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    :: Défouloir :: 2017

There are far better things ahead (+) LEE MI RAN

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There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Mer 30 Nov - 23:07
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Tu n'es qu'un animal blessé. Le sang du passé macule ton regard et te pousse à dévoiler des crocs que tu ne désires pas forcément enfoncer dans la chaire de ceux qui te font face. Comme ce petit bout de femme brun auquel tu t'es attaché, malgré toi et contre toi. Ce lutin devant lequel tu vas exploser car, et inconsciemment, tu te sens assez à l'aise pour abaisser quelques unes de tes barrières.
 


J'enroulai les doigts autour de mon verre et le portai à mes lèvres craquelées par le froid. L'alcool embrassa ma langue puis coula dans ma gorge étranglée pour réchauffer un corps mordu par le vent glacial. Je le reposai sur la table, humidifiai mes lèvres et frottai mes mains devant les premières pour pouvoir y souffler. Mon haleine chaude rebondit sur mes paumes, mais sans parvenir réellement à insuffler une quelconque chaleur dans mes membres ankylosés. « Qu'est-ce qu'il fait ... » râlai-je en coulant un regard à ma montre. Le cadran indiquait neuf heures. Je soupirai et balayai la rue du regard, par delà la bâche bleue tendue au dessus du petit bar à soju. De nombreuses silhouettes, pour la plupart floues, allaient et venaient sur le trottoir. J'enfonçais mes mains dans mes poches et m'adossai à la chaise en plastique bleue sur laquelle je semblais visser depuis des heures. Le rideau de mes cils tomba sur mes joues et l'ombre me ravit la vision d'une bâche par endroit déchirée. Une chape de fatigue ploya sur mes épaules et je sentis chacun de mes muscles se crisper. Assez ! Je me redressai brusquement, arrachai mon téléphone à sa prison de tissu et m'apprêtai à composer son numéro quand il s'afficha de lui même sur mon écran. Mon sourcil s'arqua de lui même tandis que je décrochais, prêt à aboyer sur mon ami. Mais il eut le bon sens, inconscient, de prendre directement la parole pour me signaler qu'il ne pourrait pas venir. « Tu as des ennuis ? » me calmais-je aussitôt, l'inquiétude ayant prit le pas sur toute autre émotion possible. « Je dois amener ma grand-mère à l'hôpital, elle a un peu de fièvre. On se verra demain ! » Un bip ponctua sa phrase et je raccrochai à mon tour, frigorifié. Tendant le bras, j'attrapai la bouteille et bu la gorgée restante. L'alcool se dissémina dans ma poitrine comme une toile d'araignée brûlante avant que la morsure glaciale des températures hivernales ne s'enfoncent à nouveau dans ma chaire. Je me redressai précipitamment, décidé à me défouler pour réveiller mon corps engourdit et heurtai une jeune fille frêle que je retins instinctivement de la main. Et quand je vis son visage … toute sensation de froid disparut. J'avais fantasmé ses yeux des dizaines de fois. J'avais embrassé ces lèvres maquillés, j'avais caressé sa peau … mais l'amour n'était aujourd'hui plus qu'un amas purulent de dégoût et de haine. Brûlé, je la relâchai brusquement, le visage fermé. La regarder m'était insupportable. La savoir à quelques millimètres de moi me rendait malade. Aussi la contournai-je pour pouvoir m'éloigner d'elle et de tout ce qu'elle représentait à mes yeux.  « Je Ha ! » Autrefois, sa voix m'apparaissait sensuelle. Elle était un miel qui coulait chaudement dans mes oreilles avant de s'enrouler délicieusement autour de mon cœur battant. Cette fois, elle y résonna désagréablement. Pourtant, je m'arrêtais. Par orgueil. Les doigts repliés contre mes paumes, je tournai la tête vers elle. Un petit bout de femme d'un mètre soixante. Un petit bout d'enfer. « Il faut qu'on parle. » Comment avais-je pu même trouver les notes qu'elle exhalait agréable ? Comment avais-je pu amer ce tic invraisemblable de ses lèvres pincées et de ce menton relevé ? Quand à ce sourire faussement séduisant … La nausée me frappa. « Je n'ai rien à te dire » rétorquai-je durement en me détournant. « J'espère que tu es content de toi ! Ces photos m'ont rendu la vie impossible ! » cracha t-elle. Je me raidis et me tournai de nouveau vers elle. Ses cheveux noirs fouettaient sa bouche plissées en une grimace pathétique. « Je me moque de tes histoires Eun Sung. Fais ta vie, si possible le plus loin possible. » Je n'attendis aucune réponse de sa part. Je m'éloignais, les muscles contractés par une colère familière. Je me rendais compte que ma fierté ne s'était pas remise de cette histoire. Elle avait été déchirée au même titre que mon cœur. Je secouai la tête, les dents serrées et la mâchoire contractée. Ça me rendait fou de me sentir aussi faible. Dingue. Je serrai les poings et allongeai le pas. Mais cette brusque cécité à tout ce qui m'entourait me conduisit à bousculer brutalement une forme floue. Mon épaule entra en collision avec une nouvelle silhouette. Frêle, petite. Encore sous le choc de ma précédente rencontre, je ne pus empêcher ces récents souvenirs affluer sous mes yeux. Et pourtant, je fus conscient à la seconde où je les posai sur elle qu'elle n'avait rien à voir avec cette femme. Son visage m'était même familier. Min Ran. Mais de la reconnaître ne suffit pas à endiguer la rage que je m'efforçais de contrôler en vain. La bête se réveilla dans le noir de mes pupilles et les paroles échappèrent à mes lèvres sans que je ne puisse les retenir. « Mais bon sang, tu ne peux pas aussi faire attention où tu mets les pieds ? » L'injustice de ma propre remarque, brusque et sévère, ne m'échappa pas. Je serrai les dents et d'un geste un peu sauvage, attrapai sa capuche que j'enfonçai sur sa tête, et ce jusqu'à ce que son regard disparaisse. Les doigts enfoncés dans la bordure duveteuse du vêtement, je tirais jusqu'à frôler son nez de mon index. Le haut de son visage disparaissait à présent sous la capuche. «Épargne moi les expressions faussement mignonnes ce soir. » la prévins-je, en cherchant à calmer l'ardeur colérique qui couvait.
