« Tu veux un dessin de Moana sur ton gateau? » Aigoo... comment je lui fais ça, moi? Je suis pas une artiste peintre, ça va plus ressembler à un troll qu’à un personnage de disney, si j’essaye. Note à moi-même: acheter une imprimante alimentaire. « T’es sûre...? » Oui. Eh M-

« Ca ressemble pas... » Merci, Lilo, de me le rappeller à voix haute. « Je t’avais pas demandé si t’étais sûre pour rien... » « En fait, tu sais pas dessiner du tout, hein? » C’est abstrait. C’est du picasshin T.T...laissez-moi en dehors de ça, je suis une pauvre étudiante en chirurgie, pas une graphisteuh. Et comme pour en rajouter une couche, voila que la porte sonnait. Je laissais donc Lilo essayer d’arranger son gâteau comme elle pouvait et partis ouvrir la porte en prenant déjà mon courage à deux mains, vu l'heure qu'il était. Ca ne pouvait-être que... « Hello! »

Courses en mains, je pousse la porte du hall d'entrée et avance vers les ascenseurs pour voir qu'ils sont… « EN MAINTENANCE ??? Les deux ? » Je fixe les ouvriers qui haussent les épaules face à mon anglais-américain et grogne longuement avant de fixer les escaliers dans un large, LARGE soupir. Bon… Posant les paquets, je vais chercher les deux autres, hors de question que j'me tape les 12 étages deux fois ! Grognant une fois en haut, je pose tout à l'entrée du couloir le temps de me masser un peu le torse. Mon dieu, j'ai pas fait un effort pareil depuis un moment… Heureusement que j'ai les muscles pour suivre. Attrapant trois sacs sur les cinq, j'avance jusqu'à la porte et sonnait comme je peux en levant un coude. Lorsqu'elle ouvre, je souris et entre. « Myung, tu veux bien, il en reste deux près des escaliers. » J'avance et les pose sur le plan de travail avant d'attraper la sauterelle dans mes bras pour lui embrasser la joue. « Encore un gâteau ? » « Hn, mais Noona, elle sait pas dessiner Dada... » Regardant le chef d'oeuvre de Myungshin, je retiens un petit rire avant de poser Lilo. « T'as pris ton bain ? » Face à sa tête je souris. « Allez, vas-y, j'vais arranger ton gâteau et commencer le repas. » Lorsqu'elle file, je me tourne vers Myung qui revient et ferme la porte, commençant à ranger les courses. « C'est du grand art, si un jour t'enseigne la chirurgie, je ne suis pas sûr que tes étudiants arriveront survivre à tes schémas... » Je pouffe et la regarde en souriant en coin.

Un homme-sac ! « Euh, oui ! » Je le laissais entrer chez lui et sortis mignonnement prendre les deux cachets restants, avant de refermer la porte derrière moi. « T'as tout monté à pied ? » Vu l'état de sa figure, on aurait dit, en tout cas. Je laissais le père et sa fille se retrouver tranquillement, tout en ramenant les courses jusqu'à la cuisine, avant d'entendre le commentaire de la gamine. Oui. C'est bon. On sait. Noona dessine mal. Humpf... je sentais que ça allait me retomber dessus dans moins d'une minute et fis donc mine de ne rien entendre dans un premier temps, pour commencer plutôt à ranger le premier sac de courses dans le frigo et les placards, avant qu'il me rejoigne dans la tâche. Et vlan, la réplique flamboyante. « C'est du grand art, si un jour t'enseigne la chirurgie, je ne suis pas sûr que tes étudiants arriveront survivre à tes schémas... » Gonflant un peu les joues, je grattais le fond du sac en papier pour en sortir la dernière boîte et voir de quoi il s'agissait... oh. Okay. Oh, c'est taille L ! Ouais, bref. « Mes schémas sont géniaux, des ronds et des traits, y'a pas plus simple ! À ton avis, elle m'a demandé de dessiner quoi? » Je sortis le paquet de durex et le tube de mousse à raser qu'il restait pour les coller dans les mains.

« T'as tout monté à pied ? » « Hn, les DEUX sont en maintenance, j'avais envie de les achever…. » Sérieusement, ils ont eu quoi en tête hein ? Après un moment avec Lilo, je la laisse grimper à l'étage avant de tendre l'oreille pour m'assurer qu'elle fait bien couler son bain et non qu'elle allume sa tablette, parce que je la connais la bestiole hein ! Entre Teru et Levi, elle a eu sa dose d'apprentissage en entourloupe… Taquinant Myung, j'ouvre le frigo pour commencer à ranger ce qu'il va au frais en m'étirant un peu. Foutus étages. Demain, ils ont une lettre et elle ne sera PAS gentille. Faut pas m'emmerder trop longtemps hein !  « Mes schémas sont géniaux, des ronds et des traits, y'a pas plus simple ! À ton avis, elle m'a demandé de dessiner quoi? »  Dit-elle en me collant les capotes dans une main et la mousse à raser dans l'autre. « Tu pensais que ça allait me gêner ? » Je souris en coin. « Non Ma'am. Je reviens ! » Souriant, tout fier comme un paon, je pars ranger ça en vitesse dans ma chambre pour la boite, dans la salle de bain pour l'autre avant de me faire hurler dessus par Lilo qui veut de l'intimité ! Mais bien sûr, à 8 ans, elle se fout de moi ? Bougonnant, je redescends pour admirer le gâteau et buguer un peu. « Scar ? » Non. « Maui ? » Non… « C'est quand même pas Moana… ? » ET BAM LE FOU RIRE !

