Je soufflais sur une mèche de cheveux rebelle, puis rivais fixement mes yeux sur le plafond, avant de laisser un fin sourire s'élargir sur mon visage. Oh, woah. Oh, woah... 2017, je t'aime déjà. Dans un soupir de satisfaction et me sentant encore un peu bizarre au fond de moi, après ce qui venait de se passer ici, je m'étirais dans le lit et roulais sur le côté pour faire face à mon ainé que je pris le temps d'observer un peu, avant de prendre appui sur l'un de mes coudes. Alors voila... c'était officiel, maintenant. Il ne le savait pas, lui, que j'avais découvert des sensations toutes nouvelles, aujourd'hui et pourtant, dans un coin de ma tête, j'étais encore en train d'y repenser. J'y suis arrivée. C'était arrivé, vraiment. C'était arrivé. C'était plus juste un rêve lointain : je pouvais plaire, j'étais suffisamment convaincante physiquement... dieu merci. Dans une impulsion, je ne pus donc m'empêcher de venir prendre un peu Toma dans mes bras, presque comme pour le remercier d'avoir été gentil de A à Z avec moi et surtout de ne pas m'avoir rejetée à un seul instant, puis je le relâchais doucement. Fébrile, un peu survoltée et à la fois calmée par l'effet de la satisfaction, je cherchais encore quels mots arriveraient à vraiment définir ce que je ressentais. Impossible. Impossible, impossible, rien ne me venait à l'esprit, juste l'envie de sourire. Je tournais ainsi lentement la tête dans sa direction, une fois de plus. « Tu sais quoi... ? Eh bien, tu peux te vanter... de bien faire commencer mon année. » Et avec ça, un nouveau chapitre de ma vie.

Eh bien, c'était pas mal ma fois comme partie de jambes en l'air ! Genre, vraiment pas mal. Elle était serrée quand même, c'était grave bon en sensation. M'enfin, j'ferai un plan détaillé à Teru et Wonho je pense. Lalalalala… C'était vraiment bon. M'étirant un peu, je la regarde avec son sourire béat et content, avant de fermer un peu les yeux, puis me reposer sagement sur le dos, un bras sous la nuque afin de la soutenir. J'sais pas trop quoi en penser à vrai dire. Le père qui se tape la nounou et fondamentalement le prof qui se tape l'élève aussi, parce que techniquement, c'est une élève de la fac, je suis un prof de la fac, alors bon. Je corresponds à tous les clichés merdiques en y pensant. Je devrai limite être énervé contre moi-même. Mais entre nous, j'm'en fous complètement. L'envie de rire me prend, mais je me retiens. « Tu sais quoi... ? Eh bien, tu peux te vanter... de bien faire commencer mon année. » « Forcément que je fais bien commencer ton année, déjà rien qu'en te gratifiant de ma personne lorsque je rentre le soir ! » Souriant, j'échappe un léger rire avant de tourner la tête vers elle. « ça se passe comment la suite ? Tu restes pour un second round, tu veux aller boire ton infusion avec moi avant de partir ou partir directement ? » Non, elle ne dormira pas ici. Je n'ai pas envie que Lilo me trouve au lit avec quelqu'un ou la voit elle au petit matin. Elle ne m'a jamais vu avec une femme et ça ne va pas commencer maintenant.

« Maintenant que tu l'as faite avec amour et qu'elle m'attend sur le comptoir, je propose qu'on redescende boire tout ça ? Je rentrerai après... » Hochant simplement la tête, je luis souris et m'étire, prêt à me lever avant de sentir son doigt sur ma cicatrice. « Elle est assez récente... ça date de quand ? » « Moins de deux ans, c'est pas très saillant, mais je suis content de l'avoir à vrai dire. Sans ça, on aurait jamais eu cette partie de jambes en l'air. » Prenant forcément ça à la rigolade, je me lève encore nu pour aller enfiler un bas de pyjama avec un marcel noir simple. « Tiens ! » Je lui lance un sweat pour qu'elle puisse s'enrouler dedans afin de ne pas descendre nue AU CAS où, on sait jamais avec la sauterelle à vrai dire. Et puis finalement, je la regarde, alors qu'elle est encore assise dans le lit, le sweat dans les bras. « Cardiomyopathie génétique et héréditaire. Ça me creusait des trous dans le coeur. Pas pratique pour vivre. C'est un truc rare visiblement. » Avant qu'elle ne pose la question, je secoue la tête. « Lilo est juste porteuse saine. Ça veut dire qu'elle peut le transmettre mais pas le développer. C'est déjà ça. » Comme d'habitude, je n'aime pas parler de ça et regarde un peu ailleurs avant de lui sourire, puis de partir en bas afin de ramasser ses vêtements, les poser sur un fauteuil et faire pareil avec les miens pour les envoyer au sale. De retour dans la cuisine, je réchauffe l'eau et fais vraiment la tisane, l'air un peu ailleurs. Elle est chiante, j'crois que j'ai jamais été aussi sympa avec un plan cul. Bwah, c'est pour Lilo hein ! Ça serait con qu'elle perde sa nounou plus tôt que prévu.