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Dim 4 Déc - 12:50
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Il fait si froid dehors que la buée se forme sur les vitres de la salle. Mi Ran y prend quelques gamins dissipés coller leurs doigts dessus, elle les reprend d’un air sévère alors qu’elle resserre autour de sa taille sa ceinture noire et son dobok. Elle veut les impressionner, elle n’a pas le choix si elle veut se faire respecter. La journée de cours a déjà été suffisamment intense comme ça pour s’ennuyer avec des élèves qui n’écoute rien lorsque la pratique du taekwondo répond à des règles strictes et élémentaires, parmi lesquelles le respect du maître.  Elle leur désigne un banc sur le côté et les envoie s’y asseoir jusqu’à nouvel ordre « lorsque vous serez décidés à travailler, à faire honneur à la discipline ainsi qu’à montrer à vos parents qui se sacrifient jour et nuit pour bien vous éduquer tout le respect qu’ils méritent, vous pourrez revenir. » Le petit groupe est tout de suite beaucoup plus attentif, Mi Ran aime jouer la corde sensible de temps en temps. Ce n’est pas une méthode douce mais elle ne lui semble pas barbare. Peut-être parce que plus jeune elle était à leur place et qu’elle perpétue désormais l’enseignement en connaissance de cause. Sans doute aussi parce qu’elle n’a pas été couvée comme une petite perle du fond des océans et que tout ça l’a rendue plus forte. Alors elle ne se laisse pas avoir par leurs petites têtes, leurs grands yeux brillants et leurs gentils sourires. Il est tard mais la nuit est longue pour les écoliers coréens, elle l’est aussi pour Mi Ran qui vient tout juste de saluer sa dernière classe et les renvoyer au vestiaire pour se changer manu militari et dans le silence.
A présent le froid lynche sa peau avec une ardeur bestiale. Elle resserre le col de son manteau autour de son cou et fourre ses mains dans ses poches jusqu’à la station de bus la plus proche. Elle soupire doucement, la tête levée vers le panneau des horaires qui ne lui plait pas vraiment. Le temps que le prochain arrive elle serait déjà dans le centre-ville… peut-être l’occasion de s’y arrêter un moment pour commander un plat chaud dans l’un des stands ambulants de la grande rue. L’idée lui semble séduisante, elle peine déjà à sentir ses doigts bouger dans le fond de sa parka que rien ne peut lui faire davantage plaisir qu’un bol de soupe brûlant dans lesquels trempent quelques odaeng. Voilà que maintenant elle a l’eau à la bouche, le nez rentré dans le col de son manteau, ne laissant plus apparaître aux yeux des passants que deux grands yeux humides d’un contre vent trop fort qui la ferait presque larmoyer pour rien.

Il ne fait guère plus chaud ici mais l’ambiance y est si chaleureuse qu’elle donne l’impression d’un feu de bois au creux de l’hiver. La jeune femme s’y mêle avec passion, ses épaules se relaxent et l’on redécouvre son visage qui fouine dans tous les sens, le nez en l’air par l’odeur alléchante des fumets d’une cuisine qui ne fait qu’attiser sa faim. Certains se réchauffent avec de l’alcool, d’autres ne jurent que par la chaleur humaine d’une personne si importante à leur vie ; entre eux Mi Ran fait son petit bout de chemin quand une tête familière apparaît au milieu de la fourmilière. Elle plisse les yeux pour s’en assurer mais c’est bien lui, elle est certaine de ne pas se tromper si elle crie son prénom au milieu de la foule. « Jeha-yah ! » Il ne doit pas l’entendre. Elle ne veut bousculer personne mais elle doit quand même se frayer son petit chemin si elle ne veut pas le perdre. Et sans doute parce qu’elle ne prête pas suffisamment attention autour d’elle, son épaule pâtit d’un large coup qui l’arrête net sur place et l’oblige à lever les yeux. « Annyeong ! Je Ha ! » Elle a le plus joli des sourires, ce sourire tiède qui ricoche fort contre sa remarque acérée presque agressive. Elle fronce les sourcils et réserve son premier réflexe pour regarder derrière elle à la recherche de la personne à qui il s’est adressé si rudement. « Oppa, qu’est-ce qu… » Elle revient vers lui et c’est le noir complet. Un mauvais vent rabat sa capuche sur sa tête, progressivement contre son front puis devant ses yeux. Mi Ran bouge dans tous les sens pour s’en défaire et rapidement elle s’agace. Puisqu’elle n’a que ses lèvres pour s’exprimer et que ces expressions ‘‘faussement mignonnes’’ ne sont pas au goût du garçon, elle fronce le nez et explose. « Mais lâche-moi, laisse-moi tran…quille ! » Elle y met de la force. Elle balaye ses mains d’un revers brusque du bras et se débarrasse de sa capuche d’un mouvement précipité. Ses yeux jettent des éclairs et elle n’épargne pas Je Ha sur son passage. Elle lui donne encore deux bonnes frappes sur l’épaule (avec la poigne qu’on lui connaît si bien) et croise les bras contre sa poitrine, lui donnant l’impression de ressembler à un bibendum avec toutes les couches de vêtements qu’elle accumule. « T’es pas bien ?! Tu regardais pas où t’allais, t’as même pas entendu quand je t’ai appelé ! » Sans dire qu’en plus elle en prend pour son grade ce soir, elle n’arrive pas à croire que son potentiel de mignonitude ait pu chuter aussi bas en si peu de temps. « Je voulais juste te voir, mais tu parlais avec cette fille tout à l’heure et… non mais qu’est-ce qu’il te prend ? » Fallait bien qu’elle s’arrête en court de route, ce n’est pas à elle de s’expliquer ni même à elle de s’excuser. Elle fait la moue du bout des lèvres, l’œil boudeur mais elle n’en reste pas moins à l’affût d’un deuxième coup d’état envers sa capuche.
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Lun 5 Déc - 0:02
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Tu n'es qu'un animal blessé. Le sang du passé macule ton regard et te pousse à dévoiler des crocs que tu ne désires pas forcément enfoncer dans la chaire de ceux qui te font face. Comme ce petit bout de femme brun auquel tu t'es attaché, malgré toi et contre toi. Ce lutin devant lequel tu vas exploser car, et inconsciemment, tu te sens assez à l'aise pour abaisser quelques unes de tes barrières.