Je le détaillais des pieds à la tête en imitant presque bien Nora quand elle entrait en mode latina, puis étouffais un sourire face à sa réaction, quand je lui mis les trucs entre les mains. « Si c'était écrit XS, t'aurais eu une bonne raison. » Regardez-moi cette attitude... il était bien amusant à ses heures, quannnnnd t'étais une personne avec de la répartie, capable de lui renvoyer les piques qu'il te frappait à la figure. Je ne savais pas tellement s'il s'était entrainé en regardant des dramas ou si c'était parce qu'il avait vécu en amérique... ou simplement la génétique, mais pouah, cet homme était une vraie saleté, quand il s'y mettait. J'avais pas vu ça depuis le départ d'Eli et franchement... ça faisait du bien. Les gens trop gentils-polis-aimables de cette ville, je culpabilisais de les bousculer avec certaines de mes répliques, mais alors dès qu'ils venaient d'occident, c'était tout autre chose. Pas pour rien que Nora et moi étions amies, tiens.

Bref, après avoir regardé le géant s'en aller avec ses trésors d'homme, j'esquissais un petit sourire et m'attachais les cheveux, avant de vider mon deuxième sac, tout en jetant un oeil à ce qu'il avait acheté. Oui, c'était une de mes passions, regarder ce que les autres avaient dans leurs paniers de courses... aussi parce que ça me donnait bonne conscience d'arriver à la caisse avec mes produits frais et bios, en mode 'je suis trop quelqu'un de plus sain que la moyenne'. Entre ça et ma tendance à zyeuter dans les pharmacies des salles de bain pour regarder les cosmétiques... hum... ça resterait entre nous. Le temps de tout ranger, Toma finit donc par revenir et jeter un coup d'oeil bizarre au gâteau. Tellement bizarre que je repris ma moue boudeuse de joues gonflées, avant même qu'il eut ouvert la bouche. « Yah ! Bien sûr que non... » Gnihgnihgnihgnih...

Je me tiens les côtes d'un bras, et l'autre main s'agrippe à une chaise. « Oui, oui, c'est ça... » Et là, dans un sourire rieur, j'approche d'elle pour lui appuyer sur ses joues gonflées. « Hamtashin… ça va être ton surnom Miss-je-gonfle-les-joues-pour-bouder... » Souriant de plus belle, je continue le rangement dans les placards du haut avant de prendre ce qu'il faut pour ce soir. « Tu veux manger avec nous ? » Et puis je prends le gâteau pour le recouvrir de chantilly et recommencer un dessin un peu mieux réussi, histoire de rendre Lilo contente. Elle et ses cakes, j'vais en faire une pâtissière un jour, j'en suis sûr. « Voilà, elle a sa Moana. » Je le pose au frais pour qu'il reprenne un peu d'allure avant de commencer à préparer le repas du soir en baillant quelque peu. « 12 étages à pieds, non mais sérieux... » Secouant la tête, je souris en coin en commençant à couper les légumes. « Alors, ton petit-ami est pas trop énervé que tu passes du temps ici ? » Bah quoi ? Je fais juste la conversation. Pi en même temps, j'attrape deux verres à vin et une bouteille de bon blanc français qu'elle va aimer avec son goût fruité.

« Mais vois le bon côté des choses ! » Et lorsque sa claque arrive sur mes fesses avec panache et surprise, je me redresse en papillonnant des yeux, surpris au possible avant de la regarder. AH OUAIS, elle est comme ça celle-ci ? Damn'it, ça fait du bien de voir quelqu'un de pas cucul-prude dans cette ville. « Et bien, Mademoiselle, vous en avez des manières ! » Sourire en coin, je lui laisse volontiers les oignons et les champignons pour me concentrer sur le reste.  « Mon petit-ami ? » « Oui. » Y'en a pas, hein ?  « Oh, ça... je crois que je vais faire comme toi et essayer les femmes en coup d'un soir, tiens. » Un autre rire m'échappe et je la pousse du coude doucement. « Les hommes en coup d'un soir, c'est bon aussi hein ! » Enfin. « Enfin, j'ai pas essayé, mais c'pour dire, les femmes, j'connais, mais entre femmes, j'me dis qu'il finit quand même par manquer un truc ! » Je regarde mon entrejambe, puis elle dans un nouveau sourire. « Le sexe, c'est mieux quand on joue avec. L'amour, ça finit toujours par péter des trucs. » Et j'en sais quelque chose. « Délicieux... » « Comme…. » Et je me retiens d'ajouter le : ma bite, à la fin. Oui non, on va éviter. Les conneries de Teru me manque faut croire. « Du bon vin. » J'avale une autre gorgée et repose le verre pour continuer mes légumes. « Tu as passé une bonne journée ? Quelle sera ton anecdote du jour ? » « J'ai surpris des étudiants faire des saletés dans les toilettes. Et comme un connard, j'ai lancé à la fille : quitte à avoir des soucis, mets-toi en danger pour un beau gosse au moins... » Je ris. « Il l'a pas bien pris lui, j'me demande pourquoi ! » Haussant épaules et sourcil d'un air innocent, j'allume la plaque et pose le wok dessus pour lancer la cuisson.