« Moins de deux ans, c'est pas très saillant, mais je suis content de l'avoir à vrai dire. Sans ça, on aurait jamais eu cette partie de jambes en l'air. » « Ah... » Je fis une petite moue et le regardais se lever, avant de récupérer le sweat pour l'enfiler en vitesse. Malgré tout, on restait en hiver et bon, peu importait le chauffage, il faisait un peu froid. Alors donc, il avait un problème au coeur... un truc rare... greffe, miracle. L'espace d'un instant, je perdis mon regard dans le vide en me demandant dans quel état pouvait bien se trouver Elijah, actuellement, mais la voix de Toma me ramena au moment présent et je hochais la tête en souriant un peu, lorsque Lilo fut abordée. « Heureusement... » Je ne voudrais même pas imaginer son stress, ni sa culpabilité, si sa fille était à risque. Finalement, le voila qui sorti, me laissant un moment toute seule avec mes pensées. J'en profitais pour lever les mains et les passer sur mes bras, mes jambes, caressant ensuite mon bas ventre, puis cachant mon visage entre mes genoux pour étouffer un petit sanglot. Non, je n'étais pas triste. C'était pas ça... pas du tout. J'allais pas lui dire... hein. Ce qui venait de se passer vraiment. Dans sa tête, il venait de coucher avec une femme comme si c'était parfaitement normal, sans y voir que du feu... pourtant... pourtant, je n'avais jamais vécu ça, moi. C'était la première fois... et j'avais encore du mal à me le dire. Peut-être que j'aurais du attendre de donner ça à mon petit-ami, c'aurait été une belle marque d'amour, non... ? Pourquoi est-ce que je me posais ce genre de questions, maintenant ? Sans doute le fait que mon aîné se soit levé si vite en me rappelant à la réalité : c'était un moment très spécial pour moi, mais pas forcément pour lui.

Après avoir rassemblé mes esprits, je me levais finalement et fis un peu le tour de la chambre, avant de sortir à mon tour pour descendre les escaliers jusqu'à la cuisine et prendre ma tasse entre les larges manches du pull qui dépassait de mes bras. « Thanks... » Je levais les yeux jusqu'au niveau de ses mains, pas vraiment plus haut, avant d'afficher un faible sourire. Mais merde, Myung, reprends toi ! Allez, voila, un vrai sourire, la tête haute. « Je trinque à la personne qui t'a permis de vivre en refilant son coeur! » Je levais ma tasse vers lui et plantais mon regard sur le sien. « Ben quoi... » Je ris un peu.

Lorsque je vois qu'elle est longue à descendre, je redresse la tête vers les escaliers en fronçant un peu les sourcils avant de me masser la nuque. Finalement, je réchauffe nos tasses avant de me poser sur un tabouret et la laisser redescendre avec ses yeux gonflés, son air chagriné, et ce sentiment de voir une personne minuscule face à moi, alors que juste avant, elle débordait de confiance en elle. « Thanks... »  Et un sourire faible par derrière, on ne peut pas vraiment dire que ce soit ce qu'une personne heureuse doit dégager. On sent la culpabilité hein ? En couple ? Amoureuse ? Hm. « Je trinque à la personne qui t'a permis de vivre en refilant son coeur! » Haussant un sourcil, je la regarde surpris. « Ben quoi... » « Non rien. C'est une bonne idée, dommage qu'on fasse ça à la tisane. » Souriant un peu, je bois avant de la regarder. « Il se passe quoi ? » J'me sens presque comme un paternel avec elle, c'est bizarre je sais, mais ça se sent qu'elle a besoin d'une épaule sur laquelle pleurer et pas d'une queue à sucer. « Ou alors, il s'est passé quoi pour te mettre dans l'état là ? » Prétentieux que je suis, je SAIS que ce n'est pas parce que je l'ai mal baisé. Ça, j'en suis sûr. C'est émotionnel son truc. « On dirait que tu regrettes complètement. » C'est étrange quand même, mais je vais pas juger. Buvant une autre gorgée, je lui souris un peu plus. « T'en parles si tu veux. » Je tapote sa main doucement avant d'aller me mettre sur le canapé, plus confortable pour ce genre de moment.