 


Mes paupières chutèrent, le monde s'évanouit. Mes doigts enfoncés dans la parure de fourrure qui recouvrait sa capuche, sa silhouette menue, le trottoir, la végétation. Il n'y eut plus rien d'autres que des bruits assourdissants. Si j'avais pu les éteindre, si j'avais pu m'enfoncer quelques secondes dans le silence, dans le néant, je n'aurais pas hésité. Je voulais oublier. Je voulais la rayer. Je voulais l'envoyer au diable et effacer tout ce qui avait trait à elle dans ma mémoire. J'aurais aimé hurler. J'aurais aimé maudire tout ce qui m'entourait. Ma main trembla légèrement. Une faille imperceptible, un mouvement traître à peine décelable. Je sentais poindre l'une de ces fameuses crises qui, parfois, surgissaient sans que je m'y attende. Mais cette fois, je savais. Comment pourrait-il en être autrement alors que je venais de la croiser pour la première fois depuis des mois ? J'entrouvris les lèvres et inspirai en silence l'air froid et piquant. Des dizaines de bulles d'oxygènes se posèrent sur ma langue, presque agressives tant elles étaient froides. Seul mon orgueil me maintenait debout en cette seconde. Seul la conscience de ne pas être seul m'empêchait de me laisser aller à cette colère, cette folie qui couvait dans mon être. Le cri brusque de Mi Ran fut celui qui m'arracha à mes pensées, à mes questions, à cet univers sombre qui se déployait dans mon esprit. Je rouvris les yeux, à temps pour voir son bras voler dans ma direction. Je lâchai la capuche, qui vola pour découvrir son visage de poupée et ses grands yeux colériques. Je me laissai faire. Chaque coup qu'elle envoya, chaque pression violente de ses poings sur mon épaule, je les encaissai. Elle avait prit pour elle. Elle avait subit un de mes changements d'humeur, elle s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. J'aurais pu trouver des dizaines d'excuses pour expliquer mon comportement. J'aurais pu aussi lui dire la vérité. Que je n'étais qu'un con à l'amertume tranchante. Qu'une femme avait réussit à me mettre à genoux et que son apparition, presque fantomatique, y parvenait encore. J'aurais pu assumer détester cette faiblesse qui semblait me submerger quand je pensais à elle. J'aurais pu avouer les larmes qui se bousculaient encore sous mes paupières quand je songeais à elle et à ce que j'avais été incapable de voir. La vérité. Celle qui refusait encore de passer la barrière de mes lèvres, car elle ne regardait que moi. Moi et ma fierté entachée. Ayant légèrement reculé sous l'impact de ses coups, je revins sur elle. Mes prunelles inexpressives devaient être aussi sombres que le ciel qui couvait au dessus de nos tête. Mais lui était piqueté de dizaines d'étoiles. En avais-je seulement en ce moment dans les yeux ? Où n'étais-je plus que l'ombre d'un passé qui me hantait toujours ? Je basculai la tête en arrière et inspirai profondément. L'air pénétra à flot dans poumons et atténua un peu la colère qui s'attardait encore comme des lambeaux dans mes veines. Alors, je baissai la tête pour croiser son regard. « Je suis déso .. » Mais elle me coupa et ses mots me firent pâlir. Instinctivement, je redressai la tête, giflé par sa simple mention. J'enfouis les mains dans les poches de mon blouson, comme si les plonger dans l'étreinte chaude de ces dernières suffiraient à réchauffer mon cœur brusquement glacé. Il aurait été tellement plus simple pour moi de prétendre que cette confrontation n'avait été qu'un cauchemar temporaire. Qu'il n'avait été qu'une bulle dans une réalité préférable, qu'il ne s'était déroulé que dans ma tête. Et de toutes les réactions, elle était celle à laquelle je m'attendais le moins. Et pourtant il ronfla. Brusque. Violent. Et éclata. En des milliers de petits sons, qui s'évanouirent tout autour de nous. Il marqua mes yeux, mes lèvres, mon visage qui se tendit, ma tête qui bascula. Je riais. Je riais parce que j'étais fou. Fou de chagrin. De chagrin … Était-ce réellement ce que je ressentais ? Mais il mourut sur mes lèvres, aussi brusquement qu'il était apparut. Quelques secondes plus tard, il n'y eut plus rien. Juste le brouhaha d'une ville qui continuait à vivre. Mais je me sentais mieux, mieux d'avoir expulsé ce que je ne pouvais pas hurler autrement. « Tu es encore moins mignonne quand tu boudes. » lui fis-je remarquer en appuyant sur sa tête. J'inspirai, fis rouler mes épaules et admis en la regardant dans les yeux. « Je suis désolé. Pour t'avoir rentré dedans et non pour ta capuche. J'aurais préféré me confronter à ton imperméable qu'à tes lèvres plissées. » la provoquai-je d'un ton légèrement moqueur. Je sortis les mains des poches et, tâtonnant celles de mon jean, je sortis une cigarette de son étui. Je fumais rarement. Mais parfois, et comme ce soir, j'éprouvais le brusque besoin de chasser tout ce qui hantait mes pensées par une bouffée de merde. La flamme jaillit du briquet et alluma le bâton de nicotine en un point rouge qui scintillait à quelques centimètres de mes yeux. « Tu es seule. » remarquai-je. « Tu t'es encore perdue ? » Mi Ran avait un sens de l'orientation inexistant. C'était la seule chose, en cette seconde, qui me retenait de la laisser seule pour aller expulser mes émotions ailleurs. Pour le moment, je me contentais seulement de les retenir, après avoir laissé ce fou rire apaiser quelque peu ce sac de nœud pesant. Je l'observais intensément, les dents enfoncées dans la cigarette qui fumait. Le goût de la vapeur âcre se déposait déjà sur mes lèvres charnues et calmait le canidé déchaîné dans mon estomac. Mais je réalisais, alors que je la fixais intensément dans l'attente d'une réponse, que ce bâton de nicotine brûlant qui pendant ne resterait peut-être pas longtemps à sa place. Ne m'avait-elle pas déjà fait le coup auparavant ?
