le verre, ça coupe. ce n'était pas une nouveauté dans l'esprit de se yun, il avait dû apprendre une telle vérité lorsqu'il était encore enfant et qu'un jour, pour faire comme dans les films, il avait essayé de passer par la fenêtre pour s'enfuir de chez lui (alors qu'il aurait très bien pu passer par la porte d'entrée, il était un objet de décoration entre les murs de sa demeure). mais ce dont il ne se souvenait pas, cependant, c'était que le verre, ça coupe, et ça fait aussi mal. il faisait pas sa chochotte, non, pas du tout, il envoya même un regard aussi noir qu'il le pu à jae duk (c'était un échec, qu'on se le dise) alors qu'il tenait son doigt blessé entre ceux encore immaculés. il n'y pouvait rien si l'air était sec, si il était allergique à la poussière, et puis, c'est vrai quoi, « wesh, j'suis allergique au sang » dit-il d'une voix légèrement sanglotante, voilà ! dès qu'il y avait une goutte de sang dans l'air, près de lui, bah il pleurait, c'était une réaction tout à fait normale. il se calma rapidement lorsqu'il entendit dire son ami qu'il était un génie, et se redressa immédiatement avec fierté. ouais bah, ça il le savait, qu'il était un génie (s'il avait eu les cheveux long, il les aurait passé par dessus son épaule dans un geste dramatique qui caricature les gens arrogants). « ouais y'en a plein des filles » dit-il, tout en grimaçant. il n'arrivait toujours pas à comprendre la relation qu'ils avaient avec elles. elles le dégoûtaient autant qu'il les aimait, elles étaient aussi inutiles qu'elles pouvaient être utilisables, il ne savait pas quoi penser, et se contenta de grimacer en se souvenant qu'aucune ne connaissait sa place, ici, à ses pieds. « toutes les filles sont des larbins » se contenta-t-il de dire, haussant un sourcil. si celle qu'il choisissait ne se réveillait pas, il allait simplement en prendre une au hasard et la forcer à faire le job. ça, c'était un plan ! il écouta l'appel de jae duk, et attendit quelques secondes, puis une bonne minute, avant de réaliser que personne ne viendrait. « on aurait dû instaurer y'a bien longtemps une cloche à sonner pour qu'elles se ramènent... » soupira-t-il. elles étaient en train de dormir, sûrement, et en train de bien ronfler, il en était sûr. toutes ces filles manquaient de classe, manquait de standing, et chacune d'entres elles avait toute une éducation à refaire. il claqua sa langue contre son palais. « on fait jamais les choses mieux que par soi-même » dit-il alors, fort, dans l'espoir qu'on l'entende bien, articulant chacune des syllabes pour les faire culpabiliser. il retourna à ses débris, jugeant finalement que les laissa là, comme ça, par terre, pour que quelqu'un d'autre vienne les ramasser au réveil sera beaucoup plus facile. « bon j'ai la dalle moi » dit-il en se tapant le bide, le faisant raisonner un peu dans la cuisine. il se mit à manger directement dans les plats (au moins, il n'y aurait pas de vaisselle à faire, ni d'accident, et il avait trop faim pour ne serait-ce que sortir un bol... ou un quelconque couvert)