Ce qui inspira son compagnon de jeux, qui décida qu'il était préférable qu'elle ôte à son tour son vêtement.
Alors elle était là devant ses yeux, en dessous noirs. Son corps était toujours mince et svelte, sa poitrine toujours petite mais rebondie. Sa peau était chaude, peu importe l'hiver glacial. Toujours en silence, elle le détailla du regard en faisant glisser le tissu blanc sur les épaules du garçon, non sans malice.
Yon laissa une de ses mains serpenter du torse de Noma jusqu'à sa chevelure en se penchant tout doucement. Cambrée contre lui elle abaissa le siège passager pour une position plus confortable. Encore et toujours, ses lèvres le cherchent, matraquent sa peau d'une envie sans pareille. Ses mèches de cheveux chatouillent ses pectoraux alors qu'elle se colle entièrement à lui afin de recréer cette symbiose corporelle dont elle gardait de parfaits souvenirs. Plus les secondes passent, plus elle a envie de lui. Et le souffle brûlant de Noma contre son corps la réconfortait dans cette idée.

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Spoiler:

Elle l’hypnotise. L’appel du passé l’embarque dans une ode au désir de laquelle il ne répondra bientôt plus. Dans cette voiture où leurs corps sont restreints à une proximité bancale, la chaleur de leurs corps réchauffant l’habitacle, ses sens s’éveillent doucement face à la beauté d’un corps qu’il avait pourtant eu à maintes reprises l’occasion de se lasser. Mais jamais ça ne fut le cas. Jamais il ne se lassa de sa poitrine qui s’associait si bien au creux de ses mains, de la finesse de son tour de taille et de la solidité de son ventre si joliment dessiné. Pour lui elle n’avait aucune imperfection. Grande frustration que de l’avoir laissée partir, de l’avoir rejetée en ignorant les larmes qu’il l’imaginait verser seule le soir dans son lit. Grande fierté qu’elle avait alors que lui ne faisait que balayer ses profils virtuels avant de laisser le sommeil l’emporter, comme pour s’imaginer qu’elle était un peu là. Quelque part. Il savoure ce regard qui le parcourt, se focalisant sur la finesse de ses traits et ce qu’ils exprimaient à cet instant. L’étincelle de malice qui brille dans ses prunelles lui arrache satisfaction tandis que sa main s’était doucement glissée dans le bas de son dos, se réfugiant sous le tissu. Il sent le faible poids de son corps contre le sien, sa peau de nouveau collée à la sienne tandis qu’il profite d’un accès déverrouillé où il peut profiter de cette partie de son corps qui, très régulièrement, avait attiré son regard tandis qu’elle s’en allait en tournant les talons, pleine de grâce et d’amertume. Il n’apprécie pas la position mais ses envies sont plus fortes qu’un simple contexte. Lui susurrant qu’il a envie d’elle, son souffle se réfugie contre ses épaules dont il baise la peau fine. Il s’enivre de son odeur et ne peut plus lui cacher son désir elle qui, collée contre lui, sent cette gênance qui s’immisce entre leurs deux bassins. Relevant la tête son regard s’élève jusqu’au plus profond de ses prunelles sombres et, comme si l’accord venait d’être signé, il aventure une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes dans un rythme plus soutenu. Plus passionné, il créé un passage entre ses deux lippes pour jouer un peu plus avec elle. Son souffle est plus lourd, plus cadencé, ne trouvant sa place qu’entre de longs baisers beaucoup plus animés; plus tactiles. La douceur des retrouvailles peut laisser place à une apothéose. Un concerto mené par leurs corps en état de manque. Sa peau est brûlante, prête à se libérer de ce sur-gain d'énergie qu'il n'a plus envie de contrôler. La plantureuse l'anime, faisant tressaillir son âme jusqu'au plus profond de ses méandres.