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Jeu 8 Déc - 10:42
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Au son de sa voix elle regrette de s’être emportée. Elle aurait sans doute dû le laisser finir et simplement retirer sa capuche au lieu de le marteler de coups qu’il ne semblait même pas ressentir. C’est assez rare pour le souligner. On lui reproche souvent sa violence, d’une main elle parvient généralement à maîtriser quelques-uns de ses amis abonnés à la mettre hors d’elle. Et pourtant s’agissant de Jeha il ne bronche pas. Sa carrure y est sans doute pour quelque chose mais Miran soupçonne autre chose. Elle soupçonne autre chose et c’est bien pour ça qu’elle regrette de lui en avoir collé deux dans l’épaule, parce qu’à présent elle ne peut plus tenter de l’amadouer avec sa petite tête ronde, de le charmer en papillonnant des cils, elle a grillé toutes ses cartes et même sa mine boudeuse n’y fait rien – son pouvoir magique s’est définitivement envolé. Il n’y a pas de demi-mesure avec Miran. Elle est soit un ange doux comme la première neige, soit une bourrasque de vent tumultueuse qui fait pleuvoir les coups comme la pluie à l’automne. C’est ça, quand on grandit dans une fratrie de trois grands frères et que papa nous entraîne aux arts martiaux alors qu’on sait à peiner aligner trois mois sans faute d’orthographe sur un cahier. Elle feule comme un tigre en cage lorsqu’il appuie sur sa tête, l’égratignant au passage d’une remarque dont elle se serait bien passée. « Mmmhh, c’est un bon début d’excuses. Pour le reste j’irai porter plainte pour tentative d’assassinat par capuche interposée. » Elle sort sa langue, délibérément, pour la lui montrer avec une espièglerie encore un peu amère, ses lèvres plissées, comme il le disait si bien, ayant visiblement moins de succès que son gros manteau d’hiver.

Elle a vite fait de ne plus bouder, une chose en entraînant une autre, Miran a la mémoire si courte qu’il lui est facile d’enjamber les désagréments et de se laisser porter par l’instant. Elle se recoiffe avec beaucoup d’attention, elle sent quelques cheveux indisciplinés se dresser sur le haut de sa tête comme une boule disco à cause de l’électricité statique provoquée par la capuche. La guerre étant passée, elle pose de nouveau son regard sur le garçon mais n’est guère satisfaite de voir qu’il s’est servi de ses quelques secondes d’inattention pour allumer le bout d’une cigarette entre ses lèvres. A présent elle en est certaine, quelque chose ne va pas. « Pas du tout ! » L’accusation est tellement délibérée qu’elle la fait sauter au plafond, le voile du déni teintant son regard alors qu’elle sait bien, au fond d’elle, que même si ce n’était pas le cas en ce moment, elle aurait été capable de se perdre en cherchant son chemin. L’indignation ne reste pas longtemps, elle perçoit un petit sourire au creux des lèvres de Jeha et bientôt elle l’entend rire. Elle pouffe, tout doucement, au début. Et puis elle se laisse aller à son tour parce que oui, Miran et le sens d’une carte c’est quelque chose qui mérite qu’on en ri trois fois trop. « Arrête de te moquer, un jour j’me perdrai vraiment et plus personne ne me retrouvera, » elle retrouve un semblant de sérieux avec lui, et poursuit « je sors d’un cours de taekwondo et j’avais un peu faim, alors… » Elle désigne d’un geste de la main tous les restaurateurs ambulants entassés dans la rue pour illustrer son propos et la faiblesse de son estomac de pouvoir attendre d’être rentrée au dortoir des requins. Pour autant elle ne se laisse pas amadouer par la distraction. Il tire une nouvelle fois sur le bâton incandescent et les crépitements au bout de la cigarette, cette petite lumière rougeoyante qui s’allume lorsque l’on inspire une bouffée d’air sale, attirent son attention. Elle fait la moue. Il s’attend sans doute à ce qu’elle lui fasse une remarque. Elle fait mieux. « Tiens, prend ça plutôt, » elle tire une sucette à la fraise de sa poche et la tend à Je Ha en même temps que de son autre main, elle subtilise rapidement la cigarette à même ses lèvres pour la réserver sur le côté. Elle est plutôt fière d’elle et sa tête vaut carrément le détour. Mais Miran n’a jamais fumé. Elle ne sait sans doute même pas tenir correctement une cigarette et bien vite, elle sent de petits picotements lui lyncher les flancs, tout au bout des doigts. « A-aaïe ! » Elle lâche brusquement le bâton qui s’écrase au sol, et ramène instinctivement son poing serré contre sa poitrine. Objet de Satan, va. C’était pas son but premier de lui en griller une aussi bêtement, elle comptait pas la balancer au sol, mais puisque le destin en a décidé ainsi… elle relève la tête et lui dégaine le petit sourire innocent, celui qui veut dire, à peu de choses près « tu vas pas me croire, j’ai une jumelle maléfique… elle est partie par-là ! »
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Mer 14 Déc - 0:56
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Tu n'es qu'un animal blessé. Le sang du passé macule ton regard et te pousse à dévoiler des crocs que tu ne désires pas forcément enfoncer dans la chaire de ceux qui te font face. Comme ce petit bout de femme brun auquel tu t'es attaché, malgré toi et contre toi. Ce lutin devant lequel tu vas exploser car, et inconsciemment, tu te sens assez à l'aise pour abaisser quelques unes de tes barrières.