Je ne saurais pas tellement vous donner la raison exacte qui expliquait pourquoi je me sentais à l'aise en présence de cet homme, mais le fait était que même en me reprenant sur mes manière, il avait un sourire en coin qui traduisait bien le fait que mon comportement ne le choquait pas réellement. Ca faisait du bien de pouvoir être dans une spontanéité presque totale... même si je crois que ma mère me ferait les gros yeux. « Les hommes en coup d'un soir, c'est bon aussi hein ! » Je cessais ma découpe en entendant ça et levais simplement le regard vers lui avec un éclat de rire contenu derrière mes lèvres tendues au possible de chaque côté de mon visage. « Hmmm mh ? » « Enfin, j'ai pas essayé, mais c'pour dire, les femmes, j'connais, mais entre femmes, j'me dis qu'il finit quand même par manquer un truc ! » J'y réfléchis un peu et finis par hausser une épaule en réfléchissant. « Techniquement, y'a des ceintures qui existent et... » « Le sexe, c'est mieux quand on joue avec. L'amour, ça finit toujours par péter des trucs. » Dont la rondelle. « Je vais encadrer cette phrase cliché de film et l'afficher dans mon salon. » Parce que même si c'était cliché, il n'y avait que trop de vérité là-dedans à mon goût. Ca faisait du bien de discuter avec un autre blasé du sujet, autour d'un verre. Est-ce qu'on passait pour des gros rageux ? Finalement, l'anecdote du jour arriva et me décrocha une grimace malgré tout. « Mais le pauvre... » Comment est-ce que vous vouliez que je prenne son approximative trentaine au sérieux, lorsqu'il racontait des choses pareilles ? Après m'être lavé les mains, je repris finalement mon verre et en bus une autre gorgée un peu plus longue, puis jetais un coup d'oeil par la porte-fenêtre du salon, alors qu'on commençait à entendre Lilo chanter dans son bain. « Sa maîtresse m'a dit qu'elle intimidait les filles de sa classe, cet après-midi. Ta fille va finir soit pâtissière, soit chef de gang. Enfin, c'est ce qu'on appelle être patronne, je crois ? »

 « Techniquement, y'a des ceintures qui existent et... » « C'est… pas la même chose... » Nan, on me fera pas croire ça ! « Je vais encadrer cette phrase cliché de film et l'afficher dans mon salon. »  « Blablabla, moque-toi, alors que je suis sûr que tu es AUTANT, voire PLUS blasée que moi à ce niveau-là. Je le sens ! Tu peux la meuf blasée ouesh ! » Je fais un signe de gangster de cité avant de rire, puis de lui raconter l'anecdote du jour, histoire de la faire rire et…. Non, elle grimace juste. Boudant, je la fixe. « Pourquoi tu ris pas là ! C'était drôle pourtant. J'aurai aimé immortaliser leurs têtes dans un cliché à mettre dans mes toilettes! » Sincèrement, c'était épique. « Sa maîtresse m'a dit qu'elle intimidait les filles de sa classe, cet après-midi. Ta fille va finir soit pâtissière, soit chef de gang. Enfin, c'est ce qu'on appelle être patronne, je crois ? » « Ah ouais ? » Merde, j'aurai pas dû être fier là hein selon les codes de la société ? Bah, on peut pas refaire la génétique, c'est une Kang, et pire que tout, c'est ma fille. « Elle sera peut-être pâtissière ET chef de gang, va savoir, tout est tellement possible dans ce monde. » Je secoue la tête et remue les légumes, avant d'ajuster l'assaisonnement, puis de prendre mon verre de vin et me poser sur un des tabourets au comptoir séparant la cuisine et la pièce à vivre. « Tu as déjà repris les cours alors ? » Je sais qu'elle fait/faisait une pause, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas demandé les détails à sa mère quand elle m'a parlé d'elle. Mais bon, elle semble aller bien là. « Lilo t'apprécie beaucoup en tout cas, ça lui fera bizarre d'avoir une nouvelle nounou. »