 


Je ne savais pas si Mi Ran en avait conscience, mais elle faisait partit de ces petits bouts de personne contre lesquels il était difficile de rester en colère. J'avais beau y mettre de la bonne volonté par instinct de préservation, demeurer de glace face à ses mimiques et réactions enfantines était difficile. Je secouai légèrement la tête devant l'impudence de sa langue, agitée pour appuyer l’espièglerie de sa remarque. Néanmoins peu d'humeur à me laisser attendrir, je laissai mon regard se perdre dans le vide, puis dans les volutes brumeuses crachées par cigarette que je glissai entre mes lèvres. Elles dessinaient des formes improbables, auxquelles seule une imagination débordante pouvait donner un sens. Chose que je n'avais pas pour le moment, tant mon esprit était assaillit de pensées écarlates. Je reportai donc mon attention sur elle, dont la présence solitaire en pleine nuit me poussait à m'interroger. Mais son cri de cœur nia une quelconque perdition. « Vraiment ? » insistai-je le sourcil en accent circonflexe au dessus de ma prunelle sombre. «Si je désirais me moquer de toi, je m'y prendrais différemment. » objectai-je en roulant la cigarette entre mon index et mon pouce. « Mais je suis on ne peut plus sérieux. J'ai du mal à ne pas t'imaginer perdue en pleine jungle quand je te vois toute seule en pleine nuit et en pleine rue. » [/color]ajoutai-je avec une esquisse de sourire, qu'elle dessina à son tour sur ses lèvres incarnates. Le bâton crème retrouva sa place contre ma langue et j'aspirai cette fumée âcre qui baignait déjà ma gorge et mes poumons. Mes nerfs s'étaient peu à peu relâchés sous l'effet de ce semblant de drogue et j'en oubliais presque le visage de celle qui m'avait plongé dans un état proche de la rage. Ce nuage blanchâtre que j'exhalais floutait ses traits, me forçait à oublier cet incident qui appartenait déjà à un passé qui s'éloignait. Mais la colère, bien que calmée, était encore sur le qui vive. Je savais qu'un mot, une mention, un geste pouvait la faire rejaillir. Je respirai profondément et m'apprêtai à saisir mon compagnon fumant lorsqu'il fut brusquement subtilisé par une main rapide, de laquelle je m'étais méfié une demi seconde avant de l'oublier. Je grognai légèrement, marquant ainsi impulsivement mon irritation quand à être privé de ce qui était à la fois une friandise et un apaisement. Certes, le goût était immonde. Mais ils ajoutaient probablement de l'huile de parme au goudron parce que cette petite merde était dangereusement addictive et qu'elle faisait miracle sur l'animal qui hurlait dans ma tête. Mais, loin de se rendre compte de la valeur de ce sésame à mes yeux, elle eut le malheur, ou la bêtise, de me proposer une sucette à la place. A la fraise. Une grimace de dégoût macula mes traits et je ne fis pas un geste pour la prendre. « Que veux tu que je fasse d'une chose pareille ? » grognai-je sans retenir mon irritation croissante. Un mot, un geste. Je tendis la main, prêt à lui arracher ce qui me revenait de droit, quand elle la laissa négligemment tomber au sol. Je soupirai faiblement et fermai les yeux quelques secondes avant de les rouvrir pour mirer une brune qui aurait pu tenir sans soucis le rôle de la sœur casse pied par excellence. « Tu te moques de moi … n'est-ce pas ? » La question, rhétorique, me sembla d'autant plus judicieuse qu'un sourire étira de nouveau sa bouche, en un pli enfantin. « Tu mériterais que je t'abandonne sur ce trottoir. D'autant plus que je suis traversé par la délicieuse idée que tu peut effectivement disparaître. » la provoquai-je en écrasant le mégot encore fumant contre le béton. Puis je me penchai pour le ramasser et le mettre à la poubelle, qui sommeillait sur le trottoir. Alors, tant dans un mouvement de rébellion que d'envie, je plongeai la main dans la poche pour en sortir mon paquet … vide. Un nouveau soupir d'exaspération pourfendit la barrière de chaire rosée qui sauvegardait ma langue sèche. « Cette soirée est une mauvaise plaisanterie. » soufflai-je pour moi en froissant l'étui de carton pour le jeter dans la poubelle, à la suite du dernier représentant capable d'apaiser un loup au poil encore hérissé. « Bien ... » admis-je en me retournant vers elle, « tu as faim n'est-ce pas ? Alors, allons manger quelque chose. Puisque je ne peux plus fumer grâce à tes bons soins, je vais m'étouffer avec de la nourriture, si possible de bons morceaux de bœufs. » Sans attendre sa réponse, ni même son consentement, j'enroulai les doigts autour de son poignet et la guidai vers le passage clouté, qui menait aux nombreux petits restaurants ouverts de l'autre côté de la route. Évitant agilement les piétons qui venaient en sens inverse, je conduisis la brune dans un petit restaurant dans lequel j'avais mis les pieds quelques fois. Les murs, tapissés de bois et de photos, habillaient un lieu chaleureux, d'autant plus qu'il était agréablement chauffé par les nombreux appareils électroniques qui jonchaient les tables. Je slalomais entre elles et me laissai tomber sur une chaise, laissant à Mi Ran le soin de s'installer tandis que je nous commandai alcool et viandes. Me débarrassant de mon manteau, je posai mon téléphone sur la table de bois pendant que la gérante installait tout ce qu'il fallait sur la table. J'installai alors la viande sur le grill puis coulai un regard vers la jeune femme. « Il va falloir qu'on passe un contrat toi et moi … ces sucettes infâmes, je ne veux plus en voir la couleur, si ce n'est dans ta bouche. Et mes cigarettes, tu me les laisse. Je suis prêt à régler cette histoire sur le tatami. » Où je n'avais pas l'ombre d'une chance. Mais qui ne tente rien n'a rien et Mi Ran avait la fâcheuse tendance de me voler mes cigarettes dès qu'elle en avait l'occasion. « Ou à celui qui alignera le plus de verres d'alcool sans vomir ou s'évanouir. Choisis. » la menaçai-je à moitié en dirigeant mes baguettes vers elle.
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Lun 19 Déc - 15:36
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Ce n’était pas son intention première, de bousiller délibérément sa dernière cigarette. C’est qu’il donnait peine à voir avec ses grands yeux en manque de nicotine. Mais dans le prolongement de son hold-up, elle se voyait mal la lui rendre après s’être faite gronder par de gros yeux tempétueux. Alors, considérant qu’il enchaînait les gaffes depuis qu’il lui avait foncé dessus, elle n’eut pas l’ombre d’un remord un le regardant écraser du pied le mégot qui termina ses jours dans une poubelle un peu plus loin. « Je mérite pas qu’on m’abandonne. » Et elle ne prend aucun risque à le lui faire remarquer, faisant papillonner ses longs cils derrière lesquels se cachent si bien deux grands yeux sauvages. Elle ne sait même pas d’où lui vient cette sale habitude de lui griller toutes ses clopes dès qu’il en porte une à ses lèvres. C’est sans doute la future médecin et aspirante amie qui l’empêche de se bousiller la santé à tout prix. Ou alors, peut-être que ça l’amuse de voir les quelques mèches qui tombent sur son front se soulever dès qu’il soupire et s’avoue vaincu.

Peu importe le motif, elle se laisse embarquer jusque dans un petit restaurant qui ne paye pas de mine de l’extérieur mais dont le cachet, à peine le carillon de la porte d’entrée retentit, la séduit immédiatement. Il y fait chaud et les grills sont déjà en marche. Les effluves d’une bonne viande, cuite à point dans son jus, viennent lui titiller les narines et elle en oublie jusqu’à la cuisine de rue qu’elle était prête à dévaliser, pour s’asseoir autour d’une petite table en bois, en face du garçon. Elle fronce les sourcils à l’énoncé du contrat. Elle ne saisit pas en quoi une sucette à la fraise peut être plus infâme qu’une cigarette, elle le fixe avec un regard si désapprobateur qu’on peine à croire qu’elle puisse accepter quoi que ce soit qui découle de cette conversation. Mais elle ne devrait pas sous-estimer Je Ha. Il la connaît suffisamment pour savoir les arguments exacts qui permettront de capter son attention, et rien qu’à l’idée de régler cette histoire sur le tatami, on peut lire sur le visage de Miran qu’il a tapé en plein dans le mille. Elle tend attentivement l’oreille et se penche en avant pour poser ses avant-bras sur la table. « Continues, tu m’intéresses. » Un sourire en coin et l’œil brillant. Elle serait bien stupide de méconnaître les points forts de son adversaire, lui qui fait au moins deux fois sa taille et qui le mettrait une raclée au bras de fer ; mais c’est sans doute ça, qui rend l’aventure encore plus trépidante. L’alternative qu’il propose, en revanche, la laisse beaucoup plus perplexe. Elle évalue sa carrure par rapport à la sienne et se dit que si elle a des chances de s’en sortir sur un dojo, elle en a déjà moins de s’en sortir avec de l’alcool dans le sang. « Hé, toi ! Qui est-ce que tu pointes comme ça, avec tes baguettes ? » Elle retourne un dernier morceau de bœuf avant d’entrechoquer ses baguettes contre les siennes pour l’inciter à baisser sa garde. Les lèvres retroussées, elle a le regard un peu mauvais mais prend quand même le temps de réfléchir et de sous-peser les propositions. « Tu ne m’auras pas à ce jeu-là en me faisant boire… aish, mais celui-là… qui t’a appris les bonnes manières, hun ? » Elle baisse les yeux et sert la première deux petits verres de la bouteille de soju posée sur la table. « T’as l’envergure de deux bisons des montagnes, j’aurais même pas fini une bouteille que tu crieras déjà victoire en allant retirer de l’argent pour t’acheter un nouveau paquet, » elle commence calmement en lui faisant glisser quelques morceaux de bœuf dans sa coupelle. « Et… sans vouloir crier victoire trop vite, je t’aligne sur le tatami dans une défaite dont tu te souviendras toute ta vie. » Alors elle s’empare de ses baguettes d’une main et laisse planer un petit silence, avant de reprendre. « Mais je refuse pas un défi alors… pour rééquilibrer les compteurs, j'alignerais quelques verres avec toi. » Elle lui tend le premier verre de soju, elle semble déterminée. « Et ensuite, je t’inflige la raclée que tu mérites aux fléchettes » Elle lui montre d’un signe de tête le jeu accroché au mur à l’arrière de la salle. Et ce petit sourire arrogant lorsqu’elle tend son verre, prête à lancer les hostilités la seconde où il trinquerait avec elle.
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Jeu 5 Jan - 21:27
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Tu n'es qu'un animal blessé. Le sang du passé macule ton regard et te pousse à dévoiler des crocs que tu ne désires pas forcément enfoncer dans la chaire de ceux qui te font face. Comme ce petit bout de femme brun auquel tu t'es attaché, malgré toi et contre toi. Ce lutin devant lequel tu vas exploser car, et inconsciemment, tu te sens assez à l'aise pour abaisser quelques unes de tes barrières.
 


Je mérite pas qu'on m'abandonne. Si je n'avais pas rebondis sur ces quelques mots, je les avais néanmoins entendu et imprimé. En effet, elle ne le méritait pas, et ce pas plus que je ne méritais l'amitié qu'elle s’obstinait à vouloir me donner en faisant fit de mes sautes d'humeur et de mon manque évident d'enthousiasme à cette idée. J'avais du mal à me lier et encore plus à faire confiance, ce que je n'hésitais à à faire valoir ou même à montrer. Mais cette petite brune piquante ne baissait manifestement pas les bras facilement. Elle m'obligeait à m'habituer à elle, à ses mimiques, à sa présence presque hyperactive. Mais rien en ce bas monde ne pouvait me forcer à abandonner mon paquet de cigarette. Et si elle ne voulait pas céder sur l'idée de m'imposer sa présence, je n'avais pas non plus l'intention de le faire sur ce petit « plaisir » que représentait ces bâtons de nicotine, et ce même si cela pouvait me bousiller la santé. « Une emmerdeuse qui s'obstine à vouloir me faire perdre de l'argent. » grognai-je sans baisser les baguettes qu'elle fixait. Elle laissa tomber le morceau de viande qu'elle avait attrapé et croisa le fer, les yeux assombris et les lèvres plissées, comme si elle s'apprêtait à bondir sur une proie. Je levai un sourcil devant un tableau presque comique, tandis que son expression évoluait légèrement, signe qu'elle se mettait à réfléchir à la proposition quelque peu impulsive que je venais de lui faire. « Si tu en es à ce point certaine, tu n'as rien à perdre. » la provoquai-je en baissant enfin mon arme pour pouvoir retourner la viande qui grillait. « J'ai appris mes manières à la dure. » ironisai-je tandis qu'elle nous servait deux verres de soju, comme pour signer un contrat dont elle renégocia aussitôt les termes. Je suivis des yeux la viande qu'elle poussa vers moi. Fallait-il que je me sois réellement habitué à elle pour ne pas partir sur le champs. Je pressai les doigts contre mes baguettes et piochai dans la pile qu'elle venait de former. La soirée avait été riche en émotion. Et l'idée de boire me plaisait finalement plus que celle de gagner ce pari. « Tu n'en seras certaine que le jour où tu m'infligeras cette raclée. » Mais je savais, au fond, qu'elle avait raison. Je ne pratiquais les arts martiaux que depuis peu par rapport à elle, qui avait passé sa vie à façonner son corps et à le faire répondre suivant ses envies et ses besoins. L'alternative qu'elle proposait me laissait donc plus de chances. En avait-elle seulement conscience ? Je portai un morceau de viande à mes lèvres et pris le temps de le savourer avant de lever la tête. « Deal. Mais je ne suis pas certain que tu ais mis toutes les cartes de ton côté. » acceptai-je en posant les baguettes pour m'emparer du verre cristallin qu'elle avait poussé vers moi. Je le fis tinter contre le sien puis le portai à mes lèvres. L'alcool glissa sur ma langue tandis que je levai la tête pour l'avaler cul sec. Une onde de chaleur bienfaisante se dissémina aussitôt dans ma poitrine. Je m'emparais de la bouteille pour nous resservir et bus de nouveau. Chaque verre m'enfonçait un peu plus dans un état comateux. Mes paupières s'alourdirent, ma colère s'évanouit, les souvenirs s'effacèrent peu à peu pour ne laisser, dans mon esprit que ce restaurant, cette odeur de viande et mon vis à vis qui suivaient les mêmes pas dans ce ballet alcoolisé. J'avais conscience d'être saoul ou du moins d'en prendre le chemin. Quand à savoir si elle l'était plus ou moins … Je passai la main sur mes yeux puis glissai les doigts dans mes cheveux pour reprendre un peu pied dans une réalité qui m'attendait, à savoir une moitié de match encore à disputer. « Bien let's go. » Et tant pis si elle n'avait pas finit de se nourrir ou si son estomac criait encore famine. Je pris son poignet et l'enjoignis à me suivre jusqu'à la cible dans l'arrière salle. Peu de siège étaient pris et, à première vue, nous étions relativement tranquilles. Je lui tendis une poignée de fléchettes et en pris une. Et, mon peu de bonnes manières effacées par le soju, je tirais. Mon bras se détendit comme un ressort, la flèche fila, perçant l'air chaud qui régnait dans l'établissement …. et se ficha trente bon centimètres en dessous de la cible. Un grognement de dépit échappa à mes lèvres et je me laissai tomber dépiter sur une chaise, tout aussi vide que la table qu'elle accompagnait. « Ne me dis pas que cet essai était pitoyable, je sais. » râlai-je en basculant la tête en arrière. Ma nuque heurta le dossier de la chaise et je fermais les yeux quelques secondes, légèrement grognon. Quoi, un verre d'alcool et je n'étais plus apte à tirer droit ? Mon orgueil en prenait définitivement un coup. J'ouvris lentement un œil, puis un second, et relevai légèrement la tête pour suivre les mouvements de Mi Ran. « Dis moi …. » N'était-il pas connu que l'alcool déliait les langues même les plus mutines ? Ou était-ce réellement une question dont j'avais envie de connaître la réponse ? « Pourquoi fréquenter un emmerdeur pareil ? »
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Sam 7 Jan - 17:10
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Cet homme-là est rustre et manifestement emprunt à si peu de manières. Mi Ran sort des crocs qu’elle n’a pas face au loup solitaire, on ne peut plus tentée de lui montrer ce dont une emmerdeuse serait vraiment capable en ruinant son paquet de cigarettes d’un coup de sa chaussure contre le parquet du restaurant. Mais puisqu’elle préfère infliger des dégâts corporels plutôt que de se venger sur de pauvres petites choses sans défense, que Je Ha s’estime heureux, elle le laisserait se bousiller la santé encore ce soir. Quoi que les termes du pari l’intéressent et l’adoucissent, un soupçon de compétition au creux de ses prunelles brillantes. « Si tous les restaurants de Séoul disposaient d’un tatami en arrière-salle, je t’aurais pris en combat même avec deux grammes cinq dans le sang. » Elle exagère, elle plaisante surtout. L’assurance est l’une des clefs de la réussite, on ne saurait tenir rigueur à un sportif d’en vouloir et d’y croire vraiment. On pourrait, en revanche, réprimander celui qui n’y croyait pas suffisamment se laisserait prendre par le bluff de l’adversaire et y perdrait des plumes. Mi Ran n’est pas plus forte qu’un autre, particulièrement lorsqu’elle se retrouve face à un homme du double de son envergure à elle. Et pour faire la différence, il faut s’imposer autrement que par sa corpulence, la précision, la rapidité et la justesse des mouvements s’ajoutant à un mental déjà rôdé à l’exercice. « On m’a toujours appris à ne pas sous-estimer mon adversaire, tu devrais en faire autant. » Qui sait si Mi Ran n’était pas championne junior de fléchettes dans son enfance ? Toutes craintes dissipées, ce n’est pas le cas. Mais à verre de soju égal – quoi qu’elle laisserait sans doute Je Ha en boire un ou deux de plus, après tout il n’a jamais posé aucune règle à ce sujet – elle se dit que certains recoins de l’esprit sont tellement inhibés que les probabilités de mettre une flèche en plein dans le mille sont très minces. Pour ne pas dire inexistantes. Et puis, pour ne plus rien cacher, plus ils s’enfilent les bouteilles et terminent les fonds sur la table, plus elle oublie l’objectif premier du pari. Elle termine les derniers morceaux de viande qu’il lui reste dans son assiette un peu à l’arrache, tirée par un garçon aux traits passablement éméchés, les cheveux décoiffés de s’être trop souvent recoiffé, et qui s’impatiente que le second round puisse démarrer. « Te trompe pas de mur, » elle plaisante mais elle n’en mène pas large. Elle est obligée de plisser les yeux pour suivre la direction de la flèche. Son sourire s’accentue quand elle comprend qu’il est loin du centre, loin de la cible même. Il s’empresse de couper court à toute moquerie, mais Mi Ran est d’humeur joyeuse. « C’est pas ce que j’allais dire. T’as le bon mur, te décourage pas. » Elle choisit sa première fléchette et pose les autres sur la table en face de laquelle Je Ha s’est installé. Après avoir autant parlé, c’est la moindre des choses que de relever le niveau et ne pas se manger le retour du bâton en pleine face. Elle est en position, un œil fermé l’autre qui vise la cible avec précision, elle s’apprête à lancer et puis, tentative de déconcentration. « Hm ? » Elle est pas trop agacée ça va, elle chantonne en même temps qu’elle joue alors dans le fond, elle peut bien répondre à une question, aussi bizarre qu’elle puisse lui paraître. Elle prend quand même le temps de réfléchir. « Je trouve pas que tu sois un emmerdeur. Sauf quand t’essayes de me distraire au moment où je tire, bien sûr, » et avec ça elle se penche en avant en faisant mine de diriger sa flèche vers lui. Mais elle sait bien qu’elle n’aura aucun point si elle fait ça, alors autant viser la cible, au moins. « J’aime bien ta compagnie. C’est si dur à croire que ça ? » Elle hausse les épaules le plus naturellement du monde et envoie sa première flèche après avoir posé, à son tour, une question. « Si t’as conscience d’être un emmerdeur, pourquoi tu continues ? »

Réussite : une petit 3pts qui frôle le hors cible, c’est pas grand-chose mais c’est toujours ça.
Echec : la fléchette heurte le socle de la cible à quelques cm du 10pts et tombe au sol.
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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Sam 7 Jan - 17:10
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Le membre 'Lee Mi Ran' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Re: There are far better things ahead (+) LEE MI RAN | Mar 17 Jan - 17:40
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Tu n'es qu'un animal blessé. Le sang du passé macule ton regard et te pousse à dévoiler des crocs que tu ne désires pas forcément enfoncer dans la chaire de ceux qui te font face. Comme ce petit bout de femme brun auquel tu t'es attaché, malgré toi et contre toi. Ce lutin devant lequel tu vas exploser car, et inconsciemment, tu te sens assez à l'aise pour abaisser quelques unes de tes barrières.
 


« Et j'aurais trouvé une telle joute très intéressante. » répliquai-je du tac au tac, une esquisse de sourire étirant les commissures de mes lèvres. Mais si cette dernière ne se déroulait pas sur un tatami, elle avait lieu autour de cette table, avec nos langues pour seules armes. Mais c'était un combat presque agréable. En vérité, il me détendait, de la même manière que cet alcool qui coulait de plus en plus abondamment dans mes veines. La cible de fléchettes, vers laquelle je l'avais entraîné, semblait d'ailleurs se mouver sous mes yeux alors que j'attendais qu'elle tire. Et j'avais l'impression d'attendre depuis une petite éternité. Le temps s'écoulait avec une lenteur que semblait rythmer les coups qui frappaient inlassablement mes tempes pressées. Je retins un grognement et pressai mes doigts sur ces dernières, sans quitter des yeux la petite flèche qu'elle tenait serrée entre ses doigts. « Ce qui me décourage c'est d'attendre. Est-ce l'alcool qui me donne l'impression que tout est au ralenti ou est-ce que tu fais exprès de prendre ton temps pour ne pas avoir un score aussi pitoyable que le mien ? » Ma voix suave était patinée, à la fois par la fatigue et par la pression qu'exerçait en moi ce tambour. Boum. Mais n'était-ce pas plutôt mon cœur qui s'amusait à mes dépens en résonnant aussi bruyamment ? Boum. Je parcourus des yeux la table près de laquelle j'étais assis et attrapai un des verres d'eau qui y traînaient. D'un geste, je fis couler le liquide frais dans ma gorge enflammée, ce qui apaisa quelques peu la chaleur qui semblait redoubler à chaque battement. Des notes de musiques la remplacèrent alors. Toujours immobile, Mi Ran chantait d'une voix fluette sans quitter des yeux un cercle sur lequel elle ne voulait manifestement pas tirer. « Si je voulais te distraire … je m'y prendrais autrement. » lui fis-je remarquer avec un sourire à l'espièglerie assumée. Mais je ne fis aucun geste pour le lui démontrer puisqu'elle s'amusait à viser mon torse plutôt que ce cercle qu'elle n'était toujours pas disposée à honorer.« A cette allure, ce concours ne sera pas finit avant demain matin. » grognai-je en croisant les bras sur mon buste alors qu'elle reprenait sa position initiale. Mais l'humour, qui persistait pourtant dans mon regard posé sur elle, se ternit lorsqu'elle répondit à une question jetée sans être regrettée. J'emprisonnai ma lèvre inférieure dans mes dents et répondis simplement. « J'espère pour toi que tu es unique. » Son bras se détendit et au moment où se doigts se fuirent pour laisser partir enfin la fléchette, je levai la jambe et donnai un léger coup dans son mollet. La trajectoire en fut altérée et l'arme partit frapper le bord de la cible avant de s'échouer sur le sol. Je sifflai légèrement entre mes lèvres avant d'étirer mes lèvres en un sourire emprunt de malice et d'innocence. « J'imagine que si je voulais te distraire, ce serait le meilleur moyen non ? » Me redressant avec une souplesse conservée malgré mon état de fatigue, je pris l'une des rescapées sur la table et m'approchai d'elle.« Pour répondre à ta question, j'en ai conscience simplement parce que je cherche à l'être. » Je posai la main sur sa chevelure brune. Elle était petite, menue … une vraie petite poupée. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je ne l'avais pas chassé de ma vie. Nulle peur ne venait exercer une quelconque pression sur mon cœur quand je la regardais. Elle ne le menaçait pas et je voyais à son regard que la seule réciprocité possible entre nous était l'amitié.« Parfois, je me demande comment une petite poupée comme toi arrive à être aussi douée en art martiaux. » Mes doigts vinrent frapper son front d'albâtre et je la poussai légèrement pour prendre sa place. N'ayant nulle envie de perdre un temps précieux comme la petite brune, je tirai instinctivement et en en m'appuyant que sur la chance pour réussir. « Tu sais ce qu'on devrait faire … les lancer toutes en même temps et nous départager suivant celles qui atteignent la cible. » D'ailleurs, la dernière envoyée l'avait atteinte. Mais elle se trouvait dans la zone la plus éloignée du centre.
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